Judo, Mondiaux : Buchard d’assaut

Pour voir les Mondiaux de judo il faut soit, être étudiant et ne pas avoir cours, être au chomage,  ou bien être parent au foyer et bien-sûr savoir qu’il y a une chaîne qui s’appelle L’Equipe TV.

Les garçons sont toujours aussi mauvais. Les filles ramènent des médailles. Rien n’a changé.

Son entraîneur dit de lui qu’il peut mettre des « ippon » à tout le monde. Maintenant on sait qu’il peut aussi en mettre à personne. Daniel Jean est donc passé ce matin en quelques secondes de la lumière fade  de l’Equipe TV à l’anonymat de l’Insep où il croisera surement Eniel Caroly la star des juniors qui aura fait presque aussi bien que Daniel aux championnats d’Europe de sa catégorie d’âge. Heureusement qu’il lui arrive de sauver des vieilles dames.

Daniel bat l’avoine

Pour en revenir à Daniel Jean, il s’en est fallu d’un rien pour qu’il fonde le Nouvel Observateur . Au lieu de cela, il se retrouve à Bakou à ne rien foutre face à un Israelien qui n’a d’ailleurs pas eu le temps de produire grand chose non plus.  Exclu pour trois pénalités il a pu tranquillement s’installer en tribune à côté de son coach Christophe Massina qui lui non plus n’a pas souvent gagné sorti de ses frontières. Mais il a quand même eu le culot de sélectionner Daniel Jean pour le plus grand plaisir de Daniel Jean. Bref, tout le monde était bien installé pour assister festival paramédical d’Amandine Buchard.

https://www.youtube.com/watch?time_continue=37&v=KAYjgKh0_Uk

 

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Tamgho champion du monde : 18 jump street

Le Vestiaire vous avait dit hier qu’il s’étonnait de ne pas entendre Tamgho annoncer qu’Edwards serait bientôt une merde ou un truc du genre. Du coup le Vestiaire vous avait prévenu de ce que vous alliez voir sur cette vidéo.

tamtam

Avant de se mettre nu sous un drapeau pour faire des photos avec sa maman, Teddy Tamgho a gagné un concours dans un grand stade sans toit. Quand il fait les choses dans l’ordre, il peut réussir comme les autres. Éviter le rap de la victoire avant le début de la compétition n’était pas le plus compliqué à comprendre, mais ça a tout changé. Tout à coup, Teddy a compris ce qu’il n’avait jamais compris : mordre 4 fois pour commencer un concours en rend souvent l’issue incertaine, et tenter le record du monde quand on n’est pas encore premier c’est pas si facile à faire. Alors il a découvert un tout nouveau réflexe : assurer sa planche au lieu d’être le premier homme à 19m50 avec un beau drapeau rouge en guise de récompense. La médaille on n’est pas obligé de la rendre aux juges comme les relayeuses du 4×100, c’est quand même plus intéressant à la longue. Le plus étonnant dans cette histoire c’est que tout ça n’a rien d’étonnant : Tamgho a sauté tellement de fois 18 mètres en mordant que l’exploit n’en est pas un. Le faire le bon jour, oui.

Un sportif peut donc changer, comprendre qu’il faut fermer sa gueule au lieu de casser celles d’une athlète qui passe par là, ou qu’il faut fermer sa gueule parce que ça vaut mieux que de l’ouvrir. Et soudain, des millions de téléspectateurs ont renouvelé leur confiance à Patrick Montel, qui peut bien dire bravo à tous ceux qui ont soutenu Teddy qui est un mec en or, fin connaisseur de son sport. Des années d’hagiographie verbale lui rapportent gros en un instant, même s’il l’a fait pour Baala, Tahri, Hurtis, Pognon, Lemaitre, Vicaut et peut-être même Christophe Cheval. Annoncer que Teddy saute pour la postérité, ce n’était pas la première fois mais quand ça fait 18,04m, les vidéos restent sur le net. Boyon peut bien réciter de tête que c’est le troisième homme au-delà des 18m, on n’entend que Patrick qui dit que c’est l’exploit de ces championnats du monde. Cette bande-là, il pourra se la regarder avec Bernard Faure en sirotant un Delerm, Monfort ne lui enlèvera pas.

Est-ce de voir le joli 15,17m de Yoann Rapinier qui lui a fait dire stop aux conneries ? On ne le saura jamais.

 

Moscou 2013 : Des valses et du Tamgho

2008, 2009, 2010, 2011, 2012. Une médaille de bronze européenne et même pas en free fight. Bandeau l’artiste ! En 2013, comme d’hab il pète tout en qualifs. Alors ça sera quoi cette année en finale : un jour sans, une fracture ou le record du monde ? Hélas une compétition qui compte ça se gagne plus au mental qu’à la gueule. Pour l’instant on l’a pas trop entendu et il semble s’être assagi. Souvenirs

« Je vais essayer de poser des bombes aux moments importants. » Janvier 2011 n’est pas encore terminé que Teddy Tamgho menace déjà. Deux fois 17,92m la même journée, il a tenu parole. Plutôt que de les réserver pour juillet ou août comme les champions, il a choisi l’hiver, une salle, avec comme seuls rivaux Compaoré et des Italiens. L’exploit, un tour d’honneur en marchant, sans sourire et en toisant la foule comme un grand champion repu de titres. Les Jeux Olympiques d’Eaubonne, de Bondoufle, d’Aubiere et de Sotteville-les-Rouen lui ont déjà souri. Mais il ne faut pas réduire Teddy à son bandeau de travers, à ses chaussettes relevées, à ses bastons avec des meufs, à ses vies de ma mère sur le sautoir, aux dunks, au rap, à ces putains de Harlem globe trotters, à ses blessures qui le privent d’Eurostar en 2012 ou à cette médaille de bronze aux Jeux Olympique d’Europe de Barcelone 2010, à deux rangs près c’était lui l’Euro Star. Daeguté ! Mieux vaut-il avoir du talent quand ça ne compte pas ou ne pas avoir de talent du tout ? Finalement le seul truc qui n’a jamais déclaré forfait chez lui c’est sa grande gueule.

Edwards aux mains d’or

Tamgho a déjà 23 ans quasi 24, déjà 4 voire 5 de plus que l’année de son titre mondial junior, en 2008. Il avait explosé son record le bon jour, avec 17,33m. Le bon jour, c’est vite dit : trois jours plus tôt ça aurait valu Pékin. Tant pis, il verra d’autres JO, ceux de New York et Doha qui permettent de dépasser 17,80m en toute confidentialité. Entre temps, il y a eu sa première grosse compétition en 2009, des vrais Mondiaux du mois d’août, enfin. La troisième place n’est qu’à 17,36m et la deuxième à 17,55m. Teddy claque successivement 17,37m puis 17,58m mais en février. Il terminera donc onzième avec 16,79m. Avec la petite douleur au mollet qui va bien. Il y a aussi eu l’hiver 2010, le premier record du monde dans le réconfort d’une salle qatarie, titre mondial à la clé. Comme Pierre Camara. Et presque en direct sur Direct8, Christophe Pacaud au commentaire.

Aujourd’hui, il est enfin à Mosou. Dans Rocky IV  Stallone aussi y était allé. Mais le méchant c’était pas lui et le méchant avait perdu.

Mondiaux d’Escrime : L’Obry à payer

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C’est l’histoire d’un sport qui fut très populaire pendant plusieurs siècles quand il n’était pas encore un sport mais une fois devenu discipline officielle n’intéressa plus grand monde. Et pour cause, aujourd’hui les litiges se règlent au tribunal. Quand papa ne décide pas de zigouiller toute la famille bien entendu. Bref, l’escrime fut pendant longtemps dans notre pays cantonnée au rôle d’attraction olympique.

On savait que tous les 4 ans on verrait à la télé des hommes et des femmes déguisés en fantôme et masqués d’une moustiquaire ou burqa, appelez ça comme vous voulez, venir chercher des médailles. On s’en contentait largement. Sauf que l’année dernière à Londres l’armée française s’est fait ramasser la gueule. Comme à l’époque de la ligne Maginot ou du Chemin des Dames. Et pour une fois, pourtant, tout le monde se battait avec les mêmes armes. Du coup le Vestiaire ne peut même plus parler d’une étrange discipline internationale pratiquée que par des Français.

Vous vous demandez certainement le pourquoi de cette introduction ou même le pourquoi de cet article tout court. Tout simplement parce qu’une rumeur insistante parle de mondiaux d’escrime qui auraient débutés aujourd’hui. Et pour la première fois il n’y a pas le moindre nom connu, comme quand la natation n’alignait que Franck Esposito pour une belle huitième place. Alors comment parler d’un sport dont on n’a quasiment jamais parlé sans Lamour, Touya, Srecki, Jeannet, Guyard, Flessel et tous les autres que l’histoire ne retiendra pas plus que ça ?  En vous donnant les noms en vrac et si ça vous dit quelque chose vous nous envoyez un petit commentaire ? Allez on fait comme ça : Elisa di Francesca, Arianna Errigo et Valentina Vezzali. Mince, ce sont des Italiennes apparemment.

Sinon il y a sport.fr qui nous parle de gros espoir pour le fleuret dames et qui cite la DTN : « J’espère que Budapest sera l’aboutissement, en particulier pour les filles du fleuret. Se planter aux Championnats du monde ce serait ressenti comme une grande blessure, parce qu’elles ont fait une saison extraordinaire et qu’elles sont en progression perpétuelle ». Ça donne vraiment envie.

L’épée masculine a l’air pas mal aussi, mais on n’y connaît rien. On les appelait même les « Invincibles ». Toujours ces titres à la con qui deviennent un peu lourds et humiliants à la première branlée.

Pendant ce temps-là on parle de renouvellement de génération pour les autres. On aurait dit les nuls c’était pareil.

Pellerin, Muffat : Le silence de l’Agnel

 Il y a quelques semaines, le Vestiaire vous avait présenté le fruit de sa très belle enquête sur un Pellerin dont le bâton servait surtout à rosser ses ouailles. Cet article avait provoqué une controverse plus vue depuis le fameux « Plus Joly tumeur » où notre spécialiste vélo contait la maladie la plus répandue du monde cycliste, entre la mort subite a 20 ans et l’arrêt cardiaque à 25 : le cancer à 30.

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Le Vestiaire parlait alors en des termes choisis de l’entraîneur de Yannick Agnel à qui son dauphin reprochait son manque de tendresse lorsqu’il récurait ses chiottes ou un truc du genre. Beaucoup avaient alors répondu que Yannick avait changé, mais personne n’était vraiment venu contredire le seul propos de ce papier : le comportement limite de Fabrice le guérisseur. Personne ne s’était non plus réellement interrogé sur le management et la personnalité de Pellerin en dehors de notre spécialiste et d’Agnel. Fabrice restait cet entraîneur de génie victime de la crise d’adolescence d’un de ses gosses les plus doués. On pensait la hache de guerre enterrée à jamais jusqu’à ce week-end de début de mondiaux où le fameux Fabrice, coach de l’autre star française de la natation Camille Muffat a choisi de s’en prendre à tout le monde, la fédé, Agnel et son agent qui s’occupe aussi de sa protégée. Le timing est parfait, les cibles on ne peut plus claires : ça fout la merde. Alors comment interpréter les actes de Pellerin ?

Serions-nous face à la riposte d’un homme blessé, abandonné de tous et lynché ?  Théorie séduisante. Sauf qu’il n’a été abandonné par personne à part Yannick Agnel. Et jusqu’à preuve du contraire, Agnel n’était pas le père adoptif ou le tuteur de Pellerin, ni son esclave ou sa vache à lait. Une de ses poules aux oeufs d’or tout au plus. Pellerin dont la réputation est frolée place habilement le curseur sur la fédération qui n’a pas désavoué le choix d’Agnel. Car pour Pellerin, Agnel aurait sans doute dû être enchaîné ad vitam eternam à Nice, son bassin, et ses retraités. Ou comment transformer en crise nationale, un simple conflit de personne. Pellerin est sans doute blessé mais pas davantage que Bernard Tapie qui s’étonnait que son nom soit devenue une insulte après qu’il eut passé sa vie, selon les rumeurs ou la justice au choix, à tricher, mentir et pourquoi pas voler. Pellerin n’a ni triché, ni volé, ni peut-être menti, mais il a sans doute été au minimum extrêmement maladroit pour utiliser un euphémisme. On récolte ce qu’on sème. Et s’il n’était qu’un homme blessé avec ce brin d’humanité et de professionnalisme qui le caractérise, aurait-il mis le feu au moment où sa protégée entre en lice ? On ne peut pas dire n’importe quoi, n’importe quand, au risque de finir par ressembler à ce que l’on est vraiment.

Les plus éminents psychiatres de notre temps se demanderaient ce qu’aurait fait un pervers narcissique manipulateur dont l’égo a été froissé dans un tel cas. Si Fabrice Pellerin faisait partie de cette catégorie de personnages omniprésents dans notre société comment se serait-il comporté si l’un des ses élèves avait souhaité se séparer de lui en révélant publiquement sa véritable nature ? Il aurait d’abord évoqué l’indifférence, puis il s’en serait pris doucement à son protégé qu’il aime tellement, puis beaucoup plus violemment à son protégé qu’il aime tellement car il ne supporterait pas que son image n’ait pas été lustrée et que son protégé qu’il aime tant n’ait pas été voué aux gémonies et lui réhabilité. Il ne reste qu’une seule question ? Même si Yannick Agnel avait pété les plombs ou avait été influencé pensez-vous qu’un entraîneur qui veut le bien de son élève s’en prendrait aussi violemment à lui quitte à nuire à tout le monde dont ses propres athlètes ? Ou l’a-t-il fait uniquement pour sa gueule ?

Qu’est ce qui met le plus en péril la natation française ?  Le départ de son champion à l’étranger car officiellement il ne trouve pas son entraîneur assez empathique ou l’entraîneur qui s’en prend publiquement à tout le monde car on a osé critiquer son humanité ?

 

Cyclisme, Mondiaux : Thomas du tronc

Brochard le voyait bien lui succéder. Pour qui il se prend ce Brochard ? En plus pas certain que Thomas ait eu un contrôle positif à l’EPO étouffé à l’arrivée.

Quand il se déhanche sur son vélo, il a toujours l’air de souffrir alors qu’il ne souffre pas. Armstrong souffrait-il ? 7e, alors qu’il avait préféré la 70e place jusque-là, Thomas Voeckler vient de réaliser ses meilleurs Mondiaux. Pas parce qu’il aime ça, juste parce qu’ il était le leader. Et quand on le met à cette place-là, plus rien ni personne ne compte, on se mettrait même à trouver Armstrong sympa.

A l’amorce du dernier tour, Voeckler n’a pas attaqué avec Contador. C’est Contador qui a attaqué avec Voeckler. « Seuls les Espagnols ont tenté de durcir la course avec nous », regrette encore le maillot jaune. Nous, c’est-à-dire lui puisque c’était lui le leader. Il avait d’ailleurs pris à ses côtés Vincent Jérôme, que l’on appellera Europcar, pas parce que son nom est sans intérêt, juste parce qu’on a aucun respect pour lui comme la plupart des habitants de la planète à commencer par Thomas. Europcar, donc, s’est étonné avant la course qu’on remette en cause sa présence au strict plan tactique. Et il s’en était expliqué : « Je vais m’occuper de Thomas toute la journée. Il faut éviter qu’il prenne les bidons, les musettes. C’est un ensemble de détails sans doute. Mais s’il prend une musette dans la roue avant, sa course est terminée. Donc mon rôle peut avoir son importance. » Ca veut dire quoi larbin exactement ? C’est dommage, il n’a pas précisé si à la fin il devait prêter sa femme à Thomas pendant qu’il allait retirer 10 plaques au distributeur. Thomas a des frais, comme tout le monde.

Mimo laid

A chacun ses rampes de lancement. Voeckler pourrait aimer de ses équipiers qu’ils dégagent la route, mais il préfère qu’ils dégagent de la route. « Je ne serai pas le seul à occuper ce rôle. Nous n’avons pas encore eu de briefing mais Thomas est notre leader et l’équipe a été construite autour de lui. » Chavanel a dû apprécier, quand il n’arrivait pas à finir la course les années précédentes, de se sentir entouré de la sorte par ses lieutenants, notamment par Voeckler. Mais quand le patron dit humilité, c’est humilité. « Leader, c’est un statut que je me sens prêt à assumer. Mais on est neuf coureurs. Ça ne veut pas dire qu’il y aura huit coureurs à mon service et qu’il n’y a que moi dans l’équipe. » Pas avant le dernier tour en tout cas. « Par contre, c’est clair que c’est la première fois que je suis dans de telles dispositions pour aborder un Championnat du monde. Même si huit coureurs ne sont pas là pour se sacrifier à 100 % pour moi, si les conditions l’exigent, ça sera le cas. » Les conditions l’ont exigé à partir du km1, avec ou sans menace, ça seuls les intéressés le savent. « Le choix de Thomas est logique », avait d’emblée précisé Mimo. « Je n’ai pas de problème avec Sylvain, on se respecte. Il n’y aura aucun problème entre nous j’en suis certain », avait aussitôt répondu Voeckler, même rien ne prouve qu’il tenait les dents de la mère Chavanel dans une pince coupante.

Si Voeckler est là, c’est bien que le public trouve toujours que c’est lui le plus sympa. On va pas demander à un sélectionneur d’aller chercher plus loin. « Ce n’est pas mon travail, c’est celui du sélectionneur de faire en sorte que l’équipe soit soudée. » Elle l’a été : Chavanel 57e, Delage 84e, Coppel, Jérôme, Gallopin, Bouet, Vichot, Roy do not finished.

Pendant ce temps-là, on nous rétorque que le taulier a quand même protégé le top 10 de Rolland au dernier Tour. Mais Rolland il a pas gagné deux étapes et il a pas fait les Mondiaux devant. Et encore on parle pas de couvertures de Vélo mag parce qu’on sait pas bien ce qu’est Vélo mag.

Daegu 2011 : Marrie Myriam

Ce ne sont pas les pires championnats du monde depuis la création (1983 ans après JC), mais ce ne sont pas les meilleurs non plus.

C’est un peu comme Diagana. Il y a six mois, il faisait très peur. Désormais, on sursaute dès qu’il apparaît, mais pas davantage que lorsque Boyon déclame, sans notes, le bulletin de notes d’une athlète polonaise à l’université. Si Nikki Lauda et Yohan Diniz avaient la bonne idée d’aimer l’athlé, Wes Craven serait surement déjà en Corée. Mais le film d’horreur le plus réussi cette année est sans aucun doute celui de Ghani Yalouz, qui ne perd jamais une occasion de passer à la télé pour venir expliquer à Montel que l’athlétisme c’est un sport universel et que les journalistes français ne gagnent pas non plus à chaque fois le Pulitzer. Il a raison.

Aristophane Diagana

Myriam Soumaré ne peut pas courir toutes ses courses à fond, autant choisir de le faire en série quand les 5 premières places sont qualificatives et que la dernière qualifiée s’appelle Fukushima, « ce qui nous rappelle la folie des hommes« . C’est vrai que des Japonais qui font du sprint, ce n’est pas très responsable.  Ce fut un tremblement de terre lorsque Myriam fit en demi-finales 30 centièmes de plus que son temps du premier tour qui  lui aurait offert le 5ème temps des engagées en finale. Pour résumer, elle a merdé, même si Patrick Montel a réussi la prouesse de s’interroger sur la forme des Américaines et des Jamaïcaines sans prononcer une seule fois le mot dopage.

La transition vers le steeple est toute trouvée pour conter la fabuleuse histoire du fair-play à la Française. Quand Mekhissi comme d’habitude bien supérieur à Tahri est venu arracher le bronze, Montel n’a cessé de réclamer la disqualification du Kenyan car il se trouvait devant Mahiédine. Diagana est parvenu in extremis à lui expliquer que finir en tête ou deuxième d’une course n’est pas toujours éliminatoire. Si Mehdi Baala pouvait comprendre ça maintenant qu’il a compris qu’on pouvait être sympa et modeste en même temps. Il paraissait même presque sincère quand il a parlé de ses potes Mahiédine et Bob. En tout cas pour la première fois depuis ses quatre esquives de juillet si on parle Ultimate fighting et depuis 2003 si on parle de 1500m, l’ancien futur El Guerrouj a semblé facile quand il s’est agi d’enlever son survêtement. Et remonter tout le peloton pour passer en finale aussi. Borzakovskiy a du apprécier, Bernard Faure on ne sait pas trop.

L’Edito : Mon beau-frère et moi

 

Quand Bousquet et Manaudou sont dans l’eau, il y a toujours des gouttes qui giclent à côté. Sauf en finale.

« Je suis comme vous Alexandre, je suis optimiste pour Frederick Bousquet qui devrait décrocher une médaille sur 50m nage libre demain. » « C’est vendredi les séries et samedi la finale, Nelson. » Fin juillet, les télés sont éteintes, Alexandre Boyon peut donc tranquillement égrener les temps de Verchuren et Coughlin à l’antenne. Les matinées sur France Ô, les premières finales qu’on montre en différé à cause des Zamours : rien n’est trop beau quand on doit raconter pourquoi dans un 200m 4 nages c’est la brasse le juge de paix. Les Mondiaux de natation c’est toujours la même chose : des Français qui brillent, Bernard qui nage son relais en brasse, Gilot déguisé en David Guetta, Bousquet et son accent aristo et ce type étonnant que Boyon appelle Michel pendant une semaine et qui ressemble à Jacques Laffite. Il ne manque que Leveaux en camisole dans la piscine. Les Mondiaux, c’est aussi et surtout l’occasion de reparler de l’histoire de la Chine : « La petite Chinoise Ye n’était pas née à la mort de Mao ni à la construction de Shanghaï. »

Loin de là, en Argentine, l’Uruguay a gagné la Copa America face au Paraguay. Ca fait beaucoup. Alors de deux choses l’une : soit Forlan et Suarez ne jouent que l’été, soit le Mondial 2010 et la Copa America ne sont là que pour glorifier l’Europa League et ses stars. Dans ce cas-là, le PSG aura toutes ses chances avec les jeunes Brésiliens à 50 millions que Leonardo espère, quelles que soient leur nationalité et leur métier. Gourcuff n’est pas jaloux, plus on est de stars en Ligue 1 plus on rit et le 0-0 à Hanovre est de bon augure.

Pendant ce temps-là, Gilles Simon a gagné son neuvième titre et on entend qu’il a rejoint Henri Leconte. Aussi dégueulasse pour l’un que pour l’autre.

Mondiaux : Tahri beau, Mehdi cale

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« Il faut une course lente et un Mehdi hardi. Mais j’ai peur pour Mehdi car sa préparation a été insuffisante. » Bernard Faure ne se trompe qu’une fois sur deux.

C’était la grande polémique du printemps dernier sur Le Vestiaire. Notre spécialiste athlétisme avait brillamment tracé le portrait de Mehdi Baala, ce qui avait choqué beaucoup de monde. Qu’avions nous dit ?  Que notre miler n’était pas le meilleur, qu’il ne maîtrisait que modérément la tactique de course, qu’il n’avait pas remporté beaucoup de titres planétaires et qu’il n’était pas capable de courir régulièrement sous les 3’30 ». Pourtant hier, c’est un refrain collectif bien connu qu’ont entonné tous les observateurs. Comme quoi le chat échaudé est plus résistant qu’on ne le croit à l’eau froide. Ce n’était que sa septième compétition mondiale ou olympique. Avec Mehdi Baala, il se passe toujours quelque chose : la blessure, la chute, la disqualification (la sienne ou celle du vainqueur), la quatrième place, la médaille, le titre européen et l’élimination, bien sûr. Hier, il avait l’embarras du choix, il ne pouvait plus inventer grand-chose, il a choisi la septième place.

Baala mou

Comme à Pékin, la course n’était absolument pas relevée, contrairement à la rumeur qui avait été inventé pour palier la future faillite du champion pas champion. Le meilleur engagé était Lagat et sa performance datait de 2001. Ensuite, c’était Baala, en 2003. Depuis le départ d’El Guerrouj et la fin hâtive de son successeur, il n’y a plus de leader chronométrique, presque tout le monde a le même niveau et donc sa chance. On appelle ça une course dense et ouverte où Mehdi a de fortes chances de ne pas être le plus fort. Que serait une course pas relevée, Mehdi à 3’30 et les autres à 3’40 ?

Baala, à l’inverse de 2008, est arrivé moins bien préparé mais plus rapide. Sa demi-finale était claire, son finish n’existait pas. Il aurait dû tenter d’asphyxier ses adversaires dès la mi-course, et essayer de resister. 7 e ou 7e, quelle différence cela aurait-il fait, à part qu’il aurait essayé ? A quoi bon, mieux valait s’enfermer, faire des efforts pour revenir et craquer. Et surtout marquer Kiprop, le grandissime favori d’une course où personne n’est favori. Mehdi ne pouvait pas savoir que le Kenyan avait opté pour copier sa tactique de Pékin. Un classique du Mehdi loser. A quand le Mehdi courant en champion ? El Guerrouj, Lagat et Morceli commençaient-ils au fond du paquet ? Mais Baala n’est pas El Guerrouj, même si la France veut continuer d’y croire. Il fallait donc une course rapide, elle a été lente, Mehdi Baala n’avait plus aucune chance parce qu’il ne se l’est pas donnée dès le départ. Tactique de course à part, pour une fois il n’avait pas la caisse pour tenir et ça, pour une fois, ça n’était pas de sa faute.

Baala ne pouvait pas, Tamgho a du boulot, Lavanne a bien fait de venir.

Mondiaux : Berlin l’enchanteur

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Les guerriers de l’athlétisme français n’arrêtent plus leur terrible dessein. Aujourd’hui, Doucouré ne passe pas sous les 13″.

Friture de perche

Avec 5m70, Dossevi a validé son billet pour Berlin. Et si on rappelait Vigneron ?

Ladji tonique

Avec 13″44, Doucouré a validé son billet pour Berlin. Il a réédité son exploit à Villeneuve d’Ascq, Coco-Viloin n’a fini qu’à 10 mètres. Et si on rappelait Philibert ?

Sdiri cantonné

Les 8 mètres ne sont plus un fantasme. Pic de forme en juin, pas d’or dans les mains.

Djhone cocu

Avec 45″80 en course de rentrée, Leslie ne réalise pas les minima. A sa deuxième course, il retrouve son passeport. Et s’il avait du mal à ne pas être en finale à Berlin ?

Muriel ermite

Pour l’étape nordiste de son tour d’adieux, Hurtis est descendu sous les 24 secondes. Après vérification, ce n’était pas un 400 mètres.

Menue Manuela

On n’attendait pas grand chose de Manuela Montebrun. On n’a pas eu grand chose.

Les autres

Pas de nouvelles, bonnes nouvelles. Sinon, Tahri a couru sur 2.000 mètres, puis 1.500. Hélas, le futur champion du monde du steeple était là.

La loi Martial

M’Bandjock qualifié, mais c’est sur 100 mètres.

Mondiaux : Berlin l’enchanteur

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Après la poursuite d’Osaka, et les Péquins express, voici la troisième saison des aventures de l’athlétisme français de haut-niveau. Aujourd’hui, premier épisode : Doucouré n’est pas encore descendu sous les 13″ et tout le monde n’est pas blessé.

Ras le Bolt

Il y avait bien un 100 m au meeting d’Hengelo, mais Usain l’aurait gagné à 6 ans.

Mahiedine, mais c’est qui ?

L’Equipe rappelait dans son édition de mardi que Mekhissi-Benabbad était satisfait de sa course de rentrée. Il leur en faut peu : en 8’6″98, le Français vice-champion olympique n’a approché que de 7 centièmes le record de Bob Tahri. A ce rythme, il battra le record d’Europe d’ici un mois, le record du monde mi-juillet. Aux dernières nouvelles,  il envisagerait de quintupler 800-1500-3000 steeple-5000-10000.

Salim âge de raison

Bien qu’occupé à tenter de retrouver la foi, Salim Sdiri a trouvé le temps de sauter 8m25. Huit ans sans descendre sous les 8 m, ça pourrait se fêter par une médaille internationale. Vanne ou pas vanne ?

Mehdi calment

Blessé, Baala pourrait manquer quatre semaines de compétition. Ça change quoi ?

Leslie son ordonnance

Leslie Djhone n’a pas pu finir son 300 m à Forbach.

Le point Gay

Tyson Gay sera-t-il en mesure de rivaliser avec Usain Bolt ? L’avenir nous le dira, mais ses 19″58 en ouverture de saison ont un caractère très positif.