Top 14 : Le Toulon qu’on pensait

Mathieu Bastareaud portait-il un slip sous son pagne rose ?

Son stagiaire basket se tapant tout le sale boulot depuis deux semaines, la rédaction du Vestiaire, comme 68.800 autres personnes, n’avait vraiment rien à foutre, samedi après-midi, pour aller se farcir un match de Top 14. Elle a surtout vu les danseuses du Moulin rouge, à moitié à poil, des esclaves à moitié à poil en fripes roses, une dresseuse de panthères les seins à l’air et tout le conseil d’administration du fan club français des Pink Floyd.

S’il n’avait pas acheté les places les moins chères, tout en haut des gradins rosoyants du Stade de France, notre ancien envoyé spécial permanent à Bridgend, la ville natale de Lee Byrne, aurait aussi pu voir la simulation de Jean-Philippe Genevois sur le coup de boule de Dimitri Szarzewski ; la simulation d’on ne sait pas vraiment quel Parisien sur l’action qui amène le seul essai du match et celle des danseuses du Moulin rouge dans la loge de Manu Guazzi l’amoureux.

Pour qui Wilkinson Stéphane Glas

Depuis une tribune de presse aussi remplie que les bourses de Louis Picamoles au petit matin à Wellington, Fabien Pelous a aussi vu des soigneurs courir plus vite que les arrières toulonnais, Mister T sans chaînes en or et un Contepomi au four et au moulin (rouge). Que Wilkinson, son arthrose et ses genoux en bois justifient à eux seuls les agios de Mourad Boudjellal n’a en revanche pas plus étonné Lionel Beauxis que Danny Cipriani.

Et alors que Lacroix-Ruggieri faisait partir les seuls éclairs du jour dans le ciel pluvieux de Saint-Denis, Toulouse a impressionné contre Perpignan et ce n’était même pas une finale de Coupe d’Europe. Avec Clermont et Castres en pleine bourre, Marc Lièvremont a sûrement exagéré sa « frustration » automnale. On ne dort plus depuis des semaines, déjà, dans les faubourgs de Suva et de Buenos Aires.

L’Edito : Le mariage de mon meilleur Rami

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Les lecteurs du Vestiaire commencent à s’agacer. A quoi bon attendre les événements ? Nos spécialistes révèlent régulièrement tout à l’avance. Lyon n’avait donc pas le niveau, Paris n’avait donc pas le niveau, Michel Gomez n’avait donc pas le niveau, Domenech n’avait donc pas le niveau, Lièvremont n’avait donc pas le niveau, Forget et Gasquet n’avaient donc pas le niveau, Ronaldinho était donc fini. Et si tout était écrit ?

Chacun l’aura remarqué, il n’y a pas eu cette semaine d’épisode du Domenech Show. Et pour cause : en prenant Gignac et pas Hoarau, il a fait malgré ses perles habituelles, le premier choix censé depuis 5 ans et la fabrication de sa petite Victoire. Du coup, il est épargné jusqu’au chef-d’oeuvre lituanien. Mais pourquoi donc avoir voulu se passer de la nouvelle star parisienne, se demandent les mêmes qui voyaient le Barça éliminé ?

Parce qu’il est moyen ou parce qu’il n’est pas bon ? Trop tôt pour se prononcer, à l’inverse du PSG, mais ça, on vous l’avait déjà dit en août dernier. Depuis, Anelka s’est blessé et tout est rentré dans l’ordre : un Parisien qui n’a pas marqué ce week-end à la place d’un Parisien qui n’a pas marqué ce week-end.

Et ça continue encore et encore

Chacun l’aura remarqué, Benzema n’a pas joué dimanche.  Et pour cause, il réglait les dernières modalités de son départ. Chacun l’aura remarqué, il est temps de retrouver le tournoi des V Nations ou alors autant intégrer le Portugal, l’Espagne, le Géorgie et la Roumanie. Ce n’est pas Marc Lièvremont qui criera au scandale, quatre victoires de plus et il pourrait faire croire que le Mondial est à la portée de son équipe ou pire, qu’il est capable de gérer autre chose que des cadets.

Entraîneur est un métier, sélectionneur un supplice, que diable allait-il faire dans cette galère ? Faire moins bien que Laporte était difficile, mais finalement pas impossible, la preuve. Sinon, il y avait aussi Milan-San Remo. Ah bon. Et Ronaldinho fini ? Fini.

Pendant ce temps-là, Steven Gerrard et Thierry Henry n’ont toujours remporté aucun Ballon d’Or.

Marchons ensemble à Twickenham

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Ce n’était pas une demi-finale de Coupe du monde, mais ça y ressemblait. Ce n’était pas non plus un Australie-Portugal. C’était quoi, alors ?

De notre envoyé spécial permanent dans les faubourgs de Bristol

Faudra-t-il que Le Vestiaire réserve à Marc Lièvremont le même traitement qu’à Domenech et Forget pour que les instances dirigeables du rugby tricolore prennent enfin conscience de son manque de légitimité à la tête de l’équipe de France ? Ses deux haltères ego ont davantage de vécu, il n’y a pas de quoi en faire un Show, mais on a sûrement vu dimanche la pire sortie des Bleus depuis que les Six Nations se jouent à cinq et demi.

Le XV de France a pris la campagne publicitaire de Nike un peu trop au sérieux : à force de vouloir marcher sur Twickenham, il en a oublié qu’il était aussi parfois utile de courir un peu. A son manque d’engagement se sont en plus ajoutés les deux pieds gauches de Parra et des lacunes défensives plus vues depuis la petite finale argentine. Il n’y a bien que le niveau jeu de son équipe que Lièvremont a réussi à faire reculer.

Pour Wilkinson le Glas

Dans son hommage à William Gallas, Le Vestiaire avait évidemment refusé de céder à la facilité il y a deux semaines, après une victoire en trompe l’oeil contre la Nouvelle Zélande d’Europe. La France, dans son chaudron de Saint-Denis, venait alors d’humilier de cinq points la meilleure équipe du monde. Son Tournoi était fini. A quoi bon aller risquer une blessure en Angleterre alors que les phases finales du Top14 approchent ?

Le trio fédéral parachuté à Marcoussis a su trouver les mots pour motiver ses troupes. Il aurait peut-être pu y ajouter quelques abstractions : dignité, envie, combativité. Placage et replacement n’auraient pas non plus été de trop sur la fiche de Chabal : il a plaqué en première mi-temps trois fois moins d’Anglaises que Cipriani au lycée.

La pluie et le pied de Wilkinson n’y sont cette fois pour rien. Le fond de jeu français est si bien en place qu’on en craindrait presque les rouflaquettes de Griffen. Espérons seulement que le résultat en Italie, quel qui soit, n’influence pas la seule issue logique de ce Tournoi : l’éviction de Lièvremont.

Pendant ce temps-là, le premier qualifié de la zone Asie tremble déjà. Il ouvrira sa Coupe du monde contre la France de Fabien Galthié, le 10 septembre 2011.

L’Hommage : Inglourious Bastareaud

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« Si on gagne, on sera des génies. Si on perd, on passera pour des cons et des incompétents. » Il s’en est quand même fallu de peu pour que Lièvremont confirme lui-même tout le bien que Le Vestiaire pense de lui.

Marc Lièvremont avait retourné la caisse Thion dans tous les sens, sans trouver d’autres solutions qu’au fond des tiroirs du Top14. Ses grands projets enterrés sous la pelouse de Croke Park, il s’était presque résigné à accepter enfin l’héritage de ses prédécesseurs. Jouer ou gagner, il fallait bien choisir.

La victoire contre l’Ecosse n’avait pas suffi à faire taire les critiques. La presse est parfois bien cruelle. Le Vestiaire lui-même n’y avait pas consacré d’article. Et puis, le Pays de Galles est passé par là, entre Paris et Beauvais, avec cette étonnante capacité de déjouer encore plus que la France quand il est favori.

Le XV tricolore a retrouvé lui le rugby complet de ses glorieuses années. Son engagement physique et les coeurs en peine de l’armée rouge ont fait chanter le Stade de France comme Max Guazzi en a rêvé. Un groupe est né, hier, dans le chaudron de Saint-Denis, et Didier Retière tient enfin son match bref et rance.

Baby one more time

On en oublierait presque que gagner de cinq points à domicile contre le Pays de Galles n’était pas vraiment un exploit quand Ibanez était encore de ce monde. Qu’importe, la relève de Beauxis est assurée à l’ouverture si on peut battre les All Blacks du pauvre en y mettant le premier arrière venu.

La charnière Parra-Baby a tellement séduit en première mi-temps que les Gallois n’ont jamais compté plus de dix points d’avance. Bastareaud s’est chargé du reste, comme il sait le faire : en courant droit devant lui. Et quand bien même il en fait déjà le double de son demi de mêlée, le Parisien, aujourd’hui en France, devrait encore prendre un peu de poids dans cette équipe.

Médard, lui, n’a pas trop de mal à faire oublier Poitrenaud derrière, et la troisième ligne la plus compétente du Tournoi est fin prête à marcher sur Twickenham. Elle pourrait même courir un peu.

Pendant ce temps-là, Lièvremont fera souffler ses héros contre l’Angleterre. Il a encore un peu de monde à voir.

L’Edito : Bordeaux peut-il encore éviter la Ligue 2 ?

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Loeb aura droit à son article cette semaine. Pas Grange, il a déjà 24 ans.

Il reste 42 points à distribuer. Valenciennes en a 21, Bordeaux 43. Le Vestiaire ose la question interdite : et si les Girondins descendaient ? Deux nuls, qui ne sont ni Tremoulinas, ni Diawara, et une défaite sur leurs trois derniers matches ; même Le Havre a fait mieux. Ce matin, les hommes de Laurent Blanc sont reléguables. Lyon, et ses six points en deux matches face aux cylindrées niçoises et havraises, est assuré du titre. Cinq points d’avance sur l’OM,  quatre sur le PSG. C’est plié. L’effet Hoarau, probablement. Ce même effet qui a permis à la France de réaliser des mondiaux de ski exceptionnels.

Il faut chauvet Ian Piccard

Des médailles en grand championnat, c’est en effet plutôt rare, nous soufflent Montillet, Deneriaz, Crétier, Masnada, Vidal, Amiez, Piccard, Cavagnoud, Pascal, Chauvet ou Pequegnot. Au passage, les observateurs avisés auront pu apercevoir la confirmation de la toute jeune machine Lizeroux. Alors que Grange ne fait rien, comme d’habitude. Le Vestiaire fait son mea culpa, ce n’est pas le nouveau champion. Il n’a jamais rien ramassé, ni en Coupe du monde, ni en grande compétition. Il n’a pas le troisième plus beau palmarès de l’histoire du ski tricolore. Un champion ne serait en effet pas passé au travers de la sorte. Miller, Reich, Moelgg, et Kostelic peuvent en témoigner.

Courteau fromager

Il sera en revanche plus difficile de témoigner en faveur de Lièvremont, qui serait tout aussi efficace que Domenech à la place de Domenech, sauf qu’il pourrait au moins profiter de quelques joueurs corrects, ce qui ne court pas les stades du Top14. Même si dans un cas comme dans l’autre la notion d’équipe semble assez méconnue. Ce qui n’est pas le cas du vainqueur du tournoi WTA de Paris. L’effet Courteau est un bel indice. Qu’avait donc bien pu dire Le Vestiaire à ce propos ?

Pendant ce temps-là, Escalettes espère jouer au moins une compétition internationale dans les dix prochaines années.

L’Edito : All blacks out

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Alors que les championnats du monde de hand approchent, la France pourrait devenir la plus grande équipe de toute l’histoire. Huis clos oblige, les matches ne seront pas filmés.

Le sport français va connaître une semaine charnière pour son avenir. Et s’il pouvait se découvrir une charnière pour l’avenir ? Tout a commencé dimanche soir, alors que se tournait un nouvel épisode du Domenech Show (que nous diffuserons bien-sûr en exclusivité dans quelques jours). Un opus à ne pas manquer, avec le combat des chefs. L’archange Hervé Mathoux face à notre héros. Personne n’avait osé aller aussi loin. Les conneries habituelles du sélectionneur face aux missiles du boss. Laurent Blanc, le Yes we can de la Fédé (vidéo colonne de droite ), la sélection de Rod Fanni, Aimé Jacquet, Willy Sagnol et surtout Christophe Dugarry. Evidemment ça n’a servi à rien, mais Hervé s’est farci Raymond.

Cette semaine, son homologue du rugby va, lui, connaître aussi les honneurs du prime-time pour montrer ses progrès. Des joueurs inconsistants, un fond de jeu inexistant, notre entraîneur Crabos prépare le retour de Saint-André. A quel poste ? Cette semaine, Dalcin sera confronté à un défi historique : terminer dans les 30 premiers d’une grande épreuve. Cette semaine verra la publication d’un nouveau classement ATP dans lequel il apparaîtra que le jeune Gasquet est tout près des meilleurs. Des meilleurs Français. Cette semaine, personne ne s’offusquera d’un penalty oublié à l’avantage des Lyonnais, car Lyon n’intéresse plus personne à part Le Vestiaire et surtout pas Benzema.

Pendant ce temps-là, le JT de France 2 a parlé du handball pendant 1 minute et 21 secondes et de Desjoyaux pendant 1 minute et 43 secondes. TF1 a ouvert par Desjoyaux, avant 5 minutes et 20 secondes plus tard d’évoquer sur 2 minutes le plus grand exploit de l’Histoire des sports collectifs.