Le roman du Bordeaux Blanc : Le Bellion de baudruche

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Fair-play, Guy Lacombe a tenu à réconforter Laurent Blanc après l’exploit de Monaco à Chaban. Ses quelques mots ont été droit au cœur du Président qui passait tout juste la cinquième sur la rocade .

C’était la semaine dernière. Blanc promettait de faire jouer la CFA. Il ne pensait pas être exaucé si vite. Il avait aussi râlé contre le calendrier. Fernando lui a offert une compétition de moins. Il n’y a pas de petite passe décisive. Si tout roule côté terrain, le mercato a beaucoup coûté au technicien cévenol, qui a perdu d’un coup Cavenaghi, Bellion, Jurietti, Henrique et Jussiê. Blanc se disait pourtant persuadé que ses remplaçants avaient appris à jouer au foot au contact des autres. « Rigueur, sérieux, respect » après avoir battu Ajaccio 5-1 et « je suis assez satisfait du match » après un 1-0 contre Rodez, le guet-apens était parfait. Cavenaghi, Jussiê et Jurietti se disaient bien aussi qu’être remplacé par les titulaires juste après le deuxième but de l’adversaire, c’était pas comme une double prime. Et puis il y eut ce soir d’automne, « mon équipe a développé un bon football ».  Effectivement, c’était de la Ligue des Champions, effectivement c’était bien les mêmes joueurs, effectivement Haifa n’a pas marqué un but en C1 cette saison.

Rond comme un Bellion

Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, un nouveau déplacement à Haifa est prévu dans 10 jours. « On avait prévu d’être en forme au mois de février, apparemment on ne l’est pas. » Blanc a raison d’avoir peur. Une équipe tout juste privée de Sertic et Traoré battue par Monaco, alors que les titulaires avaient « rassuré » leur entraîneur le week-end précédent, c’est effrayant. Et « les erreurs incroyables que mes défenseurs (Marc et Planus ndlr) ne commettent jamais et ne commettront plus », ils les ont pourtant commises à nouveau. Inquiétant, Ramé, Henrique, Jurietti mis à part, c’était les cinq titulaires.

Blanc comme un linge

« Quand vous enchaînez deux défaites, vous ne pouvez pas être rassurés. C’est un moment difficile à traverser. » Le col en vison de la veste en cuir faisant foi, ce n’est ni son arrogance, ni son équipe que Laurent Blanc craint d’avoir perdus. Parler aussi directement de Yoann Gourcuff n’est pas dans ses habitudes, mais enchaîner les frappes du pied gauche n’a jamais fait partie du contrat. Car Lolo n’est pas du genre à dire les choses en face, la main dans la gueule de Bilic était un accident.

Pendant ce temps-là, Chalmé assure le service après-vente. Un compliment pour Gourcuff : « Pour un jeune cela peut être déstabilisant. Siffler après le match d’accord, pendant, je trouve ça moyen. » Une blague : « On s’est peut-être vu plus beau qu’on ne l’était. » Et fini l’arrogance : « On va montrer que Bordeaux est encore présent, dès dimanche contre Saint-Etienne. On a hâte d’y être. » On avait failli y croire.

Ligue 1 : Un match à deux, franc Zizou

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Bordeaux devra ne pas perdre à Caen s’il veut décrocher le titre de champion. La Roma, Chelsea, même Cluj : tout le monde rigole de bon cœur. Et Gourcuff ?

C’est l’histoire de l’enclume et de la plume. A la fin, c’est jamais Savidan qui est champion. Pourtant, le nouveau Papin a tout intérêt à gagner la semaine prochaine, sinon il rejoindra le cercle très fermé des internationaux de Ligue 2. Ils ne sont pas si nombreux à avoir fait carrière. Caen aura quelque chose à jouer, Bordeaux aussi. Rennes aura quelque chose à jouer, Marseille aussi. Tout le monde est sur la même ligne, mais Bordeaux a de l’avance. « Hors-jeu ! », s’écrie Quiniou. Sa prédiction n’est pas totalement fausse. Que faire ?

Faire mariner Blanc

Jean-Louis Gasset a bien bossé, il est temps de passer la main. Ce n’est pas la dernière semaine du championnat qu’on va améliorer son jeu, donc l’entraîneur bordelais est déjà en vacances. Pour lui succéder pour cette semaine décisive, Laurent Blanc fait figure de favori. Il a le profil : élégant, allumette dans la bouche, il sait parler aux joueurs des grands matches. Son expérience de finaliste de Coupe du monde peut servir à Jurietti. Sa principale mission : rassurer ses joueurs clés, c’est-à-dire Chamakh. Sorbon et Seube l’assisteront dans sa tâche.

Domino day

Face à Monaco, le grand Bordeaux entraperçu à Galatasaray est réapparu. Dominé, comptant uniquement sur Cavenaghi pour se soulager, il a tenu le score par miracle. Ramé y est pour un peu, Chalmé et Tremoulinas pour presque rien. Diawara et Planus photocopient la feuille de match pour certifier leur présence. Les seuls à leur niveau habituel auront été Park et Pino, ça a suffi pour une victoire bordelaise. Les Girondins ont joué une fois avec le feu. Si Caen domine Bordeaux comme Monaco l’a fait, ça peut finir par passer, quand bien même Savidan se rapproche de son tout meilleur niveau. Bordeaux baladé par Caen ? Jurietti en fait une affaire d’honneur, Gasset aussi.

Le Yoann dévalué

Il n’avait pas été aussi étincelant depuis le dernier gros match de Bordeaux, à Galatasaray. Requinqué par la poursuite de l’OM, il a permis à son équipe de rester dans la course au titre. Après une semaine à 13,6 millions d’euros, en tête de Ligue 1 et avec un manager qui parle de titre, il a tout juste retouché sa copie. A croire que les coups de moins bien physiques tombent toujours au plus mauvais moment. Contre Monaco, Bordeaux devait gagner, Zidane devait marquer. Ou au moins continuer à faire comme d’habitude, contre un sparring partner aussi coriace que d’habitude. Monaco a dû préparer son déplacement en Gironde en Lituanie. Miracle, le nouveau Zidane a une nouvelle chance : un grand match. Deuxième miracle, c’est à Caen. S’il n’offre pas le titre à Bordeaux, maître Poulmaire devra se trouver un nouveau Zidane et Manaudou ne quittera jamais Bousquet.

Pendant ce temps-là, Benzema corrige les rapports des recruteurs.