Ligue 1 : Le guide du routard

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A chaque mercato ses bonnes affaires annoncées. Souvent visés, les agents de joueurs véreux ne sont peut-être que des victimes. Le Vestiaire, qui avait enquêté l’année dernière sur le marché des escrocs, ouvre cette fois le dossier des globe-trotters de la Ligue 1. Parfois, on les a déjà vu quelque part.

10. Jérôme Leroy : Le Vestiaire a beaucoup hésité à son sujet. Bien sûr, son parcours plaide pour lui : Paris, Laval, Marseille, re-Paris, Guingamp, Lens, Sochaux, Rennes. Aujourd’hui, Saint-Etienne le veut, c’est costaud. Mais il a une tare, le talent, et ça permet de voyager trop facile.

9. Alaeddine Yahia : Si les recruteurs ne sont pas bien formés, ce n’est pas de sa faute. Il n’a joué qu’une seule fois plus de vingt matches dans toute sa carrière française. C’était à Lens la saison passée, la Ligue 2 offre quelques avantages. Guingamp, Saint-Etienne, Sedan, Nice et pour le traditionnel passage outre-Manche, il a choisi Southampton. Fabrice Fernandes s’en souvient peut-être. Qui ?

8. Luigi Pieroni : Auxerre, Nantes, Lens et Valenciennes, ça fait 52 matches, 8 buts et deux relégations en trois ans. Tiendra-t-il la distance ?

7. Grégory Vignal : Les dirigeants lensois le savent désormais, acheter Grégory Vignal n’est finalement pas le plus dur. Après quatre saisons de bons et loyaux services, dont une et demie à Kaiserslautern, Vignal s’apprête à ne pas rester. Dommage, ses huit titularisations en Ligue 2 n’avaient débouché que sur quatre défaites. Liverpool, Bastia, Rennes, l’Espanyol Barcelone, les Rangers et Portsmouth se demandent bien pourquoi il jouait si peu. Aujourd’hui, Vignal rêve de Montpellier, son premier club. Un promu euphorique a souvent grand cœur.

6. Frédéric Piquionne : Un statut à part. Même s’il n’a jamais dépassé la barre des onze buts, même si Rennes, Saint-Etienne et Monaco ont tous été heureux de le transférer, même s’il a été formé au Nîmes d’Abder Ramdane, mettre 4,5 millions d’euros sur un globe-trotter ne peut pas être considéré comme une escroquerie.

5. Pierre-Alain Frau : Encore un petit effort et il sortira de la catégorie. Il lui manque un an à Lille, quelques matches joués et un entraîneur qui compte sur lui. Transféré à Lyon, où il ne fut évidemment pas au niveau, Frau a enchaîné les choix de carrière à la limite de l’arrogance. A Lens, il s’est planté, Paris l’a planté, il a frôlé le retour à Sochaux. Pour l’instant, il est là et bien là.

4. Djimi Traoré : Il effectue son retour en force. Deux ans de contrat, Monaco a eu la main lourde en engageant ce pur produit de Liverpool. Le Stade lavallois, son club formateur, peut bien crier au scandale, c’est en Angleterre qu’il a appris le métier. Un an à Lens, plus six mois à Charlton, plus un an à Portsmouth, plus six mois à Portsmouth, plus un an à Rennes, plus sept mois à Portsmouth, plus trois mois à Birmingham : ça fait 29 ans depuis mars. Et Jimmy, ça s’écrit pas Djimi.

3. Pegguy Luyindula : Le globe trotter élevé au rang d’artiste. Niort puis Strasbourg, c’est arrivé à d’autres. Il débarque à Lyon, et au bout de trois ans remplis de matches et de buts, il fait un choix et l’assume : il ne sera chez lui nulle part. Le tryptique Marseille-Auxerre-Levante est un modèle du genre, on parvient presque à l’oublier. Le PSG, nostalgique des intersaisons Ouedec, revient à la charge. Luyindula y boucle sa troisième saison, il a moins marqué qu’en 2003-04 avec Lyon. Paris veut s’en débarrasser chaque été mais ne peut pas, le génie a frappé et il n’a que 30 ans.

2. Toifilou Maoulida : C’est la cruelle histoire du mal-aimé. Il a joué presque partout et n’a vraiment été bon nulle part. Seul Metz garde un souvenir ému de lui, mais qui aurait pu imaginer que Jeannot Fernandez entraînerait ailleurs ? Au commencement, Montpellier l’a formé et bien vendu, ça a marché aussi pour Bamogo. Rennes a attendu quatre ans pour le revendre. Puis c’est l’escalade de la terreur : sublime à Monaco (16 matches, 0 but), il séduit l’OM de Jeannot un an et demi. Puis direction le Auxerre de Jeannot, où il finit par être interdit de penalty. Mais là ,coup de théâtre, Lens le veut et Jeannot n’y est pour rien. Deux ans que ça dure, dont une descente en Ligue 2 et une remontée, titre à la clé. Le palmarès commence à venir.

Egalement cités : Cyril Rool, le meilleur est derrière lui ; Ronald Zubar, le meilleur est à venir ; Jérôme Alonzo, les gardiens ne sont pas immunisés ; Habib Bamogo, n’en est qu’à six transferts en 6 ans, le 7e est en attente ; Mamadou Bagayoko, six clubs aussi, mais deux fois Nantes ; les joueurs de National ne peuvent malheureusement pas en faire partie. Moussilou, Le Tallec, Berthod, la relève est déjà à l’affût d’un endroit chaud et accueillant. Nasser Ouadah aussi, le Gravelaine d’honneur 2009 lui sera décerné s’il retrouve un club de Ligue 1.

En attendant, Le Vestiaire prépare activement la légende du meilleur des globe-trotters. A vos pronostics.

France-Lituanie : Peggy les bons tuyaux

dab

Le Vestaire bouscule aujourd’hui sa programmation après la démission de la dernière grande star de la téléréalité au lendemain du meilleur épisode de l’histoire du Domenech Show.

Vous avez posé vos questions sur equipe.vestiaire@yahoo.fr

Pourquoi la France a-t-elle donné une telle impression d’impuissance ?
Le Vestiaire n’a pas réponse à tout. Défense de merde, milieu inutile, attaque bidon sont des pistes, mais on ne peut être sûr de rien.

Défense de merde ?
Le mot est sans doute dur. Squillaci n’a fait que deux interventions minables sur trois possibles, Gallas a pris sa retraite anticipée, Sagna a des idées, mais pas le niveau, quant à Evra, on se demande encore pourquoi il n’est pas titulaire.

Milieu inutile ?
Malgré une pression lituanienne de chaque instant, les Diarra ont tenu bon. N’aurait-il pas fallu mettre deux ou trois récupérateurs de plus ? La question mérite d’être posée, mais nous ne sommes pas entraîneurs.

Les Diarra ?
Pas mieux.

Attaque bidon ?
Qu’Henry ne joue pas à son poste, d’accord, que Ribéry ne joue pas à son poste, d’accord, que Gourcuff justifie sa carrière milanaise, d’accord, mais que personne n’ait déposé de réserve sur la réalité du score, c’est scandaleux.

Domenech sort-il grandi de ce double succès ?
Evidemment, l’important c’est les trois points, on ne lui demande pas de construire une équipe, de sélectionner les meilleurs ou de ne pas faire pitié devant des équipes faibles.

Pour une fois, ses choix ne sont pas tous en cause, c’est déjà un début ?
Effectivement, Mandanda est une vraie trouvaille.

Son coaching ?
Laisser Luyindula se faire humilier est plutôt bien vu. Réorganiser correctement le jeu avant la 80e minute, c’est pas mal non plus. Faire des tests en plein match est toujours savoureux.

Le terrain et le public sont-ils exempts de tout reproche ?
Là encore, c’est très bien vu. La France, tout en livrant l’un de ses pires matches toutes époques confondues, est parvenue à limiter la casse.

Le nouveau Zidane était dans quelle équipe ?
Dans un match de niveau mondial, il y en avait forcément un dans les deux formations. Côté lituanien, on espérait beaucoup de Danny le vicieux, mais il n’a curieusement pas réussi un contrôle du match. Côté français, en l’absence de Gourcuff, on attendait beaucoup de Camel Meriem. Peut-être trop.

Comment la Lituanie a-t-elle pu un jour gagner un match ?
Comment Luyindula a-t-il pu signer un contrat pro ?

Domenech fait-il vraiment tout ce qu’il faut pour ne pas se qualifier ?
Lisez le prochain Domenech Show.