GP de Chine : Shanghaï chèque

Redbull

L’ancien Schumacher continue sa tournée d’adieux. Senna, Villeneuve et Damon Hill viendront-ils l’applaudir ?

D’accord, tous les Allemands n’ont pas la moustache de Nigel Mansell et Kubica préfère parfois le champagne à la vodka. Il n’y a pas que des kangourous en Australie et les petits brésiliens ont des chaussures, mais la virée chinoise des McLaren d’Angleterre a tout de même consolidé ce week-end quelques clichés nationaux : les Anglais aiment la pluie, le ciel de Shanghaï est aussi pollué que le sud de l’Islande et toute la Russie roule en Lada.

Toujours à l’aise en terrain moite, notre spécialiste pneumatique avait eu le nez creux, en tout cas, il y a deux semaines, en attribuant à Button la devise parisienne de Ribéry et Govou : plus ça mouille, mieux c’est. Surtout à c’t’âge-là. Comme ses confrères aux ballons ronds, le champion du monde en titre a réussi à faire son trou là où personne ne l’attendait. Combien de temps faudra-t-il à Hamilton pour recoudre l’arrière de sa combi ?

Schumi, cadeau

Les historiens de la F1 se souviennent aussi d’un temps où Schumacher chantait encore sous la pluie. Trente ans sont passés depuis et le Daron Rouge aime autant l’eau qu’Eddy Irvine un samedi soir à Dublin. Le Kaiser saucé s’est quand même offert un mano a mano d’une intensité incroyable, pendant deux tours, avec la flèche d’argent d’Hamilton. On se serait presque cru aux grandes heures d’Häkkinen, mais le Finlandais n’était cette fois ni blond, ni constipé.

L’envoyé spécial du Vestiaire aurait sûrement pu en raconter un peu plus s’il ne s’était pas endormi sur son canapé. Les commissaires ont beau avoir fait sortir la Safety Car pour rien, le débris cantonnais aura sûrement autant intéressé le grand public que Vettel et Webber. Heureusement qu’Alonso est là pour doubler son coéquipier dans les stands. Il n’y a, après tout, jamais eu de hiérarchie entre les pilotes chez Ferrari.

Pendant ce temps-là, le paddock a trois semaines pour rejoindre Barcelone par la route. Senna et Trulli vont devoir rouler jour et nuit.

GP de Malaisie : Red Bull vous donne Vettel

Redbull

Les conférences de presse de la seconde ère Schumacher se font désormais en Allemand. Et pourquoi pas en Australien ?

Il n’avait pas 4 ans quand Schumacher a pointé pour la première fois le bout de son menton de prognathe dans le grand cirque de la F1. Le destin et l’arrogance naïve du Daron Rouge les ont réunis cette saison sous le même chapiteau, mais le gamin est le seul, pour l’instant, à fouler la piste aux étoiles.Vettel est avec Kubica le pilote le plus régulier du plateau. Un seul des deux a une voiture compétente et il ne parle pas Polonais. Presque gêné d’avoir battu Webber en roulant pendant deux heures le coude hors du cockpit, le jeune Allemand aurait déjà pris 75 pions si les ingénieurs de Red Bull savaient dessiner autre chose que des canettes en alu.

Vettel avive

C’est un miracle, derrière, si Ferrari passe la campagne asiatique avec un tel bilan comptable. Ses deux pilotes sont en tête du classement sans rien avoir montré d’autre que leur flair en qualif’ et la supériorité évidente des Red Bull et des McLaren. S’il avait su, Ross Brawn aurait de son côté repris Barrichello pour porter les plateaux-repas de Schumacher. La comparaison aurait sans doute été moins cruelle. Volontairement réservé, jusqu’ici, sur les performances du quadra-dégénère, le gérontologue du Vestiaire doit bien se faire raison : ce n’est plus la moitié du pilote qu’il vénérait jadis. Combien de temps encore va-t-il supporter l’humiliation ?

L’argent Malaisie

La F1 a en tout cas retrouvé son visage habituel après le remue-mais nage de Melburne. Un podium figé dès le premier tour et des dépassements à la pelle sur les attardés : la saison va être longue jusqu’au sacre de Vettel. Il ne peut pas pleuvoir tous les week-ends. Quoique. Bernie a bien inventé les Grand Prix de jour en pleine nuit, il n’y a qu’un pas maintenant pour faire tomber la pluie sous le soleil. On arrose bien les terrains de foot. Et comme dirait Button : plus ça mouille, mieux c’est.     

Pendant ce temps-là, le rallye est tombé encore plus bas que la Formule 1. Et pourtant, il y avait de la marge.

GP d’Australie : Ecclestone et Charden

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La saison de Robert Kubica s’est terminée en Australie avant même que celle de Vettel commence. Lequel des deux sera champion du monde le premier ?

Retenu à Melburne pour des raisons professionnelles, notre spécialiste bolidage a bien failli ne jamais livrer son analyse du Grand Prix le plus passionnant de la saison. Des pluies torrentielles, John Travolta et une lutte acharnée pour le point de la dixième place : que pouvait attendre de plus le public australien, si ce n’est peut-être un pilote national compétent ? Aussi prompt à s’enflammer que le réservoir de Niki Lauda, Le Vestiaire était même prêt à faire pénitence, sur les genoux, jusqu’aux faubourgs de Sepang  : comment avait-il osé douter du bienfait des nouvelles règles ?

Le chemin de croix attendra pourtant un peu. Les rediffusions ne pardonnent rien : doubler sous drapeau bleu une Lotus qui a trois tours de retard  ne gonfle pas forcément les statistiques de dépassements. La remontée fantastique d’Alonso s’est ainsi curieusement achevée une fois passée en revue toutes les épaves qui rendent huit secondes au tour à sa Ferrari. La manoeuvre de Button sur Vettel, elle, était imparable : l’Allemand n’a pas bougé du bac à sable, les freins hors service, quand l’Anglais lui a pris les commandes de la course.

Melbourne supremacy

A part ça, le monde de la F1 aura sans doute eu le week-end dernier moins d’enseignements à tirer que Jenson dans son motorhome. Si personne ne peut savoir qui de Webber, de Barrichello ou de Trulli prendra le premier sa retraite anticipée, Kobayashi a tout de même confirmé qu’il était dans la droite lignée des grands pilotes japonais : jamais les oreilles de Buemi n’avaient eu si chaud, et pourtant, ses parents ont dû avoir la main lourde.

Une nouvelle fois trahi par sa mécanique, l’ancien nouveau Schumacher commence lui sa saison comme Frank Williams : avec handicap. Ca aurait pu profiter à l’ancien nouveau Tiger Woods de la F1, mais ce dernier ne sait plus quoi inventer, depuis que sa Pussycat l’a largué, pour ramener trois blondes dans sa Merco. Button pourrait quand même partager.

Pendant ce temps-là, le nouvel ancien Schumacher a virtuellement pris le leadership de la deuxième séance d’essais libres malaisienne. Le huitième titre lui tend les bras.

GP d’Espagne : La guerre des Button

boutons

Le premier trimestre sur le point de se terminer, Le Vestiaire distribue ses bons points. Bourdais et Piquette ne sont pas prêts d’avoir une image.

Jenson Button. Spyker Team à part, c’était le seul, l’année dernière, à avoir fait encore moins bien que Bourdais. Comme quoi rien n’est jamais perdu. On l’a fait passer de justesse, il est de loin le premier de la classe depuis la rentrée. C’est ce genre de surdoués qui ne foutent rien à l’école quand ils s’ennuient.

Rubens Barrichello. Après avoir redoublé dix-sept fois, c’est quand même normal qu’il soit à peu près au niveau. Ne peut déjà plus blairer le prof de Maths.

Sebastian Vettel. Le chouchou. A sauté trois classes, est toujours à l’heure, n’a pas une rature sur son cahier de brouillon. Qu’attendent les autres pour lui tomber dessus à la récré ?

Mark Webber. Pourquoi donc est-il toujours assis à côté du petit Mozart ? Le génie ne s’attrape pas par les coudes.

Jarno Trulli. Le beau gosse du lycée. Toujours prêt à mordre le gazon. Pourrait sans doute prendre un tableau d’honneur s’il était aussi imaginatif au volant qu’avec ses coupes de cheveux.

Timo Glock. Bien, mais peux mieux faire.

Fernando Alonso. Le teigneux. Jamais bien loin quand les bagarres commencent au fond de la cour. Combien de temps sa mère l’habillera-t-elle avec des pantalons troués ?

Lewis Hamilton. A vouloir tricher systématiquement, il s’est enfin fait prendre. C’est quand même plus dur sans antisèche dans la trousse.

Nick Heidfeld. Capable du pire comme du meilleur. Un peu plus de régularité dans le travail ne ferait pas de mal.

Nico Rosberg. Bac blanc avec mention. Dommage qu’il panique autant pendant les contrôles.

Heikki Kovalainen. Trop souvent absent.

Kimi Raikkonen. L’associal. Se fout autant de ses mauvais résultats que de ses camarades.

Felipe Massa. S’il avait su, il serait pas venu.

Sébastien Buemi. Le nouveau. Plutôt bien intégré, malgré les blagues sur ses oreilles.

Sébastien Bourdais. Le boutonneux à lunettes du premier rang. Passable en anglais, mais sérieusement limité dans les autres matières.

Robert Kubica. La grosse déception. On attendait mieux de lui.

Nelson Piquet Jr. Le fils à papa. N’aurait jamais été là si le paternel n’avait pas joué de son influence.

Kazuki Nakajima. Le casse-couilles. Passe plus de temps à faire chier son monde qu’à regarder ce qu’il se passe devant lui.

Adrian Sutil. Qui ça ?

Giancarlo Fischella. Il fait toujours aussi bon, au fond, à côté du radiateur. Pourquoi donc irait-il voir ailleurs ?

Pendant ce temps-là, l’éducation nationale, une fois de plus, s’est tirée une balle dans le pied.

L’actu du lundi 20 avril

Echange de cassettes

Benzema hier soir au micro de Canal+ : « On a dominé ».

Dirty hurry

dirty

Le Michael Schumacher du prépubère, Sebastian Vettel, a reconnu ce week-end avoir pris l’habitude de donner des noms de femmes à ses voitures, qu’il traite « avec la même attention ». Il a tellement bien traité sa première Red Bull, Kate, qu’il l’a détruite en Australie dans un accrochage avec Kubica, dont c’était alors peut-être la seule chance de podium de la saison à en croire le GP de Chine d’hier, sur lequel notre spécialiste F1 travaille encore. Emu, Vettel a baptisé sa remplaçante ‘Kate’s Dirty Sister’, « parce qu’elle est plus agressive et rapide » que la précédente. Comment Sébastien Bourdais a-t-il donc pu appeler sa charette ?

Une de perdue…

Largué par sa fiancée Joana Machado, le futur ancien attaquant de l’Inter Milan Adriano, le coeur brisé, avait décidé de rester au Brésil pour s’en remettre. sque plusieurs sources confirment l’avoir vu se consoler dans les bras du mannequin Ellen Cardoso (vidéo), un des fessiers les plus appréciés du pays.

GP de Malaisie : Orage et désespoir

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Toute l’Europe s’est donc levée à 11 heures pour rien : Button n’a jamais été pilote de offshore. La course amputée, comme Zanardi, Le Vestiaire n’écrira qu’une moitié d’article.

D’aussi loin que les archivistes du Vestiaire se souviennent, ce n’est pas la première fois qu’une course est arrêtée avant son terme pour quelques gouttes de pluie. Une averse monégasque avait même coûté à Alain Prost le titre mondial 1984 (ndlr: sa victoire ce jour-là ne lui avait rapporté que 4,5 points au lieu de 9), abandonné pour un demi-point au côté gauche de Niki Lauda.

Ce n’est pas non plus la première fois que la FIA  doit essuyer les plâtres de ses décisions commerciales : la course aurait sûrement pu repartir si son départ n’avait pas été différé cette année pour permettre aux téléspectateurs européens de se lever un peu plus tard le dimanche. Pourquoi donc aller se fourvoyer de nuit dans le Tiers-Monde si la F1 n’intéresse que BBC One, la ZDF et Jacques Laffite ?

Menteur, menteur

Vainqueur de sa troisième moitié de Grand Prix consécutive, Jenson Button lui-même n’aura pas plus d’enseignements à tirer que d’anciens mannequins dans son motorhome. Les écuries aux extracteurs litigieux (Brawn GP, Toyota et Williams) sont encore au-dessus de Massa, mais on n’est, après tout, plus à un déclassement près. Lewis ‘I’m not a liar’ Hamilton a pleuré le sien toute la semaine dans la presse britanique : il a menti à l’insu de son plein gré, sous la torture, mais on ne l’y reprendra plus.

Septième, le champion du monde est sorti du chaos malaisien pour récupérer deux points, qui n’en font qu’un, et revenir à hauteur de ses adversaires directs en qualif, Buemi et Bourdais. La voix chevrotante sous le déluge – « It is undrivable, it is undrivable » – le Manceau garde malgré tout son avance, au classement, sur les deux Ferrari et la BMW de Kubica. Mais la saison de Vettel est encore longue : celui qui peut donner aujourd’hui le nom du champion 2009 est aussi visionnaire que les lecteurs de L’Equipe.fr.

Pendant ce temps-là, Sébastien Loeb est toujours en course pour le Grand Chelem que Le Vestiaire lui a promis.

GP d’Australie : L’étrange histoire du benjamin Button

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Depuis le temps qu’elle essayait, la FIA a enfin réussi à mettre à mal la domination des frères Schumacher. Les grid girls ne sont pourtant pas dupes : il n’y a bien que de sponsors sur sa combinaison que Jenson Button est encore vierge.

De notre envoyé spécial au Walkabout

Les insomniaques manceaux se rappellent sûrement que l’année dernière à pareille époque la crise n’était encore qu’un mauvais film de Coline Serreau, que Karen Minier s’ennuyait ferme un week-end sur deux et que l’astigmate le plus rapide du grand ouest avait flirté jusqu’à deux tours de la fin avec la quatrième marche du podium. Bien calé à l’arrière du peloton, Seb la Bourde a cette fois évité une  nouvelle désillusion à son public. Il a terminé dans l’aileron de son leader, à six secondes, seulement, de la voiture de sécurité.

Soleil couchant dans les carreaux, nouvelles données aérodynamiques, changement d’heure : Bourdais pourra trouver toutes les excuses du monde, il a surtout été dominé tout le week-end par un coéquipier sans expérience ni grand talent. Son mano a mano épique avec Heidfeld pour la quinzième place et un point généreusement récupéré sur tapis vert ne suffiront pas à cacher sa misère australienne. Et s’il était aussi nul que Le Vestiaire le pensait ?

Oh, la Brawn blague

On en oublierait presque qu’il y a eu ce matin un semblant de course à l’avant. Jenson Button s’est offert le plus beau doublé pole-victoire de sa carrière et Barrichello a bien eu raison de ne pas arrêter la sienne. Comme Takuma Sato et les ouvriers de General Motors, les deux pilotes étaient encore au chômage il y a un mois. Les fonds de tiroir de Ross Brawn et trois journées d’essai en ont fait la nouvelle force majeure de la F1.

Comment donc un tel miracle technologique a pu être possible ? C’est difficile à reconnaître, mais il y a des questions auxquelles même Le Vestiaire ne peut pas répondre. Mais il y a les autres, et quelques certitudes. Si la domination des BGP se confirme, le nouveau règlement aura atteint l’idéal communiste : remplacer la dictature bourgeoise par celle du prolétariat.

A fond le KERS

Parti d’encore plus loin que Bourdais, Lewis Hamilton a de son côté parfaitement entamé la quête de ses huit titres mondiaux. Il compte déjà six points d’avance sur Massa, Raikkonen, Kubica et Sutil et a pris après seulement trois tours un ascendant psychologique certain sur son coéquipier prodige.

La piste n’a en revanche pas été suffisement dégagée pour permettre à Ferrari de marquer un point cette saison. Comme Le Vestiaire l’avait prévu, Nakajima et Piquette ont pourtant fait de leur mieux, mais Vettel les a rejoint un peu tard. Et quand bien même Kubica a tout tenté en fin de course pour aller chercher la médaille d’argent, les pneus slicks et la première sortie du KERS n’ont pas vraiment accouché de l’orgie de dépassements espérée. Il n’y a bien qu’au fond du motorhome de Brawn GP qu’on sait changer de positions.

Pendant ce temps-là, Trulli a bu tout le champagne d’Hamilton.