Tsonga-Ascione : Thierry en rit

Et en plus Jo-Wilfried Tsonga a été éliminé par Nishikori après avoir raté des balles de matchs. Le choc psychologique comme on dit.

jo

Un jour, à Roland-Garros, Roger Federer attendait Thierry Ascione. C’était en 2008, à l’époque les deux hommes jouaient au tennis. Pour Roger c’était un 2e tour comme un autre, enfin pas tellement plus dur. Pour Thierry en revanche, c’était le jour d’une vie. Un peu grâce à Federer, beaucoup grâce au 2e tour parce qu’il n’en avait jamais joué et qu’il n’allait jamais en rejouer. Ah si, même un 3e, mais qne qualifications le samedi avant le tournoi.

Jouer Roger, c’était de loin sa meilleure performance de la saison, perturbée par un accident de scooter, l’ironie de l’histoire quand on provoque tant d’accident porte d’Auteuil à cause de coups droits égarés. Pourtant, les plus éminents spécialistes tennistiques ont toujours cru en lui, tel Guy Forget qui déclarait en 2004 sur la sélection de Thierry en Coupe Davis : Qu’est-ce qui vous a séduit en Thierry Ascione ? « D’abord sa force de frappe. Aujourd’hui, il frappe au moins aussi fort que Ljubicic. J’aime bien aussi l’attitude de Thierry sur le court. C’est quelqu’un qui ne montre aucune émotion. C’est déjà la preuve d’une certaine maturité chez lui. » Ljubicic tapera effectivement un peu moins fort pour gagner en 3 sets pour la seule apparition de Titi sous les drapeaux jusqu’à aujourd’hui.

Et c’est effectivement sans aucune émotion qu’il avouera à François Brabant d’Antenne 2 « je ne sais pas ce qui s’est passé » après une défaite contre le très poivre et sel Sanguinetti. Pourtant Brabo n’avait pas prononcé les mots qui s’imposaient : « Thierry, c’est con non ? » La magie des courts annexes. Espérons que désormais Thierry sache transmettre le goût de son art, car comme il l’a déclaré après le match et sans savoir qu’à 32 ans il donnerait des conseils avec un triple menton,  » j’ai passé six mois et demi à ne rien faire du tout, parce que d’une part je n’avais plus le goût, et d’autre part parce que je ne pouvais plus. »

Federer 2010 : Le Coutelot suisse

Le tennis contre un mur six ans de suite c’est lassant à la longue. Mais regarder le mur jouer tout seul, c’est encore plus chiant.

Une carrière peut-elle s’achever un soir de janvier 2010 sur les larmes de Murray ? Aussi grisant soit-il, cet accomplissement n’en est pas un quand on n’a pas encore 30 ans. Pour trois raisons. La première, elle implique que Soderling puisse gagner pour la première fois en 50 confrontations et rompre une série de 50 demi-finales consécutives en Grand Chelem lors d’un banal lundi parisien.

La deuxième, elle implique que Berdych passe pour un nouveau spécialiste d’herbe, futur maître de Wimbledon, en tout cas jusqu’à la branlée en finale contre Nadal. On n’en arrive pas là sans dommage collatéral, comme une défaite à Halle quelques jours plus tôt contre Leyton Hewitt, qui était numéro un mondial quand la place de numéro un mondial n’existait pas, ou plus vraiment, c’était en 2001.

Bâle à papa

La troisième raison n’est que la conséquence des deux premières : Murray a finalement de beaux jours devant lui malgré les larmes et la défiance maternelle. On en revient donc au problème initial. Federer pensait pouvoir s’en aller tranquillement, mais il ne peut décemment pas abandonner l’ATP aux seul bon vouloir des genoux de Nadal. Trop dangereux.

Ca l’avait suffisamment gonflé de voir Ferrero numéro 1 en 2003, il connaît bien la marche à suivre. Depuis, il y a eu quelques branlées dans les deux sens contre le même Ecossais, ça prend un peu de temps à remettre en route mais de toute façon les Masters 1000 ça compte pour du beurre. Quand Federer va se rendre compte que les trois dernières finales de Grand Chelem se sont jouées sans lui, il va peut-être même reprendre le tennis.

Pendant ce temps-là, Nadal a l’air en forme et Federer tourne des pubs avec lui. C’est reparti ?

Murray 2010 : La phobie des grandeurs

Une demi-finale à Wimbledon et une aux Masters : Londres a encore vibré aux exploits de son chouchou, numéro 4. Pourtant, Tim Henman ne joue plus.

Tout avait commencé par un grand court en dur et Roger Federer en face. Tout a fini sur un court à peine moins grand en indoor et Rafael Nadal en face. Entre temps, il y a eu ce grand court en terre battue et Tomas Berdych en face, cette fois c’était un lundi et cet autre grand court, en herbe, et Rafael Nadal en face. Les grands courts ne s’agrandissent pas et pourtant, depuis qu’il a été numéro 2, en août 2009 Murray n’en finit pas d’être numéro 4 et 5.

Fish and cheap

Mais réduire 2010 à une saison de merde serait un raccourci trop facile. Il y a eu ces deux victoires faciles contre Cilic qui laissent penser que l’accident de l’US Open 2009 n’était qu’un accident. Mais d’où venait le problème ? Pas du physique : Murray a encore été le plus frais à Shanghai, intouchable contre Federer en finale, c’est pas de sa faute si les autres négligent le mois d’octobre.

Mais Andy sait aussi être en forme quand tous les autres sont là, le jour J. A Toronto, par exemple. Il se fait Nadal puis Federer. Mardy Fish n’aura pas eu cette chance en trois confrontations le reste de la saison. Heureusement, la tournée américaine sur dur n’est pas celle où il obtenait ses meilleurs résultats les autres années et de très loin. De toute façon, il faut se ménager, les meilleurs le font. C’est sans doute grâce à ça qu’il a conclu pour la première fois son US Open sur un troisième tour contre Wawrinka.

2010 était aussi l’année de l’offensive, Murray a enfin compris : maintenant il lâche ses coups. Mais ça ne marche pas toujours donc parfois il défend, fait des fautes et finit par perdre en gueulant. Ca devait arriver, Henman a apprécié l’évolution : « Murray doit être plus agressif. »

Coupe Davis : Bercy et à jamais

pilonid

Mickaël Llodra est devenu le meilleur joueur français : est-ce aussi scandaleux que ça en a l’air ?

Un an après novembre 2009, voici venu novembre 2010 : l’heure du bilan. Le croirez-vous ? Il n’y a pas le moindre Français qualifié pour le Masters. Les mauvaises langues diraient que ça veut dire que les Français n’ont fait que de la merde cette saison, c’est-à-dire pire que l’année dernière, pire que l’année d’avant et que celle d’avant encore. Les mauvaises langues, un poil vulgaires, pourraient ajouter que les observateurs ne racontent que des conneries en faisant croire depuis trois ans que le tennis tricolore se porte bien. Pour un peu, cette saison serait la plus mauvaise de l’histoire du tennis bleu et pas seulement parce que Mickaël Llodra passe pour un bon joueur qui a emmené son équipe en finale de la Coupe Davis. Même Grosjean fait désormais figure de légende. Clément n’en est pas loin.

Mais il y a eu la saison 1991, celle de Forget, et du coup personne n’est humilié. Et oui, à l’époque, la meilleure saison du meilleur joueur c’était faire deux quarts de finale en Grand Chelem. Pourtant, en 2008, la paire Gasquet-Tsonga représentait la meilleure paire jamais alignée. Pourtant, Tsonga devait gagner Roland-Garros. Pourtant Gasquet serait le premier Français à gagner un Grand Chelem. Allez savoir pourquoi, Le Vestiaire trouvait cela contradictoire, voire incohérent, voire tout simplement ridicule. Mais nous n’avions aucun mérite, quatre malades ne pouvaient pas succéder à Pioline.

Monfils, ce héros

Le douzième joueur mondial n’est apparemment pas dans les huit, mais peut-être est-il victime d’une erreur informatique. Il a disputé vingt tournois cette saison contre vingt l’année dernière. La progression physique est intéressante. Il a remporté un tournoi et fait trois finales, dont une en Masters 1.000, mais désolé, c’est Bercy. En Grand Chelem, c’est son quart à l’US Open, écrasé par Djoko, mais désolé il y avait Gasquet, Tipsarevic, Andreev et Kendrick dans son tableau. Il fait donc la même saison qu’en 2008 et 2009, et donc comme nous le disions l’année dernière, il ne fera jamais mieux et n’est pas le nouveau Noah. Ou alors il n’écoutera plus de rap et  arrêtera de gagner le tournoi de Metz, cette fois c’est Montpellier. Ajoutons-y Sopot 2005, en treize finales le compte y est : vivement Belgrade. Mais de qui parle-t-on ?

Simon physique n’impressionne pas

L’année dernière, il était trop gentil et trop fragile. Il a décidé d’arrêter d’être trop gentil en prenant Metz à Monfils, mais il n’a pas arrêté d’être trop fragile. Il est 42e.

Tsonga-gne toujours pas plus

Toujours le seul à pouvoir espérer devenir un Top 5, mais toujours aucune trace d’une autre finale en Grand Chelem. Pourquoi Le Vestiaire avait-il plombé l’ambiance après l’Australie 2008 ? Federer en Australie, d’accord, son corps à Roland, d’accord, mais Murray à Wimbledon, quand même, ça passe moins. Et l’US Open ? Conclusion : quand ses genoux, ses coudes et son dos le laissent tranquille il prend des taules contre meilleur que lui. Il fait la même saison depuis trois ans, tiens donc.

Gasquet pasa

On ne parlera pas de PHM, blessé à la Gasquette depuis décembre 2002 après sa fracture du Bercy, ni de Llodra qui bénéficie de l’incroyable nullité de ses compatriotes.

Gasquet, le dernier chant du coke :
Tokyo cocktail

Ritchie n’ira pas à Londres pour les Masters. Sur eBay non plus, il n’y avait plus de place .

« Dans le deuxième set, Richard m’a poussé hors du court. Je n’avais plus beaucoup de réponses, il jouait vite, frappait de gros coups. Donc au début du troisième set, je n’étais pas très confiant sur l’issue du match. »
Reconnaître la supériorité adverse est la marque des grands. Tursunov doit donc sûrement en être un. Le 1-6 du deuxième set ne veut rien dire. Sauf peut-être pour Gasquet, qui a appris une nouvelle ligne du règlement ATP : gagner 6-1 la seconde manche autorise quand même à perdre  la troisième.

Richard n’est pas le seul, l’histoire du tennis est truffée d’exemples de ce genre. Mais Richard n’est pas très fort pour retenir les leçons d’histoire. « Je le sais [que je suis trop passif], mais c’est dur, c’est dans la tronche et je me crispe quand j’y pense… » Saloperie de calcul mental, son 4 au contrôle lui avait déjà coûté la moyenne générale en CM1.

« Mais lui n’a quand même pas fait beaucoup de fautes avec les risques qu’il a pris. » Markus avait bien songé à lui laisser un PowerPoint avec quelques mémos sur les avantages et inconvénients à rester à cinq mètres de sa ligne de fond. Mais c’était courir le risque que Deblicker ne confisque l’ordinateur portable. Le cerveau n’est pas un muscle, il ne répond pas toujours comme on l’espère, Ritchie non plus. « C’est chiant, j’avais la rage de gagner. » Les expressions apprises dans la cour de récré ne sont pas toujours d’une syntaxe parfaite. « C’est du délire cette surface, ça va à dix mille à l’heure. » Ah, les enfants.

Private junk

Pourtant, Richard a de quoi être content de son mois de début d’automne. A Metz, il n’avait cédé que face à une angine. Ça lui rappelle quand papa l’envoyait courir 18 km pour fêter le réveillon du 31 afin de préparer le marathon du jour de l’an.  «Vous croyez qu’on renonce à une demie face à Zverev sans rien avoir ? La semaine suivante, je suis resté quatre jours au lit. » A croire que le pharmacien du coin n’était pas un Champion. Mais c’est logique : à force de tirer sur la machine, elle casse. « Je reviens d’une semaine de Coupe Davis et même si je n’ai pas joué, même si ce sont de supers moments, c’est un peu usant. » Avant de monter à 38,2°, Richard avait quand même battu Robredo. Aux forceps – « de manière générale, on était un peu tendus tous les deux au premier set » – donc « c’était un beau match. » Il n’en oublie pas l’essentiel. « C’est bien d’avoir pu gagner. »

Bilan : Dip Impact

Le gala de fin d’année s’est terminé sur le départ en vacances de Gilles Simon. La quasi intégralité des médias y a attaché de l’importance, alors que, comme Le Vestiaire l’avait dit il y a bien longtemps, le Masters n’a aucun intérêt.

La seule satisfaction de partir à Shanghaï, en dehors de quelques filles exotiques et de moquer un public qui applaudit pendant les points, est orgueilleuse. Mais quand on a une vraie carrière, il faut choisir : soit on s’en branle, soit on privilégie le Masters, les exhibitions contre Sampras ou face à la femme à Chamou. Au Masters, tout le monde est fatigué, personne n’est à son niveau, les résultats ne veulent rien dire. A deux détails près : Djokovic a pu triplement renforcer l’égo de son bourreau et Simon a battu Federer pour la deuxième fois de la saison, ce que seul un Top3 peut se permettre. Tout ça ne dit rien du niveau de jeu, mais mentalement ça compte. Et le mental, c’est la différence entre un Top5 et un Top3, mais ça n’a jamais intéressé Grosjean, Pioline ou Golmard.

Les autistes de haut niveau

Nous l’avons dit précédemment, la saison 2008 a permis au tennis français de se découvrir trois nouveaux joueurs de très haut niveau. Comprenez trois joueurs capables de hausser suffisamment leur niveau de jeu pour grâtouiller le Top3. Mais aucun de ces joueurs n’a encore apporté son nouveau champion au tennis tricolore. La formation a donc droit à un bon point, avoir fait de Monfils et Tsonga des derniers carrés de Grand Chelem ; ce qu’elle n’avait pas su faire avec Di Pasquale, Mutis, Mathieu ou Jeanpierre. Cette densité est un fait unique sur une saison. Cependant, cette même formation n’a pas encore trouvé la solution médicale pour permettre une régularité. Un dilettante cyclotimique et un estropié, ça ne nous change pas beaucoup du surdoué retardé.

L’erreur de casting

Et puis, il y a le fils non désiré des techniciens français : Gilles Simon, nous vous l’avons déjà présenté. C’est le plus équilibré, le plus régulier, le plus victorieux, mais le plus absent des fins de tableau de Grand Chelem. Il lui fallait bien un petit vice patriotique. Hélas, on juge surtout un champion sur les grands tournois, sinon quand on pense championne on penserait aussi Mauresmo à côté de Seles, Hingis, Graff, ou Williams, et à un degré moindre Hénin, dont le départ volé, comme nous l’avions annoncé, a tué le tennis féminin.

La cuenta por favor

Au final, nous avons en stock un joueur qui n’a jamais battu Federer, mais qui sait jouer les grands tournois en Top3 entre ses blessures, et un joueur hyper régulier, même contre les bons, mais qui n’a jamais existé en Grand Chelem. Objectivement, le meilleur joueur français de la saison a donc joué quinze tournois hors Masters et en gagné deux, dont un Masters Series (dont seulement cinq disputés), a fait une finale de Grand Chelem. Il n’en a d’ailleurs disputé que deux. Les journalistes experts traditionnels, qui n’aiment pas leur métier, pourront constater un ratio assez exceptionnel, et se demander ce qu’il aurait fait s’il avait disputé toute la saison ? Et oui, s’il avait disputé toute la saison… Et si Gasquet était futé ?

Les îles Tsonga

La réalité, c’est que Tsonga a largement raté sa saison. Quel joueur prétendant dominer le tennis mondial – parce qu’il sait le faire – se contenterait d’une finale en Australie et d’un Masters remporté à Bercy ? Ca va bien pour Grosjean, qui préférait les demi-finales et n’a jamais franchi la marche du dessus, mais pour être un champion, ça reste un peu famélique. Pour les indécis ou les sceptiques, on peut raconter la saison catastrophique de Federer et ses trois finales de Grand Chelem, sa demi en supplément, ses huit finales et le double de matches gagnés. Nadal ne se commente pas. A coté, même Djokov’ le second couteau, battu trois fois par Jo, ridiculise son bourreau sur un an : dix titres dont cinq Masters Series. Le tennis français est donc dominé par un joueur qui a fait trois finales et gagné 34 matches. La route est longue. L’idée pour trouver le champion serait de fusionner Monfils, Tsonga et Simon, mais la science sait-elle le faire ? Et encore, les Top3 seraient toujours au-dessus du mutant. Vivement l’Australie.

Pendant ce temps-là, Le Vestiaire avait diagnostiqué avant tout le monde la saison moyenne de Tsonga (février) et la stabilisation de Simon (fin août), l’impact du départ de Hénin (mai), la première bonne performance de Monfils (mai), la régression de Gasquet (octobre 2007 , 14 mai 2008 et à chaque fois qu’il parle dans les médias). Nous félicitons donc notre spécialiste tennis qui n’a fait qu’une seule fausse note, à la différence de nos lecteurs, qui voyaient à 28% le nouveau Noah remporter le Masters. Vous deviez pourtant le savoir, Le Vestiaire l’avait dit. On reparlera tennis, sur Le-vestiaire.net.

Masters : Jo-Wilfried Shangaï

ali.bmp

La saison de tennis est terminée, place au gala final. L’heure du bilan a sonné. Gilles Simon saura bientôt, Tsonga sait déjà.

Nos milliers de lecteurs quotidiens n’ont plus qu’une question à la bouche : que vaut Tsonga ? Ce serait vous faire injure que de répondre, vous avez sans doute déjà lu nos précédents articles. A son meilleur niveau, c’est un Top3, voire mieux quand il aura tapé Federer. Il est d’ailleurs le grand phénomène depuis Roger. Contrairement à l’avis général, sa victoire à Bercy n’est pas un exploit. En revanche, la présence de PPDA dans les tribunes avec Bîmes les poches pleines de petits fours et sur le plateau de Stade 2, à 30 minutes d’intervalle, oui.

Il en a dans le panthéon

Bercy n’est donc pas un exploit de plus ou de moins, c’est juste la marche en avant du meilleur tennisman actuel en valeur absolue. Pas de suspense, il peut tout gagner : Grand chelem comme Masters Series, il a compris que Nadal et Federer pouvaient aussi se blesser. En rejoignant Grosjean et Forget, non pas chez la femme à Chamou, mais dans l’histoire du tennis français, Tsonga les a aussitôt dépassés. Et peu importe si la régularité du seul vrai copain d’Arnaud Clément – il a préféré refuser de s’y associer en double – dans les grands rendez-vous sera difficile à égaler par un estropié, tout le monde se souvient aussi des shorts de Medvedev. Car pour occuper le fauteuil de son niveau, le nouveau Noah doit franchir le cap physique, ce n’est là encore pas un secret, même Dominguez l’a flairé. Etre là au début et à la fin de la saison ne rassure que Santoro. Il doit apprendre à gérer une saison en se ménageant des plages de repos pour être là quand c’est important. Quitte à se passer des redoutables Casablanca et Bangkok et les laisser à Gilles Simon. Ou alors il ne pourra faire Denisot que deux fois par an. Ce serait toujours deux de plus que Simon.

Pendant ce temps-là parler de Mickaël Vendetta permettrait-il d’augmenter artificiellement le nombre de visites ?

Masters Series, Bercy : Champions à la Noah

noix.jpg

Lequipe.fr aime à rappeler que L’Equipe a traité quatre tennismen français de nouveaux mousquetaires. Détail amusant, Le Vestiaire en parlait aussi, mais le 14 mai dernier. Le journalisme serait-il un métier ?

Il aura donc fallu attendre le dernier Masters Series de l’année pour que les médias se rendent comptent d’une troublante similitude de niveau entre les joueurs tricolores. Ce signe d’incompétence n’est pas vraiment une surprise : à propulser nouveau Noah un joueur dès qu’il gagne un match, la presse n’a pas vraiment le temps d’analyser.

Souvenons-nous : Tsonga arrive en finale à Melbourne, notre spécialiste vous met aussitôt en garde. Au final, c’est 15 tournois disputés, Denisot et Kinder. Le tennis est au plus mal, Le Vestiaire décide alors de dresser un état des lieux de nos champions. Seul Monfils a nos faveurs, il claque dans la foulée une demie à Roland. Gasquet, lui, végète, aussi régulier que Tsonga, il est pourtant très différent. L’ado surdoué n’a pas de vrais problèmes physiques, il est juste ado et le sera toujours. Nous avions aussi évoqué PHM, le meilleur sur les six dernières années; mais le plus nul en grands tournois. Et depuis deux semaines, Gilles Simon, est le chouchou des médias. Le 29 août dernier Le Vestiaire parlait déjà de lui comme du nouveau phénomène. Au bilan, Le Vestiaire occupe toujours la tête de l’expertise tennis et pourrait la garder longtemps, à moins que Tsonga ne fasse un jour une saison complète, que Gasquet intègre le Top3, que Simon sorte du Top10 ou que Monfils soit célibataire.

Les mousquetaires baissent Lagardère

Vous l’aurez compris : en réalité, la France du tennis, ce n’est pas quatre joueurs qui dominent le monde. C’est quatre joueurs de niveau Top10, dont trois ont le niveau Top3. Pas plus. En terme de densité, par contre, il n’y a pas d’égal dans les autres pays. Bizarrement, l’image de Vliegen consolant Gasquet trotte encore dans les têtes. Même avec ce vivier, le sentiment de gâchis n’est pas atténué. La Fédération est parvenue à sortir trois joueurs extraordinaires, mais pas de véritable champion capable d’intégrer le Top3. La tête, les jambes, la régularité et des gonzesses, il faut tout avoir. Simon devra montrer dès Melbourne qu’il est prêt à être celui-là. Ca ne doit pas empêcher les autres d’être aussi en demi-finale. Ni Santoro de prendre sa retraite.

Glossaire pour les nuls

Top3 : Joueur top niveau capable d’être numéro un mondial, rarement blessé, fort dans sa tête, hyper régulier, qui enchaîne les titres, dans le dernier carré des Grand Chelem et des Masters series.

Top5 : Joueur top niveau, finaliste des petits tournois, régulièrement demi-finaliste dans les grands, mais rarement gagnant.

Top10 : Joueur top niveau, capable de coups dans les grands tournois, mais irrégulier.

Top20 : Bon joueur, incapable de progresser sur la durée.

Pendant ce temps-là, Dominguez récolte les fruits de son travail, avec jubilation.