Lyon : La dernière décote du Rhône (2/3)

Six ans après le dernier titre lyonnais, le Vestiaire republie le certificat de décès du grand Lyon qu’il avait rédigé avant tout le monde. Lyon ne sera donc jamais un club populaire, et l’Europe a déjà oublié la grande génération.  Deuxième partie : le recrutement, pathétique.

« Qui ne saute pas est Lyonnais. » C’est ce que l’on pourrait constater au regard des années d’errements, qui n’ont pourtant pas modifié le système de recrutement à la lyonnaise. Jean-Michel  Aux as a revendu très chers quelques stars amassées dans la Ligue 1 (Essien, Malouda, Benzema). Il a même breveté une utilisation révolutionnaire des centres de formation : sortir des jeunes estampillés « OL », les faire passer pour des espoirs (ce qu’il n’avait pu faire avec Bardon) et les survendre à des clubs gogo. Bergougnoux, Berthod, Clément, Rémy, Tafer ont ainsi signé des contrats pros que leurs parents n’auraient pu imaginer à l’époque de l’équipe C en pupilles à 7. François Clerc, lui, a poussé l’escroquerie jusqu’à l’équipe de France. Florian Maurice, déguisé en Papin par Aulas, c’était il y a onze ans déjà. Tout ce système OL est économiquement génial, mais pour le palmarès, c’est une catastrophe industrielle. Car Lyon n’a jamais élargi son ambition. Ca lui a coûté la Coupe d’Europe dans un cycle hyper favorable. Une simple preuve : la plus grande star qui ait signé à Lyon est Sonny Anderson. Et il n’était une star que pour les Français, après avoir laissé le même souvenir de lui à Barcelone que Dugarry au Milan AC. Le niveau mondial l’affublerait simplement du doux surnom de tocard. Est-ce la peine d’évoquer Lisandro qui aurait bien récupéré le maillot de Benzema mercredi dernier car il y a encore dans la place à côté de ses 7 maillots ramenés de sélection.

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A l’origine, Aulas veut dominer la France. Timidement d’abord, alors qu’aucun club n’est le numéro 1 incontournable. Caveglia, Grassi, Cocard, Dhorasoo arrivent à la fin des années 90. Le gros coup, qui change l’image de Lyon, c’est l’arrivée d’Anderson depuis le Barça en 1999, en même temps que Laigle et Vairelles. Ce dernier illustre le début d’une nouvelle ère : Lyon recrute pour affaiblir ses rivaux. En attirant Papin pour le mettre au placard, le Milan AC aussi le faisait. Mais à l’échelle européenne. Riche et attractif comme Wiltord, rien ne lui résiste désormais dans l’Hexa-gone : Carrière (joueur clé du Nantes champion de France en titre), Luyindula et Née en 2001, Dhorasoo qui redevenait bon en 2002, Malouda et Essien alors convoités par toutes les grosses écuries en 2003 – même si Drogba snobe la surenchère de l’OL visant à humilier Marseille -, Abidal et Frau en 2004, avant le criant exemple de Pedretti en 2005, qui n’était d’aucune utilité pour l’OL, Kallström, Alou Diarra et Toulalan en 2006 puis Bodmer, Keita et Belhadj. Avant Bastos, Pjanic, Gomis et Briand. Au passage, quelques fins de carrières sont accélérées au nom de la gloire : Caveglia, qui vola la Coupe de France à Calais, Née, qui connut le syndrôme Ouedec de retour à Bastia, Luyindula l' »escroc » ultime de Ligue 1 puisqu’il a arnaqué Marseille et Paris. Et Pedretti, mais que pouvait-on faire pour lui ?

Les joueurs de L1 constituent encore le fonds de commerce lyonnais. Jean-Michel Aulas a beau déclarer, quand il recrute des Lillois, qu’il promeut le championnat français en gardant ses meilleurs éléments, ceux-ci ne sont pas plus forts que ce que l’OL a déjà. Donc Lyon ne progresse pas. L’autre partie du recrutement est étranger, et notamment la filière brésilienne que Saint-Etienne a tant falsifié. Soyons clairs : Cris, Juninho, voire Edmilson et Cacapa, c’est fort. Mais ça l’est devenu à Lyon, ils ne sont pas arrivés comme des valeurs confirmées. Voilà ce qui empêche Lyon d’avancer : depuis l’opportunité Anderson, qui ne jouait de toute façon plus à Barcelone, jamais JMA n’a cassé sa tirelire pour faire venir une star. Il a bien tenté de nous le faire croire, mais Elber n’avait plus que le bouc de sa grande époque bavaroise (qui sont deux termes antinomiques), Baros n’a jamais été bon, à y regarder de plus près, et John Carew n’a jamais remplacé Tore Andre Flo dans les coeurs norvégiens. Certes, Lyon a approché Trezeguet, Mancini ou Joaquin, mais sans jamais dépasser le contact par Foot Transferts interposés.

 

Ce manque d’ambition a été criminel à l’époque où Lyon avait réussi l’essentiel : en 2005-2006, Lyon attaque la saison avec un vrai groupe. Essien est parti, Tiago est arrivé et Lyon sait très vite qu’il n’a pas perdu au change sur ce poste-là. L’instant du crime se produit à l’été 2005. Le précédent John Carew n’est pas assez vieux pour prendre conscience de la plus grosse erreur de l’histoire du recrutement lyonnais. A part sa tronche d’acteur français sur le retour, Fred a tout pour donner le change : il est Brésilien, il a une feuille de stats à faire pâlir Christophe Sanchez (mais pas Anderson), il est costaud, contrairement à Nilmar, et Wiltord s’invite souvent chez lui, preuve d’une bonne entente dans le vestiaire. La terreur va frapper, la nuit du 4 avril 2006. Gérard Houiller n’utilise plus le terme de criminel, pourtant la performance de Fred est ginolesque : il donne le ballon à un Milan inexistant pour l’ouverture du score d’Inzaghi. Lyon revient à 1-1, et Fred vendange une occasion sur un centre de Juninho. Au final, Milan marquera deux fois entre la 88e et la 93e, avec la complicité de Clerc et d’Abidal. Pour honorer la mémoire d’avoir été le plus mauvais, il fait encore pire onze mois plus tard, jour pour jour, contre la Roma à Gerland. Une performance héroïque, faite de fautes, de contrôles ratés, de non occasions cette fois et pour finir il pète le nez de Chivu. Contre Manchester, il dépasse avec maestria son époque milanaise. Rentré à la place de Benzema pour défendre le 1-0, il offre de multiples coup-francs à un Manchester au plus mal. Et sur un ultime centre de Nani, notre sosie de Francis Perrin surgit au deuxième poteau pour remettre le ballon à Tevez qui égalise. L’illusion Fred n’a que trop duré mais il est toujours à Lyon, l’éclosion de Benzema n’ayant rien précipité. Il a largement participé à l’ambiance pourrie du vestiaire, et a montré toute l’étendue de son art cet hiver, en demandant un salaire astronomique aux clubs de seconde zone légèrement intéressés. Lyon n’a jamais voulu s’en débarrasser. Aulas serait-il foutu de le prolonger ? Lacombe serait-il un conseiller de merde ?

Si Fred est un gros mauvais, il n’est pas non plus la seule erreur de gestion lyonnaise. On passera sur le départ en catimini de Kanouté ou Malbranque en Angleterre. Après tout, face à Anderson, Vairelles et Caveglia, ils n’étaient que des daubes, leurs carrières l’ont prouvé. Ensuite, Jean-Michel Aulas a voulu faire croire qu’il ne pouvait pas garder Essien, Dhorasoo puis Diarra contre leur volonté. Comme nous le répétons depuis des mois, un vrai recrutement digne de ce nom aurait tout changé : faites venir Trezeguet en pointe, assumez les ambitions de victoire en Ligue des champions et Diarra, Essien et compagnie restent. Seulement pour cela, il faut faire de gros chèques, aligner de très gros salaires, ce que Lyon peut faire, mais ne veut pas. Et puis, il y a tous ces nuls recrutés pour faire le nombre. Dans les écoles de management de football, apprendrait-on aux grands clubs à prendre Chanelet ou Grosso pour remplacer le titulaire, ou à signer un joueur plus fort que ce que l’on a en stock ? Cleber Anderson, Milan Baros, Patrick Müller voire Belhadj ont ainsi pu découvrir le saucisson lyonnais à moindre frais.

 

Gouverner, c’est prévoir et Aulas ne prévoit que les montants des salaires. Le diagnostic est pourtant simple à voir : s’il ne le voit pas, il est aussi bon président que Govou capitaine. S’il le voit, alors c’est de la mauvaise volonté et Perrin a un bon maître. Dans les deux cas, ça sent le départ de Benzema dans les deux ans. Sauf si, comme il le réclame à mots ouverts, le portefeuille s’ouvre en grand. Et encore, pas sûr que ça suffise. Car c’est toute la génération Juninho encore au club qu’il aurait fallu remplacer après 2006. Tous n’ont pas connu, comme Govou, les heures lancinantes à attendre en vain une offre d’un club étranger autre que Middlesbrough. Le sort du barbu Juninho devrait déjà être scellé vu qu’il termine chaque match avec une bouteille d’oxygène dans le dos, et ce depuis deux saisons. Mais la vie sans Juni n’est même pas en préparation. Ederson croyait qu’il suffisait d’être d’organiser la prochaine Coupe du monde.  Cissokho, Lovren, Diakhaté, Pjanic, Briand et  Gomis avaient peut-être le profil qui sait ? A quoi bon les siffler, pouvaient-ils décider eux-mêmes se recruter pour moins cher que Essien, Tiago, Diarra et Juninho à l’époque ?  Quand les plus gros actifs, ceux qui pèsent 25 millions d’euros, sont aussi passifs, c’est une bonne raison de faire son pire championnat depuis 2002-2003. Le nouveau Juninho c’était donc lui, un bilan s’impose : les coups francs non, la décision dans les matches importants non, un montant de transfert démentiel oui. Le recrutement était économique, Lyon n’a pas tant changé.

Et puis, comment passer sous silence la caste des entraîneurs lyonnais ? Domenech, Tigana, Stéphan, Lacombe, Santini, Le Guen, Houiller, Perrin et enfin Puel. Garde et Fournier s’occupant de la réserve. Ne cherchez pas de progression, il n’y en a pas. Le lien entre tous ces entraîneurs n’est pas la capacité à faire gagner des titres à l’équipe, comme un Capello. Ceux qui ont gagné avec Lyon portaient les ballons et découvraient le nom des recrues d’Aulas puis de Lacombe – une fois qu’il ne fut plus entraîneur – dans Le Progrès. Comme Canal+, Lyon a recruté des générations de potiches pour les mettre devant les caméras. Des entraîneurs qui font tourner la boutique et mettent bien en place les ateliers dans la semaine. Puis mettent sur la feuille de match ceux qui doivent jouer le week-end, ne gueulent pas contre le recrutement. Bref, des coaches dociles. L’adjoint Le Guen a laissé Juninho choisir son système, le triangle du milieu. Houiller s’est évertué à maintenir une bonne ambiance dans le vestiaire en prenant chaque joueur par la taille pour se raconter des souvenirs d’enfance. De toute façon, les joueurs savaient déjà jouer ensemble avant lui. Il n’a pas réussi jusqu’au bout et s’est barré. Puis, Perrin est arrivé avec sa seule ambition, sans rien comprendre au fonctionnement lyonnais. Il veut tout décider dans le domaine sportif, et donc évincer Aulas du terrain. C’est ce qu’il faut à l’OL pour franchir un palier, sauf que c’est une brêle. Après deux matches en 4-4-2, Juninho lui a poliment rappelé qu’un petit nouveau n’allait quand même pas lui apprendre à entraîner.  Et puis Puel arriva, Lille monta en puissance et les photos du titre monégasque de 2000 devinrent chaque jour aussi sepia que le crâne de Cris. Pas de titre, c’est entendu, mais une demi-finale de C1 la seule année où c’était possible, tout n’est pas à jeter. Dans les grands rendez-vous, son OL est défensif, efficace et signe son premier exploit contre le Real, peu importe si ce n’est pas un exploit le public le croit.

A son époque, Tapie osait davantage dans le recrutement. Il n’avait pas peur de mettre des valises pleines, du champagne et des filles pour renouveler la garde robe de l’OM ou prendre un entraîneur de renom. Financièrement, c’est risqué mais pour Lyon, la Ligue des Champions aurait été à ce prix. Aulas a pris Gourcuff.

Lyon : La dernière decote du Rhône (1/3)

Six ans après le dernier titre lyonnais, le Vestiaire republie le certificat de décès du grand Lyon qu’il avait rédigé avant tout le monde. Lyon ne sera donc jamais un club populaire, et l’Europe a déjà oublié la grande génération. Première partie ; le bilan sportif, insuffisant.

 

Sept titres d’affilée, des larges victoires contre des équipes moins fortes, un pillage systématique des meilleurs joueurs des autres clubs français : l’hégémonie lyonnaise était incontestable. Son impopularité aussi, mais qui n’a rien à voir avec la jalousie théorisée en d’autres circonstances par « Sigmund » Fred. Le développement lyonnais est aussi rapide à résumer que le passage de Perrin : Lyon est un club qui calcule tout et qui finit par décevoir, inlassablement. Le grand calcul a débuté dans les années 90, après une remonté en D1 en 1989. Aulas a une stratégie simple et logique : se renforcer économiquement pour dominer la France. Après plusieurs saisons aussi vilaines qu’un passement de jambe de Bruno N’Gotty, entrecoupées d’une qualification européenne liquidée par le grand Trabzonspor, les résultats arrivent (2e en 1995) et le club se stabilise dans la première partie de tableau. Le centre de formation porte aussi ses fruits (Maurice, Giuly, N’Gotty, Laville), malgré Maxence Flachez. Toutes les composantes du club progressent, Lyon devient un modèle de stabilité. A l’approche des années 2000, le club devient incontournable. Depuis 1998, Lyon termine sur le podium de L1 chaque saison. Premier titre en 2002, retour fabuleux sur Monaco en 2004, 15 points d’avance en 2006 : les supporters lyonnais n’ont plus à avoir honte. L’OL est un épouvantail, a le meilleur effectif en France et pour cause (à lire dans la deuxième partie).

 

Problème, à partir du 5e titre, ça coince. Lyon ne sort plus que du D’Artigny abricot pour fêter le titre. La faute au syndrôme Wiltord : pour de nouvelles sensations, il a besoin d’aller voir ailleurs. Et là, Lyon déçoit. En restant toujours à la porte quand il y a la place de passer, en faisant de grandes erreurs de gestion. Ce que la Juve, Manchester, le Bayern, le Barça ne font pas deux fois de suite. Dominer la France du foot, faire le doublé, c’est très bien. Mais quand on a l’équipe pour rentrer dans la légende sans y parvenir, ça ne suffit plus. Aulas le sait bien : avec l’effectif qu’il a eu, Lyon aurait dû atteindre une, voire deux, finales de Ligue des Champions du temps de sa splendeur. Ne jamais avoir dépassé les demi-finales est un scandale, digne du palmarès de Domenech avec toutes les équipes qu’il a entrainées.

 

En 2005, Lyon se fait éliminer par un PSV Eindhoven de Cocu, malgré une équipe bien meilleure. La fin de cycle, c’est 2006, l’année référence de l’OL, avec le milieu de terrain le plus fort d’Europe donc du monde (Diarra, Juninho, Tiago). Se faire éliminer par le Milan AC a été aussi regrettable que la venue de Fred (nous y reviendrons). Le Vestiaire pensait déjà à l’époque que la seule équipe capable de battre le grand Barça de cette saison-là était Lyon. Pour rentrer dans la légende, Lyon doit faire un exploit. C’est-à-dire éliminer un club de plus grand statut que lui, et non pas battre le Real ou faire marquer Govou contre le Bayern. Il ne l’a toujours pas fait, donc il reste au rang qu’occupent La Corogne, Schalke 04 ou la Roma : des clubs régulièrement en C1, toujours placés, jamais gagnants. Et puis il y eut le Real. Mais c’était celui de Pellegrini. Le plus nul de ces 10 dernières années puisque Benzema n’y est pas titulaire. Pourtant le Real va écraser la première mi-temps mais ce Real est aussi celui d’Higuain. Madrid est éliminé ce n’est pas un exploit, Bordeaux aussi derrière et c’est la demi-finale. Battre le Bayern aurait pu être exploit on ne le saura jamais. C’est l’humiliation, la même que face au Real de Mourinho et Benzema, le meilleur depuis Zidane.

Comparé à l’histoire européenne des clubs français, le paradoxe lyonnais jaillit avec plus de force que la femme de Fred n’en a jamais rêvé. Lyon a peut-être été l’équipe française la plus forte de l’Histoire, dominatrice en Ligue 1 comme Marseille ou Saint-Etienne des grandes époques. Pourtant, l’OL n’a jamais fait mieux que demi-finaliste. Une performance à des années lumières de l’OM ou de l’ASSE. Même d’autres clubs se sont aussi davantage transcendés que les Gones. A une époque où chaque coupe était relevée, valorisée, et où tout le monde attendait le jeudi avec autant de passion pour matter la C3, qu’on en a pour la C1 aujourd’hui ou que la défunte C2 hier. Le PSG d’avant, brillant en UEFA (1/2 finale), brillant en Coupe des Coupes (1/2 finale, finale et victoire) et même en Ligue des Champions, n’avait pas autant de talents, même si c’était un PSG sans N’Gog, sans Bernard Mendy et surtout sans Rothen. Monaco, finaliste glorieux de la Coupe des Coupes, 1/2 finaliste de la Ligue des Champions. Auxerre, 1/2 finaliste vraiment héroïque et malheureux de l’UEFA (avec un tir au but de Mahé qui lui valut d’être fusillé), avant un quart de finale de Ligue des Champions toujours contre Dortmund et toujours aussi héroïque et malheureux. Même Bordeaux, avec sa finale UEFA, ou le Nantes 96 emmené par Franck Renou, entrent dans ce gotha. Face au Bayern 2010 personne n’a vibré car personne n’y croyait, Cris avait déjà 50 ans, Benzema s’appelait Lisandro.

Cette période s’arrêta en 96 par trois performances ahurissantes, l’année même où Jacquet découvrit la meilleure sélection de l’histoire. En 97, Auxerre bloqua en quart et le PSG en finale. Densité et constance que l’on ne retrouva plus par la suite avec des exploits le plus souvent isolés avec Monaco – comme Metz, Toulouse ou Bastia en leur temps – ou couplée (Monaco et Marseille en 2004). Ou encore inexistants, avec Lyon. Pourtant, concernant l’OL, la faute n’est pas à mettre sur le niveau de la Ligue 1 qui aurait baissé, nous y reviendrons également. Pour l’OL, l’étoile filante est donc passée en 2006. Le Lyon des saisons suivantes a été moins fort. En 2007, Houiller a eu beau clamer que Toulalan était plus fort que Mahamadou Diarra, seul Barth d’OLTV a pu y croire. Avisé, il a eu un doute quand Aulas a triomphalement estimé Grosso meilleur qu’Abidal. Le déclin était amorcé. Le terrible hiver 54 fut moins contrariant que celui de 2006, quand Juninho et ses amis brésiliens s’en allèrent au Brésil sans penser à mal (contrairement à Wiltord bien des fois). Au retour, des engueulades, plusieurs belles défaites y compris à Troyes, un derby contre un mauvais Saint-Etienne en trompe-l’oeil avant d’affronter la Roma. Et patatra. Lyon affiche un complexe de supériorité aussi déplacé que les prétendus gestes d’un autre âge de son ancien entraîneur envers quelques femmes de ménage méridionales. La défaite est cruelle ,mais Lyon ne s’était menti que trop longtemps. Puis Puel arriva, puis Garde, puis Fournier puis la mort. En passant ils ont acheté Gourcuff. L’erreur de trop.

Cette défaite n’a pas tué Lyon, puisqu’il était déjà mort. Pour n’avoir pas changé complètement de cycle, l’OL 2008 était un zombie que Benzema, Toulalan et Benarfa ont abandonné dans le cimetière de la L1.

Equipe de France : Le Guen aux dons

La Fédé a besoin d’argent, mais pourquoi pense-t-elle au Guen ?


Il a toujours aimé relever des défis : devenir international avec son seul pied gauche, devenir défenseur en étant milieu de terrain, devenir sélectionneur des Bleus quand on est sélectionneur d’Oman. Paul Le Guen n’est pas avare, en tout cas pas d’effort. A Rennes, pour ses débuts en costume, il résiste trois ans en Ligue 1. Ça ne l’empêche ni de se faire virer, ni Lyon de l’embaucher. La grande vie démarre. Trois saisons, trois titres, un contrat chez Canal, Houiller mettra du temps à montrer que l’entraîneur n’y était finalement pour rien. On croyait pourtant Le Guen meneur d’hommes, mais c’est à croire qu’en fait il ne montait pas à poil sur la table ou sur Yannick Noah pour entamer le cri de guerre quand il était joueur. Tout au plus, un sourire de satisfaction quand le président annonçait double prime. Mais Le Guen n’aime pas la facilité : en France, il a fait le tour de la question et en plus à Glasgow, l’Euro s’appelle Livre sterling,ça complètera sa collection chez HSBC et, au pire, il y a deux matches par an contre le Celtic, il ne sera même pas obligé de payer sa place.

Les cent patates de Pencran

Un an et demi plus tard, Le Guen n’a rien gagné, si ce n’est un contrat au PSG qui cherche n’importe quel entraîneur pas trop charismatique et un peu dégarni sur le devant pour faire n’importe quel résultat. Deux ans et demi de pure osmose l’enverront en Coupe du Monde. C’est avec le Cameroun et 300 000 euros, après un contrat non renouvelé, mais l’essentiel n’est pas là : Canal a créé les Spécialistes en dehors des périodes de matches internationaux. Bonne pioche : le Mondial se termine sur trois défaites mais la Premier League non, en plus on voit bien mieux en tribune de presse, et ça reste gratuit. Mais la télé ne remplace pas le terrain, surtout quand on peut faire les deux : Oman, c’est pas si loin.

On retient donc deux choses du futur sélectionneur. Un, il éconduit la presse régionale demandeuse à titre gracieux de ses avis d’expert avec la même élégance qu’il reçoit les insultes des journalistes camerounais.  Deux, l’homme d’affaires est altruiste : dès qu’il a pu, il a emmené Yves Colleu en voyage.

Tel Aviv-Lyon : Le Puel over rouge (1/2)

Si notre spécialiste foot était encore là, il se serait rendu compte que deux ans et demi après la décote du Rhône, tout ce qu’il avait annoncé est devenu réalité. Lyon n’est plus qu’une équipe de bas de tableau européen. Tout ça grâce à un seul homme; qui avait promis la Ligue des champions il y a dix ans.

Cet article aurait pu s’intituler le Aulashow, tant sa présidence lyonnaise a été à la hauteur de la carrière de son premier entraîneur en Division 1. Mais en réalité, Aulas est bien plus mauvais président que Domenech n’était un sélectionneur.

Il a eu Stephan, Tigana, Domenech. Il est même passé de Le Guen à Houllier sans subir de changement. Il aura donc fallu attendre Puel. Attendre Puel pour arrêter les titres, finir de remplacer les stars par des nuls et glisser vers le fond. Devant une telle réussite, Aulas ne pouvait que se laisser griser. Faire mariner son entraîneur, se foutre de sa gueule jusqu’à lui assurer publiquement sa confiance, commander une interview de Lacombe au JDD, il l’avait déjà fait. Mais aller au-devant du public comme un sauveur après une défaite dans le derby, il en rêvait.

A Lyon, Aulas ne risque rien. Pourquoi se priver de demander à deux cents éthylotests torses nus, bardés de diplômes et bourrés d’humour, si quelqu’un veut prendre sa place ? Au cas où ils penseraient encore aux années Puel, leur envoyer dans la gueule que Saint-Etienne ne joue la Ligue des champions qu’à la Playstation est radical. Qu’est-ce qui fait le plus de ravages dans les stades : la mémoire tampon des uns ou le complexe de supériorité intellectuelle de l’autre ?

Le Puel Tel Aviv

Protéger l’institution est un plaisir qui se partage à plusieurs, bien après que l’entraîneur fut reparti du stade seul, après une conférence de presse seul où tous les journalistes lui demandent ce qu’il pense du métier de consultant à Canal.

Aussi marrante soit-elle, la phrase « Je n’ai jamais dit que Puel était l’homme de la situation » est surtout la première erreur monumentale de com d’Aulas, bouc grisâtre de Barth sur OL TV mis à part. A se sentir intouchable, Aulas a publiquement reconnu son échec. La 19e place a ses charmes, ne pas y céder demandait un effort et Aulas ne l’a pas fait. Sûrement parce qu’il a conscience de ne disposer d’aucune solution pour ses deux problèmes majeurs : qui de crédible pour remplacer Puel et que faire pour ne plus voir Gomis toutes les deux semaines à Gerland ?

Question interdite : Qui entraînera Lyon demain après-midi ?

L’exploit de Bernabeu avait enfin fait passer le club dans la cour des grands, ceux qui suscitent l’effroi simplement sur le papier. Puel a fait grandir Lyon, mais Bong et Pujol sont deux effrontés.

Alain Perrin ne pensait pas susciter de jalousies, et pourtant. Un titre n’est donc pas si simple à gagner, même si Houiller, Santini et Le Guen pensaient le contraire. Tigana, Stéphan et Lacombe, eux, n’avaient pas vraiment les moyens de faire le Job tant Désiré. Seul Domenech avait démontré trace qu’on pouvait réaliser un début de saison aussi mauvais. Mais Domenech avait une moustache. Puel, lui, n’a qu’un Pjanic, un Gonalons et un Cris, et de son plein gré. Monaco, Caen, Brest, Lorient et Valenciennes : le calendrier de début de saison n’est pas toujours  si facile pour les gros clubs.

Provoquer en Puel

Deux ans après, la phrase « Claude aura les pleins pouvoirs sportifs pour éviter les dysfonctionnements des deux dernières années » pourrait passer pour une bonne grosse blague de Raphaël Mezrahi. Pourtant, Aulas et l’OL peuvent dormir tranquille, Puel confirme tout le bien qu’il fallait penser de lui : troisième la première année, deuxième la seconde, l’ancien jeune manager prometteur de Lille a enfin trouvé la régularité après ses 14e, 10e, 2e, 3e, 10e et 7e places dans le Nord. Sa culture tactique avait fait de ses équipes des blocs compacts, durs à contourner et adeptes du contre. Valenciennes a donc laissé un but d’avance à Lyon, samedi, c’est plus facile comme ça. Son charisme de meneur d’hommes avait fait des merveilles avec Fred, depuis, Bousmong, Cris, Govou, Cissokho et Lisandro se demandent si Mickaël Gregorio a vraiment du talent. Il ne faut pas croire les rumeurs, Jean Fernandez ne fait pas la même chose en un peu mieux pour moins cher. Perrin a vérifié, « pleins pouvoirs sportifs » n’était pas gratuit, mais prémonitoire, Makoun peut bénéficier du programme de protection des témoins s’il le faut.

Munich en son genre

Puel avait été recruté pour permettre à Lyon d’utiliser tout son pognon pour gravir la marche vers le sommet. Faire venir Makoun et Keita la première année, dépenser 70 millions la deuxième et se retrouver aujourd’hui avec Gonalons en conférence de presse d’avant Lyon-Schalke n’est pas l’aveu d’incompétence qu’on imagine : le centre de formation lyonnais a de tous temps fournit des joyaux. Si besoin, Jérémy Clément a un plan de carrière à soumettre à son jeune successeur.

En revanche, la phrase « Mais si je n’avais pas été convaincu que cela allait fonctionner, j’aurais été intransigeant » n’oblige pas Puel à démissionner : Aulas n’a pas défini le verbe fonctionner. Lacombe serait tenté. Une demi-finale de C1, peu importe l’humiliation, reste sa réussite. Le huitième de finale était effectivement davantage le triomphe d’Higuain, le quart n’avait rien à voir avec Ciani-Sané dans l’axe à l’aller. Puisqu’il n’y a pas de hasard, l’OL s’était créé pas loin de deux occasions en demi-finale. Manque de puissance, de fonds de jeu et de talent : Puel le mal-aimé a retenu les leçons en offrant un maillot à des enfants défavorisés de Saint-Etienne, Rennes et Bordeaux.

Il y a dix ans, Claude Puel était champion de France avec Monaco, trois ans après Tigana. Joyeux anniversaire.

Cameroun : Paul, la risée

On peut avoir joué à Brest et gagner une Coupe d’Europe avec Paris. Peut-on aussi être demi-finaliste de la Coupe d’Afrique et champion du monde ?

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Tout est parti d’une rumeur lancée par Canal +. Un sujet qui conditionne le titre mondial à une star et un grand entraîneur, Mathoux qui interprète mal et le Cameroun se retrouve propulsé favori malgré lui. Wilfried Schäfer sur la touche, le Vestiaire a voulu savoir qui se cache derrière le triomphe des Lions Indomptables.

Selon la légende, l’histoire commencerait par une patate de Pencran, tristement célèbre pour avoir laissé à N’Gotty le soin de tirer le seul coup franc de l’histoire du PSG. La patate n’est pas sans rappeler la première occasion du Cameroun sur le missile désespéré de Mbia sur la barre à deux minutes de la fin.

Le PSG, il y fera bien sûr son retour comme entraîneur, dix ans après la mort du club. En attendant, c’est à Rennes qu’il a appris à mettre en musique le beau jeu, même si le mot est mal choisi d’après Webo qui ne sait toujours pas aujourd’hui s’il était destinataire de l’ouverture d’Achille Emana à sept minutes de la fin.

Rennes, donc, où sa première saison se résume à Nonda, la seconde plutôt à Stéphane Grégoire et la troisième à une séparation d’un commun accord. Le cycle de trois ans est ce qu’il est, c’est pourquoi il rejoint Lyon un an plus tard. Juninho est déjà là, déjà champion, un adjoint suffirait mais Yves Colleu vient aussi comme adjoint. L’amitié est un sentiment généreux qui n’est pas sans rappeler ce deux contre un camerounais et la conduite de balle d’Idrissou bientôt transformée en passe pour Tanaka, le défenseur avec l’autre maillot.

A Quimper gagne

Au sommet de son art, il a la force des grands : s’arrêter à temps. « Sommet » et « à temps » sont des notions discutables, comme celle de réussite d’ailleurs : trois titres de champion de France et Porto puis le PSV en C1 avec deux fois le meilleur milieu d’Europe. Gérard Houiller ne se permettra aucun conseil un an plus tard avec un Lyon encore meilleur, et ce n’est pas parce que lui a déjà connu les turpitudes d’un sélectionneur qui n’a que le blazer pour faire croire qu’il décide de quelque chose. Ce qui n’est pas sans rappeler cette excursion d’Eto’o à droite en deuxième mi-temps sur les conseils de Mourinho.

Lyon n’était qu’une étape, c’est la suite qui compte. Glasgow et ses guerre de clans, un contrat de trois ans, un vrai choix de carrière et six mois des plus enrichissants pour, un jour, revenir par la grande porte d’une chaîne cryptée qui subventionne déjà les CV de Baup et Perrin. Le PSG ne le laissera tranquille que quelques jours, il est le candidat idoine pour préparer le retour de Kombouaré. Le maintien en Ligue 1 compte comme un titre, la Coupe de la Ligue à peine plus. Heureusement Mboma est souvent invité sur le plateau des Spécialistes alors pour intercepter les Lions indomptables, le coup est jouable. Ce qui rappelle ce que ce sont dit Mbia et Nkoulou sur ce centre du Grenoblois Matsui pour Honda dès la première mi-temps.

« L’objectif, il est clair, c’est d’aller le plus loin possible. Et on nous a suffisamment rabâché l’aventure des anciens de 90 pour avoir envie de vivre la même et de faire aussi bien qu’eux. »  Après tout, le Japon n’a gagné que 1-0.

Ligue 1, PSG : Paul Le Guen for a dream

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Avec le nouveau Okocha et le Georges Weah réunionnais, le PSG a retrouvé les sommets. L’objectif était la Ligue des Champions, mais sans test hypoxie, on n’est jamais sûr de rester longtemps là-haut.

Paul Le Guen attendait ça depuis longtemps. Parti comme un prince de Rennes, comme un roi de Lyon, comme une merde des Glasgow Rangers, il avait connu tous les honneurs dont peut rêver un entraîneur. Il a voulu l’adapter à Paris, mais s’est souvenu un peu tard qu’à l’époque où il jouait, il n’avait déjà pas vraiment confiance en Alain Roche.

27e journée, Lorient-PSG (0-1). Solide, convaincant, réaliste, le grand Paris met à profit sa branlée de Rodez (1-3) pour marquer les esprits. En stoppant le penalty de Saifi, Landreau se dit qu’être champion deux fois avec Nantes, c’est possible. Paris est deuxièle, à un point de Lyon. Allez savoir pourquoi, Le Vestiaire ne voyait pas le PSG en Ligue des Champions.

28e journée, PSG-OM (1-3). En se faisant expulser sans véritable raison, Zoumana Camara se dit qu’il n’y avait rien à faire contre ce grand OM-là. Ce match de gala n’avait de toute façon pas d’enjeu. Marseille revient à hauteur de Paris, à un point de Lyon, qui avait perdu quelques heures auparavant. Allez savoir pourquoi, Le Vestiaire ne voyait pas le PSG en Ligue des Champions.

29e journée, Toulouse-PSG (4-1). Sur l’un de ses seuls ballons perdus de la saison, Sessegnon paie pour apprendre face au grand Toulouse. Okocha est encore jeune. En face, Bergougnoux n’a pas cette carrière d’international pour rien. Il ouvre le score, Braathen le ponctuera, entre temps Hoarau ratera tout, c’est la soirée des étoiles. Allez savoir pourquoi, Le Vestiaire ne voyait pas le PSG en Ligue des Champions.

30e journée, PSG-Nice (2-1). En grande équipe, Paris écarte de la course au titre le grand Nice, revenu à onze petits points au classement. Hoarau et Traoré sonnent la révolte, le PSG a eu deux coups de pied arrêtés. Allez savoir pourquoi, Le Vestiaire ne voyait pas le PSG en Ligue des Champions.

31e journée, Lille-PSG (0-0). Le gros coup. Face au grand Lille de Vittek, la défense parisienne ne souffre même pas. Bastos est pourtant en feu, il marquera pas moins de un but lors des huit matches suivants. Un bon point. Allez savoir pourquoi, Le Vestiaire ne voyait pas le PSG en Ligue des Champions.

32e journée, PSG-Le Havre (3-0). Equipe surprise, le grand Le Havre évolue à un niveau qu’on n’attendait pas. Mais Paris sait se faire respecter au Parc. Hoarau, qui rappelons-le était au Havre il y a encore un an, se permet même de tromper Revault d’une subtile frappe molle en plein milieu du but. Allez savoir pourquoi, Le Vestiaire ne voyait pas le PSG en Ligue des Champions.

33e journée, Lyon-PSG (0-0). Le tournant de la fin de saison. Fatigué, le PSG s’emmêle les pinceaux à Lyon. Il passe même à deux doigts de la défaite et d’une humiliation sans précédent. Malgré tout, Paris reste à un point de Lyon. Allez savoir pourquoi, Le Vestiaire ne voyait pas le PSG en Ligue des Champions.

34e journée, PSG-Rennes (0-1). Le grand Rennes a les dents longues en arrivant au Parc. Avec Guy Lacombe à sa tête et la bagatelle de quatre points pris sur les cinq derniers matches, les Bretons font figure d’épouvantail. Paris résiste, mais finit par craquer. Sakho marque contre son camp, Zoumana Camara savait bien que ça arrivait aussi aux autres. Allez savoir pourquoi, Le Vestiaire ne voyait pas le PSG en Ligue des Champions.

35e journée, Le Mans-PSG (0-1). Face à un grand Le Mans truffé d’internationaux scandinaves, Paris fait parler la poudre. Kezman et son expérience de Champion’s League font la différence. Bordeaux et Marseille piétinent, la course au titre est relancée., plus que huit points. Allez savoir pourquoi, Le Vestiaire ne voyait pas le PSG en Ligue des Champions.

36e journée, PSG-Auxerre (1-2). Auxerre est l’équipe en forme de la fin de saison, Jelen a prouvé qu’il ne marquait pas uniquement contre Lyon. Zoumana Camara marque contre son camp, il savait bien que ça n’arrivait pas qu’aux autres. Le petit Okocha réduit le score, mais la charnière Grichting-Mignot, ça jouerait dans n’importe quel club de L1. Allez savoir pourquoi, Le Vestiaire ne voyait pas le PSG en Ligue des Champions.

37e journée, Valencienne-PSG (2-1). Valenciennes est l’équipe en forme de la fin de saison. Une offre pour l’entraîneur adverse, un but de Kezman, une passe de Giuly hors-jeu, la victoire semblait pourtant réglée comme du papier à musique. Malheureusement, le football est parfois vicieux. Comme les frappes de Pujol, Landreau n’est quand même pas coutumier de ballons relâchés dans ses buts. Allez savoir pourquoi, Le Vestiaire ne voyait pas le PSG en Ligue des Champions.

38e journée, PSG-Monaco (0-0). Monaco est l’équipe en forme de la fin de saison. Ruffier est imbattable, il va même chercher les deux ou trois frappes cadrées parisiennes. Grâce à sa victoire, Lille passe devant à la différence de buts, juste derrière Toulouse, qui a aussi 64 points. Bordeaux n’a que 80 points, le titre s’est joué à des détails. Allez savoir pourquoi, Le Vestiaire ne voyait pas le PSG en Ligue des Champions.

Allez savoir pourquoi, la sixième place n’est pas qualificative pour la Ligue des Champions.

LdC : Houiller, Houiller, braves gens

Après Lille, mardi, Bordeaux a joué hier soir à domicile. Heureusement que les Girondins ont recruté Ronaldo.

Ils n’étaient pas beaucoup, mais ils ont du mérite. Lloris, Toulalan, Benzema. Même Ederson, qui fait son entrée dans le cercle restreint des joueurs lyonnais ayant réussi un bon match en Ligue des Champions cette saison. Les autres ont certainement conforté Claude Puel dans ses certitudes. Makoun aime tellement le 4-4-2 qu’il talonne en pleine surface et court dans les pattes de Toulalan, même Doucet l’a vu. L’Equipe découvre horrifiée que Mounier partage des tas de points communs avec Bryan Bergougnoux, Grosso revient peu à peu à son niveau de la saison passée. Malgré tout, Lyon a tapé deux fois le poteau et buté sur le Jérôme Alonzo du PSG. Dès que Ronaldo s’est fâché en seconde période, le match aller s’est reproduit sous les yeux ébahis de Christophe Josse. « Quel spectacle ! » Qui voit l’une ou l’autre défense championne d’Europe ?

Ribéry-vony

Que reprocher aux Lyonnais, se demandent en chœur Aulas et Barth ? Après un tel spectacle, comment regretter les contrôles du talon ou du mollet de Govou ? Après un tel spectacle, difficile d’affirmer que le 3-0 de la mi-temps n’était qu’un logique reflet de la réalité. Impossible de certifier que la défense lyonnaise, peu importe qui joue, s’éclate toujours autant. Il est inapproprié de penser qu’avec dix buts encaissés en six matches, rêver de demi-finale devrait interdire Zidane d’antenne. Cruel en pareille euphorie de préciser que perdre 3-2 à domicile pour un grand club, ça fait zéro point et une humiliation. Mais qu’a-t-il bien pu se passer dans la tête de notre spécialiste pour affirmer dès le début de saison que Lyon n’avait pas de défense, que Juninho n’avait pas été remplacé ou que tout se jouerait dans les pieds de Benzema ?

Vivement les retours de Tiago, Essien et Diarra et les arrivées probables de Ribéry et Trezeguet, se murmurent Houiller et Le Guen. Quoi Grosso, Fred, Makoun, et Pjanic ?