Richard Gasquet : Du coke à l’âne

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L’Equipe Magazine avait raison. Un Français gagnera bientôt un Grand Chelem, et en plus ce sera Richard Gasquet. Stupéfiant, pensait-on avant le dernier Open d’Australie.

Ritchie connaît encore mal ses tables d’addiction. Trois mois, deux ans, 23 ans, 1 gramme : il a appris en maths à ne pas mélanger les unités de mesure. Cela ne l’a pas empêché de battre Simon, Tsonga deux fois et même Safin. Son début de saison avait aussi permis à Junqueira et Bolelli de lui prendre un set, Rochus et Stepanek deux. Difficile d’y voir clair, lui précisa ou pas Bob Sinclar un de ces soirs. Pourtant, L’Equipe est formelle, il sera le prochain Français à remporter un Grand Chelem. Voilà pourquoi.

Il ne bat plus Federer

Le Vestiaire aurait aimé remplacer Federer par Top2, mais il n’a plus battu Nadal depuis qu’ils n’ont plus le même âge. Ca remonte à environ six ans, l’Espagnol a arrêté les Frosties le premier. Depuis, même un manchot pourrait montrer avec les doigts le nombre de victoires du Roi Richard contre le fils illégitime de Bruguera, Courier, Muster et Moya. Pour les vicieux, c’était à Saint-Jean de Luz en 2003, et ça ne compte pas. Sa dernière victoire contre un grand joueur encore grand joueur remonte donc à ce désormais légendaire Monte-Carlo 2005.

Devenir adulte n’est pas son genre

Les textos de Winston Salem, le juge de ligne de l’US Open 2004, la pression de Vliegen, le choix tactique de rester cinq mètres derrière sa ligne de fond de court, le « do you live in Miami ? » aux pom pom girls du tournoi. Faire des conneries, c’était pas son genre. Les poufs de Bucarest, c’était pas son genre non plus, mais il a aussi fallu qu’il sorte, même si tout le monde sait que ce n’est pas son genre. Il a fallu qu’il prenne de la coke, même si ce n’est pas son genre. Il a fallu qu’il dérape, même si tout le monde sait que ce n’est pas son genre. C’est qui, tout le monde ?

L’histoire ne retiendra pas si c’est parce que Tsonga se désespérait de voir Richard rentrer tout seul à l’hôtel de Bucarest, ou parce que Verdasco lui a conseillé des compléments alimentaires et qu’il a trouvé ce qu’il a pu, ou parce qu’il a toujours préféré les pilules, les sirops et les poudres à la fumée. Peu importe, Ritchie réunit les preuves de son innocence. Une coupe de cheveux, c’est pour effacer le contrôle positif des écantillons A et B ou mieux présenter à l’audience ? Marc Gicquel, lui, plaide pour le complot type GHB, lui on est sûr qu’il en prend pas. La camaraderie n’a pas de prix, c’est là qu’on reconnaît les vrais copains. Fabrice Santoro, pas fou, parle aujourd’hui de son pote comme d’un retraité.

Il n’aime pas les matches en trois sets

Sa carrière de gagneur ne comporte qu’une tâche : la victoire face à Roddick en cinq sets à Wimbledon. Le monde entier se demanda à cet instant si Gasquet pouvait devenir le nouveau Nadal. Federer donnera la réponse deux jours plus tard. L’année suivante, il donne une leçon de tennis sur herbe à Murray, mais une leçon ça dure une heure, pas plus. Gonzalez peut s’estimer heureux que les parents Gasquet regardent les infos de France 3 plutôt que Gulli quand la nuit tombe, sinon Richard n’aurait pas tenu jusqu’à 10-12 dans la dernière manche.

Il n’aime pas les cours de sport

L’épaule a bon dos, comme il disait du temps de son angine du genou à Flushing. Le genou qui l’empêcha d’aller défier Florent Serra à Roland l’an dernier. Une période de guigne comme les champions en connaissent tous. Tsonga, la FFT, les psys de Simon et Cornet ne disent pas le contraire. Qu’en pense Federer, sa prescription de mononucléose à la main ?

Et si le tennis, finalement, malgré un talent unique, c’était plus le truc de son père et de la Fédé que le sien ?  Mais à 4 ans a-t-on le recul nécessaire pour s’opposer à papa ? Un BEP vente est-il envisageable à 23 ans ? Syd Barrett, Jan Ullrich et Christophe Tiozzo ressemblaient-ils à Mozart ?