Lyon-Rubin Kazan : La roupette russe

 

« Kazan est une équipe qui prend plaisir à défendre ensemble. » Après tout, il n’a pas dit qu’elle aimait bien défendre ensemble.

Même avec Elie Baup, même en août, une soirée de Ligue des Champions reste une soirée de Ligue des Champions. On est à Lyon, Josse sort les diminutifs pour Lisandro et Houiller se félicite d’avoir retrouvé son poste. Cette fois, il n’est plus le DTN qui vante l’opportunité fantastique offerte par Aston Villa. « A 3-1 ça devrait passer », a-t-il pronostiqué, en bon vieux routier de la Coupe d’Europe, à la mi-temps sifflée à 2-1. Lyon ne se créait que deux occasions par minute, Kazan n’avait pas le niveau depuis à peine les 42 dernières. Il fallait oser. Il fallait aussi oser comparer Kazan à Ajaccio et Garde l’avait fait, en ajoutant qu’il avait du respect pour Ajaccio. Méfiance, Guardiola a aussi une voix douce, un look de jeune premier et des costumes sur mesure quand il balance des saloperies comme ça sur Arsenal.

Corses et Russes partagent donc quelques luxes, comme lâcher Lisandro au marquage dans les vingt derniers mètres ou défendre à six contre Bastos sans l’arrêter. En plus d’être le pire tirage possible depuis deux semaines, Kazan est aussi la seule redoutable équipe russe à jouer avec des Russes et non des Brésiliens. Ils sont quatrièmes d’un championnat avec seulement six points de retard sur la victime d’Auxerre il y a tout juste un an. Ca pue l’exploit lyonnais à plein nez.

Rubin sur l’ongle

D’ailleurs, L’Equipe ne s’est pas retenue de dire à Garde qu’il avait transmis de l’enthousiasme à ses joueurs. Effectivement, Lisandro, Gomis et Bastos marquaient déjà avec Puel, mais ils le font avec plus d’enthousiasme. Lyon savait contrer les équipes qui improvisent leur repli défensif, mais il le fait avec plus d’enthousiasme. Gonalons court encore plus partout pour récupérer les ballons que lui et Kallström viennent de perdre avec enthousiasme. Lovren haissait déjà le marquage dans la surface, mais il est encore plus enthousiaste à laisser passer l’attaquant devant. Koné est nouveau mais Diakhaté avait au moins eu la décence de ne pas venir de Guingamp. Et Lloris continue ses trois arrêts miracles par match avec un bel enthousiasme. Garde aurait-il sorti Cissokho au bout de 52 minutes avec enthousiasme ? Patience, Kolodziecjak revient bientôt du Mondial des 20 ans.

Il faut quand même le reconnaître : Lyon est dans sa meilleure forme depuis un an, presque aussi fort que quand le pire tirage possible belge en avait pris 5 il y a deux ans. Il y a forcément un déclic à 25 millions pour expliquer tout ça.

L’Edito : Mon beau-frère et moi

 

Quand Bousquet et Manaudou sont dans l’eau, il y a toujours des gouttes qui giclent à côté. Sauf en finale.

« Je suis comme vous Alexandre, je suis optimiste pour Frederick Bousquet qui devrait décrocher une médaille sur 50m nage libre demain. » « C’est vendredi les séries et samedi la finale, Nelson. » Fin juillet, les télés sont éteintes, Alexandre Boyon peut donc tranquillement égrener les temps de Verchuren et Coughlin à l’antenne. Les matinées sur France Ô, les premières finales qu’on montre en différé à cause des Zamours : rien n’est trop beau quand on doit raconter pourquoi dans un 200m 4 nages c’est la brasse le juge de paix. Les Mondiaux de natation c’est toujours la même chose : des Français qui brillent, Bernard qui nage son relais en brasse, Gilot déguisé en David Guetta, Bousquet et son accent aristo et ce type étonnant que Boyon appelle Michel pendant une semaine et qui ressemble à Jacques Laffite. Il ne manque que Leveaux en camisole dans la piscine. Les Mondiaux, c’est aussi et surtout l’occasion de reparler de l’histoire de la Chine : « La petite Chinoise Ye n’était pas née à la mort de Mao ni à la construction de Shanghaï. »

Loin de là, en Argentine, l’Uruguay a gagné la Copa America face au Paraguay. Ca fait beaucoup. Alors de deux choses l’une : soit Forlan et Suarez ne jouent que l’été, soit le Mondial 2010 et la Copa America ne sont là que pour glorifier l’Europa League et ses stars. Dans ce cas-là, le PSG aura toutes ses chances avec les jeunes Brésiliens à 50 millions que Leonardo espère, quelles que soient leur nationalité et leur métier. Gourcuff n’est pas jaloux, plus on est de stars en Ligue 1 plus on rit et le 0-0 à Hanovre est de bon augure.

Pendant ce temps-là, Gilles Simon a gagné son neuvième titre et on entend qu’il a rejoint Henri Leconte. Aussi dégueulasse pour l’un que pour l’autre.

L’Edito : Manaudou, Laure et l’argent

Du foot de fin juin, de la F1 de 2011, de la natation sans Manaudou, du cyclisme avec Anthony Roux, Le Vestiaire peut-il partir en vacances ? Il faudrait déjà qu’il recommence par travailler. Pas faux, mais ça fait quand même 1350 articles.

Le sport un premier dimanche d’été, c’est comme un coureur cycliste français qui se dope. Ça ressemble, mais c’est pas vraiment ça. Commenter l’actualité de River Plate et d’ une Coupe du monde féminine c’est comme regarder Juste Cause avec Sean Connery sur RTL9. On se demande si quelqu’un savait que Ed Harris jouait dedans. Regarder Alain Bernard et Frédéric Bousquet se faire humilier dans quelques litres de liquide chloré c’est comme écouter Manaudou dire ce que Le Vestiaire avait annoncé dès août 2008. Ça fait plaisir, mais pas trop. Ça permet quand même de saluer l’unique responsable de ce retour, l’homme qui réussit encore à faire exister Gourcuff.
C’était en septembre 2008 :

 

Laure Manaudou a fait de la natation la première rubrique du Vestiaire. Son avocat, conseiller juridique, agent, confident, entremetteur et porte-parole n’y est pas étranger.

Il a la mèche soignée, la discrétion des hommes de loi et autant de casquettes qu’Elie Baup. Laure Manaudou l’appelle « Maître », tout simplement, ils n’ont jamais partagé leurs douches. Didier Poulmaire satisfait pourtant les caprices de la nageuse comme Stasiulis ne l’a jamais fait. C’est lui qui a fagoté avec Pinault le million d’euros qu’elle touchera pendant cinq ans à ne rien faire. C’est lui, encore, qui avait arraché l’icône aux griffes de ses despotes italiens après avoir orchestré dans l’ombre le divorce de Philippe Lucas.

Sous ses costumes de banquier et ses bonnes manières, l’ancien de chez Gide se plaît à tirer les ficelles depuis le balcon de son bureau du huitième. Son métier ? « Optimiser la façon dont l’image de (ses) clients est utilisée. » Jamais il n’oserait s’immiscer dans leurs choix sportifs et personnels, pas même quand il discute « technique et entraînement », jeudi, avec les dirigeants du Cercle des nageurs de Marseille. L’exception Manaudou, sûrement.

Les copains d’apport

L’ancienne championne de France du 400 m est décidée : elle vivra dans la Cité phocéenne. Poulmaire s’exécute, il signe les contrats. Sa cliente n’a jamais aimé l’administratif, elle ne lit que Closer et ses textos. Cette image de surdouée lui colle à l’appeau comme sa salamandre. Manaudou, c’est un peu le contraire du Oh les beaux jours de Beckett : un acte en deux pièces.

Elle jouit d’une attention médiatique que ses performances chinoises ne justifient plus. Poulmaire s’en frotte les griffes, sa championne se négocie encore 200.000 euros l’année. La belle affaire : Barnier et Poissier n’en tireront pas plus que Nimble. Manaudou a bien essayé d’approcher Lucas. Son éminence grise a fait capoté l’affaire comme il a ruiné les carrières de Mauresmo, Gourcuff et Montagny.

La finaliste olympique a besoin d’un bon coup de pied au cul. Ce n’est pas à Marseille qu’elle le prendra. Son choix pue autant le copinage et le confort matériel que la banquette arrière du 4×4 de Fred Bousquet. Les nuits marseillaises ne l’encourageront sûrement pas à nager quinze bornes par jour. Elle va jusqu’à s’installer en coloc avec Baron, Le Paranthoën et Jessyca Falour. Monfils viendra-t-il pendre la crémaillère ?

Pendant ce temps-là, apprendre que Vettel a encore gagné c’est comme apprendre que Vettel  a déjà gagné. On se dit qu’on s’en fout.

Question interdite : Lyon va-t-il remporter la Ligue des champions ?

L’OL n’est plus un ogre écrit L’Equipe. Et révèle que Landry N’Guemo est en contact avancé. Pouvait-il y avoir meilleure nouvelle ?

Le Vestiaire a déjà tout raconté de l’hégémonie lyonnaise, il y a trois ans, y compris qu’elle s’est arrêtée il y a maintenant trois ans. De 2008 à nos jours, Claude Puel a facturé cher les droits de succession et Lisandro a redéfini la star comme un joueur qui coûte plus d’argent qu’il ne rapporte de titres. Mais, avant de ne pas avoir le niveau, il marque quelques buts, comme Gomis avec un maillot bleu finalement. Lyon a donc eu le temps de penser à l’après.

Ou plutôt ne pas y penser. Les succès de l’OL, disait encore Le Vestiaire, ont d’abord été ceux d’un modèle économique. Lille, ce club qui a vendu à prix d’or Keita, Makoun, Bodmer et Bastos à Lyon pour enfin pouvoir devenir champion, est aujourd’hui cité en exemple. L’ironie du sort serait totale si Claude Puel avait entraîné Lille juste avant Lyon.

Prends Garde à toi

Ainsi Lyon n’est plus un ogre. Sémantiquement, ça veut dire qu’il l’était l’an dernier. Pour redevenir humain, l’OL est contraint de se séparer de joueurs majeurs : Bastos, Toulalan, Kallström, Pjanic, Ederson et Delgado. Dommage que les spectateurs de Gerland n’aient pas su ça avant la fin du championnat pour réserver à chacun les adieux qui s’imposaient. Ils leur manqueront : Bastos est précieux en automne et quand Ciani stoppe sa carrière, qui est meilleur que le Toulalan titulaire en équipe de France, Kallström a fini par s’imposer, Pjanic n’a que 21 ans, déjà. Et Rennes a bien compris qu’il ne servait à rien de rêver d’un joueur du calibre d’Ederson. Delgado, lui, aurait refusé un pont d’or, mais comment résister à un club mexicain ? Pour achever l’ogre, Diakhaté ne reviendra pas de Kiev. Compter uniquement sur Lloris, en voilà une drôle d’idée.

Dans ces conditions, parier sur Pied, Grenier, Lacazette et Kolodziecjak, et penser à échanger un Cissokho contre un Sissoko, c’est comme ressortir les photos de Caveglia : ça fait un peu honte mais ça donne le sourire. Il est loin le temps du faste des arrivées de Piquionne, Bodmer, Makoun, Cissokho, Lisandro, Briand, Gourcuff, Gomis et Bastos. N’Guemo, ce serait pas Makoun en aussi bon, en moins cher et en moins vieux ?

L’OL peut quand même encore mieux faire. Effectivement, Gourcuff n’est pas annoncé partant et Cris a fait écrire dans son contrat qu’il a encore le droit de jouer.

Les secrets du Docteur tocard

Le Vestiaire inaugure une nouvelle rubrique, car désormais il sait lire. Ca valait presque le coup, ça fait toujours un article de plus.

Quand Bruno Godard ne vient pas se livrer sur Direct 8 à des affirmations péremptoires sur le titre assuré des Marseillais, l’écroulement lillois ou la qualification du PSG en Ligue des champions, il trouve le temps de délaisser Canot et Bagaria pour commettre des bouquins de merde aussi vides que le regard de Gourcuff au moment de  jouer à Ménibus la réplique la plus célèbre du cinéma français : « Oui, j’aime les filles. »

Bruno quetard

Le livre s’appelle Sexe football club et c’est déjà bien qu’on accepte de le citer. Il aurait aussi bien pu s’appeler revue de presse des rumeurs les plus connues du football. Ou les histoires dont on se fout, tellement on en a entendu parler. Zidane a-t-il eu une relation avec une star du R’n’B ? On ne saura pas, c’est pas grave, on ne savait déjà pas avant.

Qui est ce footballeur bien membré qui se tapait la fille de son entraîneur ? Tout le monde le sait, pas besoin de donner le nom, en plus ça évite les procès. Pourquoi Larios et Platini ne pouvaient pas se saquer ? Tout le monde le sait, pas grave on raconte quand même l’histoire racontée par Pierre-Louis Basse, racontée par Robert Herbin, racontée par Roger Rocher, racontée par mon prof de sport et racontée par moi à mon cousin. Et par les principaux intéréssés ? Ca aurait demandé un petit travail d’interview, bref, d’avoir sa carte de presse et qu’elle serve à autre chose qu’à se torcher.

Bruno jobard

Quel est ce footballeur qui s’est tapé une prostituée ? Ribéry. Révélations chocs. Et ce footballeur brésilien accusé de viol ? Brandao. Le courage du reporter de guerre. Gourcuff est-il gay ? Ben ça on sait pas, Tétu n’a encore rien dit. Quelles sont les boîtes de nuit à la mode ? Là par contre il y a les noms, mais le problème, c’est qu’on s’en branle. Un peu comme de Ginola. Et sur Domenech, sa femme et sa liste noire ? Rien, ça aurait demandé un travail d’enquête. Faut pas lui demander de se foutre de notre gueule et en plus d’être journaliste. Bordel.

Ligue 1, Bordeaux : Le triomphe Modeste

Trois jours après qu’une ancienne équipe de Lorient ait décroché un bon 2-2 à Lorient, Bordeaux va décider s’il est européen ou relégable. Le niveau du championnat importe peu, celui de ses ex-futurs champions d’Europe aussi.

Ciani : Mars 2010, c’était France-Espagne, il était le buteur de Bordeaux. Février 2011, il retrouve Lorient et en prend 5. Ca lui était déjà arrivé mais à l’époque il jouait pour Lorient. Qui faut-il remercier, Blanc, Domenech, Sané ou les trois ?

Planus : Mort pour la patrie un soir d’été 2010. 8 matches et quelques autres à regarder Savic repasser en boucle du banc : ça vaut bien une Pierre commémorative. Juste pour ne pas oublier qu’un jour de quart de finale européen contre Lyon, il était le héros de Chaban et que même Ciani applaudissait.

Chalmé : Il n’a jamais menti sur la marchandise : le Parisien a beau l’avoir traité de « patron du vestiaire » en 2009, lui n’a jamais promis qu’Issiar Dia ne le prendrait pas de vitesse en avril 2010. Ni qu’un des frères de Lormont ne lui emprunterait pas sa place. De toute façon, c’est la faute de Tigana . Patron du vestiaire quand même.

Trémoulinas : A force de faire des passes décisives à Chamakh, qui prêta attention à celle qu’il fit au Manceau Dossevi il y a un an ? 3 passes, zéro sélection : Tremoulinas retrouve ses jambes de 20 ans.

Diarra : On peut tout lui reprocher, mais il est capitaine de l’équipe de France aujourd’hui. Pas question, donc, de lui reprocher sa suspension de six matches, l’expulsion contre Lens, ou d’avoir été le capitaine lors des défaites à Angers, Lorient, Sochaux, Caen et Monaco. Ce serait suspecter qu’il n’en a plus rien à foutre. Alors qu’au fond, il est toujours prêt à aller sur le plateau de Mathoux dire que son entraîneur, qui n’est ni Tigana, ni Bedouet, n’est pas raciste.

Fernando : Lui a eu un complice, qui l’a replacé en défense centrale, et un alibi, une blessure qui l’a privé de la fin de saison 2009-2010. En fait, si, il était revenu perdre 3-2 à Lens.

Wendel : Demander à se faire naturaliser ne fera revenir ni Blanc ni son pied gauche.

Carrasso : Couvrir les conneries de Ciani, ça va un moment, alors quand Ciani met alternativement les maillots de Sané et Savic, il n’y a plus rien à faire.

Plasil : Osasuna était une belle expérience, il y a appris qu’il vaut parfois mieux compter sur soi-même que sur Ludovic Delporte pour marquer 4 buts et faire 10 passes.

Gourcuff : Une passe décisive pour Ciani et une victoire 2-1 au Parc des Princes. Il a déjà confirmé 2009-2010, Bordeaux ne pourra pas le retenir longtemps.

La morale de l’histoire, racontée par Modeste et Ben Khalfallah, c’est que Gouffran a beaucoup manqué et que Cavenaghi n’avait pas les cheveux si sales finalement. Qui aurait pu prédire ça ?

L’Edito : Lille de France

Ca n’a pas pu vous échapper, l’équipe de France de hockey sur glace disputait les Mondiaux. De toute façon, il n’y a pas d’autre compétition.

Gourcuff a donc décidé de sortir du placard. Pas pour nous dire pourquoi il ne sait plus se servir de ses pieds depuis près de deux ans, mais plutôt pour nous révéler avec l’assurance de l’adolescent frippon qu’il aime les filles. On aimerait aussi savoir s’il pense que l’homosexualité est une maladie ou si son grand-père a vendu du beurre aux Allemands.  Allez Cécile, un petit effort, il n’a même pas dit s’il préférait la marelle ou la corde à sauter.

Pour ceux qui se demandaient ce que Cris foutait encore en France, le quinquagénaire brésilien a apporté une réponse cinglante. Finir son contrat de mercenaire. Mission accomplie, après avoir empêché Lyon d’être champion, il s’est fait Marseille. Ah, ces Brésiliens.

Autre scoop, Djokovic a livré  la recette pour battre Nadal : mieux jouer que lui. Fallait y penser. En même temps, France 2 a mis vingt ans pour virer Salviac. D’autres mystères ne seront pourtant pas résolus, comme la disparition des papiers NBA et du pigiste qui va avec, le désintérêt pour un sport dominé par un type qui s’appelle Vettel ou  pourquoi Chabal a l’air si bête. Une bonne nouvelle quand même,  apparemment, on peut mourir d’autres chose que d’une overdose ou d’un cancer à 25 ans quand on est cycliste. Rassurant.

Pendant ce temps-là, la France retient son souffle, le Mitterrand du rugby sera-t-il du voyage en Nouvelle-Zélande? Et pourra-t-il y rester ?

L’Edito : Kopa comme cochon

Pour fêter sa première semaine de haut niveau depuis six mois, Le Vestiaire vous offre un édito et pas seulement pour parler de Jean-Louis Garcia comme L’Equipe.fr.

C’est toujours un étonnant spectacle. Pas Federer, qui perd contre Melzer, qui perd contre Ferrer, ça s’appelle juste viser les quarts de finale de Roland-Garros, être fini ou ne pas avoir le niveau, au choix. En revanche, prendre Alexia Dechaume pour remonter la pente peut déboussoler. En réalité, se faire entraîner par une ancienne 46e joueuse mondiale, qui n’a jamais passé trois tours pour retrouver un jeu de numéro 1 mondiale, c’est pertinent. C’est un peu comme si Golmard s’occupait du fils Chamoulaud sauf qu’Aravane Rezai joue un tout petit peu moins bien. Le niveau 30/5 n’est plus très loin. Pendant ce temps-là, il n’y a plus de pendant ce temps-là, ça dure depuis des semaines. Le rugby français, lui, au moins, tente de bouger les choses : Carter, Michalak et Bastareaud doivent échanger leurs maison à partir de l’été prochain en Top 14. M6 n’y avait pas pensé.

Leveaux aux carottes

Mais toutes les bonnes choses ont une fin, les ITT aussi : lire tout le week-end que le Real c’est de l’anti-football, que l’Inter c’était l’anti-football, ça révolterait même une vertèbre D8 brisée. Pourquoi s’en prendre si tard à Khedira ? A s’en casser le poignet de colère, et ça même Leveaux n’y avait pas songé, sinon il l’aurait dit à son psychothérapeute, aussi journaliste à L’Equipe, au moment d’avouer qu’il faisait n’importe quoi. Ces stars sont incorrigibles, Chardy venait à peine de confesser que son ancien entraîneur l’emmène aux Prud’hommes parce qu’il lui réclame ses salaires non versés. Ainsi donc les clasicos se poursuivent et Adebayor a pour lui d’avoir réussi une bonne rentrée. C’est donc Marcelo qui a obtenu un penalty et Cristiano Ronaldo qui l’a marqué : comment se priver du Togolais pour toujours ?

Pendant ce temps-là, Thierry Bisounours s’apprête à parler dopage et notre pigiste NBA à ne pas parler NBA.

L’Edito : Gomis sert au conte

On entamait à peine la 74e minute lorsque L’Equipe.fr a annoncé la terrible nouvelle : « Gourcuff se charge de frapper le coup franc depuis le côté droit. Le ballon traverse la surface et s’en va finir sa course en touche à l’opposé. »

Que voulait bien dire Le Vestiaire en écrivant, le 18 mai 2008, à quelques jours d’un doublé  Coupe-championnat : « Le système Aulas ne marche plus. Soit il part, soit il laisse la main sportive à un manager. Reste à trouver un entraîneur et un successeur à Juninho. »  Que Lyon avait cessé d’être Lyon bien avant de concéder le nul interdit contre Rennes à dix pendant la dernière demi-heure, avec Verhoek en pointe ? 

C’est donc une semaine spéciale Lyon qui débute dans nos colonnes avec la publication des trois volets de la suite de notre enquête exceptionnelle dans les coulisses du plus grand fiasco de l’histoire des clubs français, trois ans après la décote du Rhône. Grange n’en était pas loin non plus, mais il n’est que champion du monde. On ne parlera pas de fiasco non plus pour les guerriers de Marc Lièvrement, en mémoire du Quinze de France, qui s’est si brillament remis dans le droit chemin. Fiasco, c’est de quelle origine déjà ?

Nadal maso

A part ça, Federer n’est pas fini. Autant de raisons de se réjouir du retour au plus haut niveau de Richard Gasquet. Comme il l’avait annoncé,  il a embêté Djoko, et même durant quatre jeux. C’était une bonne occasion de répéter les phrases toutes faites des grandes personnes :  » Je n’ai rien à perdre et c’est souvent le meilleur moyen de faire un bon match. Le problème de ces derniers adversaires, c’est qu’ils le regardaient un peu jouer. On sent qu’ils l’ont trop respecté, c’est ce qu’il faut éviter. » Quoi, il se prend pour qui ce petit merdeux?

Pendant ce temps-là Nadal a embêté Djoko pendant un set. C’est pas mal quand même.

Real Madrid-Lyon : Mou du genou

Même Canal+ Sport avait sacrifié ce match : les Spécialistes d’avant-match réunissaient Libbra et Rothen.

 

« Lyon devra marquer deux buts pour espérer se qualifier ce soir à Bernabeu. » Faut-il être incompétent ou visionnaire pour travailler sur I-Télé ? Seul Olivier Le Foll a la réponse ?

Quand Benzema prend le ballon à Gourcuff et se crée une occasion, c’est de bon augure pour Lyon, le Real ou l’équipe de France ? La question pourrait surprendre, mais un peu d’humour ne fait jamais de mal. C’est comme dire « Gomis peut-il être l’homme providentiel de la seconde mi-temps ? » ou mettre 25 millions sur un meneur de jeu quart de finaliste quand on a été demi-finaliste, c’est décalé. Décalé, Lisandro l’est de moins en moins depuis la mise à l’écart de Pjanic. 

Gourcuff aurait donc bien aimé être la star blessée du match, mais il allait très bien. Il a même été au four et au moulin pendant la belle période lyonnaise de cinq minutes : il a manqué deux corners sur trois. De toute façon ,le rôle était déjà pris, alors comme Cristiano il a tout raté. A une petite chose près, qui a permis à Jérémy Pied d’admirer Bernabeu depuis la pelouse pendant vingt bonnes minutes.

Licha de gouttière

Plus prévoyant, Cris avait maintes fois annoncé son jubilé dans L’Equipe. Ses amis sont venus à la fête : Lovren son meilleur associé, Toulalan son ancien apprenti. Lloris a l’habitude de couvrir tout le monde, mais ça devient incertain au bout de la vingtième occasion. Surtout quand c’est Benzema qui l’a et qu’il veut un petit pont pour envoyer son boulard dans le but. Lloris a quand même été le meilleur, comme l’an dernier. Comme l’an dernier aussi Lisandro n’a pas vu le jour ou peut-être qu’il voulait ausculter la ligne médiane. Comme l’an dernier Josse y a cru.

Pas comme l’an dernier, Higuain n’était pas là. Il y a donc eu que 3-0, sans doute l’effet Mourinho. 8-0 aurait été plus juste mais ce n’est plus Olmeta dans les cages. Ou 8-1 si Puel avait eu l’idée de confirmer plus tôt Briand et Gourcuff à leur vraie place, assis le long de la ligne de touche. C’était l’heure des changements tout Kaka : Adebayor pouvait rentrer faire deux fois plus de hors jeu que Benzema en deux fois moins de temps, Granero tenter de faire croire qu’il y a un an il était en balance avec Benzema et Diarra offrir une ovation à Benzema. Qui a fait l’honneur à Ronaldo de s’asseoir à côté de lui sur le banc.

Pendant ce temps-là, Houiller était en plateau, on a toujours des conseils à prodiguer à son ancien club quand on en a saboté la meilleure génération et qu’on entraîne Aston Villa. A la mi-temps, « Je ne vois pas de différence, le Real marque sur un exploit individuel mais Lyon joue comme à domicile. » Trois bons quarts d’heure plus tard, « il faut surtout dire que le Real a effectué une formidable deuxième mi-temps. » Et quand tout le monde, même le tableau de stats, cherche une occasion lyonnaise : « Il faut rappeler que dans la première demi-heure, la possession était lyonnaise. 56%. » Aulas déglingue ses joueurs. « Vous allez peut-être me trouver indulgent Président mais je trouve que Lyon a fait 35 bonnes minutes. »

Lyon-Madrid : L’Adebayor d’entre nous

Les journalistes de la rubrique « Le Vestiaire l’avait dit » ont eu du travail hier soir.

Florentino Perez pouvait bien lever les bras : si ses remplaçants se mettent à valoir 60 millions, la crise est derrière.

Benzema remplaçant-buteur : Mourinho serait-il un génie d’une autre galaxie ? Il fallait y penser : un attaquant de niveau exceptionnel en remplace un autre très moyen et surtout très transparent. Il prend une ovation, il récupère un ballon, il fait un une-deux avec Ronaldo et ensuite il devient Ronaldo, l’autre. Iannetta, au comble de l’euphorie, n’a pas ménagé Margotton : « Ça a duré 46 secondes. » On appelle ça un coaching gagnant.

S’il avait évité de faire débuter Adebayor, Mourinho signait le sans-faute puisque Benzema a répondu « Ça va le faire » à Jacquet après le match. Tout ne peut pas être parfait, sinon Gourcuff, au-delà d’être « à un haut niveau ce soir » pour l’ensemble de la rédaction de Canal, serait vif, décisif, constant et pas éliminé par Özil sur le but madrilène. C’est beaucoup demander.

Toujours Bron à prendre

Benzema, en 46 secondes donc, a plongé le spécialiste foot du Vestiaire dans un état contemplatif. Le même que la lecture de Marca ce matin annonçant que le ratio de Benzema en Ligue des champions cette année est le meilleur de tous, ce qui était déjà le cas hier matin mais Mourinho ne lit que L’Equipe. « Rey de Europa », traduisez « Ce n’est pas Adebayor qui sera Ballon d’or », illustre plutôt bien ce qui s’est passé hier soir à Gerland. Le cahier des charges de la Ligue des champions n’est pas si drastique, c’était un duel Adebayor-Gomis, 0-0 à la pause évidemment. Bastos ne jouait pas et Ronaldo n’est entré qu’à la mi-temps. Et Benzema un peu plus tard.

Mais le Real reste le Real, Mourinho ou pas. Pepe-Ramos-Arbeloa restent Pepe-Ramos-Arbeloa, Carvalho ou pas. Gomis a donc droit à second ballon, seul dans les seize mètres cinquante. Il ne peut pas tous les rater.

Pendant ce temps-là, Puel est plein d’espoir avant le retour à Bernabeu. Si d’ici là toutes les équipes de Liga veulent bien ne pas défendre et laisser plein d’espaces pour se faire contrer, Khedira et Di Maria seront encore surpris.

Lyon-Madrid : Le Real peut-il mettre sept buts à Gerland ?

Zidane a supervisé l’OL. Voici pourquoi, cette fois, ça pourrait ne pas suffire.

Parce que Kallström-Toulalan au milieu, Briand à droite et Lovren derrière

Cris peut-il encore se souvenir qu’il n’a jamais perdu contre le Real ? A un âge avancé, la mémoire peut jouer des tours. Même jusqu’à douter qu’Adebayor a bien été formé à Metz. Là n’est pas le propos : il s’agit d’abord de savoir si Lyon est condamné à souffrir contre l’Hapoël Tel-Aviv à Gerland avec son équipe-type, qui ne défend pas quand elle ne pense qu’à attaquer. Peu importe, Lyon a battu le Real de Zidane en 2005 avec Diarra et Juninho, sur les conseils de Monaco.

Parce que bon Pied, mon oeil

Lyon va beaucoup mieux depuis qu’il a perdu à Valenciennes, il n’y a pas si longtemps, dans un match rappelant étrangement sa défaite à Lorient. Mettre un peu de mouvement et avoir au moins un joueur dans un bon soir est une équation pas si simple à résoudre, même si Lloris aime beaucoup son travail. Lyon monte en puissance : Gourcuff a réussi une belle volée le week-end dernier. Pied et Briand se sont aussi bien amusés, même Nancy n’a pu résister à la machine lyonnaise. Getafe n’est pas si fort, mais de toute façon le Real n’a aucune chance. Même en 2005, au retour, leur belle défense n’avait rien pu faire face à la talonnade de Carew.

Parce que les stats sont des stats

Lyon a l’expérience européenne et a été plus de fois en quarts que le Real depuis six ans. Ça ne veut pas dire que le Real avait soit une équipe de merde, soit une défense de merde depuis six ans. Pour ça, il faudrait que même Beckham ait été essayé en milieu défensif parce que depuis Makélélé il n’y a eu personne. De toute façon, le Real n’a pas battu Lyon en 2006  qui a même mené 2-0 à Bernabeu face au Real de Cannavaro.

Parce que sans Pellegrini

Le Lyon de Puel ne se rate jamais et corrige les merdes de Lovren ou Boumsong quand il n’est pas favori. Cette fois, il est favori et Mourinho serait bête de ne pas rappeler à qui incombe la charge du jeu, comme le Bayern du grand Olic en demi la saison dernière. Aujourd’hui, Lyon a Gourcuff, Bastos et Gomis, avant c’était Juninho, Essien, Malouda et Benzema. Ça change quoi, Lyon a battu le Real de Pellegrini à l’aller et fait nul face à celui de Higuain au retour la saison passée.

A part ça, rien n’a changé ou presque.

Le grand requin Blanc, France-Brésil : Brazil de fous

Si le requin Blanc s’est fait piquer son France-Brésil au Stade de France par Leboeuf, pourquoi Koscielny n’aurait pas le sien ?

Qui sait ce qu’il serait advenu si André n’avait pas signé à Bordeaux. Football365.fr nous aurait-il précisé que le joueur appartenait à un club russe et qu’il jouerait France-Brésil ? Le poisson cartilagineux s’en fout : un Russe qui joue France-Brésil, ça classe un France-Brésil, puisque ses Bleus ont battu l’Angleterre de Carroll et Beckford. Il voudrait gagner du temps et construire une équipe, mais Rami et Mexès sont toujours dispos, contrairement aux équipes types adverses.

« Cette période est longue, trop à mon sens entre deux matches de l’équipe de France. » Attendre l’Euro 2012 pour jouer son premier match alors qu’il a signé son contrat en juillet 2010, c’est vrai que c’est long. Alors il peut bien raconter les mêmes conneries une fois de plus. « Le Brésil, on n’a pas tant d’occasions de les jouer en dehors des phases finales. » Il faudra donc attendre la prochaine. « D’ailleurs, la France a plutôt gagné les dernières fois. Ca va vous faire sourire, mais c’est la meilleure façon de préparer le Luxembourg. » Au pays des tanches, le requin est roi.

Evra nuit

Et le prince, c’est toujours le même, en plus il a du bol Nasri s’est blessé. « Effectivement, certains ont des passages à vide depuis longtemps. » Même si la précision est inutile, Gourcuff était bien cité dans la question, avec Diarra. « Oui, il y a Loïc Rémy aussi. » La politique de la main tendue, c’est pour redonner confiance. « J’ai voulu adresser un signe fort à des joueurs qui sur leur forme actuelle sont discutables. Je sais qu’ils sont capables de choses qu’ils ne font plus depuis longtemps. » Voilà qui ne ressemble pas tout à fait à une avant-dernière chance.

Voilà qui ne conduit pas non plus tout droit à Koscielny, et pourtant. « Il fait des progrès constants, il est bon dans la relance et il est intelligent. Il mérite de prendre la température comme on dit. » Ce ne sera pas celle d’Evra, qui pourtant n’en est plus à une humiliation près : « C’est un choix sportif, la prestation d’Abidal en Angleterre a été très bonne. » Mais que le bizuth lorientais se rassure, il reste toujours des tâches ingrates pour les nouveaux. La preuve, Payet reste six mois de plus à Saint-Etienne, mais pas en équipe de France. « Je ne cautionne pas son attitude et du coup il n’a pas changé de club. Il ne s’est pas facilité la tâche. » Matuidi et Cabaye se poseront-ils la question sous leur couverture chauffante ?

Pendant ce temps-là, Chantal Jouanno « a essayé de m’appeler, mais on n’arrive pas à s’avoir ».

Gourcuff : Samba do breizhil

Treize ans après, la France retrouve le Brésil au Stade de France. Désormais, Zidane joue à Lyon.

C’est fou comme le temps passe. Il fut une époque pas si lointaine où Laurent Blanc aurait refusé une interview à un vulgaire site espagnol baptisé Don Balon. Aujourd’hui, il convoque Matuidi et Hoarau, les codes ont changé. Ce n’est pas une raison pour mentir aux gens : « Il n’y a pas si longtemps que cela, la France dominait le football mondial car les Bleus avaient un phénomène, un footballeur exceptionnel nommé Zinédine Zidane. Désormais, une nouvelle génération de bons joueurs arrive, mais il nous manque encore ce footballeur exceptionnel. » Après tout, Franck Gava cherchait peut-être lui aussi son successeur.

Le foot ascète

Un but et trois passes décisives en seize matches, mais surtout 59 longues minutes à Valenciennes, il n’en fallait pas plus pour que Yoann Gourcuff replonge dans l’humilité, comme le jour où il a conseillé à Astorga de tenter Eurosport : « Puel a une philosophie différente de Laurent Blanc. C’est vrai que ma façon de voir le football s’approche de très près de celle de Laurent Blanc. » Mais probablement pas autant que celle de son père, Lorient aura bientôt quelques liquidités, Lyon quelque passif à colmater, et pas uniquement Lovren-Diakhaté dans deux semaines.

Blanc bec

Sept tirs cadrés sur 35 depuis son arrivée, 800 ballons joués soit à peine moins que Cissokho et Kallström, l’influence de Gourcuff sur le jeu lyonnais ne se dément pas, d’ailleurs plus personne ne parle de Lisandro. Tracté par ses 25 millions, Lyon est redevenu une redoutable machine à gagner, et même capable d’inquiéter l’Hapoël Tel-Aviv. Comme en plus Gourcuff a la vitesse, la justesse, le sang-froid dans les grands matches, il ne lui reste pas seulement les coups francs pour exister. Ce serait un coup à les chier aussi, à attaquer 2011 en faisant encore pire qu’en 2010 et à dire à Sud-Ouest que « mon apport offensif est insuffisant. La presse en a beaucoup fait sur moi quand tout allait bien. Les louanges d’alors m’avaient gêné. Mais dans le sens inverse, cela me gêne tout autant. Il y a un juste équilibre à trouver. » Justement, Lorient est 10e ex-aequo. Brest sinon.

Pendant ce temps-là, Laurent Blanc tend la main autant à l’homme qu’au joueur. Il les a pas volées ces deux-là.

Ligue 1 : Le Père Noël dans les ordures 2010

C’est en temps de crise qu’il faut être le plus généreux : Brest n’est qu’à quatre points du leader, qui est Lille. Tout le monde peut croire au Père Noël cette saison.

Arles-Avignon. Grec, Espagnol ou Africain, ça fait six mois qu’ils cherchent le bon menu. Tout le monde a été malade, ça fait -26 de différence de buts à Noël. Après tout, c’est le geste qui compte.

Lens. Le druide et son apprenti barbu ont été rejoints par un ancien sélectionneur de Mickaël Silvestre et en plus Maoulida joue toujours. Plus le sapin est gros, plus ça sent le sapin. Après tout, c’est le geste qui compte.

Caen. Les barbes de Franck Dumas et de Jean-François Fortin sont des fausses. Ils ne peuvent donc pas être des Pères Noël, Hamouma et Mollo restent. Après tout, c’est le geste qui compte.

Monaco. Fais dodo, t’auras du Lolo : il ne faut pas lésiner sur les berceuses pour endormir les petits. Le lendemain ils se réveillent tout heureux, mais on les remet quand même dans leur Park. A force, ça peut mal finir. Après tout, c’est le geste qui compte.

Valenciennes. Un nouveau stade doit sortir de terre dans peu de temps. Le Mans l’avait déjà commandé la saison précédente et ne joue plus le même championnat aujourd’hui. Après tout, c’est le geste qui compte.

Nice. Le recrutement de Ljuboja aux dernières lueurs de l’été et un 0-0 à Arles juste avant Noël : quand on croit au Père Noël, on le reçoit dans des conditions décentes. Si cadeau il y a, il sera pourri. Après tout, c’est le geste qui compte.

Auxerre. Les films de Noël, on les a tous vus : au début le héros est un gros naze, puis il change son destin en gagnant à Sochaux, puis il en prend un bonne à Bernabeu, mais à la fin ça se termine pas trop mal. Après tout, c’est le geste qui compte.

Nancy. Tonton et papi ça suffit pour que le réveillon se passe bien, c’est pareil avec Féret et Hadji. Même si évidemment tous les cousins foutent le merdier tant qu’ils peuvent. Après tout, c’est le geste qui compte.

Lorient. Servir du merlu à Noël, c’est de mauvais goût. Mais avoir revendu son cadeau de l’an dernier 12,5 millions permet de voir venir. Après tout, c’est le geste qui compte.

Sochaux. Ils sont tellement jeunes qu’ils pensent encore que le Père Noël existe. Quand ils verront qu’Ideye rate encore ses occasions en 2011, ils comprendront. Après tout, c’est le geste qui compte.

Montpellier. Le meilleur buteur de Ligue 2 est arrivé et ils sont 19e attaque. Ils ne sont pas les seuls à s’être fait rouler par le Père Noël, mais il n’y a pas de service après-vente. Après tout, c’est le geste qui compte.

Toulouse. Les bons de réduction pour recruter un attaquant, c’est dangereux. Même Santander et Tafer prient pour que le Père Noël en envoie un autre. Après tout, c’est le geste qui compte.

Bordeaux. Les jouets recyclés, c’est pas fiable, même si à la base c’était de la grande marque. Mais comme le Père Noël n’a pas d’argent et que Diarra n’a pas été très sage, il faudra encore jouer avec, un an. Après tout, c’est le geste qui compte.

Brest. Il y a toujours un Roux dans les contes de Noël. On parle moins souvent du gardien et de la défense centrale, mais ils rendent quelques services à Papa Noël. Après tout c’est le geste qui compte.

Saint-Etienne. Plus on y met de Payet, plus le sapin brille. Après tout, c’est le geste qui compte.

Marseille. Quand le Père Noël descend dans la cheminée, il découvre toujours le même bordel : une maison pas rangée, des gamins dissipés et une dinde qui rate des occasions de but. Cette année, la dinde est un peu plus charnue et rate un peu plus d’occasions. Après tout, c’est le geste qui compte.

Lyon. L’an dernier, les Lyonnais avaient fêté Noël en février à Madrid. Cette année, ils ont ouvert leur cadeau à 25 millions avant l’heure. Vaut peut-être mieux en profiter le 25 cette fois, surtout qu’il n’y a pas de ticket de caisse. Après tout, c’est le geste qui compte.

Rennes. La plupart des cadeaux sont fait maison. C’est bien présenté, mais il n’y a pas de garantie. Après tout, c’est le geste qui compte.

Paris-SG. Kombouaré s’est levé un matin et a décidé deux choses : mettre Armand dans l’axe et demander à Nênê de tirer autant qu’il veut. Si c’est pas ça la magie de Noël. Sûrement un coup d’un Chantôme maléfique ou d’un lutin de 45 ans. Après tout, c’est le geste qui compte.

Lille. Le Père Noël se déguise en rouge et fait des cadeaux à tout le monde. Il serait pas défenseur central et international ? Par le plus grand des Hazard, ça peut marcher quand même. Après tout, c’est le geste qui compte.

L’Edito : Jingle brêles

Marcel-Picot et l’Olympico sont sur le même bateau. Qui tombe à l’eau ?

« Qui aurait cru que sans Cris, sans Toulalan, sans Gourcuff, Lyon serait aussi compétitif ? » Même s’il ne lit pas assez souvent Le Vestiaire, Christophe Dugarry peut donc parfois être très pertinent. Ainsi, Lyon n’est plus l’équipe qui prenait des buts et ne savait pas tenir un score aperçue ces derniers mois. Comme il n’y a pas tant d’occasions de s’enflammer que ça en Ligue 1, les Marseillais ont aussi donné le change, loin de leur image d’équipe sans organisation ni rigueur avec Gignac pour finir les actions.

Pertinent, Tigana l’est aussi, puisqu’il a découvert que Jussie habitait encore en Gironde. Tout la rocade se prend à rêver que Bordeaux s’équipe d’une défense et d’une attaque. Pertinent comme Jose Mourinho, qui n’est pas du tout en train de perdre la main sur son équipe qui a failli aligner quatre passes à la suite hier soir. Mention spéciale à Benzema, qui n’est si individualiste qu’on veut bien le faire croire. D’une part, il pourra aider ses enfants en espagnol, mais aussi en anglais. D’autre part, il a choisi de ne rien foutre le même jour que tous ses partenaires.

Dubaï au cornet

En l’absence de notre spécialiste natation, personne n’est parvenu à expliquer à notre rédacteur en chef à quoi servait cette compétition où une fois n’est pas coutume, comme à chaque fois, Cesar Cielo met des branlées aux champions français. Il y a quand même eu des titres, mais on connaît Amaury Leveaux.

On aurait aussi pu parler, NBA, rugby, ski, mais vous l’aurez remarqué, Le Vestiaire est en vacances depuis quelques mois à peine. Alors, si vous rêvez de vous foutre de la gueule de Joakim Noah ou de Clermont, n’hésitez pas à envoyer vos cartes blanches, on ne les refuse pas toutes.

Pendant ce temps-là, Guy Forget n’a toujours pas digéré les sifflets serbes. Heureusement, il aura une douzième chance d’affilée de se venger.

Questions interdites : Nasri a-t-il un Gourcuff dans chaque doigt de pied ?

Alors même que le Partizan Belgrade est encore tout étourdi d’être tombé sur Nasri, Le Vestiaire ose le comparatif à faire pâlir un requin Blanc.

On leur demande d’être décisifs. Des passes, pourquoi pas, des buts, c’est un minimum. Depuis le début de saison, Nasri brille à quasiment tous les matches : soit il marque, soit il fait marquer. En plus, il  a un truc bien à lui : il joue bien. Gourcuff a un léger passage à vide depuis un an et demi, mais ça va sûrement revenir un jour ou l’autre. A moins que.

Jusqu’ici, Gourcuff et Nasri ont tous les deux joué dans des grands clubs, européens et français, même si jouer est un bien grand mot pour le Milanais. Nasri n’a rien gagné, ni rien fait gagner depuis qu’il a signé son premier contrat pro, ça devrait continuer cette année grâce à Wenger, mais aussi à la charnière Koscielny-Squillaci. Gourcuff a déjà remporté le championnat et en plus c’est un peu grâce à lui. Il est donc en avance. Côté grand match, ni l’un ni l’autre n’ont jamais existé, que ça soit contre le Barça pour Nasri, ou contre n’importe qui pour Gourcuff. L’ouverture du score à Munich ne compte pas, le futur finaliste de la C1 était encore à la lutte avec la Juve de Jean-Claude Blanc. Mais Nasri n’est pas tant en avance puisque Manchester est si fort.

Yoann est pire que lui

En équipe de France, Gourcuff a déjà fait un bon match, c’était en 2008. Même combat pour Nasri, c’était en Angleterre. Impact sur le jeu, facilité de passes, précision, jeu court, celui qui ressemblait le plus à Zidane n’était pas Breton et ne ratait pas une passe sur deux à Wembley. L’Equipe a préféré Gourcuff. Benzema et Malouda ont préféré Nasri, trois fois sur quatre. Mais doit-on forcément être compétent quand on est journaliste ?

Sinon, leur jeu est très similaire. Dribbles, passes, tirs et buts, Nasri joue comme Gourcuff quand on croyait qu’il deviendrait Zidane. Gourcuff joue comme Nasri quand il était blessé. Et Lyon joue pas plus mal depuis que Gourcuff est blessé.

A part ça, en attendant que Nasri devienne décisif dans les grands matchs au poste de numéro 10. On pourrait faire jouer Gourcuff milieu défensif, c’est encore là qu’il est le meilleur, il n’aurait qu’à faire circuler le ballon et en plus il sait courir. Mais pour l’instant tout le monde continue de faire croire à Gourcuff qu’il est Gourcuff, sinon TF1 n’écrirait pas : « Malgré un mauvais départ, Lyon est revenu à trois points de la première place. Pourquoi  Yoann Gourcuff est-il un des artisans de ce renouveau ? Auteur d’un très bon match face à l’Angleterre, a-t-il retrouvé son meilleur niveau ? Réussira-t-il à qualifier l’OL pour les huitièles de finale de la Ligue des champions ? Interview. »  Mais faut-il être compétent quand… Non, rien.

Pendant ce temps-là, Nasri continue les sourires en coin de fausse modestie à chaque interview hebdomadaire de Canal. Gourcuff, lui, a freiné sur les analyses de match à la con, ça énerve Maldini.

L’Edito : Lloris au pays des vermeils

Le Vestiaire s’était déplacé au grand complet, hier soir, à Wembley, pour célébrer le triomphe de son ancien spécialiste F1, qui avait quand même attendu le 5 avril dernier pour annoncer que Vettel serait champion du monde.

L’occasion de constater que Jacques Vendroux sait se servir d’un portable en salle de presse et que Guy Roux aurait eu de l’eau dans sa chambre d’hôtel, ça aurait été pareil. Y avait-il autre chose à retenir ? Hormis que Benzema est le meilleur joueur du monde avec ou sans Converse et qu’il « pense que Mourinho a vu le match ». Il a peut-être vu aussi Di Maria. Mais ça, on vous l’a déjà dit. Par contre, vous avait-on dit que Gourcuff n’a rien à faire à ce niveau et donc en Ligue 1 ? Du coup, même Nasri a du charisme, voire du talent. Ce ne sera heureusement jamais le cas de Rami.

Pour fêter ça, Sagna a presque réussi un centre. Et Messi a marqué. Mauvaise nouvelle, la Coupe du monde a pris fin en juillet. Pour fêter ça, à Belgorod, Earvin N’Gapeth a pu une nouvelle fois montrer que l’intelligence n’est pas une qualité sine qua non pour bien jouer au volley-ball. Au quoi ? Pendant ce temps-là, personne ne croit Alberto Contador. C »est pas grave, Ali Badou a traité Bolt de légende, mais ça n’a rien à voir.

Pendant ce temps là, à Cholet, un étrange activité à balle orange a rendu des Turcs tristes et un Turc heureux. Pour fêter ça, Tony Parker a viré l’entraîneur de l’équipe de France après avoir été viré par son entraîneuse.

L’Edito : Simply the Brest

Tout s’est déroulé à Montpellier ce week-end : Monfils a rigolé de ses propres conneries et Hoarau a pleuré des siennes et cette fois Georges Frêche n’est pas mort. Au final, personne n’est vraiment gagnant. Le Trinh Trinh quotidien.

Brest n’en finit pas de surprendre et les attaquants de Ligue 1 n’en finissent pas de ne pas marquer de but à Steeve Elana. Lacazette tentera bientôt sa chance et ce n’est une critique ni pour Gomis, ni pour Puel, qui n’y peuvent finalement pas grand-chose. Sinon pourquoi Gourcuff aurait coûté 26 millions pour être aussi mauvais et Lisandro 24 millions pour être aussi blessé. La faute à pas de chance comme on dit.

Pif et Hercules

Pas de chance, c’est aussi le cas de la presse espagnole. Qui aurait pu prédire que Benzema réussirait 15 minutes une semaine après sa mort ? Mieux il a remplacé Pepe, mieux il a fait des passes décisives à Cristiano, mieux il a fait gagner le Real, mieux il a eu trois papiers sur le site de Marca le soir même. Les maillots de River Plate et de l’Argentine Espoirs font pleurer Higuain ces temps-ci, mais au moins personne ne le reconnaît en la Puerta del Sol.

La route du Rhum pourrait être une porte de sortie mais tout le monde a déjà oublié ce que c’était. On ne chantera plus Saint-Malo avant le prochain mariage, la vie médiatique est ainsi faite. Peu importe : la Pro A a aussi joué ce week-end et seule la salle de l’Hermine de Nantes en Pro B était pleine. Normal, il y avait France-Tunisie sans Karabatic mais avec Brindelle. Trop cool, les Mondiaux d’escrime c’est pour jeudi.

Pendant ce temps-là, le Stade Toulousain a éclaté Toulon et tout le monde attend de voir s’il conservera son titre européen. Avec impatience ?

France-Luxembourg : Abou de nerfs

La France leader de son groupe, c’est l’heure des grands enseignements. Après la Roumanie, le Luxembourg l’a donc confirmé : il y a un problème Malouda. Mais qui pourrait supporter les dédoublements d’un joueur d’Arsenal ?

Jamais des éliminatoires d’Euro n’auront autant justifié leur appellation. Dans un groupe de six, on ne peut pas en éliminer six donc la France est on ne peut mieux partie pour se qualifier et oublier l’affront. L’affront, c’est peut-être l’Afrique du Sud, peut-être aussi d’avoir livré le pire match de ces vingt dernières années contre le Luxembourg. Gourcuff n’excuse pas tout, d’ailleurs il a marqué, encore bien servi par Payet et le gardien adverse. Mais il a marqué. Roumanie, puis Roumanie et Luxembourg : si en plus il avait réussi à dribbler quelques Luxembourgeois, on aurait commencé à craindre pour Lille ce week-end. Le requin salue d’ailleurs le travail de sape de Puel : « Yoann a besoin de retrouver une certaine joie de jouer. Et pendant ces dix jours, on a vu une personne heureuse. » Ca tombe bien, il ne venait pas pour jouer au foot. Diaby non plus, il voulait juste faire des petits et des grands ponts à quelques joueurs de la Jeunesses d’Esch ou de Dudelange, voire une virgule à un réserviste de Sedan. Pas juste pour humilier, aussi pour être décisif. La prochaine fois peut-être.

Goodbye les pines

Eliminatoire donc, c’est aussi le thème de la conférence de presse d’après-match et de lendemain de match. Vingt questions sur Hoarau, c’est peu et beaucoup à la fois. « Ca ne m’intéresse pas de faire des cadeaux », disait le requin la veille du match. Visiblement pour un atypique, le Luxembourg n’en est pas un. « Le problème quand tu joues dans des espaces serrés, c’est que si tu te procures une occasion, il faut la mettre. C’est dommage pour lui. » Le requin est habile, il a remplacé le mot haut niveau par espaces serrés, ce qui revient à dire Luxembourg poliment. Le PSG sera à Toulouse ce week-end, ça se complique.

Mais le requin le sait, son atypique n’a besoin ni de ses pieds, ni de sa tête pour être utile. « Oui il l’est et je n’irai pas plus loin. Quand on joue à deux attaquants, il peut être très complémentaire avec son coéquipier. » Benzema a toujours besoin d’être la star pour nourrir son boulard, bizarrement ça fait deux fois en trois matches qu’il ouvre le score. Au cas où Hoarau n’aurait pas compris, « Karim n’est pas au top physiquement. J’ai voulu le faire jouer pour le mettre en confiance car on savait qu’il aurait des occasions. Il n’en a pas eu beaucoup mais il a marqué. »

Pendant ce temps-là, le requin avait aussi une précision à apporter : rentrer contre la Roumanie et le Luxembourg n’est pas un métier si difficile. « Dimitri a fait un excellent début de saison et une excellente rentrée contre la Roumanie. Mais je lui ai aussi dit que cela allait être difficile de continuer comme ça. Alors patience… » Utile, avant que Téléfoot n’aille à La Réunion voir son ancien formateur ou que France Football n’en fasse sa une. Comment ça trop tard ?