Carte blanche Basket : Princesse Saras

A l’occasion du changement de parquet de Marion Jones, Le Vestiaire vous offre un vieux papier jamais publié d’un de nos lecteurs les plus fidèles et ce n’est pas Gégé. Peut-il devenir notre spécialiste basket-ball ?

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Personne n’a jamais su pourquoi George Eddy ne parvint pas à prononcer son nom.

« Putain de Saras! » Larry Brown, n’en peut plus. Il serait nommé manager de l’équipe de France qu’il ne se sentirait pas plus mal. Cette fois, son bourreau ne s’appelle pas de Vincenzi, Gadou ou Verove. De son banc il assiste impuissant à sa mise à mort par un troisième trois points consécutif de Jasikevicius. La sirène approche de son requiem.

Comment un meneur blanc pas très rapide, pas très costaud, qui n’arrête pas d’aboyer, qui ne sait pas sauter et qui surtout ne joue pas (encore) en NBA, peut-il devenir the clutch-player face aux spécialistes intersidéraux ? Et ce Chouf, Chouf, Chouf, ce doux bruit n’est pas celui de la femme de Fred en train d’arroser sa soirée avec Wilou, mais celui du filet qui retentit au passage des missiles baltes longue portée. Les oreilles de Carlos Boozer le bien nommé raisonnent. Il se demande ce qu’il fout là. Il n’est pas le seul.

Pourtant, Sarunas Jasikevicus n’est pas né à la face de la planète basket ce samedi 21 août 2004. Certes, il n’avait traversé l’Atlantique que pour apprendre le métier quand il était petit, mais il était déjà avant ces JO champion d’Europe en titre, tant du point de vue club (Barça en 2003/Maccabi en 2004) que sélection (2003 – MVP).

Déchirer Saras

Ou plutôt, comme le dit ce soir-là Mista Georges Eddy au Patrick Montel du riche : « Ooooooooh, demain matin, j’irai m’acheter son maillot ». On pourrait aussi parler de l’expérience mitigée (pour les fans inconditionnels) ou foireuse (pour les fans objectifs) en ce qui concerne l’aventure des imprimeurs de tempo de l’Indiana et des guerriers de l’etat doré qui n’auront jamais su exploiter les qualités de Saras, à l’image du fantôme de Rigaudeau hantant de temps à autres le parquet de Dallas. En même temps, dur dur de choisir entre Saras et Jamaal Tinsley…

Ils auraient pourtant dû voir qu’il était le fils caché de John Stockton et de Reggie Miller. Hervé Dubuisson, celui de Monsieur et Madame Dubuisson. Et pressentir qu’il deviendrait le seul homme à gagner l’Euroleague quatre fois, avec trois équipes différentes.

Pendant ce temps-là, la Pro B régale avec Orthez-CSP. Où est Freddy Hufnagel ?

Pau-Orthez : La ProA facile

Nallet surtout pas croire que Le Vestiaire s’est trouvé un spécialiste basket. Mais après avoir commencé à disséquer la ProA par la tête, il lui fallait bien s’attaquer un jour, aussi, aux futurs adversaires de Boulazac.

On raconte dans les cuisines du Pilota Jaï-Laï que le Palais des Sports voisin abritait jadis une des meilleures équipes d’Europe, que l’axoa ne s’est pas toujours préparé au micro-onde et que le patron lui-même aurait déjà soulevé autre chose que des coupes à champagne. « C’est dans les vieux Pau qu’on fait les meilleures soupes », répond simplement Freddy Hufnagel à ses nouvelles serveuses. A quoi bon, après tout ? Il y a bien longtemps qu’on ne joue plus au basket par ici.

Echaudé par deux saisons anonymes, L’Elan béarnais avait pourtant décidé cet été de tourner la Page : « Fauthoux remettre au plat », avait même annoncé Didier Gadou, qui s’y connaît lui aussi en cuisine. Le logo des Houston Rockets, Samad Bahrami Nikkah et un Lacq l’aimant n’ont pas permis à Pau de retrouver son lustre passé. Le groupe de Tout panne a même atteint le premier quart du championnat derrière Vichy et Besançon, avec huit défaites consécutives. Dont huit en championnat.

Welcome to Mahinmi

Le Vestiaire, dont les recettes publicitaires ne lui permettent pas encore de s’abonner à Sport+, n’a pas trouvé non plus Limoges et l’ASVEL dans le haut du classement. Et où ont donc bien pu partir Foirest, Muresan, Evtimov et les frères Pietrus ? Le paysage du basket français a autant changé en dix ans que la garde-robe d’Eva Longoria. D’aucuns y voient un resserrement des valeurs. Les effectifs d’Orléans et Gravelines plaident plutôt pour un nivellement par le bas.

La ProA est aujourd’hui d’un niveau si faible que même les joueurs qui n’en ont pas la carrure s’empressent de partir en haine biais. Et on ne pense pas qu’à Mahinmi. Combien d’Ajinca pour un Parker ? Souvent, quand elle lui rend visite à Mirande, Cathy Melain rappelle à Alain Jardel que ça ne va pas beaucoup mieux chez les filles. Il fut un temps où Maxi-Basket se demandait qui de Bourges ou de Valenciennes allait gagner la Coupe d’Europe. Les Berruyères se déplacent maintenant à Brno avec autant d’assurance que Nancy et Le Mans en Euroligue.

Pendant ce temps-là, Mickaël J’ai la balle n’exclut pas un retour un Europe. Didier Gadou est preneur.