Les intouchables : Gouverner, c’est Federer

C’était il y a plus de dix ans*. Roger venait de prendre sa retraite et Le Vestiaire avait fait son choix avant même que Nadal et surtout Djokovic n’écrasent ses restes.

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Pour sa 18e finale en 22 Grand Chelem,  le plus grand joueur de tennis de l’Histoire avait déjà gagné le droit de rejoindre Michael Jordan dans le panthéon des intouchables du Vestiaire.

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Wimbledon (1/2) : Escudé du peu

Le plus grand tournoi du monde n’a jamais eu lieu en mai mais plus souvent en juillet. Les trois meilleurs joueurs de tous les temps y ont tous les records. Un indice : ils ne sont ni Espagnols, ni Serbes. Pour le moment.

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Pioline méritait sans doute d’y être mais une seule finale c’est un peu se moquer du monde. Alors il ne sera que premier du classement des Français un autre jour. Voici le classement masculin des meilleurs joueurs de Wimbledon depuis 1990 et on voit pas vraiment l’intérêt de ce classement. Raison de plus pour le découvrir en deux temps. Aujourd’hui, les moins bons des meilleurs.

14. Patrick Rafter

On le présente comme le dernier grand serveur-volleyeur, mais pas comme le dernier des serveurs-volleyeurs. C’est bien dommage : une demie, deux finales, aucun titre, c’est à croire qu’il était uniquement beau gosse. C’est vrai qu’il l’était, et il est uniquement là pour ça sinon on aurait choisi Todd Martin, sa tête de pasteur de Sept à la maison, ses demies et ses quarts. Mais qui avait envie de la voir sur le court, à part ses adversaires ?

13. Tim Henman

Non seulement il n’a joué que pour Wimbledon, mais il n’a joué que Wimbledon. A part une demie par erreur à l’US Open et à Roland, Henman a passé sa carrière à marquer ses points à Wimbledon. Ca donne quatre demies, mais c’était trop dur que ce soit Sampras, Ivanisevic ou Hewitt en face. Il n’a jamais fait de finale mais il était vraiment pas bon.

12. MaliVai Washington

En 96, alors qu’il reste sur six premiers ou deuxièmes tours consécutifs, il va en finale. Sortir Enqvist, prendre Radulescu en quarts et Todd Martin en demie n’auront pas été les moindres de ses mérites. Krajicek ne lui a heureusement mis que trois sets en finale, l’honneur est sauf et on ne l’a plus revu ensuite.

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Federer-Nadal : La taule à perpétuité

Le score donne une idée des compétences respectives d’Andy Murray et Jean-Paul Loth, deux des plus grands champions de notre époque.

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Cette fois c’est sûr, Roger Federer est bien de retour à son meilleur niveau. Après avoir humilié quelques top 100, après avoir humilié Tsonga, et après Murray, il ne lui manquait plus qu’une chose : en prendre une bonne contre Nadal. C’est à ça qu’on mesure son niveau de forme. L’important n’est plus de savoir comment Federer va battre Nadal, plus du tout, mais juste s’il va l’affronter. Ca veut dire qu’il est en demi-finale, et c’est la meilleure nouvelle pour tous les amoureux du beau jeu. Federer a perdu leurs cinq derniers matchs en Grand Chelem, et il ne l’a plus battu en cinq sets depuis Wimbledon 2007. Mais aujourd’hui il monte à la volée comme un Dieu, et après sept ou huit passings gagnants de Nadal, quand Roger en dépose une ça donne envie de chialer tellement c’est beau. Edberg a bien fait de venir.

Le souci c’est qu’à côté de la putain de volée amortie, pas grand-chose n’a changé à part l’âge de Roger dans cette histoire. Nadal pilonne toujours le revers de Roger, Roger résiste souvent bien dans la première manche, et puis à un moment il explose. A deux exceptions près : quand les matchs se jouent sur herbe, et quand il a moins de 28 ans. Ca ne laisse plus beaucoup de marge. Mais heureusement le genou de Nadal peut lui filer un coup de main. Parce qu’une ampoule purulente à la main, ça empêche Nadal de bien tenir sa raquette, mais pas de gagner en trois sets. Ca faisait bien longtemps que Roger n’avait pas erré sur le court sans trouver de solution, comme s’il voyait Mirka caresser la cuisse d’Edberg. Ca faisait longtemps, ça fait plaisir.

Pendant ce temps-là, on a pu reparler pendant deux jours de la rivalité Nadal-Federer. A 23-10 pour Nadal, et 9-2 en Grand Chelem, on pourra encore parler de rivalité longtemps, mais on ne sera plus obligé d’y croire.

Medias, Eurosport : Rod Laver urina

Décidément il est éternel, encore plus quand les autres sont blessés, pas bons ou déjà éliminés. On en saura vite plus.

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Elle s’appelle Clémentine Sarlat, elle pourrait contraindre pas mal de nos lecteurs à salir leur écran, et sinon elle anime le plateau d’Eurosport. Animer n’est pas un vain mot puisqu’avec elle autour d’une table il y a Jean-Paul Loth et Christophe Rochus, et qu’il faut trouver autre chose à dire sur le jeu de Federer que tous les bons conseils de Mouratoglou pour l’améliorer. Et tout ça sans dire « transfert du poids du corps », Bartoli a explosé le quota ; à croire que le poids du corps est son obsession.

Mais parler de Federer reste encore la meilleure option parce que ça évite de parler des demi-finales féminines. Clémentine s’y est collée et a confondu Radwanska et Cibulkova. Certains rédacteurs en chef du Vestiaire s’y laisseraient probablement prendre eux-mêmes, mais jamais avec une caméra qui tourne. Ainsi va la vie de Clémentine Sarlat, qui ne comprend son erreur que cinq minutes plus tard parce que Rochus n’a pas osé la contredire et a fait comme si de rien. Dans la compétence générale, il était temps de lancer une bien sympathique rubrique baptisée « l’edito de Jean-Paul ». Une charmante pastille à peine trop longue où il dit qu’il aime les joueurs qui se motivent pour gagner et qu’il n’aime pas les joueurs qui ne respectent pas les arbitres et les ramasseurs de balle et qui se plaignent. On n’y apprend rien du tout à part qu’Eurosport a fini par demander à ses consultants un petit effort pour justifier les rémunérations. En remerciement, il a eu son jingle et personne ne l’a coupé quand il a suggéré qu’entre un joueur et un entraîneur, c’est comme dans un couple, parfois on ne s’entend plus et on va voir ailleurs. Chamou comprend mieux pour sa femme.

Mais avant que Clémentine prenne les choses en mains, ce qui a pu intéresser Loth, il y a eu un match sur lequel il faut revenir. Car là encore, Loth est intervenu. Bien conscient que Mouratoglou avait placé déjà bien haut la barre du péremptoire, et conscient aussi que tout le monde allait dire que Federer était de retour dans les secondes à venir, il n’a pas hésité. Il a donc été le premier à dire officiellement que Rodger joue peut-être mieux qu’avant car il suit ses attaques à la volée. Rochus était baisé : il ne pouvait qu’acquiescer, tentant maladroitement de faire comprendre que Federer était favori face à Nadal. Saloperie d’escalade, saloperie d’ego.

En parlant d’ego, Roger est effectivement de retour. A son niveau d’avant sa blessure, c’est-à-dire qu’il ne perd plus contre des tocards. Avant d’affronter Nadal, c’est l’heure d’un premier bilan de son Open d’Australie : il a taulé Duckworth, Kavcic, Gabashvili, Tsonga. Et donc Murray qui ne pouvait tenir que trois sets, en réussissant quatre balles de break sur 17, en se chiant dessus quand il a servi pour le match dans les 3e, et en chiant sur ses deux balles de match dans le tie break qui a suivi. Ca rappelle effectivement le plus grand Federer.

Mais ce qui impressionne tout le monde, c’est qu’il court encore, qu’il sait encore attaquer avec son coup droit, il a même bien défendu pendant plus de deux sets. Donc tout ça n’est pas simplement un regain de forme pour un joueur qui a gagné un Grand Chelem sur quinze depuis quatre ans, et sur herbe, mais directement un progrès qui fait de lui le plus grand de tous les Roger, celui qui n’a aucune pitié pour un Tsonga nul, pour un Murray convalescent, et qui s’avance vers Nadal bardé de confiance, avec une nouvelle Wilson qui déchire grave, un bandeau rose qui va aussi bien aux petits garçons qu’aux filles, et en checkant Courier qui cire ses Nike sur le court après chaque victoire. Rod Laver l’aurait bien fait, mais il a eu besoin d’une vielle dame pour le ramasser après la balle de match.

Pendant ce temps-là, Nadal a mal partout et il pense qu’il va devoir hausser son niveau pour aller en finale. Même pas sûr.

Federer-Tsonga : Les francs Suisses

 Bon, Tsonga qui gagne le tournoi c’est plus possible. On va dire Federer et on verra dans deux jours.

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C’est encore un superbe duel que se sont livrés le Suisse qui parle français et le Français qui vit en Suisse. Du tennis champagne qui accouche toujours d’un futur vainqueur de Grand Chelem. L’an dernier en Australie Federer avait gagné le quart, le prélude à sa renaissance. Puis à Roland Garros Tsonga avait mis une branlée à Roger en quart, et il devenait favori face à Ferrer. Et au petit jeu de la revanche, Federer a de nouveau bombé l’ego pour torcher Tsonga, le prélude à sa renaissance mis cette fois c’est vrai. Tout a changé : cette fois c’est un 8e de finale. Et ce n’est pas Mauresmo qui le trouve fit, très en jambes et impressionnant parce qu’il n’a pas perdu un set avant son quart de finale, c’est Bartoli.

Mais revenons au match de la renaissance. Roger revient à un très haut niveau. En mettant des taules à tout le monde, y compris à un top 10 français blessé le tiers de la saison l’an dernier, il prouve qu’il est de retour. Être de retour ça veut dire qu’il est magnifique à voir jouer, qu’il sert comme un Dieu, qu’il défend super bien quand l’attaque de Tsonga passe au milieu de dix fautes directes. Être de retour ça pourrait vouloir dire qu’il va tenir l’intensité de Nadal et Djoko facilement, qu’il va défendre et jouer tous les points à fond pendant 4h, et pourquoi leur apprendre le tennis parce qu’il est meilleur que jamais. En plus son coach c’est Edberg maintenant, et tout le monde sait que les deux autres ne savent pas faire un passing.

Ou alors Edberg est pas vraiment coach, Tsonga est pas vraiment bon et Federer est simplement remis de sa blessure au dos, donc tout est normal. Mais il est toujours vieux, ce qui ne dispense pas de battre Murray en quart. Mais de nos jours personne ne peut aller en demie sans devenir le plus grand joueur de l’histoire ; ça vaudra une nouvelle photo avec Rod Laver, tout au plus.

Evidemment il y a une contrepartie à tout ça : Jo-Wilfried a été pas mal mais en retour de service c’était pas ça, et puis le jeu de jambes non plus, et puis la concentration ça aurait pu être mieux, et puis ses volées dans le bas du filet ça suffit pas pour surprendre Federer. Par contre la coupe à la Eboué c’était sympa, surtout pour balancer ses balles au-dessus du toit ou balancer sa raquette au changement de côté. Ça sent pas la victoire en Grand Chelem mais ça ne change pas l’essentiel : Tsonga reste le meilleur joueur français depuis Noah.

Pendant ce temps-là, Nadal a aussi mis trois sets à un Japonais qui avait éliminé Tsonga en 8e il y a deux ans. Mais il inquiète tout le monde.

Open d’Australie : Tu ne seras pas Monfils

Ce fut un match extraordinaire, et Monfils a pris une branlée. La même que Tsonga. Serait-ce le retour des mousquetaires ?

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Il faut se rendre compte : qui, dans le tennis mondial, est capable de se créer des balles de break sur le premier jeu de service de Nadal et de l’ennuyer pendant plus de dix minutes ? Toni Nadal avait raison, Monfils est le plus bel athlète que le circuit ait connu. Et comme le disaient les avisés commentateurs d’Eurosport durant la première demi-heure de jeu, Nadal est nerveux parce qu’il sait que Gaël est indébordable et qu’il est ultra-puissant. Attention, il ne s’agit pas d’instruire le procès de gros nuls qui n’y connaissent rien. C’est d’ailleurs plutôt vrai : Monfils est indébordable et il est ultra-puissant. Le seul hic est que Nadal a gagné 6-1, 6-2, 6-3.

A vrai dire, on l’a senti venir quand, à 4-0 dans la première manche, les-dits commentaires avaient un peu changé : « Gaël fait de supers coups mais il va falloir les enquiller pour faire un jeu ». Avec une telle clairvoyance pour expliquer le tennis, le monsieur doit avoir des diplômes d’entraîneur. Mais là encore il n’a pas tort : Monfils a proposé des points fantastiques à Nadal qui a sué beaucoup plus rapidement que d’habitude. C’était magnifique, à pleurer, d’une intensité folle, et neuf fois sur dix Monfils perdait. La clé de ce mystère porte un nom : les fautes directes. Monfils en a commis 57, Nadal 18. La différence de niveau est moins une vitesse de premier service qu’une attaque de coup droit qui est dans le court quand elle est espagnole ou deux mètres hors du court quand elle est française.

Si l’on veut résumer, il suffit de remettre la balle cinq ou six fois dans la moitié de court de Monfils pour qu’il se déborde tout seul. C’est le sens des quatre victoires de Simon en cinq duels. Quand Simon s’appelle Nadal, il tape juste un peu plus fort, un peu plus vite, un peu plus longtemps. Mais c’est vrai que Monfils en remet un paquet avant de saloper le balle en milieu de court ou de la mettre mais de ne pas monter à la volée parce qu’un pas de twist avant d’envoyer un parping dans les tribunes c’est mieux. Ca fait lever les foules, un peu moins les points ATP.

Pendant ce temps-là, Nadal est monstrueux. Le frigo était à la bonne température cet automne pour ses genoux.

Open d’Australie : Comment devenir un champion Andy leçon

Alors cette saison de la confirmation, bien ou bien ?

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Tout démarre souvent par une fiche wikipedia, mais cette fois non. Ça commence par une phrase de John McEnroe : « Murray est le futur numéro 1 mondial. » Encore une provoc à la con du du vieux Johnny. Il aurait presque pu être pris au sérieux s’il avait dit ça en janvier dernier, avant l’Open d’Australie. Murray était le dernier vainqueur en titre d’un Grand Chelem, l’US Open 2012. Mais non, il a fallu qu’il annonce ça juste avant l’US Open 2013. On en savait déjà beaucoup : une finale perdue en Australie contre Djoko qui n’était pas redevenu Djoko, un Masters 1000 (Miami), pas mal de défaites en quarts, un forfait à Roland-Garros, une finale gagnée à Wimbledon contre Djoko qui n’était toujours pas redevenu Djoko. Un deuxième Grand Chelem qui suit un bilan sur terre battue qui dépasse tout ce qu’il a pu ne pas accomplir par le passé : trois victoires, trois défaites. La saison de la confirmation confirme donc quelque chose : pas grand-chose n’a changé. Car au bout de cette saison qui devait sceller son avènement, il lui reste un titre du Grand Chelem, un titre au Queen’s, des défaites en gueulant, un abandon, et une opération qui lui offre un forfait au Masters. Il pense vraiment qu’il est devenu Nadal ?

Et puis fin septembre, est venu l’opération chirurgicale du dos. La fameuse, celle après laquelle Federer, Djokovic et Nadal courent encore. Ca veut dire beaucoup un tweet. Il suffit juste de tous les lire ici. Le 23 septembre il se fait opérer et il écrit, photo de la salle de réveil à l’appui : « la première chose que j’ai demandé à mon réveil : ai-je gagné ? » Sympa ce Murray. Le 24 il écrit qu’après deux jours à l’hosto il réalise à quel point il aime son métier. Le 26 il présente la couverture de son livre Seventy-seven, my road to Wimbledon glory. Le 29 il félicite son frère Jamie qui a gagne en double à Bangkok. Le 2 octobre il poste des photos d’Arsenal-Naples. Le 4 il regarde le dernier épisode de Dexter, le 6 il revoit le chirurgien et le soir il commence la saison 3 de Homeland. Il est devenu un putain de champion.

A New York, Murray avait offert à Big John un quart de finale en guise de confirmation. Wawrinka aurait pu lui laisser un set, mais non.

Djokovic 2014 : Gold Novak go

A 10 jours du plus palpitant Open d’Australie de ces 20 dernières années, notre spécialiste a passé au scanner les derniers superhéros de notre temps. Tsonga a-t-il raison de s’afficher aux cotés d’Alizée Cornet avant de remporter son premier grand Chelem ? Federer a-t-il le niveau pour s’aligner avec Mahut ? Murray a-t-il fini de se moucher ? Ferrer est-il aussi espagnol que Nadal ? Il n’en restera qu’un. Aujourd’hui voici le numéro 2 mondial, qui va chercher du fric dans les Emirats et qui a été nommé champion du monde ITF, mais on ne sait absolument pas ce que c’est.

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Comment un joueur de tennis peut-il décider, tout d’un coup, de gagner 26 matchs de suite en fin de saison alors que jusque-là il ne réussit qu’un match sur deux ? Les Yougos sont tous les mêmes, quel que soit le sport qu’ils pratiquent. S’ils n’ont personne à leur hauteur, ils finissent vite par tourner en rond et parfois la seule solution pour retrouver la flamme est de devenir un dirigeant, si possible le plus corrompu de tous.

Djoko manquait simplement d’un défi. Ou plutôt d’une défaite en finale de Grand Chelem contre meilleur que lui. Parce que ça lui posait un problème : que quelqu’un soit plus fort que lui. Le défi ne s’appelait plus Federer qui vient de se débarrasser de Chardy en perdant moins de deux sets, il ne s’est jamais appelé Ferrer ni Del Potro. Il avait fini par s’appeler Murray mais combien de temps peut-on se mentir à soi-même ? Le temps d’un titre à l’Open d’Australie, deux maximum. Et puis les matchs reviennent inlassablement : du fond de court, des courses, des balles molles, et c’est à qui fera le plus de fautes.

Tout ça pour quoi ? Alors que quelque part, un gaucher capable de frapper comme dix Becker existe. Il suffisait juste d’attendre qu’il revienne mettre plusieurs branlées à tout le monde, y compris à lui. Et d’un coup tout revient : se jeter dans un revers pour contrer un lift, faire des échanges à 40 coups sans avoir la certitude que c’est l’autre qui fera la faute, serrer une main au filet en ayant sué. Le sens de la carrière de Djoko est en train de se jouer : s’il veut gagner 20 Grand Chelem, il peut. Mais il n’a peur que d’une chose : que ça soit trop facile.

Pendant ce temps-là, Djoko a pris Becker pour l’entraîner. Il n’a plus besoin de personne mais un peu de buzz ne fait jamais de mal.

Tennis, Masters : Djokovic et Nadal sont-ils humains ?

Ils se nourrissent l’un de l’autre et malgré leur apparence humaine ne sont plus que des egos avec des raquettes. Elles pourraient être en bois ou cordées avec les testicules de Gasquet ça ne changerait rien. Bientôt ils ne voudront plus jouer que des finales l’un contre l’autre. Ce qu’ils font déjà depuis la retraite de Federer et la mort du dentiste de Murray. Autopsie des deux plus beaux monstres de l’Histoire du tennis.

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Une enquête de notre spécialiste tennis Titi Lardé

Que signifie le terme monstre ? On en trouve trois acceptions au moins et chacune colle parfaitement avec les biceps ultraprotéinés de Nadal ou la perruque incoiffable de Djokovic. Au choix, les monstres sont des êtres fantastiques de la mythologie populaire. Des animaux, personnes ou objets de très grande taille ou effrayant ou bien des personnes inhumaines qui suscitent l’horreur.  A l’évidence personne ne serait surpris de voir la photo de l’un ou de l’autre pour illustrer ces définitions. Et pourtant rien à voir avec le fait qu’ils puissent taper toujours plus fort durant 5 heures. Le tout avec un mental et une technique plus solides que le coffre-fort suisse de Guy Forget. Alors qu’en est-il de la saison des monstres ?

Novak Djokovic avait commencé la sienne très doucement en gagnant comme d’habitude l’Australie après un 12-10 au 5e set, en 8e contre Wawrinka. Etre passé si près de la défaite contre un type prénommé Stanislas peut effectivement susciter l’horreur. Puis Novak a gagné à peu près tout ce qui se présentait comme tournoi pas intéressant sans même perdre ni son grand-père, ni sa grand-mère. Un vrai progrès, presque mythologique. Il n’avait pas prévu de perdre contre Del Potro et Haas dans la foulée. Inhumain. Mais quelle importance cela pouvait-il avoir ? Tout le monde ne parlait alors que de la rivalité du futur, celle entre lui et Murray. Certains ont pris leur retraite pour en avoir enduré moins que ça. Et puis Nadal est revenu et il est arrivé à Djoko ce qui pouvait lui arriver de pire : battre Nadal à Monte-Carlo en finale. Ce n’était pas important pour Nadal mais lui seul le savait.

Après ça, le Serbe était quasiment assuré de rester numéro un mondial à vie : il jouait assez mal, perdait contre Dimitrov et Berdych sur terre battue sans se rendre compte que s’autodétruire n’était pas nécessaire : Nadal n’avait pas besoin de ça pour savoir qu’il allait revenir. Ca a donné 9-7 au 5e à Roland et quatre sets en finale à l’US Open le tout en ne voyant mourir que Federer, les derniers espoirs de Gasquet et une espèce de mère spirituelle. Mais en fait il n’a jamais été aussi heureux de perdre car grâce à ça il a gagné les 20 matchs joués depuis.

Il est redevenu Djoko : un premier set parfait, un deuxième foutu en l’air, et quand viennent les moments importants il ne laisse rien : quand il faut torcher Del Potro au 3e il le torche, quand il faut humilier Federer il l’humilie, quand il faut lui faire comprendre qu’il ne court plus assez vite ni assez longtemps Djoko n’hésite pas, et il fait ça sans suer. Pour le battre il faudra encore tuer un membre de sa famille, s’il en reste, car la guerre en ex Yougoslavie a quand même fait des dégâts. Ca ne l’empêchera jamais d’avoir la classe de dire que Ferrer est un adversaire à prendre très au sérieux. Par contre quand il faudra tweeter « congratulations Andy » à Murray pour son deuxième Wimbledon, il n’aura plus tellement envie de le refaire.

Quant à Nadal, on l’a assez dit : il a passé son année à soigner un genou, battre tout le monde hormis Djoko, battre Djoko, prendre la place de Djoko et garder la place de Djoko et comme d’hab s’inoculer des trucs dégueu sans qu’on soit au courant. Rasmussen avait essayé le sang de chien. Pourquoi pas après tout, nous sommes tous des animaux. Du coup Djoko a dit que c’était mérité, en pensant qu’il lui mettra le manche, les balles et le cordage pour se venger l’année prochaine. Mais Nadal n’est pas homme à se laisser piquer si facilement, enfin à ce qu’il en dit.

Ca donne donc les plus grands matchs de l’histoire du tennis : quatre ou cinq heures de tennis total, à plus de dix coups de moyenne par échange et avec des défenses incroyables. Nadal balance des vamos avec ses tendons rotuliens déjà passés de date, Djokovic réplique avec son régime au gluten, c’est du jamais vu et pourtant ils sont encore meilleurs qu’avant. Arracher leur t-shirt d’une seule main ne leur suffit plus, tenter de filer le VIH à l’autre, à grand coups de revers dans la diagonale de Djoko ou de coup droit long de ligne de Nadal, non plus : ils se sont déjà mangés le cerveau à tour de rôle, à l’escabèche pour l’un, en tourte Gibanica pour l’autre. Les autres n’ont évidemment plus aucune chance en Grand Chelem, même à deux points du match, jusqu’à nouvel ordre.

Du coup, qu’a fait Federer cette année ? Il a joué avec passion, pas mal perdu, et peut-être qu’il s’est approché de son meilleur niveau en fin de saison. Comment savoir ? De toute façon ça n’aurait pas suffi.

 

 

 

Roger Federer : Bjorn morgue 3

A-t-on déjà vu un quart de finale où il y aurait Richard Gasquet mais pas Roger Federer à part aux Petits As de Tarbes en 1999

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Troisième épisode, déjà, pour notre série consacrée à l’année de trop de la légende vivante du tennis. « L‘important est de prendre du plaisir » rappelle-t-il à l’envi à ceux qui lui reprochent de continuer pour perdre et de dégueulasser l’image qu’il laissera de lui. Si ce plaisir est proportionnel à l’ampleur des branlées qu’il prend, il doit sacrément jouir le porc. Mais comment douter encore qu’il puisse en prendre ? Cela explique en tout cas son comportement puant de suffisance durant les années d’humiliations qu’il faisait subir aux autres :  Roger pensait faire leur bonheur.

Lui qui aime ça doit en tout cas être particulièrement comblé par la raclée d’hier. En Australie, c’est cet ancien nul de Murray qui l’avait réduit au silence en cinq sets. A Roland personne n’a oublié que ce n’est pas Simon mais Tsonga qui lui a appris le tennis alors que lui-même n’a jamais vraiment su se servir de sa raquette. C’était avant le chef-d’oeuvre de Wimbledon où un Ukrainien dont nous ne citerons pas le nom par décence, l’a arrêté au deuxième tour. Vexé, Federer avait choisi de se ressourcer dans des tournois qu’il était sûr de gagner. Enfin que le grand Federer aurait été certain de gagner. Pas le vieil oncle qui joue à sa place depuis 3 ans. Celui-ci n’a aucune honte à ressentir d’avoir cédé face à Delbonis et Brands. Ce n’est pas une blague tout est archivé.

Et puis hier est arrivé Robredo, de retour après une blessure de 12 ans, un type qu’il avait écrasé à peine dix fois en dix rencontres. Mais à l’époque il savait encore monter au filet, organiser ses points, servir, retourner, être arrogant. Et puis ce petit truc qui faisait la différence : sortir le bon coup au bon moment. Maintena,t il sort le coup au bon moment mais dans le couloir. Soyons juste, il a rappelé, après le match que Robredo n’est pas devenu subitement meilleur que d’habitude. Il a aussi trouvé le match nul. Il est encore difficile de parler à la première personne, moins de rendre pathétique une fin de carrière, devenue longue, beaucoup trop longue.

Pendant ce temps-là, l’Atp soupçonne Gasquet d’avoir eu recours à un psy. Ce n’était que Raonic en même temps. On saura après Ferrer si quelque chose est encore possible parce que deux jours après un match en cinq sets, la fatigue, les ampoules et toutes sortes d’excuses de ce genre menacent dangereusement.

US Open, Gasquet : Le huitième jour

Une qualification en seize 8es de finale : Richard peut-il échouer dans sa quête de record ce soir ? Au cas où ça dépendrait de Raonic, le Vestiaire a enquêté. Nous sommes en mesure de vous révéler que Richard aime bien le deuxième set, qu’il a remporté six fois sur seize. Mais voilà ce que Richard n’aime pas dans un 8e de finale.

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1. Les autochtones

C’est un fait : Richard n’aime pas faire mal au public quand il joue à l’étranger. Tout remonte à son premier US Open, en 2005. Il affronte Robby Ginepri, que la presse américaine rechigne à surnommer Mozart et elle ne le regrettera pas. Mais quand il s’agit de mettre la casquette à l’envers, Ginepri soutient la comparaison, d’où le 6-0 au 5e set. Richard découvre les joutes universitaires américaines, même si la coke lui est encore étrangère. Quand il rencontre Murray sur ses terres de Wimbledon, il mène deux sets zéro en 2008 mais n’ose pas aller au bout de la démonstration. En 2011 il a retenu la leçon, il se permet d’emmener Murray au tie-break mais pas plus loin. Même problème en Australie face à Tsonga qui a un coach australien en 2013. Foutue politesse.

2. Les top 100

C’est le point commun le plus évident de tous. Gasquet n’a gagné qu’un huitième de finale. C’était à Wimbledon 2007, avant d’en perdre onze de suite. En face c’était Tsonga, celui aux genoux rabotés qui commence à refaire surface. Ritchie s’était imposé en trois sets, pas plus impressionné que ça par la 100e place mondiale de son ami Jo dont la photo jouxtait encore la vitrine dédiée aux interclubs d’Angers Tennis club. Si seulement il avait connu la suite à l’avance, il se serait sans doute abstenu.

3. Les joueurs plus forts que lui

C’est une troublante révélation que Richard a confessée en juin. Poussé dans ses retranchements par Luyat, il avait mis le doigt non pas sur Golovin assise pas loin mais sur  les raisons du syndrôme. « Je suis tombé sur des joueurs plus forts, souvent Ferrer, souvent Djokovic, souvent Murray, c’est ça qui m’a fait mal. » Vérification faite, c’est arrivé six fois pour six défaites effectivement. Comme d’habitude Richard voit juste. Et c’est vrai qu’en plus six fois sur seize c’est souvent. Mais qui sont les autres ?

4. Les autres

Qu’est-ce qui rassemble Tsonga (8e mondial en Australie 2013, 38e en Australie 2008), Robredo (6e en Australie 2007), Wawrinka (10e à Roland 2013), Mayer (29e à Wimbledon 2012), Nalbandian (19e à Wimbledon 2005), Monfils (19e à l’US Open 2010, Hewitt (17e à l’US Open 2006) et le fameux Ginepri (46e à l’US Open 2005) ? La réponse est simple : pas grand-chose voire rien du tout. Il y a du puncheur, du joueur de fond de court, de l’attaquant, du défenseur, du serveur-volleyeur, du joueur nul à chier, du français, du pas français et même de l’allemand, du droitier, du gaucher. Ils ont pourtant tous l’air d’avoir aimé un jour de leur vie les matchs en trois sets gagnants contre Richard.

5. Mener deux sets zéro

Ce n’est pas arrivé si souvent, c’est vrai. Mais Richard l’a fait contre Wawrinka et Murray et ça lui est revenu dans la gueule. Alors très peu pour lui, ça marche pas.

6. Revenir de deux sets zéro

Revenir quand on est mené d’un set c’est dur, alors de deux c’est l’exploit et puis il faut se bagarrer. C’est arrivé encore moins souvent à Richard, une seule fois en 8e contre Hewitt à l’US Open 2006 et ça lui est revenu dans la gueule au 5e. Alors très peu pour lui, ça marche pas non plus, sauf en quarts contre Roddick à Wimbledon mais c’était un quart, c’était Roddick et ça arrive qu’une fois dans une vie, enfin il paraît.

La bonne nouvelle, c’est que Richard n’a jamais affronté de golgoth qui mesure 2 mètres 50 et qui sert à 500 à l’heure en 8e de finale. La mauvaise, c’est que quand il a joué Raonic ou Isner cette saison il a perdu. Par contre il a battu Querrey mais Querrey il va pas en 8e de finale, il perd contre Mannarino au 2e tour.

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Wimbledon, Federer : Bjorn morgue 2

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Encore un 2e tour à l’US Open et ça fera 40 de suite. Un petit effort.

Avant, Roger Federer faisait très souvent un mauvais set. Il se reprenait, breakait généralement dès le premier jeu du second et vendait un milliard de casquettes siglées RF avant la fin du troisième set gagnant. Avec le temps, il lui est même arrivé de faire deux mauvais sets, et de moins en moins souvent contre Nadal, avant de réagir. « Je ne joue plus pour les points, je joue pour les émotions », a-t-on entendu dans sa bouche de tenant du titre avant le tournoi, alors que son dos n’était plus très tenant du titre. L’humiliation est une émotion : c’est la plus belle de sa carrière. Avant 2003 ça ne comptait pas, depuis 2003 il avait osé mal jouer, ne pas se révolter, subir le jeu, ne pas attraper une attaque d’un Ukrainien, jurer en suisse-allemand, mais jamais tout ça en même temps un mercredi de 2e tour quand Nadal a déjà enregistré ses prothèses sur Iberia.

Interdiction de faire ses besoins sur la pelouse

Une victoire contre Daniel Cox en 2011, des défaites au premier tour et parfois même des qualifs : si un homme pouvait barrer la route de Federer au 2e tour de Wimbledon, c’était bien Sergey Stakhovsky. Injouable sur son service, dit même lequipe.fr, jamais avare d’expertise. Zemlja au Queen’s et Blake à Eastbourne n’ont pas eu tout à fait la même analyse quand ils l’ont breaké cinq fois, mais c’est leur problème : ils prennent toujours les 116e mondiaux de haut. Sergey fêtera son troisième 16e de finale de Grand Chelem en 27 participations et Roger sait apprécier ça. Entre habitués, on se comprend.

Aussi, Roger n’en voudra pas à Stakhovsky de lui avoir ravi le 4e set alors qu’il avait eu une balle de set à 6-5. Même si le 4e set a été le dernier, même si Roger a perdu deux tie break sur les 3, même s’il est passé dix fois plus pour un con que s’il avait perdu il y a deux ans contre Benneteau, Roger a gardé son faire play. Il a même tenté de lui dédicacer une balle à 200 km/h sur un passing en pleine gueule mais Sergey, trop modeste, a refusé un si beau cadeau en se penchant. Roger ne l’a pas mal pris. Le tennis est parfois simple comme une conférence d’après-match sans se foutre de la gueule de l’adversaire : « il a très bien servi et a été très bon au filet donc j’ai eu du mal à trouver mon rythme. Mais honnêtement ça ne me dérange pas d’affronter ce type de joueurs. J’ai encore eu du mal sur les points très importants, comme souvent cette saison. »

Pendant ce temps-là, un Français va peut-être aller en finale. De Schepper ? Mannarino ?

Arsalan Rezaï : « Mansour aux critiques »

En 2011 Le Vestiaire avait presque pu pénétrer, déchaussé, dans l’intimité de la famille Rezaï. Un famille comme un autre où c’est Papa qui décide que sa fille sera championne même si ça lui plait pas.

La moquette du salon est recouverte de terre battue. Dans le jardin, les chiens aboient. Et Aravane passe.

LE VESTIAIRE : Comment réagissez-vous à la plainte déposée par Aravane à votre encontre pour harcèlement moral, violences volontaires et menaces de mort ?
ARSALAN REZAI : Je crois qu’il vaut mieux être Mansour que d’entendre ça. Comment ma propre fille peut-elle m’accuser de choses pareilles ? Elle va en prendre une bonne la prochaine fois qu’elle rentre à Saint-Etienne laver ses fringues.

Vous avez dans le milieu du tennis l’image d’un père autoritaire, parfois violent…
On me fait un faux-procès en appel. Ce n’est pas parce que j’ai grandi en Iran et que je me laisse pousser la barbe que je suis un ayatollah. Je n’ai d’ailleurs jamais forcé Aravane à porter le voile, ça la génait en revers. Comme Georges Goven, j’ai beaucoup d’amour pour elle et ça fait bien longtemps que je ne l’ai plus touchée.

On raconte que vous avez eu une altercation avec son petit ami lors du dernier Open d’Australie…
Mais elle n’a que 24 ans ! C’est beaucoup trop jeune. Vous ne voudriez pas non plus qu’elle choisisse son mari ? Et ce charlot n’était même pas joueur de tennis. Comment voulez-vous que mon petit-fils gagne Roland-Garros ? Quitte à souiller la famille, j’aurais préféré qu’elle couche avec Nadal.

Comment la famille vit-elle justement aujourd’hui sans les revenus d’Aravane ?
Je n’ai plus rien. Cette ingrate ne me filait que 2.000 euros par mois alors qu’elle n’aurait jamais rien fait sans moi. Comment je vais faire maintenant pour payer l’assurance de mes trois Mercedes ? Elle ne se rend pas compte de la misère dans laquelle elle nous plonge. Je vais encore être obligé de mettre ma femme sur le trottoir.

Ne comprenez-vous pas qu’à son âge votre fille ait besoin de s’émanciper ?
Je crois surtout qu’elle a été manipulée. Et pas seulement par son kiné. Quand on a gagné les internationaux de Strasbourg et le tournoi de Bastad, on attire forcément les convoitises et pas seulement celles de Georges Goven. Ils les aime plus jeunes.

Propos (presque) recueillis par Roger Secrétain

Federer-Djokovic 2013 : Le content suisse

Roger a réussi ce qu’aucun n’avait réussi avant lui : continuer à gagner sans jouer. Le reste du temps, il s’appelle Djoko et il déchire ses t-shirt sur les courts australiens. Foutus héritiers.

Six titres dont trois Masters 1000 et un Grand Chelem : il n’avait plus fait aussi bien depuis 2007. Federer serait probablement considéré comme le plus grand sportif de l’histoire, capable de retrouver son meilleur niveau une fois la limite d’âge passée, s’il y avait eu un seul grand match la saison dernière. Mais 2012 a été ainsi : le niveau a baissé, et Murray s’est bien gavé avec la bagatelle d’un titre du Grand Chelem.

Mais tout cela n’entame pas l’incroyable pouvoir de Federer sur le tennis mondial. Il avait déjà tout : une collection de Grand Chelem, une collection de Rolex, une collection de pognon, une collection de couilles de Murray, et aussi Mirka dans les tribunes, les adorables jumelles, la présidence du syndicat des joueurs et cette pilosité sur les avant-bras mais pas sur les biceps qui le placent d’office au-dessus du lot. Il lui manquait encore l’opportunisme du champion, qui jouit de toute sa puissance. Il est fini et ne tient plus physiquement en cinq sets contre les meilleurs ? Il n’a plus qu’à prier pour que Wimbledon se joue sans Nadal. Pourvu qu’il n’ait rien à voir avec la mort du papy du numéro 1 mondial, en deuil aussi de sa concentration et de son niveau. Il ne resterait alors que Murray qui a très envie d’attendre les JO pour gagner à Londres.

Bâle neuve

L’impensable se produit, aussi majestueuse qu’une terre battue bleue à Madrid qui n’a rien à voir avec de la terre battue. Un Masters 1000 n’est jamais de refus, et tant pis si sur la rouge Roger ne gagnera rien parce que quand on est fini, on est quand même fini. Sinon pourquoi perdre contre Berdych en quarts à l’US Open ? Peut-être pour affirmer de ses que tout dépend de lui. « Bien sûr, Tomas a bien joué mais je trouve aussi que je l’ai aidé à se sentir à l’aise. » Aujourd’hui, il a digéré et collera très bientôt une branlée à n’importe quel Tchèque qui passera par là. « J’espère continuer à jouer pendant plusieurs années, parce que j’aime ça, j’aime la pression que procure le fait de jouer contre une nouvelle génération qui arrive et qui progresse rapidement. » Humilité et humiliations ont la même racine latine ?

Pendant ce temps-là, Murray mène 10-9 dans leurs confrontations, Nadal 18-10 mais Djokovic lui doit encore le respect (16-13). Alors comment lui a-t-il repris la place de numéro 1 ? Peut être en faisant trois finales de Grand Chelem et une demie, après avoir sauvé des balles de match et autres conneries visant à humilier un maximum d’adversaires. Le salaud, il se prend pour qui ?

Roland-Garros : La coulée de Slave

Nadal n’a jamais été aussi fort, Djokovic aussi mauvais. Facile de deviner qui va gagner.

Nadal et Boetsch ont toujours su faire court. C’est donc sans trop attendre que Djokovic et Federer ont joué au jeu du plus nul, avec le concours de Brabant et Di Pasquale évidemment. Il n’est pas uniquement question de savoir qui a sa place en Coupe Davis ou non, l’orgueil compte aussi dans ces moments-là, par-delà le nombre de fautes directes, de double fautes ou de breaks blancs.

Mais Djokovic n’avait pas laissé deux sets d’avance à Seppi pour rien. Ni tenté quatre fois Tsonga pour finalement l’envoyer chez Denisot le lendemain. Mal jouer c’est une chose, ça dure d’ailleurs depuis un bon mois, mais ça n’a jamais empêché Federer de gagner. Etonnant : c’est justement contre Federer que Djokovic est devenu Federer. Et oui c’est triste, il n’a pas arrêté les tournois ATP.

Nadal gore

Djokovic en finale, c’est sans doute le plus bel exploit depuis que Boetsch a servi deux premières à plus de 160 en plein sur Kulti un dimanche soir dans un radio réveil. L’effet est le même, dévastateur. Jamais un joueur aussi chroniquement loin de son niveau n’avait réussi à avoir ces résultats. Retours de service, attaques de coup droit, défenses de revers, régularité : il a tout perdu. Sauf les trois quarts des balles de break et des balles de set et les quatre quarts des balles de match contre lui. Djokovic est essoufflé, dominé, il porte un tee shirt Uniqlo mais c’est Tsonga qui craque et Federer qui perd ses deux breaks d’avance. Pioline rêvait pourtant que Roger lui tape dans la main comme l’an dernier, ça lui rappelle les diarrhées d’avant-finale contre Sampras. Lui au moins, il ne comptait pas sur les grands-pères des autres pour redevenir numéro un.

Pendant ce temps-là, Nadal joue plus long que jamais, fait encore moins de fautes que quand il n’en faisait pas et il court comme s’il avait des genoux. Et puis Djokovic n’est plus vraiment sûr d’aimer le tennis, ni qu’il va coller trois sets à Nadal. Pourtant, un doute subsiste : Djokovic parle-t-il déjà mieux français que Monfort ne parle espagnol ?

Monte-Carlo, Murray : Andy sur le Ivan

Pendant que Nadal et Djokovic passent le temps au casino, Numéro 4 travaille dans l’ombre. Encore un effort et le court 17 de Roland lui réservera un bel accueil.

Quand les machines à sous et Jo Tsonga font du bruit, Guy Forget n’est jamais loin. Dix jours après son départ, il est déjà de retour mais il ne travaille que l’après-midi et certainement pas en regardant Benneteau, tout n’a pas changé non plus. Murray aussi est passé à travers la maille, ce n’est pas faute d’être entraîné par Lendl.

Lendl, nous y voilà. Même si le tennis ne reprendra pas avant le Challenger du TC Primrose, où Serra fera comme d’habitude de beaux desseins, le Vestiaire reste en alerte, même dans les contrefaçons de Masters 1000 qui programment et Tsonga et Simon à la même heure un jour de quart de finale. Il a suffi à notre spécialiste tennis d’entendre Julien Boutter, ou Lionel Roux, ou les deux, affirmer que Lendl c’est une bonne chose pour Murray, puis d’entendre Lendl dire que Murray avait les armes pour battre Berdych, pour se farcir le duel de 2h50, à l’aube pourtant d’une importante journée de Ligue 2. Et il n’avait pas échappé non plus au Vestiaire, dès le début de semaine, que Murray avait impressionné son monde contre Troicki pour son premier match sur terre.

L’effet Lendl, c’est aussi que Benneteau se blesse à 5-5 en huitièmes. Devenu intouchable, Murray allait donc coller une bonne branlée à un Tchèque, restait à déterminer lequel : le Tchèque sur le terrain ou l’Américain dans les tribunes ?

Coup droit Berdych, revers merdique

Le 100% de réussite sur balle de break est une première réponse. Murray sera bientôt 15/2, et gagner le premier set 7-6 en s’accrochant uniquement à son service, c’est même digne d’un numéro 1. C’est d’ailleurs en imitant le regard sûr de Djokovic et la démarche de Federer qu’il a regagné son banc. A côté, Berdych et son petit 5/16 sur ces mêmes balles de break n’a guère que la victoire pour se gausser. Il verra les demi-finales mais Murray, lui, a trouvé ce qu’est un numéro 1. Il faut trouver les solutions. Voyant bien que le coup droit de Berdych était inarrêtable, Murray a décidé d’imposer quelques smashes et volées hautes à son adversaire. Plus constant, l’Ecossais ne s’énerve plus uniquement entre les points, mais aussi pendant. Pas une attaque, que des remises défensives, il a même corrigé son principal souci : sa qualité de retour. Lendl est en train de régler durablement le problème de Murray : les finales de Grand Chelem.

Balles à mi-court, fautes directes, amortis trop longs et même un ou deux services extérieurs : Murray a tout tenté. Et si Berdych était imbattable, comme un ancien capitaine de Coupe Davis l’avait constaté en caressant les cheveux de Simon ?

Bilan 2011, Andy Murray : Scotland hard

A force d’être un futur vainqueur de Grand Chelem de 20 ans, on devient un loser de 24 ans.

Déclarer forfait et prendre des vacances, il n’était pas obligé d’attendre novembre pour y penser. Il aurait aussi pu attendre décembre, il y a les finales de Coupe Davis et des interclubs. Mais Andy est comme les grands enfants : quand il ne veut plus, il ne veut plus. D’ailleurs il ne voulait plus gagner de demi-finale de Grand Chelem contre Nadal depuis l’US Open 2008. Ce n’est arrivé que trois fois cette saison, mais il est vrai que Nadal a fait la saison de sa vie. Et que serait une saison de numéro 4 mondial sans finale de Grand Chelem ? Comme d’habitude c’était en Australie, il faisait noir, il y avait plein de gens autour de lui pour le pointer du doigt en riant au moment où un vieux monsieur l’obligeait à porter une toute petite coupe de puceau. A chaque fois ça marche, maman a honte de son fils ecossais. Il pourrait promettre qu’il gagnera le Queen’s pour se faire pardonner, mais ça ne changerait rien.

Habillé en Asie

Andy a pourtant tout bien fait quand il le pouvait mais chaque année c’est la même chose : il devient invincible soit en mars-avril, la mauvaise saison aux Etats-Unis, soit en septembre et en octobre en Asie. Ainsi Bangkok, Tokyo et Shanghai se sont trouvés un nouveau maître. Bangkok en cherchait un depuis Federer en 2005. Tokyo n’a vu triompher le Suisse et Nadal qu’une seule fois. Et Shanghai est bien le Masters 1000 que tout le monde s’arrache puisqu’avant le doublé de Murray, c’est Davydenko qui avait gagné en 2009.

Qui se souviendra que Murray a quand même battu Nadal en finale en lui collant un 6-0 ? Désolé, personne ne regarde les 500 Series, même pas Ivan Lendl, il n’a pas Orange sport.

Coupe Davis, saison 13 : Saga à friquer

La treizième saison du Guy show est déjà terminée.  La production aura-t-elle les moyens d’en supporter une quatorzième ?

èsanto

Treize ans après ses débuts, 10 ans après son seul titre, le capitaine est toujours là. Plus positif que jamais, voilà pourquoi Guy Forget est presque l’homme de la situation.

Parce qu’il ne sait plus gagner

Trois finales en quatre ans, dont un titre, avec des joueurs qui jouent le match de leur vie, ça forge un capitaine intouchable. C’était avant la campagne 2003. Effectivement, depuis, il y a eu un cinq quarts, une demie, un premier tour, le fameux chef-d’oeuvre de la dernière finale et désormais Guy offre aussi ses légendaires coups de poker aux demi-finales.  Il y a aussi eu pas mal de Français dans le Top 10, mais une équipe, ça se construit sur le long terme, comme un CDI à la FFT. « Un jour, cette équipe gagnera la Coupe Davis. » C’était après la République tchèque en 2009.

Forget n’a pas menti. En 2007, « franchement, je crois que l’on est parmi les quatre meilleures équipes du monde. Avec un potentiel intéressant pour les années à venir ». En 2006, « cette équipe, je veux la voir dans deux ans » et en 2005 « cette équipe est nouvelle, elle est jeune. Ce week-end, on a eu sous les yeux exactement le schéma du type de travail qu’on doit adopter pour nous améliorer. » En 2010, le capitaine n’est plus qu’un spécialiste du sommeil : « Je pense que Ferrer va passer une nuit en se posant des questions. » Avant d’ajouter en décembre de la même année  « Ça va le faire » pour conclure quelques jours plus tard par « Je pense que cette défaite aura plein d’effets bénéfiques« . Mais ce n’était pas eux qui jouaient vraiment : »Nous avons sous-estimé le travail sournois de certains spectateurs ». Dont acte. Heureusement, en 2011 on se dit que « cette équipe peut devenir énorme. » Pourquoi pas après tout.

Parce qu’il enrage de tomber contre les grands joueurs

Le tirage au sort est impitoyable avec les Bleus. A chaque défaite, un point commun : la France est tombée sur des joueurs du Top 20. Hasard de la malédiction, c’est toujours le même qui prend. Ce n’était évidemment pas une raison de ne pas le faire jouer. « Paulo a été dominé par un Andy Roddick encore une fois très solide » En 2008, « autant sur le match de Paul-Henri, il n’y a rien à dire, on est dominé 7-6, 6-3, 6-2 par Marat Safin, un adversaire qui nous est supérieur dans tous les domaines ». En 2007, « avec Tursunov on a découvert un futur grand, encore un Russe ». En 2006, « quant à Paulo, Andreev l’a surclassé dans tous les domaines ».

En 2004, c’était différent, « Nadal était franchement très très fort », mais cette fois « il y en a un qui a gagné beaucoup de choses ici, ce week-end, c’est Paulo. Au-delà de la défaite de l’équipe, je pense qu’il a vraiment franchi un cap et ça, ça me fait plaisir pour lui. Je pense qu’il va faire parler de lui très, très vite. »
En 2010, le capitaine a de l’ambition : « Je crois vraiment que quand Djokovic joue bien il est un petit peu au-dessus de nous quand même »,  mais « il n’est pas imbattable. »  C’est vrai contre Llodra mais c’était Monfils et Simon sur le court. Il n’a même pas pu s’en prendre à Paulo. Heureusement en 2011, Paulo est à l’abri, du coup « on peut bousculer les Espagnols ». C’est vrai avec Tsonga, mais c’était Simon et Gasquet sur le court.

Parce que la psychologie, c’est pas son truc

Si Mathieu a fini avec Courteau si jeune, c’est en grande partie grâce à son capitaine. Il n’a probablement pas pensé à Forget au moment de changer de coach, mais sûrement à la Russie de 2002, 2005 et 2007. Andreev était trop fort, à moins que ce ne soit Youzhny bien sûr. Peut-être aussi a-t-il songé aux deux matches de Winston Salem 2008 : « J’ai aligné Paul-Henri Mathieu, qui, de toute évidence, était beaucoup plus marqué par sa défaite du premier match que je n’avais pu l’imaginer. »

On ne connaîtra jamais la date du premier match de Mathieu, mais il n’en a jamais vraiment joué qu’un seul, 6 ans auparavant. Gasquet, qui jouait avec son portable non loin de là ce même jour, devait « être soutenu par tous ceux qui l’aiment pour le pousser à devenir plus fort », mais « je ne suis pas là pour disséquer les problèmes de Richard Gasquet. Je suis là pour aider les joueurs. » Au top de sa forme, Simon a apprécié le coup de main, au moins autant que sa première sélection au cœur d’une période où il ne gagnait plus un match. C’était différent pour Monfils, qui était en pleine bourre, mais c’était De Bakker en face. En 2010, le capitaine avait Llodra en pleine bourre. Autant relancer Simon. Heureusement en 2011, Tsonga fait la saison de sa vie. Ca tombe bien, ce sont les Espagnols en face. Jo jouera donc le double. Habile.

Parce que, joueur, il ne gagnait déjà pas

Personne ne peut dire que Forget n’a pas prévenu. Meilleur français et quatrième mondial en mars 1991, Top 10 pendant un an et demi, il en a profité pour garnir son palmarès comme personne : Bercy et Cincinatti 1991, qui rejoignent le doublé à Toulouse (trois fois), Bordeaux (deux fois) ou Nancy, une belle collection de tournois qui ont marqué sinon l’histoire, au moins la vie de Fontang, Guardiola et Gilbert. Sinon, il y avait aussi les Grand Chelem. Toutes les jeunes générations peuvent en tirer une grande leçon d’humilité : on peut ne jamais aller plus loin que les quarts de toute sa carrière et atteindre le Top 5. Le corollaire suivant a été paraphé par Gachassin : on peut n’avoir joué qu’un grand match et coacher treize ans en Coupe Davis. Mais ça oblige à passer des coups de fil à Noah toute sa vie. Noah est sur répondeur.

« Après, je crois que c’est plus la capacité des joueurs de l’équipe de France à relever le défi que mes choix stratégiques qui fera vraiment la différence. » On avait comme un petit doute.

L’Edito : Bâle trappe

Dans la foulée de France-Japon, Bernard Laporte va retrouver un club. Lièvremont est vraiment si fort que ça alors.

Au royaume du dollar, deux happy-ends valent mieux qu’une. Un an après, la saga Federer s’offre un coffret revival des 10 et 11 septembre. Mêmes acteurs, même scénario et à la fin les jumelles sont contentes que papa rentre si vite. A 59 fautes directes près, on se dirait qu’on a revu le grand Suisse, ses beaux coups droits et son déplacement souple et aérien. Parce qu’on perd après avoir servi pour le match, mené deux sets zéro, raté deux balles de match avant de lâcher et se faire breaker, est-on fini ?

Tsonga ne devait pas mentir, alors, en disant qu’il n’était pas dans un bon jour en quarts. Djokovic n’était pas forcé d’être aussi humiliant : contraindre le plus grand de tous les temps à dire devant tout le monde : « J’aurais dû gagner. » Avant il ne serait même peut-être pas contenté de le dire, il l’aurait fait. Comme tout le monde, Federer va finir par se lasser de regarder les finales des autres. Arrêter à temps ou perdre son temps, tel est le dilemme.

Brest friends

A l’aube du grand retour de la Ligue des champions, la France est elle aussi face à un choix : vaut-il mieux des individualités pour gagner à Dijon ou un collectif pour perdre contre Rennes ? A défaut, autant s’en remettre au Hazard. Dans tous les cas, Gignac n’y est pour rien et il n’a pas son mot à dire. Pastore aimerait en être mais chaque chose en son temps : d’abord Brest, ensuite l’Europa League. A l’impossible, nul n’est tenu et même pas Palerme qui a battu l’Inter. C’est comme perdre contre des Belges en volley, ou des Espagnols en basket ça passe inaperçu.

Pendant ce temps-là, Puel et Aulas jouent à un jeu : qui a été le plus mauvais dans son rôle ? Lacombe aussi voulait jouer.

US Open : Fous d’Irene

Ils avaient tellement hâte de bien se préparer pour le tournoi de Metz.

Il fallait avoir le nez creux et l’œil particulièrement acéré pour ressortir du placard la théorie des quatre Mousquetaires. Quatre Français dans les treize premiers mondiaux, du jamais vu, la deuxième semaine est quasiment offerte aux quatre. Si Gilles Simon attend quelques jours pour abandonner à cause de son torticolis bi-hebdomadaire, ils seront bien deux. Peut-être trois, on n’est jamais à l’abri d’un retour en forme de Benneteau.

Perdre contre un numéro un mondial n’a rien de déshonorant, même quand il ne l’a été qu’en 2003 et qu’il est actuellement 105e. Juan Carlos Ferrero a toujours son coup droit dévastateur, il suffit juste qu’il prenne bien appui sur ses jambes de bois pour déclencher la foudre. Les 81 fautes directes de la Monf ont fait le reste, ça valait le coup d’applaudir le vainqueur à la fin. Le fair-play à la française.

Richard IV

« Je savais ce qui m’attendait au service, mais il m’a surpris du fond du court. » Richard Gasquet, lui, n’en est plus à un exploit près. Il devient le premier joueur à encaisser un 6-2 de Karlovic. Impressionné, Gasquet : « Il joue bien mais il ne gagnera pas le tournoi non plus. » Et non. Quand on lui parle de frustration, il retrouve sa cohérence. « T’as envie de tout péter, mais ça va. »

Bien sûr que ça va, il a connu tellement pire qu’il se régale et en plus il a appris un mot : « J’ai fait deux premiers sets ignobles. Karlovic est assez ignoble à jouer. » Un ignoble qui collectionne les top 20 en 2011 : Ferrer à Indian Wells, Ferrer à Indian Wells et surtout Ferrer à Indian Wells. Pour Ritchie, voilà une vraie chance de titre qui s’envole. Dans les Masters 1000 de la tournée américaine, le mousquetaire talentueux a toujours fait deux bons premiers tours et perd contre un top 20 au 3e. L’ambition en prend un sacré coup.

Pendant ce temps-là, Llodra a marqué six jeux contre Anderson. L’Espagne aimerait jouer la demi-finale de Coupe Davis à New York.