PSG-Bordeaux : Le délit Valdes

Blanc a déjà un titre de plus qu’avec l’équipe de France, ça commence bien. Au fait qu’avait fait Ancelotti ?
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 Puisqu’il est inutile de parler de ce match qui n’avait aucun sens, qui n’a servi à rien à part mesurer l’espace entre le ballon et le cadre sur les tirs des attaquants parisiens et bordelais en attendant Cavani et Ibrahimovic même si le second jouait apparemment. Il est temps de dresser le bilan du PSG d’Ancelotti qui finit sur un titre même sans Ancelotti, preuve s’il en fallait qu’avec le Qatar un entraîneur ne sert à rien.
S’il y a une image du PSG 2012/ 2013 qui restera gravée dans le marbre de l’éternité c’est sans doute celle d’Ibra se faisant sucer par tout Canal+ sur le plateau des trophées du foot tout en se tenant comme un porc au pupitre pour suggérer que si Ancelotti se barre, il se barre. Comme quoi il n’a pas que de la gueule. Car il est incontestable que malgré sa carrière continentale et internationale de merde Ibra est la star et partout où il est passé, il a été champion et rien d’autre. Mais à Paris c’est différent : il est champion et tellement d’autres choses. On l’a vu faire une aile de pigeon dans un clasico qui n’a jamais aussi bien porté son nom et qui n’a jamais aussi peu passionné, on l’a vu mettre son pied dans le thorax de Ruffier, on l’a vu prendre les arbitres pour des cons, on l’a vu prendre des adversaires pour des cons même Kalou qui était un tout petit peu plus champion d’Europe en titre que lui et cerise sur le gâteau on l’a vu un soir de titre avoir envie de démonter la gueule de Leonardo.

 

Ibra réussit le petit exploit de faire passer au second plan toutes les autres stars du club, à commencer par le vrai meilleur joueur de saison  : Pastore qui réussit un retentissant come-back en se hissant directement parmi les 50 meilleurs joueurs argentins évoluant en Europe, pas très loin devant Lavezzi qui a réussi un bon mois de février. Il y a aussi Thiago Silva qui s’affirme jour après jour comme le meilleur défenseur brésilien du monde, Verratti comme le meilleur successeur de Pirlo du monde, Matuidi, le meilleur milieu défensif français du monde. Sans oublier Thiago Motta le seul joueur à officiellement choisir les matchs qu’il joue, ceux qu’il ne joue pas et ceux où il se fait expulser.

Et puis il y eut ce splendide mercato hivernal : Lucas a joué une bonne dizaine de matchs, Beckham une mauvaise dizaine. Tout ce petit monde a quand même poussé Gameiro sur le banc qui a fini par détruire une bouteille d’eau tellement la situation lui paraissait injuste :  un caprice d’enfant gâté sans doute, il n’a marqué que huit buts, Lavezzi en a quand même mis trois.

 

Avec de tels personnages et quelques liasses de billets le spectacle était inévitable, on en a pris plein les mirettes : Armand content que Le Crom soit content d’être champion même s’il ne joue pas, c’était à Lyon pour le match du sacre. Armand triste pour Le Crom qui est expulsé à Lorient pour son premier match, celui d’après-sacre. Chantôme content pour Sakho et tous les jeunes du PSG qui auront un jour la chance de s’asseoir sur le banc du Parc. Sakho content d’arracher le trophée des mains de Thiago Silva sur le Trocadero devant les jeunes national-socialistes. Leonardo content qu’Ancelotti reste, Ibra content que Leonardo dégage, et finalement Armand, Chantôme, Douchez, Tiéné, Camara et Le Crom fiers et reconnaissants envers Ancelotti de les faire jouer le dernier match d’une saison que toute la ville attendait, c’est-à-dire le premier match qui ne compte pas. On comprend mieux les larmes d’Ancelotti ému au point de ne pas rester et de ne pas le dire à Tallaron qui a pourtant passé une année infiltré entre deux panneaux Fly Emirates au Parc.

C’était la naissance d’une équipe qui donne autant envie d’être revue au complet qu’elle a envie de le rester. Il y avait tout pour faire une grande équipe : les grands joueurs à pognon, l’orgueil des grands joueurs à pognon, l’efficacité des grands joueurs à pognon, et en plus de tout ça un bon paquet de pognon. C’est dans les grands matchs qu’on reconnaît les grands joueurs : Barcelone a donc fini par gagner, lançant sa marche triomphale vers sa mort annoncée. En se repassant le but de Pastore, qui n’est pas un géant suédois, Margotton aurait pourtant soutenu jusqu’au bout que passer était un exploit. A défaut, il soutiendra que Paris est déjà au niveau des meilleurs. Mais c’est quoi le meilleur ? Sans doute Milan, puisque Ibra est autant le meilleur qu’il l’était là-bas et qu’il ne l’est pas ailleurs.
Pendant ce temps-là, Mourinho avait très envie de venir mais on verra ça plus tard.

Gourcuff : Anus horribilis

On comprend mieux pourquoi Blanc n’adressait pas la parole au papa. Il aurait fallu justifier ça.


Décidément, Gourcuff les fins de saison ne réussissent pas à Yoann. L’année dernière il s’était fait torturer par une fille. Enfin, par Cécile de Menibus.

A défaut d’être le grand retour de Gourcuff, ce 29 mai marque le grand retour du requin Blanc. Jusque-là, il n’avait guère menacé que Nasri ou félicité la génération 87 « qui ne sait pas défendre ». Mais le plan en jeu était trop beau pour ne pas le révéler avec la brutalité d’une trachéotomie à mains nues opérée sur un défenseur croate. L’inhumanité a ses codes : ne pas comprendre que le requin n’a pas de chouchou en viole une. Lui n’a violé personne mais c’est quand même pas mal. Papa et Tiburce Darou ont pourtant tout tenté mais Zidane ne s’est pas fait en une semaine. Ni en 25 ans d’ailleurs.

Il y a plusieurs façons de voir la chose. On peut faire son travail de journaliste du mieux possible et révéler que si Gourcuff n’a pas été pris, c’est parce qu’il est moins bon que les autres. Et on peut aussi réfléchir. Que Gourcuff fasse le même match de merde que les quarante des deux années précédents, c’est plus prévisible qu’un chippendale, même avec un maillot Lloris. Attendre France-Islande pour s’en rendre compte évoquerait Domenech s’il n’y avait pas déjà eu Micoud et Cavenaghi dans la carrière du requin. Ainsi, il n’a pas hésité une seconde, ni pour l’aligner titulaire, ni pour dire le lendemain que le match n’aurait pas pu changer son choix. Mengele n’aurait pas été plus clair.

Le népotisme éclairé

Au-delà des contrôles trop longs, des démarrages trop lents et de toutes ces passes que ses coéquipiers n’ont pas voulu lui faire, dire qu’on n’a rien appris du match islandais de Gourcuff serait un délit de sale gueule. On a appris que le public voulait autant se le faire que son sélectionneur dès l’annonce de la liste, et pourtant ce sont des Ch’tis. Rien ne vaut une suspicion de favoritisme pour faire bouillir du sang, fût-ce de consanguins. Gourcuff, après la saison de sa vie, est donc venu se faire confirmer devant témoins que tout le monde le trouve officiellement nul à chier.

Blanc, évidemment, ignorait depuis le début que ni le niveau du dernier nouveau Zidane en titre, ni le bordel que mettrait la sélection de Gourcuff, dans son groupe et auprès du public, ne justifiaient de se priver de Martin et Matuidi. Pour Gourcuff, évidemment tout s’arrête là. Pour services rendus, il mériterait d’en être soulagé, même si Chamakh n’est plus là.

Pendant ce temps-là, le requin a aussi renvoyé Mapou. Gasset ira faire les courses tout seul à Donetsk.

Le requin Blanc : Le Raymond du Midi

Même Evra sera là s’il ne se blesse pas en finale de ligue des champions

« Gourcuff a ses chances, Nasri n’est pas un vrai 10, Ben Arfa a choisi un sport collectif ». Le requin annoncerait sa démission dans la foulée en se tapant Sharon Stone sur un clic-clac que personne ne serait étonné. Pourtant il n’est pas animal à abandonner, même avec l’équipe de France la plus nulle depuis Stefan Kovacs. Mieux, il se verrait bien l’été prochain porter les testicules de son petit Yoann en triomphe comme au bon vieux temps où il remportait la ligue des champions avec Bordeaux. Sauf qu’il ne l’a pas remportée, même s’il reste persuadé du contraire puisqu’à la mi-temps du match contre Lyon il ne manquait qu’un but pour passer et qu’il est ensuite parti remplacer Domenech. Depuis personne n’a osé lui dire la vérité : Gourcuff est un joueur de  merde.

Abou d’idées

Européen convaincu, Lolo veut faire le doublé et pas seulement mettre fin à la carrière de Micoud et de Cissé en moins de 5 ans. Ce qu’il a fait avec les Sané, Carasso Ciani, Diarra, Gourcuff, Fernando, Plasil et Chamakh sans Planus est possible avec 21 joueurs nettement moins bons. Benzema et Lloris feront de leur mieux. La liste n’a donc aucune importance, puisque ce qu’il a fait comme Boudha Blanc et tout à fait réalisable déguisé en Requin même s’il ne s’agit plus seulement de balancer sa légendaire modestie et son calme tout croate à la gueule d’une région côtière, mais cette fois à un pays tout entier.

Lolo sait être accommodant avec son président, il veut du fric : « Mais si on veut retourner dans la cour des grands, il faut regarder ce qui se passe ailleurs. En Espagne, en Allemagne, en Angleterre ou en Italie, les staffs sont autrement plus étoffés et onéreux. »
Il a pris soin de rappeler qu’un cévenol c’est plus fort qu’un breton : « On a deux personnages. L’un est cévenol, l’autre breton. Deux caractères forts. On va décider qu’ils ne peuvent pas s’entendre. Dès le début, ça a été comme ça. Après, vous avez des biscuits et vous alimentez le buzz. »

Il pense à préciser que son équipe est nulle à chier pour mieux ramasser les honneurs en solo : « Après le traumatisme du Mondial 2010, tout le monde disait qu’il fallait retrouver de l’humilité, que l’on repartait de rien. Et dix-sept mois après, on veut quasiment gagner l’Euro ou arriver en finale !  »

Quitte à saluer au passage avec classe la mémoire de son prédécesseur : « Mais réveillons-nous, arrêtons de vivre sur nos souvenirs ! Nous sommes aujourd’hui 17e au classement de la FIFA, et nous nous sommes déjà retrouvés 21e ! Depuis 2006, nous n’avons pas gagné un match de phase finale d’une compétition internationale. On est dans le quatrième chapeau lors du tirage au sort de l’Euro. C’est ça la réalité…Notre objectif, c’est donc de gagner un match.
Sur ces conneries, il rappelle quand même que : « Si on a la possibilité de le gagner, on ne s’en privera pas. » Modeste, on vous l’a dit, mais pas l’ancien joueur de Bordeaux.

Pendant ce temps-là, le reste, c’était hier soir : le retour de Clichy après sa blessure contre la Biélorussie ou alors c’est effectivement qu’il est pas bon.

Equipe de France : Le Guen aux dons

La Fédé a besoin d’argent, mais pourquoi pense-t-elle au Guen ?


Il a toujours aimé relever des défis : devenir international avec son seul pied gauche, devenir défenseur en étant milieu de terrain, devenir sélectionneur des Bleus quand on est sélectionneur d’Oman. Paul Le Guen n’est pas avare, en tout cas pas d’effort. A Rennes, pour ses débuts en costume, il résiste trois ans en Ligue 1. Ça ne l’empêche ni de se faire virer, ni Lyon de l’embaucher. La grande vie démarre. Trois saisons, trois titres, un contrat chez Canal, Houiller mettra du temps à montrer que l’entraîneur n’y était finalement pour rien. On croyait pourtant Le Guen meneur d’hommes, mais c’est à croire qu’en fait il ne montait pas à poil sur la table ou sur Yannick Noah pour entamer le cri de guerre quand il était joueur. Tout au plus, un sourire de satisfaction quand le président annonçait double prime. Mais Le Guen n’aime pas la facilité : en France, il a fait le tour de la question et en plus à Glasgow, l’Euro s’appelle Livre sterling,ça complètera sa collection chez HSBC et, au pire, il y a deux matches par an contre le Celtic, il ne sera même pas obligé de payer sa place.

Les cent patates de Pencran

Un an et demi plus tard, Le Guen n’a rien gagné, si ce n’est un contrat au PSG qui cherche n’importe quel entraîneur pas trop charismatique et un peu dégarni sur le devant pour faire n’importe quel résultat. Deux ans et demi de pure osmose l’enverront en Coupe du Monde. C’est avec le Cameroun et 300 000 euros, après un contrat non renouvelé, mais l’essentiel n’est pas là : Canal a créé les Spécialistes en dehors des périodes de matches internationaux. Bonne pioche : le Mondial se termine sur trois défaites mais la Premier League non, en plus on voit bien mieux en tribune de presse, et ça reste gratuit. Mais la télé ne remplace pas le terrain, surtout quand on peut faire les deux : Oman, c’est pas si loin.

On retient donc deux choses du futur sélectionneur. Un, il éconduit la presse régionale demandeuse à titre gracieux de ses avis d’expert avec la même élégance qu’il reçoit les insultes des journalistes camerounais.  Deux, l’homme d’affaires est altruiste : dès qu’il a pu, il a emmené Yves Colleu en voyage.

Laurent Blanc : Le gâteau de Varsovie

Au solstice d’automne, le requin Blanc migre vers des courants chauds cévenols. Il emmène parfois Henri Emile mais il ne ramènera plus de binationaux.


C’est vêtu d’un grand manteau noir puis d’une cravate rayée que le requin a quitté l’année 2011. Il n’est pas le Père Noël et pourtant, c’est encore lui qui régale. « Je vais être très court. Quand on vient voir un match, on veut voir des buts, alors quand il n’y en a pas on s’ennuie un peu. » C’était donc ça la rentrée de Giroud, s’amuser un peu. Etre l’adjoint de Gasset, même si les chaussures cirées sont pour lui et le survet’ dégueu pour l’autre, n’est pas un métier à privilèges. On voit ses joueurs à peine plus de jours que Planus en vit sans béquilles, et en plus ils s’appellent Rami, Réveillère ou M’vila. « La jeunesse a ses limites au haut niveau. Les jeunes ne peuvent pas jouer comme des joueurs expérimentés. » Kaboul et Cabaye ont 25 ans, Réveillère 32, voilà qui explique les pipis culotte albanais et bosniens. On comprend mieux certains soirs, comme mardi, la tentation d’aligner le tandem Remy-Martin, mais le mercredi matin on comprend aussi Olivier Missoup.

Ainsi donc, Gasset a du travail, et fissa parce que le requin n’est pas patient. « Quand on dit qu’on n’a pas assez de temps, c’est vrai. » Le on, c’est Jean-Louis, et il a pas intérêt à oublier que donner une consigne à Benzema c’est un bon job. « Sur paperboard, tout est facile. » Pas de condescendance, le requin a déjà expliqué vingt fois qu’il ne se caillerait pas sur un banc jusqu’à 60 ans : entraîner le fait chier, comme la formation et toutes ces conneries. Dans ce boulot, il reste la gloire, le pognon et la possibilité deux ou trois fois par an de conseiller à Thuram de la fermer. Pas si mal.

A qui pampers gagne

A part ça, 2011 a permis d’avancer la reconstruction. Rien à voir avec un rendez-vous d’orthodontie de Ribéry, d’ailleurs ne dit-on pas : Ribéry qui parle français c’est repoussé au Calenge grec. Alors en attendant que Rémy ressemble à Henry ailleurs que dans Mein Kampf ou dans la bouche de Jeanpierre, que Gameiro sorte de sous le sommier avec son doudou, ou que Gourcuff sorte de sous le sommier de Lloris, le requin fait le métier et prépare l’Euro du mieux possible. Comme tonton Aimé avait su le faire avec Pedros et Lamouchi. Il avait quand même fini par gagner en Allemagne avec Angloma et Guérin et sans De Lattre de Tassigny. C’est vrai que Bismarck n’était pas là non plus. La méthode est simple : trouver une défense, ne plus perdre, vendre des grosses conneries – « Il y a des joueurs qui sont blessés et que l’on surveillera pour être soit dans l’équipe soit dans le groupe pour l’Euro. Nasri, Diaby, Gourcuff oui, et il faut ajouter Mexès » – et bien sûr expliquer ce qu’est un tirage au sort : « Il va être déterminant pour la suite, vous savez sur qui vous allez tomber, les possibilités au niveau de notre groupe. » Il aurait aussi pu se foutre de la gueule du monde en répondant à tous ceux qui trouvent que l’équipe de France ne progresse pas, donc Duluc, et qu’il est en train de se planter. Il l’a fait, c’était toute la conférence de presse. Le buddha Blanc voulait la ligue des champions avec Sané titulaire, le requin Blanc doit bien être au courant que s’il ne va pas en demi, il passera pour un con même avec Rami titulaire.

Aussi, 2012 est placé sous le signe de l’ambition. « Les joueurs, on ira les voir en Ligue des Champions. » On peut jouer l’Euro à 5 ?

L’Edito : Une équipe à la Noah

Le défi le plus difficile pour l’équipe de France sera de trouver le moyen de ne pas remporter l’Euro. Insurmontable ? Pas pour Nando de Colo, mais pas certain que Traoré le laisse faire.

Ça devait finir par arriver. A force de jouer la nuit et de faire gagner des Serbes, le tennis est devenu moins populaire que le basket. Un raisonnement qui ne s’applique qu’à la France et uniquement pendant que Tony Parker séquestre Albicy à l’hôtel. Bilalian se renseigne déjà sur les tarifs de la finale : amour du sport et compétence.

Nous avons presque le même, la preuve : c’était le 20 juillet dernier, à plus d’un mois des championnats du monde, le spécialiste athlétisme du Vestiaire se livrait à l’une de ses plus belles demonstrations d’expertise depuis tous les déplacements de l’OM en CEI. Dans la catégorie « L’autre galaxie » il citait quatre noms. Trois d’entre eux feront podium, le quatrième était Tamgho, qui aurait évidemment pris le bronze, lui aussi, s’il avait bien voulu se donner la peine d’avoir un corps de sportif de haut niveau capable de gagner.

Le cheap Vicaut

En revanche, personne n’est parfait, notre spécialiste avait eu l’idée saugrenue de qualifier d’ « Européens » Mang, Kowal, Baala, Carvalho, Barras, Diniz et Soumaré. Allez savoir pourquoi, ils se sont tous plantés. Le niveau mondial est décidément impénétrable.

Un palier difficile à atteindre aussi quand vous avez fait la moitié de votre carrière à Arsenal et que vous ferez le reste à Manchester City. Heureusement, son concurrent Gourcuff porte encore mieux le costume de fantôme. Mais Nasri n’a pas le monopole de la nullité Outre-manche, puisqu’à Londres le légendaire Malouda, un bon match depuis janvier 2011 – information non vérifiée -, s’abîme dans la médiocrité de ses états d’âme. Bonne nouvelle, il ne devrait pas avoir à craindre de sa performance du soir, son requin de sélectionneur lui réserve une place assise, mais en business.

Pendant ce temps-là, une pendule du site http://fr.rugbyworldcup.com/ indique J-3. Et pour la V3 du Vestiaire, c’est combien Monsieur le webmaster ?

Le grand requin Blanc : Satyre Nasri

Carte blanche au requin Blanc cette semaine, qui nous a dicté une belle légende Nasri en conférence de presse, sans un mot à changer.

Il ne supportait déjà pas ses petits sourires en coin dans L’Equipe du dimanche. Alors, voir Samir Nasri dire que Manchester City c’est « the club of the future, a big project », avec non seulement l’impression de valoir ses 28 millions, mais surtout d’être parfaitement bilingue, c’était la provocation de trop. Le requin l’avait déjà mis en garde.

Marseille, Arsenal : le requin ne lui a rien épargné. Le sens du message est assez simple : lui a joué à Montpellier, mais il s’est rattrapé. « Un grand joueur se mesure à son nombre de titres. Pour l’instant… » La Coupe intertoto n’existe plus, ça fait donc zéro en comptant les coupes des villes de foire. Il y a bien quelques finales de Coupe, mais Zidane aussi les a toutes perdues. Le « mais ça va venir… » n’a pas tardé, et il a bien été prononcé sur le ton auquel Matuidi a droit quand il tente une passe vers l’avant.

Le pince William

Zidane oblige, le Minot a un bon gros boulard, alors le requin va parler de Zidane. « En 1998, il y avait un super joueur et de bons joueurs. Ce n’est plus le cas. » Evidemment, le requin s’étonne que toutes les questions tournent autour de Nasri, c’est pour ça qu’il s’est préparé un dossier de presse. « Nasri, c’est 26 sélections je crois ? C’est vous les statistiques. Ah, 23. Bon, et combien de buts ? Deux. » Contre la Géorgie et le Maroc, la précision n’était pas inutile.

Comme ça il sera déjà content d’être convoqué pour porter les bidons de Martin, qui non loin de là s’apprête à en prendre quatre contre Karkov. Nasri est bien sûr le plus fort, mais à quoi bon si Martin marque autant en un match ? « La patience, la patience… A un moment il faut agir. » Ce genre de conneries qui n’apporte rien, c’est juste pour être humiliant.

C’est alors l’heure du grand final. Est-ce un assistant de l’attaché de presse ou une âme innocente qui ose soutenir que l’équipe de France a été dépendante de Nasri comme de Ribéry ? Peu importe, c’est le marchepied vers la gloire. « L’équipe de France dépendante de Samir ? Que lui l’ait cru, peut-être, mais c’est qu’il y a une erreur quelque part. » Au choix, cette interview commandée à L’Equipe Mag, ce brassard au Luxembourg, ce camouflet à Gallas, ce titre de champion d’Europe des moins de 17 ans avec Menez, Benzema et Ben Arfa.

Pendant ce temps-là, Hoarau « pourrait nous rendre quelques services« . Qui veut un café ?

L’Edito : Leconte et le président

C’est Aravane Rezai qui le dit : elle a réussi à perdre et gagner en même temps. Marion Bartoli est intéressée par le sujet.

Il n’était pas si tard quand Henri Leconte pénétra sur le court n°1 en ce premier dimanche des Internationaux de France. Il n’était pas si tard non plus quand Augustin Gensse en sortit. C’est aussi ça de commencer un Grand Chelem avec un jour d’avance : on ne sert que Tsonga. Ca permet au moins de croire un peu qu’il ira loin. Contrairement à Gus, ou Gugusse, ou Augugu, il n’a pas pris un set à Wawrinka pour oublier finalement qu’un amorti doit passer de l’autre côté du filet. Tout ça donne envie de dire au public qu’il n’a pas compris son jeu, 23 ans après le comte. Un hommage comme un autre, la comtesse avait une autre idée, même au premier rang.

Jeu Blanc

A Lyon non plus, le public ne comprend pas le jeu et Claude Puel a porté plainte. Non pas contre Gourcuff, il n’en a pas le droit, mais contre le public justement. Drôles de mœurs, le football réserve parfois des surprises de taille. Mandanda meilleur gardien, Debbouze meilleur stand-up, Casoni meilleur reconversion, il va falloir faire le tri, mais l’important était en Une de L’Equipe dimanche : « Indiscutable ». N’en discutons plus et attendons la prochaine C1, c’est mieux comme ça. En tout cas, France 98 ne pouvait pas refuser l’invitation de Canal à régler ses comptes. Duchaussoy, lui, avait oublié son dentier, pendant que Blanc parle, ça se voit toujours.

La vérité d’un jour n’est pas celle du lendemain. Aujourd’hui, Jean-Paul Loth est venu avec un chapeau.

« Il faut plus de Laurent blancs »

 

Traqué par tous les médias communistes du pays, le sélectionneur de l’équipe de France a accepté de répondre à notre grand rapporteur, le visage caché sous un long masque pointu.

Laurent Blanc, que répondez-vous aux graves accusations de Mediapart, qui dénoncent la mise en place de quotas ethniques dans le football français ?

Je n’ai jamais entendu parler de « quotas ethniques ». Tout cela est acadabrantesque ! Avec François Blaquart, le DTN, on parle plutôt de « solution finale ». Ca montre quand même bien que ces gens-là inventent n’importe quoi.

Le site Mediapart, que dirige Edwy Plenel, un ancien du Monde, est pourtant reconnu pour la fiabilité de ses informations…

Parce que vous croyez qu’on peut faire confiance à un mec qui ressemble à Denis Troch ? Si ça ne tenait qu’à moi, j’imposerais des quotas de moustachus dans les écoles de journalisme.

Craignez-vous que cette affaire vous fasse passer pour un raciste aux yeux du grand public ?

C’est n’importe quoi ! Ma femme de ménage est Portugaise et j’ai récemment refait faire ma cuisine par des ouvriers turques.

Payés au noir ?

Mais je n’ai rien non plus contre les blacks ! C’est fatigant à la longue. Est-ce que vous m’avez déjà vu refuser une interview d’après-match à David Astorga ? Et pourquoi donc aurais-je préféré Hugo Lloris à Mandanda si je n’aimais pas les nègres ? Imaginez un peu à quoi ressemblerait l’équipe de France si j’étais obligé de jouer avec Squillaci, Koscielny et Clichy derrière…

Demandez à Arsène Wenger…

Ah non, je parle pas aux Allemands. 

Où est donc née toute cette polémique ?

Pour rien vous cacher, on a seulement parlé de critères physiques à l’entrée des centres de formation. Ce n’est pas interdit je crois. Tout le monde sait bien que les blacks en ont des super grosses. Ca décourage les autres gamins dans la douche et on passe à côté de mecs comme Messi ou Iniesta, qui en ont des toutes petites.

Propos (presque) recueillis par Roger Secrétain

L’Edito : Hauts Lakers

En pleine investigation sur les pentes de Kitzbühel, nos spécialistes édito, cyclisme et athlétisme ont terminé leur course dans une Grange, ou presque. Dans le même temps, les spécialistes foot et rugby déménageaient. Heureusement, le déclin de l’OL est interminable.

Les play-offs de NBA s’annoncent et toujours pas de nouvelles de notre stagiaire parti avec la caisse vide. Mais que se passe-t-il donc pour Turiaf aux Knicks ? Nul ne le saura et c’est bien dommage. Que les puristes se rassurent, on ne sait pas davantage pourquoi Nancy s’est fait corriger à Châlon, ni comment Strasbourg est devenu duc à la place des Ducs.

Pour en revenir à du concret, France-Croatie a livré quelques vérités inavouables. Rami n’a pas été mauvais en attaque, Benzema pas mauvais en défense. Ca donne 0-0 et Ribéry intouchable. Il y a des soirs comme ça où on mettrait bien une tape amicale sur le gorge de Bilic juste avant de répondre à la question de Calenge, la question qui arrange.

Jeu, corset et match

Ce qui n’arrange personne, et surtout pas lui, c’est que Tsonga a décidé de redevenir le joueur qu’il n’a jamais vraiment cessé d’être : un attaquant pur et dur. Dolgopolov a aimé le nouveau Jo, Jo aussi. « Je n’ai pas l’impression de faire un mauvais match mais je rate un nombre incalculable de balles faciles. » Les interclubs sont pour décembre, d’ici là il va falloir serrer les dents, les ménisques, les ischios, les vertèbres, les lombaires et les adducteurs.

Pendant ce temps-là, Contador a autant d’amis que d’ennemis. Thierry Bisounours se méfiera à l’avenir.

Le grand requin Blanc, France-Brésil : Brazil de fous

Si le requin Blanc s’est fait piquer son France-Brésil au Stade de France par Leboeuf, pourquoi Koscielny n’aurait pas le sien ?

Qui sait ce qu’il serait advenu si André n’avait pas signé à Bordeaux. Football365.fr nous aurait-il précisé que le joueur appartenait à un club russe et qu’il jouerait France-Brésil ? Le poisson cartilagineux s’en fout : un Russe qui joue France-Brésil, ça classe un France-Brésil, puisque ses Bleus ont battu l’Angleterre de Carroll et Beckford. Il voudrait gagner du temps et construire une équipe, mais Rami et Mexès sont toujours dispos, contrairement aux équipes types adverses.

« Cette période est longue, trop à mon sens entre deux matches de l’équipe de France. » Attendre l’Euro 2012 pour jouer son premier match alors qu’il a signé son contrat en juillet 2010, c’est vrai que c’est long. Alors il peut bien raconter les mêmes conneries une fois de plus. « Le Brésil, on n’a pas tant d’occasions de les jouer en dehors des phases finales. » Il faudra donc attendre la prochaine. « D’ailleurs, la France a plutôt gagné les dernières fois. Ca va vous faire sourire, mais c’est la meilleure façon de préparer le Luxembourg. » Au pays des tanches, le requin est roi.

Evra nuit

Et le prince, c’est toujours le même, en plus il a du bol Nasri s’est blessé. « Effectivement, certains ont des passages à vide depuis longtemps. » Même si la précision est inutile, Gourcuff était bien cité dans la question, avec Diarra. « Oui, il y a Loïc Rémy aussi. » La politique de la main tendue, c’est pour redonner confiance. « J’ai voulu adresser un signe fort à des joueurs qui sur leur forme actuelle sont discutables. Je sais qu’ils sont capables de choses qu’ils ne font plus depuis longtemps. » Voilà qui ne ressemble pas tout à fait à une avant-dernière chance.

Voilà qui ne conduit pas non plus tout droit à Koscielny, et pourtant. « Il fait des progrès constants, il est bon dans la relance et il est intelligent. Il mérite de prendre la température comme on dit. » Ce ne sera pas celle d’Evra, qui pourtant n’en est plus à une humiliation près : « C’est un choix sportif, la prestation d’Abidal en Angleterre a été très bonne. » Mais que le bizuth lorientais se rassure, il reste toujours des tâches ingrates pour les nouveaux. La preuve, Payet reste six mois de plus à Saint-Etienne, mais pas en équipe de France. « Je ne cautionne pas son attitude et du coup il n’a pas changé de club. Il ne s’est pas facilité la tâche. » Matuidi et Cabaye se poseront-ils la question sous leur couverture chauffante ?

Pendant ce temps-là, Chantal Jouanno « a essayé de m’appeler, mais on n’arrive pas à s’avoir ».

France-Brésil : Qui virera Evra

Par Bob Ménard, le mercenaire.

Les karatékas appellent ça le « koko-zuki ». Le coup à la gorge. Et Patrice Evra qui n’a rien vu venir. Chantal Jouanno n’est pas seulement ministre des sports, elle a collectionné les titres UNSS de kata par équipe. L’Equipe justement n’a pas oublié ce qu’elle lui devait : « Indépendamment de leurs qualités » sportives, Chantal estime qu’un retour des bannis sud-africains de l’équipe de Franck de foot « serait inadmissible ». C’est vrai, après tout, et pourquoi ne les lapiderions-nous pas publiquement attachés aux poteaux du Parc des Princes ?

Pour Jouanno, « ce serait une énorme erreur d’oublier ce qui s’est passé « . Et tant pis si nos mutins de Knysna ont purgé leur suspension. « Je  suis certaine qu’il existe d’autres talents qui n’ont pas sali la France et qui attendent qu’on leur donne leur chance. » Dommage que Clichy ait loupé le voyage.

Platini bute, ni soumise

Hasard du calendrier international, l’UEFA a menacé la semaine dernière de retirer l’organisation de l’Euro 2012 à l’Ukraine si l’Etat ukrainien ne cessait pas rapidement son ingérence au sein de la Fédération nationale de football. Michel Platini enverra-t-il le même courrier à la nouvelle conseillère de Laurent Blanc ? Si la France perdait finalement le droit d’accueillir l’Euro 2016, Chantal Jouanno aurait peut-être le temps de se demander pourquoi Biarritz et Perpignan doivent organiser leur quart de finale de H-Cup en Espagne et pourquoi tout le monde se barre de la candidature d’Annecy aux JO 2018. C’est sûr, il vaut mieux tirer sur l’ambulance des Bleus. Comment dit-on démago en Japonais ?

L’Edito : Un Real trop Kaka

La Ligue 1 a repris, pourquoi pas Le Vestiaire ?

Inutile de s’appeler Marco Simone pour deviner que n’importe qui peut travailler à Canal ou que Marseille conservera son titre. Ce ne sera pas tant grâce aux talents comiques conjugués de Gignac et Brandao qu’à la faveur des arbitres qui ont revêtu leur tenue de printemps. Le fameux apparat qui permet de valider des buts hors-jeu et surtout d’appliquer la règle des mains dans la surface. Marseille sera donc champion malgré le Barça du Nord, qui n’a toujours pas remporté un match important depuis cinq ans. C’était le 4 mars 2006, Le Mans s’était incliné de justesse, 4-0. Bodmer avait marqué.

Mais cette année est exceptionnelle, il n’y a pas de match important. Quand Marseille affronte Bordeaux, c’est la relégation qui se joue et la ligue 1 compte une petite vingtaine de Bordeaux, mais il n’y en aura plus jamais  comme celui de dimanche soir. Celui qui laisse Triaud rêver d’attaquer Blanc ou Domenech au Pénal. La poule ou l’oeuf ? Est-ce Ciani qui est mort un soir au Stade de France et qui a tué un par un ses partenaires ou est-ce le gourou Blanc qui a commandité un suicide collectif  un soir de Noël 2009 ? Nul ne le saura jamais. Il ne restera que des espoirs assassinés. Tremoulinas, Gourcuff, Ciani, Chalmé, Plasil, Fernando, Diarra et Chamakh n’avaient peut-être que trop humilié le Bayern, la Juve et dix-sept clubs Français entre septembre et decembre.

Le reste n’a que peu d’intérêt, même pour un saladier d’argent récupéré hors délai par Gilles Simon, hors territoire Serbe. On aurait aussi pu parler de la Coupe d’Europe de rugby, de handball et de ski, mais on a un travail à côté.

Pendant ce temps-là, le remplaçant de Kaka a fait une passe décisive. Le Barça a eu moins de mal face à son Almeria.

Questions interdites : Nasri a-t-il un Gourcuff dans chaque doigt de pied ?

Alors même que le Partizan Belgrade est encore tout étourdi d’être tombé sur Nasri, Le Vestiaire ose le comparatif à faire pâlir un requin Blanc.

On leur demande d’être décisifs. Des passes, pourquoi pas, des buts, c’est un minimum. Depuis le début de saison, Nasri brille à quasiment tous les matches : soit il marque, soit il fait marquer. En plus, il  a un truc bien à lui : il joue bien. Gourcuff a un léger passage à vide depuis un an et demi, mais ça va sûrement revenir un jour ou l’autre. A moins que.

Jusqu’ici, Gourcuff et Nasri ont tous les deux joué dans des grands clubs, européens et français, même si jouer est un bien grand mot pour le Milanais. Nasri n’a rien gagné, ni rien fait gagner depuis qu’il a signé son premier contrat pro, ça devrait continuer cette année grâce à Wenger, mais aussi à la charnière Koscielny-Squillaci. Gourcuff a déjà remporté le championnat et en plus c’est un peu grâce à lui. Il est donc en avance. Côté grand match, ni l’un ni l’autre n’ont jamais existé, que ça soit contre le Barça pour Nasri, ou contre n’importe qui pour Gourcuff. L’ouverture du score à Munich ne compte pas, le futur finaliste de la C1 était encore à la lutte avec la Juve de Jean-Claude Blanc. Mais Nasri n’est pas tant en avance puisque Manchester est si fort.

Yoann est pire que lui

En équipe de France, Gourcuff a déjà fait un bon match, c’était en 2008. Même combat pour Nasri, c’était en Angleterre. Impact sur le jeu, facilité de passes, précision, jeu court, celui qui ressemblait le plus à Zidane n’était pas Breton et ne ratait pas une passe sur deux à Wembley. L’Equipe a préféré Gourcuff. Benzema et Malouda ont préféré Nasri, trois fois sur quatre. Mais doit-on forcément être compétent quand on est journaliste ?

Sinon, leur jeu est très similaire. Dribbles, passes, tirs et buts, Nasri joue comme Gourcuff quand on croyait qu’il deviendrait Zidane. Gourcuff joue comme Nasri quand il était blessé. Et Lyon joue pas plus mal depuis que Gourcuff est blessé.

A part ça, en attendant que Nasri devienne décisif dans les grands matchs au poste de numéro 10. On pourrait faire jouer Gourcuff milieu défensif, c’est encore là qu’il est le meilleur, il n’aurait qu’à faire circuler le ballon et en plus il sait courir. Mais pour l’instant tout le monde continue de faire croire à Gourcuff qu’il est Gourcuff, sinon TF1 n’écrirait pas : « Malgré un mauvais départ, Lyon est revenu à trois points de la première place. Pourquoi  Yoann Gourcuff est-il un des artisans de ce renouveau ? Auteur d’un très bon match face à l’Angleterre, a-t-il retrouvé son meilleur niveau ? Réussira-t-il à qualifier l’OL pour les huitièles de finale de la Ligue des champions ? Interview. »  Mais faut-il être compétent quand… Non, rien.

Pendant ce temps-là, Nasri continue les sourires en coin de fausse modestie à chaque interview hebdomadaire de Canal. Gourcuff, lui, a freiné sur les analyses de match à la con, ça énerve Maldini.

Question interdite : Mourinho a-t-il perdu la manita ?

Après la branlée du Camp Nou, ceux qui léchaient la moustache du Portugais il y a six mois se rendent compte qu’il n’en a pas. La vérité est ailleurs et surtout sur Le Vestiaire.

Que Mourinho se rassure, même les meilleurs peuvent se tromper. Notre spécialiste a toujours cru qu’un entraîneur pouvait transformer onze Mathieu Chalmé en Marouane Chamakh. Blanc y était parvenu pendant six mois, mais Ciani venait vraiment de Lorient. Onze Xabi Alonso ne peuvent donc se transformer en Casillas. Mourinho subit de plein fouet ce qui lui a réussi l’année dernière : le plus gros nivellement par le bas de ces trente dernières années. Le Vestiaire l’expliquait dès octobre 2009. De la Ligue des champions à la Coupe du monde, tout s’est déroulé de la même façon. Voici pourquoi Lyon est qualifié pour les huitièmes de finale la C1 avec deux défaites et un match nul.

Parce que Maradona, Ronaldo et Zidane ne jouent plus

Les meilleurs joueurs du monde s’appellent Cristiano et Messi. Ils dominent le football de club à un niveau rarement vu et pourtant au niveau international ils n’ont jamais existé. D’une part car leurs équipes sont faibles, mais l’argument est insuffisant. Car CR, aussi impotent soit le Real, a toujours surnagé, cette année comme l’année dernière. Car Messi, dès qu’il joue contre le Rubin Kazan avec les meilleurs cancres de la Masia, n’est pas plus nul qu’eux. Ils n’existent pas car ils n’ont pas le niveau pour exister dès que les défenses se resserrent un peu, dès que la rigueur s’installe. L’ahurissant niveau CFA pratiqué dans toute l’Europe, particulièrement en Liga, championnat le plus faible de toute l’histoire, disparaît mécaniquement en équipe nationale. Or, qu’a rencontré Cristiano à Barcelone ? Xavi et Iniesta. Qui a gagné en Afrique du Sud ? Mais qui a perdu contre Mourinho en Ligue des champions ? Contre Eto’o pour être plus précis.

Parce que l’Allemagne n’était pas en finale de la Coupe du monde

La logique est implacable. D’une part le Barça avait Ibra et si David Villa n’est pas Eto’o, il est au moins six fois Ibrahimovic. En somme, il sait faire une passe. Mais surtout Mourinho a pu faire avec l’Inter ce qu’il ne peut pas faire avec le Real actuel, dont Le Vestiaire vous vante les qualités depuis si longtemps. Sa défense, même renforcée par Carvalho, reste extrêmement faible mais suffisante dans le foot actuel, à moins que l’on vise la Ligue des champions. C’est la première erreur de Mourinho : ne pas avoir gardé son pognon pour renouveler au moins deux postes de plus derrière. Sa deuxième erreur est identique. Être allé chercher Ozil et Khedira. Deux joueurs suffisants dans le foot actuel, sauf si l’on vise la Ligue des champions. Où étaient-ils contre Xavi et Iniesta cet été ? Où étaient-ils contre Xavi et Iniesta dans le clasico ? Aucun rapport sans doute.

Parce que l’Argentine n’était pas en finale de la Coupe du monde

Sa troisième erreur n’a pas eu d’impact à Barcelone. Quand on en prend cinq, pas besoin d’aller voir devant ce qu’il se passe. Jouer avec Di Maria et Higuain, c’est suffisant dans le foot actuel, sauf si l’on veut remporter la Ligue des champions. Benzema n’a marqué que quatorze buts en Ligue des champions et il a déjà 23 ans. Mourinho a cru que dans le football actuel, son équipe était la meilleure. Il avait presque raison, mais la finale de la Coupe du monde c’était Espagne-Pays-Bas.

Mourinho a fait son mea culpa contre Valence. Un milieu à trois pour compenser Ozil et Khedira. Il n’est jamais trop tard pour bien faire, mais Valence c’est Valence. Que s’est-il passé ensuite ?

Real, Benzema : Murcie et à bientôt

Les menaces de mort n’ayant pas suffi, Mourinho n’avait plus le choix : promettre la titularisation à tous les matches. Di Maria, Ozil et Higuain sont ravis du compliment.

Comme d’habitude, Benzema a été bon un quart d’heure, mais d’habitude il ne joue pas 90 minutes. Du coup, le stagiaire de Lequipe.fr il aime pas trop ça. Pour lui, Benzema n’a pas été digne de la confiance de son entraîneur. C’est pourtant simple, Benzema doit être bon à chaque minute ou alors la presse espagnole lui propose une alternative intéressante : marquer à chaque match ou la « muerto ». C’est sans doute pour ça qu’hier Marca se demandait si Higuain allait faire les frais du penalty dès la prochaine journée de Liga. Etre le fils de Zidane et Ronaldo ça se paye un jour ou l’autre.

Jusqu’ici, l’autre Ronaldo, Cristiano, avait interdit à tout le monde de parler au Français. Ça tombait bien, personne ne connaît la langue, Marcelo saurait à peine lire, c’est toujours une qualité de plus qu’Higuain. Mais Benzema a trouvé la clé, celle de la chambre de CR. Quand il est arrivé déguisé en Artur Jorge avec ses fringues VIP, et la moustache de Denis Troch, le gang des Portugais en a déduit que même si tout n’était pas parfait, le Lyonnais faisait des efforts d’intégration. A un ou deux foder et carai près, il a même eu le droit de lui piquer les pénos. Et curieusement Karim a eu envie de se bouger le cul sur le terrain.

Le Blanc seing

Le foutage de gueule ne s’est bien-sûr pas arrêté là, puisque le requin Blanc s’est amusé à déclarer que Benzema perdrait sa place si Rémy, Gignac et Hoarau n’étaient pas si mauvais. Il est certain que tout Cévenol qu’il est, il se priverait du mec qui lui a fait gagner deux des quatre derniers matches. On peut aimer s’essuyer les poignets sur des ressortissants croates et rester sain d’esprit.

Pendant ce temps-là, Lassana Diarra aimerait attirer l’attention des Portugais.

Euro 2012, France-Roumanie :
Le boudin Blanc

Les grands sélectionneurs se révèlent dans les grands matches. Certains remportent l’Euro 2000 grâce à leur coaching. D’autres utilisent les mêmes méthodes pour battre la Roumanie en éliminatoires.

« Les Roumains ont joué repliés derrière en première mi-temps. Ils auraient pu marquer les premiers en seconde, les Bleus l’ont emporté et méritent la victoire. » Le requin Blanc a donc bien regardé le match, il n’est pas loin d’être le seul, car pour le reste de la population médiatique, ça fait plaisir.  Il sait que rien n’a changé, excepté lui. C’est déjà pas mal, ça lui permet d’essayer n’importe qui, pour arriver à un résultat étonnant : Rennes, Lyon, Lille, Rome, Saint-Etienne, Marseille voire Madrid, Arsenal, Chelsea et Bordeaux ensemble sur le même terrain, soit pas la moindre Ligue des champions remportée depuis huit ans.

A l’arrivée, le miracle se produit et la Roumanie ne parvient même plus à tenir un match nul. Alors, comme il ne s’est rien passé d’intéressant, Lolo essaie quand même de faire plaisir aux journalistes en abordant des sujets dont on se branle. Amical, il parlera du capitanat, mais « à la fin des éliminatoires« . Au passage, il félicite celui du jour : « Alou, on sait aussi ce qu’il ne sait pas faire. »

Altruiste, il fait croire à Frédéric Calenge que Gourcuff est redevenu bon après un été difficile. Sans préciser s’il parlait de l’été 2006, 2007, 2008, 2009 ou 2010. Généreux, il passe des dédicaces à Bafe Gomis et à tout l’Equateur : « Dimitri Payet est un joueur adroit avec ses deux pieds. » Avant une fois de plus  d’essuyer les siens sur Benzema, comme il n’aurait même pas osé le faire sur le lobe orbital de Bilic : « C’est grâce à ses qualités qu’il va s’imposer à Madrid ». Mourinho n’y était pas allé par d’autres chemins : « Nous sommes connectés et tous les trois avec Karim, on peut créer le déclic dont Karim a besoin dans sa carrière. » Humiliant. Seulement pour Higuain ?

Yoann chez les Bleus : Cirer le Blanc

Tous les Zidane sont nés face à la Roumanie. Tous n’y sont pas morts.

Ne voir dans le retour de Gourcuff qu’une humiliation de plus de Toulalan serait partiel. Pourtant, le requin Blanc n’a pas démenti, bien au contraitre, et sa politique de la main tendue n’a que deux variantes connues à ce jour : soit le majeur reste seul tendu, soit c’est une fourchette dans des cordes vocales croates. Le gentil Yoann a beau avoir l’habitude des sévices chez les Bleus, en l’absence de Ribéry il pensait son intimité à l’abri. C’était sans compter sur son ancien tortionnaire girondin.

Bombe Hatem hic

L’important n’est-il pas d’acquérir les bons réflexes de vie en société ? Se mettre en avant avec le transfert le plus cher de l’histoire pour oublier le Mondial était une option. Lyon, le classement des buteurs, le classement des passeurs décisifs n’ont pas bien compris ce que ça avait changé à l’histoire, Tigana si. Depuis, le gentil Yoann a arrêté de tirer sur les toits des tribunes trente fois par mi-temps, peut-être sur les bons conseils de son spécialiste de papa.

Faire deux phrases de trois mots en une heure, ça peut aider à comprendre, mais pas toujours. Alors, Gourcuff fait profil bas, il refuse le brassard et se met avec Blanc et Gasset pour jouer au tennis-ballon. Bon camarade peut-être, rien de tel en tout cas pour effacer cette réputation infondée de lèche-cul. Cependant, pour Blanc, sélectionner Gourcuff c’est prendre deux risques. Primo, qu’il marque et se remette à devenir intouchable contre Nice et Arles-Avignon, voire la Biélorussie et la Roumanie. Ça peut toujours servir, Nasri ne voyait pas bien l’intérêt du procédé jusqu’à ce que le requin ne parle du « petit Dimitri ». Plus qu’à apprendre son nom de famille. Secundo, à l’inverse, il se peut que Gourcuff reste le joueur qu’il a été durant les six dernières années. Cette aptitude, à passer de Rennes au Milan AC aussi vite que du Milan AC à Bordeaux.

Stress et paillettes

En conférence de presse, en tous cas, les journalistes sont ravis d’avoir retrouvé ce bon client qui répondait des choses si précises et originales à Astorga : « C’est la victoire surtout qui fait du bien, c’était ça le plus important (…) On va essayer de gagner ces deux matches, j’espère que ça va bien se passer (…) C’est sûr qu’à Lyon on aurait tous préféré que cela se passe bien… Je suis là, à la disposition du sélectionneur (…) On essaie juste de bien préparer le match, après c’est le sélectionneur qui décide de la philosophie de jeu, de ceux qui jouent. Mais le plus important, c’est que l’équipe gagne dans un premier temps et qu’elle joue bien (…) Pour moi le plus important, c’est de prendre du plaisir sur le terrain avec les autres, en jouant bien (…) Une nouvelle atmosphère, c’est difficile à dire(…) » Si on s’y prend bien, on peut tout à fait convaincre Marcel Rufo de devenir profileur.

Encore un petit effort, Zidane est tout proche, à seulement 86 sélections, 30 buts et quelques finales de Ligue des champions et de Coupe du monde.

France-Roumanie: Payet la facture

La révolution bleue se poursuit. Laurent Blanc va-t-il finir par embaucher un styliste pour habiller Valbuena ?

Depuis que Loïc Rémy s’est rasé la tête, le monde du football le regarde d’un autre oeil. Le petit attaquant trop mauvais pour espérer se taper un jour la femme de Fred est devenu un beau jeune homme doué pour son sport, en tout cas suffisamment pour faire partie de la même liste d’arrivées que Gignac et Azpilicueta à l’OM. Il l’affirme haut et fort, il n’a jamais senti le besoin de recourir à un préparateur mental. Les sommets de stress Lens-Nice, France A’-Mali et Nice-Auxerre ne l’ont donc pas trop décontenancé. Et ce n’est sûrement pas en voyant sa performance à Stamford Bridge, pour son premier match de haut niveau, que Laurent Blanc a décidé de passer à l’action. Pour info, Loïc Remy était bien sur le terrain.

Pour autant, il ne faut pas croire que le profileur n’est là que pour lui, puisque Gourcuff fait aussi partie du groupe, certes plus pour longtemps, comme l’a gentiment précisé son selectionneur : « Il n’y a rien d’évident. Yoann a la chance que je le connaisse beaucoup plus que d’autres joueurs. Il a la chance que je sache ce dont il est capable. »

M’Vila avec vue sur la merde

D’autres n’ont en effet pas cette chance : « Aujourd’hui, Dimitri méritait de prendre la température de l’équipe de France. Mais rien n’est définitif ». Mais que Payet se rassure, il pourra toujours se faire des soirées Euro 2012 avec M’Vila, « à 20 ans, après trois matches, si on croît qu’on est arrivé, c’est la meilleure façon de se planter ». Après tout, Rennes n’est pas si loin de Saint-Etienne en tout cas au classement. Mais en réalité, si Blanc fait appel à un psy c’est surtout car il n’a pas la clé du boulard de Benzema. Si on peut lui donner un conseil, le comparer à Michael Jordan n’est sans doute pas le meilleur moyen pour qu’il arrête de se foutre de la gueule de l’accent de Mourinho.

Mais c’est qui ce profileur qui se fait surnommer José ?

Tel Aviv-Lyon : Le Puel over rouge (1/2)

Si notre spécialiste foot était encore là, il se serait rendu compte que deux ans et demi après la décote du Rhône, tout ce qu’il avait annoncé est devenu réalité. Lyon n’est plus qu’une équipe de bas de tableau européen. Tout ça grâce à un seul homme; qui avait promis la Ligue des champions il y a dix ans.

Cet article aurait pu s’intituler le Aulashow, tant sa présidence lyonnaise a été à la hauteur de la carrière de son premier entraîneur en Division 1. Mais en réalité, Aulas est bien plus mauvais président que Domenech n’était un sélectionneur.

Il a eu Stephan, Tigana, Domenech. Il est même passé de Le Guen à Houllier sans subir de changement. Il aura donc fallu attendre Puel. Attendre Puel pour arrêter les titres, finir de remplacer les stars par des nuls et glisser vers le fond. Devant une telle réussite, Aulas ne pouvait que se laisser griser. Faire mariner son entraîneur, se foutre de sa gueule jusqu’à lui assurer publiquement sa confiance, commander une interview de Lacombe au JDD, il l’avait déjà fait. Mais aller au-devant du public comme un sauveur après une défaite dans le derby, il en rêvait.

A Lyon, Aulas ne risque rien. Pourquoi se priver de demander à deux cents éthylotests torses nus, bardés de diplômes et bourrés d’humour, si quelqu’un veut prendre sa place ? Au cas où ils penseraient encore aux années Puel, leur envoyer dans la gueule que Saint-Etienne ne joue la Ligue des champions qu’à la Playstation est radical. Qu’est-ce qui fait le plus de ravages dans les stades : la mémoire tampon des uns ou le complexe de supériorité intellectuelle de l’autre ?

Le Puel Tel Aviv

Protéger l’institution est un plaisir qui se partage à plusieurs, bien après que l’entraîneur fut reparti du stade seul, après une conférence de presse seul où tous les journalistes lui demandent ce qu’il pense du métier de consultant à Canal.

Aussi marrante soit-elle, la phrase « Je n’ai jamais dit que Puel était l’homme de la situation » est surtout la première erreur monumentale de com d’Aulas, bouc grisâtre de Barth sur OL TV mis à part. A se sentir intouchable, Aulas a publiquement reconnu son échec. La 19e place a ses charmes, ne pas y céder demandait un effort et Aulas ne l’a pas fait. Sûrement parce qu’il a conscience de ne disposer d’aucune solution pour ses deux problèmes majeurs : qui de crédible pour remplacer Puel et que faire pour ne plus voir Gomis toutes les deux semaines à Gerland ?

La légende d’Oncle Benz :
Meurtre à la maison blanche

La presse espagnole sait prendre du recul sur les événements. Après avoir promis le Ballon d’or à  Benzema à l’issue de ses deux seuls buts de la saison, en février dernier, que pouvait-elle offrir à la doublure de Tevez ?

« Mourinho m’aime bien. » On peut donc s’improviser entraîneur du Real en même temps que rédacteur en chef d’As . Ça permet au moins à L’Equipe de combler sa page 4 avec un petit encart à peine publicitaire. Le but de Benzema,  deux jours plus tôt contre l’Espanyol, est tout aussi publicitaire. Une promotion pour le génie de Mourinho, qui veut faire du Français le nouveau Ballon d’or du Real. Il voulait donc lui donner la dernière aptitude manquante : la vraie suffisance, celle qui a rendu Thierry Henry intouchable jusqu’à lui faire oublier de prendre sa retraite. Mais comme toujours, Benzema n’aime pas attendre pour dépasser le maître, sinon à quoi bon envoyer les bouteilles d’eau dans la gueule d’Henry dès son premier Euro.

Le cordonnier est mal José

Les humiliations quotidiennes n’y ont rien fait. Mourinho le traite de feignant, il part en équipe de France sauver la patrie. Higuain rétorque qu’il a battu l’Espagne en amical. Si jamais Mourinho regarde M6, le caïd éclate de rire quand le requin Blanc lui reproche d’avoir manqué un but tout fait en fin de match. De retour à Madrid, c’est l’escalade : titulaire, puis banni contre l’Ajax et dans la foulée « Karim est intelligent, j’espère qu’il comprendra ce qu’il a à faire pour jouer plus ». Tôt ou tard et pourquoi pas tout de suite.

Higuain n’a pas une occasion à la Real Sociedad le samedi suivant, Benzema s’en créé une en deux minutes de jeu. Mourinho veut plus alors il sort Higuain après un but, le mardi, contre l’Espanyol. Depuis la tribune, Benzema a bien vu le match de l’Argentin et entendu les huées du public. Il embrasse donc le sortant, trop heureux d’entendre des applaudissements et tant pis s’ils applaudissent l’entrant. Mourinho a beau interdire à tous les Espagnols de lui faire une passe, Benzema a beau être détesté, Diarra ne parle toujours pas un mot d’espagnol. Un ballon dans la surface, ça suffit pour marquer quand il le faut, Higuain a bien tout vu depuis les tribunes. La suite, c’est le chef d’oeuvre en deux parties.

Mercredi : « Es importante que aproveche los minutos que me da el técnico, ya sean quince o veinte. He recibido un buen servicio de Lass para marcar. Es un buen motivo para estar contento. » Traduisez que même sans jouer je reste le meilleur et ça pourrait durer longtemps. Mes partenaires n’ont qu’à aller se faire foutre. Il n’oublie pas au passage son préparateur physique : « Mourinho es un gran entrenador y le agradezco su confianza. Yo intentaré aprovechar todos las situaciones que tenga para poder marcar goles. » Pour ceux qui, comme nous, ne parlent pas le castillan, ça doit vouloir dire : « J’emmerde Mourinho, c’est pas un entraîneur portugais qui va venir me faire chier. »

Jeudi : Benzema en remet une couche, cette fois en français, comme d’habitude, mais Frédéric Hermel parle au moins deux langues : « Mourinho es un entrenador muy grande, uno de los mejores del mundo sino el mejor. ¡Y sé que le caigo bien! »

Mourinho a traduit de lui-même depuis longtemps : « Ce ne sera pas un problème pour lui de redevenir un très bon joueur. » Mais parle-t-il de Benzema ou de Higuain ?

Bordeaux-Lyon : Le Puel à Maazou

En trois années à Bordeaux, Gourcuff s’est rarement rendu aussi utile qu’hier soir.

Liquido, Gourcuff, les coups de pied arrêtés, il flottait dans l’air girondin comme un parfum d’automne 2009, hier soir. L’héritage de Laurent Blanc a parfois du bon, encore fallait-il avoir été suffisament humilié. Nice a donc été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase de suffisance dans lequel les Bordelais s’étaient noyés à la veille de la finale de Coupe de la Ligue. D’accord, ça n’était que Marseille, mais cette fois ce n’était que Lyon. Huit  joueurs présents hier faisaient partie de l’équipe type du grand Bordeaux de janvier, celui sans Planus. Et comme d’habitude, Gourcuff a su apporter le confort psychologique adéquat. Les Bordelais savaient que ce n’était désormais plus à eux de supporter ses contrôle poitrine de la main ou ses passes en profondeur au drapeau de corner. Et ça aide vraiment. Ciani peut tranquillement refaire ses merdes habituelles, il est parfois couvert pas Fernando, toujours par Carasso. Tigana, lui,  n’a eu qu’à contempler ce que les joueurs de Blanc savent faire. Comme laisser Gomis tout seul car il ne sait rien faire avec un ballon. Ou laisser Lisandro tout seul car il est pas bien meilleur et à peine plus fragile, comme le sont tous les grands joueurs de vingt millions d’euros.

Lisandro le pèze

Mais aussi envoyer des ballons sur la tête à Diarra, un geste largement suffisant pour battre Lloris ou Lyon, c’est pareil. Pareil c’est presque appareil, comme le mobile utilisé par Lacombe pour contacter Elie Baup. Ou comme l’avion qui emmenera Puel aux Assedic. Effectivement, écraser Lyon n’est pas un véritable exploit en soi. Le faire avec Ben Khalfallah, Maazou, Sané et Jussie c’est autre chose. Jussie, cette plante aquatique envahissante d’Amérique du sud qui ne fleurit qu’en été et  en automne. Ça sert rarement à jouer au foot, mais parfois, quand elle ne sait plus quoi inventer pour faire n’importe quoi, elle fait n’importe quoi et en plus c’est joli. Du coup, Bordeaux est donc presque champion de France. Planus pourra toujours suppléer Plasil en attaque quand il s’agira de marquer. Mais pour l’instant ce n’est pas utile puisque Chalmé est fou de joie avec son survêtement de remplaçant dans les bras de Jussie. Ce qu’il n’avait peut-être pas vu c’est que Jussie avait un maillot de titulaire. C’est comme Maazou après un but refusé, son cerveau ne l’encombre pas trop.

« La qualité du groupe n’est pas remise en cause, l’entraîneur est un bon entraîneur. » Schalke 04-Borussia Dortmund : 1-3.

L’Edito : No Loeb in job

Pourquoi Le Vestiaire devrait-il avoir toujours raison ?

Ce week-end, notre service foot s’est amusé à parier sur la Ligue 1. Une simple grille suffira, les résultats sont assez prévisibles. Le pognon est en vue, nos chroniqueurs basket et rugby vont enfin être payés. Puis la journée s’est déroulée, Nancy a battu le grand Montpellier à domicile, Auxerre à presque réussir à tenir son score face aux ogres caennais, la machine verte a surpris l’omnipotent leader toulousain pourtant privé de Gignac, Bordeaux a continué son parcours de relégué sans faute, le PSG a gagné son entraînement, encourageant à quelques jours du match.

Le triomphe Modeste

Heureusement, nous avons pu compter sur Lyon pour nous refaire. Gourcuff a suffisamment pesé pour éviter la victoire, Diakhaté a été fidèle a sa réputation, Puel prendra le même avion que Tigana et Triaud, mais ils ne pourront pas tous entraîner Aston Villa. Puis le choc de la soirée devait voir Monaco humilier Marseille. Mais si Gignac est toujours ce gros molasson perso qui tire seize fois par mi-temps, Valbuena veut, lui, continuer à fréquenter Laurent Blanc. Ca rend modeste, paraît-il, pourvu que ça ne rende pas Modeste.

Du coup, Monaco n’a joué qu’entre la 10e et la 43e minute. Il restait quinze euros à miser sur l’étranger, mais la raison l’a emporté. En effet, comment Abidal, Ibrahimovic, David Villa et Higuain pouvaient-ils ne pas être décisifs ? Ils l’ont été, à leur façon. Pourquoi Le Vestiaire devrait-il avoir toujours raison ? D’ailleurs, Federer n’a-t-il pas encore atteint les demi-finales d’un grand Chelem avant de tomber sur un grand Djokovic. C’est quoi un grand Djokovic ? C’est un Federer fini.

Pendant ce temps-là, Riner se fait au moins autant chier que Nadal, et que Loeb, qui a trouvé une solution palliative.

Le grand requin Blanc : Bosnie and crade

Que voulait dire Laurent Blanc à ses joueurs en s’attifant d’un costume si mal ajusté ? Quoi que ce soit, ils ont eu pitié, mais le requin est-il pour autant à l’abri de renfiler un jour ses apparats de clochard ?

La réponse est non. Les enseignements de la rencontre d’hier soir sont en effet aussi étroits que la fissure sur une pomme d’Adam croate en demi-finale de Coupe du monde. Heureusement, il n’est pas dans la nature des observateurs d’un pays entier de s’emballer dès que la France bat la plus faible nation du monde. Certes, la France n’avait jusqu’ici jamais battu la Lituanie et l’Irlande ou explosé les Iles Féroés et l’Autriche. Certes, L’Equipe n’était pas du genre à voir un rayon de soleil après une victoire 2-1 face au Costa Rica. Certes, c’est la première fois que la France tombe dans un groupe de qualifications aussi faible.

La Bosnie avait pourtant été présentée comme un Brésil en puissance, ce terrible monstre à deux tête entrainé par le Maradona du pauvre, celui du PSG. Pourtant, il y avait bien du Maradona en Susic hier soir, dans cette capacité à prendre la France de haut, à finir par croire que même des Bosniens se promèneraient devant Adil Rami. Mais non, des Bosniens restent des Bosniens et Diaby a pu bouffer du Chinois comme à la belle époque. Même Méxès ne s’est trouvé que six fois en difficulté alors que Suker jouait exclusivement pour la Croatie et qu’en plus il avait pris sa retraite il y a une bonne centaine d’années.

Balèze Blaise

Il y avait pourtant une différence entre Raymond Domenech et Laurent Blanc, autre que celle de flinguer son axial à la première merde pour aligner un vieux et un nul. Il osait faire débuter Benzema. Ça aurait dû suffire, ça a suffit. Et pourtant, il a vraiment pas été bon, mais quand on s’appelle Benzema on ne demande qu’une chose. Guillaume Hoarau regrette de s’appeler Hoarau et d’être aussi lourdement blessé depuis le début de sa carrière.

Une première victoire pour le requin Blanc, c’est beau comme un pardon à Bilic. Hier soir il s’appelait Susic, il a juste eu droit à une poignée de main, mais le mal est le même. « La Bosnie est certainement l’équipe la plus solide du groupe. » En tout cas celle qui a permis à Clichy de faire une passe décisive. Il restait juste quarante-cinq secondes de boulot derrière. Puis Blanc a présenté Matuidi au peuple de Sarajevo. Et oui, Pjanic n’avait pas triché depuis trois ans et si Spahic n’a toujours pas dénoncé son contrat avec Montpellier, c’est que ça doit lui convenir. Les agents biélorusses précisent qu’ils sont joignables à toute heure.

De tout temps, les Espoirs ont su faire tourner la balle, s’approcher des buts et même en marquer parfois. Ca arrive donc encore, mais à l’époque ça ne voulait pas dire que les Espoirs allaient se qualifier, ni qu’ils étaient bons. Jérémy Menez peut crier au procès d’intention, on ne va pas délocaliser les matches en province pour lui.

Le blanc de touche

Lloris. Juninho a tenté de le surprendre d’un coup franc lointain, mais il a mal vieilli : ce n’était pas cadré. C’était la Bosnie en face.
Sagna. Il a bien combiné avec le gardien adverse, mais l’ailier bosniaque a aussi souvent sollicité son aide. Evidemment, on ne juge plus ses passes. Et puis, c’était la Bosnie en face.
Rami. Il a été impérial, sans faire son habituelle connerie : Dzeko va vraiment finir par quitter Wolfsburg pour signer en Allemagne. A moins qu’Ibisevic n’ait joué à Dijon, prêté par le PSG. C’est aussi ça la Bosnie.
Méxès. Les Autrichiens ne sont plus ce qu’ils étaient. Le plus dangereux, c’est que ça va finir par lui donner confiance. Heureusement que ce n’était pas la Bosnie.
Clichy. Tout le monde n’est pas aussi doué qu’un Biélorusse. Une belle première passe décisive qui aurait aussi bien pu ne pas être dans le dos et obliger son destinataire à une roulette pour se retourner. Mais la Bosnie, c’est la Bosnie.
Diarra. Blanc lui avait demandé comme à Bordeaux : mettre le brassard, tout prendre de la tête et passer à Plasil et Gourcuff. Les ouvertures dix mètres trop longues pour Benzema ne comptent donc pas. Face à la Bosnie en tout cas.
Mvila. « Il a du culot, il est très bon. » Ferreri a toujours été impressionné par la Bosnie, les demi-volées de trente mètres, même au-dessus, et le travail de Christian Jeanpierre.
Diaby. Dribbler trois mecs au milieu à 0-0 est une chose, faire la passe dans le tempo en est une autre, mais ça permet quand même de finir par en mettre un autre à la Bosnie.
Valbuena. Le haut niveau ne l’aime pas trop, mais quand c’est la Bosnie, il a pu obtenir des fautes et même faire une passe décisive en se cassant la gueule. Ca doit être ça la générosité, Menez va regretter toutes ces années de sport études.
Malouda. Pendant soixante-dic minutes, il n’a rien réussi et finalement impliqué sur les deux buts. Il commence à comprendre. Bosnie ou pas Bosnie.
Benzema. Il a fanfaronné après son but et au coup de sifflet final, même pendant que Blanc lui rappelait qu’avec un peu plus d’implication et un peu moins de kilos il en mettait six. Avant le match il était annoncé comme le héros contre le Brésil, il a été le héros mais c’était contre Malte. Pas de hasard. Du moment que tout le monde a compris le principe.

Equipe de France, Euro 2012 : Blanc comme un linge

La brève a été publiée, samedi matin, à 9 h 27 sur le site Internet de L’Equipe : « Aliadière au chômage ».

Jérémie Aliadière a 27 ans. Si les recruteurs d’Arsenal avaient été écoutés, il y a onze ans, il aurait levé la Coupe du monde en juillet dernier. Leader magique d’une génération enchantée. Pour la première fois, l’équipe de France n’a pas connu de creux. Aliadière, Meghni, le jeune Gourcuff et Méxès, entourés des tauliers Gallas et Abidal, ponctués d’Anelka et Benzema devant, ont offert un nouveau sacre au pays de Houiller. Le manager d’Arsenal s’appelait Arsène Wenger, une partie des joueurs alignés face à la Biélorussie ont été recrutés par Arsène Wenger.

Le Vestiaire l’avait donc dit à la veille de France-Pays-Bas 2008 et répété ensuite, la France n’a pas construit de génération capable de gagner. La génération Jacquet s’était établie sur les ruines des précédentes, Blanc n’a même pas de ruines, il n’a rien. Ou plutôt juste trois joueurs du plus haut niveau : Lloris, Benzema et Ribéry. La cause est naturelle bien-sûr, mais aussi humaine : six ans de Domenech. Ce n’est évidemment pas de la faute à Domenech si Escudé, Givet, Squillaci, Ciani, Rami, Abidal, Evra, Clichy, Sagna et Escudé n’ont pas le niveau international. Ce n’est pas de sa faute non plus si Diaby, Diarra, Toulalan, M’Vila, Gourcuff et Nasri n’ont pas le niveau international. Ce n’est pas de sa faute non plus si Hoarau, Gignac, Remy, Saha et Cissé sont nuls à chier. Mais faut-il être aussi définitif ? Sans aucun doute, car tous ces joueurs ont fait leurs preuves en club, il était donc inutile de les sélectionner. En revanche, Deschamps, Blanc, Djorkaeff, Desailly, tous membres éminents de la génération France-Bulgarie, ont eux aussi fait leurs preuves en club. Blanc ayant démarré sa carrière un peu plus tard, sans toutefois parvenir à stopper Crespo dans les règles de l’art.

Alou y es-tu ?

Puisque  la France, a priori, ne déclarera pas forfait pour les cinq prochaines années, il faudra quand même essayer de monter une équipe. Derrière, Blanc possède aujourd’hui, à son image, un joueur tout aussi moyen, évoluant dans un club moyen, mais moins que les autres et qui est quand même le meilleur de tous à son poste : Philippe Méxès. Personne ne peut l’accompagner pour l’instant en attendant de re-tester Planus. Au poste de latéral, Tremoulinas n’a pas encore été essayé, mais il reste le meilleur sur ses performances individuelles et ce malgré le quart de finale aller de Ligue des champions et un but offert à un Manceau.

Comme Sagna et Chalmé ne prévoient pas de faire un enfant, autant garder Sagna. Au milieu, les Diarra n’ont pas d’équivalent en attendant qu’ils jouent enfin avec les Bleus, puisque Mavuba est visiblement interdit de sélection. Et comme Ben Arfa se réservera pour Newcastle et que Hazard s’est trompé de côté, on se passera de créateur. Devant, Benzema, Ribéry et Malouda sont les meilleurs. Anelka pourrait les suivre, mais il a eu un empêchement. Il n’y a donc pas charnière défensive, pas de créateur, pas de leaders. Ce n’est donc pas que de la faute à Blanc si la France a réalisé vendredi son pire match depuis France-Israël 1993. Pas que, donc. Car Domenech battait quand même la Lituanie, mais il avait Ribéry.

Lloris. Abidal ne jouait pas, Clichy oui.

Sagna. Pour sa première sélection, il a tenté de contenir au mieux sa fébrilité et assuré le strict minimum.

Rami. Quelques dribbles pour se relancer dans ses vingt mètres : il apprend vite.

Méxès. La vivacité des attaquants biélorusses l’a gêné, mais en août c’est le strict minimum.

Clichy. « Sur l’action du but, le ballon m’a tapé le pied. » C’est le principe du foot en effet.

M’Vila. On l’a pas mal vu, sauf quand les Biélorusses arrivaient à quatre ou cinq plein axe face à Lloris. Ce n’est arrivé qu’une demi-douzaine de fois. C’est quoi le rôle d’un demi-défensif déjà ?

Diaby. Le Costa Rica n’était finalement pas une aussi bonne équipe que ça. On va quand même attendre un match contre Stoke pour le juger.

Rémy. L’OM lui a donné une nouvelle dimension : il remonte les bras en décélérant comme Henry et il obtient des touches.

Valbuena. Il ne sait toujours pas trop bien ce qu’il va faire, alors des fois c’est un retourné, des fois une frappe cadrée.

Ménez. Son adaptation à l’AS Roma ne saurait faire oublier qu’il joue à l’AS Roma.

Malouda. Ribéry battait la Lituanie sans brassard.

Hoarau. Atypiquement lent et mauvais techniquement.

Saha. S’il y avait un doute, il n’y en a plus.

Gameiro. Un débordement et une occasion en quelques minutes. Gignac va regretter d’avoir quitté Lorient.

Le grand requin Blanc, France-Biélorussie : Hoarau malgré lui

Avant de monter trop vite Blanc sur un piédestal, un rappel : Domenech a tenu six ans à ce rythme.

« Les joueurs ne me semblent pas paralysés. » La tétraplégie dans le foot est un sujet tabou, mais Laurent Blanc a décidé d’affronter ses démons. Mettre le short lui a effleuré l’esprit – « demain (vendredi), ce n’est pas moi qui vais jouer. Laurent Blanc, on s’en fout. Ce qui compte, c’est l’équipe de France » – il aurait dû, mais finalement, ça ne sera pas la peine. Visiblement, l’Euro non plus, les heures sombres de l’histoire et les pénuries d’attaquants conduisent parfois à des exactions inommables.

Blanc le sait, il n’avait pas besoin de jouer : sur la foi d’une ancienne liste récupérée dans le bureau de Domenech, il a affaire à de grands garçons qui peuvent faire le boulot sans l’aide de personne. Les mocassins noisettes attendaient depuis trop longtemps. Lloris, Sagna, Rami, Mexès, Clichy, Diarra, Diaby, Malouda, Hoarau, Rémy, Saha, Valbuena : il n’y a donc que Menez et Gameiro qui n’avaient pas eu droit aux faveurs de Domenech un soir de novembre en Lituanie. En pleine reconstruction, c’est l’heure de gagner sa place, et les absents n’ont pas forcément tort. « Les joueurs savent ce que l’on attend d’eux : un comportement, un état d’esprit… J’espère qu’ils y ajouteront des qualités footballistiques. » Desailly l’aurait mal pris.

Tous n’ont pas bien compris, et la consigne de ne pas être mauvais aurait aussi pu par exemple s’appliquer aux centres de Sagna et Clichy. Blanc va bientôt les appeler Chalmé et Trémoulinas, mais personne n’a encore réussi à déchiffrer cette énigme. Wenger a bien tenté de défendre Sagna en louant ses bonnes intentions, les dribbles de Clichy en pleine surface ça peut laisser l’image d’un gros nul. Radio de la gorge à l’appui, Bilic peut certifier qu’avec le temps ça s’estompe.

Atypique-assiette

Devant, c’était encore le jour de l’atypique. En Norvège, avec N’Zogbia, c’était raffiné. Mais ça interdit de s’étonner qu’un atypique ne sache pas contrôler, ni faire opposition avec son corps contre des Biélorusses. Même Jeanpierre avait prévenu : « Très bon match de Guillaume Hoarau, notamment défensivement. » Coûter un seul but pour sa première sélection parce que le marquage ça implique de courir quand l’adversaire le fait, ça s’appelait prendre date. Certainement en confiance, Hoarau a fait pareil qu’en août, ça a bien marché contre le Maccabi et Saint-Etienne. M

ais en pire puisqu’il a tenté de décrocher. Pas pour emmerder Diaby et M’Vila, les apparences sont parfois farceuses. Il a mis une mi-temps à piger que Blanc lui avait interdit formellement de se servir de ses pieds, heureusement sur les touches longues il a retrouvé toute sa tête. « Spirale négative d’accord, mais on se rend compte que le plus dur dans le foot c’est de marquer des buts, et qu’en équipe de France y a pas beaucoup de joueurs habitués à le faire. » Après tant de louanges, difficile de blâmer en priorité le seul attaquant de pointe. Et puis être atypique, c’est d’abord sauter sur les touches longues. Par contre, rater une reprise seul dans les six mètres en tombant à la renverse ou écraser une balle d’égalisation aux vingt mètres, ça s’appelle Le Havre, Gueugnon, Le Havre et PSG à 26 ans.

Un jour, Blanc cessera peut-être de découvrir les listes de Gasset en conférence de presse. Ce jour-là, il ne pourra plus se plaindre des joueurs qu’il aura lui-même choisi. « Blaise ? Joli prénom. »

Les voyages de Zizou : Yoann en Bretagne

Un requiem ne sert pas toujours à dire adieu. Parfois, c’est bienvenue.

Même si « ce sera fort émotionnellement de retrouver mon père », Yoann Gourcuff avait déjà affronté Lorient. La dernière fois, Bordeaux avait gagné 4-1 et Gourcuff fils avait marqué. Il était grand temps de prendre son envol dans un grand club. Le deuxième but de Zidane en 2010 est pour bientôt, il ne faudra pas reprocher à L’Equipe.fr de ne pas avoir prévenu, la preuve.

29e : « Tout le stade breton retient son souffle en attendant l’entrée en jeu du fils prodigue, qui est en train d’enlever son haut de survêtement. »

32e : « A noter le fantastique accueil du public lorientais lors de l’entrée en jeu du numéro 29 (département du Finistère) de Lyon… »

35e : « Premier coup franc pour Gourcuff. Le Lyonnais enroule son ballon côté gauche, mais Mvuemba est présent au premier poteau pour écarter le danger de la tête. »

45e+2 : « Malgré l’entrée en jeu prématurée de Gourcuff, suite à la blessure de Delgado, Lyon est à la peine sur la pelouse synthétique d’une formation lorientaise réaliste. Les Merlus ne sont absolument pas inquiétés par le collectif rhodanien… »

49e : « Briand arrache le ballon à Jouffre à vingt mètres du but lorientais et permet à Gourcuff de le reprendre. L’ex-Bordelais frappe du droit mais ne trouve pas le cadre. »

57e : « Nouveau corner et nouvelle opportunité pour les Lyonnais de marquer. Gourcuff contrôle le ballon dans la surface, se retourne puis frappe du droit. Le ballon passe cependant au-dessus du but. »

63e : « Gourcuff se charge de tirer le coup de pied arrêté à venir mais ne trouve personne au second poteau. »

70e : « Sur l’action qui suit, Briand fixe la défense dans l’axe et décale sur sa droite Gourcuff, dans la surface. Le meneur de jeu tire du droit mais dévisse sa frappe. Le ballon flirte avec le petit filet. »

75e : « Nouvelle frappe de Gourcuff, à la conclusion d’un très bon mouvement alimenté par Lisandro et Pjanic. Le joueur breton est cependant contré par le tacle de Bourillon. »

85e : « Briand se bat pour aller chercher cette ouverture de Gourcufff. Il sauve le ballon de la sortie sur la droite du terrain. Mais ce n’est pas l’avis du juge de touche qui signale un six mètres. »

89e : « Superbe retour décisif de Bourillon sur Gourcuff, qui avait pourtant été très bien servi par Lisandro dans la surface. »

90e+5 : « Une fois de plus fébriles sur le plan défensif, les Lyonnais ont encaissé une nouvelle défaite face à des Lorientais réalistes et aidés par la vista de Gameiro. La seconde période et l’apport de Gourcuff peuvent cependant être motifs d’espoirs pour l’OL. »

Pendant ce temps-là, le mercato touche à sa fin et après le match, L’Equipe.fr use d’un humour un peu douteux : « Lyon perd à Lorient 2-0 malgré Gourcuff ». Le père et le fils plaident non coupables. Mais le père a parfois le devoir de se montrer humiliant s’il veut que son rejeton réussisse : « Par ailleurs, je suis très content de l’arrivée de Kitambala (auteur du deuxième but), ce fut un élément important dans la transformation de l’équipe ce soir. »

L’Edito : Paclet par derrière

Laurent Blanc a désormais un nouveau défi : faire de Gignac, Rémy et Gourcuff ce qu’il a fait avec Planus, Chalmé et Gourcuff.

« Une mascarade ! » Sébastien Chabal a donc fini par avouer. Sa carrière, sa barbe, son niveau, son pognon : la vérité devait bien exploser un jour ou l’autre. Mais il ne parlait que du calendrier. C’est un peu comme si un ancien médecin de l’équipe de France de football n’apparaissait dans nos colonnes que pour faire le buzz avec des révélations sur le sang des champions du monde 1998, le dopage, Domenech.

Si avec ça, on ne bat pas notre record de visites, c’est donc que nos lecteurs préfèrent largement voir nue Ana Paula Oliveira ou Christine Arron. Mais si vraiment vous aimez l’authenticité du sport regardez l’expulsion de Desailly lors de France-Bresil, vous découvrirez peut-être qu’il est inutile de s’appeler Jean-Pierre Paclet et de donner des interviews à tout le monde. Ca n’a rien à voir, mais on aurait pu aussi parler de Nadal, Federer et Murray à quelques jours de l’US Open, dont l’issue paraît curieusement fort peu incertaine, un peu comme un rallye mathématiques avec Gasquet ou automobile avec Loeb.

Loeb d’une oreille

Sinon, Le Vestiaire promet de ne pas écrire que des papiers basket dans les jours à venir, car Causeur a été préféré à Lombahé-Kahudi et aussi parce que la Liga va reprendre et que le phénoménal Ibrahimovic est pressenti partout sauf à Barcelone. Laporta a bien fait de passer la main.  On va donc enfin pouvoir recommencer à se moquer de Higuain, encenser Benzema, qui n’est plus si grassouillet, et expliquer pourquoi le Barça n’est toujours pas très bon mais quand même un peu meilleur. Et Ronaldinho alors ?

Pendant ce temps-là, la Ligue 1 a battu la D1 russe. En plus, c’était un géant d’Europe qui joue la Coupe UEFA tous les ans.

Bordeaux, Lyon, Gourcuff-Aulas :
Prime à la casse

Comment réaliser une plus-value sur son plus mauvais joueur ?

Jean-Louis Triaud est-il le plus fin tacticien de l’histoire du football français ? La question aurait fait rire il y a dix jours, l’hypothèse de voir un jour Ben Arfa porter des lunettes aussi. Mais tout arrive. Même Berlusconi prend une leçon, certains vices lui sont donc encore inconnus.

Tout commence en septembre 2008, le jeune entraîneur bordelais Laurent Blanc décide de remporter le titre. Pour cela, il construit une équipe imbattable à partir de la 27e journée et les débuts de son nouveau meneur de jeu, venu directement des tribunes de San Siro après des essais concluants face à Toulouse et au PSG. C’est un prêt, avec une option d’achat fixée à 15 millions d’euros. Une simple sécurité au cas où il fasse trois matches corrects, Milan récupérerait alors la star pour le revendre 40 millions à Manchester City. Car  jamais Bordeaux n’achèterait un joueur aussi cher. Mais la Une de L’Equipe va faire son oeuvre et la demi-saison de Gourcuff contient suffisamment d’espoirs pour que Triaud paye. Le proprio s’en fout, il a du pognon et n’y connaît rien.

Triaud de choc

Sur ce coup, Triaud a encore raison, l’impact psychologique de Gourcuff est tel que ses coéquipiers sont en addiction, certains connaissent même leur première fois. Ils ne savent même plus jouer sans lui, bientôt ils ne sauront plus jouer avec lui. Blanc est évidemment d’accord, les orgies n’ont jamais été un problème et si ça se trouve il pourrait même faire une saison complète pour tout gagner. Mais la suite ressemblera davantage à un polar d’Harlan Coben, publié après l’adaptation de « Ne le dis à personne« . La révélation de l’arnaque, le fameux complot rossonero et la chute du grand Bordeaux. Le président bordelais fait re-signer tous les mauvais, ne ramasse rien sur Chamakh, n’a plus une tune et Gourcuff sur les bras.

Triaud lance alors son plan machiavélique. Il pourrait facilement s’en débarrasser entre deux et sept millions. Il en veut dix. Habilement, il parle donc d’une clause de 25 millions, un prix jugé par tous hors réalité, scandaleux pour un joueur de ce niveau et surtout qui ferait de lui le transfert de l’année. Dans le jargon, on appelle ça la « compensation milanaise ». La clause est caduque ? Habilement, Triaud accepte de descendre de trois millions, ce sera sept millions d’euros TTC. Aulas est séduit, c’est à peine plus cher que Lisandro et, qui sait, il réussira peut-être à faire jouer la clause en juin prochain auprès du Barça ?

City banque

Triaud, qui aime vendre le même joueur plusieurs années de suite, se fait promettre quatre millions et demi à la revente, juste en fronçant ses épais sourcils, arguant que Gourcuff sait tirer les penaltys. Un pieu mensonge n’a jamais fait de mal, mais Aulas ne marche pas, c’est trop gros. Alors, Triaud a l’idée du siècle, un jour il se souvient avoir vu Gourcuff tirer correctement un corner. Il ne résiste pas à l’envie de partager l’anecdote avec son homologue, qui sourit. A la 94e minute de PSG-Bordeaux, c’est Triaud qui sourit. Lyon aura du mal à toucher quelque chose en juin prochain.

Sur le plan sportif, en revanche, Gourcuff fait le meilleur choix. Un joueur de son calibre ne peut se passer de la Ligue des champions, même si Blanc préfère assister à PSG-Bordeaux, allez savoir pourquoi. Abidal n’est pourtant pas suspendu. Ce n’est pas un mauvais présage, même si Zidane n’aimait pas trop priver son équipe de C1 deux ans de suite. Peu importe, Gourcuff est un calibre tel que les grosses cylindrées n’ont pas hésité à faire monter les enchères. Manchester City ici, Manchester City là, et finalement Lyon a emporté le magot. Gourcuff aurait même promis dix bons matchs, allez cinq.

Pendant ce temps-là, Triaud pleure déjà l’enfant du pays rennais : « On a dit à Jean Tigana voilà ce qu’il se passe et voilà ce que l’on pense. Il nous a répondu qu’il pensait la même chose que nous. J’ai parlé ensuite avec Yoann et nous gardons de très bons contacts. » Avec Lyon aussi : « C’est une bonne opération financière. »

PSG-Bordeaux : Gardiens de chèvres

Jamais Bordeaux n’avait réalisé une première mi-temps aussi mauvaise. Le grand PSG n’a pas eu le choix.

Après avoir balancé ses quelques saloperies habituelles sur la bande à Toulalan, le grand requin Blanc s’était rendu au parc des Princes pour tenter de trouver les remplaçants de Benzema. Le PSG avait donc aligné Hoarau pour l’occasion. L’occasion, c’est justement un mot que l’ancien meilleur buteur de Ligue 2 arrive mieux à assimiler que but. Du coup, avec ses compères Néné et Erding, ça faisait 20-0 à la mi-temps, mais le règlement est clair sur ce point : ça compte pas.

Le règlement est en revanche moins précis sur les hors-jeu, du coup Hoarau et Giuly ont eu droit à la mansuétude de M. Gauthier. Ou l’incompétence, c’est une question de placement. A part ça, il n’y a rien à dire sur le PSG, qui est toujours la même équipe, sauf que son gardien est pas bon, il est même très mauvais. En réalité, il est juste vieux, mais c’est irrespectueux de le dire à partir de 40 ans. Et en face, c’était le Bordeaux Blanc.

Blanc et Modeste

Et quand le Bordeaux Blanc décide de gagner, il gagne. La dernière fois, c’était un quart de finale retour de Ligue des champions. Simple hasard sans doute, c’était la même équipe, hormis Gourcuff et Chamakh, car Tigana avait cette fois décidé de jouer à onze. Le refrain est connu, nul besoin d’avant-centre ou de défenseurs. Vous mettez Fernando et Plasil à la construction, Diarra et Ciani à la finition et Carasso derrière, ça finissait rarement avec une victoire adverse.

Et si Planus revient un jour, Tremoulinas et Chalmé pourront même aller voir ce qui se cache derrière le rond central. Ils découvriront alors que Bordeaux joue aussi avec un ancien buteur de Ligue 2, mais que ça pourrait suffire, à la condition que l’ancien meneur rennais s’en aille. Mais si vous savez, son père est aussi dans le football de milieu de tableau. Sinon, le meilleur gardien français devra continuer à humilier Hoarau et tous ceux qui aimeraient jouer en bleu au même poste. Lloris sait ce qui lui reste à faire.

Pendant ce temps-là, Lille a obtenu un bon 0-0 à Sochaux.

Norvège-France : Lass but not liste

« Cette liste est jeune » et « Il ne faut pas se mentir, c’est une liste très Ligue 1 ». L’équipe de France espoirs a comme prévu dominé et perdu en Norvège. La cravate bariolée, c’était juste un essai.

Un dépucelage en bleu, c’est toujours un émerveillement. Christian Jeanpierre le vit à chaque fois, alors « oh, oh, oh, c’est beau le talent ». Nasri et Ménez ne pensaient pas provoquer de tels émois en se faisant une simple passe, mais Laurent Blanc sait soigner l’image. Le blaser noir satiné est une preuve de classe, aucune trachée croate ne saurait le contredire. Engueuler ses joueurs dès le premier dégagement en l’air peut faire passer pour un puriste, mais sans ça qui aurait pu se douter que Cissokho ne réussirait pas un centre, que Sissoko ne réussirait pas un centre, que N’Zogbia ne réussirait pas un une-deux, que Rémy ne réussirait pas une tête, que Hoarau serait aussi atypique et que Rami ferait deux grosses conneries ? Qui peut donc penser qu’Oslo, Blanc n’en avait rien à foutre ? Pas Cabaye, qui a presque joué vingt minutes.

L’épi Fanni

L’autre preuve de classe, c’est d’avoir une pensée pour ceux qui souffrent, y compris les anciens : Lassana Diarra sur le banc, Mexès avec le brassard, Nasri meneur de jeu, Domenech et Gourcuff auront apprécié le geste. Le but de Benarfa, c’était pour Dédé. Humble, mais pas salaud, Blanc justifiera calmement en deuxième mi-temps son choix de ne pas confier le capitanat à Diarra : un mauvais contrôle peut tout à fait clore une carrière internationale. « Sur le deuxième but, c’est ce que j’ai dit aux joueurs, c’est bien d’avoir le ballon, mais il ne faut pas faire d’erreur technique. » Les gestes les plus simples sont parfois les plus compliqués, ça vaut aussi pour une trentaine de passes faciles. En même temps, Domenech ne lui en demandait pas. Le précepte cévenol répété chaque semaine aux journalistes – « Je ne vais pas citer de noms » – a été bien appris et rien retenu à Bordeaux.

Ce qui a aussi été appris à Bordeaux, c’est de ne pas manipuler la presse. Comme ils ne sont jamais dupes, qu’elle ne serait pas capable de s’enflammer après une défaite, d’encenser N’Zogbia, Rami ou Hoarau et qu’il n’y a donc pas besoin de leur dicter quels messages faire passer aux joueurs, autant expliquer comment faire leur métier aux journalistes. En plus, ça ferait prétentieux. « Il y a le résultat du match et le contenu. Après, je sais très bien que vous allez faire votre commentaire, et c’est normal, par rapport au résultat. Et le résultat est défavorable. » Mais, comme Christian Jeanpierre, Blanc est ravi de la fameuse génération 1987, alignée ensemble en deuxième mi-temps : « Je crois que le système de la deuxième mi-temps a favorisé le jeu de la Norvège. »

La pluie peut redoubler, elle ne pénètre pas un blaser noir satiné. Blanc a appris à se couvrir en fin de saison dernière. « Il n’y a jamais de défaite encourageante. »

L’Edito : Riis en rebondissements

La polémique Ferrari à Hockenheim aurait profondément ému les deux amis Contador et Schleck. Ils étudieraient la possibilité de recourir à une accolade Massa-Alonso.

ASO, le dopage,  John Gadret et le cyclisme français, Thierry Bisounours ou le Tour lui-même : au lendemain de l’arrivée sur les Champs, on ne sait toujours pas qui est le vrai vainqueur du Tour de France. En tout cas, pas Contador, le vainqueur n’a quasiment pas attaqué et remporté aucune étape, il n’est même plus sûr d’avoir connu son pic de forme cette année. Vivement l’année prochaine, le Top 30 du contre-la montre sera sa priorité. Schleck, lui, ne désespère pas, il pourra bien reprendre ces 39 secondes dans l’Alpe d’Huez l’an prochain.

Avant que l’ennui nugget

En parlant de nuggets, Usain Bolt ne sera pas champion d’Europe, à moins qu’il n’épouse Merlene Ottey. Les jeunes Français ont donc toutes leurs chances cette semaine à Barcelone, à tel point que France 3 prend tous les risques en remplaçant Plus belle la vie par Montel tous les soirs. Pourvu que Tamgho réussisse à sauter, que Lemaître fasse 10 »05, Lavillénie 5,80m et Doucouré 13 »40, ça pourrait suffire. Sinon, après Pékin, Londres n’échappera pas à Philippe Delerm.

En parlant d’intellectuel, Grégory Coupet serait descendu du car, l’OM n’encaisserait pas de but sans Mbia, Govou serait parti de Lyon. La reprise de la Ligue 1 approche et avec elle son lot de fausses rumeurs, mais on peut se tromper. On entend aussi dire que le PSG serait séduisant en matches amicaux, Le Vestiaire complètera dans les jours prochains ce que le Legia Varsovie a déjà dit à ce propos.

Pendant ce temps-là, le roi Richard est de retour à Gstaad, après seize mois sans compétition .

Les aventures du grand requin Blanc :
Le bleu coule dans Cévennes (1/2 et 2/2)

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Timide, modeste, maladroit parfois, c’est un nouveau sélectionneur touchant que vient de découvrir la France. Portrait d’un Cévenol presque authentique, tout simplement.

Pour succéder au Domenech Show, la production n’a pas hésité longtemps. Pas question d’arrêter la seule émission de téléréalité sportive, pour autant le renouvellement était indispensable. Il fallait donc un homme avec au moins autant de qualités, mais davantage de défauts, car le public avait fini par se lasser d’un personnage pas assez fouillé. Trop redondant, Raymond était finalement devenu trop prévisible. Le peuple doit s’agacer, mais, jamais, il ne doit détester.
Le seul homme à correspondre au portrait ne pouvait donc être que Laurent Blanc. Son parcours, sa saison, sa communication ont fait de lui un être protéiforme, mais suffisamment sympathique dans l’imaginaire collectif pour que l’on ait l’impression que tout a changé. Il y a pourtant certains principes immuables auxquels il ne faudra jamais déroger. Voici les secrets d’un programme qui va cartonner:

Un palmarès d’entraîneur. Il faut d’abord avoir fait ses preuves, mais pas trop. Ainsi, Domenech avait un titre en D2, Blanc en a un en Ligue 1.

Une image. Ray aimait se faire affubler du doux surnom de boucher sur le terrain. Lolo est au contraire le roi du fair-play, incapable du moindre geste déplacé, déplacée comme aurait pu l’être une mâchoire croate un soir de 1998.

Un caractère apaisant et réfléchi. Laurent Blanc, c’est le calme incarné, la lucidité habitée. Un homme toujours capable de prendre la bonne décision au bon moment. Pragmatique, il a su arrêter les Bleus à temps en l’an 2000. Jamais il n’aurait été ridiculisé par Crespo un soir de 1999. Lucide et désintéressé, il l’a été suffisamment pour faire le choix de l’ambition, lorsque Naples a requis ses services. Maradona, la coke et les titres étaient bien sûr partis, mais pas le tiroir-caisse.

Le don de soi. Des choix, il a toujours su en faire, sans pour autant ne penser qu’à sa gueule. Car avec lui, la hiérarchie ne sera jamais réduite au rôle de pantin désarticulé. Le stoppeur international n’était pas du genre à dézoner en pleine prolongation de huitième de finale de Coupe du monde. Aucune chance, donc, d’être débordé par son ego, quitte à rejoindre Manchester United à 36 ans. Une saison à Barcelone, ça ne fait jamais assez sur un CV.

Le talent. Blanc, numéro 5 dans le dos, n’avait aucune chance non plus d’être débordé par Kostadinov un soir de 1993. De toute façon il était surtout réputé pour défendre sans tacler, les deux mètres de retard, ça ne pouvait pas être lui, il jouait à Saint-Etienne quand même. Mais ce n’est pas grave, Blanc était reconnu pour ses qualités de buteur. La défense, ça attendra 1996 et son premier vrai club. Il n’a que 31 ans. Sa carrière commence.

La communication. Le dernier élément qui a fait pencher la décision, c’est sa maîtrise de la psychologie, facilitée par son humanité. Quand il indique la direction de la porte à Micoud, il n’y a qu’une seule issue. Quand il prépare mentalement son équipe, elle perd rarement six places de championnat, une Coupe de la Ligue et une Ligue des champions en trois mois. Et si jamais ça devait arriver, tout ne serait pas forcément de la faute des joueurs.

Escalettes show : Papy fait de la résilience

C’était le Truman chauve.

tribun

24 avril 2006. La retraite de Zidane et l’émotion d’un homme

« Je suis un peu triste. Ce n’est pas un scoop. »

18 juin 2006. Un début de Coupe du monde entre courage et confiance

« Je ne veux pas lui mettre de pression avec un objectif. »

« Ce contrat précise que si on fait un bon parcours, on discutera de l’avenir. Il faudra alors juger quel est un bon parcours. C’est évidemment subjectif. J’ai une petite idée, mais c’est au conseil fédéral de trancher. Un bon parcours, c’est d’abord qu’on joue mieux qu’actuellement et qu’on franchisse au moins le premier tour. »

9 juillet 2006. La vérité du terrain

Finale de la Coupe du monde, France-Italie : 1-1.

10 juillet 2006. L’expertise d’un spécialiste

« Zidane est un homme triste ce soir. »

14 juin 2008. Après France-Pays-Bas (1-4), Thierry Henry rassure

« Il reste une grosse possibilité de se qualifier. »

« Le but est toujours de se qualifier et de gagner l’Euro, pour l’instant, oui. »

« C’est toujours dur de retenir le positif dans un match où tu perds 4-1, mais on a évolué contre une équipe en réussite, et on n’a pas mal joué. Il ne faut pas baisser la tête, revenir à chaque fois et frapper à la porte. C’est ce qu’on a fait hier. Je rate mon lob devant Van der Sar, point barre. Ça ne m’a pas empêché de marquer ensuite. C’est comme ça. Il faut réagir. »

16 juin 2008. Le courage et la confiance d’un homme

Jean-Pierre Escalettes assure qu’il soutiendra le sélectionneur « jusqu’au bout » et souhaite son « maintien jusqu’en 2010 ». Mais, « c’est la vérité d’aujourd’hui ». « Bien sûr, il est plus facile de faire ce débriefing après une campagne victorieuse… Mais en ce qui me concerne, je soutiendrai Domenech jusqu’au bout, nous sommes un tandem. Je ne suis pas un homme déloyal, je ne dirai pas « Raymond, démission. » « Je suis pour son maintien jusqu’en 2010. Mais c’est la vérité d’aujourd’hui, d’autres paramètres peuvent entrer en considération. »

17 juin 2008. La vérité du terrain peut-être

Premier tour de l’Euro : France-Roumanie 0-0, France-Pays-Bas 1-4, France-Italie 0-2.

3 juillet 2008. Le courage d’un homme

« Le maintien de Domenech, c’est un maintien sous conditions, un point sera notamment fait après les trois premiers matchs de qualification pour la Coupe du monde 2010.

Raymond a admis avoir commis un certain nombre d’erreurs, maintenant il va pouvoir les corriger, y porter remède. Si on était allé chercher quelqu’un d’autre, il y aurait eu une phase d’adaptation. Les manques ? En premier lieu, il y a la communication du sélectionneur. Elle a été, par moment, désastreuse. Elle était trop personnalisée. Il y avait de l’agressivité, un manque de transparence… cette communication a été comme du vinaigre que l’on met sur une plaie. Il faut que ça change. D’ailleurs, Raymond a demandé à s’appuyer sur les services généraux afin de se faire idée. J’aurais également un rôle à jouer là-dedans. Maintenant, il n’a qu’une mission : se concentrer sur le terrain. Gommer les aspérités de quelqu’un de son âge, ce n’est pas évident. C’est un pari. On va tout faire pour l’aider avec sa volonté. On va faire une campagne extrêmement agressive au niveau des médias pour réconcilier l’équipe de France avec son public. Ça doit être le fer de lance d’une nouvelle équipe de France. Je vais d’ailleurs intervenir auprès des joueurs lors de notre prochaine rencontre. On va les mettre devant leurs responsabilités. Il faut qu’ils sachent ce qu’ils représentent, ce qu’ils doivent à leur public. »

4 juillet 2008 La presse avait dû mal comprendre

Libération : «Domenech sauve sa tête sous condition de résultats» «Si les Bleus de Domenech ne ramassent pas un minimum de cinq points lors de ces trois échéances-là Domenech est viré».

Le Figaro: Jean-Pierre Escalettes, est «très conscient de jouer une partie à hauts risques : si Domenech n’avait pas les résultats escomptés, il serait poussé dehors et le président avec lui, alors qu’il aimerait entamer un second mandat en fin d’année».

Le Parisien-Aujourd’hui en France : «Domenech repart à zéro» . La fédération a confirmé le sélectionneur «sans conviction».

La Gazetta dello sport : maintien «miraculeux» et euro «désastreux» .En Italie Roberto Donadoni a été viré malgré une qualification en quart de finale.

7 juillet 2008, la confiance d’une Fédération

«Le public est déçu par l’élimination précoce de l’équipe de France. En plus, l’affiche de rentrée (Autriche-France, le 6 septembre) est peu attractive.»
«L’équipe de France s’éloigne de son public, peut-on lire dans l’appel d’offres. Elle n’exprime pas suffisamment de valeurs humaines et relationnelles, dissuadant ses supporters de lui accorder un soutien inconditionnel
«Suite à la prise de pouvoir de l’argent et dans un contexte malsain (racisme, violence, tricherie), l’équipe de France occupe une place à part. Elle véhicule l’image de la France qui gagne et suscite le respect de ses adversaires

11 octobre 2008. La vérité du terrain

Autriche-France 3-1, France-Serbie 2-1, Roumanie-France 2-2

11 octobre 2008. le courage d’un homme.

«On verra… Je reste fidèle à ce que j’ai toujours dit à savoir qu’on fera le point après les trois premiers matches.
«Il y a eu une deuxième mi-temps rassurante, contre la Serbie et la Roumanie. Un jour, il faudra être bien pendant deux mi-temps, tacle Jean-Pierre Escalettes, qui n’est pas aussi prêt à s’exposer que l’été dernier pour soutenir son sélectionneur. Les conseils fédéraux sont toujours des conseils où les gens s’expriment. J’ai dit qu’on ferait le point au bout de trois matches, pour savoir si on a hypothéqué nos chances ou pas». Manifestement, avec deux points de retard sur deux leaders, ce n’est pas le cas. «On verra ce que nous diront nos amis».

15 octobre 2008. Les fantasmes d’un homme

Le conseil fédéral de la FFF a maintenu Raymond Domenech dans ses fonctions de sélectionneur de l’équipe de France, mercredi, a indiqué son président Jean-Pierre Escalettes au siège de l’institution. «Il n’y aura pas d’arrêt sur images…», dit Escalettes. « Raymond Domenech a gommé certains aspects difficiles de sa communication, avec humilité et réalisme» «parcours correct, avec deux matches à l’extérieur, sans plus», «Mais nous n’avons pas hypothéqué nos chances». «On aurait pu s’en tenir à ça, mais deux choses ont fait pencher la balance de façon beaucoup plus forte : c’est ce qui s’est passé sur le terrain»
« Ils veulent aller en 2010 avec leur coach »
« Je pense à la deuxième mi-temps contre la Serbie, et au miracle de Constanta, avec 67% de possession de balle, des occasions, un football généreux tourné vers l’avant. Il s’est passé quelque chose» «Gérard Houllier disait :  »c’est dans l’adversité que naissent les grandes équipes ». Nous l’avons connue, cette adversité. Il y a eu une campagne de presse comme je ne l’ai jamais vu, des blessures successives jusqu’à la dernière minute, avec notre capitaine Patrick Vieira, un début de match catastrophique. Mais il y a eu un coach qui a su dire ce qu’il avait à dire. Il y a eu une révolte technique aussi. Ceux qui vivent dans cette équipe vous le disent : c’est la vérité, il y a adhésion des joueurs. Ils veulent aller en 2010 avec leur coach». Changer de sélectionneur à un tel moment «serait criminel, maintenant que la machine est lancée».

28 mars 2009. Le fatalisme d’un homme

« Raymond Domenech reste le mal-aimé ? Oui, ça ne change pas. Je me demande si ça changera un jour. Bon, Raymond, c’est comme ça. C’est une figure controversée. Il le restera jusqu’au bout. Peut-être même que, d’un certain côté, il ne déteste pas ça. Je n’en sais rien. »

11 novembre 2009. Les certitudes d’un homme

« On va se qualifier. Ce n’est pas un optimisme béat, mais l’expression d’une énorme volonté. Une élimination n’aurait pas de conséquences économiques pour la Fédération mais serait un échec, difficile à digérer sportivement et mauvais pour l’image du football français. Pour Domenech, c’est comme pour les joueurs : on prend les matches comme ils arrivent et après on avisera. Le Conseil fédéral se prononcera. Ce que je peux vous assurer, c’est qu’on n’a pas abordé le problème. »

18 novembre 2009. L’expertise d’un homme

« Il y a eu des années très difficiles, de galère par moment, et puis il y a eu ce suspense final, presque insoutenable et puis ce but de la délivrance. Je crois que sur la qualité de l’équipe, on mérite d’aller là-bas mais je comprendrais que les Irlandais soient frustrés ce soir. Parce qu’il faut être sportif et reconnaître que l’on a été un peu tétanisé par l’enjeu. L’équipe de France n’a pas développé son jeu comme elle aurait dû et comme je pense qu’elle aurait pu le faire (…). Nous n’avons pas eu beaucoup de chance au cours de la phase de qualifications, et là ce soir on fait quelque chose de beau pour le football français (…). Mais chaque fois que nous entrons par la petite porte, chaque fois que l’accouchement est difficile, que ce soit en 2000 ou en 2006, on prouve que l’on peut aller plus loin. »

18 novembre 2009. Les leçons d’un juriste

Les fautes d’arbitrage font partie du jeu. Le match disputé par l’équipe de France « était un mauvais match et les Irlandais, sur cette rencontre, sur ces 120 minutes, avaient certainement plus de qualités que nous. Ils auraient pu, et ils pensent qu’ils auraient dû, aller en Afrique du Sud. Mais ça ne se juge pas comme ça. Un jour, ça penche d’un côté, l’autre jour, de l’autre côté. Il faut l’admettre, c’est la loi du sport. » « On ne peut pas tricher » mais « dans tous les sports collectifs, (…) on a un peu tendance parfois à essayer d’être un peu en marge des lois, et l’arbitre est là pour remettre les gens à leur place. C’est le sport. »

19 novembre 2009. La compétence d’un homme

« Mon sentiment, il est mitigé. Premièrement je retiens l’essentiel, la qualification. De 1996 à 2010, la France n’a manqué aucun rendez-vous, bravo messieurs, joueurs et staff, qui ont permis cette pérennité. Le deuxième point que partage tout le monde, c’est que le parcours a été très, très laborieux. Avec un final qui a été décevant, parce qu’on a eu l’impression que nos joueurs ont eu un bon résultat à Dublin qui, paradoxalement, a semblé les avoir traumatisés, pétrifiés. On ne peut pas dire qu’on ait mal joué, on peut dire qu’on n’a pas joué. »

19 novembre 2009. L’expérience d’un grand joueur

« Le fait qu’on ait tout à perdre nous a bloqués. On dit que nos jeunes joueurs sont inexpérimentés, c’est vrai. Très peu ont connu une Coupe du monde. Et d’autres y vont pour la dernière fois. Il faut tirer l’enseignement des réussites et des échecs : tous ces joueurs ont touché du doigt ce qu’était une Coupe du monde, ça marque une carrière. Ils ont découvert cette peur qui vient de l’enjeu. On n’a pas positivé. Il restait 60 minutes pour marquer un but après celui des Irlandais. Mais on ne s’est pas dit ça, on s’est dit « merde, on ne va pas en mettre » et quand on se dit ça, on n’en marque pas. Mais l’équipe sera, je suis sûr, beaucoup plus performante. Heureusement, sinon c’est la porte ouverte à tous les déboires. »

19 novembre 2009. L’expérience d’un cuisinier

« Qu’on arrête d’en faire un plat ! C’est une faute d’arbitrage favorable. Est-ce la première ? La dernière ? Certainement pas. Quand Shay Given accroche le pied d’Anelka, l’arbitre dit « pas penalty ». Quand Lloris fait moins que ça à Belgrade, il est expulsé et il y a penalty. Il n’y a pas de vidéo. Une fois ça vous aide, une fois ça ne vous aide pas. »

19 novembre 2009. Les menaces d’un homme

« Il faut n’avoir jamais joué au foot pour ne pas savoir que ces choses arrivent : on s’attend au coup de sifflet et il n’arrive pas. Dire tricherie, tricheur… Que les gens regardent dans le monde, des tricheries je pourrais en trouver d’autres… Ce que je retiens, c’est une qualification heureuse, chanceuse, mais pas de triche. C’est une erreur d’arbitrage favorable, d’autres n’ont pas été favorables et on n’en pleure pas. »

19 novembre 2009. La confiance d’un homme

« Que les choses soient claires : Raymond Domenech, et on nous l’a reproché, a été reconduit dans ses fonctions pour nous qualifier au Mondial-2010. Je ne vois pas comment, au point de vue moral, lui dire « tu es un gentil petit garçon, tu dois laisser la place à un autre ». Et j’imagine mal Arsène abandonner Arsenal… Raymond a un combat jusqu’en 2010, je respecte mes contrats, même si ce n’est pas facile avec la pression autour. »

19 novembre 2009. La lucidité d’un homme

« Que les choses soient bien claires, un Patrick Vieira guéri, jouant régulièrement dans un club, pas forcément dans son club actuel (Inter Milan), et arrivant à un excellent degré de forme, est important pour l’équipe de France. Il est important par son expérience, sa qualité, son aura et c’est un meneur, pas au sens aboyeur, mais c’est un exemple. Dès qu’on voit cette tour de contrôle, attaquant tous les ballons, avec lui l’équipe est entraînée. Il ne peut prendre la place de personne : il faut qu’il joue, qu’il joue, qu’il joue, qu’il redevienne le Patrick Vieira qui meurt d’envie d’aller à la Coupe du monde. C’est un morceau de volonté, je le connais. »

19 novembre 2009. L’expérience d’un gynécologue-obstétricien

« L’accouchement a été très très difficile, la délivrance d’autant plus appréciée. On a tout connu, quelques hauts, beaucoup de bas, des moments difficiles, des matches laborieux, des fautes d’arbitrage dans un sens et dans l’autre. Mais on a fait contre fortune bon coeur, et le 18 novembre, tard le soir, la lumière verte s’est allumée, tant mieux pour le football français. »

19 novembre 2009. La lucidité d’un homme

« On n’ira pas la peur au ventre car si hier soir on avait tout à perdre, là-bas, on aura tout à gagner. »

19 novembre 2009. La cohérence d’un homme

« On a eu deux années galères. On était tétanisés et on n’a pas su développer notre jeu. Je comprends que les Irlandais soient frustrés. Il faut oublier ce soir et s’en servir pour l’avenir. »

19 novembre 2009. L’expérience d’un prof

« Il faut savoir prendre ce match avec philosophie. Le football se joue sur des petits détails. La qualification est toujours belle, et je ressens une grande joie. »

19 novembre 2009. Les calculs d’un stratège

« Rappelons aussi que nous n’avons pas eu la chance avec nous pendant les qualifications. Aujourd’hui, on va à la Coupe du monde. C’est beau pour tout le football français. Beaucoup de joueurs méritent d’y aller. Et puis, on a déjà prouvé que lorsqu’on se qualifie par la petite porte, on peut aller très loin en phase finale. » La suite on la connaît.

Henry, Evra, Abidal : Le grand déballonage

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On n’en avait rien à foutre d’entendre Evra et Abidal, on a quand même écouté Henry. L’humiliation continue maintenant.

Le Vestiaire vous avait conté après France-Chine ce que ferait Henry de sa dernière compétition de haut niveau : un gros bordel. Nous n’avions, en revanche, pas prévu qu’il continuerait de se ridiculiser à son retour. Il ne manquait plus que des larmes, mais il n’en aura pas car il s’en tape, mais n’allez pas croire que tout ça n’est que pour se poser en victime. Le plus grand attaquant de l’histoire du football français a donc livré ses quatre vérités hier soir. Des vérités vertigineuses. 

« Je me suis senti écarté. » Le scoop est retentissant. Qui aurait cru qu’après son lynchage de France-Irlande, sa grosse saison barcelonaise, l’amour de Domenech pour ses cadres, la grosse demi-heure disputée sur six matches et le don de son brassard à un gamin surdoué, qu’ Henry n’était plus l’indiscuté capitaine de la sélection ? Mais la plus grosse surprise est sa lecture sociétale des problème de l’équipe de France.

« Monsieur Tigana me faisait ramasser les ballons. Aujourd’hui, c’est fini. » Henry ne supporte donc pas que Ribéry ne lui ait jamais ciré les pompes. Qui l’eut cru, Henry a le boulard et il y a une fracture entre les jeunes et le vieux. Une analyse avant-gardiste difficilement décelable il y a deux ans, quand le déjà exemplaire Evra et son pote Vieira se foutaient sur la gueule à l’Euro 2008. Autant écarter Benzema.

« La fierté d’un homme en prend un coup. » Qui l’eut cru, Henry n’a quasiment parlé que de lui durant une demi-heure d’interview diffusée, il ne voulait que rajouter une participation en Coupe du monde à son palmarès et sa carrière est finie depuis mai 2009. Lizarazu, Desailly et Thuram sont rassurés, leur humiliation n’en est restée qu’au terrain. C’est pas si grave, Canal lui a signé hier son premier contrat.