LdC, OM : Stranger in Moscou

Le Vestiaire hésite encore à trancher cette question : l’OM aurait-il marqué plus ou moins avec Gignac ?

Notre spécialiste comptait vous parler de l’OM depuis un petit moment. Il a bien fait d’attendre. Prudence est mère de sûreté. Le stade Luzhniki est un bien bel endroit pour renaître. Dommage, ça ne sera pas pour cette fois. En planter trois au Spartak est une drôle de performance, que seul Chelsea avait réussi à faire en Ligue des Champions. Le CSKA aussi, la semaine dernière. Et Novosibirsk ? Rien de tel pour répondre que l’un des fils d’Abedi Pelé, qui donne enfin, à presque 21 ans, la pleine mesure de son talent : conduite de balle pied gauche, dribble de trop, ouverture trop longue et but à Toulouse. L’OM marque plus de deux buts par match de moyenne en C1. Vivement les huitièmes.

Va te faire acculer

Comme Nancy, le Spartak a de quoi regretter la neige qui rendait les contrôles et le jeu court difficiles aussi pour les autres. Les Brésiliens de seconde zone font de moins en moins peur, sinon le Zenith et ses dix-neuf points d’avance en championnat ne garderaient pas un souvenir douloureux de l’Abbé Deschamps. Dans ce contexte russe, le nouveau Pelé s’est régalé. Il a eu des ballons et a pu combiner avec un Lucho retrouvé. Brandao a mis une occasion au fond, comme Rémy, bien soutenu par l’infranchissable Azpilicueta. Ça commence à faire beaucoup d’indices, les mêmes que Lens, il y a deux semaines, n’avait pas laissés.

Dans sa quête de grandeur, l’OM a franchi un palier fondamental cette saison : avec la même équipe, un peu plus faible encore, elle a désormais le droit de battre des équipes russes pas très bonnes  alors qu’avant, elle devait s’incliner devant des équipes italiennes pas très bonnes. Vive le deuxième chapeau. La différence n’est pas si grande, elle s’appelle Valbuena. « L’OM peut aller en demi-finale », dit même Karpine, qui n’est pas entraîneur depuis longtemps. Chelsea aimerait vraiment voir ça.

Pendant ce temps-là, Mourinho ne voit pas bien qui pourrait l’empêcher d’en mettre quatre à tout le monde jusqu’à la finale. A part Higuain ?

OM : Requiem for a guigne 2

L’Equipe.fr avait déjà justifié le transfert du meilleur buteur du championnat. Elle démontre maintenant que Niang n’était pas indispensable.

C’était une semaine équipe de France. Il n’y avait donc aucune raison de parler de Gignac. Et pourtant, aujourd’hui, il joue à Toulouse.

  • 1e journée, Toulouse-Brest 2-0

64e : Gignac semble vraiment très en jambes. Sur un bon ballon de Sissoko, Gignac aux 25 mètres tente une frappe enroulée du droit contrée par Kantari.

  • 4e journée, Bordeaux-OM : 1-1

84e : Nouveau contre phocéen avec Gignac qui résiste bien à Henrique avant de se retourner vers l’espace libre dans l’axe. L’ancien Toulousain oublie alors Rémy dont l’appel semblait parfait côté gauche et il perd le bénéfice du ballon.

  • 5e journée, OM-Monaco : 2-2

36e : Gignac semble souffrir après avoir tenté et raté une volée. L’ancien Toulousain se sait soigner sur la touche. Jordan Ayew est parti s’échauffer.

  • Ligue des Champions, OM-Spartak : 0-1

80e : Le Spartak est au bord de la rupture et l’entrée de Gignac a fait du bien au secteur offensif olympien.

  • 6e journée, Arles-OM : 0-3

45e+2 : Didier Deschamps peut remercier Gignac, passeur décisif sur le deuxième but et auteur de deux sauvetages sur sa ligne.

  • 7e journée, OM-Sochaux : 2-1

26e : Sur une belle remise de Lucho Gonzalez, Gignac contrôle mal au point de penalty. En position idéale, le Marseillais, à la lutte avec Bréchet, se précipite et envoie un tir violent du droit. Nettement au-dessus.

  • Ligue des Champions : Chelsea-OM : 2-0

55e : Les Olympiens ont toujours autant de mal à trouver les bonnes combinaisons offensives, à l’image d’un Gignac qui fait toujours les mauvais choix.

  • 8e journée, Saint-Etienne-OM : 1-1

27e : L’ancien Toulousain ouvre ensuite son compteur d’une reprise à mi-hauteur du gauche.

34e : A noter que depuis le début du match, Gignac n’avait touché que neuf ballons, pour sept perdus !

  • 9e journée, OM-Nancy : 1-0

26e : Sami réalise pour l’instant un bon début de match et parvient très souvent à faire la différence face à Rémy et Gignac.

  • Ligue des Champions, OM-Zilina : 1-0

8e : Nouveau débordement, de Gignac cette fois-ci, mais aucun Marseillais n’a suivi.

  • 10e journée, Lille-OM : 1-3

24e : Les Marseillais perdent beaucoup de duels dans l’entrejeu et sont parfois contraints de commettre des fautes, à l’image d’une intervention grossière de Gignac sur Béria.

  • Ligue des Champions, Zilina-OM : 0-7

57e : Gignac semble enfin efficace sous ses nouvelles couleurs avec ce triplé. Son dernier triplé remonte au 26 août 2006.

  • 12e journée, PSG-OM : 2-1

57e : Belle frappe du gauche aux 25 mètres de Gignac. Edel se détend mais finalement le cadre se dérobe.

  • 13e journée, OM-Lens : 1-1

74e : Gignac est dans le même temps remplacé par Brandao. Les sifflets accompagnent sa sortie.

Déjà trois buts en C1, Higuain sent le vent du boulet.

Se faire prendre en Lovren

Le Vestiaire aurait pu se foutre de la gueule de Lyon, comme cela était prévu depuis 23 heures, mardi soir. Mais Le Vestiaire a été incapable de pronostiquer plus de deux résultats justes. Alors, rendons plutôt hommage à la Ligue des champions.

Marseille-Zilina : 7-0, Auxerre-Ajax: 2-1, Milan-Madrid : 2-2, Donetsk-Arsenal: 2-1, Benfica-Lyon : 4-3, Tottenham-Inter: 3-1, Copenhague-Barcelone 1-1.

Gallas sans teint

Il y a deux semaines, le spécialiste foot du Vestiaire avait regardé Inter-Tottenham et pris la plume, au cas où. Ce matin, il a vu Gallas dans l’équipe probable, avec Bassong et Assou-Ekotto et donc décidé de publier. Après tout, Desailly avait au moins eu la décence de finir sur le banc.

« Si je suis cramé, d’autres le sont aussi. » Qui parle ? Le délégué CGT en fin de carrière dans une raffinerie ou William Gallas ? D’ailleurs, lequel est le plus vieux ?

Signer à Tottenham était une drôle d’idée, mais finalement disputer la Ligue des Champions 2011 l’est encore plus. Arriver à ce 20 octobre de Légende a été un long chemin pour William Gallas. Celui qui le mena au haut niveau fut presque moins long, de Caen à Marseille et finalement Chelsea. Il y a aussi eu l’année bleue 2006. Thuram était le plus vieux et le meilleur, William ne pouvait pas comprendre que lui aussi finirait vieux mais pas meilleur. Alors il a signé à Arsenal pour refaire un dernier Mondial. Il a réussi, ses équipes beaucoup moins. Le haut niveau aurait préféré l’ignorer mais il a choisi de rester.

Comme ce jour de février 2010 : Drogba bat Arsenal 2-0, ou plutôt Chelsea bat Gallas. Manchester n’en mettra que trois quelques jours plus tard. La préparation idéale pour le 8e de finale d’une compétition qu’il connu autrefois, la Ligue des Champions, contre le Barça. Mendes da Silva, qu’on appelait aussi le buteur d’Alkmaar, avait pourtant tenté d’avertir l’Europe en phase de poules en marquant au nez et à la barbe blanche d’un défenseur toujours pas très grand et plus trop explosif, rien n’y a fait. Mais Gallas est malin. Se blesser à 0-0 c’est le bénéfice du doute. Comme faire un Mondial avec Domenech.

Dans un monde où Ibra est attaquant du Barça, où la concurrence s’appelle Silvestre et où Makélélé fête ses 50 ans au PSG, comment comprendre qu’on n’a plus le niveau ? William veut pousser sa carrière un peu plus loin, il ne reste qu’à trouver quelqu’un pour le pousser lui aussi.

Rab à terre

Tottenham n’a donc rien vu et a finalement choisi ce 20 octobre pour lui organiser un jubilé à sa mesure. San Siro, Eto’o, c’était trop d’honneurs. Pour l’occasion, l’Inter en a même trouvé un plus vieux que lui pour ouvrir le score. Quand on est le héros du jour, on est évidemment tout seul à couvrir Zanetti. Quelques instants plus tard c’est déjà le troisième but : William voit bien qu’Eto’o va faire une remise. Le ballon est déjà loin quand il décide de lever le pied droit. Le gauche aimerait partir couvrir Stankovic mais le rhumatologue a formellement interdit tout surmenage.

Le quatrième but n’arrive qu’en fin de première période : quand Eto’o fait un appel de balle, la seule chose à faire est effectivement de tacler au moment de la frappe, quitte à rester trois mètres derrière. On peut pourquoi pas regarder le drapeau de l’arbitre de touche. On peut aussi gueuler sur ses coéquipiers mais ça Gallas le gardera pour la 60e minute et le petit pont que Coutinho lui mettra dans la surface. Finalement, il fera ses lacets.

Yoann chez les Bleus : Cirer le Blanc

Tous les Zidane sont nés face à la Roumanie. Tous n’y sont pas morts.

Ne voir dans le retour de Gourcuff qu’une humiliation de plus de Toulalan serait partiel. Pourtant, le requin Blanc n’a pas démenti, bien au contraitre, et sa politique de la main tendue n’a que deux variantes connues à ce jour : soit le majeur reste seul tendu, soit c’est une fourchette dans des cordes vocales croates. Le gentil Yoann a beau avoir l’habitude des sévices chez les Bleus, en l’absence de Ribéry il pensait son intimité à l’abri. C’était sans compter sur son ancien tortionnaire girondin.

Bombe Hatem hic

L’important n’est-il pas d’acquérir les bons réflexes de vie en société ? Se mettre en avant avec le transfert le plus cher de l’histoire pour oublier le Mondial était une option. Lyon, le classement des buteurs, le classement des passeurs décisifs n’ont pas bien compris ce que ça avait changé à l’histoire, Tigana si. Depuis, le gentil Yoann a arrêté de tirer sur les toits des tribunes trente fois par mi-temps, peut-être sur les bons conseils de son spécialiste de papa.

Faire deux phrases de trois mots en une heure, ça peut aider à comprendre, mais pas toujours. Alors, Gourcuff fait profil bas, il refuse le brassard et se met avec Blanc et Gasset pour jouer au tennis-ballon. Bon camarade peut-être, rien de tel en tout cas pour effacer cette réputation infondée de lèche-cul. Cependant, pour Blanc, sélectionner Gourcuff c’est prendre deux risques. Primo, qu’il marque et se remette à devenir intouchable contre Nice et Arles-Avignon, voire la Biélorussie et la Roumanie. Ça peut toujours servir, Nasri ne voyait pas bien l’intérêt du procédé jusqu’à ce que le requin ne parle du « petit Dimitri ». Plus qu’à apprendre son nom de famille. Secundo, à l’inverse, il se peut que Gourcuff reste le joueur qu’il a été durant les six dernières années. Cette aptitude, à passer de Rennes au Milan AC aussi vite que du Milan AC à Bordeaux.

Stress et paillettes

En conférence de presse, en tous cas, les journalistes sont ravis d’avoir retrouvé ce bon client qui répondait des choses si précises et originales à Astorga : « C’est la victoire surtout qui fait du bien, c’était ça le plus important (…) On va essayer de gagner ces deux matches, j’espère que ça va bien se passer (…) C’est sûr qu’à Lyon on aurait tous préféré que cela se passe bien… Je suis là, à la disposition du sélectionneur (…) On essaie juste de bien préparer le match, après c’est le sélectionneur qui décide de la philosophie de jeu, de ceux qui jouent. Mais le plus important, c’est que l’équipe gagne dans un premier temps et qu’elle joue bien (…) Pour moi le plus important, c’est de prendre du plaisir sur le terrain avec les autres, en jouant bien (…) Une nouvelle atmosphère, c’est difficile à dire(…) » Si on s’y prend bien, on peut tout à fait convaincre Marcel Rufo de devenir profileur.

Encore un petit effort, Zidane est tout proche, à seulement 86 sélections, 30 buts et quelques finales de Ligue des champions et de Coupe du monde.

Chelsea-Marseille : L’OM qui ne valait pas 3 milliards

1re minute : « Marseille a un coup à jouer. » 45e minute : « Pour l’instant, les attaquants marseillais passent vraiment une sale soirée, totalement impuissants. » Lizarazu aurait-il de bien mauvaises fréquentations ?

Interpellé assez impoliment par son rédacteur en chef sur l’importance des absences de Drogba et Lampard, notre spécialiste foot a cru bon de ne pas répondre tout de suite. Des fois que Diawara lâcherait le marquage, que Gignac n’irait pas au contact et que Cheyrou ne servirait à rien au poteau sur le premier corner du match.

Il faut dire qu’il y avait un faisceau de présomptions concordantes. De la matinale de i-Télé, qui annonce que l’OM a un coup à jouer, à Diawara, qui claironne les ambitions marseillaises d’abord. Mais surtout, quand Ménès prévient la veille que « l’OM va bientôt faire mal », c’est que ça va faire mal. Et puis, Ancelotti, en chemise et blaser noirs, Kakuta et Zhirkov titulaires, Sturridge et McEachran qui rentrent, et interdiction formelle de suer en deuxième mi-temps : l’expression « profiter de l’occasion pour aligner une équipe bis » existe donc. Cissé, Cheyrou et Lucho ne se sentent pas concernés et ils ont raison : eux étaient déjà là l’an dernier quand il fallait battre Milan, résister au Real et écraser Zurich. Comme on ne peut pas tout réussir, ils avaient écrasé Zurich.

L’éthique à Nico mac

De là à dire que les années se suivent et l’OM ne ressemble toujours à rien, il n’y a qu’un pas. Marseille, c’est toujours la même solide défense de Ligue 1, les mêmes latéraux pas si mauvais pour la Ligue 1 et le même milieu de terrain pas si souvent dominé que ça en Ligue 1. Nouveauté cette année, l’attaque estampillée Ligue 1, avec un Niçois et un Toulousain pour épauler Brandao. L’expérience Ligue des champions, ça peut compter en Ligue des champions.

Pour dire une bonne fois pour toutes une banalité, au haut niveau, ça va plus vite, c’est plus efficace et il faut des grands joueurs. L’OM n’en recrute pas, n’en forme pas et n’en révèle pas. En sachant que Niang et Mbia ont tous les deux foutu le camp cet été, Deschamps savait qu’il n’avait plus qu’à apposer sa signature en bas de sa lettre. La dernière fois qu’il était venu à Chelsea, il avait Giuly, Rothen, Morientes et Edouard Cissé 2004. Aujourd’hui; il n’a plus que Valbuena et ce n’est pas faute d’avoir voulu garder Ben Arfa. Autant le laisser sur le banc.

Mandanda. Sinon, on a aussi le droit de plonger sur les penalties.
Kaboré. A son crédit, il a quand même centré plusieurs fois à l’aveugle.
Diawara – Mbia. Etonnant, l’invincible charnière de la fin de saison passée ne serait invincible qu’en Ligue 1. Etrange même.
Heinze. L’expérience des grands rendez-vous : gueuler sur l’arbitre, prendre un jaune et faire des fautes quand on est pris de vitesse.
Cissé. Six ans et demi après, il est toujours là. Il avait déjà 26 ans à l’époque.
Cheyrou. Sont-ce les ballons ou la pelouse, en tout cas le jeu va sacrément vite à Stamford Bridge. Ca lui rappelle Bernabeu, San Siro et la Russie. Au pire, il aurait pu cadrer ses frappes, mais les buts sont aussi plus bas à Stamford Bridge.
Lucho. Avant qu’il n’arrive il y a deux ans, l’OM ne se qualifiait jamais pour les huitièmes de Ligue des champions.
Rémy. Ashley Cole n’ayant jamais affronté Nice, Lens et la CFA de Lyon, il n’a pas pu se préparer.
Gignac. On ne pourra jamais lui reprocher de ne pas peser sur la défense. Du coup, c’est plus dur de lever les deux jarets pour faire des retournés.
Brandao. Il a joué à son niveau, c’était donc le meilleur. Eh oui. Quoique Ayew a montré de belles choses aussi en rentrant.

Tel Aviv-Lyon : Le Puel over rouge (1/2)

Si notre spécialiste foot était encore là, il se serait rendu compte que deux ans et demi après la décote du Rhône, tout ce qu’il avait annoncé est devenu réalité. Lyon n’est plus qu’une équipe de bas de tableau européen. Tout ça grâce à un seul homme; qui avait promis la Ligue des champions il y a dix ans.

Cet article aurait pu s’intituler le Aulashow, tant sa présidence lyonnaise a été à la hauteur de la carrière de son premier entraîneur en Division 1. Mais en réalité, Aulas est bien plus mauvais président que Domenech n’était un sélectionneur.

Il a eu Stephan, Tigana, Domenech. Il est même passé de Le Guen à Houllier sans subir de changement. Il aura donc fallu attendre Puel. Attendre Puel pour arrêter les titres, finir de remplacer les stars par des nuls et glisser vers le fond. Devant une telle réussite, Aulas ne pouvait que se laisser griser. Faire mariner son entraîneur, se foutre de sa gueule jusqu’à lui assurer publiquement sa confiance, commander une interview de Lacombe au JDD, il l’avait déjà fait. Mais aller au-devant du public comme un sauveur après une défaite dans le derby, il en rêvait.

A Lyon, Aulas ne risque rien. Pourquoi se priver de demander à deux cents éthylotests torses nus, bardés de diplômes et bourrés d’humour, si quelqu’un veut prendre sa place ? Au cas où ils penseraient encore aux années Puel, leur envoyer dans la gueule que Saint-Etienne ne joue la Ligue des champions qu’à la Playstation est radical. Qu’est-ce qui fait le plus de ravages dans les stades : la mémoire tampon des uns ou le complexe de supériorité intellectuelle de l’autre ?

Le Puel Tel Aviv

Protéger l’institution est un plaisir qui se partage à plusieurs, bien après que l’entraîneur fut reparti du stade seul, après une conférence de presse seul où tous les journalistes lui demandent ce qu’il pense du métier de consultant à Canal.

Aussi marrante soit-elle, la phrase « Je n’ai jamais dit que Puel était l’homme de la situation » est surtout la première erreur monumentale de com d’Aulas, bouc grisâtre de Barth sur OL TV mis à part. A se sentir intouchable, Aulas a publiquement reconnu son échec. La 19e place a ses charmes, ne pas y céder demandait un effort et Aulas ne l’a pas fait. Sûrement parce qu’il a conscience de ne disposer d’aucune solution pour ses deux problèmes majeurs : qui de crédible pour remplacer Puel et que faire pour ne plus voir Gomis toutes les deux semaines à Gerland ?

L’Edito : Taule à Vologe

Battu par Hambourg, Nikola Karabatic a hâte de retrouver l’équipe de France. Ca lui évitera de jouer au milieu de trop de joueurs de Division 1.

C’est difficile à croire, mais c’est pourtant vrai, le Real pourrait très bien remporter la Ligue des champions cette année. Pourtant, il ne faut pas s’appeler Pierre Menes pour se rendre compte que rien ne plaide en faveur des meringues, hormis leur entraîneur, évidemment. C’est la raison pour laquelle Ozil, Cristiano et Higuain ont de grandes chances de découvrir prochainement le banc de touche, sinon Mourinho n’est pas Mourinho.

Pire, on peut même avoir Ozil dans son effectif et viser la Liga. Pire, on peut être managé par Arsène Wenger, n’avoir que des joueurs de merde et ne jamais rien gagner. Pire, on peut viser la Ligue des champions et payer 26 millions d’euros pour avoir Gourcuff, 20 millions pour avoir Lisandro et 46 millions + Eto’o +40 millions pour acheter David Villa en comptant uniquement sur Messi.

Les gastros du coeur

C’est moins difficile à croire mais un » joueur de rugby » fait la une de TV magazine. Quand vous saurez qu’il s’agit de Chabal vous comprendrez que « joueur de rugby » soit entre guillemets. D’ailleurs, il ne s’en cache pas, le rugby il s’en branle. Le pognon, par contre, c’est son truc. Comme quoi on peut toujours avoir une deuxième chance dans la vie, il suffit de trouver sa voie. Sinon, croyez le ou non mais Richard Gasquet a déclaré forfait à cause d’une angine. Heureusement, les oreillons, c’est fait, la rubéole, c’est fait, la scarlatine, c’est fait. Plus que le bac, le permis de conduire et la communion.

Pendant ce temps-là, deux équipes de France jouent un Mondial : les volleyeurs et les basketteuses. Pas besoin d’en savoir plus.

La légende d’Oncle Benz :
Meurtre à la maison blanche

La presse espagnole sait prendre du recul sur les événements. Après avoir promis le Ballon d’or à  Benzema à l’issue de ses deux seuls buts de la saison, en février dernier, que pouvait-elle offrir à la doublure de Tevez ?

« Mourinho m’aime bien. » On peut donc s’improviser entraîneur du Real en même temps que rédacteur en chef d’As . Ça permet au moins à L’Equipe de combler sa page 4 avec un petit encart à peine publicitaire. Le but de Benzema,  deux jours plus tôt contre l’Espanyol, est tout aussi publicitaire. Une promotion pour le génie de Mourinho, qui veut faire du Français le nouveau Ballon d’or du Real. Il voulait donc lui donner la dernière aptitude manquante : la vraie suffisance, celle qui a rendu Thierry Henry intouchable jusqu’à lui faire oublier de prendre sa retraite. Mais comme toujours, Benzema n’aime pas attendre pour dépasser le maître, sinon à quoi bon envoyer les bouteilles d’eau dans la gueule d’Henry dès son premier Euro.

Le cordonnier est mal José

Les humiliations quotidiennes n’y ont rien fait. Mourinho le traite de feignant, il part en équipe de France sauver la patrie. Higuain rétorque qu’il a battu l’Espagne en amical. Si jamais Mourinho regarde M6, le caïd éclate de rire quand le requin Blanc lui reproche d’avoir manqué un but tout fait en fin de match. De retour à Madrid, c’est l’escalade : titulaire, puis banni contre l’Ajax et dans la foulée « Karim est intelligent, j’espère qu’il comprendra ce qu’il a à faire pour jouer plus ». Tôt ou tard et pourquoi pas tout de suite.

Higuain n’a pas une occasion à la Real Sociedad le samedi suivant, Benzema s’en créé une en deux minutes de jeu. Mourinho veut plus alors il sort Higuain après un but, le mardi, contre l’Espanyol. Depuis la tribune, Benzema a bien vu le match de l’Argentin et entendu les huées du public. Il embrasse donc le sortant, trop heureux d’entendre des applaudissements et tant pis s’ils applaudissent l’entrant. Mourinho a beau interdire à tous les Espagnols de lui faire une passe, Benzema a beau être détesté, Diarra ne parle toujours pas un mot d’espagnol. Un ballon dans la surface, ça suffit pour marquer quand il le faut, Higuain a bien tout vu depuis les tribunes. La suite, c’est le chef d’oeuvre en deux parties.

Mercredi : « Es importante que aproveche los minutos que me da el técnico, ya sean quince o veinte. He recibido un buen servicio de Lass para marcar. Es un buen motivo para estar contento. » Traduisez que même sans jouer je reste le meilleur et ça pourrait durer longtemps. Mes partenaires n’ont qu’à aller se faire foutre. Il n’oublie pas au passage son préparateur physique : « Mourinho es un gran entrenador y le agradezco su confianza. Yo intentaré aprovechar todos las situaciones que tenga para poder marcar goles. » Pour ceux qui, comme nous, ne parlent pas le castillan, ça doit vouloir dire : « J’emmerde Mourinho, c’est pas un entraîneur portugais qui va venir me faire chier. »

Jeudi : Benzema en remet une couche, cette fois en français, comme d’habitude, mais Frédéric Hermel parle au moins deux langues : « Mourinho es un entrenador muy grande, uno de los mejores del mundo sino el mejor. ¡Y sé que le caigo bien! »

Mourinho a traduit de lui-même depuis longtemps : « Ce ne sera pas un problème pour lui de redevenir un très bon joueur. » Mais parle-t-il de Benzema ou de Higuain ?

OM-Spartak Moscou : Brandao est-il le joueur le plus nul de tous les temps ?

Il y a parfois des questions interdites auxquelles il est difficile de répondre. En décidant de son équipe type, hier, Didier Deschamps aurait pu se demander s’il préfère partir à Noël ou en juin prochain. Mais son avis était évidemment tranché depuis longtemps, depuis le départ de Niang. Marseille est pourtant aussi fort que l’année dernière, donc encore plus mauvais. Benoît Cheyrou l’a avoué hier soir, Marseille n’aurait jamais dû remporter le titre en Ligue 1 l’année dernière, Moscou venait de le leur faire comprendre. Mais il faut être juste, Marseille devait gagner un demi-million de fois ce match face à ce qui se fait de pire en Europe. Avoir dans son équipe ce qui se fait de pire au monde peut quand même être un handicap. On ne parle pas forcemment de Azpi machin, l’erreur de recrutement de la décénnie, ni de Brandao, l’erreur de recrutement du siècle, ni de Gignac, l’erreur de recrutement du millénaire. Comme quoi, tout n’est pas de la faute à Dassier. Par contre, on peut en discuter avec Anigo.

Azpi venin

Car Valbuena ne pouvait pas gagner tout seul, la preuve. Que dire de Lucho ? Qu’un joueur qui ne fait qu’une demi-saison par an c’est toujours mieux qu’un joueur qui ne fait qu’une demi-saison en cinq ans ? Pourquoi pensez-vous tout de suite à Gourcuff ? Mais Lucho servira toujours plus qu’un type qui ne marque que deux fois contre Zurich et contre l’Ajax, même si un rebond sur une cuisse peut prêter à confusion. Un peintre portugais se rendra également toujours plus indispensable qu’un extraordinaire buteur viré par le plus grand club du monde pour rejoindre le plus beau musée italien. Des sculptures italiennes, c’est toujours plus beau que des tableaux de maîtres bourguignons. Le football, c’est parfois de l’art. Parfois.

Heureusement, il reste quelques chef d’oeuvres allemands encore ignorés, mais pas par Le Vestiaire. C’est ça aussi la Ligue des Champions.

Yoann en Ligue des Champions :
Une bonne paire de Schalke

La Ligue des Champions, c’est le retour des duels de stars. Gourcuff et Raul étaient là aussi.

On pourrait ne retenir de la victoire 1-0 de l’OL qu’une action : passe manquée de Briand, remise manquée de Moritz, sortie manquée de Neuer, lob trop court de Bastos, tacle manqué de Plestan et le ballon qui oublie de passer à coté. Ce serait oublier un peu vite les deux stars du soir. Ils ont tout fait pour continuer à jouer la Ligue des Champions, alors que leurs anciens clubs les auraient bien vu arrêter.

Le parfum de la Ligue des Champions, c’est toujours deux grands joueurs qui prennent les choses en main. Zidane en son temps prenait des risques et perdait des ballons, donc pas d’offense à voir un ou plusieurs râteaux interceptés par Rakitic. De toute façon, Gourcuff est surtout attendu pour ses coups de patte et Christian Jeanpierre a revu le coup franc pleine lucarne d’Olympiakos, hier soir. Au-dessus ou dedans, peu importe, pourvu que les filets tremblent. Même si son père entraîne Lorient, Gourcuff sait que pour progresser il doit devenir plus décisif. On va pas lui faire, il livre quand même des analyses de dix minutes au micro d’Astorga après chaque match amical de l’équipe de France, le temps que Ribéry et les autres rentrent aux vestiaires. C’était quand il en faisait encore parti. C’est naturel, il ne calcule pas, c’est comme saluer la foule avant les corners ou envoyer chier une équipe de TF1, ça vient du cœur. Pour toute requête au gentil gendre idéal, s’adresser à son avocat. Le mec qui avait aussi rendu Manaudou modeste.

Rhur, Rhur d’être un pépé

Il faut quand même faire la décision, alors Gourcuff se montre. Il touche 98 ballons et en perd 27, mais on s’en fout puisqu’être décisif c’est autre chose. Autre chose aussi que rater les une-deux ou ne pas adresser la moindre bonne ouverture pour Lisandro dans le dos de Plestan. Penser à centrer quand on est décalé à gauche, c’est trop prévisible, autant tirer au-dessus. Valenciennois et Lorientais s’étaient eux aussi laissés avoir. L’enthousiasme n’a pas d’âge, d’ailleurs, Raul, presque 55 ans, y a été de bon cœur pour crocheter Toulalan, qui l’avait pris de vitesse. Le lob des cinquante mètres, le ballon qui traîne à la 90e minute, il avait déjà vécu tout ça jadis, mais les semelles orthopédiques et Huntelaar ça complique tout. Il n’est pas fini, c’est juste Pape Diakhaté qui saute haut.

Deux ans de contrat à trois millions par an, la Bundesliga a ses charmes.

Question interdite : Qui entraînera Lyon demain après-midi ?

L’exploit de Bernabeu avait enfin fait passer le club dans la cour des grands, ceux qui suscitent l’effroi simplement sur le papier. Puel a fait grandir Lyon, mais Bong et Pujol sont deux effrontés.

Alain Perrin ne pensait pas susciter de jalousies, et pourtant. Un titre n’est donc pas si simple à gagner, même si Houiller, Santini et Le Guen pensaient le contraire. Tigana, Stéphan et Lacombe, eux, n’avaient pas vraiment les moyens de faire le Job tant Désiré. Seul Domenech avait démontré trace qu’on pouvait réaliser un début de saison aussi mauvais. Mais Domenech avait une moustache. Puel, lui, n’a qu’un Pjanic, un Gonalons et un Cris, et de son plein gré. Monaco, Caen, Brest, Lorient et Valenciennes : le calendrier de début de saison n’est pas toujours  si facile pour les gros clubs.

Provoquer en Puel

Deux ans après, la phrase « Claude aura les pleins pouvoirs sportifs pour éviter les dysfonctionnements des deux dernières années » pourrait passer pour une bonne grosse blague de Raphaël Mezrahi. Pourtant, Aulas et l’OL peuvent dormir tranquille, Puel confirme tout le bien qu’il fallait penser de lui : troisième la première année, deuxième la seconde, l’ancien jeune manager prometteur de Lille a enfin trouvé la régularité après ses 14e, 10e, 2e, 3e, 10e et 7e places dans le Nord. Sa culture tactique avait fait de ses équipes des blocs compacts, durs à contourner et adeptes du contre. Valenciennes a donc laissé un but d’avance à Lyon, samedi, c’est plus facile comme ça. Son charisme de meneur d’hommes avait fait des merveilles avec Fred, depuis, Bousmong, Cris, Govou, Cissokho et Lisandro se demandent si Mickaël Gregorio a vraiment du talent. Il ne faut pas croire les rumeurs, Jean Fernandez ne fait pas la même chose en un peu mieux pour moins cher. Perrin a vérifié, « pleins pouvoirs sportifs » n’était pas gratuit, mais prémonitoire, Makoun peut bénéficier du programme de protection des témoins s’il le faut.

Munich en son genre

Puel avait été recruté pour permettre à Lyon d’utiliser tout son pognon pour gravir la marche vers le sommet. Faire venir Makoun et Keita la première année, dépenser 70 millions la deuxième et se retrouver aujourd’hui avec Gonalons en conférence de presse d’avant Lyon-Schalke n’est pas l’aveu d’incompétence qu’on imagine : le centre de formation lyonnais a de tous temps fournit des joyaux. Si besoin, Jérémy Clément a un plan de carrière à soumettre à son jeune successeur.

En revanche, la phrase « Mais si je n’avais pas été convaincu que cela allait fonctionner, j’aurais été intransigeant » n’oblige pas Puel à démissionner : Aulas n’a pas défini le verbe fonctionner. Lacombe serait tenté. Une demi-finale de C1, peu importe l’humiliation, reste sa réussite. Le huitième de finale était effectivement davantage le triomphe d’Higuain, le quart n’avait rien à voir avec Ciani-Sané dans l’axe à l’aller. Puisqu’il n’y a pas de hasard, l’OL s’était créé pas loin de deux occasions en demi-finale. Manque de puissance, de fonds de jeu et de talent : Puel le mal-aimé a retenu les leçons en offrant un maillot à des enfants défavorisés de Saint-Etienne, Rennes et Bordeaux.

Il y a dix ans, Claude Puel était champion de France avec Monaco, trois ans après Tigana. Joyeux anniversaire.

Ligue des champions : L’abbé Deschamps

Auxerre sera-t-il le seul club à jouer les huitièmes de finale ?

Comme chaque année depuis trois ans, le tirage au sort de la Ligue des champions a tenu toutes ses promesses pour les clubs français. Ils devaient être trois l’année dernière à sortir des poules, cette fois l’un des trois groupes paraît trop déséquilibré pour espérer. On parle bien sûr de celui de l’Hapoel Tel-Aviv. Les Israéliens sont-ils capables de renverser la montagne allemande ? Peuvent-ils tenir face à des légendes lisboètes ? Ils pourront toujours se rassurer en se disant que Lyon fait aussi partie de la poule. Mais la place en Ligue Europa est-elle assurée pour autant ? Nous aurions pu dire non la semaine dernière, mais désormais Gourcuff fait partie de l’effectif. Puel le reconnaît lui-même, c’est solide, c’est homogène et il préfère ça. C’est donc dehors. Le Guen et Houiller auraient-ils osé parler de Schalke et Benfica en ces termes ?

La boulette russe

Pour Marseille, c’est très différent. Ce n’est pas seulement le niveau des adversaires qui est en cause, c’est aussi le sien. Comme Lyon, donc. Oui, comme Lyon. Deschamps regrettera longtemps de ne pas s’être tenu au courant de la politique marseillaise des dix-sept dernières années. Il aurait compris que pour espérer gagner la Ligue des champions il fallait se débarrasser de ses meilleurs joueurs pour en prendre des moins bons. Mais juste des bien moins bons. Coïncidence ou pas, Gignac va découvrir la Ligue des champions. C’est ainsi que le Spartak Moscou redevient l’équipe qu’elle était en avril 1991, c’est moins vrai pour son adversaire de l’époque. Coller une taule au quatrième ne garantira qu’un titre de champion de France. Mais, on vous l’a déjà dit, les miracles n’arrivent qu’une fois et Gourcuff est parti.

Le troisième club français engagé tombe dans la poule marseillaise de l’année dernière. Jean Fernandez est au courant, il n’enverra personne superviser à l’étranger, il a déjà regardé la Coupe du monde. Mais Mourinho aussi, comme on vous l’expliquera demain. Du coup, Hengbart se matte déjà le best of Benzema et les perles d’Ibra. Quoi qu’il arrive, les Russes, c’est réglé. L’OM feindrait l’admiration s’il n’avait pas laissé quatre points à Auxerre en championnat l’an dernier.

Ligue 1, OM : L’Abedi vient en mangeant

« Cette équipe n’a pas les moyens de ses ambitions. » Officiellement, l’OM veut faire aussi bien que l’an dernier. Didier Deschamps n’est pas idiot quand même.

Les grands clubs ne sont jamais prêts à la première journée. Le champion en titre n’échappe pas à la règle, l’OM a donc vu les choses en grand. Caen devait lui en mettre neuf, mais Caen reste Caen. Privé de Priou, entraînés par Dumas, les Caennais ont bravé les éléments contraires pour planter l’OM au dernier moment. Finalement, c’est mieux comme ça, Mbia a pu montrer à quel point il avait envie de rester. Pas de regret, El Arabi aurait aussi eu dix mètres d’écart avec Hilton et puis Leyti N’Diaye avait pris son petit pont en première mi-temps.

C’est Caen le bonheur

Leyti N’Diaye, c’est dit. Avec lui, Deschamps avait tenté la méthode douce avant le championnat. Revenu de prêt d’Ajaccio, révélation des matches de préparation et même buteur : les indices étaient visibles, mais les dirigeants ne les ont pas vus. Le titulariser au Vélodrome pour la première journée, ça frôle l’ultimatum. Mais ce n’est pas tout : remplacer Valbuena par Benarfa pour bien montrer lequel fait ses valises après avoir été le meilleur en préparation, c’est vicieux. Dommage que Caen ait été si mauvais, le changement aurait pu avoir lieu dès la première mi-temps. Pour que tout soit clair, Dédé a mis tout le monde dans le même sac à la fin : « Cette équipe doit être renforcée, mais apparemment on ne peut pas. » Samassa a donc marqué.

Dassier tente bien de réfléchir à voix haute : « Il faut reconnaître que notre équipe était diminuée, Diawara était absent. » Voilà. Lucho lui était bien titulaire, Mandanda, Mbia, Azpilicueta, Taiwo, Cissé, Kaboré, Valbuena et Niang aussi. Abédi Pelé c’était pas obligé, mais une Coupe du Monde correcte ça doit bien vouloir dire quelque chose. Avec autant d’absences, normal que l’OM ait si mal défendu, si mal attaqué, se soit si mal replacé et ait autant manqué de repères collectifs. Les miracles ne se produisent qu’une fois. Arbitrage ou pas, les dix points de retard à la trêve ne peuvent pas toujours être comblés. Deschamps se dira-t-il que la proposition de Liverpool n’était pas si mauvaise en septembre, octobre ou attendra-t-il novembre ?

Le Milan AC et le Real prennent peur, la Ligue des champions approche à grands pas.

Ribéry, Zahia : « Le doute, ma bite »

A l’occasion de la descente aux enfers de Fatal Ribéry, Le Vestiaire se souvient qu’il l’avait presque rencontré à quelques jours de la finale de la ligue des champions.

Ribéry indisponible, c’est son double musulman Bilal Yusuf Mohammed que nous avons retrouvé dans un café nocturne de la capitale des Gaules du matin.

LE VESTIAIRE : Franck, entre l’affaire de moeurs dans laquelle votre nom a été cité et votre suspension pour la finale de la Ligue des Champions, vous traversez actuellement une bien mauvaise passe…

FRANCK RIBERY : Un peu de respect pour Zahia s’il vous plaît. Vous savez, ça m’arrive aussi de rater des passes. Zaza a ses hauts et ses Wahiba, comme tout le monde, mais elle sait donner beaucoup de bonheur et je ne suis pas le seul à le penser.

Ignoriez-vous qu’elle était mineure à l’époque où vous la fréquentiez ?

J’en avais déjà croisé, à Metz, mais ça ne saute pas toujours aux yeux : ils sortent parfois sans leurs casques et leurs pioches.

Vous auriez tout de même pu faire preuve d’un peu plus de vigilance…

Je vais quand même pas demander le passeport de toutes les putes que je vais voir. On serait pas couchés.

Aviez-vous eu quelques doutes avec Zahia ?

C’est vrai que j’aurais peut-être dû me méfier le jour où elle venue à l’hôtel avec un cartable et une jupe plissée. Elle m’a dit qu’elle devait faire ses devoirs, mais on n’aura bossé que l’oral finalement. Ca fait en tout cas un bail que je vais à la sortie des classes et, croyez moi, j’ai jamais vu une collégienne avec des nichons pareils.

Pourquoi donc aller voir des prostitués alors que vous êtes marié ?

La femme de Fred était déjà prise.

Comment Wahiba a-t-elle réagi à toute cette affaire ?

C’était la seule, à l’école, à bien vouloir me parler à la récré, quand tous les autres gosses me lançaient des pierres. Une relation pareille, c’est cimenté dans le béton. Et puis on est musulman ou on l’est pas : j’ai le droit à la polygonie, du moment que Wawa porte pas la burqa au volant.

(Ndlr : une serveuse s’approche et lui murmure quelque-chose à l’oreille) Pas tout de suite, je dois parler au monsieur. T’as le droit de sortir jusqu’à quelle heure ?

Que pensez-vous des déclarations de Rama  Yade et de Roselyne Bachelot, qui ne veulent pas voir en équipe de France de joueurs mis en examen ?

J’ai même pas le Bac, vous savez, alors c’est pas aujourd’hui que je vais me mettre à passer des concours.

Accompagnerez-vous vos coéquipiers à Madrid même si votre suspension est confirmée ?

Bien sûr, j’ai hâte, Benz a dit qu’il me présenterait quelques copines à la Casa de Campo.

Propos (presque) recueillis par Roger Secrétain

Pays-Bas-Espagne (1/2) : La mort Roja

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Quand Sneijder et Robben affrontent Xavi et Iniesta, il ne manque plus que Toulalan pour être en demi-finale de Ligue des Champions. Mais ça ne veut rien dire.

Messi aurait pu être décisif et faire gagner seul l’Argentine. Higuain aurait pu marquer quand ça comptait vraiment. Cristiano Ronaldo aurait pu briller ailleurs que devant Lloris. Curieusement, rien ne s’est passé ainsi. A croire que Le Vestiaire avait décidé en octobre du reste de la saison, à travers son fameux nivellement par le bas, consacré dès les quarts de finale de C1.

Désormais, le foot n’est plus dominé, les meilleures individualités ne sont plus assez fortes pour porter à elles seules leurs équipes. Les collectifs composés de joueurs moyens peuvent rivaliser avec les autres. En clair, tout le monde a le même niveau, sauf Higuain bien sûr. Sur ce principe, l’Inter pourrait très bien être champion d’Europe, le Bayern et Lyon en demi et Ibrahimovic, Higuain et Demichelis avoir le droit de pourrir la saison de Messi.

Forlan ou pas rapide ?

Tous sauf un : Thomas Müller. La nouvelle star allemande n’a eu besoin que d’une année pour faire du Bayern la troisième équipe mondiale, clubs et nations réunis, à égalité avec le Penarol Montevideo. Enlevez-lui Demichelis et même Mourinho ne se balade plus. Messi a confirmé lui aussi qu’il n’était qu’un demi-Maradona, un message qu’il avait déjà cherché à transmettre à toute la Catalogne. Que Sneijder et Robben, qui ne se sont même pas imposés au Real, soient avec le buteur de Valence les vedettes de la Coupe du monde n’inquiètera personne.

Que l’Espagne 2010 remporte le titre, en jouant encore moins bien qu’en 2006, ne sera que justice puisque Villa a remplacé Ibra le temps d’une Coupe du monde, voire un peu plus. Après avoir échoué en C1, Barcelone est donc devenu champion du monde juste parce que la défense brésilienne et l’attaque hollandaise n’ont pas le droit de porter le même maillot. Et si l’un a finalement pris le dessus sur l’autre en quarts de finale, ce n’est que pour rendre hommage à Cannavaro, Gallas et tous les autres, même Puyol, catastrophique hier soir, mais soutenu par Robben, comme il le fut par Kroos en demi et Cardozo en quart. Et Xavi se fit une nouvelle fois piquer son Ballon d’or par Iniesta, qui ne l’aura pas.

Forlan n’aura finalement été que le meilleur joueur du haut de tableau. C’est déjà pas mal, même si  Iker Casillas a embrassé une autre voie.

L’Edito : Hélices au pays de merveilles

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Fin d’année oblige, tous les élèves préparent leurs examens. Mais Gignac n’aura que des devoirs de vacances, faute de BEP World Cup. En plus, il ne sait même pas conduire les hélicos.

Pour les vrais footballeurs, par contre, ce sera la Coupe du monde. Landreau trouve le raccourci deux fois plus dégueulasse cette année, Vieira se dit qu’en fait, Domenech n’a pas autant manqué de classe que ça avec lui. Pour Ben Arfa, c’est différent, il n’a pas encore eu tous les cours. Le rattrapage, ça existe en primaire ?

Le Soulier d’Or du Real Madrid aura enfin l’occasion de comprendre pourquoi il n’est qu’à sept buts du Soulier d’Or européen malgré deux réalisations face à Zurich. Di Natale expliquera à la planète entière comment on peut jouer à l’Udinese et finir meilleur buteur du Calcio pendant que Drogba comptera ses victoires en Ligue des Champions. Mais n’allez pas croire qu’autant de joueurs autour des trente buts signifient automatiquement un nivellement par le bas, puisque la finale de C1 opposera Olic à Milito.

Reveillère est Fanni

Depuis toujours, un autre indicateur est utilisé pour vérifier les contrefaçons, c’est l’indice Atletico. Si un doute persiste, l’indice Atletico, lui,  ne faillit jamais. Ainsi, quand Ronaldo marquait 47 buts avec le Barça, puis remportait la Coupe des Coupes face au PSG, le cours de l’Atletico était au plus haut puisqu’il finissait premier club espagnol en Ligue des Champions, jusqu’à s’arrêter en quarts. En 2005, le Barça perdait à domicile face à l’Atletico alors qu’il dominait la Liga. Et cette année que dit notre fameux indice ? Pas grand-chose, puisqu’il ne remporte que la Ligue Europa en finissant à plus de vingt points d’un Barcelone demi-finaliste de C1 quasiment invaincu. Ce n’est donc pas tout à fait le Barça le plus faible de l’histoire, pour Madrid la question se pose davantage, mais Pellegrini n’excuse-t-il pas tout ? Son bourreau, le plus faible, Lyon, n’a lui non plus, de nouveau rien remporté, mais cette fois c’était sa meilleure saison. Heureusement pour Aulas, c’était la dernière sur le podium. Evidemment, les huitièmes seront désormais également proscrits.

Calamity Broke James

Les vrais tennismen étaient eux aussi à Madrid, mais juste en finale. Djokovic et Murray s’entraînent d’arrache-pied en vue des Masters 1000 de l’été, c’est plus prudent. Karlovic traîne toujours à Halle et au Queen’s. En attendant, l’examen de Roland-Garros concernera le genou de Nadal et la carrière de Federer. Pour l’un comme pour l’autre, tout ça sera bientôt fini. Pour le hockey français, c’est le Kazakhstan qui décidera, l’Italie n’est plus seule.

Clermont pourrait enfin décrocher son Bac, mais attention, ça file toujours la courante à Broke James.

OM champion : Un titre à la dèche

C’était le 4 août 2009. Le Vestiaire, après avoir loué les qualités de Gerets, publiait le fameux « Trophée Deschamps pion ». Puisqu’il n’y a rien de plus à ajouter ou à enlever revoici donc le contrat à durée infinie de notre spécialiste foot. Un championnat, une coupe de la Ligue, qu’est-ce que ce Goethals avait de plus ?

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Hatem Benarfa n’a jamais eu de vrai prof de professionnalisme. Enfin entouré de plusieurs bons élèves cette année, il passe son diplôme pour la dernière fois.

Abedi Pelé et Jean-Jacques Eydelie ne sont plus là, pourtant Didier Deschamps sait à qui donner ou ne pas donner le ballon. Dédé est de retour à Marseille après en être parti pour faire une glorieuse carrière qu’il avait déjà bien entamée. Ironie du sort ou lassitude du chômage, Deschamps n’a pas pris le temps de trancher.

En revanche pour Hilton, Zubar, Civelli, Givet et Mears ça a été très rapide. La défense marseillaise venait quand même de boucler une saison comme la 5e meilleure de Ligue 1, n’encaissant que 4 buts contre Paris, 3 contre Nancy et Lyon au Vélodrome. Injustice, s’écrie depuis un club de Golfe, Eric Gerets qui, comme chacun sait, est un grand entraîneur. Son offre de contrat pour Hilton tient toujours, allez comprendre. Besogneux, jusqu’au-boutiste et volontiers humiliant sur le terrain, la Desch’ s’est réjouit que le droitier Lucho Gonzalez sache faire des passes. Cheyrou souffle, il est gaucher, mais Ziani, lui, a compris.Vérification faite, l’Argentin arrive à l’OM avant ses 30 ans et en plus il est international. Ca sent la grosse pointure, heureusement un but contre son camp et une fracture de la clavicule arrivent toujours à point nommé.

Sa Niang au chat

Diawara d’un côté, Heinze de l’autre, le PSG de Ronaldinho avait sensiblement la même défense. Les archives sont formelles, ça n’a jamais emmené en finale de Ligue des Champions mais Deschamps connaît son affaire, Rodriguez et Givet peuvent en témoigner, ils ont des preuves photographiques. Le petit Laurent Blanc n’ignore pas qu’on ne gagne pas sans une bonne défense et Bonnart-Taiwo, ça fait que 2 sur 4. Voire 1 sur 4, comme le stipule le contrat de Cyril Rool. Dans le doute il a aussi pris le polyvalent Mbia, sur les recommandations du Vestiaire. Deschamps est un sentimental, son aventure à trois avec Edouard Cissé et Morientes remonte à longtemps mais il n’a pu s’empêcher. Avec Brandao, l’Espagnol a même une carte à jouer. L’amour rend peut-être aveugle mais pas con, l’entraîneur marseillais a quand même gardé Niang.

Pendant ce temps-là, Baky Koné marque but sur but en amical et l’OM semble parti pour vraiment jouer le titre jusqu’au bout. Mais que fait Gerets ?

La Légende Ibrahimovic :
Il danse le Milla

Ibrahimovic a donc fini par dépasser Higuain.

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Etre le futur Ballon d’Or peut donc dépendre d’Achille Emana et de Rigobert Song.

Il aurait pu naître grand, Suédois et se faire surnommer le grand Suédois, plutôt que le buteur star du Barça. Il aurait pu aussi changer de club pour atteindre sa première demi-finale de C1 à 28 ans. La même saison, la meilleure de sa carrière donc, il aurait aussi pu marquer 16 buts en championnat malgré la féroce concurrence d’un ancien ailier gauche fini et d’un Ballon d’Or qui joue à gauche. Il aurait évidemment pu réaliser son chef d’oeuvre en demi-finale retour, être hors-jeu, faire des mains, des ailes de pigeon, des remises trop longues, des contrôles de merde, des fautes, empêcher Messi de courir et être remplacé par Bojan au bout d’une heure à chier. Il aurait alors pu ne pas être content de se faire Piqué son boulot.

Eto’o de change

Finalement, il a choisi de jouer sa troisième finale de C1, sa deuxième de suite dans deux clubs différents et à deux postes différents. Il choisira sans doute encore de marquer, même si ce n’est pas lui qui a choisi de rapporter 66 millions à l’Inter tout en flinguant la concurrence. Guardiola vient donc de résoudre l’énigme de Mourinho : quel est le point commun entre Malmö, l’Ajax, l’Inter et la Suède ?