Les intouchables : Gouverner, c’est Federer

C’était il y a plus de dix ans*. Roger venait de prendre sa retraite et Le Vestiaire avait fait son choix avant même que Nadal et surtout Djokovic n’écrasent ses restes.

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Pour sa 18e finale en 22 Grand Chelem,  le plus grand joueur de tennis de l’Histoire avait déjà gagné le droit de rejoindre Michael Jordan dans le panthéon des intouchables du Vestiaire.

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Wimbledon (2/2) : Andy capé

On  ne voit toujours pas l’intérêt de ce classement. Mais Ivanisevic a jamais été dans aucun autre, alors voici les meilleurs.

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9. Lleyton Hewitt

C’est quoi leur truc aux Autraliens ? Ils peuvent faire trois quarts et une demie en 25 participations, il suffit qu’ils gagnent l’édition 2002, celle avec Shalken, Sa, Malisse, Nalbandian et Lapentti en quarts de finale, pour être des favoris chaque année ?

8. Krajicek alias Stich

C’était grand, ça servait fort, ça a eu des parents qui parlaient un allemand parfait mais ça a jamais été numéro 1 mondial. Bref c’était pas génial mais ça arrivait tout le temps en quart et souvent plus loin. A force, ils ont fini par en gagner un mais personne ne se souvient quand ni contre qui, ni vraiment pourquoi. Il y a des années comme ça.

6. Stefan Edberg

Ce n’est pas uniquement sa victoire en 90, c’est aussi deux demies et un quart à suivre. Après 1993, il est venu faire le nombre et applaudir Bjorkman, c’était pas utile.

5. André Agassi

Comme Santoro, il a connu deux carrières, deux différentes et aussi intéressantes l’une que l’autre. Sauf que la sienne est intéressante. Il a commencé très fort en battant Ivanisevic en finale, mais après il a toujours trouvé quelqu’un de plus fort. Souvent c’était Sampras, parfois Rafter, et malheureusement Todd Martin, Flach et Srichaphan c’est arrivé aussi. Mais il s’est toujours relevé et a fini contre Nadal.

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Wimbledon (1/2) : Escudé du peu

Le plus grand tournoi du monde n’a jamais eu lieu en mai mais plus souvent en juillet. Les trois meilleurs joueurs de tous les temps y ont tous les records. Un indice : ils ne sont ni Espagnols, ni Serbes. Pour le moment.

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Pioline méritait sans doute d’y être mais une seule finale c’est un peu se moquer du monde. Alors il ne sera que premier du classement des Français un autre jour. Voici le classement masculin des meilleurs joueurs de Wimbledon depuis 1990 et on voit pas vraiment l’intérêt de ce classement. Raison de plus pour le découvrir en deux temps. Aujourd’hui, les moins bons des meilleurs.

14. Patrick Rafter

On le présente comme le dernier grand serveur-volleyeur, mais pas comme le dernier des serveurs-volleyeurs. C’est bien dommage : une demie, deux finales, aucun titre, c’est à croire qu’il était uniquement beau gosse. C’est vrai qu’il l’était, et il est uniquement là pour ça sinon on aurait choisi Todd Martin, sa tête de pasteur de Sept à la maison, ses demies et ses quarts. Mais qui avait envie de la voir sur le court, à part ses adversaires ?

13. Tim Henman

Non seulement il n’a joué que pour Wimbledon, mais il n’a joué que Wimbledon. A part une demie par erreur à l’US Open et à Roland, Henman a passé sa carrière à marquer ses points à Wimbledon. Ca donne quatre demies, mais c’était trop dur que ce soit Sampras, Ivanisevic ou Hewitt en face. Il n’a jamais fait de finale mais il était vraiment pas bon.

12. MaliVai Washington

En 96, alors qu’il reste sur six premiers ou deuxièmes tours consécutifs, il va en finale. Sortir Enqvist, prendre Radulescu en quarts et Todd Martin en demie n’auront pas été les moindres de ses mérites. Krajicek ne lui a heureusement mis que trois sets en finale, l’honneur est sauf et on ne l’a plus revu ensuite.

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Federer-Nadal : La taule à perpétuité

Le score donne une idée des compétences respectives d’Andy Murray et Jean-Paul Loth, deux des plus grands champions de notre époque.

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Cette fois c’est sûr, Roger Federer est bien de retour à son meilleur niveau. Après avoir humilié quelques top 100, après avoir humilié Tsonga, et après Murray, il ne lui manquait plus qu’une chose : en prendre une bonne contre Nadal. C’est à ça qu’on mesure son niveau de forme. L’important n’est plus de savoir comment Federer va battre Nadal, plus du tout, mais juste s’il va l’affronter. Ca veut dire qu’il est en demi-finale, et c’est la meilleure nouvelle pour tous les amoureux du beau jeu. Federer a perdu leurs cinq derniers matchs en Grand Chelem, et il ne l’a plus battu en cinq sets depuis Wimbledon 2007. Mais aujourd’hui il monte à la volée comme un Dieu, et après sept ou huit passings gagnants de Nadal, quand Roger en dépose une ça donne envie de chialer tellement c’est beau. Edberg a bien fait de venir.

Le souci c’est qu’à côté de la putain de volée amortie, pas grand-chose n’a changé à part l’âge de Roger dans cette histoire. Nadal pilonne toujours le revers de Roger, Roger résiste souvent bien dans la première manche, et puis à un moment il explose. A deux exceptions près : quand les matchs se jouent sur herbe, et quand il a moins de 28 ans. Ca ne laisse plus beaucoup de marge. Mais heureusement le genou de Nadal peut lui filer un coup de main. Parce qu’une ampoule purulente à la main, ça empêche Nadal de bien tenir sa raquette, mais pas de gagner en trois sets. Ca faisait bien longtemps que Roger n’avait pas erré sur le court sans trouver de solution, comme s’il voyait Mirka caresser la cuisse d’Edberg. Ca faisait longtemps, ça fait plaisir.

Pendant ce temps-là, on a pu reparler pendant deux jours de la rivalité Nadal-Federer. A 23-10 pour Nadal, et 9-2 en Grand Chelem, on pourra encore parler de rivalité longtemps, mais on ne sera plus obligé d’y croire.

Medias, Eurosport : Rod Laver urina

Décidément il est éternel, encore plus quand les autres sont blessés, pas bons ou déjà éliminés. On en saura vite plus.

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Elle s’appelle Clémentine Sarlat, elle pourrait contraindre pas mal de nos lecteurs à salir leur écran, et sinon elle anime le plateau d’Eurosport. Animer n’est pas un vain mot puisqu’avec elle autour d’une table il y a Jean-Paul Loth et Christophe Rochus, et qu’il faut trouver autre chose à dire sur le jeu de Federer que tous les bons conseils de Mouratoglou pour l’améliorer. Et tout ça sans dire « transfert du poids du corps », Bartoli a explosé le quota ; à croire que le poids du corps est son obsession.

Mais parler de Federer reste encore la meilleure option parce que ça évite de parler des demi-finales féminines. Clémentine s’y est collée et a confondu Radwanska et Cibulkova. Certains rédacteurs en chef du Vestiaire s’y laisseraient probablement prendre eux-mêmes, mais jamais avec une caméra qui tourne. Ainsi va la vie de Clémentine Sarlat, qui ne comprend son erreur que cinq minutes plus tard parce que Rochus n’a pas osé la contredire et a fait comme si de rien. Dans la compétence générale, il était temps de lancer une bien sympathique rubrique baptisée « l’edito de Jean-Paul ». Une charmante pastille à peine trop longue où il dit qu’il aime les joueurs qui se motivent pour gagner et qu’il n’aime pas les joueurs qui ne respectent pas les arbitres et les ramasseurs de balle et qui se plaignent. On n’y apprend rien du tout à part qu’Eurosport a fini par demander à ses consultants un petit effort pour justifier les rémunérations. En remerciement, il a eu son jingle et personne ne l’a coupé quand il a suggéré qu’entre un joueur et un entraîneur, c’est comme dans un couple, parfois on ne s’entend plus et on va voir ailleurs. Chamou comprend mieux pour sa femme.

Mais avant que Clémentine prenne les choses en mains, ce qui a pu intéresser Loth, il y a eu un match sur lequel il faut revenir. Car là encore, Loth est intervenu. Bien conscient que Mouratoglou avait placé déjà bien haut la barre du péremptoire, et conscient aussi que tout le monde allait dire que Federer était de retour dans les secondes à venir, il n’a pas hésité. Il a donc été le premier à dire officiellement que Rodger joue peut-être mieux qu’avant car il suit ses attaques à la volée. Rochus était baisé : il ne pouvait qu’acquiescer, tentant maladroitement de faire comprendre que Federer était favori face à Nadal. Saloperie d’escalade, saloperie d’ego.

En parlant d’ego, Roger est effectivement de retour. A son niveau d’avant sa blessure, c’est-à-dire qu’il ne perd plus contre des tocards. Avant d’affronter Nadal, c’est l’heure d’un premier bilan de son Open d’Australie : il a taulé Duckworth, Kavcic, Gabashvili, Tsonga. Et donc Murray qui ne pouvait tenir que trois sets, en réussissant quatre balles de break sur 17, en se chiant dessus quand il a servi pour le match dans les 3e, et en chiant sur ses deux balles de match dans le tie break qui a suivi. Ca rappelle effectivement le plus grand Federer.

Mais ce qui impressionne tout le monde, c’est qu’il court encore, qu’il sait encore attaquer avec son coup droit, il a même bien défendu pendant plus de deux sets. Donc tout ça n’est pas simplement un regain de forme pour un joueur qui a gagné un Grand Chelem sur quinze depuis quatre ans, et sur herbe, mais directement un progrès qui fait de lui le plus grand de tous les Roger, celui qui n’a aucune pitié pour un Tsonga nul, pour un Murray convalescent, et qui s’avance vers Nadal bardé de confiance, avec une nouvelle Wilson qui déchire grave, un bandeau rose qui va aussi bien aux petits garçons qu’aux filles, et en checkant Courier qui cire ses Nike sur le court après chaque victoire. Rod Laver l’aurait bien fait, mais il a eu besoin d’une vielle dame pour le ramasser après la balle de match.

Pendant ce temps-là, Nadal a mal partout et il pense qu’il va devoir hausser son niveau pour aller en finale. Même pas sûr.

Federer-Tsonga : Les francs Suisses

 Bon, Tsonga qui gagne le tournoi c’est plus possible. On va dire Federer et on verra dans deux jours.

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C’est encore un superbe duel que se sont livrés le Suisse qui parle français et le Français qui vit en Suisse. Du tennis champagne qui accouche toujours d’un futur vainqueur de Grand Chelem. L’an dernier en Australie Federer avait gagné le quart, le prélude à sa renaissance. Puis à Roland Garros Tsonga avait mis une branlée à Roger en quart, et il devenait favori face à Ferrer. Et au petit jeu de la revanche, Federer a de nouveau bombé l’ego pour torcher Tsonga, le prélude à sa renaissance mis cette fois c’est vrai. Tout a changé : cette fois c’est un 8e de finale. Et ce n’est pas Mauresmo qui le trouve fit, très en jambes et impressionnant parce qu’il n’a pas perdu un set avant son quart de finale, c’est Bartoli.

Mais revenons au match de la renaissance. Roger revient à un très haut niveau. En mettant des taules à tout le monde, y compris à un top 10 français blessé le tiers de la saison l’an dernier, il prouve qu’il est de retour. Être de retour ça veut dire qu’il est magnifique à voir jouer, qu’il sert comme un Dieu, qu’il défend super bien quand l’attaque de Tsonga passe au milieu de dix fautes directes. Être de retour ça pourrait vouloir dire qu’il va tenir l’intensité de Nadal et Djoko facilement, qu’il va défendre et jouer tous les points à fond pendant 4h, et pourquoi leur apprendre le tennis parce qu’il est meilleur que jamais. En plus son coach c’est Edberg maintenant, et tout le monde sait que les deux autres ne savent pas faire un passing.

Ou alors Edberg est pas vraiment coach, Tsonga est pas vraiment bon et Federer est simplement remis de sa blessure au dos, donc tout est normal. Mais il est toujours vieux, ce qui ne dispense pas de battre Murray en quart. Mais de nos jours personne ne peut aller en demie sans devenir le plus grand joueur de l’histoire ; ça vaudra une nouvelle photo avec Rod Laver, tout au plus.

Evidemment il y a une contrepartie à tout ça : Jo-Wilfried a été pas mal mais en retour de service c’était pas ça, et puis le jeu de jambes non plus, et puis la concentration ça aurait pu être mieux, et puis ses volées dans le bas du filet ça suffit pas pour surprendre Federer. Par contre la coupe à la Eboué c’était sympa, surtout pour balancer ses balles au-dessus du toit ou balancer sa raquette au changement de côté. Ça sent pas la victoire en Grand Chelem mais ça ne change pas l’essentiel : Tsonga reste le meilleur joueur français depuis Noah.

Pendant ce temps-là, Nadal a aussi mis trois sets à un Japonais qui avait éliminé Tsonga en 8e il y a deux ans. Mais il inquiète tout le monde.

Open d’Australie : Comment devenir un champion Andy leçon

Alors cette saison de la confirmation, bien ou bien ?

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Tout démarre souvent par une fiche wikipedia, mais cette fois non. Ça commence par une phrase de John McEnroe : « Murray est le futur numéro 1 mondial. » Encore une provoc à la con du du vieux Johnny. Il aurait presque pu être pris au sérieux s’il avait dit ça en janvier dernier, avant l’Open d’Australie. Murray était le dernier vainqueur en titre d’un Grand Chelem, l’US Open 2012. Mais non, il a fallu qu’il annonce ça juste avant l’US Open 2013. On en savait déjà beaucoup : une finale perdue en Australie contre Djoko qui n’était pas redevenu Djoko, un Masters 1000 (Miami), pas mal de défaites en quarts, un forfait à Roland-Garros, une finale gagnée à Wimbledon contre Djoko qui n’était toujours pas redevenu Djoko. Un deuxième Grand Chelem qui suit un bilan sur terre battue qui dépasse tout ce qu’il a pu ne pas accomplir par le passé : trois victoires, trois défaites. La saison de la confirmation confirme donc quelque chose : pas grand-chose n’a changé. Car au bout de cette saison qui devait sceller son avènement, il lui reste un titre du Grand Chelem, un titre au Queen’s, des défaites en gueulant, un abandon, et une opération qui lui offre un forfait au Masters. Il pense vraiment qu’il est devenu Nadal ?

Et puis fin septembre, est venu l’opération chirurgicale du dos. La fameuse, celle après laquelle Federer, Djokovic et Nadal courent encore. Ca veut dire beaucoup un tweet. Il suffit juste de tous les lire ici. Le 23 septembre il se fait opérer et il écrit, photo de la salle de réveil à l’appui : « la première chose que j’ai demandé à mon réveil : ai-je gagné ? » Sympa ce Murray. Le 24 il écrit qu’après deux jours à l’hosto il réalise à quel point il aime son métier. Le 26 il présente la couverture de son livre Seventy-seven, my road to Wimbledon glory. Le 29 il félicite son frère Jamie qui a gagne en double à Bangkok. Le 2 octobre il poste des photos d’Arsenal-Naples. Le 4 il regarde le dernier épisode de Dexter, le 6 il revoit le chirurgien et le soir il commence la saison 3 de Homeland. Il est devenu un putain de champion.

A New York, Murray avait offert à Big John un quart de finale en guise de confirmation. Wawrinka aurait pu lui laisser un set, mais non.

Tennis, Masters : Djokovic et Nadal sont-ils humains ?

Ils se nourrissent l’un de l’autre et malgré leur apparence humaine ne sont plus que des egos avec des raquettes. Elles pourraient être en bois ou cordées avec les testicules de Gasquet ça ne changerait rien. Bientôt ils ne voudront plus jouer que des finales l’un contre l’autre. Ce qu’ils font déjà depuis la retraite de Federer et la mort du dentiste de Murray. Autopsie des deux plus beaux monstres de l’Histoire du tennis.

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Une enquête de notre spécialiste tennis Titi Lardé

Que signifie le terme monstre ? On en trouve trois acceptions au moins et chacune colle parfaitement avec les biceps ultraprotéinés de Nadal ou la perruque incoiffable de Djokovic. Au choix, les monstres sont des êtres fantastiques de la mythologie populaire. Des animaux, personnes ou objets de très grande taille ou effrayant ou bien des personnes inhumaines qui suscitent l’horreur.  A l’évidence personne ne serait surpris de voir la photo de l’un ou de l’autre pour illustrer ces définitions. Et pourtant rien à voir avec le fait qu’ils puissent taper toujours plus fort durant 5 heures. Le tout avec un mental et une technique plus solides que le coffre-fort suisse de Guy Forget. Alors qu’en est-il de la saison des monstres ?

Novak Djokovic avait commencé la sienne très doucement en gagnant comme d’habitude l’Australie après un 12-10 au 5e set, en 8e contre Wawrinka. Etre passé si près de la défaite contre un type prénommé Stanislas peut effectivement susciter l’horreur. Puis Novak a gagné à peu près tout ce qui se présentait comme tournoi pas intéressant sans même perdre ni son grand-père, ni sa grand-mère. Un vrai progrès, presque mythologique. Il n’avait pas prévu de perdre contre Del Potro et Haas dans la foulée. Inhumain. Mais quelle importance cela pouvait-il avoir ? Tout le monde ne parlait alors que de la rivalité du futur, celle entre lui et Murray. Certains ont pris leur retraite pour en avoir enduré moins que ça. Et puis Nadal est revenu et il est arrivé à Djoko ce qui pouvait lui arriver de pire : battre Nadal à Monte-Carlo en finale. Ce n’était pas important pour Nadal mais lui seul le savait.

Après ça, le Serbe était quasiment assuré de rester numéro un mondial à vie : il jouait assez mal, perdait contre Dimitrov et Berdych sur terre battue sans se rendre compte que s’autodétruire n’était pas nécessaire : Nadal n’avait pas besoin de ça pour savoir qu’il allait revenir. Ca a donné 9-7 au 5e à Roland et quatre sets en finale à l’US Open le tout en ne voyant mourir que Federer, les derniers espoirs de Gasquet et une espèce de mère spirituelle. Mais en fait il n’a jamais été aussi heureux de perdre car grâce à ça il a gagné les 20 matchs joués depuis.

Il est redevenu Djoko : un premier set parfait, un deuxième foutu en l’air, et quand viennent les moments importants il ne laisse rien : quand il faut torcher Del Potro au 3e il le torche, quand il faut humilier Federer il l’humilie, quand il faut lui faire comprendre qu’il ne court plus assez vite ni assez longtemps Djoko n’hésite pas, et il fait ça sans suer. Pour le battre il faudra encore tuer un membre de sa famille, s’il en reste, car la guerre en ex Yougoslavie a quand même fait des dégâts. Ca ne l’empêchera jamais d’avoir la classe de dire que Ferrer est un adversaire à prendre très au sérieux. Par contre quand il faudra tweeter « congratulations Andy » à Murray pour son deuxième Wimbledon, il n’aura plus tellement envie de le refaire.

Quant à Nadal, on l’a assez dit : il a passé son année à soigner un genou, battre tout le monde hormis Djoko, battre Djoko, prendre la place de Djoko et garder la place de Djoko et comme d’hab s’inoculer des trucs dégueu sans qu’on soit au courant. Rasmussen avait essayé le sang de chien. Pourquoi pas après tout, nous sommes tous des animaux. Du coup Djoko a dit que c’était mérité, en pensant qu’il lui mettra le manche, les balles et le cordage pour se venger l’année prochaine. Mais Nadal n’est pas homme à se laisser piquer si facilement, enfin à ce qu’il en dit.

Ca donne donc les plus grands matchs de l’histoire du tennis : quatre ou cinq heures de tennis total, à plus de dix coups de moyenne par échange et avec des défenses incroyables. Nadal balance des vamos avec ses tendons rotuliens déjà passés de date, Djokovic réplique avec son régime au gluten, c’est du jamais vu et pourtant ils sont encore meilleurs qu’avant. Arracher leur t-shirt d’une seule main ne leur suffit plus, tenter de filer le VIH à l’autre, à grand coups de revers dans la diagonale de Djoko ou de coup droit long de ligne de Nadal, non plus : ils se sont déjà mangés le cerveau à tour de rôle, à l’escabèche pour l’un, en tourte Gibanica pour l’autre. Les autres n’ont évidemment plus aucune chance en Grand Chelem, même à deux points du match, jusqu’à nouvel ordre.

Du coup, qu’a fait Federer cette année ? Il a joué avec passion, pas mal perdu, et peut-être qu’il s’est approché de son meilleur niveau en fin de saison. Comment savoir ? De toute façon ça n’aurait pas suffi.

 

 

 

Tsonga-Ascione : Thierry en rit

Et en plus Jo-Wilfried Tsonga a été éliminé par Nishikori après avoir raté des balles de matchs. Le choc psychologique comme on dit.

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Un jour, à Roland-Garros, Roger Federer attendait Thierry Ascione. C’était en 2008, à l’époque les deux hommes jouaient au tennis. Pour Roger c’était un 2e tour comme un autre, enfin pas tellement plus dur. Pour Thierry en revanche, c’était le jour d’une vie. Un peu grâce à Federer, beaucoup grâce au 2e tour parce qu’il n’en avait jamais joué et qu’il n’allait jamais en rejouer. Ah si, même un 3e, mais qne qualifications le samedi avant le tournoi.

Jouer Roger, c’était de loin sa meilleure performance de la saison, perturbée par un accident de scooter, l’ironie de l’histoire quand on provoque tant d’accident porte d’Auteuil à cause de coups droits égarés. Pourtant, les plus éminents spécialistes tennistiques ont toujours cru en lui, tel Guy Forget qui déclarait en 2004 sur la sélection de Thierry en Coupe Davis : Qu’est-ce qui vous a séduit en Thierry Ascione ? « D’abord sa force de frappe. Aujourd’hui, il frappe au moins aussi fort que Ljubicic. J’aime bien aussi l’attitude de Thierry sur le court. C’est quelqu’un qui ne montre aucune émotion. C’est déjà la preuve d’une certaine maturité chez lui. » Ljubicic tapera effectivement un peu moins fort pour gagner en 3 sets pour la seule apparition de Titi sous les drapeaux jusqu’à aujourd’hui.

Et c’est effectivement sans aucune émotion qu’il avouera à François Brabant d’Antenne 2 « je ne sais pas ce qui s’est passé » après une défaite contre le très poivre et sel Sanguinetti. Pourtant Brabo n’avait pas prononcé les mots qui s’imposaient : « Thierry, c’est con non ? » La magie des courts annexes. Espérons que désormais Thierry sache transmettre le goût de son art, car comme il l’a déclaré après le match et sans savoir qu’à 32 ans il donnerait des conseils avec un triple menton,  » j’ai passé six mois et demi à ne rien faire du tout, parce que d’une part je n’avais plus le goût, et d’autre part parce que je ne pouvais plus. »

Wimbledon, Federer : Bjorn morgue 2

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Encore un 2e tour à l’US Open et ça fera 40 de suite. Un petit effort.

Avant, Roger Federer faisait très souvent un mauvais set. Il se reprenait, breakait généralement dès le premier jeu du second et vendait un milliard de casquettes siglées RF avant la fin du troisième set gagnant. Avec le temps, il lui est même arrivé de faire deux mauvais sets, et de moins en moins souvent contre Nadal, avant de réagir. « Je ne joue plus pour les points, je joue pour les émotions », a-t-on entendu dans sa bouche de tenant du titre avant le tournoi, alors que son dos n’était plus très tenant du titre. L’humiliation est une émotion : c’est la plus belle de sa carrière. Avant 2003 ça ne comptait pas, depuis 2003 il avait osé mal jouer, ne pas se révolter, subir le jeu, ne pas attraper une attaque d’un Ukrainien, jurer en suisse-allemand, mais jamais tout ça en même temps un mercredi de 2e tour quand Nadal a déjà enregistré ses prothèses sur Iberia.

Interdiction de faire ses besoins sur la pelouse

Une victoire contre Daniel Cox en 2011, des défaites au premier tour et parfois même des qualifs : si un homme pouvait barrer la route de Federer au 2e tour de Wimbledon, c’était bien Sergey Stakhovsky. Injouable sur son service, dit même lequipe.fr, jamais avare d’expertise. Zemlja au Queen’s et Blake à Eastbourne n’ont pas eu tout à fait la même analyse quand ils l’ont breaké cinq fois, mais c’est leur problème : ils prennent toujours les 116e mondiaux de haut. Sergey fêtera son troisième 16e de finale de Grand Chelem en 27 participations et Roger sait apprécier ça. Entre habitués, on se comprend.

Aussi, Roger n’en voudra pas à Stakhovsky de lui avoir ravi le 4e set alors qu’il avait eu une balle de set à 6-5. Même si le 4e set a été le dernier, même si Roger a perdu deux tie break sur les 3, même s’il est passé dix fois plus pour un con que s’il avait perdu il y a deux ans contre Benneteau, Roger a gardé son faire play. Il a même tenté de lui dédicacer une balle à 200 km/h sur un passing en pleine gueule mais Sergey, trop modeste, a refusé un si beau cadeau en se penchant. Roger ne l’a pas mal pris. Le tennis est parfois simple comme une conférence d’après-match sans se foutre de la gueule de l’adversaire : « il a très bien servi et a été très bon au filet donc j’ai eu du mal à trouver mon rythme. Mais honnêtement ça ne me dérange pas d’affronter ce type de joueurs. J’ai encore eu du mal sur les points très importants, comme souvent cette saison. »

Pendant ce temps-là, un Français va peut-être aller en finale. De Schepper ? Mannarino ?

L’Edito : Sherif fais moi Spurs

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L’équipe de France féminine de basket cartonne tout le monde et joue à domicile. En général ces histoires-là finissent mal.

Qui eut cru qu’un jour Boris Diaw soit ici non seulement connu, mais loué ? Alors qu’hier soir il s’approchait du sommeil, à l’ombre d’un Harlan Coben qui prouve qu’il est comme tout le monde, notre spécialiste intérimaire edito était inhabituellement nerveux. Qu’allait-il écrire le lendemain sur Andy Murray ? Le seul sujet qui vaille dans son esprit n’en était pas un mais il se mentait à lui-même. Par défaut, il fallait donc trouver comment faire croire que le Queen’s était un tournoi où se pressent les meilleurs. Fallait-il insister sur Tsonga et cette malédiction, seule explication plausible des défaites qui s’enchaînent contre le plus Ecossais des Lendl ? Ou plutôt insister sur Lendl qui entraîne le plus Ecossais des Lendl en n’ayant lui-même jamais gagné Wimbledon ? Le rêve de Tim Henman est en marche, surtout que Nadal et Djoko étaient en vacances et que Federer a gagné à Halle. Trop de questions, et une mauvaise nuit. Mais voilà : parfois de la nuit jaillit la lumière. Aucune allusion à la confession Zahia-Demaizière dans une chambre d’hôtel. Zahia a pleuré, Demaizière on sait pas, de toute façon c’est entre adultes qu’on s’entend.

Parker ne perd jamais

La nuit en question était celle de Bobo Diaw. Et peut-être de Parker, qui a finalement attendu son grand âge pour choisir d’être décisif uniquement dans les grands matchs, il en reste encore quelques uns pour en être sûr. A ce rythme, il sera MVP,  De Colo le vouvoiera, il finira avec des bagues à tous les doigts et peut-être même qu’Eva Longoria nue n’appartiendra plus uniquement aux moteurs de recherche de nos plus fidèles lecteurs. Que lui manquera-t-il pour entrer dans la légende à part faire du cinéma ou choper le VIH ? Quand tout ça sera fini, quand la gloire sera venue, il fera peut-être comme les autres : il contactera Laudrup ou Villas-Boas pour continuer à faire rêver les gens. A ce sujet, plutôt championnats d’Europe d’escrime ou coupe des confédérations cette semaine ? Si vous êtes gentils, il y aura les deux.

Pendant ce temps-là, le week-end prochain c’est le pesage. On n’a pas dit que Bartoli serait en finale à Eastbourne, juste que les 24h du Mans approchent.

Federer-Djokovic 2013 : Le content suisse

Roger a réussi ce qu’aucun n’avait réussi avant lui : continuer à gagner sans jouer. Le reste du temps, il s’appelle Djoko et il déchire ses t-shirt sur les courts australiens. Foutus héritiers.

Six titres dont trois Masters 1000 et un Grand Chelem : il n’avait plus fait aussi bien depuis 2007. Federer serait probablement considéré comme le plus grand sportif de l’histoire, capable de retrouver son meilleur niveau une fois la limite d’âge passée, s’il y avait eu un seul grand match la saison dernière. Mais 2012 a été ainsi : le niveau a baissé, et Murray s’est bien gavé avec la bagatelle d’un titre du Grand Chelem.

Mais tout cela n’entame pas l’incroyable pouvoir de Federer sur le tennis mondial. Il avait déjà tout : une collection de Grand Chelem, une collection de Rolex, une collection de pognon, une collection de couilles de Murray, et aussi Mirka dans les tribunes, les adorables jumelles, la présidence du syndicat des joueurs et cette pilosité sur les avant-bras mais pas sur les biceps qui le placent d’office au-dessus du lot. Il lui manquait encore l’opportunisme du champion, qui jouit de toute sa puissance. Il est fini et ne tient plus physiquement en cinq sets contre les meilleurs ? Il n’a plus qu’à prier pour que Wimbledon se joue sans Nadal. Pourvu qu’il n’ait rien à voir avec la mort du papy du numéro 1 mondial, en deuil aussi de sa concentration et de son niveau. Il ne resterait alors que Murray qui a très envie d’attendre les JO pour gagner à Londres.

Bâle neuve

L’impensable se produit, aussi majestueuse qu’une terre battue bleue à Madrid qui n’a rien à voir avec de la terre battue. Un Masters 1000 n’est jamais de refus, et tant pis si sur la rouge Roger ne gagnera rien parce que quand on est fini, on est quand même fini. Sinon pourquoi perdre contre Berdych en quarts à l’US Open ? Peut-être pour affirmer de ses que tout dépend de lui. « Bien sûr, Tomas a bien joué mais je trouve aussi que je l’ai aidé à se sentir à l’aise. » Aujourd’hui, il a digéré et collera très bientôt une branlée à n’importe quel Tchèque qui passera par là. « J’espère continuer à jouer pendant plusieurs années, parce que j’aime ça, j’aime la pression que procure le fait de jouer contre une nouvelle génération qui arrive et qui progresse rapidement. » Humilité et humiliations ont la même racine latine ?

Pendant ce temps-là, Murray mène 10-9 dans leurs confrontations, Nadal 18-10 mais Djokovic lui doit encore le respect (16-13). Alors comment lui a-t-il repris la place de numéro 1 ? Peut être en faisant trois finales de Grand Chelem et une demie, après avoir sauvé des balles de match et autres conneries visant à humilier un maximum d’adversaires. Le salaud, il se prend pour qui ?

Monte-Carlo, Murray : Andy sur le Ivan

Pendant que Nadal et Djokovic passent le temps au casino, Numéro 4 travaille dans l’ombre. Encore un effort et le court 17 de Roland lui réservera un bel accueil.

Quand les machines à sous et Jo Tsonga font du bruit, Guy Forget n’est jamais loin. Dix jours après son départ, il est déjà de retour mais il ne travaille que l’après-midi et certainement pas en regardant Benneteau, tout n’a pas changé non plus. Murray aussi est passé à travers la maille, ce n’est pas faute d’être entraîné par Lendl.

Lendl, nous y voilà. Même si le tennis ne reprendra pas avant le Challenger du TC Primrose, où Serra fera comme d’habitude de beaux desseins, le Vestiaire reste en alerte, même dans les contrefaçons de Masters 1000 qui programment et Tsonga et Simon à la même heure un jour de quart de finale. Il a suffi à notre spécialiste tennis d’entendre Julien Boutter, ou Lionel Roux, ou les deux, affirmer que Lendl c’est une bonne chose pour Murray, puis d’entendre Lendl dire que Murray avait les armes pour battre Berdych, pour se farcir le duel de 2h50, à l’aube pourtant d’une importante journée de Ligue 2. Et il n’avait pas échappé non plus au Vestiaire, dès le début de semaine, que Murray avait impressionné son monde contre Troicki pour son premier match sur terre.

L’effet Lendl, c’est aussi que Benneteau se blesse à 5-5 en huitièmes. Devenu intouchable, Murray allait donc coller une bonne branlée à un Tchèque, restait à déterminer lequel : le Tchèque sur le terrain ou l’Américain dans les tribunes ?

Coup droit Berdych, revers merdique

Le 100% de réussite sur balle de break est une première réponse. Murray sera bientôt 15/2, et gagner le premier set 7-6 en s’accrochant uniquement à son service, c’est même digne d’un numéro 1. C’est d’ailleurs en imitant le regard sûr de Djokovic et la démarche de Federer qu’il a regagné son banc. A côté, Berdych et son petit 5/16 sur ces mêmes balles de break n’a guère que la victoire pour se gausser. Il verra les demi-finales mais Murray, lui, a trouvé ce qu’est un numéro 1. Il faut trouver les solutions. Voyant bien que le coup droit de Berdych était inarrêtable, Murray a décidé d’imposer quelques smashes et volées hautes à son adversaire. Plus constant, l’Ecossais ne s’énerve plus uniquement entre les points, mais aussi pendant. Pas une attaque, que des remises défensives, il a même corrigé son principal souci : sa qualité de retour. Lendl est en train de régler durablement le problème de Murray : les finales de Grand Chelem.

Balles à mi-court, fautes directes, amortis trop longs et même un ou deux services extérieurs : Murray a tout tenté. Et si Berdych était imbattable, comme un ancien capitaine de Coupe Davis l’avait constaté en caressant les cheveux de Simon ?

Bilan 2011, Andy Murray : Scotland hard

A force d’être un futur vainqueur de Grand Chelem de 20 ans, on devient un loser de 24 ans.

Déclarer forfait et prendre des vacances, il n’était pas obligé d’attendre novembre pour y penser. Il aurait aussi pu attendre décembre, il y a les finales de Coupe Davis et des interclubs. Mais Andy est comme les grands enfants : quand il ne veut plus, il ne veut plus. D’ailleurs il ne voulait plus gagner de demi-finale de Grand Chelem contre Nadal depuis l’US Open 2008. Ce n’est arrivé que trois fois cette saison, mais il est vrai que Nadal a fait la saison de sa vie. Et que serait une saison de numéro 4 mondial sans finale de Grand Chelem ? Comme d’habitude c’était en Australie, il faisait noir, il y avait plein de gens autour de lui pour le pointer du doigt en riant au moment où un vieux monsieur l’obligeait à porter une toute petite coupe de puceau. A chaque fois ça marche, maman a honte de son fils ecossais. Il pourrait promettre qu’il gagnera le Queen’s pour se faire pardonner, mais ça ne changerait rien.

Habillé en Asie

Andy a pourtant tout bien fait quand il le pouvait mais chaque année c’est la même chose : il devient invincible soit en mars-avril, la mauvaise saison aux Etats-Unis, soit en septembre et en octobre en Asie. Ainsi Bangkok, Tokyo et Shanghai se sont trouvés un nouveau maître. Bangkok en cherchait un depuis Federer en 2005. Tokyo n’a vu triompher le Suisse et Nadal qu’une seule fois. Et Shanghai est bien le Masters 1000 que tout le monde s’arrache puisqu’avant le doublé de Murray, c’est Davydenko qui avait gagné en 2009.

Qui se souviendra que Murray a quand même battu Nadal en finale en lui collant un 6-0 ? Désolé, personne ne regarde les 500 Series, même pas Ivan Lendl, il n’a pas Orange sport.

L’Edito : Bâle trappe

Dans la foulée de France-Japon, Bernard Laporte va retrouver un club. Lièvremont est vraiment si fort que ça alors.

Au royaume du dollar, deux happy-ends valent mieux qu’une. Un an après, la saga Federer s’offre un coffret revival des 10 et 11 septembre. Mêmes acteurs, même scénario et à la fin les jumelles sont contentes que papa rentre si vite. A 59 fautes directes près, on se dirait qu’on a revu le grand Suisse, ses beaux coups droits et son déplacement souple et aérien. Parce qu’on perd après avoir servi pour le match, mené deux sets zéro, raté deux balles de match avant de lâcher et se faire breaker, est-on fini ?

Tsonga ne devait pas mentir, alors, en disant qu’il n’était pas dans un bon jour en quarts. Djokovic n’était pas forcé d’être aussi humiliant : contraindre le plus grand de tous les temps à dire devant tout le monde : « J’aurais dû gagner. » Avant il ne serait même peut-être pas contenté de le dire, il l’aurait fait. Comme tout le monde, Federer va finir par se lasser de regarder les finales des autres. Arrêter à temps ou perdre son temps, tel est le dilemme.

Brest friends

A l’aube du grand retour de la Ligue des champions, la France est elle aussi face à un choix : vaut-il mieux des individualités pour gagner à Dijon ou un collectif pour perdre contre Rennes ? A défaut, autant s’en remettre au Hazard. Dans tous les cas, Gignac n’y est pour rien et il n’a pas son mot à dire. Pastore aimerait en être mais chaque chose en son temps : d’abord Brest, ensuite l’Europa League. A l’impossible, nul n’est tenu et même pas Palerme qui a battu l’Inter. C’est comme perdre contre des Belges en volley, ou des Espagnols en basket ça passe inaperçu.

Pendant ce temps-là, Puel et Aulas jouent à un jeu : qui a été le plus mauvais dans son rôle ? Lacombe aussi voulait jouer.

Roland-Garros : Sabre Lauclair

Il est issu de l’hippisme et de la pétanque et pourtant ses amis boulistes disent qu’il aime avant tout le sport. Dans l’exercice de ses fonctions, Daniel Lauclair parlerait donc de sport. Invérifiable : dans son tennis club, il côtoie des cuisiniers, un casse-couille qui jongle avec ses raquettes, des journaux du jour et Hanouna. Même Bernard Farcy vient l’écouter. Comment savoir si France 4 émet vraiment ? 

Si Dany se levait sur les coups de 7 h, il n’oublierait sans doute jamais de foutre une bonne trempe à sa femme, c’est pour les jours où il n’aurait pas de compliment à lui faire sur sa coiffure de merde ou son visage ridé, voire son corps déformé par les grossesses successives. Ce moment de tendresse, c’est juste avant de préparer sa revue de presse sur un coin de table pendant le petit déj’. Son stabylo orange traque les papiers les plus éloquents de la quinzaine, pour rendre hommage aux Français qui brillent. L’embarras du choix, ils sont déjà trois en huitièmes : « Tsonga à la trappe« . Jo-Wil ne devait pas encore être assez au fond du trou. 

Ensuite, direction la porte d’Auteuil, à cette heure là ses proies sont souvent à l’entraînement. Mais avant d’aller retrouver Chardy et Simon pour se demander si leur amitié resistera au duel, il fait sa rubrique bouffe. D’ailleurs, Dany ne demande pas, il affirme. Ou il rentre dedans, au choix. On appelle ça le  journalisme à la papa. Avant la neuvième binouze bien-sûr. Quand Dany rencontre le cuistot du jour, il le méprise à peine. « Alors, tu nous as pondu quoi aujourd’hui ? » Souvent il oublie le « connard » en fin de phrase. Ce n’est pas grave, il se rattrape entre entre le dos de foie gras poêlé et le caviar de volaille : « Allez, on enchaîne ! » Un « putain » n’aurait probablement pas été de trop. « Et on boit rien avec ça » ?

A la benne Mladen

Place au jeu ensuite et aux interviews intimistes dont il a le secret. Kristina Mladenovic va finir par le savoir : deux ans après un mot gentil pour saluer sa première participation, c’est le même sosie d’Henri Sannier au cheveu lisse qui s’est avancé vers elle pour lui demander comment elle s’était démerdée pour perdre alors qu’elle menait 5-3 dans la troisième manche. N’ayant pas de réponse et une bonne envie de pleurer, elle a tourné les talons. Dommage, Dany voulait lui demander sa recette pour devenir la plus mauvaise joueuse de tous les temps. Le court n°7 est décidément un sanctuaire puisque Mahut, quelques heures avant d’y perdre, avait dû promettre au micro de notre serviteur qu’il ne ferait pas chier les gens pendant onze heures cette fois.

N’allez pas croire que Lauclair n’aime personne, il fait juste son métier avec mesure : Clément et Robert ont eu droit à une hagiographie en règle, surtout après la branlée du deuxième tour. « Stéphane, en entrant sur le court vous avez eu la pression, que vous avez tenté d’évacuerJe vous laisse savourer le moment avec le public. » Quand on a marqué trois jeux, c’est sans doute la première chose qu’on a envie de faire. D’ailleurs, le public le lui rend bien, on entendait à peine les « Stéphane dégage, t’as rien foutu ! » 

Pendant ce temps-là, Montel n’est pas le seul à raviver les souvenirs de France 2 foot. Etre multisport, c’est un métier.

L’Edito : Leconte et le président

C’est Aravane Rezai qui le dit : elle a réussi à perdre et gagner en même temps. Marion Bartoli est intéressée par le sujet.

Il n’était pas si tard quand Henri Leconte pénétra sur le court n°1 en ce premier dimanche des Internationaux de France. Il n’était pas si tard non plus quand Augustin Gensse en sortit. C’est aussi ça de commencer un Grand Chelem avec un jour d’avance : on ne sert que Tsonga. Ca permet au moins de croire un peu qu’il ira loin. Contrairement à Gus, ou Gugusse, ou Augugu, il n’a pas pris un set à Wawrinka pour oublier finalement qu’un amorti doit passer de l’autre côté du filet. Tout ça donne envie de dire au public qu’il n’a pas compris son jeu, 23 ans après le comte. Un hommage comme un autre, la comtesse avait une autre idée, même au premier rang.

Jeu Blanc

A Lyon non plus, le public ne comprend pas le jeu et Claude Puel a porté plainte. Non pas contre Gourcuff, il n’en a pas le droit, mais contre le public justement. Drôles de mœurs, le football réserve parfois des surprises de taille. Mandanda meilleur gardien, Debbouze meilleur stand-up, Casoni meilleur reconversion, il va falloir faire le tri, mais l’important était en Une de L’Equipe dimanche : « Indiscutable ». N’en discutons plus et attendons la prochaine C1, c’est mieux comme ça. En tout cas, France 98 ne pouvait pas refuser l’invitation de Canal à régler ses comptes. Duchaussoy, lui, avait oublié son dentier, pendant que Blanc parle, ça se voit toujours.

La vérité d’un jour n’est pas celle du lendemain. Aujourd’hui, Jean-Paul Loth est venu avec un chapeau.

L’Edito : Les Français sont des Vaulx

Pendant que Le Vestiaire goûte quelques congés bien mérités en période de soldes, une Grange reprend feu et c’est toute la campagne qui s’embrase grâce à la Coupe de France.

La magie de Dame Coupe de France n’est donc pas qu’une légèreté de journaliste de presse régionale. Comment expliquer sinon que l’OM va mieux depuis qu’il s’est débarrassé de la Coupe à Evian et que François Clerc n’était pas aussi heureux que ses victimes, dimanche soir, au Ray ? Si vous n’avez pas compris la vanne, contentez-vous de lire la presse espagnole, qui a trouvé un successeur à Higuain, le même que toutes les trois semaines. On se retrouve dans trois semaines. En Espagne comme ailleurs, c’est donc l’année où jamais pour les petits, manque de bol c’est du foot. Sinon, l’Open d’Australie serait truffé de Français, peut-être même qu’il y en aurait encore pendant le week-end des huitièmes de finale.

Hache Cup

L’avenir finira bien par sourire puisque le petit Mozart est redevenu le leader du tennis français, tout le monde n’ayant pas eu le mérite de perdre contre Berdych. Et pourtant même Guy le friqué a déjà connu la deuxième semaine à Melbourne, ça doit pas être plus compliqué que d’aligner Llodra contre Troicki alors qu’on a battu Djokovic deux semaines avant et d’aligner Simon contre Djokovic alors qu’on met tout le temps des branlées à Troicki. Le tout en reconnaissant qu’on a fait une connerie, mais foutre en l’air la carrière de cinq  joueurs ça ne vaut cas de rupture de contrat même quand il y en a eu sept avant.

Mais tout le monde n’a pas eu la chance de tomber sur des Français entraînés ou non par Guy Forget. Ou plutôt si, mais c’est dans un sport où les autres nationalités ne sont pas représentées. Sinon il faut croire que l’Irlande, le Pays de Galles, l’Ecosse et l’Angleterre ont aussi prévu de réussir une belle Coupe du monde. Les deux quarts seront d’ailleurs joués en Espagne, quand on tient son public on ne le lâche pas.

Il y a aussi du hand, mais le Mondial est encore reporté à dimanche prochain et le Tour de France à jamais.

Federer 2010 : Le Coutelot suisse

Le tennis contre un mur six ans de suite c’est lassant à la longue. Mais regarder le mur jouer tout seul, c’est encore plus chiant.

Une carrière peut-elle s’achever un soir de janvier 2010 sur les larmes de Murray ? Aussi grisant soit-il, cet accomplissement n’en est pas un quand on n’a pas encore 30 ans. Pour trois raisons. La première, elle implique que Soderling puisse gagner pour la première fois en 50 confrontations et rompre une série de 50 demi-finales consécutives en Grand Chelem lors d’un banal lundi parisien.

La deuxième, elle implique que Berdych passe pour un nouveau spécialiste d’herbe, futur maître de Wimbledon, en tout cas jusqu’à la branlée en finale contre Nadal. On n’en arrive pas là sans dommage collatéral, comme une défaite à Halle quelques jours plus tôt contre Leyton Hewitt, qui était numéro un mondial quand la place de numéro un mondial n’existait pas, ou plus vraiment, c’était en 2001.

Bâle à papa

La troisième raison n’est que la conséquence des deux premières : Murray a finalement de beaux jours devant lui malgré les larmes et la défiance maternelle. On en revient donc au problème initial. Federer pensait pouvoir s’en aller tranquillement, mais il ne peut décemment pas abandonner l’ATP aux seul bon vouloir des genoux de Nadal. Trop dangereux.

Ca l’avait suffisamment gonflé de voir Ferrero numéro 1 en 2003, il connaît bien la marche à suivre. Depuis, il y a eu quelques branlées dans les deux sens contre le même Ecossais, ça prend un peu de temps à remettre en route mais de toute façon les Masters 1000 ça compte pour du beurre. Quand Federer va se rendre compte que les trois dernières finales de Grand Chelem se sont jouées sans lui, il va peut-être même reprendre le tennis.

Pendant ce temps-là, Nadal a l’air en forme et Federer tourne des pubs avec lui. C’est reparti ?

Djokovic 2010 : Taillé à la Serbe

Dubaï et Pékin sont les nouveaux eldorados. C’était pas une raison pour en ramener les deux trophées World Tour 500.

La dernière fois, c’était le doublé Metz-Amersfoort. Novak Djokovic avait l’habitude de jouer de la sorte puisqu’il n’avait que 18 ans. L’excuse de la jeunesse, Julien Jeanpierre l’avait utilisée pour ses 30 ans. Il en a 29 aujourd’hui. Cette fois, pour Djoko, c’est différent et avec la retraite de Federer, finir l’année troisième mondial c’est un peu humiliant. L’excuse de la Coupe Davis alors ? Simon-Monfils : si les prochains Grand Chelem peuvent ressembler à ça, Monfort aura autre chose que des assiettes de finaliste et un trophée australien dédicacé par un Manceau à présenter au musée Djokovic de Belgrade la prochaine fois.

Roland garot

L’autre humiliation, c’est d’avoir déclaré forfait à tous les grands matches qui se sont présentés à lui excepté le quart contre Llodra à Bercy, qui n’en était pas un, sinon Forget en aurait sans doute organisé un remake en Serbie. Mais Forget, il est encore capitaine pour 25 ans et quelques millions de d’euros, donc il avait sans doute raison. Un quart à l’Open d’Australie alors ? Les cinq sets, ça ne compte pas. Pareil pour un quart à Roland face à un Autrichien, peu importe son identité. Heureusement, il s’est hissé en demi-finale à Wimbledon, mais contre Berdych. Oui, Berdych. L’US Open est arrivé à point pour s’offrir Federer en demi et une victoire. Federer était pourtant encore en retraite, du moins son service, son revers et les balles de match à convertir.

Mais puisqu’il fallait un vainqueur, c’est Djokovic que Nadal a corrigé en finale. Nadal est Grand Chelem c’est désormais cinq sur cinq, mais l’ATP a inventé les Masters 1000 pour que Djokovic puisse gagner de temps en temps. Pas en 2010 : c’était la saison de Llodra, Federer, Roddick, Verdasco et Ljubicic. Par chance il reste Murray à surclasser, même sans le jouer une seule fois.

Pendant ce temps-là, Gilles Simon a trouvé Djokovic injouable à Belgrade. Deux jours après, Troicki évoluait sur une autre planète.