Requiem for a druide 2, la sauce Boloni

L’entraîneur et son tuteur s’en sont allés. Le président menace de faire pareil si ça continue. Mais Maoulida et le druide sont toujours là. Trois ans après, le grimoire est ouvert sur la page de la sauce Böloni.

1re journée, Lens-Nancy (1-2). Déjà 3e au soir de la première journée, le grand Nancy fait admirer sa puissance offensive. Bollaert est prévenu, les Lorrains ne seront pas 20e mi-novembre, 19e tout au plus. Le druide sait déjà que ses potions sont périmées, mais il ne pipe mot.

2e journée, Arles-Lens (0-1). Il faut un coup-franc d’Hermach et une tête de Pollet pour arracher la victoire. Lens fait le gros coup et déjà on sent qu’ils ne seront pas beaucoup à battre le grand Arles.

3e journée, Lens-Monaco (2-2). Le vice-champion d’Europe 2004, le grand Monaco, se déplace avec la grosse armada. Mais menés 2-0, les Lensois reviennent grâce à une potion ramenée par le druide il y a déjà longtemps. Le druide ne lâche rien.

4e journée, Saint-Etienne-Lens (3-1). Le druide ne lâche rien, mais le grand Saint-Etienne et Payet n’ont pas digéré Glasgow.

5e journée, Lens-Lille (1-4). Le druide ne lâche rie,n mais en ce mois de septembre l’attaque lilloise surfe sur sa lancée du printemps. Le druide n’a pas reconnu Assadourian.

6e journée, Valenciennes-Lens (1-1). Un derby du Nord a toujours réussi au druide le plus barbu. Montanier n’a pas de barbe, mais Saez oui. Le grand Valenciennes résiste.

1/16e de finale de la Coupe de la Ligue, Monaco-Lens (1-0). Seul le Werder avait pu stopper le grand Monaco en Coupe des Coupes. Le druide trinque.

7e journée, Lens-PSG (0-2). Ce n’est pas parce que Makélélé déclare que le match a été plus facile que ne le laisse penser le score qu’il faut le croire. Face au grand PSG, Lens aurait même pu marquer.

8e journée, Sochaux-Lens (3-0). Yahia et Demont s’en veulent encore de s’être ratés à ce point face au grand Sochaux. Dans un jour sans, le druide descend à la cave.

9e journée, Lens-Rennes (0-0). Il fallait réagir face au grand Rennes. Le druide n’aime pas le cidre, ça attaque pas assez. Tant mieux, cette fois au moins ça rapporte un point.

10e journée, Lens-Nice (1-0). Face au grand Nice, Jemaa marque à la dernière seconde, quand on n’y croit plus et que la tireuse à bière est vide.

11e journée, Toulouse-Lens (1-1). Le grand Toulouse n’a pas fait le tour préliminaire de la C1 2008 pour rien. Mais le druide se rappelle qu’il l’a jouée aussi, pas de jaloux.

12e journée, Lens-Montpellier (2-0). Quand les Nicollin débarquent auréolés d’un cru précédent réussi, ça gonfle le druide.

13e journée, OM-Lens (1-1). Qu’il fasse sec ou doux, un petit tour au pays du pastis ça réchauffe. Même si c’est Eduardo qui marque, l’ivresse interdit de se méfier.

14e journée, Lens-Lyon (1-3). En première mi-temps, Lens fait rêver le druide. Lens mène 1-0 face au grand Lyon. Il faut se pinter pour y croire. Mais il restait une mi-temps.

15e journée, Brest-Lens (4-1). Sous la neige, le match dure une mi-temps sans but. A sec, le druide n’est plus lui-même quelques heures plus tard et le grand Brest de Martins est inarrêtable.

16e journée, Lens-Auxerre (1-1). C’est là-bas et sans Martini que Lens avait obtenu le titre en 1998. Quel druide ne voudrait pas revivre ce 1-1 ?

17e journée, Lorient-Lens (3-0). Vannes prendra 4-1 quelques semaines plus tard, toutes les équipes savent qu’elles peuvent repartir du grand Moustoir avec une valise. Un apprenti druide prépare d’ailleurs la sienne. A poltron, pochetron et demi.

19e journée, Bordeaux-Lens (2-2). A quelques heures de s’embrasser sous le Jean-Guy, les Lensois mènent deux fois au score. Mais le grand Bordeaux, même sans attaquant et avec Diabaté, revient grâce à Gouffran. Un druide, ça a le coup de main pour couper le Guy quand il faut. Ce sera deux semaines plus tard.

1/32e de finale de coupe de France, PSG-Lens (5-1). Face au grand PSG, Lens boit la tasse. Un vrai druide sait encaisser avec dignité.

Ligue 1 : Le Père Noël dans les ordures 2010

C’est en temps de crise qu’il faut être le plus généreux : Brest n’est qu’à quatre points du leader, qui est Lille. Tout le monde peut croire au Père Noël cette saison.

Arles-Avignon. Grec, Espagnol ou Africain, ça fait six mois qu’ils cherchent le bon menu. Tout le monde a été malade, ça fait -26 de différence de buts à Noël. Après tout, c’est le geste qui compte.

Lens. Le druide et son apprenti barbu ont été rejoints par un ancien sélectionneur de Mickaël Silvestre et en plus Maoulida joue toujours. Plus le sapin est gros, plus ça sent le sapin. Après tout, c’est le geste qui compte.

Caen. Les barbes de Franck Dumas et de Jean-François Fortin sont des fausses. Ils ne peuvent donc pas être des Pères Noël, Hamouma et Mollo restent. Après tout, c’est le geste qui compte.

Monaco. Fais dodo, t’auras du Lolo : il ne faut pas lésiner sur les berceuses pour endormir les petits. Le lendemain ils se réveillent tout heureux, mais on les remet quand même dans leur Park. A force, ça peut mal finir. Après tout, c’est le geste qui compte.

Valenciennes. Un nouveau stade doit sortir de terre dans peu de temps. Le Mans l’avait déjà commandé la saison précédente et ne joue plus le même championnat aujourd’hui. Après tout, c’est le geste qui compte.

Nice. Le recrutement de Ljuboja aux dernières lueurs de l’été et un 0-0 à Arles juste avant Noël : quand on croit au Père Noël, on le reçoit dans des conditions décentes. Si cadeau il y a, il sera pourri. Après tout, c’est le geste qui compte.

Auxerre. Les films de Noël, on les a tous vus : au début le héros est un gros naze, puis il change son destin en gagnant à Sochaux, puis il en prend un bonne à Bernabeu, mais à la fin ça se termine pas trop mal. Après tout, c’est le geste qui compte.

Nancy. Tonton et papi ça suffit pour que le réveillon se passe bien, c’est pareil avec Féret et Hadji. Même si évidemment tous les cousins foutent le merdier tant qu’ils peuvent. Après tout, c’est le geste qui compte.

Lorient. Servir du merlu à Noël, c’est de mauvais goût. Mais avoir revendu son cadeau de l’an dernier 12,5 millions permet de voir venir. Après tout, c’est le geste qui compte.

Sochaux. Ils sont tellement jeunes qu’ils pensent encore que le Père Noël existe. Quand ils verront qu’Ideye rate encore ses occasions en 2011, ils comprendront. Après tout, c’est le geste qui compte.

Montpellier. Le meilleur buteur de Ligue 2 est arrivé et ils sont 19e attaque. Ils ne sont pas les seuls à s’être fait rouler par le Père Noël, mais il n’y a pas de service après-vente. Après tout, c’est le geste qui compte.

Toulouse. Les bons de réduction pour recruter un attaquant, c’est dangereux. Même Santander et Tafer prient pour que le Père Noël en envoie un autre. Après tout, c’est le geste qui compte.

Bordeaux. Les jouets recyclés, c’est pas fiable, même si à la base c’était de la grande marque. Mais comme le Père Noël n’a pas d’argent et que Diarra n’a pas été très sage, il faudra encore jouer avec, un an. Après tout, c’est le geste qui compte.

Brest. Il y a toujours un Roux dans les contes de Noël. On parle moins souvent du gardien et de la défense centrale, mais ils rendent quelques services à Papa Noël. Après tout c’est le geste qui compte.

Saint-Etienne. Plus on y met de Payet, plus le sapin brille. Après tout, c’est le geste qui compte.

Marseille. Quand le Père Noël descend dans la cheminée, il découvre toujours le même bordel : une maison pas rangée, des gamins dissipés et une dinde qui rate des occasions de but. Cette année, la dinde est un peu plus charnue et rate un peu plus d’occasions. Après tout, c’est le geste qui compte.

Lyon. L’an dernier, les Lyonnais avaient fêté Noël en février à Madrid. Cette année, ils ont ouvert leur cadeau à 25 millions avant l’heure. Vaut peut-être mieux en profiter le 25 cette fois, surtout qu’il n’y a pas de ticket de caisse. Après tout, c’est le geste qui compte.

Rennes. La plupart des cadeaux sont fait maison. C’est bien présenté, mais il n’y a pas de garantie. Après tout, c’est le geste qui compte.

Paris-SG. Kombouaré s’est levé un matin et a décidé deux choses : mettre Armand dans l’axe et demander à Nênê de tirer autant qu’il veut. Si c’est pas ça la magie de Noël. Sûrement un coup d’un Chantôme maléfique ou d’un lutin de 45 ans. Après tout, c’est le geste qui compte.

Lille. Le Père Noël se déguise en rouge et fait des cadeaux à tout le monde. Il serait pas défenseur central et international ? Par le plus grand des Hazard, ça peut marcher quand même. Après tout, c’est le geste qui compte.

L’Edito : Jingle brêles

Marcel-Picot et l’Olympico sont sur le même bateau. Qui tombe à l’eau ?

« Qui aurait cru que sans Cris, sans Toulalan, sans Gourcuff, Lyon serait aussi compétitif ? » Même s’il ne lit pas assez souvent Le Vestiaire, Christophe Dugarry peut donc parfois être très pertinent. Ainsi, Lyon n’est plus l’équipe qui prenait des buts et ne savait pas tenir un score aperçue ces derniers mois. Comme il n’y a pas tant d’occasions de s’enflammer que ça en Ligue 1, les Marseillais ont aussi donné le change, loin de leur image d’équipe sans organisation ni rigueur avec Gignac pour finir les actions.

Pertinent, Tigana l’est aussi, puisqu’il a découvert que Jussie habitait encore en Gironde. Tout la rocade se prend à rêver que Bordeaux s’équipe d’une défense et d’une attaque. Pertinent comme Jose Mourinho, qui n’est pas du tout en train de perdre la main sur son équipe qui a failli aligner quatre passes à la suite hier soir. Mention spéciale à Benzema, qui n’est si individualiste qu’on veut bien le faire croire. D’une part, il pourra aider ses enfants en espagnol, mais aussi en anglais. D’autre part, il a choisi de ne rien foutre le même jour que tous ses partenaires.

Dubaï au cornet

En l’absence de notre spécialiste natation, personne n’est parvenu à expliquer à notre rédacteur en chef à quoi servait cette compétition où une fois n’est pas coutume, comme à chaque fois, Cesar Cielo met des branlées aux champions français. Il y a quand même eu des titres, mais on connaît Amaury Leveaux.

On aurait aussi pu parler, NBA, rugby, ski, mais vous l’aurez remarqué, Le Vestiaire est en vacances depuis quelques mois à peine. Alors, si vous rêvez de vous foutre de la gueule de Joakim Noah ou de Clermont, n’hésitez pas à envoyer vos cartes blanches, on ne les refuse pas toutes.

Pendant ce temps-là, Guy Forget n’a toujours pas digéré les sifflets serbes. Heureusement, il aura une douzième chance d’affilée de se venger.

OM : Requiem for a guigne 2

L’Equipe.fr avait déjà justifié le transfert du meilleur buteur du championnat. Elle démontre maintenant que Niang n’était pas indispensable.

C’était une semaine équipe de France. Il n’y avait donc aucune raison de parler de Gignac. Et pourtant, aujourd’hui, il joue à Toulouse.

  • 1e journée, Toulouse-Brest 2-0

64e : Gignac semble vraiment très en jambes. Sur un bon ballon de Sissoko, Gignac aux 25 mètres tente une frappe enroulée du droit contrée par Kantari.

  • 4e journée, Bordeaux-OM : 1-1

84e : Nouveau contre phocéen avec Gignac qui résiste bien à Henrique avant de se retourner vers l’espace libre dans l’axe. L’ancien Toulousain oublie alors Rémy dont l’appel semblait parfait côté gauche et il perd le bénéfice du ballon.

  • 5e journée, OM-Monaco : 2-2

36e : Gignac semble souffrir après avoir tenté et raté une volée. L’ancien Toulousain se sait soigner sur la touche. Jordan Ayew est parti s’échauffer.

  • Ligue des Champions, OM-Spartak : 0-1

80e : Le Spartak est au bord de la rupture et l’entrée de Gignac a fait du bien au secteur offensif olympien.

  • 6e journée, Arles-OM : 0-3

45e+2 : Didier Deschamps peut remercier Gignac, passeur décisif sur le deuxième but et auteur de deux sauvetages sur sa ligne.

  • 7e journée, OM-Sochaux : 2-1

26e : Sur une belle remise de Lucho Gonzalez, Gignac contrôle mal au point de penalty. En position idéale, le Marseillais, à la lutte avec Bréchet, se précipite et envoie un tir violent du droit. Nettement au-dessus.

  • Ligue des Champions : Chelsea-OM : 2-0

55e : Les Olympiens ont toujours autant de mal à trouver les bonnes combinaisons offensives, à l’image d’un Gignac qui fait toujours les mauvais choix.

  • 8e journée, Saint-Etienne-OM : 1-1

27e : L’ancien Toulousain ouvre ensuite son compteur d’une reprise à mi-hauteur du gauche.

34e : A noter que depuis le début du match, Gignac n’avait touché que neuf ballons, pour sept perdus !

  • 9e journée, OM-Nancy : 1-0

26e : Sami réalise pour l’instant un bon début de match et parvient très souvent à faire la différence face à Rémy et Gignac.

  • Ligue des Champions, OM-Zilina : 1-0

8e : Nouveau débordement, de Gignac cette fois-ci, mais aucun Marseillais n’a suivi.

  • 10e journée, Lille-OM : 1-3

24e : Les Marseillais perdent beaucoup de duels dans l’entrejeu et sont parfois contraints de commettre des fautes, à l’image d’une intervention grossière de Gignac sur Béria.

  • Ligue des Champions, Zilina-OM : 0-7

57e : Gignac semble enfin efficace sous ses nouvelles couleurs avec ce triplé. Son dernier triplé remonte au 26 août 2006.

  • 12e journée, PSG-OM : 2-1

57e : Belle frappe du gauche aux 25 mètres de Gignac. Edel se détend mais finalement le cadre se dérobe.

  • 13e journée, OM-Lens : 1-1

74e : Gignac est dans le même temps remplacé par Brandao. Les sifflets accompagnent sa sortie.

Déjà trois buts en C1, Higuain sent le vent du boulet.

L’Edito : Se rouler des Puel

Pendant que Ribéry fait mine de manquer à l’équipe de France, Müller fait mine de marquer un but et demi à chaque victoire du Bayern. Ironie des grands joueurs ou pas, Nasri a marqué deux penaltys de plus que le nouveau Zidane.

Comme disait le poète, dans les couloirs de LCI, comme sur I-Télé, tout fait sens. Les sifflets de Bernabeu contre Higuain sont une chose, les interviews de Bernard Lacombe au JDD une autre. Quand il parle de résultats merdiques, il sait de quoi il en retourne, quand il parle de recrutement raté aussi. Dire qu’il préférait l’époque Perrin est un leurre, ce n’était pas vraiment ses mots, mais ceux de son président. « Menaçable mais pas menacé », que ne faut-il pas inventer pour calmer ces fouille-merde du service communication du club ? « On verra dans un mois si l’intuition des supporters était pertinente. » Puel démission est donc une intuition. « Jamais aucun grand club européen ayant écarté son technicien en début de saison n’a atteint ses objectifs. Puel est quelqu’un de compétent, qui a un bon effectif. »

Tout fait sens et le Real de Mourinho joue comme l’Inter de Mourinho la première saison. Reste à élire les Ibrahimovic et choisir le club avec lequel il faudra faire affaire l’été prochain. Capello n’avait pas eu autant de temps, attention quand même à ne pas vexer Santiago-Bernabeu avec trop de hors-jeu d’attaquant de pointe, trop d’occasions salopées d’attaquant de pointe, trop de contrôles ratés d’attaquant de pointe, trop de pointe de vitesse pas suffisante d’attaquant de pointe ou trop de jeu en remise direct à l’adversaire d’attaquant de pointe. « Le geste typique du buteur », précise Da Fonseca sur une frappe à trois mètres du but. Ça fait partie du bagage et la récompense arrive toujours en fin de match à dix contre dix sur un caviar de Cristiano. Benzema est obligé d’applaudir, Mourinho est bien un génie. Une frappe, un but : Benzema aussi. Il est même peut-être meilleur : « Mourinho est un grand entraîneur et je le remercie de m’accorder sa confiance. » A part une bande de Yougos, il sera difficile à abattre.

Le Diaw du village

La communication a aussi son rôle en Coupe Davis. Llodra n’est pas encore le meilleur joueur du monde en simple, pourtant Monfils le croit. Clément n’est pas le meilleur joueur de double du monde, pourtant Llodra le croit. Et l’Argentine de Nalbandian n’est pas la meilleure équipe du monde, pourtant tout le monde l’a cru. Boetsch l’a bien gagnée et battu Kulti, l’importance est bien dans l’apparence.

Pendant ce temps-là, Le Mans a bien négocié le match aller du premier tour préliminaire de l’Euroligue. En d’autres termes, Antoine Diot a pris le relais de Boris Diaw.

Bordeaux-Lyon : Le Puel à Maazou

En trois années à Bordeaux, Gourcuff s’est rarement rendu aussi utile qu’hier soir.

Liquido, Gourcuff, les coups de pied arrêtés, il flottait dans l’air girondin comme un parfum d’automne 2009, hier soir. L’héritage de Laurent Blanc a parfois du bon, encore fallait-il avoir été suffisament humilié. Nice a donc été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase de suffisance dans lequel les Bordelais s’étaient noyés à la veille de la finale de Coupe de la Ligue. D’accord, ça n’était que Marseille, mais cette fois ce n’était que Lyon. Huit  joueurs présents hier faisaient partie de l’équipe type du grand Bordeaux de janvier, celui sans Planus. Et comme d’habitude, Gourcuff a su apporter le confort psychologique adéquat. Les Bordelais savaient que ce n’était désormais plus à eux de supporter ses contrôle poitrine de la main ou ses passes en profondeur au drapeau de corner. Et ça aide vraiment. Ciani peut tranquillement refaire ses merdes habituelles, il est parfois couvert pas Fernando, toujours par Carasso. Tigana, lui,  n’a eu qu’à contempler ce que les joueurs de Blanc savent faire. Comme laisser Gomis tout seul car il ne sait rien faire avec un ballon. Ou laisser Lisandro tout seul car il est pas bien meilleur et à peine plus fragile, comme le sont tous les grands joueurs de vingt millions d’euros.

Lisandro le pèze

Mais aussi envoyer des ballons sur la tête à Diarra, un geste largement suffisant pour battre Lloris ou Lyon, c’est pareil. Pareil c’est presque appareil, comme le mobile utilisé par Lacombe pour contacter Elie Baup. Ou comme l’avion qui emmenera Puel aux Assedic. Effectivement, écraser Lyon n’est pas un véritable exploit en soi. Le faire avec Ben Khalfallah, Maazou, Sané et Jussie c’est autre chose. Jussie, cette plante aquatique envahissante d’Amérique du sud qui ne fleurit qu’en été et  en automne. Ça sert rarement à jouer au foot, mais parfois, quand elle ne sait plus quoi inventer pour faire n’importe quoi, elle fait n’importe quoi et en plus c’est joli. Du coup, Bordeaux est donc presque champion de France. Planus pourra toujours suppléer Plasil en attaque quand il s’agira de marquer. Mais pour l’instant ce n’est pas utile puisque Chalmé est fou de joie avec son survêtement de remplaçant dans les bras de Jussie. Ce qu’il n’avait peut-être pas vu c’est que Jussie avait un maillot de titulaire. C’est comme Maazou après un but refusé, son cerveau ne l’encombre pas trop.

« La qualité du groupe n’est pas remise en cause, l’entraîneur est un bon entraîneur. » Schalke 04-Borussia Dortmund : 1-3.

OM-Spartak Moscou : Brandao est-il le joueur le plus nul de tous les temps ?

Il y a parfois des questions interdites auxquelles il est difficile de répondre. En décidant de son équipe type, hier, Didier Deschamps aurait pu se demander s’il préfère partir à Noël ou en juin prochain. Mais son avis était évidemment tranché depuis longtemps, depuis le départ de Niang. Marseille est pourtant aussi fort que l’année dernière, donc encore plus mauvais. Benoît Cheyrou l’a avoué hier soir, Marseille n’aurait jamais dû remporter le titre en Ligue 1 l’année dernière, Moscou venait de le leur faire comprendre. Mais il faut être juste, Marseille devait gagner un demi-million de fois ce match face à ce qui se fait de pire en Europe. Avoir dans son équipe ce qui se fait de pire au monde peut quand même être un handicap. On ne parle pas forcemment de Azpi machin, l’erreur de recrutement de la décénnie, ni de Brandao, l’erreur de recrutement du siècle, ni de Gignac, l’erreur de recrutement du millénaire. Comme quoi, tout n’est pas de la faute à Dassier. Par contre, on peut en discuter avec Anigo.

Azpi venin

Car Valbuena ne pouvait pas gagner tout seul, la preuve. Que dire de Lucho ? Qu’un joueur qui ne fait qu’une demi-saison par an c’est toujours mieux qu’un joueur qui ne fait qu’une demi-saison en cinq ans ? Pourquoi pensez-vous tout de suite à Gourcuff ? Mais Lucho servira toujours plus qu’un type qui ne marque que deux fois contre Zurich et contre l’Ajax, même si un rebond sur une cuisse peut prêter à confusion. Un peintre portugais se rendra également toujours plus indispensable qu’un extraordinaire buteur viré par le plus grand club du monde pour rejoindre le plus beau musée italien. Des sculptures italiennes, c’est toujours plus beau que des tableaux de maîtres bourguignons. Le football, c’est parfois de l’art. Parfois.

Heureusement, il reste quelques chef d’oeuvres allemands encore ignorés, mais pas par Le Vestiaire. C’est ça aussi la Ligue des Champions.

Question interdite : Qui entraînera Lyon demain après-midi ?

L’exploit de Bernabeu avait enfin fait passer le club dans la cour des grands, ceux qui suscitent l’effroi simplement sur le papier. Puel a fait grandir Lyon, mais Bong et Pujol sont deux effrontés.

Alain Perrin ne pensait pas susciter de jalousies, et pourtant. Un titre n’est donc pas si simple à gagner, même si Houiller, Santini et Le Guen pensaient le contraire. Tigana, Stéphan et Lacombe, eux, n’avaient pas vraiment les moyens de faire le Job tant Désiré. Seul Domenech avait démontré trace qu’on pouvait réaliser un début de saison aussi mauvais. Mais Domenech avait une moustache. Puel, lui, n’a qu’un Pjanic, un Gonalons et un Cris, et de son plein gré. Monaco, Caen, Brest, Lorient et Valenciennes : le calendrier de début de saison n’est pas toujours  si facile pour les gros clubs.

Provoquer en Puel

Deux ans après, la phrase « Claude aura les pleins pouvoirs sportifs pour éviter les dysfonctionnements des deux dernières années » pourrait passer pour une bonne grosse blague de Raphaël Mezrahi. Pourtant, Aulas et l’OL peuvent dormir tranquille, Puel confirme tout le bien qu’il fallait penser de lui : troisième la première année, deuxième la seconde, l’ancien jeune manager prometteur de Lille a enfin trouvé la régularité après ses 14e, 10e, 2e, 3e, 10e et 7e places dans le Nord. Sa culture tactique avait fait de ses équipes des blocs compacts, durs à contourner et adeptes du contre. Valenciennes a donc laissé un but d’avance à Lyon, samedi, c’est plus facile comme ça. Son charisme de meneur d’hommes avait fait des merveilles avec Fred, depuis, Bousmong, Cris, Govou, Cissokho et Lisandro se demandent si Mickaël Gregorio a vraiment du talent. Il ne faut pas croire les rumeurs, Jean Fernandez ne fait pas la même chose en un peu mieux pour moins cher. Perrin a vérifié, « pleins pouvoirs sportifs » n’était pas gratuit, mais prémonitoire, Makoun peut bénéficier du programme de protection des témoins s’il le faut.

Munich en son genre

Puel avait été recruté pour permettre à Lyon d’utiliser tout son pognon pour gravir la marche vers le sommet. Faire venir Makoun et Keita la première année, dépenser 70 millions la deuxième et se retrouver aujourd’hui avec Gonalons en conférence de presse d’avant Lyon-Schalke n’est pas l’aveu d’incompétence qu’on imagine : le centre de formation lyonnais a de tous temps fournit des joyaux. Si besoin, Jérémy Clément a un plan de carrière à soumettre à son jeune successeur.

En revanche, la phrase « Mais si je n’avais pas été convaincu que cela allait fonctionner, j’aurais été intransigeant » n’oblige pas Puel à démissionner : Aulas n’a pas défini le verbe fonctionner. Lacombe serait tenté. Une demi-finale de C1, peu importe l’humiliation, reste sa réussite. Le huitième de finale était effectivement davantage le triomphe d’Higuain, le quart n’avait rien à voir avec Ciani-Sané dans l’axe à l’aller. Puisqu’il n’y a pas de hasard, l’OL s’était créé pas loin de deux occasions en demi-finale. Manque de puissance, de fonds de jeu et de talent : Puel le mal-aimé a retenu les leçons en offrant un maillot à des enfants défavorisés de Saint-Etienne, Rennes et Bordeaux.

Il y a dix ans, Claude Puel était champion de France avec Monaco, trois ans après Tigana. Joyeux anniversaire.

Les voyages de Zizou : Yoann en Bretagne

Un requiem ne sert pas toujours à dire adieu. Parfois, c’est bienvenue.

Même si « ce sera fort émotionnellement de retrouver mon père », Yoann Gourcuff avait déjà affronté Lorient. La dernière fois, Bordeaux avait gagné 4-1 et Gourcuff fils avait marqué. Il était grand temps de prendre son envol dans un grand club. Le deuxième but de Zidane en 2010 est pour bientôt, il ne faudra pas reprocher à L’Equipe.fr de ne pas avoir prévenu, la preuve.

29e : « Tout le stade breton retient son souffle en attendant l’entrée en jeu du fils prodigue, qui est en train d’enlever son haut de survêtement. »

32e : « A noter le fantastique accueil du public lorientais lors de l’entrée en jeu du numéro 29 (département du Finistère) de Lyon… »

35e : « Premier coup franc pour Gourcuff. Le Lyonnais enroule son ballon côté gauche, mais Mvuemba est présent au premier poteau pour écarter le danger de la tête. »

45e+2 : « Malgré l’entrée en jeu prématurée de Gourcuff, suite à la blessure de Delgado, Lyon est à la peine sur la pelouse synthétique d’une formation lorientaise réaliste. Les Merlus ne sont absolument pas inquiétés par le collectif rhodanien… »

49e : « Briand arrache le ballon à Jouffre à vingt mètres du but lorientais et permet à Gourcuff de le reprendre. L’ex-Bordelais frappe du droit mais ne trouve pas le cadre. »

57e : « Nouveau corner et nouvelle opportunité pour les Lyonnais de marquer. Gourcuff contrôle le ballon dans la surface, se retourne puis frappe du droit. Le ballon passe cependant au-dessus du but. »

63e : « Gourcuff se charge de tirer le coup de pied arrêté à venir mais ne trouve personne au second poteau. »

70e : « Sur l’action qui suit, Briand fixe la défense dans l’axe et décale sur sa droite Gourcuff, dans la surface. Le meneur de jeu tire du droit mais dévisse sa frappe. Le ballon flirte avec le petit filet. »

75e : « Nouvelle frappe de Gourcuff, à la conclusion d’un très bon mouvement alimenté par Lisandro et Pjanic. Le joueur breton est cependant contré par le tacle de Bourillon. »

85e : « Briand se bat pour aller chercher cette ouverture de Gourcufff. Il sauve le ballon de la sortie sur la droite du terrain. Mais ce n’est pas l’avis du juge de touche qui signale un six mètres. »

89e : « Superbe retour décisif de Bourillon sur Gourcuff, qui avait pourtant été très bien servi par Lisandro dans la surface. »

90e+5 : « Une fois de plus fébriles sur le plan défensif, les Lyonnais ont encaissé une nouvelle défaite face à des Lorientais réalistes et aidés par la vista de Gameiro. La seconde période et l’apport de Gourcuff peuvent cependant être motifs d’espoirs pour l’OL. »

Pendant ce temps-là, le mercato touche à sa fin et après le match, L’Equipe.fr use d’un humour un peu douteux : « Lyon perd à Lorient 2-0 malgré Gourcuff ». Le père et le fils plaident non coupables. Mais le père a parfois le devoir de se montrer humiliant s’il veut que son rejeton réussisse : « Par ailleurs, je suis très content de l’arrivée de Kitambala (auteur du deuxième but), ce fut un élément important dans la transformation de l’équipe ce soir. »

PSG-Bordeaux : Gardiens de chèvres

Jamais Bordeaux n’avait réalisé une première mi-temps aussi mauvaise. Le grand PSG n’a pas eu le choix.

Après avoir balancé ses quelques saloperies habituelles sur la bande à Toulalan, le grand requin Blanc s’était rendu au parc des Princes pour tenter de trouver les remplaçants de Benzema. Le PSG avait donc aligné Hoarau pour l’occasion. L’occasion, c’est justement un mot que l’ancien meilleur buteur de Ligue 2 arrive mieux à assimiler que but. Du coup, avec ses compères Néné et Erding, ça faisait 20-0 à la mi-temps, mais le règlement est clair sur ce point : ça compte pas.

Le règlement est en revanche moins précis sur les hors-jeu, du coup Hoarau et Giuly ont eu droit à la mansuétude de M. Gauthier. Ou l’incompétence, c’est une question de placement. A part ça, il n’y a rien à dire sur le PSG, qui est toujours la même équipe, sauf que son gardien est pas bon, il est même très mauvais. En réalité, il est juste vieux, mais c’est irrespectueux de le dire à partir de 40 ans. Et en face, c’était le Bordeaux Blanc.

Blanc et Modeste

Et quand le Bordeaux Blanc décide de gagner, il gagne. La dernière fois, c’était un quart de finale retour de Ligue des champions. Simple hasard sans doute, c’était la même équipe, hormis Gourcuff et Chamakh, car Tigana avait cette fois décidé de jouer à onze. Le refrain est connu, nul besoin d’avant-centre ou de défenseurs. Vous mettez Fernando et Plasil à la construction, Diarra et Ciani à la finition et Carasso derrière, ça finissait rarement avec une victoire adverse.

Et si Planus revient un jour, Tremoulinas et Chalmé pourront même aller voir ce qui se cache derrière le rond central. Ils découvriront alors que Bordeaux joue aussi avec un ancien buteur de Ligue 2, mais que ça pourrait suffire, à la condition que l’ancien meneur rennais s’en aille. Mais si vous savez, son père est aussi dans le football de milieu de tableau. Sinon, le meilleur gardien français devra continuer à humilier Hoarau et tous ceux qui aimeraient jouer en bleu au même poste. Lloris sait ce qui lui reste à faire.

Pendant ce temps-là, Lille a obtenu un bon 0-0 à Sochaux.

Ligue 1 : Requiem for a guigne

18 millions, c’était trop cher pour un mec qui avait planté 18 buts en 23 matches de Liga. Autant en mettre 16 sur un mec qui en a mis 8 en 31 matches. Heureusement, il y a des bonus.

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10 juillet 2009 : « Lyon insiste pour Gignac : après une première offre de dix millions plus Piquionne, l’OL a proposé quinze millions d’euros pour le meilleur buteur du championnat. » A la rencontre de la meilleure recrue lyonnaise de la saison dernière.

– 1e journée, Monaco – Toulouse : 1-0.

95e : « Toulouse regrettera son manque d’ambition offensive en début de match. »

– 2e journée, Toulouse – Saint-Etienne : 3-1

39e : « Quel raté de Gignac ! Idéalement servi en retrait, l’international tricolore manque le cadre du gauche, alors qu’il avait la cage grande ouverte. »

67e : « Capoue intercepte au milieu puis donne à Sissoko qui trouve Gignac, ce dernier réussit un bon contrôle orienté, repique dans l’axe et décoche un puissant tir du droit des 25 mètres qui rentre avec l’aide du poteau ! »

– 3e journée, Lille – Toulouse : 1-1

38e : « Centre pour Gignac, à l’entrée de la surface. Ce dernier contrôle puis tire. Il est contré par Rami. »

– 4e journée, Toulouse – Valenciennes : 0-1

34e : « Gignac secoue la défense adverse. En costaud, il contrôle de la tête, écarte Tiéné avec un coup d’épaule puis dribble Bong dans la surface nordiste. La frappe qui suit fait briller Ndy Assembé, très concentré. »

– 5e journée, Nancy – Toulouse : 0-0

53e : « La frappe puissante instantanée de André-Pierre Gignac caresse le montant droit de Bracigliano. »

– 6e journée, Toulouse – Le Mans : 2-0

83e : « Gignac encore une fois !!! Machado lui transmet le ballon. Il fixe puis frappe à l’entrée de la surface. Ovono la sort du pied. Que d’occasions pour Gignac, malchanceux ce soir. »

– 7e journée, Lyon – Toulouse : 2-1

18e : « Gignac est tout près de doubler la mise. Sur une longue chandelle, il bénéficie d’un rebond favorable, protège son ballon devant Bodmer et se présente seul devant Lloris. Sa pichenette du droit passe au ras du poteau. »

– 8e journée, Toulouse – Lorient : 0-1

56e : « Gignac, profitant d’un bon service de Didot, enchaîne une série de dribbles devant les défenseurs lorientais. Avec la complicité d’un contre favorable, il reprend du droit. Parade d’Audard. »

– 9e journée, Toulouse – PSG : 1-0

77e : « Comme en équipe de France, Gignac progresse sur le côté gauche, se décale sur son pied droit puis tente d’enrouler sa frappe à l’entrée de la surface. Mais elle passe au dessus. »

– 10e journée, Lens – Toulouse : 0-2

30e : « Obstruction de Kovacevic sur Braaten. Sur le coup franc, Machado pique son ballon au deuxième poteau où est posté Gignac. Runje a senti le danger et boxe opportunément le cuir du poing. »

56e : « Action toulousaine conduite sur l’aile gauche. Gignac dévie le ballon dans la course de Sissoko qui bute sur la défense lensoise. Gignac récupère le cuir, réalise un bon crochet et enroule une frappe somptueuse du droit qui nettoie la lucarne.»

– 11e journée, Toulouse – Sochaux : 2-0

49e : « Sur un dégagement de Loustallot, Faty rate complètement son contrôle, le ballon lui passant sous le pied. Gignac, qui a senti le coup, se présente seul devant Richert qu’il ajuste d’une pichenette du droit.. » Et, 51e : « Sous la pression de Tabanou, Stevanovic rate sa passe en retrait vers Perquis. En renard des surfaces, Gignac intercepte et remporte son duel avec Richert, qu’il bat d’un tir du pied droit entre les jambes. »

– 12e journée, OM – Toulouse : 1-1

16e : « Servi côté gauche, Gignac parvient à s’infiltrer face à Hilton et repique dans l’axe. Des 20 mètres, l’attaquant place une frappe croisée à ras de terre qui file juste à côté du montant gauche de Mandanda. »

– 13e journée, Toulouse – Rennes : 3-2

63e : « Toulouse enfonce Rennes. Sissoko, encore lui, récupère le ballon à l’entrée de la surface rennaise mais Hansson tacle malheureusement pour Gignac qui reprend le ballon de volée. Douchez rate sa prise de balle et la sphère finit sa course dans le but. »

– 14e journée, Nice – Toulouse : 1-0

– 49e : « Parfaitement lancé dans la profondeur sur un long ballon de Berson, Gignac hérite du cuir aux 25 mètres et arme une lourde frappe sans contrôle qui manque le cadre pour quelques bons mètres. »

– 15e journée, Toulouse – Boulogne : 1-0

82e : « Luan déborde côté droit et centre en retrait. Gignac contrôle au point de penalty mais est repris par Soumaré. Il aurait pu mieux faire. »

– 16e journée, Grenoble – Toulouse : 1-0

72e : « Gignac est bien lancé dans la profondeur et parvient à résister au retour de Cesar. L’attaquant repique dans l’axe et enroule sa frappe de l’intérieur du pied droit, directement sur Le Crom… »

– 17e journée, Toulouse – Montpellier : 0-1

79e : « Gignac percute plein axe mais oublie ses coéquipiers une fois entré dans la surface alors que les attaquants étaient en supériorité numérique. »

– 18e journée, Auxerre – Toulouse : 1-1

77e : « Superbe contre lancé par les Violets ! Au bout de l’effort, Braaten sert Gignac, qui crochète et envoie une frappe enveloppée. Sorin détourne sur sa droite, décisif. »

– 19e journée, Toulouse – Bordeaux : 1-2

60e : « Gignac est parfaitement lancé dans la profondeur et crochète Ciani pour se présenter seul face à Carrasso. Mais l’attaquant se précipite un peu trop et frappe directement sur son ancien coéquipier ! »

– 20e journée, Valenciennes – Toulouse 1-3

80e : « Toulouse rate le coche ! Fofana est alerté au second poteau par Didot depuis la gauche, mais la tête plongeante du défenseur central vient heurter le poteau droit de Wimbée. Gignac hérite du cuir mais manque le cadre à bout portant… »

– 21e journée, Toulouse – Nancy : 0-0

74e : « Gignac s’introduit tout seul dans la défense nancéienne et, au panache, frappe. C’est à côté. Dommage, Gignac semble pouvoir faire seul la différence et ouvrir le score. »

– 22e journée, Le Mans – Toulouse : 1-3

56e : « Gignac de nouveau se signale et donne le tournis à ses vis-à -vis. Sa passe ne trouvera pourtant personne au final. »

– 23e journée, Toulouse – Lyon : 0-0

84e : « Gignac hérite du cuir dans la surface, il a quelqu’un au point de penalty mais il frappe. Lloris se couche. »

– 30e journée, Toulouse – Nice : 0-2

90e+3 : « Gignac ne lâche rien. Il dribble dans la surface et efface 3 défenseurs. Il frappe mais son tir manque de puissance. Ospina capte ce ballon tranquillement. »

– 31e journée, Boulogne – Toulouse : 1-1

68e : « Depuis l’entrée de la surface, sur la gauche, Gignac tente sa spéciale en enroulant fort du droit son tir en direction du petit filet opposé. Mais Bédénik est vigilant et capte le cuir. »

– 32e journée, Toulouse – Grenoble : 4-0

90e+3 : « Avec un Gignac buteur pour fêter son retour et un Tabanou, auteur d’un doublé, les Toulousains surclassent Grenoble, officiellement relégué en Ligue 2. »

– 33e journée, Montpellier – Toulouse : 1-1

21e : « Du côté de Toulouse, dés que le ballon est récupéré, on cherche Gignac par de longs ballons aériens. Jourdren semble se satisfaire de cette tactique. »

– 34e journée, Toulouse – Auxerre : 0-3

23e : « Gignac semble vraiment être revenu à son meilleur niveau et multiplie les nombreux appels dans la profondeur depuis le coup d’envoi. »

– 35e journée, Bordeaux – Toulouse : 1-0

84e : « Corner pour les Toulousains qui le jouent rapidement sur le coin gauche. Gignac réclame une faute adverse. A défaut de déclencher le sifflet de M. Duhamel, il reçoit ceux des spectateurs de Chaban-Delmas. »

24 buts et une 4e place en fin de championnat, Toulouse sait ce qu’il a dû à son buteur la saison passée. 150 tirs, 62 cadrés, 7 buts : cette fois-ci, le Téfécé sait ce qu’il doit à Moussa Sissoko.

Bonus

– Europa League, Bruges Toulouse : 1-0

88e : « Bonne phase de jeu toulousaine. Ebondo est démarqué sur le côté droit et place un bon centre qui passe devant la cage de Stijnen. Gignac est arrivé trop tard. »

Ligue 1, OM : L’Abedi vient en mangeant

« Cette équipe n’a pas les moyens de ses ambitions. » Officiellement, l’OM veut faire aussi bien que l’an dernier. Didier Deschamps n’est pas idiot quand même.

Les grands clubs ne sont jamais prêts à la première journée. Le champion en titre n’échappe pas à la règle, l’OM a donc vu les choses en grand. Caen devait lui en mettre neuf, mais Caen reste Caen. Privé de Priou, entraînés par Dumas, les Caennais ont bravé les éléments contraires pour planter l’OM au dernier moment. Finalement, c’est mieux comme ça, Mbia a pu montrer à quel point il avait envie de rester. Pas de regret, El Arabi aurait aussi eu dix mètres d’écart avec Hilton et puis Leyti N’Diaye avait pris son petit pont en première mi-temps.

C’est Caen le bonheur

Leyti N’Diaye, c’est dit. Avec lui, Deschamps avait tenté la méthode douce avant le championnat. Revenu de prêt d’Ajaccio, révélation des matches de préparation et même buteur : les indices étaient visibles, mais les dirigeants ne les ont pas vus. Le titulariser au Vélodrome pour la première journée, ça frôle l’ultimatum. Mais ce n’est pas tout : remplacer Valbuena par Benarfa pour bien montrer lequel fait ses valises après avoir été le meilleur en préparation, c’est vicieux. Dommage que Caen ait été si mauvais, le changement aurait pu avoir lieu dès la première mi-temps. Pour que tout soit clair, Dédé a mis tout le monde dans le même sac à la fin : « Cette équipe doit être renforcée, mais apparemment on ne peut pas. » Samassa a donc marqué.

Dassier tente bien de réfléchir à voix haute : « Il faut reconnaître que notre équipe était diminuée, Diawara était absent. » Voilà. Lucho lui était bien titulaire, Mandanda, Mbia, Azpilicueta, Taiwo, Cissé, Kaboré, Valbuena et Niang aussi. Abédi Pelé c’était pas obligé, mais une Coupe du Monde correcte ça doit bien vouloir dire quelque chose. Avec autant d’absences, normal que l’OM ait si mal défendu, si mal attaqué, se soit si mal replacé et ait autant manqué de repères collectifs. Les miracles ne se produisent qu’une fois. Arbitrage ou pas, les dix points de retard à la trêve ne peuvent pas toujours être comblés. Deschamps se dira-t-il que la proposition de Liverpool n’était pas si mauvaise en septembre, octobre ou attendra-t-il novembre ?

Le Milan AC et le Real prennent peur, la Ligue des champions approche à grands pas.

Ligue 1, La Légende : Non de Dieuze

A l’occasion de la reprise en Ligue 2, Le Vestiaire rend un peu hommage à la Ligue 1, qui ne reverra plus Nicolas Dieuze. A moins qu’il manque un joueur à quelqu’un.

Il a eu les chances après lesquelles Julien François continue de courir : les relégués qui s’ignorent en début de saison lui ont toujours ouvert leurs portes.

L’ambition n’est pas une question d’expérience, d’ailleurs Dieuze n’était plus si jeune quand il déclara : « C’est sûr que c’est un collectif vraiment impressionnant, qu’ils ont une culture tactique et un sens de la discipline qui nous a empêchés de vraiment les inquiéter, mais je le répète, rien n’est perdu. » Jouer Liverpool sous le maillot toulousain en tour préliminaire n’était donc pas un rêve. Ca sera finalement un calvaire.

Il aurait pu s’en douter : en commençant justement à Toulouse en 1999, il s’était donné toutes les chances de ne pas faire carrière. La persévérance est un vilain défaut, le jeu de tête aussi, mais c’est sa plus grande qualité. La montée en L1 du TFC c’était donc un peu lui. La saison suivante, un tout petit peu moins, mais les dépôts de bilan, les rétrogradations en National, c’est pas son truc. Premier coup de chance d’une longue liste, le maillot bastiais se présenta. Sa bonne étoile n’en finira plus fini de briller : dirigeants et supporters toulousains seront ravis de le voir revenir dix-huit mois plus tard quand Bastia, pour une sombre raison, n’en veut plus. Evidemment, Toulouse retrouve l’élite et Dieuze, pour une sombre raison, continue de passer à Jour de Foot.

Faut pas pousser Mehmet dans les orties

Son doublé contre le PSG dès sa deuxième titularisation, la Ville rose ne l’a pas oublié. La question de son vrai poste est plus vache. D’attaquant, il passe donc sans tarder au milieu. Les aléas du métier sans doute. La suite, c’est sa carrière qui décolle, ces cinq saisons de suite en Ligue 1 et pour une sombre raison Toulouse qui s’empresse de ne pas le prolonger après avoir frôlé la relégation. Nous sommes en juin 2008, le promu havrais avait besoin d’expérience, douze mois plus tard de liquidités pour éponger la descente. Ca tombait bien, Grenoble avait alors besoin d’expérience. Laurent Battles est toujours de bon conseil, de toute façon Brest et Arles vont rechercher du monde jusqu’à fin août. Et surprise, Grenoble a besoin de liquidités.

Grenoble, le 10 avril 2010 : « Il nous tarde que ça se termine. »

Ligue 1, PSG : La mise en quarantaine

Le PSG a quarante ans. Alors, joyeux anniversaire, Claude Makélélé.

Il y a quinze ans, Paris avait Weah et Lyon avait Debbah. Aujourd’hui, Bodmer quitte Lyon pour se relancer au PSG. Avoir Nênê et Bodmer rend-il un déplacement à Lorient moins périlleux ?

Gare aux apparences : Makélélé et Coupet ne sont pas vieux et finis. Ils sont les piliers du PSG new look. Celui qui doit ramener le spectacle et les titres au Parc avec à sa tête un homme du sérail, Antoine Kombouaré. Après une année d’adaptation, qui n’a rien à voir avec le PSG qui fait la même saison de merde depuis dix ans, le Kanak a dessiné son PSG, qui n’a rien à voir avec celui de l’an dernier parce que Colony n’a plus envie de mettre du pognon.

Les urgences, le Sammy

Derrière, la défense du nouveau PSG offre de solides garanties, et pas seulement pièces et main d’œuvre pour la prothèse de genou de Coupet. La blessure du gardien parisien n’est plus qu’un vilain souvenir, il a retrouvé toutes ses sensations madrilènes. Edel peut trembler, de toute façon c’était lui ou le Parc. Sammy Traoré, Zoumana Camara et Sylvain Armand pensent toujours que la confirmation de leur bonne saison 2002 n’est qu’une question de temps. Pour faciliter leur jugement définitif, Kombouaré s’est déclaré ouvertement pour les venues de Tiéné et Bisevac. Etre l’ancien entraîneur de Valenciennes, ça ouvre des portes.

Christophe Jallet a aussi de l’ambition : être l’homme de la saison au PSG, même dans ses rêves les plus fous il n’aurait pas imaginé. Ce n’est pas comme être l’homme de la saison du treizième de Ligue 1 après tout. Il reste Mamadou Sakho, et la suite est une histoire de chiffre : 46 buts encaissés, zéro recrue défensive. Comme il faut parfois prévoir l’imprévisible, à savoir une erreur de placement de Camara ou de jugement de Sakho, Bodmer peut aussi jouer défenseur central. Puel s’en était souvenu quand il a remarqué qu’au milieu il n’avait pas le niveau.

Pépé et Nênê

Au milieu, c’est la révolution pour le nouveau PSG. Dans l’axe, au revoir Makélélé, ses 36 ans et Jérémy Clément ; place à Makélélé, ses 37 ans et Mathieu Bodmer. Clément est toujours là, puisque Strasbourg manque de liquidités depuis sa descente en National. Sur les côtés, chamboulement aussi avec l’arrivée d’un Brésilien gaucher, bon technicien et pas très rapide, buteur sur coup de pied arrêté, notamment contre Boulogne. André Luiz ne tente pas une seconde chance, celui-là s’appelle Nênê et a fait les beaux jours du huitième du championnat. Au cas où, Sankharé se tient prêt, ça peut donc durer quatre ans. C’est une bonne nouvelle pour Tripy Makonda, que L’Equipe annonce comme une possible révélation. Son contrat professionnel, lui, l’annonce comme pro depuis un an déjà.

Simone s’ignorait

Sinon, le PSG a jusque-là réussi à conserver Sessegnon, un beau coup : la troisième saison peut tout à fait se révéler être la bonne. Giuly aussi est toujours là et Rothen aurait été aperçu à rôder autour de la compta. Un an après, Erding ne sait toujours pas s’il peut briller dans un grand club. Kezman, lui, le sait mais n’a jamais forcé personne à lui faire un long contrat. Ca fait bien rire Luyindula. Hoarau craint une malédiction. Jean-Eudes Maurice est plus terre à terre : il voudrait déjà qu’on l’appelle Florian.

Puisqu’on n’est pas à un titre près, l’OM a remporté le Trophée des champions avec presque la moitié de son équipe B.

OM champion : Un titre à la dèche

C’était le 4 août 2009. Le Vestiaire, après avoir loué les qualités de Gerets, publiait le fameux « Trophée Deschamps pion ». Puisqu’il n’y a rien de plus à ajouter ou à enlever revoici donc le contrat à durée infinie de notre spécialiste foot. Un championnat, une coupe de la Ligue, qu’est-ce que ce Goethals avait de plus ?

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Hatem Benarfa n’a jamais eu de vrai prof de professionnalisme. Enfin entouré de plusieurs bons élèves cette année, il passe son diplôme pour la dernière fois.

Abedi Pelé et Jean-Jacques Eydelie ne sont plus là, pourtant Didier Deschamps sait à qui donner ou ne pas donner le ballon. Dédé est de retour à Marseille après en être parti pour faire une glorieuse carrière qu’il avait déjà bien entamée. Ironie du sort ou lassitude du chômage, Deschamps n’a pas pris le temps de trancher.

En revanche pour Hilton, Zubar, Civelli, Givet et Mears ça a été très rapide. La défense marseillaise venait quand même de boucler une saison comme la 5e meilleure de Ligue 1, n’encaissant que 4 buts contre Paris, 3 contre Nancy et Lyon au Vélodrome. Injustice, s’écrie depuis un club de Golfe, Eric Gerets qui, comme chacun sait, est un grand entraîneur. Son offre de contrat pour Hilton tient toujours, allez comprendre. Besogneux, jusqu’au-boutiste et volontiers humiliant sur le terrain, la Desch’ s’est réjouit que le droitier Lucho Gonzalez sache faire des passes. Cheyrou souffle, il est gaucher, mais Ziani, lui, a compris.Vérification faite, l’Argentin arrive à l’OM avant ses 30 ans et en plus il est international. Ca sent la grosse pointure, heureusement un but contre son camp et une fracture de la clavicule arrivent toujours à point nommé.

Sa Niang au chat

Diawara d’un côté, Heinze de l’autre, le PSG de Ronaldinho avait sensiblement la même défense. Les archives sont formelles, ça n’a jamais emmené en finale de Ligue des Champions mais Deschamps connaît son affaire, Rodriguez et Givet peuvent en témoigner, ils ont des preuves photographiques. Le petit Laurent Blanc n’ignore pas qu’on ne gagne pas sans une bonne défense et Bonnart-Taiwo, ça fait que 2 sur 4. Voire 1 sur 4, comme le stipule le contrat de Cyril Rool. Dans le doute il a aussi pris le polyvalent Mbia, sur les recommandations du Vestiaire. Deschamps est un sentimental, son aventure à trois avec Edouard Cissé et Morientes remonte à longtemps mais il n’a pu s’empêcher. Avec Brandao, l’Espagnol a même une carte à jouer. L’amour rend peut-être aveugle mais pas con, l’entraîneur marseillais a quand même gardé Niang.

Pendant ce temps-là, Baky Koné marque but sur but en amical et l’OM semble parti pour vraiment jouer le titre jusqu’au bout. Mais que fait Gerets ?

Question interdite : L’OM peut-il gagner la Ligue des Champions le 22 mai ?

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A l’occasion de la demi-finale de L1, Le Vestiaire revient sur le parcours de l’incroyable vainqueur de la Coupe de la Ligue.  Voici pourquoi l’OM est passé si près de son deuxième voyage de la saison à Santiago Bernabeu.

Parce que l’arbitrage ne fait gagner que deux points par match à Marseille

C’est l’heure du sprint final, l’OM peut compter sur ses forces vives. Quand Ideye marque un but valable, mais qui permet à Sochaux d’égaliser à la 89e minute, c’est toute la défense marseillaise qui joue Bien le hors jeu. La semaine suivante, quand le ballon heurte la main de Lachor alors qu’il ne regarde pas le ballon, mais l’horloge du stade indiquant la fin du temps additionnel, c’est tout un club qui réclame l’arbitrage Viléo. Il n’y a pas mieux pour trancher le débat sur les mains volontaires ou non : involontaire, c’est quand l’OM mène déjà. La semaine suivante, Diawara fera la même mais l’arbitrage Viléo est en panne. M. Turpin préfère donc siffler un hors-jeu de Rivière et annuler l’égalisation, ça compense l’intervention superbe de Cissé sur la cheville de Matuidi à l’origine du but de Valbuena.

Parce que Valbuena est le meilleur joueur marseillais

Didier Deschamps a fini par se rendre à l’évidence l’hiver dernier. Valbuena n’attendait qu’une chose, prouver qu’il pouvait apporter quelque-chose. Si tous les clubs potentiellement intéressés au mercato ont fini par avoir un doute, il avait heureusement un contrat bien valide avec l’OM. « Il est si mauvais que ça le petit ? », ont successivement glissé Brandao, Abriel, Kaboré et Koné à leur entraîneur. Niang est toujours là et ne suffit toujours pas, Brandao est toujours là et ne sait toujours pas s’il est droitier ou gaucher. Lucho, lui, a Maradona tatoué sur la cheville, à force il se pourrait que le Pibe en Aimar. Gourcuff aussi tire bien les coups de pied arrêtés et ralentit le jeu sans savoir accélérer. Dans sa nouvelle formule, l’OM est devenu une machine capable de ne concéder que neuf occasions franches à Saint-Etienne. Les clubs portugais, ukrainiens et russes devront se méfier en 8e de finale d’Europa League 2011. En plus, Mandanda a trouvé la parade pour ne plus encaisser de but, il se sert de Bagayoko et Riviere ou alors il ne touche plus le ballon avec les mains mais avec de grands tubes blancs . Pourquoi n’y pense-t-il jamais les mardis et mercredis soirs en début de saison ? Delgado, Pjanic, Butin et Benalouane s’étaient pourtant appliqués.

Parce que Deschamps ou le hasard font bien les choses

Une grande équipe, c’est avant tout un grand entraîneur. Le milieu Cissé-Kaboré-Lucho, c’est lui. La défense Bonnart-Diawara-Mbia-Heinze, c’est aussi lui. Et peu importe si les mauvaises langues disent que le milieu Mbia-Cheyrou-Lucho et que la défense Kaboré-Diawara-Heinze-Taiwo c’était déjà lui. Taiwo qui défend mal, Brandao qui attaque mal, Niang contraint de finir la saison à gauche, Abriel sur le banc, Morientes fini, les dictées bourrées de fautes de Ben Arfa, Gerets qui se barre dans le Golfe en laissant un merdier sans nom : certaines choses sont de toute façon inéluctables. Ce n’est pas comme si Valbuena était  redevenu titulaire par défaut, que Mbia avait reculé par défaut ou que Cheyrou avait été viré parce qu’un ancien Libournais est meilleur que lui. Pour enfin conquérir le titre, Deschamps a finalement sorti sa botte secrète au mercato d’hiver : contrairement à ses deux concurrents, il a vendu la C1 et la C3. Jean Fernandez et René Girard y avaient songé dès l’été dernier.

Parce que le niveau marseillais est supérieur au niveau européen

Si Marseille est si fort ce n’est donc pas seulement à cause de l’arbitrage et de la faiblesse de l’adversité. L’exemple de Bordeaux et Lyon est frappant, puisque ni l’un ni l’autre ne semblent en mesure de lutter pour le titre alors qu’ils se sont baladés jusqu’en quart-de-finale de Ligue des Champions. Mais il est vrai que la C1, c’est autre chose que Boulogne, Saint-Etienne, Nice ou Sochaux. A coup sûr, si l’OM avait pu participer, ils se seraient eux aussi bien amusés. Avec un peu de chance, ils seraient tombés dans le groupe le plus faible, pas celui d’Arsenal, mais celui avec Milan, Madrid, Zurich et Marseille. Un groupe si faible qu’aucun club n’aurait passé les huitièmes, se faisant par exemple humilier par Lyon ou par Manchester. Oui, ce même club anglais qui aurait ensuite été humilié à son tour par le Bayern. Pas le Bayern de Lahm, Demichelis, Pranjic, Tymoshchuk et Robben humilié par Bordeaux en poule quand même ? Non, le Bayern de  Lahm, Demichelis, Pranjic, Tymoshchuk et Robben demi-finaliste de Ligue des Champions.

Pendant ce temps-là, l’équipe la plus faible de l’histoire de la C1 va se faire humilier ce soir, mais elle est quand même en demi-finale. Pas de nivellement pas le bas.

Le roman du Bordeaux Blanc :
L’OL, laughing at Lyon

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Le printemps est de retour, Laurent Blanc a attendu la fin de la crise pour piquer la sienne. Heureusement qu’il ne joue plus en été, ça se termine toujours dans le larynx de Bilic.

Blazer, chemise bleu clair, Gouffran et Jussiê titulaires, Laurent Blanc n’a pas fait dans la demi-mesure pour lancer sa série de victoires jusqu’à mai. Depuis qu’il a reconnu le profond doute qui habitait son équipe en pleine crise, Laurent Blanc n’en finit pas de sombrer dans la désespérance. « L’entame de match a été plus que médiocre, chose que j’ai du mal à accepter et à comprendre. On a vu un Bordeaux complètement dépassé pendant trente minutes. »

Rudi Garcia, qui n’était pas qu’un journaliste de plus venu en salle de presse pour l’écouter, comme Blanc a pu le penser faute de preuve, a de quoi être heureux. Marquer un but à Chaban, ça n’arrivera plus à tout le monde. Et puisque Bordeaux n’a mis que trois de ses vingt tirs au fond, il est temps de gueuler, voire de révéler le temps de jeu de Gouffran d’ici la fin de saison. Ça valait aussi pour Souleymane Diawara, qui enchaînait les conneries, heureusement Ciani est revenu au bout d’une demi-heure. « Le football, ça ne se joue pas à sept ou huit. » Jussiê a échappé au pire, Blanc lui a réservé une standing ovation en le sortant juste après son penalty marqué. Une manière de prendre date, le survêtement lui va si bien.

Le Hazard fait bien les choses

Si Blanc est aussi courroucé, c’est qu’il a eu peur. L’ouverture du score de Lille, Landreau qui fait des arrêts, seulement 60-40 de possession à la mi-temps : et si déclarer le 18 janvier que « Lille, c’est bien mais bon on verra » et la veille du match que « Lille est une très très bonne équipe », autrement dit « une bonne équipe de notre championnat, je le pense vraiment » n’avait servi à rien ? Deux buts d’écart, la gifle est passée près, il sera plus prudent à l’avenir quand il parlera de Ligue 1. « J’aurais préféré tomber sur un autre club, mais on accepte le tirage et on se dit que le coup sera jouable. La seule bonne nouvelle, c’est qu’il y aura un club français en demi-finale, on peut donc s’en réjouir. » Ses joueurs ont compris le message, même le meilleur buteur venu de Lorient, admiratif de la qualification lyonnaise à Bernabeu : « C’est quand même une demi-finale de C1. Pardon, un quart, je m’y vois déjà. » Attention à ne pas tomber dans l’excès d’humilité non plus, Manchester n’est pas si fort.

Ce n’est pas parce que Gourcuff recourt enfin le 100m en moins de 15 secondes que son entraîneur va arrêter de lui balancer quelques vannes bien senties. « Quand il est comme ça, il est inarrêtable. »

Ligue 1 : Stars à homicide (3/5)

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Avant même l’arrêt Bosman, du nom d’un footballeur pas très bon venu polluer un club français, de nombreux joueurs de niveau équivalent sont venus faire un petit tour dans l’Hexagone. Ils y sont si bien qu’ils n’en repartent plus, jusqu’à devenir d’intouchables icônes locales. Quand on est payé pour pas grand-chose, on peut bien fermer les yeux sur l’ISF pendant quelques années. En plus, la bouffe est pas dégueu.

18. Benarbia, Ali ballot

Est-ce d’avoir marqué deux coups francs à David Marraud ? Toujours est-il que c’est à 27 ans qu’Ali se décide à quitter Martigues. Monaco et Bordeaux suivront, avec deux titres de champion. Puis Paris, où tout le monde le voit comme le successeur de Dahleb. Dix ans à Martigues, ça ne vous quitte jamais vraiment.

17. Vencel, le Brastisla boy

Impossible de les départager. Six saisons à Strasbourg, six saisons au Havre, ni progression, ni régression et à chaque fois il a terminé sans être titulaire. Deux sélections avec la Tchécoslovaquie puis 19 avec la Slovaquie, même tarif.

16. Marcico, Crespo beurre salé

Lorsqu’il débarque sur les bords du Mirail en 1985, Beto est aux balbutiements de sa carrière. 25 ans, star de River Plate, meilleur joueur argentin, avant-centre des Gauchos. Allez savoir pourquoi, malgré son absence de but en 16 sélections, plus aucun sélectionneur ne fera appel à ses services. Allez savoir pourquoi, l’Argentine jouera les deux finales de Coupe du monde qui suivront. Allez savoir pourquoi, il restera sept ans à Toulouse malgré 67 buts en 248 matches.

15. Valderrama, senior météo

Valderrama a très tôt compris comment faire parler de lui. A défaut d’être bon, il faut être visible, si possible dans un club où les plus connus sont Jacek Ziober et Claude Barrabé. Après une recherche aux ciseaux, il tombe sur Montpellier en 1987. Le climat se rapproche de l’Amérique latine, autant y passer quatre ans. La planque est bonne, le meilleur joueur sud-américain 1987, le redeviendra en 1993, mais il est déjà revenu en Colombie depuis deux ans, une finale de Coupe de France en poche.

14. Moravcik, c’est chic

Lorsque Lubomir Moravcik débarque sur les bords de la cité florissante stéphanoise, les Verts ne sont pas encore tout à fait morts, sa carrière non plus. Lubomir a 25 ans et vient de disputer les quarts-de-finale du Mondiale avec la Tchécoslovaquie. Six ans plus tard, il quitte Saint-Etienne pour Bastia. La République Tchèque vient alors d’atteindre la finale de l’Euro, mais Moravcik est slovaque. S’il est resté aussi longtemps le grand numéro 10 des Verts c’est qu’il y avait une raison. Si les Verts n’ont rien fait il y en a une autre. Duisbourg, Glasgow et Ichihara ont une idée, Titi Camara aussi.

Retrouvez le classement de 19 à 30.

Le roman du Bordeaux Blanc :
Sané broyeur

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Qu’aurait dit Zidane à son entraîneur si celui-ci l’avait remplacé par Sertic ? En Président qu’il est, Laurent Blanc avait bien le droit de rire du doigt accusateur de son meneur de jeu, sans doute à la pensée de leur avenir commun en bleu. Lui dire « bon match, Christian » eut-il été de si mauvais goût ?

Après le 4-1 pour Bordeaux en championnat, la bataille des Gourcuff a cette fois été plus disputée : 4-1 pour Bordeaux. La faute à ce début de match entièrement lorientais, avec un corner, une occasion, un but. Bordeaux a réalisé le hold up pour repasser devant en dix minutes : deux occasions, deux buts. C’est sûr, sans ce penalty et ce carton rouge, Bordeaux ne serait jamais revenu. Il faudrait abolir les fautes dans la surface, ça éviterait aux arbitres d’appliquer la règle. Il faudrait aussi abolir les contre-attaques meurtrières et les coups francs de Wendel, ça éviterait au champion de France en crise d’être en finale et de marquer sept buts en quatre jours.

Sané pas son année

Laurent Blanc était d’ailleurs très en colère dès l’après Saint-Etienne. « C’est vrai, on a manqué un peu de confiance à 2-0 pour nous. » Il ne rate jamais une occasion de rappeler le score quand son club est en crise, surtout quand il porte une écharpe crème. Quand la crise frappe, la fébrilité n’est jamais loin. La confiance disparaît, c’est à se demander si on a déjà joué au foot dans sa vie. La suite est classique : les matches vous échappent, vous ne maîtrisez plus rien, comme si vous ne jouiez plus. Le coiffeur de Cavenaghi s’est lassé de cette histoire, Laurent Blanc, lui, n’en a rien à foutre. « C’est comme un enfant qui vous rapporte un bulletin scolaire. Quand il est premier partout, on ne comprend plus s’il a deux ou trois mauvaises notes. » Boulogne sans les jambes, Rennes sans les défenseurs, Monaco sans les titulaires : pourquoi l’intro musicale de la Ligue des Champions a été oubliée à chacun de ces matches ?

Sané sobriété

La suite de la phrase appartient évidemment à Yoann Gourcuff. « Cela veut-il dire qu’il est devenu moins intelligent, bête ? » Même si tous les parents d’élèves l’ont hué contre Saint-Etienne, personne n’ose encore répondre. Le Vestiaire le fera bientôt.

Sertic, lui, n’était pas obligé de réussir ses passes à Chaban comme à Lorient et l’équipe n’était pas obligée de se remettre à dominer et de marquer des buts supplémentaires. Ce n’est pas parce que la star de l’équipe est sur le banc à se demander à quand remonte sa dernière passe décisive que Laurent Blanc doit se priver de lever un poing rageur pour les titulaires. Pourquoi tout le stade a-t-il cru entendre « Va te faire ****** Yoann » ? D’autant que L’injure n’est surement pas la méthode d’un technicien cévenol, la manchette dans les dents de Bilic était un accident.

« On défend mal. » Sanogo ou pas, Ciani et Planus avaient besoin de bosser contre Sainté. « Il y a des imperfections à gommer », le pluriel était prévenu, Sané n’est quand même pas le seul fautif. Ressembler à Diarra ne fait pas tout, l’Olympiakos aussi serait heureux d’avoir des coup franc à 20 mètres tout le match ou de voir un joueur se prendre pour Diawara et sauter tout seul pour défendre sur les corners. Au cas où Chalmé aurait un doute, non, Payet ne joue pas la C1.

Blanc y pensera d’ici à la finale de la Ligue des Champions avant d’entraîneur l’équipe de France, cette fois c’est lui qui le dit tout seul.  « J’ai appris que c’était le 100e match contre Saint-Etienne. Je me souviens du premier, j’espère que je me souviendrai du dernier, ça je n’en doute pas. » C’est direct et c’est la première fois, quoiqu’en dise la carotide de Bilic.

Le roman du Bordeaux Blanc : Le Bellion de baudruche

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Fair-play, Guy Lacombe a tenu à réconforter Laurent Blanc après l’exploit de Monaco à Chaban. Ses quelques mots ont été droit au cœur du Président qui passait tout juste la cinquième sur la rocade .

C’était la semaine dernière. Blanc promettait de faire jouer la CFA. Il ne pensait pas être exaucé si vite. Il avait aussi râlé contre le calendrier. Fernando lui a offert une compétition de moins. Il n’y a pas de petite passe décisive. Si tout roule côté terrain, le mercato a beaucoup coûté au technicien cévenol, qui a perdu d’un coup Cavenaghi, Bellion, Jurietti, Henrique et Jussiê. Blanc se disait pourtant persuadé que ses remplaçants avaient appris à jouer au foot au contact des autres. « Rigueur, sérieux, respect » après avoir battu Ajaccio 5-1 et « je suis assez satisfait du match » après un 1-0 contre Rodez, le guet-apens était parfait. Cavenaghi, Jussiê et Jurietti se disaient bien aussi qu’être remplacé par les titulaires juste après le deuxième but de l’adversaire, c’était pas comme une double prime. Et puis il y eut ce soir d’automne, « mon équipe a développé un bon football ».  Effectivement, c’était de la Ligue des Champions, effectivement c’était bien les mêmes joueurs, effectivement Haifa n’a pas marqué un but en C1 cette saison.

Rond comme un Bellion

Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, un nouveau déplacement à Haifa est prévu dans 10 jours. « On avait prévu d’être en forme au mois de février, apparemment on ne l’est pas. » Blanc a raison d’avoir peur. Une équipe tout juste privée de Sertic et Traoré battue par Monaco, alors que les titulaires avaient « rassuré » leur entraîneur le week-end précédent, c’est effrayant. Et « les erreurs incroyables que mes défenseurs (Marc et Planus ndlr) ne commettent jamais et ne commettront plus », ils les ont pourtant commises à nouveau. Inquiétant, Ramé, Henrique, Jurietti mis à part, c’était les cinq titulaires.

Blanc comme un linge

« Quand vous enchaînez deux défaites, vous ne pouvez pas être rassurés. C’est un moment difficile à traverser. » Le col en vison de la veste en cuir faisant foi, ce n’est ni son arrogance, ni son équipe que Laurent Blanc craint d’avoir perdus. Parler aussi directement de Yoann Gourcuff n’est pas dans ses habitudes, mais enchaîner les frappes du pied gauche n’a jamais fait partie du contrat. Car Lolo n’est pas du genre à dire les choses en face, la main dans la gueule de Bilic était un accident.

Pendant ce temps-là, Chalmé assure le service après-vente. Un compliment pour Gourcuff : « Pour un jeune cela peut être déstabilisant. Siffler après le match d’accord, pendant, je trouve ça moyen. » Une blague : « On s’est peut-être vu plus beau qu’on ne l’était. » Et fini l’arrogance : « On va montrer que Bordeaux est encore présent, dès dimanche contre Saint-Etienne. On a hâte d’y être. » On avait failli y croire.