Lorient et l’accident (1/2) : Les petits Moustoir

Christian Gourcuff est bien le père de son fils.

Ceux qui s’inquièteraient pour l’avenir du FC Lorient en Ligue 1 ne connaissent sans doute pas les trésors d’ingéniosité que cache Christian Gourcuff sous son casque frisé. Alors que son équipe n’avait plus gagné un match depuis trois mois, le plus Breton des entraîneurs bretons a d’abord eu la bonne idée de la faire travailler à huis-clos pendant une semaine avant de recevoir Rennes. Dehors les douze chômeurs et les deux journalistes qui viennent passer le temps chaque matin au Moustoir ! Enfin libérés de la pression, les Merlus ont perdu 2-0 à domicile, mais Ecuele Manga et Lamine Koné ont fait plus de passes à eux deux que tous les Rennais réunis et c’est bien ça qui compte.

Hennebont pour le service

Pour fluidifier encore un peu plus le jeu à une touche de balle entre ses défenseurs, Gourcuff père a ensuite décidé d’emmener toute sa troupe en stage au bord de la mer. Pour bien bousculer les habitudes, il a choisi Carnac, à 40 km de Lorient ; plus de deux fois la distance qu’il accomplit chaque été entre sa maison d’Hennebont et sa résidence secondaire de Gâvres. Un monde. Les Lorientais ont été tellement dépaysés que le miracle s’est produit le week-end d’après à Ajaccio : Grégory Bourillon a marqué un but. Ilan aussi.

Moustoir academy

Malheureusement, les effets du stage se sont rapidement estompés. Une défaite à domicile contre Evian-Thonon-Gaillard, une autre la semaine d’après à Nice et les voilà relégables pour la première fois de la saison. Alors, cette fois, Gourcuff a déployé les grands moyens en appelant un vieux copain à la rescousse : Tiburce Darou, le préparateur physique et mental de la Star Ac, qui est aussi celui de son fils, ce qui est un peu pareil. Faire venir le préparateur physique et mental d’un autiste blessé depuis six mois pour sauver des estropiés de la relégation : il fallait y penser. A la prochaine défaite, le Morbihanno-Finistérien fera chanter Nolwenn Leroy dans les vestiaires tant que son équipe n’aura pas eu 65% de possession de balle.

Ligue 1 : Qui est qui 2010

Après tris mois d’enquête et d’analyse, voici enfin la vérité sur les favoris du championnat. Une chose est sûre, près de 67% de nos lecteurs pensent que Hoarau ne sert à rien. Ont-ils vraiment tort ?

Le règlement est formel : aussi ambitieux soient-ils, tous les clubs ne pourront pas finir 19e cette saison.

En danger

Arles-Avignon. L’entraîneur est surnommé le magicien, manque de bol, il a filé sa baguette à Meriem. La femme de Fred pourrait y voir plusieurs rapports. Changer toute l’équipe troisième de Ligue 2, c’était évidemment un minimum. Associer une sous-défense du Real, la Grèce 2004, Sébastien Piocelle et jouer à coté de la piscine municipale, c’est prendre la Ligue 1 pour une division chypriote. Et la Ligue 1, elle aime pas ça.

Sochaux. C’était donc vrai, la génération Frau-Pedretti-Monsoreau a laissé un vide. Pour celle-là, ça va peut-être venir, Boudebouz n’entame que sa troisième saison et Bréchet sa vingtième. Attention à la Dalmat-dépendance, si on en parle avant Noël c’est foutu.

Saint-Etienne. Recruter un Marchal pour faire la loi, ça marche mieux avec Tommy Lee Jones. Il faudra encore espérer un coup de main des autres clubs.

Nancy. D’abord Féret, ensuite Vahirua et finalement une pelouse synthétique. Correa a oublié ce que veut dire Uruguayen. Perrin, Baup et Courbis cherchent un T2 près de Marcel-Picot.

Lorient. Un Gourcuff et un attaquant international : Lyon sera sûrement prêt à payer cher d’ici peu de temps. Mais le merlu au melon, ça sent mauvais. Disons même que ça pue.

Nice. Ljuboja et Mouloungui ne rapporteront certainement pas 15 millions. Ça ne sera ni plus simple, ni plus compliqué de finir 17e.

Lens. Ca dure depuis quatre ans : aucun club de Ligue 1 ne peut affirmer en début de saison que y évolue aussi. Soit le temps s’est arrêté, soit Maoulida avait signé un contrat de quinze ans. Dans les deux cas, Wallemme n’est pas trop vieux pour remettre un maillot.

Brest. Le chaudron de Francis Le Blé attendait le retour en Ligue 1. Mais, même directeur sportif, Corentin Martins est toujours là.

Paris-SG. A Valenciennes, il y avait Mater et Saez pour aider Darcheville. A Paris, qui va aider Makélélé ?

Lyon. Le meilleur effectif de France, et pourtant on y recense Cris, Gourcuff, Lisandro, Toulalan, Pjanic, Kallström, Makoun, Delgado, Gomis, Briand, Bastos, Gonalons, Lovren, Cissokho, Réveillère, Diakhaté, Gassama et Belfodil. Lloris est-il si fort ?

Marseille. La dernière fois que l’OM avait été champion, il s’était retrouvé en D2 l’année suivante. Le foot est devenu plus ardu : Tapie n’avait pas échangé Ben Arfa et Niang contre Gignac et Rémy plus de l’argent.

Bordeaux. Il a fallu attendre un peu, mais le cimetière a été nettoyé, pour 22 millions d’euros sans les bonus. Carrasso continue de surveiller le charnier, Plasil, Fernando, Diarra et Ciani espèrent s’y faire une place. Devant, il ne reste que Cavenaghi, mais ils sont plusieurs, dont un jeune, mais il n’y a même pas le vrai.

Auxerre. Le Tallec, Langil et Sammaritano pour jouer la Ligue des Champions, décidément Guy Roux voue un culte à Corentin Martins. Sauf que Martins, il aimait pas trop la vraie Coupe d’Europe.

Montpellier. Le nouveau Costa est Chilien. Pas sûr que ce soit suffisant, mais ça peut quand même permettre à Giroud de ne retourner à Tours que dans deux ans.

Lille. Le rouleau compresseur qui marquait trois buts par match est parti pour en marquer trois par saison. Le reste dépend donc de Rami et du Hazard.

Valenciennes. Pujol est toujours là, mais ils battent de plus en plus régulièrement l’OM. Quand Kombouaré est parti à Paris, c’était un choix de qui ? Et Savidan ? Mais Pujol est toujours là.

Tranquilles

Caen. El Arabi, Hamouma, Mollo, Yatabaré. La tâche se complique pour Gignac, Modeste, Hoarau et Lisandro. Comme quoi, Dumas avait raison depuis le départ : des mecs qui courent vite devant, ça dispense de jouer avec des défenseurs dans le foot moderne.

Monaco. La Supercoupe d’Europe se jouera encore à Louis II la saison prochaine, pas la peine de s’emmerder à être européen. Ca tombe bien, Puygrenier est de nouveau prêté.

Toulouse. Le Téfécé est orphelin de Gignac. Ça se passera donc bien.

Rennes. L’ancien entraîneur de Bastia, l’ancien défenseur de Nice, l’ancien buteur de Montpellier, l’ancien maître à jouer de Sochaux. Vu la concurrence, c’est certainement leur année.