Atletico-Chelsea : José aux moines

Mourinho avait décidé qu’il y aurait 0-0, Simeone n’a rien trouvé à redire.

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Il est vraiment le Special One. Avec lui, on ne sait jamais si c’est pour faire chier les diffuseurs, les adversaires, les spectateurs, ses propres dirigeants ou le duo Anderson-Pires qui prépare ses infâmes compliments avec Ruiz, mais il choisit toujours la manière la plus dégueulasse d’arriver à ses fins. Depuis une décennie, la mode est aux joueurs techniques : d’abord la possession barcelonaise, puis les attaques éclairs allemandes qui soixante-dix ans plus tard ont refait leur preuve. Mourinho n’aime pas faire comme les autres, alors il s’est fixé un double objectif : faire l’inverse, et détruire le jeu adverse.

Cela a permis de révéler de nombreuses facettes inconnues des adversaires du Mou. Les failles du Barça de Guardiola étaient son recrutement. Le PSG de Blanc, c’était Blanc. Pour l’Atletico, qui n’avait de bon qu’une très récente réputation, il était temps qu’il s’en charge. 90 minutes ont suffi. Leur laisser la balle était la clé évidemment. Le Barça ne pouvait pas le faire, c’était pourtant la solution. Mourinho a dû tellement insister que ses joueurs ont dégagé à tout-va pour leur rendre un maximum de ballons et attendre dans leurs 20m, histoire d’être le moins en danger possible. On se rend compte de choses dans ces cas-là : Diego Costa, par exemple, il est pas bon.

Alors évidemment, on peut toujours regretter que Torres n’ait pas eu de munitions, que Willian ait été trop seul à jouer vers l’avant, et que Terry, Lampard et Cech aient l’âge qu’ils ont. Mais Mourinho a toujours fait avec ça, et trouvé des solutions qui sont rarement belles mais qui marchent. L’an dernier c’était Pépé devant la défense, cette année c’est David Luiz. Ca défend, ça balance en touche, personne n’a de scrupule. Ses joueurs ne prennent aucun plaisir, n’en donnent aucun mais au moins ils n’auront pas à se réjouir d’une Coupe de la Ligue arrachée à Lyon. Et ils savent qu’au retour, faire pareil et balancer des ballons sur les attaquants dans les dix dernières minutes ça marchera mieux que 70% de possession. Di Matteo l’avait fait, Mourinho ne se privera pas.

Pendant ce temps-là, le PSG avait gagné l’aller 3-1. Il fallait quand même le faire pour pas passer, et c’est dommage parce que depuis hier on a compris : c’était la finale assurée.

PSG-Chelsea : Les bouses de Chelsea

Quand il a été dit que Chelsea ne prenait pas de but, il fallait comprendre : en Premier League.

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Combien de fois faudra-t-il regarder les matchs pourris de Premier League le week-end pour ne plus croire Stéphane Guy quand il s’extasie ? C’est sans doute terminé depuis ce soir, il faudra donc nous croire à l’avenir. Il faut aussi nous croire quand on écrit que Paris n’a pas été bon en première mi-temps, qu’il aurait pourtant dû mener à la mi-temps, et qu’à la fin cela aurait dû faire 5 ou 6-1. Le PSG a donc raté sa soirée, et évidemment cela donne instantanément envie de dire qu’il faut nous croire quand on dit qu’Ibrahimovic n’a pas eu plus le niveau en quart de finale de C1 à 32 ans qu’à 25, 26, 27, 38, 29, 30 ou 31. Mais il reste un match retour, sauf s’il fait désormais partie de ces grands champions qui se blessent au mauvais moment.

Alors il reste une question : qu’est-ce qui s’est passé en première mi-temps ? On aimerait dire que c’est Mourinho, ou Blanc qui exhumait son jeu bordelais au plus mauvais moment, ou simplement une équipe qui se fait dessus, de son meilleur défenseur central du monde à son meilleur attaquant chevelu du monde. Il y a peut-être un peu de tout ça, mais au final c’est surtout la leçon qu’il convient parfois de prendre : quand on ne joue pas à son niveau, quand on ne presse pas, qu’on ne redouble pas les passes, qu’on joue 20m plus bas et qu’on laisse Ibra distribuer le jeu, on offre beaucoup de 6m au gardien adverse qui pourtant était dans un mauvais soir. C’est dans ce genre de soirées que Jallet est le meilleur et qu’en face on ne voit que David Luiz. Quand on comprend ça, on garde la balle et tout devient plus simple, si simple que Pastore rentre et fait regretter à Mourinho que Terry ne soit pas à la retraite, pour la deuxième fois de la soirée.

Pendant ce temps-là, c’est facile contre Chelsea mais Chelsea ça vaut rien. Il faudra encore attendre. Comme ces dernières années, la Ligue des Champions se jouera sur une double qualité : la récupération et la technique. Chelsea s’est créé combien d’occasions déjà ?

Ligue des Champions, 8es de finale : Moyes and girls

En C1, les 8es sont rarement intéressants. En l’étant encore moins que d’habitude, ils le sont pourtant devenus.

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Du temps de sa splendeur, l’Allemagne marchait sur Paris, et non l’inverse. Tout était différent.

Mais aujourd’hui l’Europe est plus simple à comprendre, Yalta est passée par là. Ainsi seuls trois pays et quelques invités peuvent prétendre à gagner la compétition : l’Allemagne réunifiée, l’Espagne et le Qatar, ce qui laisse cette année deux places libres en quarts. Les heureux vainqueurs sont l’Olympiakos ou Manchester, laissons croire à tout le monde que Van Persie peut retourner la situation aussi bien que Giroud en slip, et certainement Mourinho, qui prouve à tout le monde que l’Angleterre ce n’était pas seulement Sir Alex.

Il reste néanmoins à interpréter le sens de ces 8es de finale, car ne pas le faire serait prendre le risque d’être surpris des autres branlées qui s’annoncent en quarts. La Ligue des Champions est une compétition à paliers : les très mauvais prennent des roustes les premiers en automne, puis les moyens nuls prennent la leur à la fin de l’hiver, et au début du printemps il peut subsister une ou deux taules. C’est le foot actuel : quand on domine, c’est totalement. Six des huit quarts de finaliste ont impressionné l’Europe. Il faudra pourtant en choisir au moins deux pour ne plus impressionner personne dans un mois.

Mais cela ne veut pas dire que tous ceux qui vont rester peuvent gagner. Le Real est un excellent exemple : il reste sur 28 matchs sans défaite, dont 24 victoires, et pourtant le Bayern aura bien du mal, malgré ses efforts, à être dominé quand ils se rencontreront. Comme Benzema et Ronaldo auront du mal à faire des double une-deux dans la surface ou se créer suffisamment d’occasions pour envisager chacun un quadruplé, pour une raison simple : le quart ne se jouera pas à Schalke. Le Barça et l’Atletico ont les deux meilleures défenses de Liga et pourtant on sait déjà que c’est tout pourri et que ça explosera à la première occasion.

On peut aussi voir les choses de manière individuelle : Benzema est dans la forme de sa vie et pourtant il ne fait rien de plus qu’avant, à part être hors-jeu une ou deux fois de moins. Il ne manque vraiment plus grand chose pour entendre que son trio avec Ronaldo et Bale est le meilleur depuis Di Stefano, Kopa et Gento. Et que dire de Thiago Alcantara, la priorité de Guardiola, qui aura au moins mérité de boire de la bière dans le trophée remis au vainqueur de la Bundesliga, où l’on ne remarque pas les passes perdues au milieu de terrain par excès de facilité. Ce sera déjà ça. Mais en février-mars, toutes ces petites choses n’ont aucune importance puisqu’en face ça ne tient pas un ballon, ça n’enchaîne pas deux passes, ça ne résiste pas au pressing et devant ça compte sur Huntelaar ou Kiessling pour tout faire.

C’est vrai qu’Ibra ça fait chier mais il faudra attendre encore un peu pour s’en rendre compte. Ou pire, quelqu’un va finir par lui permettre de la gagner. Avant ça, on a au moins gagné les huit soirées des matchs retours pour regarder Plaza se gonfler d’oestrogène ou les excès d’ocytocine de Baby boom.

Real-Bayern : Benz et c’est Bastian

Neuer-Casillas : mais qui sera Ballon d’or ? Peu importe : le Real a gagné au Camp Nou. Bravo.

Tout avait commencé par un foutage de gueule. Hier soir, pendant qu’un autre foutage de gueule se jouait au Camp Nou, Mourinho amenait Granero découvrir les coulisses d’une conférence de presse de demi-finale de C1. Interloqués, les journalistes ont posé des questions mais avaient-ils vraiment envie de savoir ce qu’on ressent en entrant à la 109e minute ? Sans doute pas. Ils auraient préféré par exemple savoir où Khedira et Marcelo ont appris à si bien rater leurs passes, ou si Ozil et Di Maria manquent soudainement les gros matches du printemps à cause du pollen. Mais ils n’en sauront rien non plus.

Boudeuse Liga

A la place, tout a fini par un foutage de gueule. Il se produit 38 fois par an et s’appelle Liga BBVA. Ce championnat si spécial où l’on peut marquer 100 buts en 30 matches, avoir des buteurs qui dépassent les 40 et se laisser amadouer quand même. On peut coller sept buts à Osasuna et penser qu’on fera la même chose à une équipe allemande. Et la Liga devient un précieux allié quand elle programme un clasico entre les demi-finales aller et retour. Mais comment prévoir que le Real et le Barça pourraient y être ? Faire tourner et lâcher le championnat juste pour être champion d’Europe, c’est réservé à ces cons d’Allemands et d’Anglais. Bien fait pour eux.

Les pichis chient

Papin et ses chaussures sportswear bon marché ont pourtant tenté, eux aussi, d’être à la hauteur de l’événement. Mais ça n’a pas suffi. Le Real a été champion d’Europe de l’été dernier au début du printemps, le temps d’oublier comment il l’était devenu : par le pressing haut, les courses, le dynamisme. Bernabeu a pu constater que ça faisait des dégâts hier soir encore, mais le Real ne jouait pas en rouge.

Il est évidemment savoureux de constater que Ronaldo a réussi le penalty qui ne qualifie pas et manqué celui qui qualifie, mais découvrir qu’il manque ses grands rendez-vous c’est comme découvrir que Benzema a été le meilleur. C’était le cas à l’aller, c’était le cas au retour, mais tant qu’il n’osera pas tout faire tout seul il laissera le Ballon d’or aux autres. Faudra-t-il que Robben l’obtienne pour qu’il comprenne ? Higuain, lui, a compris. On n’est jamais sur les tablettes du PSG par hasard, même dans un France Football sans sujet sur Otokoré.

Pendant ce temps-là, le samedi 19 mai à 20h45 W9 organise une soirée spéciale Simpsons.

L’Edito : La vérité si je mens 3

Imaginez si Tessa Worley était un homme, si Remi Garde ne s’appelait pas Remi Garde et n’avait jamais joué à Arsenal, et si Gourcuff était meilleur acteur. Il aurait peut-être joué aux côtés d’Aure Atika ou d’Amira Casar comme Hanouna et Dany Brillant. A condition que Ciprelli, Ullrich et Contador ne se présentent pas au casting.

C’est un nom qui ne vous dira peut-être rien et pourtant, il y a quelques années il avait occupé une bonne partie d’un de vos dimanches après-midi. Ceux qui pensent à Gilbert Melki et son costume de milliardaire mal luné ressorti du placard pour la troisième fois dans un scenario mal écrit, mal joué, mal inspiré ou plutôt sans surprise n’en auront pas pour leur argent. En revanche si vous passez par Rotterdam vous aurez des nouvelles de Paul-Henri Mathieu, soumis désormais au même traitement psychiatrique que Richard Gasquet. Et oui, c’est Julien Benneteau, le même que le « Julien, Julien!  » de Soderling sur le Lenglen qui a eu les honneurs de découvrir la diaspora yougoslave par -600 degrés. Paulo et Richard n’ont pourtant pas à se plaindre. Ils n’ont pas seulement évité les contre-emploi de Solo et Anconina ou les mimiques de Vincent Elbaz, ils auraient aussi pu se retrouver en Autriche à tenter de sauver une place aux JO comme l’expatrié néracais Pierre Duprat qui regrette peut-être parfois les changements de nom du Mambo. Pour ne pas avoir froid ce week-end, il fallait donc porter la barbe et les cheveux longs, propres ou non. Il y en a un qui a bien senti le coup, comme d’habitude c’est Chabal. Toujours en avance d’un coup, l’Enfoiré, qui économise le coiffeur et la douche depuis 7 ans, n’a rien foutu sur un terrain depuis 10 pour éviter de se les geler même 5 minutes à tenir Harinordoquy par les hanches au Stade de France. France télé a perdu 130 000 euros dans l’affaire, Chabal rien rassurez-vous. Longo pourrait perdre au moins sa dignité, son mari s’en passe avec aisance. Messi aussi, le Vestiaire vous en reparlera bientôt.

Pendant ce temps-là le Real a enfin gagné quelque chose depuis 3 ans. Curieusement le seul truc qui a changé s’appelle Benzema. Un hasard sans doute, parce qu’un Hazard ça ne change plus grand chose.

Real-Barça : Xabi aux amateurs

Quand un clasico se joue sans Ronaldo ni Messi, le seul à faire une passe décisive c’est quand même Messi.

Comme des millions de gamins, Fabio, Angel et Mesut rêvaient de jouer des grands matches. Ils en seraient même des joueurs clés, prétendraient d’avisés journaux espagnols. Le premier pourrait ainsi prendre exemple sur Pepe et Ramos, du moins ceux qui jouaient contre Gijon. Admirer les grands anciens, Marcelo y est passé et aujourd’hui il est récompensé par un but, Barcelone aussi. C’est le métier qui rentre, la prochaine fois il rentrera dans les malléoles barcelonaises, comme avant. Angel et Mesut, eux, ont déjà l’habitude de ces ambiances de clasico, ces soirs où la raison réclame autant de talonnades et de centres dévissés que possible, ces soirs où la défense de Saragosse, les passes décisives et les buts ne sont jamais là.

Xavi de lumière

En revanche Xabi, Diarra et leurs petits copains cartonnés en rectangulaire et jaune étaient bien là. Question d’habitude puisque les fins de match sont toujours les mêmes face au Barça. Pourtant, le clasico de rêve s’annonçait ainsi, avec le Real enfin au niveau : une bataille de pressings où l’équipe la plus propre tuerait l’autre. Mais Guardiola ne s’était pas rasé et Mourinho portait un pull en coton. Il faudra attendre le printemps. Pas d’insulte, pas de doigt dans un orifice, même pas de référence à la taille du sexe de Messi ni d’hommage au staff antidopage adverse, juste « le Barça a eu de la chance » : Mourinho est entré dans une colère noire. A quoi bon travailler le pressing tout terrain toute une demi-saison, à quoi bon battre Barcelone en Supercoupe et même réussir à faire marquer Cristiano si c’est pour qu’un appel en profondeur chilien foute tout en l’air au bout d’une demi-heure ? L’Udinese a finit par s’inviter à la table des grands d’Espagne.

Il y avait donc de quoi s’énerver bien avant qu’Higuain ne rentre. Le Real a défendu pas trop haut pour empêcher le Barça de jouer. Dommage, il avait bâti sa nouvelle force en défendant haut pour faciliter ses propres attaques. Qui peut encore croire Puyol, Piqué et Abidal capables de relancer en une touche et de courir aussi vite que des attaquants de Liga ? Ni Getafe ni Bilbao mais encore faut-il courir dans le bon sens, vers le but. Tout n’est pas un fiasco : la défense du Real a réussi à faire perdre beaucoup de ballons à Messi et Iniesta. Et oui, le Barça n’a pas été bon. Bernabeu et Fabregas ont de quoi être fiers.

Thouroude s’était déplacé à Madrid pour interroger Diarra : c’était bien un clasico pas du tout survendu, les grands joueurs étaient tous au rendez-vous. On a parlé de tout le monde ? Non, il reste Benzema et Xavi.

Ligue des champions, Barça-Manchester : Papys sans Nani

La der de Van der Sar, le soutien de Wembley, la foi de Crevoisier en Ferguson : Manchester n’avait-il pas trop d’atouts ?

C’était annoncé par la planète entière, sauf par Le Vestiaire, qui connaît encore un peu son métier : la plus belle finale de l’histoire des coupes d’Europe a accouché du plus beau vainqueur. Pourquoi le match a-t-il été si nul ?

Il fallait tuer pour se procurer des places à Wembley, enfin L’Equipe n’aurait pas hésité. Et ce avant même de titrer Indiscutable pour la quatorzième fois de la saison. L’éthymologie du mot « finale de rêve » a ses raisons que l’incompétence ignore.

Une finale, deux rêves

Les deux meilleures équipes étaient pourtant bien sur le terrain. Mais les deux meilleures équipes de quoi ? De la saison, probablement, c’est la règle du jeu. De la décénnie, certainement, avec Milan, mais c’est juste une histoire de palmarès. Car côté terrain, les deux saisons les plus faibles de l’histoire contemporaine auront vu accoucher les deux pires vainqueurs, associés aux deux pires finalistes. Comment comparer Barcelone, Manchester voire Chelsea 2009, avec les demi-finalistes 2010 et 2011 ? 

Barcelone doit sa place en finale et la branlée qui a suivi à  l’Inter entraînée par Leonardo, à Mourinho qui préfère Adebayor et Higuain à la Ligue des champions, à la disparition du championnat d’Angleterre et du football de haut niveau. Les même raisons ont offert à Manchester sa place en finale et la branlée qui a suivi, alors même qu’Eto’o et Henry sont à la retraite. 

Sir a l’ex

Ce Manchester vendu subitement par la Terre entière comme le meilleur MU de tous les temps n’est pas le genre d’équipe à frôler l’élimination contre l’OM.
Ce Manchester est champion d’Angleterre. Comme en 1999. Ce Manchester, c’est Ferguson, Giggs, Scholes. Comme en 1999. Ce Manchester, c’est Ferdinand. Comme depuis 2002. Ce Manchester, c’est Van der Sar. Vainqueur de la Ligue des champions en 1995.

A condition de passer l’hiver, deux ans de plus n’étaient donc pas de trop pour tirer les leçons d’une première défaite en finale face au Barça. La preuve : il y a deux ans, ils avaient défendu quinze minutes et s’étaient créé des occasions. Cette année, ils n’ont pas reproduit la même erreur : aucun pressing, 33% de possession, 4 tirs à 18. Messi ne s’est même pas emmerdé à marquer de la tête pour avoir son Ballon d’or.

A l’époque, Ronaldo était là. Aujourd’hui, Giggs est las. Et pourtant, c’est toujours lui l’exemple, à tel point qu’Evra a choisi d’avancer la date de son jubilé, bien qu’il en ait déjà quelques-uns à son actif. Mais cette fois, Abidal était aux premières loges. Avec sa perf sous le bras, il a tenu à courir et soulever la coupe pour honorer celui que Sir Papy appelle le meilleur latéral gauche du monde. Quel âge déjà papy ?

Andres in fiesta

Abidal et la coupe, Puyol qui rentre, Guardiola et sa cravate fine, Jeanpierre qui aime le Barça : les finales de C1 offrent toujours de belles images. Valencia qui ne comprend pas bien ce qu’il fait là en est une autre. Chicharito qui retrouve son passeport mexicain, ça a aussi ému Nani, Rooney et Berbatov. « Ferguson ne peut pas avoir de regret. Il a pris l’option de mettre du talent pour perturber le Barça, ça n’a pas trop marché. » Denoueix aura eu le nez creux jusqu’au bout, ça lui garantit un an de voyages à La Masia offerts par Canal et L’Equipe Mag. Le talent, c’était pour Carrick ou Vidic ?

Pendant ce temps-là, Barcelone a fait marquer Messi, mais aussi Villa et Pedro dans le même match.

Barça-Real : A tort Karanka

Mourinho n’ayant pas le droit de communiquer, son adjoint s’est chargé de foutre le match retour en l’air.

Combien de saisons reprochera-t-on à Karanka d’avoir oublié Benzema hier soir ? C’est bien sans le seul attaquant de pointe madrilène ayant marqué le week-end dernier, et le seul aussi à avoir autant marqué en C1, sans doute le seul aussi à avoir marqué en 2011, que l’adjoint a choisi de commencer et de finir le match retour au Camp Nou. Quel adjoint reproduirait ce qui a conduit son supérieur à saboter le match aller ? Probablement un adjoint, plutôt mauvais entraîneur, dont on relatera bientôt un clash avec Benzema.
L’essentiel n’est pas là, ou plutôt si l’essentiel est là mais ce n’est pas tout. Ozil était aussi de la partie, donc c’est au tandem Kaka-Higuain qu’on a confié le plus grand exploit de l’histoire de la Ligue des Champions. Dit comme ça c’est plutôt amusant, sur le terrain les accélérations d’Higuain l’ont aussi été. Les accélérations de Kaka pas mal non plus. Tout n’est pas de leur faute : il faut vraiment être adjoint pour relancer deux grands blessés ce jour-là, et en plus leur demander de défendre. Pas si con : attaquer, ils ne peuvent plus et tout le monde le savait déjà. Pour eux, défendre ne pouvait donc durer qu’une mi-temps, ça a duré 30 minutes. Heureusement Villa et Pedro n’étaient toujours pas Henry et Eto’o. Cristiano ? Toujours pas Messi. Ou alors ce Daniel Alves est plus fort que le France-Brésil amical de février ne le dit.

Camp Mou

C’est certainement fou de rage que Mourinho a accueilli le remplacement d’Higuain, qui y avait été de son petit but refusé. Et oui quand un arbitre  tend le bras ce n’est pas pour faire allégeance aux régimes totalitaires. Faire rentrer Adebayor est humiliant, mais pour qui : Benzema, le mètre 73 de Mascherano ou Adebayor ? Pas pour Ozil, qui lui est rentré : une chance que la Ligue des Champions autorise un deuxième remplacement, le Real les a tous utilisés. S’ils avaient égalisé, ils auraient probablement voulu en inventer un troisième pour faire entrer Benzema. Histoire, soyons fous, de jouer la qualification. Mais rien ne s’est passé comme prévu, à cause de l’arbitre qui aurait quand même dû accorder une faute à Ronaldo et mettre trois rouges à Adebayor. Là ça aurait eu de la gueule. Mais Karanka c’est pas Mourinho, ou si peu. Les deux risquent de sauter en même temps alors ?

La Légende, Schalke : Le Ralf du Veltins

Peut-on se qualifier chaque année pour la demi-finale de C1 sans entraîneur et sans joueur de champ ?

C’était son soir de gloire et peu importe ce qui pouvait se passer. Schalke – Manchester en demi-finale de Ligue des champions, quand c’est sous la bonne étoile d’Hoffenheim qu’on est né, on prend sans réfléchir. Après tout, d’autres avant lui avaient déjà emmené en demi-finale des équipes qui ont perdu à Gerland. A Hoffenheim, Ralf Rangnick n’aurait jamais pu imaginer mener une de ses équipes ne serait-ce qu’en quart de finale de Coupe d’Allemagne. Pour la Ligue des champions, Magath l’a fait pour lui, et les joueurs de Schalke ont fait le reste, juste pour qu’on leur rende leur Playstation.

Schalke nul pire

La suite, c’est Leonardo en quart de finale, à l’aller comme au retour, et la presse qui célèbre le nouveau Mourinho allemand en même temps que l’éternel Raul. Bien vu. La légitimité, c’est simple comme ressembler à Klinsmann et penser aux lunettes. Manchester allait être son soir de gloire, peu importe ce qui pouvait se passer. Rangnick aura joué dans la cour des grands, celle où on ne ne demande pas à ses attaquants de presser haut et à sa défense de rester bas en même temps, au risque que Manchester ne se crée quinze occasions en 48 minutes et finisse par marquer sur ses 16e et 17e.  Ce n’est pas une blague. A quoi bon rougir ? Neuer lui devra une éternelle reconnaissance.

Pendant ce temps-là, le clasico se prépare. Pepe compte les minutes, il les comptera aussi pendant le match, avec un peu de chance Messi aura assez de temps pour se casser la jambe. Ramos, Albiol et Arbeloa se demandent si le foot à 7 existe encore. Oui, à condition que Diarra ne soit pas trop maladroit.

Ligue des Champions : Raul babioles

Aucun spectacle, à peine dix minutes de Benzema, pas d’enjeu et Tottenham en plus : personne n’a regardé Real-Tottenham retour, comme les autres matches d’ailleurs. Il ne fallait pourtant pas le manquer.

Pour voir que Gallas peut encore lever la jambe

L’action s’est déroulée dans l’anonymat de la deuxième mi-temps, sur une ouverture longue. Non content d’être pris à contre-pied, Gallas s’est retourné et a intercepté le ballon, ce que Wenger lui interdisait pourtant formellement. Si Tottenham en est encore là, c’est grâce à ses grands hommes. Gareth Bale bien sûr, mais surtout Ibrahimovic en huitièmes. Donc un peu Gallas, qui a retrouvé son niveau, en tout cas un niveau. Suffisant pour ne prendre que trois buts d’Eto’o en une saison de Ligue des Champions et se retrouver quand même en quarts à répondre qu’il ne pense pas à l’équipe de France à Tullett. Après tout, ils n’ont pris que cinq buts en deux matches.

Pour voir qu’Adebayor joue juste

Que ce soit sur une frappe en pivot qu’il vole aux autres, une tentative de une-deux, un débordement à droite ou un jeu en remises, ou sitôt le match fini une bonne vanne à Casillas et un salut aux supporters devant les caméras, avec le maillot du Real sur le dos pour éviter tout malentendu, on n’a vu que le Togolais. Autour de lui, tout se met en marche : Ozil flambe défensivement, Ronaldo marque d’une frappe de 35 mètres faute d’autre occasion et Benzema finit même par lui emprunter ses appels de balle, quitte à jouer à un mètre de lui. Pour aller loin, le Real a besoin d’un grand attaquant et il fait 1,90m.

Parce que « Le Real n’a pas de point faible »

L’armada offensive de Tottenham, qui fait trembler jusqu’aux équipes de milieu de tableau de Premier League, n’a rien pu faire face à Carvalho et Arbeloa. Pavlyuchenko ne s’est créé que deux face-à-face, Lennon n’a pris de vitesse Marcelo que trois fois à droite, Bale n’est même pas passé vingt fois à gauche. Et Modric, qui a quand même la taille et les cheveux de Messi, n’a pas existé. Ca veut bien dire quelque chose. Le Barça est foutu, mais il lui reste une chance : Josse n’est pas loin de penser que le Real fera l’impasse sur le clasico de Liga. Pas idiot, Bernabeu sera compréhensif.

Pour les traits d’humour de Denoueix

Première mi-temps, choc de tête Arbeloa-Khedira. « Maintenant on se cache pour parler, du coup ils ne se sont pas entendus. » Il faudra attendre la mi-temps et la question sur les contre-attaques du Real posée par Margotton pour associer l’image au bon mot : Denoueix qui déconne, c’est sourire allongé, dents rentrées et ses lunettes, toujours ses lunettes. Les photomatons sont une bonne école, Margotton c’est pareil avec les filles qui minaudent pour présenter le plus grand stade d’Europe du week-end suivant. Jacquet ? Il s’en branle.

Parce que sur la 6 il y a Salomone

Le Real menait-il quand Charlotte de Turckheim, pour réagir à l’annulation du mariage de son Nous C Nous de futur gendre, s’écria : « Oh non, il y a des flans de turbos ! Ca se conserve pas, y en a 200 ! Pas les flans de turbos ! » En post-production on appelle ça écrire avec les pieds et jouer avec de Turckheim. Dans ces conditions, donner un rôle de photographe à Madenian ou regarder Des racines et des ailes en Lot-et-Garonne, ça revient au même : c’est légitimer Adebayor. C’est con : Dupontel expliquait à Weil, donc à lui-même, combien son Ventura moins bavard lui rappelait Melville. Mais en mieux, évidemment.

Pendant ce temps-là, Sneijder a raté son match, peu importe l’Inter n’avait pas besoin de grand joueur. Mourinho, il faisait quoi de mieux que Leonardo ? Sinon Schalke est en demi-finale et n’a toujours pas plus de souvenir d’avoir eu une occasion à Gerland. Le duel Raul-Adebayor approche quand même.

Real Madrid-Lyon : Mou du genou

Même Canal+ Sport avait sacrifié ce match : les Spécialistes d’avant-match réunissaient Libbra et Rothen.

 

« Lyon devra marquer deux buts pour espérer se qualifier ce soir à Bernabeu. » Faut-il être incompétent ou visionnaire pour travailler sur I-Télé ? Seul Olivier Le Foll a la réponse ?

Quand Benzema prend le ballon à Gourcuff et se crée une occasion, c’est de bon augure pour Lyon, le Real ou l’équipe de France ? La question pourrait surprendre, mais un peu d’humour ne fait jamais de mal. C’est comme dire « Gomis peut-il être l’homme providentiel de la seconde mi-temps ? » ou mettre 25 millions sur un meneur de jeu quart de finaliste quand on a été demi-finaliste, c’est décalé. Décalé, Lisandro l’est de moins en moins depuis la mise à l’écart de Pjanic. 

Gourcuff aurait donc bien aimé être la star blessée du match, mais il allait très bien. Il a même été au four et au moulin pendant la belle période lyonnaise de cinq minutes : il a manqué deux corners sur trois. De toute façon ,le rôle était déjà pris, alors comme Cristiano il a tout raté. A une petite chose près, qui a permis à Jérémy Pied d’admirer Bernabeu depuis la pelouse pendant vingt bonnes minutes.

Licha de gouttière

Plus prévoyant, Cris avait maintes fois annoncé son jubilé dans L’Equipe. Ses amis sont venus à la fête : Lovren son meilleur associé, Toulalan son ancien apprenti. Lloris a l’habitude de couvrir tout le monde, mais ça devient incertain au bout de la vingtième occasion. Surtout quand c’est Benzema qui l’a et qu’il veut un petit pont pour envoyer son boulard dans le but. Lloris a quand même été le meilleur, comme l’an dernier. Comme l’an dernier aussi Lisandro n’a pas vu le jour ou peut-être qu’il voulait ausculter la ligne médiane. Comme l’an dernier Josse y a cru.

Pas comme l’an dernier, Higuain n’était pas là. Il y a donc eu que 3-0, sans doute l’effet Mourinho. 8-0 aurait été plus juste mais ce n’est plus Olmeta dans les cages. Ou 8-1 si Puel avait eu l’idée de confirmer plus tôt Briand et Gourcuff à leur vraie place, assis le long de la ligne de touche. C’était l’heure des changements tout Kaka : Adebayor pouvait rentrer faire deux fois plus de hors jeu que Benzema en deux fois moins de temps, Granero tenter de faire croire qu’il y a un an il était en balance avec Benzema et Diarra offrir une ovation à Benzema. Qui a fait l’honneur à Ronaldo de s’asseoir à côté de lui sur le banc.

Pendant ce temps-là, Houiller était en plateau, on a toujours des conseils à prodiguer à son ancien club quand on en a saboté la meilleure génération et qu’on entraîne Aston Villa. A la mi-temps, « Je ne vois pas de différence, le Real marque sur un exploit individuel mais Lyon joue comme à domicile. » Trois bons quarts d’heure plus tard, « il faut surtout dire que le Real a effectué une formidable deuxième mi-temps. » Et quand tout le monde, même le tableau de stats, cherche une occasion lyonnaise : « Il faut rappeler que dans la première demi-heure, la possession était lyonnaise. 56%. » Aulas déglingue ses joueurs. « Vous allez peut-être me trouver indulgent Président mais je trouve que Lyon a fait 35 bonnes minutes. »

Lyon-Madrid : L’Adebayor d’entre nous

Les journalistes de la rubrique « Le Vestiaire l’avait dit » ont eu du travail hier soir.

Florentino Perez pouvait bien lever les bras : si ses remplaçants se mettent à valoir 60 millions, la crise est derrière.

Benzema remplaçant-buteur : Mourinho serait-il un génie d’une autre galaxie ? Il fallait y penser : un attaquant de niveau exceptionnel en remplace un autre très moyen et surtout très transparent. Il prend une ovation, il récupère un ballon, il fait un une-deux avec Ronaldo et ensuite il devient Ronaldo, l’autre. Iannetta, au comble de l’euphorie, n’a pas ménagé Margotton : « Ça a duré 46 secondes. » On appelle ça un coaching gagnant.

S’il avait évité de faire débuter Adebayor, Mourinho signait le sans-faute puisque Benzema a répondu « Ça va le faire » à Jacquet après le match. Tout ne peut pas être parfait, sinon Gourcuff, au-delà d’être « à un haut niveau ce soir » pour l’ensemble de la rédaction de Canal, serait vif, décisif, constant et pas éliminé par Özil sur le but madrilène. C’est beaucoup demander.

Toujours Bron à prendre

Benzema, en 46 secondes donc, a plongé le spécialiste foot du Vestiaire dans un état contemplatif. Le même que la lecture de Marca ce matin annonçant que le ratio de Benzema en Ligue des champions cette année est le meilleur de tous, ce qui était déjà le cas hier matin mais Mourinho ne lit que L’Equipe. « Rey de Europa », traduisez « Ce n’est pas Adebayor qui sera Ballon d’or », illustre plutôt bien ce qui s’est passé hier soir à Gerland. Le cahier des charges de la Ligue des champions n’est pas si drastique, c’était un duel Adebayor-Gomis, 0-0 à la pause évidemment. Bastos ne jouait pas et Ronaldo n’est entré qu’à la mi-temps. Et Benzema un peu plus tard.

Mais le Real reste le Real, Mourinho ou pas. Pepe-Ramos-Arbeloa restent Pepe-Ramos-Arbeloa, Carvalho ou pas. Gomis a donc droit à second ballon, seul dans les seize mètres cinquante. Il ne peut pas tous les rater.

Pendant ce temps-là, Puel est plein d’espoir avant le retour à Bernabeu. Si d’ici là toutes les équipes de Liga veulent bien ne pas défendre et laisser plein d’espaces pour se faire contrer, Khedira et Di Maria seront encore surpris.

Lyon-Madrid : Le Real peut-il mettre sept buts à Gerland ?

Zidane a supervisé l’OL. Voici pourquoi, cette fois, ça pourrait ne pas suffire.

Parce que Kallström-Toulalan au milieu, Briand à droite et Lovren derrière

Cris peut-il encore se souvenir qu’il n’a jamais perdu contre le Real ? A un âge avancé, la mémoire peut jouer des tours. Même jusqu’à douter qu’Adebayor a bien été formé à Metz. Là n’est pas le propos : il s’agit d’abord de savoir si Lyon est condamné à souffrir contre l’Hapoël Tel-Aviv à Gerland avec son équipe-type, qui ne défend pas quand elle ne pense qu’à attaquer. Peu importe, Lyon a battu le Real de Zidane en 2005 avec Diarra et Juninho, sur les conseils de Monaco.

Parce que bon Pied, mon oeil

Lyon va beaucoup mieux depuis qu’il a perdu à Valenciennes, il n’y a pas si longtemps, dans un match rappelant étrangement sa défaite à Lorient. Mettre un peu de mouvement et avoir au moins un joueur dans un bon soir est une équation pas si simple à résoudre, même si Lloris aime beaucoup son travail. Lyon monte en puissance : Gourcuff a réussi une belle volée le week-end dernier. Pied et Briand se sont aussi bien amusés, même Nancy n’a pu résister à la machine lyonnaise. Getafe n’est pas si fort, mais de toute façon le Real n’a aucune chance. Même en 2005, au retour, leur belle défense n’avait rien pu faire face à la talonnade de Carew.

Parce que les stats sont des stats

Lyon a l’expérience européenne et a été plus de fois en quarts que le Real depuis six ans. Ça ne veut pas dire que le Real avait soit une équipe de merde, soit une défense de merde depuis six ans. Pour ça, il faudrait que même Beckham ait été essayé en milieu défensif parce que depuis Makélélé il n’y a eu personne. De toute façon, le Real n’a pas battu Lyon en 2006  qui a même mené 2-0 à Bernabeu face au Real de Cannavaro.

Parce que sans Pellegrini

Le Lyon de Puel ne se rate jamais et corrige les merdes de Lovren ou Boumsong quand il n’est pas favori. Cette fois, il est favori et Mourinho serait bête de ne pas rappeler à qui incombe la charge du jeu, comme le Bayern du grand Olic en demi la saison dernière. Aujourd’hui, Lyon a Gourcuff, Bastos et Gomis, avant c’était Juninho, Essien, Malouda et Benzema. Ça change quoi, Lyon a battu le Real de Pellegrini à l’aller et fait nul face à celui de Higuain au retour la saison passée.

A part ça, rien n’a changé ou presque.

L’Edito : Les Français sont des Vaulx

Pendant que Le Vestiaire goûte quelques congés bien mérités en période de soldes, une Grange reprend feu et c’est toute la campagne qui s’embrase grâce à la Coupe de France.

La magie de Dame Coupe de France n’est donc pas qu’une légèreté de journaliste de presse régionale. Comment expliquer sinon que l’OM va mieux depuis qu’il s’est débarrassé de la Coupe à Evian et que François Clerc n’était pas aussi heureux que ses victimes, dimanche soir, au Ray ? Si vous n’avez pas compris la vanne, contentez-vous de lire la presse espagnole, qui a trouvé un successeur à Higuain, le même que toutes les trois semaines. On se retrouve dans trois semaines. En Espagne comme ailleurs, c’est donc l’année où jamais pour les petits, manque de bol c’est du foot. Sinon, l’Open d’Australie serait truffé de Français, peut-être même qu’il y en aurait encore pendant le week-end des huitièmes de finale.

Hache Cup

L’avenir finira bien par sourire puisque le petit Mozart est redevenu le leader du tennis français, tout le monde n’ayant pas eu le mérite de perdre contre Berdych. Et pourtant même Guy le friqué a déjà connu la deuxième semaine à Melbourne, ça doit pas être plus compliqué que d’aligner Llodra contre Troicki alors qu’on a battu Djokovic deux semaines avant et d’aligner Simon contre Djokovic alors qu’on met tout le temps des branlées à Troicki. Le tout en reconnaissant qu’on a fait une connerie, mais foutre en l’air la carrière de cinq  joueurs ça ne vaut cas de rupture de contrat même quand il y en a eu sept avant.

Mais tout le monde n’a pas eu la chance de tomber sur des Français entraînés ou non par Guy Forget. Ou plutôt si, mais c’est dans un sport où les autres nationalités ne sont pas représentées. Sinon il faut croire que l’Irlande, le Pays de Galles, l’Ecosse et l’Angleterre ont aussi prévu de réussir une belle Coupe du monde. Les deux quarts seront d’ailleurs joués en Espagne, quand on tient son public on ne le lâche pas.

Il y a aussi du hand, mais le Mondial est encore reporté à dimanche prochain et le Tour de France à jamais.

Real Madrid, Karim Benzema :
Vous saurez tout sur le Kaka

« Je vais essayer de marquer un but par match en 2011 », disait Benzema la veille du match. Il a essayé. Et puis quoi, il n’est pas Higuain non plus.

C’est l’histoire d’un triplé juste avant Noël en forme de commande d’interview. As s’est laissé piéger, ce n’est pas la première fois, c’était avec un traducteur, ce n’est pas la dernière fois. « Mi castellano va mucho mejor. Si conversa despacio conmigo puede hablar un poquito. Prefiero hablar con mis companeros que con una profesora. Mi intégracion va cada vez mejor. » La traduction de cette phrase tient donc en deux mots : Benzema ne sait toujours pas ce que veut dire cette phrase puisque c’est de l’espagnol et il n’en a rien à foutre. Ce qui nous amène au rôle grandissant de Zidane auprès de Mourinho: « Zidane parle français et quand je comprends pas un truc, je lui demande. » Zidane ne parle donc pas que le petrodollar.

Florentino vs Fiorentina

Mais les amis sont les amis et le boulot est le boulot. Il y avait ce match à Getafe pour confirmer le triplé de la Copa del Rey. Douze ballons perdus, dont une grosse moitié de passes à deux mètres : mission accomplie. Il a aussi chié un contrôle face au gardien et tiré sur le poteau. Une passe décisive pour Cristiano peut-il sauver son match ? Là n’est pas la question : « Mourinho es un muy buen entrenador y me aporta mucho », « Sé que Florentino Perez me quiere mucho y es recíproco », « Zidane me da muchos consejos », « Con Cristiano me entiendo mejor, es alguien a quien aprecio mucho », « Higuain es un colega » et « claro que Morata puede jugar. Es joven y aún no ha jugado grandes partidos, pero es un buen futbolista. » En gros il s’entend très bien avec ses entraîneurs, les autres il s’en fout et le reste c’est traduisible sur Reverso.

Benzema veut oublier 2010 et ne pense qu’au Ballon d’or, comme depuis 2009. « Personalmente no me he sentido castigado por nadie. » Comprenez « Je suis probablement un peu trop fort pour rester sur le banc ». De bonnes résolutions quand même après un an et demi ? « Es verdad, la gente no me cononce. También forma parte de mi carácter : soy reservado, y eso no lo puedo cambiar ni haciendo un esfuerzo. » Ce n’est pas qu’il ne peut pas être sympa, c’est qu’il ne veut pas et les sifflets n’y changeront rien. « Y a los aficionados del Madrid, gracias por ser tan buenos conmigo. »

Pendant ce temps-là, Kaka a retrouvé le terrain en remplaçant Benzema et le Real a failli y laisser deux points.

L’Edito : Jingle brêles

Marcel-Picot et l’Olympico sont sur le même bateau. Qui tombe à l’eau ?

« Qui aurait cru que sans Cris, sans Toulalan, sans Gourcuff, Lyon serait aussi compétitif ? » Même s’il ne lit pas assez souvent Le Vestiaire, Christophe Dugarry peut donc parfois être très pertinent. Ainsi, Lyon n’est plus l’équipe qui prenait des buts et ne savait pas tenir un score aperçue ces derniers mois. Comme il n’y a pas tant d’occasions de s’enflammer que ça en Ligue 1, les Marseillais ont aussi donné le change, loin de leur image d’équipe sans organisation ni rigueur avec Gignac pour finir les actions.

Pertinent, Tigana l’est aussi, puisqu’il a découvert que Jussie habitait encore en Gironde. Tout la rocade se prend à rêver que Bordeaux s’équipe d’une défense et d’une attaque. Pertinent comme Jose Mourinho, qui n’est pas du tout en train de perdre la main sur son équipe qui a failli aligner quatre passes à la suite hier soir. Mention spéciale à Benzema, qui n’est si individualiste qu’on veut bien le faire croire. D’une part, il pourra aider ses enfants en espagnol, mais aussi en anglais. D’autre part, il a choisi de ne rien foutre le même jour que tous ses partenaires.

Dubaï au cornet

En l’absence de notre spécialiste natation, personne n’est parvenu à expliquer à notre rédacteur en chef à quoi servait cette compétition où une fois n’est pas coutume, comme à chaque fois, Cesar Cielo met des branlées aux champions français. Il y a quand même eu des titres, mais on connaît Amaury Leveaux.

On aurait aussi pu parler, NBA, rugby, ski, mais vous l’aurez remarqué, Le Vestiaire est en vacances depuis quelques mois à peine. Alors, si vous rêvez de vous foutre de la gueule de Joakim Noah ou de Clermont, n’hésitez pas à envoyer vos cartes blanches, on ne les refuse pas toutes.

Pendant ce temps-là, Guy Forget n’a toujours pas digéré les sifflets serbes. Heureusement, il aura une douzième chance d’affilée de se venger.

L’Edito : Ozil de fous

Lyon entrevoit le titre et Rennes est toujours quatrième. Plus rien ne pourra empêcher le PSG d’être champion et Nenê Ballon d’or. Sauf Ozil, redevenu le meilleur joueur du monde à Saragosse. Attention à Lassana Diarra quand même.

Lille peut-il devenir champion d’automne ? Plus que deux matches et le stagiaire « question du jour » de L’Equipe.fr saura si son impertinence est récompensée. Lille a un point d’avance et deux matches à domicile, ils n’ont donc pas la moindre chance. Et pourtant, à 78%, 22.000 internautes ont répondu que oui, Lille pouvait être champion d’automne.

Edgar Grospiron, lui, avait décidé de foutre le camp d’Annecy deux jours après qu’une question sur Grange eut mobilisé 8.000 internautes. Dommage, Tessa Worley a encore gagné. Il ne reviendra pas.

Staut d’obstacle

Puisque le sport et le reste passionnent les foules en cette fin d’année, pourquoi ne pas parler du championnat du monde de hand féminin ? Parce qu’Allison Pineau est la meilleure joueuse du monde. La presse n’a pas hésité à saluer l’exploit de Kevin Staut, dont Le Vestiaire vous avait vanté les mérites il y a bien longtemps, une fois. Numéro un mondial, il a gagné une épreuve de Coupe du monde. Ca donne envie de parler de Gaultier et de squash, mais chaque chose en son temps, il y a déjà eu deux pages sur Cipollini et les machos. Pas chez nous ? Tiens donc.

Pendant ce temps-là, Clermont, Toulon, Castres, Toulouse, Perpignan et le Racing Métro se promènent en Coupe d’Europe. Ils font moins les malins les Australiens.

Real Madrid : Benz l’oncle saoule

Le 27 octobre, Marca annonçait la mort de Benzema. Son cousin Benzeman était en Une ce matin.

Que signifiait « Mourinho ya tiene un 9″ sur le site Internet de Marca, hier soir, vers 23 heures ? Pour ceux qui ne liraient que As et son « Benzema Superstar » de ce matin, ça veut dire grosso modo : la presse espagnole pue la merde. Mais soyons justes, tout le monde peut se tromper. Mettre un triplé à une équipe qui ne défend pas dans un match sans enjeu, après une rentrée pourrie contre Valence et un non match contre le Barça, ça valait au moins ça. Higuain et ses plus de vingt buts par saison ont été contents d’apprendre qu’ils pouvaient être remplacés par le meilleur joueur du monde. Heureusement, il y a toujours des sites à la con pour annoncer qu’Eto’o pourrait rejoindre Mourinho. Benzema est donc toujours en danger au cas où Gordon Dzecko serait trop nul, d’autant que l’Intériste ne pourra pas jouer la Ligue des champions.

L’esprit Sorin

Le reste, Karim l’a expliqué à Drogba sur Canal : « Continue de marquer des buts, je te suis. J’aime bien ton jeu. » A croire que l’espoir londonien peut espérer faire carrière à condition de suivre les conseils de la star madrilène. Son sourire ne trompe pas. D’ailleurs, il n’en a pas fait après son premier but, ça restait Auxerre et marquer dans les six mètres c’est le boulot d’Higuain d’habitude. « J’ai du temps de jeu avec la blessure d’Higuain. »

Se réjouir de la blessure d’un concurrent est plutôt naturel. Quand le concurrent est le titulaire, qu’il a marqué quatre buts en vingt-cinq matches de Ligue des champions contre des Suisses et des Hollandais et qu’il préfèrerait éviter de se faire opérer du dos, c’est aussi naturel que de porter son total à dix-sept buts en vingt-neuf matches contre des Français et de piquer le 300e but madrilène en C1, au cas où les gens voudraient ne pas se souvenir de lui. Marquer d’un lob sans angle du droit,c’était juste pour montrer à Cristiano que lui il sait faire. Et de toute façon, si Ronaldo, Diarra et Sorin n’avaient pas été là, Benzema n’aurait pas vu le ballon.

Vaut-il mieux marquer un but toutes les 145 minutes, ne le faire qu’en Liga et avoir mal au dos, ou un but toutes les 125 minutes en sélection et en C1 à défaut d’avoir le droit aux jolies défenses de la Liga ?

Question interdite : Mourinho a-t-il perdu la manita ?

Après la branlée du Camp Nou, ceux qui léchaient la moustache du Portugais il y a six mois se rendent compte qu’il n’en a pas. La vérité est ailleurs et surtout sur Le Vestiaire.

Que Mourinho se rassure, même les meilleurs peuvent se tromper. Notre spécialiste a toujours cru qu’un entraîneur pouvait transformer onze Mathieu Chalmé en Marouane Chamakh. Blanc y était parvenu pendant six mois, mais Ciani venait vraiment de Lorient. Onze Xabi Alonso ne peuvent donc se transformer en Casillas. Mourinho subit de plein fouet ce qui lui a réussi l’année dernière : le plus gros nivellement par le bas de ces trente dernières années. Le Vestiaire l’expliquait dès octobre 2009. De la Ligue des champions à la Coupe du monde, tout s’est déroulé de la même façon. Voici pourquoi Lyon est qualifié pour les huitièmes de finale la C1 avec deux défaites et un match nul.

Parce que Maradona, Ronaldo et Zidane ne jouent plus

Les meilleurs joueurs du monde s’appellent Cristiano et Messi. Ils dominent le football de club à un niveau rarement vu et pourtant au niveau international ils n’ont jamais existé. D’une part car leurs équipes sont faibles, mais l’argument est insuffisant. Car CR, aussi impotent soit le Real, a toujours surnagé, cette année comme l’année dernière. Car Messi, dès qu’il joue contre le Rubin Kazan avec les meilleurs cancres de la Masia, n’est pas plus nul qu’eux. Ils n’existent pas car ils n’ont pas le niveau pour exister dès que les défenses se resserrent un peu, dès que la rigueur s’installe. L’ahurissant niveau CFA pratiqué dans toute l’Europe, particulièrement en Liga, championnat le plus faible de toute l’histoire, disparaît mécaniquement en équipe nationale. Or, qu’a rencontré Cristiano à Barcelone ? Xavi et Iniesta. Qui a gagné en Afrique du Sud ? Mais qui a perdu contre Mourinho en Ligue des champions ? Contre Eto’o pour être plus précis.

Parce que l’Allemagne n’était pas en finale de la Coupe du monde

La logique est implacable. D’une part le Barça avait Ibra et si David Villa n’est pas Eto’o, il est au moins six fois Ibrahimovic. En somme, il sait faire une passe. Mais surtout Mourinho a pu faire avec l’Inter ce qu’il ne peut pas faire avec le Real actuel, dont Le Vestiaire vous vante les qualités depuis si longtemps. Sa défense, même renforcée par Carvalho, reste extrêmement faible mais suffisante dans le foot actuel, à moins que l’on vise la Ligue des champions. C’est la première erreur de Mourinho : ne pas avoir gardé son pognon pour renouveler au moins deux postes de plus derrière. Sa deuxième erreur est identique. Être allé chercher Ozil et Khedira. Deux joueurs suffisants dans le foot actuel, sauf si l’on vise la Ligue des champions. Où étaient-ils contre Xavi et Iniesta cet été ? Où étaient-ils contre Xavi et Iniesta dans le clasico ? Aucun rapport sans doute.

Parce que l’Argentine n’était pas en finale de la Coupe du monde

Sa troisième erreur n’a pas eu d’impact à Barcelone. Quand on en prend cinq, pas besoin d’aller voir devant ce qu’il se passe. Jouer avec Di Maria et Higuain, c’est suffisant dans le foot actuel, sauf si l’on veut remporter la Ligue des champions. Benzema n’a marqué que quatorze buts en Ligue des champions et il a déjà 23 ans. Mourinho a cru que dans le football actuel, son équipe était la meilleure. Il avait presque raison, mais la finale de la Coupe du monde c’était Espagne-Pays-Bas.

Mourinho a fait son mea culpa contre Valence. Un milieu à trois pour compenser Ozil et Khedira. Il n’est jamais trop tard pour bien faire, mais Valence c’est Valence. Que s’est-il passé ensuite ?

L’Edito : La mort de Pepe Carvalho

Xavi-Iniesta, pressing et possession : comme d’habitude, le Barça a étouffé le Bayern.

Karim Benzema a le choix des armes. Feignant, arrogant, pas assez compétiteur, pas assez professionnel, et pourquoi pas y ajouter quelques menaces de mort ? Son entraîneur lui a offert quelques pistes en même temps qu’une titularisation. Il lui a aussi offert Ozil et Di Maria en soutien, donc l’Allemagne et l’Argentine, donc le Werder et Benfica, qui ne connaissent le Camp Nou que de nom. Ozil est bien le meilleur joueur du monde avec 70% de possession contre l’Athletic Bilbao. Inutile donc de le laisser plus d’une mi-temps, un clasico se joue toujours entre Xavi et Iniesta.

En faisant une confiance aveugle à Khedira, Xabi Alonso et à l’Ajax, Mourinho a oublié que Eto’o jouait arrière gauche. Le Real n’est pas transformé, Ramos n’aime toujours pas défendre. Il faut quand même faire un petit effort pour que Messi rate un grand match : il faut un grand match.

Bâle au centre

Roger Federer, lui, a retrouvé ses armes le temps d’un match contre Nadal. A 29 ans, on n’a plus envie de s’emmerder à jouer Murray, ça s’est vu en poules. Mais il faut rendre à César ce qui appartient à César : c’est en devenant n°2 mondial en août que l’Ecossais a obligé Federer à sortir de sa retraite. Le Suisse est de nouveau n°2, Murray n°4, pas sûr qu’on voit Federer en Australie.

Sinon, Iverson vient faire le show à l’Astroballe, mais Collet n’est plus là. Comment peut-il devenir entraîneur dans ces conditions ? Lièvremont, lui, a le choix des lieux pour passer le week-end à se reconstruire : Bourgoin, Castres, Brive ou Bayonne. A croire qu’il n’a jamais vu le LOU.

Pendant ce temps-là, Aulas trouve que Schalke 04 tutoie le surnaturel en ce moment. Et Kaiserslautern, c’était le Barça ce week-end ?