L’Edito : Le bouclier de Planus

plan us

Le Mans et Gravelines ont pris une option sur la finale de Pro A, mais il y a aussi eu du sport ce week-end.

Meilleur joueur français, Jo-Wilfried Tsonga n’a pas fait mentir sa réputation sur terre battue. Ce n’est pas faute de l’avoir jouée relax, voire Rolex. Pour fêter le meilleur Roland-Garros qu’il pouvait faire, Jo a retrouvé ses bonnes vieilles habitudes et pris dix jours de repos. L’herbe, c’est pour les mous du genou, ça tombe bien. Attention quand même, Karlovic va débuter sa saison. Pour Murray, il va falloir patienter encore un tout petit peu. Pour Brock James, elle se termine en beauté, l’ancien poissard a enfin trouvé comment être décisif dans le bon sens : ne rien faire. L’équipe de France de foot en a pris bonne note depuis quatre ans. Sinon, le mollet droit de Gallas inquiète. Ça veut visiblement dire que son mollet gauche, son entente avec Abidal, les occasions costariciennes et tunisiennes, l’entrée en jeu de Gignac et le capitanat confié à Evra rassurent. Squillaci se tient prêt et lui il a deux mollets.

Kiel bile

Sinon, Kiel est bien le plus fort et Karabatic n’y joue plus. Omeyer lui avait pourtant conseillé de ne pas s’enCanayer, mais tout gagner fait croire que Guigou est bien un génie. Tant pis pour lui, mais pas pour le parrain de ce blog qui a enfin vu ses jaunards gagner un trophée. Le jour de congé a été bien utilisé, malheureusement notre spécialiste auto n’en a plus, tant pis pour Loeb et Hamilton. Valverde va en avoir quelques uns, Basso a déjà eu les siens et visiblement il en a bien profité.

Pendant ce temps-là, le Barça songe à ne pas conserver Ibra. Eto’o salue cette sage décision.

GP de Malaisie : Red Bull vous donne Vettel

Redbull

Les conférences de presse de la seconde ère Schumacher se font désormais en Allemand. Et pourquoi pas en Australien ?

Il n’avait pas 4 ans quand Schumacher a pointé pour la première fois le bout de son menton de prognathe dans le grand cirque de la F1. Le destin et l’arrogance naïve du Daron Rouge les ont réunis cette saison sous le même chapiteau, mais le gamin est le seul, pour l’instant, à fouler la piste aux étoiles.Vettel est avec Kubica le pilote le plus régulier du plateau. Un seul des deux a une voiture compétente et il ne parle pas Polonais. Presque gêné d’avoir battu Webber en roulant pendant deux heures le coude hors du cockpit, le jeune Allemand aurait déjà pris 75 pions si les ingénieurs de Red Bull savaient dessiner autre chose que des canettes en alu.

Vettel avive

C’est un miracle, derrière, si Ferrari passe la campagne asiatique avec un tel bilan comptable. Ses deux pilotes sont en tête du classement sans rien avoir montré d’autre que leur flair en qualif’ et la supériorité évidente des Red Bull et des McLaren. S’il avait su, Ross Brawn aurait de son côté repris Barrichello pour porter les plateaux-repas de Schumacher. La comparaison aurait sans doute été moins cruelle. Volontairement réservé, jusqu’ici, sur les performances du quadra-dégénère, le gérontologue du Vestiaire doit bien se faire raison : ce n’est plus la moitié du pilote qu’il vénérait jadis. Combien de temps encore va-t-il supporter l’humiliation ?

L’argent Malaisie

La F1 a en tout cas retrouvé son visage habituel après le remue-mais nage de Melburne. Un podium figé dès le premier tour et des dépassements à la pelle sur les attardés : la saison va être longue jusqu’au sacre de Vettel. Il ne peut pas pleuvoir tous les week-ends. Quoique. Bernie a bien inventé les Grand Prix de jour en pleine nuit, il n’y a qu’un pas maintenant pour faire tomber la pluie sous le soleil. On arrose bien les terrains de foot. Et comme dirait Button : plus ça mouille, mieux c’est.     

Pendant ce temps-là, le rallye est tombé encore plus bas que la Formule 1. Et pourtant, il y avait de la marge.

GP d’Australie : Ecclestone et Charden

disney1

La saison de Robert Kubica s’est terminée en Australie avant même que celle de Vettel commence. Lequel des deux sera champion du monde le premier ?

Retenu à Melburne pour des raisons professionnelles, notre spécialiste bolidage a bien failli ne jamais livrer son analyse du Grand Prix le plus passionnant de la saison. Des pluies torrentielles, John Travolta et une lutte acharnée pour le point de la dixième place : que pouvait attendre de plus le public australien, si ce n’est peut-être un pilote national compétent ? Aussi prompt à s’enflammer que le réservoir de Niki Lauda, Le Vestiaire était même prêt à faire pénitence, sur les genoux, jusqu’aux faubourgs de Sepang  : comment avait-il osé douter du bienfait des nouvelles règles ?

Le chemin de croix attendra pourtant un peu. Les rediffusions ne pardonnent rien : doubler sous drapeau bleu une Lotus qui a trois tours de retard  ne gonfle pas forcément les statistiques de dépassements. La remontée fantastique d’Alonso s’est ainsi curieusement achevée une fois passée en revue toutes les épaves qui rendent huit secondes au tour à sa Ferrari. La manoeuvre de Button sur Vettel, elle, était imparable : l’Allemand n’a pas bougé du bac à sable, les freins hors service, quand l’Anglais lui a pris les commandes de la course.

Melbourne supremacy

A part ça, le monde de la F1 aura sans doute eu le week-end dernier moins d’enseignements à tirer que Jenson dans son motorhome. Si personne ne peut savoir qui de Webber, de Barrichello ou de Trulli prendra le premier sa retraite anticipée, Kobayashi a tout de même confirmé qu’il était dans la droite lignée des grands pilotes japonais : jamais les oreilles de Buemi n’avaient eu si chaud, et pourtant, ses parents ont dû avoir la main lourde.

Une nouvelle fois trahi par sa mécanique, l’ancien nouveau Schumacher commence lui sa saison comme Frank Williams : avec handicap. Ca aurait pu profiter à l’ancien nouveau Tiger Woods de la F1, mais ce dernier ne sait plus quoi inventer, depuis que sa Pussycat l’a largué, pour ramener trois blondes dans sa Merco. Button pourrait quand même partager.

Pendant ce temps-là, le nouvel ancien Schumacher a virtuellement pris le leadership de la deuxième séance d’essais libres malaisienne. Le huitième titre lui tend les bras.

GP d’Espagne : La guerre des Button

boutons

Le premier trimestre sur le point de se terminer, Le Vestiaire distribue ses bons points. Bourdais et Piquette ne sont pas prêts d’avoir une image.

Jenson Button. Spyker Team à part, c’était le seul, l’année dernière, à avoir fait encore moins bien que Bourdais. Comme quoi rien n’est jamais perdu. On l’a fait passer de justesse, il est de loin le premier de la classe depuis la rentrée. C’est ce genre de surdoués qui ne foutent rien à l’école quand ils s’ennuient.

Rubens Barrichello. Après avoir redoublé dix-sept fois, c’est quand même normal qu’il soit à peu près au niveau. Ne peut déjà plus blairer le prof de Maths.

Sebastian Vettel. Le chouchou. A sauté trois classes, est toujours à l’heure, n’a pas une rature sur son cahier de brouillon. Qu’attendent les autres pour lui tomber dessus à la récré ?

Mark Webber. Pourquoi donc est-il toujours assis à côté du petit Mozart ? Le génie ne s’attrape pas par les coudes.

Jarno Trulli. Le beau gosse du lycée. Toujours prêt à mordre le gazon. Pourrait sans doute prendre un tableau d’honneur s’il était aussi imaginatif au volant qu’avec ses coupes de cheveux.

Timo Glock. Bien, mais peux mieux faire.

Fernando Alonso. Le teigneux. Jamais bien loin quand les bagarres commencent au fond de la cour. Combien de temps sa mère l’habillera-t-elle avec des pantalons troués ?

Lewis Hamilton. A vouloir tricher systématiquement, il s’est enfin fait prendre. C’est quand même plus dur sans antisèche dans la trousse.

Nick Heidfeld. Capable du pire comme du meilleur. Un peu plus de régularité dans le travail ne ferait pas de mal.

Nico Rosberg. Bac blanc avec mention. Dommage qu’il panique autant pendant les contrôles.

Heikki Kovalainen. Trop souvent absent.

Kimi Raikkonen. L’associal. Se fout autant de ses mauvais résultats que de ses camarades.

Felipe Massa. S’il avait su, il serait pas venu.

Sébastien Buemi. Le nouveau. Plutôt bien intégré, malgré les blagues sur ses oreilles.

Sébastien Bourdais. Le boutonneux à lunettes du premier rang. Passable en anglais, mais sérieusement limité dans les autres matières.

Robert Kubica. La grosse déception. On attendait mieux de lui.

Nelson Piquet Jr. Le fils à papa. N’aurait jamais été là si le paternel n’avait pas joué de son influence.

Kazuki Nakajima. Le casse-couilles. Passe plus de temps à faire chier son monde qu’à regarder ce qu’il se passe devant lui.

Adrian Sutil. Qui ça ?

Giancarlo Fischella. Il fait toujours aussi bon, au fond, à côté du radiateur. Pourquoi donc irait-il voir ailleurs ?

Pendant ce temps-là, l’éducation nationale, une fois de plus, s’est tirée une balle dans le pied.

Paris-Roubaix-Camembert : Le fantôme, de l’eau, perdra

kiki

Thierry Bisounours ne pouvait rester muet devant la déferlante d’événements de ces derniers jours. Dopage, Chavanel, Armstrong : rien n’est tabou pour celui que les mauvaises langues surnomment injustement Thierry Adam.

Posez vos questions sur equipe.vestiaire@yahoo.fr

Comme Le Vestiaire le révélait avant tout le monde, Hamilton a encore été contrôlé positif. Votre réaction ?

Je ne pensais pas que le Tour de France avait déjà repris. C’est tout moi ça.

C’est-à-dire ?

Vous parlez du truc de Thierry Guerrier sur la Cinq ? Je regarde pas, je suis un pacifiste (il éclate de rire).

Comment expliquer l’outrageuse domination de Jimmy Casper ?

Vous savez, si mon métier m’a appris une chose, c’est « qu’on ne fait pas d’un âne une caisse à outils », comme on dit dans le jargon. Le voir briller sur le vélodrome de Roubaix, dans les Flandres ou même sur la Primo de Rivera (ndlr : Primavera) n’est pas une surprise.

Vous voulez dire Paris-Camembert et le Grand Prix de Denain…

Ecoutez, si vous essayez de m’apprendre mon métier, vous êtes mal tombé. Je suis un peu soupe au lait caillé aujourd’hui…

Comme on dit dans le jargon ?

Non, c’est Bilou, mon patron, qui me dit ça quand j’ai plus de déo (il se marre).

Casper peut-il être le successeur de Sylvain Chavanel à la tête du cyclisme français et pourquoi pas mondial ?

C’est plutôt bien vu, ils ont presque le même âge (ndlr : Casper a un an de plus), un palmarès équivalent avec une quinzaine de victoires chacun, si j’nm’amuse, et surtout rien dans les grandes courses.

Quelle précision ! Vous oubliez leur étape sur le Tour de France

Là, vous devenez méchant. Pourquoi ne pas clairement dire que ce sont de gros nuls qui promettaient beaucoup, tant qu’on y est ?

Chavanel fait quand même de bonnes classiques…

Gérard Rué portait les bidons d’Indurain.

Un rapport ?

Je ne mange pas de ce pain là ! (il lance une partie de chat bite. Il faudra une bonne demi-heure pour reprendre le cours normal de l’interview)

Merckx fait partie des plus grands champions du siècle du journal L’Equipe, Armstrong est loin. Comprenez-vous ce phénomène ?

Oui, le dopage a toujours existé et dans tous les sports gna gna gna !!! (il enfourche son VTT et s’éloigne en danseuse, fait 200 mètres à fond et lève les bras. Malheureusement il perd le contrôle de son véhicule et chute lourdement sur le nez).

GP de Malaisie : Orage et désespoir

lauda-prost

Toute l’Europe s’est donc levée à 11 heures pour rien : Button n’a jamais été pilote de offshore. La course amputée, comme Zanardi, Le Vestiaire n’écrira qu’une moitié d’article.

D’aussi loin que les archivistes du Vestiaire se souviennent, ce n’est pas la première fois qu’une course est arrêtée avant son terme pour quelques gouttes de pluie. Une averse monégasque avait même coûté à Alain Prost le titre mondial 1984 (ndlr: sa victoire ce jour-là ne lui avait rapporté que 4,5 points au lieu de 9), abandonné pour un demi-point au côté gauche de Niki Lauda.

Ce n’est pas non plus la première fois que la FIA  doit essuyer les plâtres de ses décisions commerciales : la course aurait sûrement pu repartir si son départ n’avait pas été différé cette année pour permettre aux téléspectateurs européens de se lever un peu plus tard le dimanche. Pourquoi donc aller se fourvoyer de nuit dans le Tiers-Monde si la F1 n’intéresse que BBC One, la ZDF et Jacques Laffite ?

Menteur, menteur

Vainqueur de sa troisième moitié de Grand Prix consécutive, Jenson Button lui-même n’aura pas plus d’enseignements à tirer que d’anciens mannequins dans son motorhome. Les écuries aux extracteurs litigieux (Brawn GP, Toyota et Williams) sont encore au-dessus de Massa, mais on n’est, après tout, plus à un déclassement près. Lewis ‘I’m not a liar’ Hamilton a pleuré le sien toute la semaine dans la presse britanique : il a menti à l’insu de son plein gré, sous la torture, mais on ne l’y reprendra plus.

Septième, le champion du monde est sorti du chaos malaisien pour récupérer deux points, qui n’en font qu’un, et revenir à hauteur de ses adversaires directs en qualif, Buemi et Bourdais. La voix chevrotante sous le déluge – « It is undrivable, it is undrivable » – le Manceau garde malgré tout son avance, au classement, sur les deux Ferrari et la BMW de Kubica. Mais la saison de Vettel est encore longue : celui qui peut donner aujourd’hui le nom du champion 2009 est aussi visionnaire que les lecteurs de L’Equipe.fr.

Pendant ce temps-là, Sébastien Loeb est toujours en course pour le Grand Chelem que Le Vestiaire lui a promis.

GP d’Australie : L’étrange histoire du benjamin Button

button

Depuis le temps qu’elle essayait, la FIA a enfin réussi à mettre à mal la domination des frères Schumacher. Les grid girls ne sont pourtant pas dupes : il n’y a bien que de sponsors sur sa combinaison que Jenson Button est encore vierge.

De notre envoyé spécial au Walkabout

Les insomniaques manceaux se rappellent sûrement que l’année dernière à pareille époque la crise n’était encore qu’un mauvais film de Coline Serreau, que Karen Minier s’ennuyait ferme un week-end sur deux et que l’astigmate le plus rapide du grand ouest avait flirté jusqu’à deux tours de la fin avec la quatrième marche du podium. Bien calé à l’arrière du peloton, Seb la Bourde a cette fois évité une  nouvelle désillusion à son public. Il a terminé dans l’aileron de son leader, à six secondes, seulement, de la voiture de sécurité.

Soleil couchant dans les carreaux, nouvelles données aérodynamiques, changement d’heure : Bourdais pourra trouver toutes les excuses du monde, il a surtout été dominé tout le week-end par un coéquipier sans expérience ni grand talent. Son mano a mano épique avec Heidfeld pour la quinzième place et un point généreusement récupéré sur tapis vert ne suffiront pas à cacher sa misère australienne. Et s’il était aussi nul que Le Vestiaire le pensait ?

Oh, la Brawn blague

On en oublierait presque qu’il y a eu ce matin un semblant de course à l’avant. Jenson Button s’est offert le plus beau doublé pole-victoire de sa carrière et Barrichello a bien eu raison de ne pas arrêter la sienne. Comme Takuma Sato et les ouvriers de General Motors, les deux pilotes étaient encore au chômage il y a un mois. Les fonds de tiroir de Ross Brawn et trois journées d’essai en ont fait la nouvelle force majeure de la F1.

Comment donc un tel miracle technologique a pu être possible ? C’est difficile à reconnaître, mais il y a des questions auxquelles même Le Vestiaire ne peut pas répondre. Mais il y a les autres, et quelques certitudes. Si la domination des BGP se confirme, le nouveau règlement aura atteint l’idéal communiste : remplacer la dictature bourgeoise par celle du prolétariat.

A fond le KERS

Parti d’encore plus loin que Bourdais, Lewis Hamilton a de son côté parfaitement entamé la quête de ses huit titres mondiaux. Il compte déjà six points d’avance sur Massa, Raikkonen, Kubica et Sutil et a pris après seulement trois tours un ascendant psychologique certain sur son coéquipier prodige.

La piste n’a en revanche pas été suffisement dégagée pour permettre à Ferrari de marquer un point cette saison. Comme Le Vestiaire l’avait prévu, Nakajima et Piquette ont pourtant fait de leur mieux, mais Vettel les a rejoint un peu tard. Et quand bien même Kubica a tout tenté en fin de course pour aller chercher la médaille d’argent, les pneus slicks et la première sortie du KERS n’ont pas vraiment accouché de l’orgie de dépassements espérée. Il n’y a bien qu’au fond du motorhome de Brawn GP qu’on sait changer de positions.

Pendant ce temps-là, Trulli a bu tout le champagne d’Hamilton.

L’Hommage : Pas Manceau pour un sou

drive

La Scuderia du pauvre a une confiance aveugle en son pilote essayeur, qui ne voit pas beaucoup mieux. Le taurillon mayennais repart cette saison pour un tour avec l’ambition d’en boucler un peu plus.

Toro Rosso n’a donc pas attendu le printemps pour donner raison au Vestiaire : Bourdais aura la deuxième chance que Ronnie Peterson n’a jamais eue. L’astigmate le plus rapide du monde fait tellement l’unanimité dans son équipe qu’elle n’a mis que six mois pour le confirmer. Ce n’est pas grand-chose, après tout, à l’échelle de la carrière de Barichello.

Bourdais, en 2008, ce n’était pas que l’imposture dénoncée par quelques sites confidentiels. Il a quand même tenu toute la saison la dragée haute à Trulli et Sutil dans les premiers virages ; il s’est chargé lui-même de vérifier la résistance de la STR3 sur les murs de Barcelone et a mené de main de maître le Grand Prix du Japon. Pendant trois tours.

Le meilleur pilote français de la deuxième moitié des années 2000 a surtout connu Gerhard Berger et les frissons du podium virtuel, mais il préfère après les courses la compagnie de ses mécanos aux cérémonies protocolaires. C’est tout à son honneur.

Crashé dans son myope

La concurrence de Sato n’était donc qu’un leurre, orchestré dans l’ombre par les publicitaires de Red Bull. Les médias ont fait monter la sauce mayennaise sans même se poser la question : à quoi bon remplacer un binoclard fauché par un suicidaire sans le sou ?

Le premier avait au moins le mérite de connaître la voiture et les couloirs de l’usine. Il sera cette saison l’équipier de luxe d’un Suisse de 20 ans pétri d’expérience : deux titres nationaux en Mini et une saison de GP2 finie juste derrière Pantano, Senna, Di Grassi, Grosjean et Maldonado. Que du beau monde. Combien sont aujourd’hui en F1 ?

Pendant ce temps-là, Bourdais récolte enfin les fruits de sa saison 2008 : sa licence est dix fois moins chère que celle d’Hamilton.

GP du Brésil, Lewis Hamilton : Un peu Timo pour la fin

panach.jpg

Sébastien Loeb a bien mal choisi son jour pour rentrer dans la légende. Il aurait pu attendre notre correspondant à Llanelli.

A vaincre sans péril, on triomphe sans Magloire, rappelle souvent Grégory Galiffi sur les trottoirs de Puteaux. Deux jours avant Obama, Lewis Hamilton a donc gardé son avance sur la frange conservatrice que Massa a tant mal à coiffer. Il a renvoyé Mansell dans les pubs d’Upon-on-Severn et arraché sa première couronne sur une nouvelle erreur de la concurrence. L’Anglais a conclu sa saison par un grand prix sans panache (photo) et un titre au rabais. Stefano Domenicali n’y est cette fois pour rien, mais Timo Glauque devrait pouvoir passer son réveillon chez les Pussycats.

La robe rouge de Nicole Scherzinger avait suffi à combler l’ennui, avant que le climat tropical brésilien n’offre à la F1 une fin de course dont elle avait besoin. Le dépassement de Vettel n’aura finalement servi qu’à confirmer le talent du minet d’Heppenheim, incroyable d’audace devant le nouveau précoce. La capacité de ce dernier à supporter la pression a autant impressionné Le Vestiaire que les lecteurs de L’Equipe.fr : plus de 85% d’entre-eux pensaient, hier, qu’Hamilton n’atteindrait que sous la couette les sept titres de Schumacher. Il n’en a ni le charisme, ni le coup de volant, tout juste un coéquipier fantôme comme on avait l’habitude d’en coller au Baron.

La Force India est avec lui

Ses stratèges partis, la Scuderia a décidé depuis de ne plus mettre ses oeufs dans le même pas niais. Raikkonen choisit ses courses comme Nalbandian ses tournois et les progrès de Massa n’auront offert que dix secondes de bonheur au public brésilien, le temps de comprendre que Glauque en avait perdu autant dans le dernier virage. La joie contenue sur le podium, le nouveau Senna a passé en revue les erreurs tactiques de son équipe, le péroné gauche de son pompiste, la chaleur hongroise et ses quinze tête-à-queue de Silverstone. Le titre pilotes n’aurait jamais dû échapper à Ferrari ; celui des constructeurs, que Le Vestiaire lui avait depuis longtemps promis, ne suffira pas à consoler Montezemolo : le grand public a toujours boudé ses citadines.

Derrière, Kubica se demande pourquoi les ingénieurs de BMW ne sont toujours pas rentrés de leurs vacances d’été et Alonso s’est offert, après Singapour, son deuxième podium de nuit. Ces deux là pourraient se joindre en 2009 à la course au titre si ont leur en donne les moyens. Ca sera plus dur pour Piquette, dont la carrière en F1 s’est terminée avec celle de David Coulthard, dans le premier virage. Comment Renault pourrait-elle le garder ?

Toro Rosso se pose la même question depuis six mois. Bourdais a encore fait une grande course ce week-end, il est encore passé en Q1, mais Trulli a encore eu le malheur de se mettre sur son chemin. C’est à n’y rien comprendre : a-t-on déjà vu pareil acharnement ? Son passage dans l’herbe a tellement contrarié le meilleur pilote français du plateau qu’il a presque concédé un tour à son coéquipier. La malchance, nous y reviendrons bientôt dans un bilan spécial, ne lui aura épargné que quatre points cette saison. Mais que ses des tracteurs se taisent : c’est quand même mieux que Button et Force India réunis.

Bruits de Vestiaire

triumph.jpg

Victoria a cru que Milan était en Inde, Pavlyuchenko va bientôt racheter Tottenham et Jean-Philippe Gatien ne sait plus quoi faire pour vendre ses tables de ping-pong.

Football. C’est un peu à mi-chemin entre Dave et Tony Par cœur. L’héritage capverdien en plus. Privé du dernier Euro par ses chevilles, Ryan Babel a eu le temps de se mettre au rap. Ses textes sont aussi engagés que les tacles de Dirk Kuyt : « Je sais l’heure qu’il est, je viens d’acheter une nouvelle montre. » Il pourrait profiter de la trève pour se donner en spectacle, de La Haye à Groningue, sur une tournée au titre unitaire : le Tour de Babel.

Cyclisme. Les fidèles de notre rubrique se rappelleront sans doute le blouson rose de Mariah Carey et le plaidoyer de Bradley Wiggins pour l’anoblissement de Chris Hoy. Si les trois médailles d’or pékinoises du pistard écossais ne suffisent pas à convaincre la Reine, elle n’oubliera sûrement pas qu’il est le premier à avoir trouvé la réponse à l’Ultimate Question. Rasage ou épilation ? Sir Hoy a choisi.

Baseball. Comme Mariah Carey, il lui arrive de lancer la balle, mais il garde ses blousons roses pour les soirs de concert. Le Yankee Alex Rodriguez, qui se fait aussi appeler A-Rod, parce que ça fait moins mexicain, est une des légendes de la Major League, dont il a fini trois fois meilleur joueur. En instance de divorce, Madonna aurait trouvé le réconfort dans ses gros bras. Guy Ritchie, le futur ex-mari, préfère lui les jambes de Tania.

Basket-ball. On reste dans les sports mineurs américains avec les ennuis de santé d’Isiah Thomas, victime en fin de semaine d’une overdose de somnifères. L’ancien joueur avait été viré au printemps de l’encadrement des Knicks malgré un bilan que Michel Gomez n’aurait pas renié : 56 victoires et 108 défaites, le tout agrémenté d’une plainte pour harcèlement sexuel. Il y a en tout cas quand même mieux qu’un tube de somnifères pour s’endormir : Sport+ diffuse bien quelques matches de ProA.

Moto. La presse britannique, friande de détails, s’est toujours demandée lequel des deux avait la plus grosse. Parce que le Prince William, sur sa Ducati 1098, a longtemps humilié le frangin, Harry s’est récemment offert une Triumph (photo) à 8.000 livres. Les deux héritiers, aussi chevelus que leur grand-mère, ont participé pour la bonne cause à un enduro en Afrique du Sud. Nelson Mandela va pouvoir offrir des scooters à ses enfants.

Formule 1. Lewis Hamilton connaît pour la quatrième fois en deux mois les honneurs de nos Bruits de Vestiaire. Les Pussycats n’y sont cette fois pour rien. Son équipementier, Reebok, a demandé à l’artiste contemporain Ian Cook de tirer, à l’aide de voitures télécommandées, le portrait du pilote anglais, exposé à partir de mercredi sur le Tower Bridge. Le peintre s’est déjà mis au travail : en voici en exclusivité les premières esquisses.