Lyon : La dernière décote du Rhône (3/3)

Six ans après le dernier titre lyonnais, le Vestiaire republie le certificat de décès du grand Lyon qu’il avait rédigé avant tout le monde. Lyon ne sera donc jamais un club populaire, et l’Europe a déjà oublié la grande génération. Troisième partie : la culture club, inexistante.

La phrase date d’il y a à peine six ans. Avant de recevoir Caen pour un glorieux nul (2-2) à Gerland, Grégory Coupet, qui n’était pas encore doublure, rameutait les troupes, en bon gardien du temple protestant. Dans une absconse référence à rien, il avait lancé un vibrant appel aux valeurs lyonnaises. De quoi parlait-il ?

Les versions ont divergé. Benarfa pensait aux Twingo sport offertes à chaque joueur de l’effectif. Coupet a songé à sa coupe de cheveux reproduite sur les têtes de jeunes gardiens dans les OL coiffure, avant que Cris ne l’en dissuade d’une vanne bien sentie. Juninho, à part ses coups francs, ne voyait pas. A raison : faute de titres majeurs, faute d’exploit, faute de moments d’anthologie qui fondent l’histoire d’un club, faute d’un style de jeu unique, le football à la lyonnaise reste, comme nous l’avons démontré, avant tout un modèle économique. « Et le premier titre, acquis contre Lens ? » pourrait rétorquer Olivier Blanc, directeur de la Pravda OL. Quand Jean-Guy Wallemme joue en face, on finit par oublier.

Se faire tirer les grandes oreilles

Les éliminations en coupe d’Europe sont particulièrement révélatrices. Passons les deuxièmes vies européennes en UEFA après un premier tour raté en Champion’s League, où les ténors Denizlispor et Slovan Liberec étaient vraiment trop forts. Dans la grande C1, Lyon étrille notamment le Bayern, un exploit en guise de marche pied vers la gloire d’une élimination à Moscou le match suivant (2000-2001). Rebelote deux ans plus tard : après une victoire à l’extérieur contre l’Inter, Lyon peste contre l’arbitrage face à l’Ajax pour masquer le désastre de ne pas se qualifier dans un groupe facile (2002-2003). De progression, il n’y eut pas malgré les apparences en 2003-2004, où le quart de finale contre Porto fut aussi laborieux que la finale de Monaco. Lyon n’avait alors pas de quoi rivaliser, et certainement pas l’état d’esprit. L’année suivante, ils avaient de quoi rivaliser, mais toujours pas l’état d’esprit. Sauf si celui-ci consiste à déclarer après coup que le PSV n’était pas plus fort, que Nilmar aurait dû obtenir un penalty. A omettre de préciser qu’un vrai attaquant buteur n’aurait pas été de trop et que le 1-1 de l’aller à Gerland avait sanctionné une prestation aussi rythmée qu’un 100 m de Pascal Delhommeau. Milan l’année d’après, à San Siro, Rome à l’aller en 2007 et Manchester cette année ont été d’une constance toute lyonnaise : l’équipe se fait éliminer sans avoir su saisir sa chance. En France, contre les tocards, Lyon gagne sans forcer et encore, Toulalan ne va plus à Valenciennes avec la certitude que les penaltys n’arrivent qu’aux autres.

Quand il faut tout lâcher, pousser parce qu’on est dos au mur, Lyon calcule, gère, et regrette systématiquement le match aller. Ca a presque changé avec le Real en 2010 mais le Bayern a fini par révéler l’insoupçonnable. La seule année où le niveau européen était assez faible pour gagner, Lyon s’est trouvé une nouvelle mission impossible : refaire un handicap. Benfica, Schalke, le bicentenaire de la fin de Cris : les choses étaient plus claires cette saison, bien avant le Real.

Bouton pression

Si les onze lyonnais avaient un maillot de Liverpool sur le dos, le public ne chanterait peut-être pas aussi longtemps « Who doesn’t jump is not lyonnais, hey ». L’OL a beau se targuer de son public, il est aussi enthousiaste que Valeri Lobanovski un jour de grêle. Le seul facteur qui a pu changer le cours d’un match, du grand OL, auront été les coup-francs de Juninho avant qu’il n’atteigne la quarantaine. Suffisant pour éliminer le Celtic Glasgow en jouant avec Berthod, mais jamais pour un vrai exploit. Le public lyonnais aurait dû se révolter dès le départ de Tiago. Aulas a beau rappeler que le public est gâté et qu’il ne faut pas être trop exigent, c’est tout simplement la condition d’un grand club. La pression médiatique et populaire autour de Lyon est encore à des années lumières de celle de Marseille. Des supporters virulents, c’est une force et une faiblesse. Aulas préfère tout aseptiser. Résultat, Govou ne sait pas plus ce qu’est la pression et une bonne pression.

Aulas, qui idolâtre certainement Mourinho, joue aussi le rôle de bouclier médiatique. Sauf que la situation n’a jamais profité au club jusque-là. Les joueurs ont tellement faim de titres qu’ils auraient fêté un 0-0 à Manchester au balcon de l’hôtel de ville place Bellecour. Il manie l’art de la provocation, il donne des leçons à la Ligue et titille la moustache du VRP Thiriez. Juste pour détourner l’attention ou écraser les autres. L’image qu’il renvoie de son club est aussi attrayante que Zidane questionné par Ianneta. Le président lyonnais est depuis longtemps démasqué. Il n’effraie plus quand il menace de ne pas jouer une demi-finale de Coupe, ne convainc plus quand il traite Abidal de Grosso merdo. Quant à sa réputation de négociateur dur : il a vendu cher mais gardé personne, et surtout pas Essien qui boudait. Avec Gourcuff, il saura se montrer intraitable.

Ca fait désormais six ans que le système Aulas ne fonctionne plus. Soit il part, soit il laisse la main sportive à un manager. Pas Gérard Houiller, cette fois un vrai, un compétent, un qui tient son groupe et qui ne se fait pas licencier par les joueurs. Lyon avait une génération exceptionnelle et une puissance financière confirmée par les comptables de Fred. Reste à trouver un entraîneur, enfin. Et un successeur à Juninho, toujours. A part ça, Essien, Tiago, Diarra, Cris et Benzema ne s’appellent même plus Pjanic, Kallström, Toulalan, Cris et Gomis.

Lyon : Le lac du Koné marrant

En apparence, Lyon est une équipe en perdition qui cherche de la confiance. La vérité est bien plus simple et terrible : quand l’adversaire est en surnombre dans ta surface, c’est pas bon. Surtout quand c’est Montpellier.

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A quoi doit maintenant servir la saison lyonnaise ? Pour l’instant, elle n’est pas sans intérêt. On pourrait même parler de bonnes nouvelles. Par exemple, Gomis et Briand sont de retour au premier plan. Ils peuvent sans doute remercier leurs formateurs et leur grand talent, pourquoi pas, mais aussi le retour à l’arrière plan de Ghezzal, Danic et Benzia, qui peuvent également remercier leurs formateurs et leur grand talent. L’autre bonne nouvelle, c’est que Lopes n’est pas un mauvais gardien. Il ne demandait qu’à le prouver, il ne demandera bientôt qu’à quitter le club.

Mais c’est aussi pour l’ensemble des familles du football français, les professionnels, les amateurs et même le cécifoot, que Lyon œuvre. Certaines vérités sont toujours bonnes à rappeler, car tout le monde peut les oublier, les meilleurs mais aussi les très mauvais. Premier exemple : avec quatre défenseurs qui ne gagnent aucun duel, on prend cinq buts et on ne gagne pas de matchs. A partir de là, tout est possible : un central qui monte au pressing pendant que l’autre recule et on est pris dans la profondeur, les deux latéraux qui montent en même temps et les ailiers montpelliérains qui partent dans le dos, des relances contrées dans les 30 mètres, et bien sûr les milieux qui jouent en sachant qu’à la moindre perte de balle ça va mal finir. On peut même répéter tout ça, 3, 4, 5, 10 fois, ça marche à chaque fois et ça n’empêche même pas d’oublier le marquage de temps en temps, notamment sur des corners ou des centres au second poteau quand c’est vers Bedimo. Il est vrai qu’il n’est latéral que depuis 5 ans, il découvre.

Mais Garde doit assumer, enfin le temps qu’il pourra. Car c’est ça de vouloir jouer comme le Barça : on met deux milieux en défense (Ferri et Fofana) pour assurer les relances et s’assurer de la possession, mais comme on n’est pas le Barça il faut défendre en reculant. Ca, même le Barça sait pas le faire.

Heureusement pour l’avenir, il reste Gonalons, capitaine courage qui rameute ses troupes et stoppe l’hémorragie. Ah bah non, il prend des cartons, il gueule et jusqu’à ce qu’il soit expulsé il donne la balle à Grenier qui attendait un peu plus loin, à une vingtaine de mètres de sa défense, de voir si Montpellier allait marquer. Avant de penser à attaquer, il faut penser à la défense. C’est simple le foot.

Pendant ce temps-là, Rémi Garde risque de très vite rester l’homme de la situation. Mais laquelle ? Plus qu’à relire l’ensemble de nos articles consacrés depuis 5 ans à la descente aux enfers Lyonnaise. Tout avait commencé le 2 mai 2008

Lyon : La jeune Garde

On dirait bien que les joueurs l’ont lâché. Mais lâché qui ?

 

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Il s’appelle Kevin Bérigaud et il a compris quelque chose d’apparemment simple mais d’essentiel quand on est attaquant. Quand on court un peu vite et qu’on joue seul en pointe, même à Evian, si la défense adverse joue haut, même celle de Lyon, courir vers le but quand un coéquipier arme une passe est ce qu’il y a de mieux à faire.

Cela suppose sans doute beaucoup de travail et une réflexion tactique de plusieurs années. Faire un appel en profondeur plein axe quand Bisevac ne regarde pas, c’est extrêmement futé. Faire un autre appel plein axe alors que cette fois Bisevac regarde, mais que Koné n’a pas envie de courir, c’est comme atteindre la maturité. L’heure de gloire de Bérigaud a peut-être été rendue possible par toute une litanie de petits détails. Par exemple et au hasard, le recrutement de Lyon. Miguel Lopes n’est pas du tout ce latéral droit suspect chipé au banc de touche du Sporting Portugal qui lui-même l’avait chipé au banc de touche de Porto, il est un martyre désigné par les plus hautes instances pour être le premier joueur dont le championnat portugais se débarrasse en l’envoyant en France. Ou alors il est juste un latéral pas bon de 27 ans que Lacombe a recommandé. Au-delà d’être vieux et d’avoir un genou qu’aucune assurance ne prendrait en charge, Réveillère a vraiment dû mal se comporter pour laisser son casier à ça.

Pour solidifer le tout, il y a aussi Bedimo que tout le monde s’arrachait il y a un an. Parce qu’il y a un an il serait venu de Montpellier, champion de France. Mais cette année il vient de Montpellier, 9e de Ligue 1 et 11e défense. On ne va pas reparler de Danic, dont les adducteurs ont sagement choisi d’arrêter le massacre entamé en Ligue des Champions.

Du coup c’est la jeunesse lyonnaise qui se fait massacrer, ou qui massacre tout selon leur entraîneur. Benzia, Fekir, Ghezzal, Ferri, Bahlouli, Umtiti, retenez bien ces noms, vous n’aurez peut-être bientôt plus l’occasion de le faire. Tant pis, pour essayer de faire mieux il y aura Zeffane, Sarr, Plea, Koné, Tolisso. Et bien sûr Gourcuff, qu’on annonce comme un international en puissance, enfin quand les autres sont bons. Sur le coup, Garde n’était pas très content de leur match à tous et de leur manque d’humilité. Mais ils sont jeunes, ils ne savent pas que le match qui suit une troisième défaite de suite, on ne peut pas être mené 2-0 par Evian au bout de trente minutes juste parce qu’on fout rien. Grenier, leur nouveau maître à tous, n’était pas là pour leur dire. Gonalons essaie mais personne ne l’écoute, les fautes et les relances manquées ça n’impressionne plus grand-monde à notre époque.

Pendant ce temps-là, Aulas a choisi d’absoudre Bafé Gomis. Quatre défaites de suite, la Ligue des Champions envolée, Lacazette nul à chier en numéro 9, c’est peut-être un peu tôt pour prendre une telle décision.

Real Sociedad – Lyon : Le vain de Garde

On va devoir arrêter de se moquer de la Liga alors ?

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Voilà donc à quoi ressemble un match entre le 3e de Ligue 1 et le 4e de Liga. Lyon qui croit à la qualification avant le 0-2 de l’aller, Lyon qui croit au miracle avant le 0-2 du retour. Mais dans le détail, c’est encore plus savoureux que ça. Le football est toujours une affaire de détails, comme la main de Vava, l’alcootest de Gascoigne, le coup de boule de Zidane ou un brassard de capitaine au biceps de Gonalons. Le genre d’erreur qui vous conduit à être le premier club français à ne pas passer le tour préliminaire depuis Toulouse en 2007. Mais Toulouse avait l’excuse d’être Toulouse et c’était face à Liverpool. Lyon a simplifié les choses : une équipe espagnole est trop forte, ça joue trop bien au ballon, c’est impossible de leur prendre, il n’y a rien à faire. Pourvu que personne ne leur demande s’ils croient au titre en Ligue 1, ils seraient obligés de mentir. Ou de prétendre qu’en fait ils ont manqué de réussite contre la Real. Trop tard.

Un capitaine, entre autres qualités, est souvent choisi pour son art de ne pas trop raconter de conneries. Dire « la C1 nous manque » avant le barrage n’en était pas une grosse, juste une petite pour admettre que Lyon était favori. La suite a donné raison, et à ce qu’il a montré Lyon n’est pas loin d’être tout autant favori pour gagner la Ligue Europa. Puis Gonalons est devenu amusant juste après le match aller. « On ne s’attendait pas à jouer une équipe espagnole aussi concentrée, aussi dure dans l’impact. On les avait vus à la vidéo : c’était une équipe qui attendait l’adversaire. Pendant le match, on a vu le contraire : ils sont venus nous chercher et nous ont posé énormément de problèmes là-dessus. » Il aurait aussi bien pu dire que Garde les a plantés avec sa séance vidéo à la con, mais il a évité, peut-être parce qu’une humiliation incite à la prudence. Et il a bien fait : au retour, Lyon a eu 56% de possession et ça a tout changé : la Real a eu encore plus d’occasions. Mais ça ne l’avait pas empêché de dire avant le match « pouquoi gagner 3-1 au retour serait impossible ? » La réponse était évidente, la voilà : se créer deux occasions à l’aller et deux au retour ne permet pas de gagner 3-1 à l’aller ou au retour.

Benzia, Fekir, Bahlouli : si Garde n’était pas si gentil, on pourrait penser qu’il prend Aulas pour un con. Mais il est si gentil, et puis c’est un formateur, et puis ça n’intéresse plus vraiment Aulas de gagner la Ligue des Champions depuis qu’il l’a fait avec Benzema et Ben Arfa. Il a mieux à faire : twitter des conneries, vendre Gomis, remercier Lisandro, revendre Gomis, encenser Gourcuff et perdre la Ligue Europa avec ses jeunes pousses qui, comme l’immense majorité des anciennes générations formées au club, n’a pas un niveau terrible. La preuve : la star c’est Grenier et il n’a pas été meilleur que Gourcuff sur les deux matchs. Ils ont la même tête mais sont différents : Yoann a des yeux de biche et aime la passe avant tout, même si Karine Ferri se défendrait probablement d’être une prostituée. Alors les matchs aller-retour où on n’a pas le ballon et où on est mené, c’est pas pour lui. Grenier, lui, voit comment tourne un match : si ça se passe bien il attend le bon moment pour briller de n’importe quelle façon, mais généralement en marquant puis en allant fêter ça avec l’arrogance de penser que c’est normal, avec un clin d’oeil vers la tribune où sont placés les émissaires venus d’Angleterre et d’Espagne, peu importe s’ils sont effectivement là ou pas. En tout cas ceux de la Real ne reviendront pas. Et si ça tourne mal, il tombe à chaque contact, il hurle, il prend un carton, il gueule, il sprinte pour tirer un corner comme si ça pouvait encore changer quelque chose et tout ça avec encore plus d’arrogance. Le tout étant de montrer une technique irréprochable et de dribbler deux ou trois mecs. Bref, le sauveur. C’est vrai que Miguel Lopes, Koné, Fofana, Bedimo et Umtiti n’allaient pas se proposer à sa place.

Il restait Lacazette. Ce fameux Lacazette qui a déjà prouvé toute sa valeur au niveau international avec de belles participations aux dernières défaites de l’équipe de France. Replacé dans l’axe, il peut y dévoiler bien sûr sa coupe de cheveux ridicule et aussi sa science du poste : prendre le ballon et se retourner pour courir le plus vite possible vers le but. De Leonidas à Giroud, les plus grands ont tous essayé une fois et ça n’a jamais marché, la deuxième non plus. Pour une autre raison simple : les défenseurs prennent le ballon et on se retrouve le nez dans le gazon. Ca n’empêche pas de gueuler sur l’arbitre, c’est vrai.

Pendant ce temps-là, Gomis avait annoncé qu’il reprenait ses études il y a quelque temps. Vu la forme actuelle de Bahlouli, il attend son heure en faisant un peu de droit du travail. C’est toujours plus utile à son club que de marquer des buts en Coupe d’Europe.

 

Gourcuff : Les yeux de Gerland frits

Et s’il était revenu prouver à Grenier que c’est toujours lui le plus beau ?

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Le grand mystère du début de saison est partiellement levé. Pas celui sur l’imperméabilité lyonnaise, pas non plus celui sur la classe biberon lyonnaise, encore moins celui de Florian Maurice qui confie sa sérénité à RTL vingt minutes avant le match contre une « équipe espagnole que je ne connais pas très bien ». On ne va pas quand même pas s’intéresser à toutes les conneries qui circulent. A ce qu’on disait, les titularisations successives de Yoann Gourcuff n’en étaient plus une, il fallait trancher. Effectivement, ce n’en est pas une : il a bien sa place dans cette équipe. Pourtant il n’a pas tant changé, puisqu’à 0-2 il a retenté sa roulette suivie d’une accélération du défenseur adverse qui lui prend le ballon. Le génie est de retour.

Gourcuff a aussi, ou surtout, été le premier à frapper dans un match où Lyon n’a pas frappé. Di Meco ne s’y est pas trompé : « donne le ballon à Gourcuff et Grenier et ça ira ». Soit il n’a pas été entendu, soit il mériterait que plus personne ne l’entende jamais. Gourcuff a eu beaucoup de ballons, il a beaucoup combiné à 75m du but adverse en remettant en une touche à ses défenseurs, avec l’application de débutant qui ne l’a jamais quittée. Même avec Tiburce et le cameraman de Canal il le faisait. Il a couru partout, il a défendu, il a œuvré pour l’équipe, il a tiré des corners, ceux que Grenier lui a laissé. Il a aussi admiré en esthète qu’il est les putains de but de Griezmann et Seferovic, ça fait envie. Bref, avec son bilan, il peut regarder Malbranque dans les yeux. En fait, il peut regarder tous ses coéquipiers dans les yeux et en même temps les remercier d’être ce qu’ils sont. Grâce à eux, Gourcuff est de retour. Enfin il est plus blessé quoi.

Alors quelle est la meilleure option ? On le vend, on le garde ? On dit qu’on n’a jamais voulu le vendre ? Et pourquoi pas aller jusqu’à affirmer qu’à ce niveau il va retrouver les Bleus comme à chaque fois ? Sa cote est sans doute remontée de quelques millions d’anciens centimes ; il est vrai que son profil de meneur de jeu à l’ancienne, rapide face à des Niçois, doté d’une remarquable vision de jeu quand les Sochaliens lui laissent le temps de regarder le jeu, bon face à la seconde moitié de la Ligue 1, ça intéresse un paquet de club dont Arsenal sans aucun doute. En plus Karine Ferri doit adorer Londres. Zut Chamakh vient de partir à Crystal Palace.

Voilà pour Gourcuff. Bientôt on vous expliquera pourquoi il jouera l’Europa League.

Lyon : Et Aulas se Gava

Aulas est de retour : Lyon est candidat au titre de champion de France 2016.

La veille d’un déplacement à Valenciennes est toujours l’heure d’un choix pour Jean-Michel Aulas. Aussi souvent que l’OL se fait torcher à Toulouse, il perd dans le Nord, même si ces dernières années Valenciennes y ajoutait la coquetterie d’être relégable ou presque. Ce n’est pas le cas cette année, mais Lyon doit quand même choisir ce que vaut sa saison. Confirmer ce qu’on entend, qu’elle correspond à la renaissance de Gourcuff, ou autrement formulé un but et zéro passe décisive en neuf matches, est à ce prix.

Ca sent le Pathé

Lyon est 2e, et son président est soudain pris de vertiges. Depuis 1994-95, il ne s’attendait pas à pareille orgie de victoires. Et Aulas reste le maître à ce petit jeu-là : 1er ex-aequo de Ligue 1 à la trêve, il attend avec impatience le mercato hivernal pour se donner les moyens d’atteindre ses objectifs : il a proposé Lisandro à la Juve ou plutôt il a proposé l’info Lisandro à la Juve à pas mal de journaux. Il a aussi tenté Gourcuff à Arsenal, des fois que Wenger serait vraiment sénile au point d’accepter un nombre à six chiffres. Plus pragmatique, Aulas a fait mine de prolonger Grenier – vicieux mais bien tenté – et a rappelé que Gomis, Bastos et Réveillère avaient promis de foutre le camp l’été dernier. « Si on a envie de partir, on accepte les propositions de l’extérieur. Là, ils m’ont fait de la peine. » Les petits effrontés sont en train de finir deuxièmes, c’était pas prévu. Même troisième, pour un tour préliminaire de C1, c’était pas le plan prévu : que deviendra Mvuemba si ça se produit ? Et Aulas ne peut plus compter sur les Lillois pour le sauver.

Auto Bafé

Alors, « il faut tirer les oreilles des joueurs qui sont entre deux eaux ». Qu’ils marquent 11 buts en 21 matches avec des dreadlocks, voire qu’ils achètent des lunettes pour promettre de reprendre leurs études après une garde à vue dans une affaire de viol en réunion ne change rien : ils n’ont plus la tête à Lyon. Aulas l’a décidé, et il n’est plus là pour faire dans le sentimental, sinon il aurait gardé Malbranque toute sa carrière. Il est là pour former, vendre le plus cher possible et amasser pour acheter des Brésiliens et gagner, comme avant. Comme ça, Florian Maurice peut se dire qu’il est un peu septuple champion de France lui aussi.

C’était en 2010 : « L’OM a pris des risques financièrement. Moins que nous, mais ils en ont pris beaucoup. C’est une prime à ceux qui prennent des risques, le football français progressera comme ça. »

Lyon-Rubin Kazan : La roupette russe

 

« Kazan est une équipe qui prend plaisir à défendre ensemble. » Après tout, il n’a pas dit qu’elle aimait bien défendre ensemble.

Même avec Elie Baup, même en août, une soirée de Ligue des Champions reste une soirée de Ligue des Champions. On est à Lyon, Josse sort les diminutifs pour Lisandro et Houiller se félicite d’avoir retrouvé son poste. Cette fois, il n’est plus le DTN qui vante l’opportunité fantastique offerte par Aston Villa. « A 3-1 ça devrait passer », a-t-il pronostiqué, en bon vieux routier de la Coupe d’Europe, à la mi-temps sifflée à 2-1. Lyon ne se créait que deux occasions par minute, Kazan n’avait pas le niveau depuis à peine les 42 dernières. Il fallait oser. Il fallait aussi oser comparer Kazan à Ajaccio et Garde l’avait fait, en ajoutant qu’il avait du respect pour Ajaccio. Méfiance, Guardiola a aussi une voix douce, un look de jeune premier et des costumes sur mesure quand il balance des saloperies comme ça sur Arsenal.

Corses et Russes partagent donc quelques luxes, comme lâcher Lisandro au marquage dans les vingt derniers mètres ou défendre à six contre Bastos sans l’arrêter. En plus d’être le pire tirage possible depuis deux semaines, Kazan est aussi la seule redoutable équipe russe à jouer avec des Russes et non des Brésiliens. Ils sont quatrièmes d’un championnat avec seulement six points de retard sur la victime d’Auxerre il y a tout juste un an. Ca pue l’exploit lyonnais à plein nez.

Rubin sur l’ongle

D’ailleurs, L’Equipe ne s’est pas retenue de dire à Garde qu’il avait transmis de l’enthousiasme à ses joueurs. Effectivement, Lisandro, Gomis et Bastos marquaient déjà avec Puel, mais ils le font avec plus d’enthousiasme. Lyon savait contrer les équipes qui improvisent leur repli défensif, mais il le fait avec plus d’enthousiasme. Gonalons court encore plus partout pour récupérer les ballons que lui et Kallström viennent de perdre avec enthousiasme. Lovren haissait déjà le marquage dans la surface, mais il est encore plus enthousiaste à laisser passer l’attaquant devant. Koné est nouveau mais Diakhaté avait au moins eu la décence de ne pas venir de Guingamp. Et Lloris continue ses trois arrêts miracles par match avec un bel enthousiasme. Garde aurait-il sorti Cissokho au bout de 52 minutes avec enthousiasme ? Patience, Kolodziecjak revient bientôt du Mondial des 20 ans.

Il faut quand même le reconnaître : Lyon est dans sa meilleure forme depuis un an, presque aussi fort que quand le pire tirage possible belge en avait pris 5 il y a deux ans. Il y a forcément un déclic à 25 millions pour expliquer tout ça.

Question interdite : Lyon va-t-il remporter la Ligue des champions ?

L’OL n’est plus un ogre écrit L’Equipe. Et révèle que Landry N’Guemo est en contact avancé. Pouvait-il y avoir meilleure nouvelle ?

Le Vestiaire a déjà tout raconté de l’hégémonie lyonnaise, il y a trois ans, y compris qu’elle s’est arrêtée il y a maintenant trois ans. De 2008 à nos jours, Claude Puel a facturé cher les droits de succession et Lisandro a redéfini la star comme un joueur qui coûte plus d’argent qu’il ne rapporte de titres. Mais, avant de ne pas avoir le niveau, il marque quelques buts, comme Gomis avec un maillot bleu finalement. Lyon a donc eu le temps de penser à l’après.

Ou plutôt ne pas y penser. Les succès de l’OL, disait encore Le Vestiaire, ont d’abord été ceux d’un modèle économique. Lille, ce club qui a vendu à prix d’or Keita, Makoun, Bodmer et Bastos à Lyon pour enfin pouvoir devenir champion, est aujourd’hui cité en exemple. L’ironie du sort serait totale si Claude Puel avait entraîné Lille juste avant Lyon.

Prends Garde à toi

Ainsi Lyon n’est plus un ogre. Sémantiquement, ça veut dire qu’il l’était l’an dernier. Pour redevenir humain, l’OL est contraint de se séparer de joueurs majeurs : Bastos, Toulalan, Kallström, Pjanic, Ederson et Delgado. Dommage que les spectateurs de Gerland n’aient pas su ça avant la fin du championnat pour réserver à chacun les adieux qui s’imposaient. Ils leur manqueront : Bastos est précieux en automne et quand Ciani stoppe sa carrière, qui est meilleur que le Toulalan titulaire en équipe de France, Kallström a fini par s’imposer, Pjanic n’a que 21 ans, déjà. Et Rennes a bien compris qu’il ne servait à rien de rêver d’un joueur du calibre d’Ederson. Delgado, lui, aurait refusé un pont d’or, mais comment résister à un club mexicain ? Pour achever l’ogre, Diakhaté ne reviendra pas de Kiev. Compter uniquement sur Lloris, en voilà une drôle d’idée.

Dans ces conditions, parier sur Pied, Grenier, Lacazette et Kolodziecjak, et penser à échanger un Cissokho contre un Sissoko, c’est comme ressortir les photos de Caveglia : ça fait un peu honte mais ça donne le sourire. Il est loin le temps du faste des arrivées de Piquionne, Bodmer, Makoun, Cissokho, Lisandro, Briand, Gourcuff, Gomis et Bastos. N’Guemo, ce serait pas Makoun en aussi bon, en moins cher et en moins vieux ?

L’OL peut quand même encore mieux faire. Effectivement, Gourcuff n’est pas annoncé partant et Cris a fait écrire dans son contrat qu’il a encore le droit de jouer.

Ligue 1 : Le stade hideux

Il y a sept ans, Lyon et Monaco se livraient une course-poursuite sans merci. Rien n’a vraiment changé.

Lille : Dix ans après, Landreau est de nouveau champion de France. Et pourtant, Denoueix, Carrière, Da Rocha, Berson, Fabbri et Moldovan ont cédé leur place à Garcia, Rami, Chedjou, Mavuba, Balmont et Sow. Hazard est déjà un putain de grand joueur.

Marseille : Mandanda meilleur gardien de Ligue 1, les trophées UNFP obéissent à des forces obscures. Si ce n’est pas de la défiance envers les frères Ayew, c’est quoi ? Attention quand même, ils pourraient mal le prendre et partir, auquel cas Gignac pourrait signer. Qui l’imagine vraiment en Ligue des Champions ?

Lyon : La surprise de la saison. Personne n’attendait les Lovren, Diakhaté, Cissokho, Toulalan, Pjanic ou Briand à ce niveau. Et pourtant, une équipe de copains peut réaliser l’impossible. Cris a notamment fait une tête. Lisandro et Bastos se sont relayés et Kallström a été le meilleur avec Gomis. Il faudra confirmer.

Paris-SG : La meilleure équipe de France espérait bien en finir avec Coupet. C’est fait, mais il a fallu finir avec Coupet. Kombouaré savait pourtant que Nênê ne jouerait qu’une demi-saison. Battre Lyon plus de deux fois n’aurait pas été une mauvaise idée.

Sochaux : Martin a réussi une belle saison mais attention, il y a carrière et Carrière. Faty en sait quelque chose, lui qui part « par la grande porte » à Sivasspor. Finir européen en ayant perdu deux fois contre Lyon ça frôle l’incident psychiatrique.

Rennes : Craquer quand on peut être champion, en voilà une mauvaise coincidence. M’Vila en équipe de France, en voilà une mauvaise coincidence ? A part ça, deux nuls contre Lyon, il y a l’embarras du choix.

Bordeaux : Carrasso vient de re-signer, le maintien est assuré pour les trois prochaines saisons. Mais entre resigner et résigner il n’y a qu’un accent d’écart : l’accent brésilien. Diarra peut s’en aller tant qu’il vaut un peu de pognon, les Sané font le même boulot pour moins cher. Et c’est pas plus dégueulasse, tout ça reste bien Modeste quand même. Une victoire contre Lyon c’était bien le minimum.

Toulouse : Être orphelin de Gignac n’oblige pas à prendre Santander et Tafer. Toulouse a payé pour le savoir : ils n’ont marqué que trois points et deux buts de plus que l’an dernier, et ils n’ont battu Lyon qu’une seule fois. 

Auxerre : Une équipe de bras cassés et un Boli derrière ça a toujours suffi en attendant mieux même quand le i devient un y. Un Martins a toujours fini par arriver, un Cocard à chaque oeil. Avec une attaque un peu meilleure, Lyon aurait pu prendre 4-0 en Bourgogne.

Saint-Etienne : Quand une Payet s’était essayée à Nulle part ailleurs, elle n’avait pas eu le niveau mais avait pris le boulard quand même. Redevenir un grand club ça prend du temps, sinon pourquoi c’est Montel que France 2 foot envoyait à Geoffroy Guichard.

Lorient : L’Europe entière s’arrache Amalfitano et Gameiro, Ecuele Manga est le meilleur défenseur de France et Gourcuff est le maître du beau jeu. Comment contester leur titre de champion ? En revanche, ils n’ont battu pas réussi à battre Lyon deux fois.

Valenciennes : Battre Lyon en milieu de saison fait toujours un drôle d’effet. Le constat fait froid dans le dos : que serait la vie sans Pujol ?

Nancy : Avec un Hadji, Nancy connaît la recette : il faut être solide derrière et avoir Wimbée dans les buts. Mais Hadji prend de l’âge et Lyon ramasse 3 points à chaque fois.

Montpellier : Tout miser sur les coups de pieds arrêtés d’Estrada, c’est d’un banal. Tout arrêter juste parce qu’on a perdu la finale de Coupe de la Ligue, c’est d’un banal. Faire partie des 4 équipes à avoir tout perdu contre Lyon l’est moins.

Caen : Battre Lyon en début de saison fait toujours un drôle d’effet. Y aller Mollo trop longtemps c’est dangereux.

Brest : Egaliser contre Lyon en fin de saison fait toujours un drôle d’effet. On finit par croire que Roux est une vaut 15 millions en septembre, qu’Elana est invincible en octobre, que le titre est jouable en novembre et qu’on peut gagner plus de quatre matches en 2011. Enfin, sans Ginola et Le Guen, il fallait quand même se maintenir.

Nice : Remonter deux buts à Lyon en fin de saison fait toujours un drôle d’effet. Pourtant François Clerc a dit qu’il était international quand il est arrivé. Heureusement, Mouloungui l’est vraiment, lui.

Monaco : Se faire condamné par Lyon à la dernière journée, ça fait désordre. Welcome en Ligue 2, ça sonne plutôt bien. Il fallait bien que ça arrive : passer son dimanche au Park emmerde royalement son altesse depuis trois ans déjà.

Lens : Leclercq est un spécialiste de la mise en bière. Deux ans après, c’est sa tournée. Mais quand on ne réussit même pas à prendre un point contre Lyon peut-on mériter autre chose.

Arles-Avignon : Trois victoires, un nul contre Lyon, relancer Meriem et faire connaître Ghilas, ce fut un chef d’œuvre de bout en bout. Dommage qu’il y ait eu ce match nul contre Lyon.

Pendant ce temps-là, les virées au casino seront remplacées par Casoni.

Lyon : Sa sainteté le Pape

Qui ne saute pas n’est pas Lyonnais. C’est fini.

Inspiré par les vacances aux frais de la CPAM de son rédacteur en chef, le Vestiaire avait entrepris de republier le déclin de Lyon la semaine dernière. Comme quoi le travail finit toujours par payer et le Vestiaire par avoir raison, même au stade du Ray par un dimanche printanier. D’exemple sportif, Lyon est devenu exemple économique puis contre-exemple. Les titres, les bons recrutements, les générations en or, c’est fini. Bientôt l’OL n’aura même plus d’argent pour voir en grand, comme jouer la C1 ou se ruiner au Portugal.

La saison lyonnaise était pourtant déjà riche : Caen pour commencer, Benfica, Schalke, l’Hapoël à Gerland puis le Real. Mais croire à la Lisandro-dépendance moins de deux ans après le départ de Benzema, c’est s’habituer à tout : les maillots floqués Lovren, Kallström, Gonalons, Grosso, Briand. Attention, il y a un intrus, qui est parti. Un seul ? Dans ces conditions, une défaite à Nice aurait finalement été aussi convenue qu’un échec d’Houllier à Aston Villa. On ne se refait pas.

Lloris et périls

Le vrai déclin, c’est donc quelque chose de plus grand. C’est Lyon qui mène sans son meneur de jeu et Lyon qui se fait rejoindre avec son meneur de jeu. 22 millions le remplaçant, même le grand Milan de Papin ne le faisait pas à l’époque. L’OL ne se contente plus d’affaiblir la concurrence, il affaiblit toute la Ligue 1.

Le vrai déclin, c’est aussi Cris qui trouve que Mouloungui va trop vite. Le vrai déclin est ironique : derrière lui, c’est aujourd’hui que l’OL a le gardien qui lui faut, mais ça ne sert plus à rien. Eventuellement à casser la gueule à Aly Cissokho. Le tour est fait : Lyon en 2011, c’est Lloris. Finalement, quand Abidal filait un but à Schevchenko et la qualification à Milan, c’était le bon temps. Aulas a le choix : soit bluffer, soit jouer Tapie. Il fait les deux, Lacombe est toujours là. Le vrai déclin, c’est quand le Vestiaire promet que c’est le dernier papier sur Lyon.

Pendant ce temps-là, Adebayor a appris les mots doublé en C1 et ovation. Gijon prépare déjà sa demie de C1 l’an prochain.

L’Edito : Jingle brêles

Marcel-Picot et l’Olympico sont sur le même bateau. Qui tombe à l’eau ?

« Qui aurait cru que sans Cris, sans Toulalan, sans Gourcuff, Lyon serait aussi compétitif ? » Même s’il ne lit pas assez souvent Le Vestiaire, Christophe Dugarry peut donc parfois être très pertinent. Ainsi, Lyon n’est plus l’équipe qui prenait des buts et ne savait pas tenir un score aperçue ces derniers mois. Comme il n’y a pas tant d’occasions de s’enflammer que ça en Ligue 1, les Marseillais ont aussi donné le change, loin de leur image d’équipe sans organisation ni rigueur avec Gignac pour finir les actions.

Pertinent, Tigana l’est aussi, puisqu’il a découvert que Jussie habitait encore en Gironde. Tout la rocade se prend à rêver que Bordeaux s’équipe d’une défense et d’une attaque. Pertinent comme Jose Mourinho, qui n’est pas du tout en train de perdre la main sur son équipe qui a failli aligner quatre passes à la suite hier soir. Mention spéciale à Benzema, qui n’est si individualiste qu’on veut bien le faire croire. D’une part, il pourra aider ses enfants en espagnol, mais aussi en anglais. D’autre part, il a choisi de ne rien foutre le même jour que tous ses partenaires.

Dubaï au cornet

En l’absence de notre spécialiste natation, personne n’est parvenu à expliquer à notre rédacteur en chef à quoi servait cette compétition où une fois n’est pas coutume, comme à chaque fois, Cesar Cielo met des branlées aux champions français. Il y a quand même eu des titres, mais on connaît Amaury Leveaux.

On aurait aussi pu parler, NBA, rugby, ski, mais vous l’aurez remarqué, Le Vestiaire est en vacances depuis quelques mois à peine. Alors, si vous rêvez de vous foutre de la gueule de Joakim Noah ou de Clermont, n’hésitez pas à envoyer vos cartes blanches, on ne les refuse pas toutes.

Pendant ce temps-là, Guy Forget n’a toujours pas digéré les sifflets serbes. Heureusement, il aura une douzième chance d’affilée de se venger.

Tel Aviv-Lyon : Le Puel over rouge (1/2)

Si notre spécialiste foot était encore là, il se serait rendu compte que deux ans et demi après la décote du Rhône, tout ce qu’il avait annoncé est devenu réalité. Lyon n’est plus qu’une équipe de bas de tableau européen. Tout ça grâce à un seul homme; qui avait promis la Ligue des champions il y a dix ans.

Cet article aurait pu s’intituler le Aulashow, tant sa présidence lyonnaise a été à la hauteur de la carrière de son premier entraîneur en Division 1. Mais en réalité, Aulas est bien plus mauvais président que Domenech n’était un sélectionneur.

Il a eu Stephan, Tigana, Domenech. Il est même passé de Le Guen à Houllier sans subir de changement. Il aura donc fallu attendre Puel. Attendre Puel pour arrêter les titres, finir de remplacer les stars par des nuls et glisser vers le fond. Devant une telle réussite, Aulas ne pouvait que se laisser griser. Faire mariner son entraîneur, se foutre de sa gueule jusqu’à lui assurer publiquement sa confiance, commander une interview de Lacombe au JDD, il l’avait déjà fait. Mais aller au-devant du public comme un sauveur après une défaite dans le derby, il en rêvait.

A Lyon, Aulas ne risque rien. Pourquoi se priver de demander à deux cents éthylotests torses nus, bardés de diplômes et bourrés d’humour, si quelqu’un veut prendre sa place ? Au cas où ils penseraient encore aux années Puel, leur envoyer dans la gueule que Saint-Etienne ne joue la Ligue des champions qu’à la Playstation est radical. Qu’est-ce qui fait le plus de ravages dans les stades : la mémoire tampon des uns ou le complexe de supériorité intellectuelle de l’autre ?

Le Puel Tel Aviv

Protéger l’institution est un plaisir qui se partage à plusieurs, bien après que l’entraîneur fut reparti du stade seul, après une conférence de presse seul où tous les journalistes lui demandent ce qu’il pense du métier de consultant à Canal.

Aussi marrante soit-elle, la phrase « Je n’ai jamais dit que Puel était l’homme de la situation » est surtout la première erreur monumentale de com d’Aulas, bouc grisâtre de Barth sur OL TV mis à part. A se sentir intouchable, Aulas a publiquement reconnu son échec. La 19e place a ses charmes, ne pas y céder demandait un effort et Aulas ne l’a pas fait. Sûrement parce qu’il a conscience de ne disposer d’aucune solution pour ses deux problèmes majeurs : qui de crédible pour remplacer Puel et que faire pour ne plus voir Gomis toutes les deux semaines à Gerland ?

L’Edito : Taule à Vologe

Battu par Hambourg, Nikola Karabatic a hâte de retrouver l’équipe de France. Ca lui évitera de jouer au milieu de trop de joueurs de Division 1.

C’est difficile à croire, mais c’est pourtant vrai, le Real pourrait très bien remporter la Ligue des champions cette année. Pourtant, il ne faut pas s’appeler Pierre Menes pour se rendre compte que rien ne plaide en faveur des meringues, hormis leur entraîneur, évidemment. C’est la raison pour laquelle Ozil, Cristiano et Higuain ont de grandes chances de découvrir prochainement le banc de touche, sinon Mourinho n’est pas Mourinho.

Pire, on peut même avoir Ozil dans son effectif et viser la Liga. Pire, on peut être managé par Arsène Wenger, n’avoir que des joueurs de merde et ne jamais rien gagner. Pire, on peut viser la Ligue des champions et payer 26 millions d’euros pour avoir Gourcuff, 20 millions pour avoir Lisandro et 46 millions + Eto’o +40 millions pour acheter David Villa en comptant uniquement sur Messi.

Les gastros du coeur

C’est moins difficile à croire mais un » joueur de rugby » fait la une de TV magazine. Quand vous saurez qu’il s’agit de Chabal vous comprendrez que « joueur de rugby » soit entre guillemets. D’ailleurs, il ne s’en cache pas, le rugby il s’en branle. Le pognon, par contre, c’est son truc. Comme quoi on peut toujours avoir une deuxième chance dans la vie, il suffit de trouver sa voie. Sinon, croyez le ou non mais Richard Gasquet a déclaré forfait à cause d’une angine. Heureusement, les oreillons, c’est fait, la rubéole, c’est fait, la scarlatine, c’est fait. Plus que le bac, le permis de conduire et la communion.

Pendant ce temps-là, deux équipes de France jouent un Mondial : les volleyeurs et les basketteuses. Pas besoin d’en savoir plus.

Ligue des Champions, Lyon-Bayern :
Trois supos et Olic

gard

« Le jaune pour Gonalons ! Il ne jouera pas la finale ! » 23e minute, le début d’une véritable hécatombe, ils seraient désormais une bonne vingtaine à être privés de finale.

3-0, un triplé d’Olic, une occasion en deux matches, 59% de possession pour les Allemands : Lyon l’avait promis, il a tout tenté pour s’offrir sa première finale de C1. Bravo à tout le monde pour cette aventure inoubliable, où l’impossible a été rendu possible, comme jouer un huitième-de-finale en demi.

Comme l’Histoire ne retient que les vainqueurs, elle ne se souviendra pas que Lyon n’est passé qu’à cinq petits buts de l’exploit. Du plus mauvais Liverpool aux occasions salopées par Higuain, de la main de Chalmé aux zéro occasion obtenue depuis le retour à Chaban, l’épopée a enfin rendu l’OL populaire et c’est abyssalement mérité. Les sceptiques auraient tort de penser que l’OL de Juninho-Diarra-Tiago aurait mis deux branlées à l’OL de Makoun-Gonalons-Delgado-Kallström, quand bien mêmes les sceptiques seraient Juninho, Diarra et Tiago eux-mêmes. Puel avait raison de s’offusquer de la suffisance allemande, le Bayern a été obligé d’utiliser les pires méthodes pour voler Lyon d’une qualification méritée en commettant pas moins de sept fautes.

Jean II ma couille

Claude, le fameux ancien préparateur physique de Monaco et Lille, avait bien écouté son entraîneur, Cris, et son adjoint, Lisandro. De l’audace, de l’attaque, il n’a manqué que les buts et pourquoi pas une ou deux occasions. Peu importe, l’OL a su sortir de son habitude : jouer bas avec un attaquant, bien défendre et contrer l’adversaire quitte à jouer le 0-0. Cette fois, il a mis en place une tactique novatrice : jouer bas avec un attaquant de plus, mal défendre et prendre trois buts. Jouer le 0-0 en attendant de marquer un petit but et aller en prolongations était peut-être la seule chance de qualification, mais c’est d’un convenu. Finalement, les vents contraires ont eu raison du coup de poker de Puel : après le voyage en car à l’aller, il y a eu celui à pied au retour. Ensuite, cette méthylprednisolone qui permet à Olic de n’avoir aucun joueur au marquage trois fois dans la surface. Il n’y a donc aucun regret à avoir, Lyon a perdu avec classe.

Thomas Mule ère

Mais que faire contre l’hyperpuissance du Bayern quand on n’a que 72 millions à mettre sur la table ? A ce prix-là, on ne peut avoir que deux buts de Lisandro, un penalty et pourquoi pas un but en poule contre le sixième de Premier League, ou un latéral formé à Gueugnon. Lyon a fait rêver la France avec ses moyens, mais la Ligue des Champions, c’est autre chose que la Ligue 1, il y a parfois des matches retours que l’on aborde avec un handicap. Ca oblige à attaquer et, un malheur n’arrivant jamais seul, Auxerre, l’OM et Lille sont intouchables cette année. Le promu bordelais peut encore s’éliminer sur deux malentendus en pleine surface de réparation, mais Lyon est un peu jeune pour supporter toutes ces épreuves. Le Becque dans l’eau, Cris aurait quand même mérité de monter sur l’estrade du champion d’Europe, pris par la main par Zanetti. Ca n’empêche évidemment pas Christian JP d’affirmer qu’« être privé de Toulalan, c’était vraiment dur pour Lyon ». C’est ce qu’on appelle la Ribéry-dépendance. Badstuber était le plus fort, Bernabeu lui tend les bras et les honneurs. Pour Higuain, ce sera les doigts, des majeurs essentiellement.

Hugo bosse

Lloris. La préparation pour le Mondial est lancée.

Réveillère. Altintop n’a pas réussi plus de quatre dribbles sur cinq, Müller qu’une seule passe décisive de son côté. Mancini est définitivement oublié.

Cris. Il attendait une autre attitude de ses partenaires par rapport à l’aller. Il a beaucoup observé Makoun et Gonalons et finalement, demander un rouge à l’arbitre était la meilleure solution.

Boumsong. Le marquage de Robben n’était pas à sa charge, il n’allait pas se priver de le laisser passer à chaque fois.

Cissokho. 15 millions pour 45 minutes, c’est ça qu’on appelle le retour sur investissement.

Gonalons. L’absence de Toulalan aurait pu être préjudiciable.

Makoun. S’il a suivi Puel à Lyon, c’est pour bien tenir le 0-0, même à 0-1, 0-2 et 0-3.

Delgado. Comme à l’aller, il a été le milieu offensif qui a le mieux défendu sur le terrain. Plus qu’à lui apprendre le foot.

Govou. Après Lyon-Barça, Lyon-Manchester, Lyon-Roma, Lyon-PSV, Lyon-Milan AC, une demi-finale ne pouvait pas échapper à sa grande expérience.

Bastos. Un peu trop dangereux avec la seule occasion lyonnaise des deux matches, il a sagement été replacé arrière gauche par son entraîneur à la pause.

Lisandro. Le chasuble de remplaçant sur la tête quand il a regagné le banc, c’était une requête à Claude Puel ou un hommage à Gomis ?

Gomis. Sa bonne volée aurait pu faire mouche, à quelques dizaine de mètres près. Pour le reste, il a évidemment été nul à chier.

Pjanic. Le Juninho nouvelle génération peut aussi débuter les demi-finales retour sur le banc.

Ederson. A 0-3, Puel n’a pas hésité une seconde à le lancer, à la place de Lisandro. On n’a jamais trop d’un attaquant de moins sur le terrain.

Pendant ce temps-là, Laurent Blanc pensait quitter le pays en laissant une lettre d’adieu à ses joueurs. Il laissera finalement la cassette du match.

Ligue des champions, Lyon-Bordeaux : Ciani broyeur

blanco

A une semaine de l’ultime chapitre du roman du Bordeaux Blanc, vous avez été très nombreux à poser vos questions sur equipe.vestiaire@yahoo.fr. Mais les remaniements ministériels ont-ils lieu entre les 2 tours d’une élection ?

Lyon-Bordeaux était-il le match le plus faible de l’année ?

Dire cela serait injuste pour Carrasso et Lloris qui n’ont pas été à la hauteur d’un match amical alors que pour  le 5-5 de Lyon-Marseille, Lloris et Mandanda avaient eu leur part du gâteau.

La qualification de Bordeaux est-elle un exploit ?

Evidemment non, rencontrer une équipe aussi faible défensivement que Lyon n’arrive pas tout les jours. En revanche, ne mettre qu’un but avec 62% de possession est remarquable.

Quand même, Ciani-Sané n’étaient pas au niveau, ça saute aux yeux.

Cris et Bodmer vous voulez dire ? On le sait depuis un moment

L’équipe type bordelaise au complet n’a pris qu’un but depuis le début de la saison. Si elle est alignée au retour, peut-elle rivaliser avec la bande à Sané et Gouffran ?

C’est une bien longue question mais effectivement vous avez raison d’être inquiet car Bordeaux ne gagne 4-0 que contre Vannes mais avec Diawara.

Ciani aurait-il pu devenir énarque ?

C’est une question piège, d’autant plus qu’il répond à toutes les télés avec une veste en cuir. Le Vestiaire pourrait y laisser son spécialiste foot.

A ce propos, qu’envisagez-vous si Higuain devient champion du monde et meilleur buteur de l’Argentine et si l’équipe type de Bordeaux ne bat pas Lyon par 2 buts d’écart grâce à Ciani ?

Et si Teddy Tamgho bat le record du monde du triple saut en finale à Daegu ?

Pourquoi Lizarazu comprenait si bien Ciani hier soir ?

Parce qu’à une époque lointaine lui avait bien connu Zagorakis et Charisteas

Gourcuff marquera-t-il en finale de Ligue des Champions cette année ?

Blanc doit bien connaître la réponse.

Combien de buts a marqué Gomis en Ligue des Champions ?

Blanc doit bien le savoir.

Quel est le prénom de Sané ?

Ça non, désolé, Blanc ne doit plus le savoir.

Ligue 1 : Tous les chemins mènent à Rome

benz

Le grand choc français a tenu toutes ses promesses. Avec son deuxième point en quatre matches, Lyon survole le championnat. Le rythme est si effréné que les petits n’arrivent pas à suivre. Qui s’inquiète pour l’indice UEFA ?

D’un côté, Lyon, champion d’Europe en puissance. De l’autre, l’OM, seul vainqueur français de la C1. Les deux ogres de Ligue 1 se sont retrouvés, juste avant la trêve, pour en découdre. L’Europe entière attendait ça depuis la venue de Lyon chez le grand Nancy de Platini, c’était il y a un an.

24 heures après le pâle clasico espagnol, les supporters lyonnais ont été gâtés. Ils attendaient un grand Govou, sa feinte de frappe a offert à Valbuena la seule occasion du match. Ils craignaient Ben Arfa, à raison, ses initiatives ont été aussi judicieuses que ses déclarations d’avant-match. Ils comptaient sur la puissance de Boumsong, le Matthaus de l’OL, pour débloquer la situation, sa seule montée a été stoppée à 40 mètres de ses propres buts. En l’absence de Niang, ils se sont crispés quand Samassa est venu épauler Baky Koné. Le Mans et Nice ont toujours été des équipes chiantes à voir jouer.

Savoir rester Modeste

A force d’entendre des louanges seulement sur leur défense, les deux formations en ont eu assez. Au diable les organisations, fi de la rigueur, quelle meilleure occasion de se lâcher enfin que dans un choc ? Quatre jours après un terne Lyon-Bayern, les Gones ont enfin fait le spectacle. Juninho lui-même a signé son retour. En sortant à l’heure de jeu après deux semaines de repos et un match rempli de trois coups francs, il a envoyé un signal fort à la concurrence : 2009 sera jubilatoire ou ne sera pas. Ederson a-t-il compris ? Benzema a donné le choix sur sa liste au Papa Noël : un grand joueur ou un grand club. Il veut voir les quarts de finale sans compter sur le Pana ou Porto.

Le seul match de la soirée aurait pu opposer Lloris à Mandanda. A l’échauffement, ils étaient à égalité.