La légende Costantini : Pas de costard pour les costauds

Costantini aime pas Onesta, il aime plus Karabatic, ni l’équipe de France. Heureusement il s’aime lui-même et il a bien raison.

Aujourd’hui, le deuxième épisode que tout le monde a oublié.

Il s’appelait Charles Biétry. C’était un individu étrange qui avait révolutionné le traitement médiatique du sport à Canal+ avant de l’enterrer sur France Télévisions. Il fut le premier à ouvrir la brèche de l’incompétence sur le fauteuil de directeur des sports avant de laisser s’y engouffrer Frédéric Chevit puis Daniel Bilalian. Qui ?

En 2001, l’équipe de France de handball réalisa le plus grand exploit de l’histoire des sports collectifs tricolores en remportant un deuxième titre mondial. Le service public décida de ne pas diffuser les matches d’un championnat du monde qui se déroulait pourtant en France. Décision logique, car le hand on s’en branle. TF1 aurait pu dire ça effectivement.

Anquetil, la poulie d’or

Lorsque les hommes de Costantini parvinrent en quart de finale, le grand Charles décida par hasard de diffuser enfin des matches des Costauds. Jusqu’à la finale, où les partenaires de Michael Jackson Richardson réalisèrent ce fabuleux match face à la Suède, qui possédait une nouvelle fois à cette époque la meilleure équipe.

Et pourtant, Greg Anquetil surgit d’outre-tombe et envoya les Bleus en prolongations. Euphoriques, ils écrasèrent la fin du match. Tout ça pour que trois minutes après le coup de sifflet final, France Télévisions rende l’antenne là où pour le football, on aurait vu Lizarazu sauter Deschamps sur la pelouse. Trois jours après, la presse se foutait éperduement du titre. Et tout le monde les oublia. D’ailleurs, on a aussi oublié Biétry.

La légende Costantini : Génération désanchantée

Costantini aime pas Onesta, il aime plus Karabatic, ni l’équipe de France. Heureusement il s’aime lui-même et il a bien raison.

Aujourd’hui, l’épisode après une défaite dès le premier match.

2006. Gueric Kervadec se préparait une bonne tisane de verveine, Jackson Richardson ne savait plus comment résoudre ses problèmes de prostate et Greg Anquetil se faisait poser sa prothèse à la hanche. Même Costantini était occupé à réparer la porte coulissante du garage. Au même moment, à Zurich, l’Espagne championne du monde en titre venait de se faire écraser, voire ridiculiser, en finale des championnats d’Europe de handball.

Face à elle, une équipe monstrueusement intouchable : la France. Celle du Yougo Karabatic, des sœurs Gille et du fossoyeur Dinart. Jamais, même au temps des Suédois ou de la grande Yougoslavie pleine de vitamines, une sélection n’avait tant maîtrisé son sujet, dominé ses adversaires. A partir du tour principal face à la Pologne, tous les matches se sont ressemblés et sont devenus des copies certifiées conformes de PSG-Juventus du 15 Janvier 1997.

31-23, 29-23, 30-20, 31-21

Fabuleuse, l’équipe de France championne d’Europe 2006, toujours aussi peu médiatisée est, non seulement, la meilleure équipe de handball de l’Histoire, mais aussi tout simplement la plus grande équipe de France tous sports confondus. Les joueurs pourront-ils rivaliser avec eux-mêmes ?

« Si Karabatic veut devenir la légende de son sport et remporter le Trophée de champion des champions de L’Equipe, il doit sans doute détenir la réponse ». C’était bien le cas.