Médias, Canal + : Thomas tout rouge

Pour les fans de ballons ronds et de mouchoirs, le choc a été rude. Exit le sourire enjôleur, les épaules nues et les clins d’œil coquins de Nathalie Ianetta, fini de fantasmer sur la mini-jupe en cuir et les talons hauts d’Alessandra Bianchi ou sur les petites chemises du très gay friendly Javier Gomez. Le glamour c’est désormais réservé au samedi soir, quand Messaoud Benterki rend l’antenne. Le dimanche, place à l’humour.

C’était au printemps 2010 sur iTélé entre 7 et 9h, tout le monde voulait croire que Thomas plaisait à Amandine. Mais elle ne le regardait jamais, préférant peut-être rêver aux mimiques d’Olivier Galzi voire à Pierre Moscovici comme toutes les femmes. Tant qu’à manquer de charisme, autant avoir du pouvoir. Thomas Thouroude était si Praud que l’été venu il fut envoyé en Afrique du Sud. Lui seul serait suffisamment transparent pour passer inaperçu dans le bunker de Knysna. Mais soudain, au milieu du crachin et de la houle, le crapaud se fit prince. Chaque matin, l’aisance du direct, les écharpes bleutées, les vannes ajustées. C’était lui.

Gamelle Comedy Club

Rentrée 2010, des projecteurs Ikea, une table Conforama et voilà Thomas tout rouge, seul en piste pour nous faire oublier nos émois passés. Fais-nous rire, le comique ! Comme Tonton Closefield à l’heure de présenter son mémoire de fin de DUT Conseiller de clientèle Banque-Assurance, le jeune Thomas n’est pas prêt. Le ton est hésitant et les blagues vaseuses, malgré un costume de scène emprunté à Guy Bedos. Bien que deux tailles trop petites, ce dernier est malheureusement trop lourd à porter et, à mesure que l’émission avance, on se rend compte que le football italien n’avait d’intéressant que les glaviots dans la voix de sa figure de croupe. Pourtant, le jeune premier tente de divertir en offrant des « Pendant ce temps-là » clairement piqués au Vestiaire et les reportages du début sur les grands d’Espagne sont toujours aussi bien réalisés. Mais en réservant le meilleur pour le début, l’amateur de foot va forcément se coucher plus tôt.

Sabatier sort du placard

Pour relancer l’intérêt de son émission phare, les pontes de Cana + ont eu après quelques semaines l’idée de sortir de l’oubli Jean-Charles Sabatier. Le trublion teuton, qui sait combien il est difficile de faire rire, retrouve ainsi le programme duquel il avait été évincé suite à la nomination de sa femme comme présentatrice. C’est mieux même si pour le coup on aurait préféré sa femme, surtout que le petit Thomas a enfin pris confiance malgré le dédain affiché semaine après semaine par le boss et ancien présentateur Hervé Mathoux. Mais pas encore suffisant pour donner envie de suivre assidument le résumé de Catane-Cagliari ou Wolfsburg-Monchenglatbach. Prochaine idée pour sauver les meubles et relancer enfin l’intérêt de L’équipe du dimanche, remplacer la table Confo’ par une barre de Pole dance. Sauf si c’est Jean-Charles qui assure le spectacle.

Saison 5, Episode 6 : Fanni paye à boire

pogne

Le Domenech show fait enfin son retour. En télévision, à l’instar d’A prendre ou à laisser, c’est la rareté qui suscite l’envie. Marc Lièvrement a bien tenté de faire autant de conneries, mais il capte moins la lumière et, surtout, il ne possède pas cet air inutilement arrogant qui sied si bien à l’ancien moustachu.

Il nous avait donc abandonné à la fin du cinquième épisode sur un résultat prometteur. Un 0-0 d’envergure face au redoutable Uruguay. Francescoli ne jouerait plus. Mais même en vacances, notre héros ne chôme pas, avec son mentor de 83 ans son aîné, prenant le temps d’enregistrer un clip voulu amusant. Il l’est. Pour Domenech, c’est une bonne occasion de faire croire au vieux qu’il s’investit dans la course à la qualif. Pour le vieux, une bonne occasion de parler Anglais, comme à la Belle époque. Sarah Bernhardt, où te caches-tu ?

Son vrai retour se déroula comme il se doit, en access, en direct sur Canal+, loin des critiques molles du féroce Guy Carlier. Raymond est allé à la baston. A chaque question son foutage de gueule habituel. Préparé comme jamais, son Mathoux de sparring partner en aurait pourtant rendu cocu Jean-Charles Sabatier. Qui a dit une fois de plus ? En deux réponses, il va plier le match.

Prendre à Fanni ce qui est à César

Apercevant Rod Fanni dans un résumé, Hervé le perfide ne manque pas de rappeler au sélectionneur que le médiocre Rennais a déjà foutu les pieds à Clairefontaine. Domenech a l’habitude de ce genre de vannes et même s’il ne connaît pas vraiment ce joueur, c’est un type qui a bien pu se retrouver un jour sur une de ses listes sans qu’aucun journaliste ne moufte. Et comme s’il avait senti que comme chaque semaine Rod serait ridicule le week-end suivant, même face au Havre, il ne s’en laisse pas compter : « Non, c’est Fanni lui-même qui s’est sélectionné, par son niveau de jeu. »

Fanni ardent

Quand il pense niveau de jeu, le maître de cérémonie de la chaîne cryptée, et de nombreuses autres soirées sans doute moins avouables, pense à Gignac. A priori, il a raison. Meilleur buteur du championnat, d’une régularité impressionnante, serait-il candidat naturel à l’équipe de France ? Domenech se fâche. « Et pourquoi pas Hoarau, tant qu’on y est ? », pense-t-il, mais il préfère s’abstenir, on pourrait le prendre au sérieux. « La Ligue 1, c’est pas la Ligue des Champions », se contente-t-il d’ajouter. D’ailleurs, Jimmy Briand joue à Rennes.

Sa plus belle réponse, Domenech attendra sa liste argentine pour l’offrir. Entre Frey, Janot, Landreau et Richert, il prend Carasso. Et en bon Lyonnais, il aime Saint-Etienne. Après avoir ruiné la carrière de Gomis, il prend Dabo, quasiment qautre matchs disputés cette saison, dans un club qui a des points d’avance sur Angers. Et bien-sûr, il rappelle Boumsong. Le chef-d’oeuvre peut continuer.