L’Edito : Le casque dort

Bonne nouvelle, L’Equipe pourra titrer toute la semaine sur la crise au PSG, comme les trois derniers mois.


Il y a quelques semaines nous vous parlions de ces millions de Français qui s’étaient enrichis sur le dos d’un championnat de France de Ligue 1 devenu trop prévisible et on ne parle pas que de Bazdarevic. Et puis ce week-end tout s’est écroulé, la crise les a rattrapé et, comme toujours à ce jeu, ceux qui ont l’habitude d’être dans la merde se débrouillent le mieux. Dijon, Nancy, Evian, Valenciennes, Brest. Il y a 3 jours on ne savait pas les situer dans le jeu des villes sur Facebook désormais ils ont même gagné un match. Dans le même temps Rennes et Montpellier montraient qu’ils avaient passé l’éponge sur les années ZioberBaltazar, on ne sait plus lequel a joué où, mais on sait qu’on n’aimait pas ça. On n’aimait pas non plus voir Pascal Légitimus sur scène faire un sketch sur les Antillais, mais apparemment il ne sait faire que ça. C’est comme quand Federer affronte Tsonga, il ne sait faire que gagner.

Antoine adulé rit

Alors le seul coin de ciel bleu dans ce week-end grisâtre ne pouvait se trouver qu’en Espagne sur la Costa machin. Entre une paella et 2 copines bon marchés, ou tout ensemble, Benzema s’est encore amusé à être le meilleur joueur du monde, quand le co-titulaire du poste Ronaldo lui a à peine fait sentir qu’il ne pourrait pas le blairer avant un petit moment : « C’est donc vraiment un bon joueur, très talentueux. C’est mon amiOn a une très très bonne connexion. » On dirait du Benzema quand il parle de Ronaldo. C’est sincère comme un compliment à François Cluzet sur son jeu d’acteur. C’est vrai que pour Intouchables, il ne pouvait pas être mauvais, son rôle consistait à être paralysé, sa mâchoire coincée n’était donc plus un handicap. Par contre, Lagisquet pourrait en être un pour Saint-André, même si on aimait bien les voir marquer des essais à l’époque où la Coupe d’Europe n’existait pas mais que le rugby n’était pas encore réservé à ceux qui ont juste le temps de se soigner ou de le regarder à la télé une fois tous les quatre ans. Intouchables ?

Pendant ce temps-là Contador va tenter de remporter le Tour de France 2010.

Champion du monde : And the Riner is

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C’est un club auquel Céline Lebrun n’appartiendra jamais, mais auquel Lucie Decosse et David Venditti auraient pu appartenir. Après un basketteur et un tennisman, voici le nouvel intouchable du Vestiaire. Il est judoka, même si Daniel Bilalian semble contester l’existence d’un tel sport.

Pour parvenir à entrer dans le cercle très fermé des intouchables du Vestiaire, il faut répondre à plusieurs impératifs, autres qu’une sexualité débridée et l’addiction aux galoches. Etre le meilleur au monde de façon incontestable peut y aider. Teddy Riner l’était, même lorsqu’il n’a fini que bronzé à Pékin. En cinq compétitions internationales disputées à déjà 22 ans, il n’a perdu qu’une fois, quand ça comptait vraiment, à peine moins que Brahim Asloum qui n’a perdu que deux fois en trois championnats du monde. L’avantage c’est qu’en boxe le tournoi commence en finale, ça évite de perdre du temps mais pas forcément d’être un gros nul.

Teddy vague

Au lendemain de son titre à Rio, notre spécialiste pensait Teddy invincible, il le serait encore s’il n’avait pas oublié d’attaquer Tangriev en Chine. David Douillet a pourtant encore deux longueurs d’avance avec ses deux titres olympiques. Teddy Riner est le meilleur, c’est un phénomène tout le monde le sait, tout a été dit. Cette semaine il sera encore chez Denisot, mais hélas, l’influence de Canal plus sport ne permettra pas que demain votre voisin Julien le banquier ou votre concierge Mme Lopes, pourtant de retour de vacances, aient entendu parler de son cinquième titre mondial, le quatrième qui compte vraiment. Teddy Riner va probablement devenir le plus grand champion de l’Histoire du sport français, juste derrière Patrice Martin mais on ne peut pas tout avoir. Il ne reste qu’à citer le prestigieux site du Vestiaire :

« Un physique idéal, une technique constamment perfectionnée et surtout un sens tactique inégalé. Finalement, s’il ne fait pas de moto et qu’il s’entraîne plus que Darcel Yandzi, son plus gros démon risque d’être la motivation. Sans adversaire à sa taille, il pourrait rapidement perdre le goût du haut-niveau. Et s’il peut encore y croire le temps d’effacer Douillet, qui certes prend beaucoup de place au moins dans les palmarès, on ne peut que lui souhaiter si ce n’est de perdre, au moins d’affronter autre chose que Mikhaylin, s’il veut encore être judoka à 27 ans. Yamashita et Douillet sont partis sans avoir trouvé leur maître. Inoue n’a trouvé le sien que chez les lourds, il s’appelait Teddy Riner. »