La Légende : Lionel, la trempe Pioline

trampo

Au gymnase Eric Srecki de Levallois, Lionel Pioline a sa propre salle. Par contre, il ne figure pas dans le carnet d’adresses de Cédric.

Bercy en tremble encore. Le 18 octobre 1986, Surya Bonaly savoure pleinement sa septième place en tumbling. Un an après son titre de championne du monde junior, elle confirme déjà. L’instant de grâce se prépare. Lionel Pioline, déjà six fois champion de France dans un anonymat qui rendrait jaloux une bande d’alcooliques névrosés, ne sait pas qu’il atteint l’apogée de sa carrière. Il entre dans l’arène vide avec une ardeur d’acteur porno frustré. Grisé par la première interview de sa vie, accordé au magazine de la Fédé de gym, il tente et réussit un insensé « full full full », que même les frères Hanson n’auraient osé chanter.

L’inventeur du saut dit de « la marche à l’envers » aborde le second passage avec trois points d’avance. Déjà champion du monde individuel en 1984 et par équipes en 1982, il n’a plus rien à prouver pour sa dernière compétition. C’est pourquoi il ne prouve rien, en changeant son programme au dernier moment. Il s’assure le titre de justesse en la jouant « constipé ». Bouleversé, le grand Cédric lui rendra hommage sur tous les services de sa carrière.

Son sport lui est tellement reconnaissant qu’il est l’ambassadeur officiel des trampolines Kangui.

La Légende, Severino : La fulgurante carrière d’Isabelle la cathodique

Deuxième article gym en trois jours. Même pour une rediff, Yann Cucherat méritait-il cela ?

isabelle

A 3 ans, elle devait être championne de France, à 6 ans championne d’Europe et à 12 championne olympique. Mais voilà, quelques mois après sa naissance, ses parents ont dû se rendre à l’évidence : leur Isabelle de future championne mesurait moins d’un mètre et aurait du mal à prétendre monter sur les barres asymétriques.

C’est ainsi qu’ on retrouva rapidement Isabelle danseuse au sein d’une troupe tzigane, en 1987. Un ponte de l’Insep (machine à fabriquer des éternels espoirs) la remarque alors un dimanche après-midi et va réaliser un morceau du rêve de ses parents, lui offrant le titre de championne d’Europe, catégorie junior, en 1994. Le bulldozer médiatique est lancé, Isabelle Severino a droit à un reportage par semaine dans Stade 2 et Pierre Fulla, alors chargé de la rubrique gym, se risque même à l’imaginer championne olympique à Atlanta. Elle échouera de justesse et ne rapportera rien des Etats-Unis, la treizième place n’offrant à l’époque pas de médaille.

Comme toute gymnaste qui se respecte, son genou lui permettra de mettre un terme à sa longue carrière, de presque quatre ans, en 1998. Elle a alors 18 ans. Celle qui était la plus précoce des gymnastes réussira la performance de revenir en 2005, sans déambulateur, pour devenir championne d’Europe au sol. Patrick Knaff, successeur de Pierre Fulla, ne s’en remettra pas.

La Légende, GRS : Le jambon Serrano

technic2

Eric Poujade, Stéphane Traineau et Florian Rousseau n’étaient pas seuls à dominer le sport orléanais des années 1990.

Elle avait tout. Un nom d’artiste, une bouche pulpeuse et la souplesse des plus grandes. Eva choisit pourtant la GR, comme on dit dans le jargon, un des seuls sports avec la natation synchronisée et le tir à l’arc à n’opposer que des gonzesses. Elle fait déjà, à 14 ans, vingt centimètres de plus que toutes ses copines françaises, mais la génération hormonale a laissé des traces dans l’est et avoir un entraîneur bulgare ne fait pas toujours de vous une Bulgare.

Elle ne ramène en dix ans de carrière qu’un seul titre européen dans une discipline qui distribue pourtant avec le ruban, la corde, les massues, le ballon, le cerceau, le fer à repasser et le balai-brosse autant de médailles que le ball-trap. Qu’importe, les grandes jambes d’Eva inspirent des dizaines de jeunes anorexiques dans tout l’Orléanais. Son grain de beauté labial et son doublé cerceau-ruban triomphal, à la troisième place des Mondiaux 1997, restent à jamais dans les mémoires, à part peut-être celles des physionomistes d’Actustar.com.