L’Edito : Le bon Darien

Gourcuff a juste dit que lui et Blanc ne faisaient pas le même métier. Pourquoi en faire une polémique ?

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Pourquoi le Vestiaire a-t-il décidé d’aller traquer jusqu’aux confins du Pacifique son spécialiste Edito pour réactiver sa rubrique la plus phare et probablement la plus ésotérique ? Sans doute car son équipe semble encore plus en vacances que son rédacteur en chef mais aussi et surtout car Victor Dubuisson est 62ème du WGC Cadillac Championship et qu’on ne va quand même pas ouvrir une rubrique golf pour dire ça. Sans doute, peut-être, par culpabilité d’avoir oublié de dire que la semaine passée, sans jouer, Mahut a amélioré le meilleur classement de sa carrière en devenant 39e mondial.

Sans doute aussi parce que la France compte un nouveau champion du monde en salle. Ou plutôt une nouvelle championne du monde puisque PML n’a évidemment pas été au rendez-vous en n’égalant pas son record personnel en finale quand l’Américain devant lui s’en chargeait. Il y a bien écrit « s’en chargeait » et non « se chargeait » comme l’ancienne ligne éditoriale de notre site aurait pu l’affirmer. En revanche Darien qui accroche plutôt la médaille que la haie, c’est un bel exploit.

La championne, c’est-à-dire l’athlète qui a accepté d’interrompre son hibernation pour garnir son palmarès sans trop d’adversité c’est Lesueur. Pour ceux qui se demandent si cela augure d’une grande saison pour elle, c’est non évidemment. Ça tombe bien, il n’y a pas de mondiaux en plein air cette année. C’est des Europe. Mais même là, il y a un peu trop de Russes, d’Anglaises, d’Allemandes voire de Biélorusses pour espérer.

L’essentiel étant dit, attardons-nous sur le final countdown de Saint-André qui paiera la note du plus profond trou de génération de l’histoire du rugby français la semaine prochaine. Quand on pense que sans la générosité d’un arbitre Lièvremont pourrait toujours être à sa place avec en plus un titre mondial avec les mêmes joueurs plus Michalak, on ressent la même chose que Maestri face à un pilier tonguien de 1m48. Ou que Benzema quand il lit qu’il est dans la forme de sa vie avec 20 buts de moins que Cristiano Ronaldo.

Pendant ce temps-là Belocian semble promis à un grand avenir sur les haies. Mais à l’époque Coco-Viloin aussi.

Christophe Lemaitre : Un diamant, zéro Carraz

Diagana et Doucouré doivent doucement rigoler dans leur barbe. Hélas comme disait Pagnol, ils n’ont pas de barbe et ne rigolent pas du tout.

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Pourtant ils ont longtemps hésité entre le rire et les larmes face à la blessure de PML. Eux aussi ont connu ça dans leur temps mais ils avaient déjà pris l’habitude de figurer dans quelques finales mondiales et olympiques dès leur plus jeune âge. On va finir par croire que les analyses du Vestiaire sont pertinentes et qu’ils existe vraiment des lois du haut-niveau et qu’il n’est pas permis à tout le monde de les franchir. S’il ne faut pas accorder plus d’importance que ça à l’accident Lemaitre une nouvelle fois finaliste (c’est bien ça l’accident), certains l’imaginaient plus régulièrement bronzé lors de ses débuts il y a 3 ans déjà. Côté bronzage, Jimmy Vicaut n’aurait rien à apprendre de Silvio Berlusconi mais son plantage est extrêmement inquiétant pour la suite. Il était le plus fort depuis le début de saison, il est hyper musclé, et même pas qu’en salle. Et puis le jour J plus tant que ça. L’essentiel c’est qu’il se trouvait détendu avant la course.

Tout ça était avant la vraie blessure, celle du champion. Ce n’est pas donné à tout le monde : sauter de joie pour un centième dans la gueule de Vicaut à 18h, sauter sur un brancard à 19h50, faire sauter le pacemaker de Pierrot à 21h au moment d’annoncer qu’il a foutu en l’air le 200, le 4×100 et la durée de vie de son entraîneur. Pourtant Lemaitre avait tout pour lui : des départs pourris, des temps pourris et une confiance pourrie. Du coup en finale il a pris un départ pourri, il a fait un temps pourri et il avait tellement confiance qu’il a forcé sur ses ischios ou son quadri, enfin un muscle qui pète. Peu importe, tant que Bolt et Gay continuent à dire que s’il travaille bien et qu’il reste compétiteur il sera un redoutable concurrent dans les années à venir. Pour ceux qui ont vu l’Intérieur sport encore remarquablement senti sur la langue au cheveu d’or, qui venait de battre Gatlin à Rabat ou un truc comme ça qui a de la valeur, Pierrot disait aussi que si la saison se passait mal pour la deuxième fois de suite, il faudrait songer à changer quelque chose. Ce quelque chose s’appelle-t-il Pierrot ? Vicaut, lui, est dégoûté : être sorti de la finale pour un centième c’est cruel. Espérons que Pessonneaux et Sangouma se soient mieux échauffés.

Pendant ce temps-là, Robert Michon nous a fait rêver même si Montel ne croit toujours pas Boyon sur le jet à plus de 65m, c’est vrai qu’elle donne pas envie d’y croire. Une médaille à Lesueur de son front. Bosse sera-t-il le Mayer ? On n’espère pas pour lui.