Tour de France : Schleck sans provision

lemfi

Eberlué par un Tour indécis comme rarement, c’est un Thierry Bisounours ébranlé dans ses certitudes qui a répondu à vos questions posées sur equipe.vestiaire@yahoo.fr

A-t-on déjà vu un Tour aussi indécis ?

Rarement, je dois bien l’avouer. Le duel Schleck-Contador nous renvoie aux plus belles heures d’Armstrong-Ullrich, Anquetil-Poulidor, Hinault-Zoetemelck, Indurain-Rominger, Indurain-Bugno, Indurain-Chiappucci, Indurain-Zulle, Armstrong-Beloki, Ullrich-Virenque, Fignon-Lemond, sans oublier Schleck-Contador.

C’est donc rare, en effet. Mais peut-on parler de duel quand c’est toujours le même qui gagne ?

Question piège, comme on dit dans le jargon. Vous voulez dire que Schleck est un gros nul ?

Schleck est-il un gros nul ou est-ce une feinte ?

Effectivement, on peut avoir l’impression que Schleck est persuadé d’être le leader du Tour. La couleur de son maillot doit y être pour quelque chose. En plus, Fignon dit qu’il a raison de garder la roue de Contador. Et Fignon, il sait de quoi il parle, c’est pas le genre à perdre le Tour sur un contre-la-montre

Donc Schleck pourra continuer à sucer la roue de Contador sur le chrono de samedi. Comment ça se passe, il aura droit à une dérogation ?

Ou peut-être qu’il aura perdu deux minutes d’ici là. Cinq minutes de retard sur les Champs, en général, ça évite de cogiter.

Pourquoi n’attaque-t-il jamais quand Contador semble moins impérial, quand il fait chaud par exemple ?

C’est son plan, ne jamais prendre de temps à Contador et en perdre dès qu’il peut. C’est très habile et, comme dit toujours Bilou, mon patron : « Tu t’en fous, l’important c’est que le public oublie que Vinokourov a encore le droit de rouler. » Enigmatique mon patron, comme toujours.

Justement, pourquoi avoir fait pendant un quart d’heure le panégyrique d’un tricheur avéré, qui court pour une des pires dictatures au monde en lui souhaitant même de revenir comme directeur sportif ?

Vous connaissez ce poème danois : « Tout le monde a droit à une seconde chance », comme on dit dans le jargon.

C’est du Bjarne Riis ou du Ivan Basso ?