Quinze de France : Parra pharmacie

Depuis qu’il a été viré de Stade 2, il n’est plus impossible de croiser la raie mouillée de Chamoulaud sous la pluie irlandaise. Mais sa raie était-elle plus humide que celle de Picamoles sur le premier ballon lâché du match ? C’était à la trentième seconde.


Que raconter aux médias lors de ces traditionnelles conférences de presse de semaine ? La réponse à cette question est de plus en plus difficile à trouver : les « bleus de chauffe », « le sauvetage d’honneur« , « le relevage de tête« , les « on va aller la chercher« , « l’esprit guerrier » tout ça avait déjà été éculé au cours des trois dernières branlées. Qu’importe, il faut bien remplir des pages et les avants-match de France 2, alors les joueurs se sont exécutés en venant raconter les mêmes conneries que d’habitude : à savoir ces promesses de victoires complètement farfelues. Comme si la Roumanie allait soudainement se mettre à battre l’Afrique du Sud. Mais bon ça suffisait. C’est comme ça qu’on a cru que si Michalak pouvait rattraper Camberabero c’est à cause de son talent et non parce que ça fait 15 ans qu’il joue. Ce qu’a pas fait Frédéric en 62 selections, Didier l’a fait en 36. Question prénoms ils sont à égalité, c’est déjà ça. Et Morgan alors ?

La miche à laque

Il faut croire que toute cette merde déballée devait faire chier Saint-André puisqu’il a proposé de démissionner en cas de défaite. Il serait en train de négocier son salaire avec un club anglais qu’il s’y serait pas pris autrement. Pour info on dit « resigned » ou « fired« , au choix. L’arrivée de Saint André aura eu un mérite : redonner de l’intérêt à voir l’équipe de France jouer. Après 10 ans et cette demi-finale anglaise, mouillée déjà, à supporter Laporte, Chabal et Lièvremont on avait fini par retrouver du jeu. Un régal, les blacks européens c’était nous. Et puis ce quinze est subitement devenu le plus nul de l’histoire en terme de résultat. C’est vrai que dans le jeu c’est pas dégueu non plus. Désormais on ne veut plus manquer un match de cette équipe. Les loupés aux placages, les réceptions ratées, les mauls défoncés, la vacuité du jeu et  les coups de pieds pathétiques de Michalak. Quel spectacle. On se prenait même à rêver du record de matchs perdus consécutivement. Ce sera pour une prochaine fois.

En fait, on l’a toujours dit : le haut-niveau ce n’est pas que le talent, c’est aussi le physique et le mental. Tout ça crée la régularité. Sinon c’est juste qu’on n’a pas le niveau. Et d’après vous la génération Michalak elle a le niveau ? En même temps quand son meilleur joueur est juste un bon demi de mêlée qui joue 10, ça vous classe une époque. Le reste c’est l’Irlande qui a cru les bleus si mauvais qu’ils pouvaient les écraser avec leurs propres chisteras. Ils étaient pas loin de la vérité

Du coq au vain (1/5) : Le Maso schisme

Octobre 2007. En tuant le jeu à la française (?), en s’appuyant sur une seule et même génération, un ancien demi de mêlée béglais laisse un champ de ruines et Jo Maso. Il aurait juste laissé le champ de ruines on n’en serait peut-être pas là. La suite, c’est un encadrement de juniors qui va faire n’importe quoi avec ce qu’il peut.

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Juin 2010, près de trois ans après sa prise de fonction, Marc Lièvremont est dévasté. Son équipe est nulle, il ne sait pas quoi faire avec et Jo Maso est toujours là. Trinh-Duc aussi. Novembre 2010, Marc Lièvremont est encore dévasté, son équipe est toujours nulle, il ne sait pas quoi faire avec et Jo Maso est là, bien-sûr. Janvier 2010, Marc Lièvremont a quand même trouvé trente joueurs pour accompagner Jo Maso en Nouvelle-Zélande.

Revoici le premier épisode de l’incroyable saga d’un sélectionneur plus modeste que les autres, un petit peu trop peut-être.

En prenant la tête de l’équipe de France, Marc Lièvremont avait annoncé la couleur : tout changer. Sans même faire d’inventaire, il avait donc pris le parti de lancer des Trinh-Duc, Parra et autre Picamoles, au total la moitié des effectifs du Top 14 y étaient passés. Expérience probante : une troisième place aux Six Nations que même Laporte n’osait occuper. Aligner n’importe qui, c’était pas vraiment nouveau. Perdre non plus finalement, mais à la différence de son prédécesseur, il y mettait la manière. Envoyer du jeu, devenir les All Blacks d’Europe, l’ambition était là. Pas les moyens. Lièvremont découvre que la France possède autant de grands joueurs en devenir que de coups de pied de recentrage réussis par Fred Michalak. Il renonce alors aux blagues et commence à remettre les bons, qui ne savaient plus vraiment à quoi ressemblait un ballon ovale. Il est ovale, le résultat est le même.

Les Wallabies passent, le coq trépasse. Puis l’Argentine. Face aux Pumas, le sélectionneur fait montre d’une remarquable confiance en lui. L’ombre de Maso aidant peut-être, il fait composer son XV de départ par Laporte : des vieux et une première ligne éternellement novice au haut-niveau. Gonzo se sent moins seul. Une première année qui n’aura servi à rien et un jeu redevenu obsolète. Le fantôme de l’Argentine est battu par Skrela. L’Australie respire, elle n’a pas écrasé une équipe de nuls. Marc Lièvremont a de belles épaules, mais pas celles d’un sélectionneur. Celle d’un entraîneur ? Camou, Retières, N’Tamack et Maso. La compétence sait se faire discrète. A l’époque, la presse parle de regrets, d’indiscipline, de manque de réalisme. Lièvremont, lui, ne doute pas.

Marc est sophiste

Une volée dans le Tournoi, une rébellion contre le jeu ultra-défensif de papa, pour un semblant de retour au jeu offensif de papy. 215 joueurs aussi tendres les uns que les autres et finalement Chabal. Lièvremont ne sait pas quoi faire. Sur le terrain, on ne lui avait jamais demandé de schémas tactiques. La Fédérale 3 est un monde magique.

2009, c’est la rentrée des classes, Marco invite N’Tamack et un nouveau chez lui. Il nous promet plus de rigueur et une victoire contre l’Irlande. Avec six  joueurs valides de 50 ans (Harinordoquy, Jauzion, Poitrenaud, Heymans, Chabal, Nallet), il faut savoir rester modeste. Héritage d’une époque ou l’on battait les Anglais au Tournoi, mais pas en Coupe du monde. Aujourd’hui, ça ne suffit plus. On veut battre tout le monde en jouant comme les Blacks, mais chez les Blacks, il y a les Blacks. Lièvremont n’a que des Bleus sous la main. Tout le monde rêve des Maoris, il ne suffit pas de vouloir faire pareil pour y parvenir.

Il ne suffit pas de vouloir faire pareil, pour savoir faire pareil. Indiscipline et inefficacité, ça veut dire pas le niveau. O’Driscoll à lui tout seul est supérieur à toute la sélection tricolore, une seule action lui a suffi pour le rappeler.

Lièvrement ignore comment apprendre à défendre, il ignore même qu’il faut défendre. Pas un fondamental n’est respecté, Albaladejo se retourne alors dans sa tombe.

L’Hommage du Vestiaire : Munster & Cie

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La finale du Top 14 se jouera cette année au Stade de France sur deux matches aller-retour.

Il faut parfois se rendre à l’évidence. Accepter l’indiscutable. Dans la foulée de son Grand Chelem triomphal, la France a envoyé ce week-end deux de ses fleurons sur le toit de l’Europe. N’en jetez plus, la H-Cup est pleine. Si la Coupe du monde se jouait cette année, Lièvremont découvrirait sûrement que Webb Ellis n’est pas qu’une marque de ballons.

Les clubs français ont écrasé le rugby européen avec les mêmes méthodes que la sélection nationale : une grosse mêlée, des avants conquérants et un pack surpuissant. Si la Nouvelle-Zélande a quinze arrières, nos Bleus, eux, ne jouent qu’avec les gros. Le sport, c’est comme la mode après tout, on revient toujours à ce qui se faisait dans les années 1960.

La quéquette Driscoll

Les All Forwards biarrots ont tellement dominé leur sujet dimanche qu’ils n’ont même pas eu besoin de marquer un essai pour passer en finale. A quoi bon tenter le diable quand on a avec soi le meilleur buteur géorgien de l’histoire ? Le meilleur buteur irlandais de l’histoire n’avait en face que ses 33 ans d’expérience, dont 33 au plus haut niveau, à lui opposer. Ca n’a pas suffi, quand bien même le staff du Munster s’offrait en fin de match le luxe de faire rentrer sa petite merveille, Peter Stringer, 32 ans et demi.

Rappeler que Wallace, Quinlan, O’Callaghan, Horan, Hayes, Flannery, Berne, Cullen, D’Arcy, Fogarty, Hines, Horgan, Jennings, O’Kelly, Wright et O’Driscoll ont tous connu l’âge d’or de Keith Wood serait faire un bien mauvais procès au rugby irlandais. Toulouse a aussi ses trentenaires. Dire que le Munster et le Leinster n’ont qu’une seule compétition à jouer n’explique pas non plus leur présence en demi-finale : c’était quand même plus facile, cette année, sans les clubs anglais. Perpignan en regretterait presque son impasse.

Pendant ce temps-là, Toulon, avec deux Français dans son XV de départ contre Connacht, récolte enfin les fruits de son travail de formation.

H-Cup : Plus que Malzieu pour pleurer

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Erratum : Le Vestiaire est en mesure de confirmer, après enquête en Corrèze, qu’il existe bien une Coupe d’Europe de rugby.

Une demi-finale de H-Cup tient parfois à peu de choses, à ces petits détails qui font basculer un match. Trop longtemps victime de l’arbitrage, Clermont pensait enfin tenir sa chance cette saison, mais les quatre pénalités, la transformation et les trois drops ratés de Broke James en ont décidément autrement. Le rugby est décidément cruel au pays des volcans, et dire que le parrain du Vestiaire sacrifie chaque printemps ses deux jours de congés annuels pour monter à Paris.

Même nos amis du Midol, la plume chargée de compassion, n’ont pas trouvé les mots pour expliquer la déveine de l’ouvreur australien. C’est aussi sûrement un mauvais concours de circonstances si le buteur clermontois est passé depuis trois ans à travers tous les matches à enjeu de l’ASM et qu’il n’a trouvé son salut qu’en France après un début de carrière anonyme, comme ces basketteurs américains trop nuls pour la NBA.

Une bande de Connacht

L’exploit n’est donc pas passé loin pour Clermont face à la meilleure équipe d’Europe du monde, qui ne l’est pourtant plus vraiment depuis le départ de Contepomi et la retraite d’O’Driscoll. Les Auvergnats auraient dû coller quarante pions au Leinster, mais quand bien même Merceron est en rééducation sur la côte Atlantique, ils se confondent à s’y méprendre avec la mascotte de leur mécène pneumatique : sympathiques, rondouillards, mais vraiment mous du slip.

Le week-end européen a en tout cas confirmé le renouveau du rugby français. Le Vestiaire s’était peut-être inquiété un peu vite au lendemain des Six Nations : les trois-quarts tricolores peuvent aligner trois passes sans faire tomber le ballon et Malzieu sait bien courir. La Coupe Heineken est pleine de révélations. Lyon-Bordeaux a cette fois été gagné par Toulouse et sa nouvelle petite merveille, Yannick Jauzion. Le réservoir de talents est inépuisable dans la ville rose, qui n’est pas Paris, malgré ses maillots. Le centre toulousain est néanmoins soumis à forte concurrence avec la jeune pépite biarrote, Damien Traille, 31 ans. Lequel des deux gagnera le match pour la troisième place ?

Pendant ce temps-là, Mourad Boudjellal se demande bien comment se prononce Connacht.

L’Edito du Vestiaire : L’ami Chappuis

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Les frères De Le Rue auraient-ils été ridicules ? Et Pierre Vaultier ?

Edgar Grospiron avait inventé le concept. Etre le meilleur et le plus beau.  Jason a ajouté un prénom pour jouer dans Beverley Hills, Denisot prépare les petits fours, les putes et le champagne. Vincent Defrasne se demande ce qui lui manque.

En Irlande, il y avait bien un Brian qui cassait tout, mais notre spécialiste avait découvert après enquête qu’il avait marqué pas mal d’essais il y a dix ans. Que Trinh-Duc ait pu paraître supérieur à un ouvreur de 32 ans à peine ne voulait rien dire non plus. Mais alors pourquoi tomber sur l’Irlande en Coupe du monde est toujours vu comme une qualification assurée ?

Tu m’en dit Ramoin

Il y a aussi des sportifs qui s’appellent Lamine et qu’on veut voir remplacer les Alou, mais qu’on aurait préféré voir à la place des Yoann. Il ne s’agit ni de Bernard Allou, ni de Lamine Sakho, mais ça coûte quand même un passage à vide de 20 minutes pour 3-1 à l’arrivée. Montpellier et son 1-0 contre Grenoble est probablement hilare, le Barça bourguignon aussi, le Barça breton un peu moins. La crise couve, pour un peu l’Olympiakos jouerait en vert pour éviter d’en prendre cinq. Une bonne idée à méditer pour Jean-Claude Blanc à l’avenir, le présent c’est une première victoire depuis 18 mois.

Sinon Gonzalo a repris sa marche en avant avec un tir sur 22 possibles, pourvu que Boumsong mette le maillot de Getafe ou de Clebar. Les hommes de Pep ont perdu, ceux de Jose fait match nul, c’est à croire que seul Bordeaux va bien.

Et non, les frères De Le Rue et Pierre Vaultier n’ont pas été ridicules. Mais alors pourquoi ne passeront-ils pas chez Denisot ?

VI Nations : Dublin, du vin et du bourrin

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L’équipe de France a signé contre les champions d’Europe des 6 Nations en titre sa plus belle victoire de la décennie. Toute l’Italie tremble déjà.

Une démonstration. Un récital. Une leçon de rugby. Après le Pays de Galles en 2009, la Nouvelle-Zélande en 2009 et l’Afrique du Sud en 2009, le XV de France a connu samedi contre l’Irlande son quatrième match référence de l’ère Lièvremont. Il a surtout porté sa série d’invincibilité à deux victoires – un record – et a enfin conforté le trio fédéral dans ses choix : qui donc pourra maintenant priver la charnière magique O’Parra-Trinh-Duc du trop fait Webb-Ellis ?

Ce n’était finalement que pour brouiller les pistes que le mieux sapé des frères Lièvremont, enfin tacticien, avait sélectionné depuis deux ans tous les boiteux hebdomadaires de l’équipe-type du Midol. Aussi perspicace que Twitter Chabal, Le Vestiaire n’avait rien vu venir après la performance Italienne du week-end dernier. Et pourtant, c’était gros comme Lamaison. Les quarante pions néo-zélandais ? Un leurre, rien de plus. Et l’entame poussive de Murrayfield un écran de fumée.

Le bar, c’est là

Comme fou et moi, Driscoll et Connell sont tombés dans le panneau. Pouvait-on vraiment prendre au sérieux une équipe qui n’avait pas gagné trois matches de suite depuis la Coupe du monde, Namibie et Géorgie inclues ? Et puis la France d’O’Dusautoir s’est réveillée ce week-end devant tout ce que le pays compte de supporters. Elle a retrouvé Lilian entre ses lignes, un vrai buteur et un pack qu’on n’avait plus vu aussi dominateur depuis la semaine dernière en Ecosse. Et dire que le meilleur pilier du monde n’était pas là.

Le Grand Chelem tend désormais les bras aux vainqueurs des Wallabies du Nord. Entre des Gallois sur le déclin et des anglo-italiens à la dérive, la France est en position de force, surtout quand on sait sa capacité à enchaîner les bons résultats. Mais la prudence, rappelle Marc Cécillon, est peine de sûreté. Tout arrive dans le rugby, la preuve : O’Michalak a planté un drop ce week-end. Ce n’était ni contre Albi, ni contre Connacht. Quoique.

Pendant ce temps-là, notre archiviste se demande s’il serait vicieux de rappeler qu’en 2008 la France avait battu l’Ecosse et l’Irlande avant de perdre à domicile contre l’Angleterre ?

VI Nations : Lucide Ecosse

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Tous les voyants sont au vert pour Lièvremont : sans l’arbitre et une dizaine de joueurs français, son équipe aurait facilement pu passer quarante points aux Samoa du Nord.

De notre envoyé spécial permanent à Palmerston North

Si les réceptionnistes des hôtels de Wellington savaient parler, ils vous raconteraient sûrement ces histoires de meubles qui flottent parfois la nuit à travers les chambres, le sort de ces blondes éméchées qu’on y ramène à la sortie des boîtes et l’insécurité terrifiante dont tout le pays souffre. Mathieu Bastareaud en a fait les frais, un soir de juin, et on a alors bien cru ne plus jamais le revoir sur le calendrier des Dieux.

Mais le centre des débats est sorti renforcé de sa lutte contre le mobilier néo-zélandais. Il a servi l’intérêt général et les gosses des cantines franciliennes pour chasser enfin ses vieux démons au pays des fantômes. Quand on a frôlé la mort sur une table de nuit, se faire plaquer par deux Ecossais c’est un peu comme une troisième mi-temps sans Ouedraogo et Picamoles : on en sort les pommettes intactes.

Fall est pas l’invité

Le Caucaunibuca du Val-de-Marne a donc conduit les siens vers une victoire qui a au moins eu le mérite de satisfaire son sélectionneur à l’extrême. Chacun ses plaisirs. On se demande quand même qui des placages ratés ou du manque d’ambition offensive aura été le plus orgasmique ? N’Tamack en a pris tellement plein l’œil gauche qu’il a réussi à perdre Benjamin Fall sur blessure diplomatique. L’homme sans cou, lui, se l’est encore froissé, en moins de cinq minutes, et voilà la France forcée de jouer les All Greens avec Palisson et sans charnière.

Parra n’a plus pour lui l’excuse de ses 20 ans et les salades de Pierre Martinet. Il est finalement aussi limité que son prédécesseur à Clermont, qui n’avait jamais rien montré avec les Bleus si ce n’est une capacité rare à viser systématiquement les chaussettes de ses coéquipiers. Le cas Trinh-Duc, lui non plus, n’a pas changé depuis deux ans, mais Lièvremont pense sûrement depuis le temps qu’une bonne mêlée et trois tables basses suffisent à gagner la Coupe du monde.

Pendant ce temps-là, O’Driscoll se souvient qu’il y a dix ans à peine il plantait trois essais au Stade de France.

L’Hommage : Les clés à Mallett

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Dans un stade Mathieu Flamini à peine assez grand pour contenir tous les pratiquants du pays, le plus Italien des Français, Freddie Michalak, a rassuré le staff tricolore sur ses qualités de buteur. Un an à peine après la Currie Cup, il épingle le Trophée Garibaldi à son palmarès.

Qu’était-il donc passé par la tête de notre spécialiste rugby pour écrire que l’Italie était cette année la plus faible depuis son arrivée dans le Tournoi ? Avec 49 points et deux essais en cinq matches, elle a tout de même fait mieux qu’en 2004, une époque où le XV de France avait encore quelques valeurs. Elle a surtout fait trembler pendant vingt minutes la meilleure équipe d’Irlande de ces soixante dernières années et si les matches s’arrêtaient à la mi-temps, le Pays de Galles y serait passé aussi.

Berbizier avait pourtant laissé la patrie en ruines après la Coupe du monde, persuadant la Fédération italienne de confier enfin les clés à Mallet. Le sort scié sud-africain s’est dès lors ingénié à reconstruire pierre après pierre ce qu’il restait des Azzurri : deux victoires de prestige contre la Roumanie et le Portugal et les incisives supérieures de Troncon.

Le roux fait la quête

Les fondations posées l’hiver dernier contre l’Ecosse (23-20), ce Tournoi 2009  devait être celui de la confirmation. Aussi à l’aise à la mêlée que sur le calendrier des Dieux, Mauro Bergamasco s’en est d’abord chargé avant que Griffen ne finisse le travail : le coiffeur de Médard n’osera plus jamais sortir de son salon.

Il a aussi fallu à Trinh-Duc des qualités de perforation exceptionnelles pour cadrer la moitié de la défense transalpine et Parisse a montré à la face du Monde et de Voici qu’il n’était pas seulement le petit ami d’Alexandra Rosenfeld. Celle du Castré Giovanni – qui n’est pas son homonyme Adriana, Miss Jambon d’Aoste – a attiré l’oeil commercial d’Abribus Chabal. A en croire nos confrères italiens, les deux barbus en seraient même venus aux mains. C’est peu probable : aucun des deux n’a jamais su quoi en faire.

Shanklin tease Wood

La vraie info du week-end nous est en fait venue de Cardiff, où Gavin Henson, privé de sortie, n’a pas pu aller oublier sa détresse et ses placages ratés avec les restes de James Hook. Le Pays de Galles n’aurait sûrement pas volé son Hommage, mais on ne pouvait pas vraiment s’attendre à mieux avec Tom Shanklin.

En face de lui, samedi, O’Driscoll a ramené à l’Irlande le Grand Chelem que son seul talent méritait. Le centre irlandais a porté O’Gara et Stringer sur ses épaules une bonne partie de la décennie et Le Vestiaire peut d’ores et déjà l’annoncer : il prendra à Shane Williams le titre de meilleur joueur du monde en 2009 si les Lions ne vont pas, comme Michalak, faire du tourisme en Afrique du Sud cet été.

Pendant ce temps-là, Ntamak et Retière préparent déjà la succession de Vincent Collet.