« Il faut plus de Laurent blancs »

 

Traqué par tous les médias communistes du pays, le sélectionneur de l’équipe de France a accepté de répondre à notre grand rapporteur, le visage caché sous un long masque pointu.

Laurent Blanc, que répondez-vous aux graves accusations de Mediapart, qui dénoncent la mise en place de quotas ethniques dans le football français ?

Je n’ai jamais entendu parler de « quotas ethniques ». Tout cela est acadabrantesque ! Avec François Blaquart, le DTN, on parle plutôt de « solution finale ». Ca montre quand même bien que ces gens-là inventent n’importe quoi.

Le site Mediapart, que dirige Edwy Plenel, un ancien du Monde, est pourtant reconnu pour la fiabilité de ses informations…

Parce que vous croyez qu’on peut faire confiance à un mec qui ressemble à Denis Troch ? Si ça ne tenait qu’à moi, j’imposerais des quotas de moustachus dans les écoles de journalisme.

Craignez-vous que cette affaire vous fasse passer pour un raciste aux yeux du grand public ?

C’est n’importe quoi ! Ma femme de ménage est Portugaise et j’ai récemment refait faire ma cuisine par des ouvriers turques.

Payés au noir ?

Mais je n’ai rien non plus contre les blacks ! C’est fatigant à la longue. Est-ce que vous m’avez déjà vu refuser une interview d’après-match à David Astorga ? Et pourquoi donc aurais-je préféré Hugo Lloris à Mandanda si je n’aimais pas les nègres ? Imaginez un peu à quoi ressemblerait l’équipe de France si j’étais obligé de jouer avec Squillaci, Koscielny et Clichy derrière…

Demandez à Arsène Wenger…

Ah non, je parle pas aux Allemands. 

Où est donc née toute cette polémique ?

Pour rien vous cacher, on a seulement parlé de critères physiques à l’entrée des centres de formation. Ce n’est pas interdit je crois. Tout le monde sait bien que les blacks en ont des super grosses. Ca décourage les autres gamins dans la douche et on passe à côté de mecs comme Messi ou Iniesta, qui en ont des toutes petites.

Propos (presque) recueillis par Roger Secrétain

L’Edito : Mémoires d’un Enfoiré

Nous aurions aussi pu lire la dernière martingale de Sébastien Chabal, mais nous aurions couru le risque de le trouver sympathique. Et donc nous nous serions privés de nous demander qui des joueurs du Top 14 ou des arbitres sont les plus nuls. Nous serions aussi passés à côté d’une vanne facile sur le joueur, souvent « sauvagement attaqué par les médias« .  Sauvagement ça veut dire quoi ? Remplir des pages de journaux alors qu’on est une grosse bouse ou bousiller la mâchoire d’un mec en lui rentrant dedans ? On ne le saura sans doute jamais, autant célébrer un autre sportif aussi gros, à peine plus talentueux, et qui comme Chabal n’a joué au rugby que pour faire une bonne blague.

Les mémoires d’âne Franck

Celle de Taïwo était pas mal, même Aulas n’avait pas osé contre l’ASSE. Dans la phrase  « Pour enc… le PSG » citée par un grand quotidien de sport, faut-il comprendre que les points de suspension en pages intérieures font moins vendre qu’une Une sans points de suspension en pleine Coupe du monde ? On ne le saura jamais non plus. Ce qu’on savait en revanche, c’est que le cyclisme était une science exacte. Comme à l’époque de de Rebellin et Vandenbroucke mais ça on vous l’a déjà raconté, heureusement le Tour de France est plus indécis.

Pendant ce temps-là, le Barça du Nord joue désormais en orange, le Barça du sud en blanc, mais sans Di Maria dans tous les cas. Etrange.

L’Edito : Kopa comme cochon

Pour fêter sa première semaine de haut niveau depuis six mois, Le Vestiaire vous offre un édito et pas seulement pour parler de Jean-Louis Garcia comme L’Equipe.fr.

C’est toujours un étonnant spectacle. Pas Federer, qui perd contre Melzer, qui perd contre Ferrer, ça s’appelle juste viser les quarts de finale de Roland-Garros, être fini ou ne pas avoir le niveau, au choix. En revanche, prendre Alexia Dechaume pour remonter la pente peut déboussoler. En réalité, se faire entraîner par une ancienne 46e joueuse mondiale, qui n’a jamais passé trois tours pour retrouver un jeu de numéro 1 mondiale, c’est pertinent. C’est un peu comme si Golmard s’occupait du fils Chamoulaud sauf qu’Aravane Rezai joue un tout petit peu moins bien. Le niveau 30/5 n’est plus très loin. Pendant ce temps-là, il n’y a plus de pendant ce temps-là, ça dure depuis des semaines. Le rugby français, lui, au moins, tente de bouger les choses : Carter, Michalak et Bastareaud doivent échanger leurs maison à partir de l’été prochain en Top 14. M6 n’y avait pas pensé.

Leveaux aux carottes

Mais toutes les bonnes choses ont une fin, les ITT aussi : lire tout le week-end que le Real c’est de l’anti-football, que l’Inter c’était l’anti-football, ça révolterait même une vertèbre D8 brisée. Pourquoi s’en prendre si tard à Khedira ? A s’en casser le poignet de colère, et ça même Leveaux n’y avait pas songé, sinon il l’aurait dit à son psychothérapeute, aussi journaliste à L’Equipe, au moment d’avouer qu’il faisait n’importe quoi. Ces stars sont incorrigibles, Chardy venait à peine de confesser que son ancien entraîneur l’emmène aux Prud’hommes parce qu’il lui réclame ses salaires non versés. Ainsi donc les clasicos se poursuivent et Adebayor a pour lui d’avoir réussi une bonne rentrée. C’est donc Marcelo qui a obtenu un penalty et Cristiano Ronaldo qui l’a marqué : comment se priver du Togolais pour toujours ?

Pendant ce temps-là, Thierry Bisounours s’apprête à parler dopage et notre pigiste NBA à ne pas parler NBA.

Ligue des Champions : Raul babioles

Aucun spectacle, à peine dix minutes de Benzema, pas d’enjeu et Tottenham en plus : personne n’a regardé Real-Tottenham retour, comme les autres matches d’ailleurs. Il ne fallait pourtant pas le manquer.

Pour voir que Gallas peut encore lever la jambe

L’action s’est déroulée dans l’anonymat de la deuxième mi-temps, sur une ouverture longue. Non content d’être pris à contre-pied, Gallas s’est retourné et a intercepté le ballon, ce que Wenger lui interdisait pourtant formellement. Si Tottenham en est encore là, c’est grâce à ses grands hommes. Gareth Bale bien sûr, mais surtout Ibrahimovic en huitièmes. Donc un peu Gallas, qui a retrouvé son niveau, en tout cas un niveau. Suffisant pour ne prendre que trois buts d’Eto’o en une saison de Ligue des Champions et se retrouver quand même en quarts à répondre qu’il ne pense pas à l’équipe de France à Tullett. Après tout, ils n’ont pris que cinq buts en deux matches.

Pour voir qu’Adebayor joue juste

Que ce soit sur une frappe en pivot qu’il vole aux autres, une tentative de une-deux, un débordement à droite ou un jeu en remises, ou sitôt le match fini une bonne vanne à Casillas et un salut aux supporters devant les caméras, avec le maillot du Real sur le dos pour éviter tout malentendu, on n’a vu que le Togolais. Autour de lui, tout se met en marche : Ozil flambe défensivement, Ronaldo marque d’une frappe de 35 mètres faute d’autre occasion et Benzema finit même par lui emprunter ses appels de balle, quitte à jouer à un mètre de lui. Pour aller loin, le Real a besoin d’un grand attaquant et il fait 1,90m.

Parce que « Le Real n’a pas de point faible »

L’armada offensive de Tottenham, qui fait trembler jusqu’aux équipes de milieu de tableau de Premier League, n’a rien pu faire face à Carvalho et Arbeloa. Pavlyuchenko ne s’est créé que deux face-à-face, Lennon n’a pris de vitesse Marcelo que trois fois à droite, Bale n’est même pas passé vingt fois à gauche. Et Modric, qui a quand même la taille et les cheveux de Messi, n’a pas existé. Ca veut bien dire quelque chose. Le Barça est foutu, mais il lui reste une chance : Josse n’est pas loin de penser que le Real fera l’impasse sur le clasico de Liga. Pas idiot, Bernabeu sera compréhensif.

Pour les traits d’humour de Denoueix

Première mi-temps, choc de tête Arbeloa-Khedira. « Maintenant on se cache pour parler, du coup ils ne se sont pas entendus. » Il faudra attendre la mi-temps et la question sur les contre-attaques du Real posée par Margotton pour associer l’image au bon mot : Denoueix qui déconne, c’est sourire allongé, dents rentrées et ses lunettes, toujours ses lunettes. Les photomatons sont une bonne école, Margotton c’est pareil avec les filles qui minaudent pour présenter le plus grand stade d’Europe du week-end suivant. Jacquet ? Il s’en branle.

Parce que sur la 6 il y a Salomone

Le Real menait-il quand Charlotte de Turckheim, pour réagir à l’annulation du mariage de son Nous C Nous de futur gendre, s’écria : « Oh non, il y a des flans de turbos ! Ca se conserve pas, y en a 200 ! Pas les flans de turbos ! » En post-production on appelle ça écrire avec les pieds et jouer avec de Turckheim. Dans ces conditions, donner un rôle de photographe à Madenian ou regarder Des racines et des ailes en Lot-et-Garonne, ça revient au même : c’est légitimer Adebayor. C’est con : Dupontel expliquait à Weil, donc à lui-même, combien son Ventura moins bavard lui rappelait Melville. Mais en mieux, évidemment.

Pendant ce temps-là, Sneijder a raté son match, peu importe l’Inter n’avait pas besoin de grand joueur. Mourinho, il faisait quoi de mieux que Leonardo ? Sinon Schalke est en demi-finale et n’a toujours pas plus de souvenir d’avoir eu une occasion à Gerland. Le duel Raul-Adebayor approche quand même.

L’Edito : Hauts Lakers

En pleine investigation sur les pentes de Kitzbühel, nos spécialistes édito, cyclisme et athlétisme ont terminé leur course dans une Grange, ou presque. Dans le même temps, les spécialistes foot et rugby déménageaient. Heureusement, le déclin de l’OL est interminable.

Les play-offs de NBA s’annoncent et toujours pas de nouvelles de notre stagiaire parti avec la caisse vide. Mais que se passe-t-il donc pour Turiaf aux Knicks ? Nul ne le saura et c’est bien dommage. Que les puristes se rassurent, on ne sait pas davantage pourquoi Nancy s’est fait corriger à Châlon, ni comment Strasbourg est devenu duc à la place des Ducs.

Pour en revenir à du concret, France-Croatie a livré quelques vérités inavouables. Rami n’a pas été mauvais en attaque, Benzema pas mauvais en défense. Ca donne 0-0 et Ribéry intouchable. Il y a des soirs comme ça où on mettrait bien une tape amicale sur le gorge de Bilic juste avant de répondre à la question de Calenge, la question qui arrange.

Jeu, corset et match

Ce qui n’arrange personne, et surtout pas lui, c’est que Tsonga a décidé de redevenir le joueur qu’il n’a jamais vraiment cessé d’être : un attaquant pur et dur. Dolgopolov a aimé le nouveau Jo, Jo aussi. « Je n’ai pas l’impression de faire un mauvais match mais je rate un nombre incalculable de balles faciles. » Les interclubs sont pour décembre, d’ici là il va falloir serrer les dents, les ménisques, les ischios, les vertèbres, les lombaires et les adducteurs.

Pendant ce temps-là, Contador a autant d’amis que d’ennemis. Thierry Bisounours se méfiera à l’avenir.

L’Edito : Gomis sert au conte

On entamait à peine la 74e minute lorsque L’Equipe.fr a annoncé la terrible nouvelle : « Gourcuff se charge de frapper le coup franc depuis le côté droit. Le ballon traverse la surface et s’en va finir sa course en touche à l’opposé. »

Que voulait bien dire Le Vestiaire en écrivant, le 18 mai 2008, à quelques jours d’un doublé  Coupe-championnat : « Le système Aulas ne marche plus. Soit il part, soit il laisse la main sportive à un manager. Reste à trouver un entraîneur et un successeur à Juninho. »  Que Lyon avait cessé d’être Lyon bien avant de concéder le nul interdit contre Rennes à dix pendant la dernière demi-heure, avec Verhoek en pointe ? 

C’est donc une semaine spéciale Lyon qui débute dans nos colonnes avec la publication des trois volets de la suite de notre enquête exceptionnelle dans les coulisses du plus grand fiasco de l’histoire des clubs français, trois ans après la décote du Rhône. Grange n’en était pas loin non plus, mais il n’est que champion du monde. On ne parlera pas de fiasco non plus pour les guerriers de Marc Lièvrement, en mémoire du Quinze de France, qui s’est si brillament remis dans le droit chemin. Fiasco, c’est de quelle origine déjà ?

Nadal maso

A part ça, Federer n’est pas fini. Autant de raisons de se réjouir du retour au plus haut niveau de Richard Gasquet. Comme il l’avait annoncé,  il a embêté Djoko, et même durant quatre jeux. C’était une bonne occasion de répéter les phrases toutes faites des grandes personnes :  » Je n’ai rien à perdre et c’est souvent le meilleur moyen de faire un bon match. Le problème de ces derniers adversaires, c’est qu’ils le regardaient un peu jouer. On sent qu’ils l’ont trop respecté, c’est ce qu’il faut éviter. » Quoi, il se prend pour qui ce petit merdeux?

Pendant ce temps-là Nadal a embêté Djoko pendant un set. C’est pas mal quand même.

L’Edito : Jingle brêles

Marcel-Picot et l’Olympico sont sur le même bateau. Qui tombe à l’eau ?

« Qui aurait cru que sans Cris, sans Toulalan, sans Gourcuff, Lyon serait aussi compétitif ? » Même s’il ne lit pas assez souvent Le Vestiaire, Christophe Dugarry peut donc parfois être très pertinent. Ainsi, Lyon n’est plus l’équipe qui prenait des buts et ne savait pas tenir un score aperçue ces derniers mois. Comme il n’y a pas tant d’occasions de s’enflammer que ça en Ligue 1, les Marseillais ont aussi donné le change, loin de leur image d’équipe sans organisation ni rigueur avec Gignac pour finir les actions.

Pertinent, Tigana l’est aussi, puisqu’il a découvert que Jussie habitait encore en Gironde. Tout la rocade se prend à rêver que Bordeaux s’équipe d’une défense et d’une attaque. Pertinent comme Jose Mourinho, qui n’est pas du tout en train de perdre la main sur son équipe qui a failli aligner quatre passes à la suite hier soir. Mention spéciale à Benzema, qui n’est si individualiste qu’on veut bien le faire croire. D’une part, il pourra aider ses enfants en espagnol, mais aussi en anglais. D’autre part, il a choisi de ne rien foutre le même jour que tous ses partenaires.

Dubaï au cornet

En l’absence de notre spécialiste natation, personne n’est parvenu à expliquer à notre rédacteur en chef à quoi servait cette compétition où une fois n’est pas coutume, comme à chaque fois, Cesar Cielo met des branlées aux champions français. Il y a quand même eu des titres, mais on connaît Amaury Leveaux.

On aurait aussi pu parler, NBA, rugby, ski, mais vous l’aurez remarqué, Le Vestiaire est en vacances depuis quelques mois à peine. Alors, si vous rêvez de vous foutre de la gueule de Joakim Noah ou de Clermont, n’hésitez pas à envoyer vos cartes blanches, on ne les refuse pas toutes.

Pendant ce temps-là, Guy Forget n’a toujours pas digéré les sifflets serbes. Heureusement, il aura une douzième chance d’affilée de se venger.

LdC, OM : Stranger in Moscou

Le Vestiaire hésite encore à trancher cette question : l’OM aurait-il marqué plus ou moins avec Gignac ?

Notre spécialiste comptait vous parler de l’OM depuis un petit moment. Il a bien fait d’attendre. Prudence est mère de sûreté. Le stade Luzhniki est un bien bel endroit pour renaître. Dommage, ça ne sera pas pour cette fois. En planter trois au Spartak est une drôle de performance, que seul Chelsea avait réussi à faire en Ligue des Champions. Le CSKA aussi, la semaine dernière. Et Novosibirsk ? Rien de tel pour répondre que l’un des fils d’Abedi Pelé, qui donne enfin, à presque 21 ans, la pleine mesure de son talent : conduite de balle pied gauche, dribble de trop, ouverture trop longue et but à Toulouse. L’OM marque plus de deux buts par match de moyenne en C1. Vivement les huitièmes.

Va te faire acculer

Comme Nancy, le Spartak a de quoi regretter la neige qui rendait les contrôles et le jeu court difficiles aussi pour les autres. Les Brésiliens de seconde zone font de moins en moins peur, sinon le Zenith et ses dix-neuf points d’avance en championnat ne garderaient pas un souvenir douloureux de l’Abbé Deschamps. Dans ce contexte russe, le nouveau Pelé s’est régalé. Il a eu des ballons et a pu combiner avec un Lucho retrouvé. Brandao a mis une occasion au fond, comme Rémy, bien soutenu par l’infranchissable Azpilicueta. Ça commence à faire beaucoup d’indices, les mêmes que Lens, il y a deux semaines, n’avait pas laissés.

Dans sa quête de grandeur, l’OM a franchi un palier fondamental cette saison : avec la même équipe, un peu plus faible encore, elle a désormais le droit de battre des équipes russes pas très bonnes  alors qu’avant, elle devait s’incliner devant des équipes italiennes pas très bonnes. Vive le deuxième chapeau. La différence n’est pas si grande, elle s’appelle Valbuena. « L’OM peut aller en demi-finale », dit même Karpine, qui n’est pas entraîneur depuis longtemps. Chelsea aimerait vraiment voir ça.

Pendant ce temps-là, Mourinho ne voit pas bien qui pourrait l’empêcher d’en mettre quatre à tout le monde jusqu’à la finale. A part Higuain ?

Yoann chez les Bleus : Cirer le Blanc

Tous les Zidane sont nés face à la Roumanie. Tous n’y sont pas morts.

Ne voir dans le retour de Gourcuff qu’une humiliation de plus de Toulalan serait partiel. Pourtant, le requin Blanc n’a pas démenti, bien au contraitre, et sa politique de la main tendue n’a que deux variantes connues à ce jour : soit le majeur reste seul tendu, soit c’est une fourchette dans des cordes vocales croates. Le gentil Yoann a beau avoir l’habitude des sévices chez les Bleus, en l’absence de Ribéry il pensait son intimité à l’abri. C’était sans compter sur son ancien tortionnaire girondin.

Bombe Hatem hic

L’important n’est-il pas d’acquérir les bons réflexes de vie en société ? Se mettre en avant avec le transfert le plus cher de l’histoire pour oublier le Mondial était une option. Lyon, le classement des buteurs, le classement des passeurs décisifs n’ont pas bien compris ce que ça avait changé à l’histoire, Tigana si. Depuis, le gentil Yoann a arrêté de tirer sur les toits des tribunes trente fois par mi-temps, peut-être sur les bons conseils de son spécialiste de papa.

Faire deux phrases de trois mots en une heure, ça peut aider à comprendre, mais pas toujours. Alors, Gourcuff fait profil bas, il refuse le brassard et se met avec Blanc et Gasset pour jouer au tennis-ballon. Bon camarade peut-être, rien de tel en tout cas pour effacer cette réputation infondée de lèche-cul. Cependant, pour Blanc, sélectionner Gourcuff c’est prendre deux risques. Primo, qu’il marque et se remette à devenir intouchable contre Nice et Arles-Avignon, voire la Biélorussie et la Roumanie. Ça peut toujours servir, Nasri ne voyait pas bien l’intérêt du procédé jusqu’à ce que le requin ne parle du « petit Dimitri ». Plus qu’à apprendre son nom de famille. Secundo, à l’inverse, il se peut que Gourcuff reste le joueur qu’il a été durant les six dernières années. Cette aptitude, à passer de Rennes au Milan AC aussi vite que du Milan AC à Bordeaux.

Stress et paillettes

En conférence de presse, en tous cas, les journalistes sont ravis d’avoir retrouvé ce bon client qui répondait des choses si précises et originales à Astorga : « C’est la victoire surtout qui fait du bien, c’était ça le plus important (…) On va essayer de gagner ces deux matches, j’espère que ça va bien se passer (…) C’est sûr qu’à Lyon on aurait tous préféré que cela se passe bien… Je suis là, à la disposition du sélectionneur (…) On essaie juste de bien préparer le match, après c’est le sélectionneur qui décide de la philosophie de jeu, de ceux qui jouent. Mais le plus important, c’est que l’équipe gagne dans un premier temps et qu’elle joue bien (…) Pour moi le plus important, c’est de prendre du plaisir sur le terrain avec les autres, en jouant bien (…) Une nouvelle atmosphère, c’est difficile à dire(…) » Si on s’y prend bien, on peut tout à fait convaincre Marcel Rufo de devenir profileur.

Encore un petit effort, Zidane est tout proche, à seulement 86 sélections, 30 buts et quelques finales de Ligue des champions et de Coupe du monde.

L’Edito : Taule à Vologe

Battu par Hambourg, Nikola Karabatic a hâte de retrouver l’équipe de France. Ca lui évitera de jouer au milieu de trop de joueurs de Division 1.

C’est difficile à croire, mais c’est pourtant vrai, le Real pourrait très bien remporter la Ligue des champions cette année. Pourtant, il ne faut pas s’appeler Pierre Menes pour se rendre compte que rien ne plaide en faveur des meringues, hormis leur entraîneur, évidemment. C’est la raison pour laquelle Ozil, Cristiano et Higuain ont de grandes chances de découvrir prochainement le banc de touche, sinon Mourinho n’est pas Mourinho.

Pire, on peut même avoir Ozil dans son effectif et viser la Liga. Pire, on peut être managé par Arsène Wenger, n’avoir que des joueurs de merde et ne jamais rien gagner. Pire, on peut viser la Ligue des champions et payer 26 millions d’euros pour avoir Gourcuff, 20 millions pour avoir Lisandro et 46 millions + Eto’o +40 millions pour acheter David Villa en comptant uniquement sur Messi.

Les gastros du coeur

C’est moins difficile à croire mais un » joueur de rugby » fait la une de TV magazine. Quand vous saurez qu’il s’agit de Chabal vous comprendrez que « joueur de rugby » soit entre guillemets. D’ailleurs, il ne s’en cache pas, le rugby il s’en branle. Le pognon, par contre, c’est son truc. Comme quoi on peut toujours avoir une deuxième chance dans la vie, il suffit de trouver sa voie. Sinon, croyez le ou non mais Richard Gasquet a déclaré forfait à cause d’une angine. Heureusement, les oreillons, c’est fait, la rubéole, c’est fait, la scarlatine, c’est fait. Plus que le bac, le permis de conduire et la communion.

Pendant ce temps-là, deux équipes de France jouent un Mondial : les volleyeurs et les basketteuses. Pas besoin d’en savoir plus.

La légende d’Oncle Benz :
Meurtre à la maison blanche

La presse espagnole sait prendre du recul sur les événements. Après avoir promis le Ballon d’or à  Benzema à l’issue de ses deux seuls buts de la saison, en février dernier, que pouvait-elle offrir à la doublure de Tevez ?

« Mourinho m’aime bien. » On peut donc s’improviser entraîneur du Real en même temps que rédacteur en chef d’As . Ça permet au moins à L’Equipe de combler sa page 4 avec un petit encart à peine publicitaire. Le but de Benzema,  deux jours plus tôt contre l’Espanyol, est tout aussi publicitaire. Une promotion pour le génie de Mourinho, qui veut faire du Français le nouveau Ballon d’or du Real. Il voulait donc lui donner la dernière aptitude manquante : la vraie suffisance, celle qui a rendu Thierry Henry intouchable jusqu’à lui faire oublier de prendre sa retraite. Mais comme toujours, Benzema n’aime pas attendre pour dépasser le maître, sinon à quoi bon envoyer les bouteilles d’eau dans la gueule d’Henry dès son premier Euro.

Le cordonnier est mal José

Les humiliations quotidiennes n’y ont rien fait. Mourinho le traite de feignant, il part en équipe de France sauver la patrie. Higuain rétorque qu’il a battu l’Espagne en amical. Si jamais Mourinho regarde M6, le caïd éclate de rire quand le requin Blanc lui reproche d’avoir manqué un but tout fait en fin de match. De retour à Madrid, c’est l’escalade : titulaire, puis banni contre l’Ajax et dans la foulée « Karim est intelligent, j’espère qu’il comprendra ce qu’il a à faire pour jouer plus ». Tôt ou tard et pourquoi pas tout de suite.

Higuain n’a pas une occasion à la Real Sociedad le samedi suivant, Benzema s’en créé une en deux minutes de jeu. Mourinho veut plus alors il sort Higuain après un but, le mardi, contre l’Espanyol. Depuis la tribune, Benzema a bien vu le match de l’Argentin et entendu les huées du public. Il embrasse donc le sortant, trop heureux d’entendre des applaudissements et tant pis s’ils applaudissent l’entrant. Mourinho a beau interdire à tous les Espagnols de lui faire une passe, Benzema a beau être détesté, Diarra ne parle toujours pas un mot d’espagnol. Un ballon dans la surface, ça suffit pour marquer quand il le faut, Higuain a bien tout vu depuis les tribunes. La suite, c’est le chef d’oeuvre en deux parties.

Mercredi : « Es importante que aproveche los minutos que me da el técnico, ya sean quince o veinte. He recibido un buen servicio de Lass para marcar. Es un buen motivo para estar contento. » Traduisez que même sans jouer je reste le meilleur et ça pourrait durer longtemps. Mes partenaires n’ont qu’à aller se faire foutre. Il n’oublie pas au passage son préparateur physique : « Mourinho es un gran entrenador y le agradezco su confianza. Yo intentaré aprovechar todos las situaciones que tenga para poder marcar goles. » Pour ceux qui, comme nous, ne parlent pas le castillan, ça doit vouloir dire : « J’emmerde Mourinho, c’est pas un entraîneur portugais qui va venir me faire chier. »

Jeudi : Benzema en remet une couche, cette fois en français, comme d’habitude, mais Frédéric Hermel parle au moins deux langues : « Mourinho es un entrenador muy grande, uno de los mejores del mundo sino el mejor. ¡Y sé que le caigo bien! »

Mourinho a traduit de lui-même depuis longtemps : « Ce ne sera pas un problème pour lui de redevenir un très bon joueur. » Mais parle-t-il de Benzema ou de Higuain ?

L’Edito : Se rouler des Puel

Pendant que Ribéry fait mine de manquer à l’équipe de France, Müller fait mine de marquer un but et demi à chaque victoire du Bayern. Ironie des grands joueurs ou pas, Nasri a marqué deux penaltys de plus que le nouveau Zidane.

Comme disait le poète, dans les couloirs de LCI, comme sur I-Télé, tout fait sens. Les sifflets de Bernabeu contre Higuain sont une chose, les interviews de Bernard Lacombe au JDD une autre. Quand il parle de résultats merdiques, il sait de quoi il en retourne, quand il parle de recrutement raté aussi. Dire qu’il préférait l’époque Perrin est un leurre, ce n’était pas vraiment ses mots, mais ceux de son président. « Menaçable mais pas menacé », que ne faut-il pas inventer pour calmer ces fouille-merde du service communication du club ? « On verra dans un mois si l’intuition des supporters était pertinente. » Puel démission est donc une intuition. « Jamais aucun grand club européen ayant écarté son technicien en début de saison n’a atteint ses objectifs. Puel est quelqu’un de compétent, qui a un bon effectif. »

Tout fait sens et le Real de Mourinho joue comme l’Inter de Mourinho la première saison. Reste à élire les Ibrahimovic et choisir le club avec lequel il faudra faire affaire l’été prochain. Capello n’avait pas eu autant de temps, attention quand même à ne pas vexer Santiago-Bernabeu avec trop de hors-jeu d’attaquant de pointe, trop d’occasions salopées d’attaquant de pointe, trop de contrôles ratés d’attaquant de pointe, trop de pointe de vitesse pas suffisante d’attaquant de pointe ou trop de jeu en remise direct à l’adversaire d’attaquant de pointe. « Le geste typique du buteur », précise Da Fonseca sur une frappe à trois mètres du but. Ça fait partie du bagage et la récompense arrive toujours en fin de match à dix contre dix sur un caviar de Cristiano. Benzema est obligé d’applaudir, Mourinho est bien un génie. Une frappe, un but : Benzema aussi. Il est même peut-être meilleur : « Mourinho est un grand entraîneur et je le remercie de m’accorder sa confiance. » A part une bande de Yougos, il sera difficile à abattre.

Le Diaw du village

La communication a aussi son rôle en Coupe Davis. Llodra n’est pas encore le meilleur joueur du monde en simple, pourtant Monfils le croit. Clément n’est pas le meilleur joueur de double du monde, pourtant Llodra le croit. Et l’Argentine de Nalbandian n’est pas la meilleure équipe du monde, pourtant tout le monde l’a cru. Boetsch l’a bien gagnée et battu Kulti, l’importance est bien dans l’apparence.

Pendant ce temps-là, Le Mans a bien négocié le match aller du premier tour préliminaire de l’Euroligue. En d’autres termes, Antoine Diot a pris le relais de Boris Diaw.

Ligue 1 : Qui est qui 2010

Après tris mois d’enquête et d’analyse, voici enfin la vérité sur les favoris du championnat. Une chose est sûre, près de 67% de nos lecteurs pensent que Hoarau ne sert à rien. Ont-ils vraiment tort ?

Le règlement est formel : aussi ambitieux soient-ils, tous les clubs ne pourront pas finir 19e cette saison.

En danger

Arles-Avignon. L’entraîneur est surnommé le magicien, manque de bol, il a filé sa baguette à Meriem. La femme de Fred pourrait y voir plusieurs rapports. Changer toute l’équipe troisième de Ligue 2, c’était évidemment un minimum. Associer une sous-défense du Real, la Grèce 2004, Sébastien Piocelle et jouer à coté de la piscine municipale, c’est prendre la Ligue 1 pour une division chypriote. Et la Ligue 1, elle aime pas ça.

Sochaux. C’était donc vrai, la génération Frau-Pedretti-Monsoreau a laissé un vide. Pour celle-là, ça va peut-être venir, Boudebouz n’entame que sa troisième saison et Bréchet sa vingtième. Attention à la Dalmat-dépendance, si on en parle avant Noël c’est foutu.

Saint-Etienne. Recruter un Marchal pour faire la loi, ça marche mieux avec Tommy Lee Jones. Il faudra encore espérer un coup de main des autres clubs.

Nancy. D’abord Féret, ensuite Vahirua et finalement une pelouse synthétique. Correa a oublié ce que veut dire Uruguayen. Perrin, Baup et Courbis cherchent un T2 près de Marcel-Picot.

Lorient. Un Gourcuff et un attaquant international : Lyon sera sûrement prêt à payer cher d’ici peu de temps. Mais le merlu au melon, ça sent mauvais. Disons même que ça pue.

Nice. Ljuboja et Mouloungui ne rapporteront certainement pas 15 millions. Ça ne sera ni plus simple, ni plus compliqué de finir 17e.

Lens. Ca dure depuis quatre ans : aucun club de Ligue 1 ne peut affirmer en début de saison que y évolue aussi. Soit le temps s’est arrêté, soit Maoulida avait signé un contrat de quinze ans. Dans les deux cas, Wallemme n’est pas trop vieux pour remettre un maillot.

Brest. Le chaudron de Francis Le Blé attendait le retour en Ligue 1. Mais, même directeur sportif, Corentin Martins est toujours là.

Paris-SG. A Valenciennes, il y avait Mater et Saez pour aider Darcheville. A Paris, qui va aider Makélélé ?

Lyon. Le meilleur effectif de France, et pourtant on y recense Cris, Gourcuff, Lisandro, Toulalan, Pjanic, Kallström, Makoun, Delgado, Gomis, Briand, Bastos, Gonalons, Lovren, Cissokho, Réveillère, Diakhaté, Gassama et Belfodil. Lloris est-il si fort ?

Marseille. La dernière fois que l’OM avait été champion, il s’était retrouvé en D2 l’année suivante. Le foot est devenu plus ardu : Tapie n’avait pas échangé Ben Arfa et Niang contre Gignac et Rémy plus de l’argent.

Bordeaux. Il a fallu attendre un peu, mais le cimetière a été nettoyé, pour 22 millions d’euros sans les bonus. Carrasso continue de surveiller le charnier, Plasil, Fernando, Diarra et Ciani espèrent s’y faire une place. Devant, il ne reste que Cavenaghi, mais ils sont plusieurs, dont un jeune, mais il n’y a même pas le vrai.

Auxerre. Le Tallec, Langil et Sammaritano pour jouer la Ligue des Champions, décidément Guy Roux voue un culte à Corentin Martins. Sauf que Martins, il aimait pas trop la vraie Coupe d’Europe.

Montpellier. Le nouveau Costa est Chilien. Pas sûr que ce soit suffisant, mais ça peut quand même permettre à Giroud de ne retourner à Tours que dans deux ans.

Lille. Le rouleau compresseur qui marquait trois buts par match est parti pour en marquer trois par saison. Le reste dépend donc de Rami et du Hazard.

Valenciennes. Pujol est toujours là, mais ils battent de plus en plus régulièrement l’OM. Quand Kombouaré est parti à Paris, c’était un choix de qui ? Et Savidan ? Mais Pujol est toujours là.

Tranquilles

Caen. El Arabi, Hamouma, Mollo, Yatabaré. La tâche se complique pour Gignac, Modeste, Hoarau et Lisandro. Comme quoi, Dumas avait raison depuis le départ : des mecs qui courent vite devant, ça dispense de jouer avec des défenseurs dans le foot moderne.

Monaco. La Supercoupe d’Europe se jouera encore à Louis II la saison prochaine, pas la peine de s’emmerder à être européen. Ca tombe bien, Puygrenier est de nouveau prêté.

Toulouse. Le Téfécé est orphelin de Gignac. Ça se passera donc bien.

Rennes. L’ancien entraîneur de Bastia, l’ancien défenseur de Nice, l’ancien buteur de Montpellier, l’ancien maître à jouer de Sochaux. Vu la concurrence, c’est certainement leur année.

Les voyages de Zizou : Yoann en Bretagne

Un requiem ne sert pas toujours à dire adieu. Parfois, c’est bienvenue.

Même si « ce sera fort émotionnellement de retrouver mon père », Yoann Gourcuff avait déjà affronté Lorient. La dernière fois, Bordeaux avait gagné 4-1 et Gourcuff fils avait marqué. Il était grand temps de prendre son envol dans un grand club. Le deuxième but de Zidane en 2010 est pour bientôt, il ne faudra pas reprocher à L’Equipe.fr de ne pas avoir prévenu, la preuve.

29e : « Tout le stade breton retient son souffle en attendant l’entrée en jeu du fils prodigue, qui est en train d’enlever son haut de survêtement. »

32e : « A noter le fantastique accueil du public lorientais lors de l’entrée en jeu du numéro 29 (département du Finistère) de Lyon… »

35e : « Premier coup franc pour Gourcuff. Le Lyonnais enroule son ballon côté gauche, mais Mvuemba est présent au premier poteau pour écarter le danger de la tête. »

45e+2 : « Malgré l’entrée en jeu prématurée de Gourcuff, suite à la blessure de Delgado, Lyon est à la peine sur la pelouse synthétique d’une formation lorientaise réaliste. Les Merlus ne sont absolument pas inquiétés par le collectif rhodanien… »

49e : « Briand arrache le ballon à Jouffre à vingt mètres du but lorientais et permet à Gourcuff de le reprendre. L’ex-Bordelais frappe du droit mais ne trouve pas le cadre. »

57e : « Nouveau corner et nouvelle opportunité pour les Lyonnais de marquer. Gourcuff contrôle le ballon dans la surface, se retourne puis frappe du droit. Le ballon passe cependant au-dessus du but. »

63e : « Gourcuff se charge de tirer le coup de pied arrêté à venir mais ne trouve personne au second poteau. »

70e : « Sur l’action qui suit, Briand fixe la défense dans l’axe et décale sur sa droite Gourcuff, dans la surface. Le meneur de jeu tire du droit mais dévisse sa frappe. Le ballon flirte avec le petit filet. »

75e : « Nouvelle frappe de Gourcuff, à la conclusion d’un très bon mouvement alimenté par Lisandro et Pjanic. Le joueur breton est cependant contré par le tacle de Bourillon. »

85e : « Briand se bat pour aller chercher cette ouverture de Gourcufff. Il sauve le ballon de la sortie sur la droite du terrain. Mais ce n’est pas l’avis du juge de touche qui signale un six mètres. »

89e : « Superbe retour décisif de Bourillon sur Gourcuff, qui avait pourtant été très bien servi par Lisandro dans la surface. »

90e+5 : « Une fois de plus fébriles sur le plan défensif, les Lyonnais ont encaissé une nouvelle défaite face à des Lorientais réalistes et aidés par la vista de Gameiro. La seconde période et l’apport de Gourcuff peuvent cependant être motifs d’espoirs pour l’OL. »

Pendant ce temps-là, le mercato touche à sa fin et après le match, L’Equipe.fr use d’un humour un peu douteux : « Lyon perd à Lorient 2-0 malgré Gourcuff ». Le père et le fils plaident non coupables. Mais le père a parfois le devoir de se montrer humiliant s’il veut que son rejeton réussisse : « Par ailleurs, je suis très content de l’arrivée de Kitambala (auteur du deuxième but), ce fut un élément important dans la transformation de l’équipe ce soir. »

Ligue 1, Lyon : Des pneus qui Cris

Hamouma, Mollo, El Arabi, Yatabaré : Caen a largement les moyens de conserver son titre de champion. Mais où est donc passé le Lyon qui avait obtenu le 2-2 à Valenciennes en mai ?

« Nous avons alimenté le marché français ces dernières années, sans bénéficier tout le temps des retours escomptés. » Quand Aulas parle, Le Progrès ne peut pas accorder de droit de réponse à Piquionne, Keita, Bodmer, Monsoreau et Frau simultanément. Pareil pour Makoun, Pjanic, Kallström et Gomis. Pourtant, « Gourcuff serait le joueur idéal » et « devant, on a un effectif que tout le monde nous envie ». Ca frôle la diffamation.

Mais cette année, tout a changé : Makoun, Pjanic, Kallström et Gomis sont demi-finalistes de C1 en titre. Ca n’a pas suffi à Govou et Boumsong pour éviter le Panathinaikos. Mais un retour à Nice ou un prêt à Rennes n’est pas une fatalité : Ederson, lui, s’en est servi pour revenir en grâce et retrouver une place de titulaire. Il y a même tenté la Seleçao dans la foulée, mais la provocation a des limites : les dieux ont tranché, sa première minute auriverde lui a coûté ses ischio-jambiers, qui en règle générale ne rompent pas.

Lyon y va Mollo

L’OL a fait de la reconquête du titre sa priorité. Lisandro n’est pas contre, ça lui épargnera certainement trop de mercredis seul en pointe à attendre un deuxième attaquant. Gomis précise qu’il ne se sent pas concerné, mais il n’a pas voulu être la tête de Turc : il est donc resté et ça tombe bien, Pathé n’a pas pensé à assurer les jambes de Lisandro non plus. Au cas où, Briand peut aussi jouer devant, mais ça ne lui donnera quand même pas le palmarès de Govou. La vérité est parfois cruelle. Delgado, lui, n’est plus ce titulaire trop frêle pour le haut niveau : il est blessé.

Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, Cris avait prolongé quelques jours après la signature de Briand. Ce n’est pas un canular, mais deux pièces maîtresses pour épauler Gonalons. Toujours pas un canular. On peut parfaitement avoir un milieu sans joueur confirmé, ni vraiment athlétique, ni vraiment technique, ni vraiment expérimenté et enfin atteindre une finale de C1.

Cris d’arthrite

D’ailleurs, la Ligue des champions se profile et Jean-Michel Aulas, comme Le Vestiaire, attend avec impatience de découvrir le niveau européen, au cas où. Les six buts de Chelsea ne sont pas une bonne nouvelle, les trois de Séville non plus, Ibrahimovic était sur le terrain. Mais Lyon n’est toujours pas à l’abri d’une équipe de légende qui fait exploit sur exploit contre le septième de Premier League, le deuxième de Liga et le sixième de Ligue 1. En attendant, pourquoi ne pas le répéter : Cris a prolongé et sans doute avec lui les branlées contre le Bayern.

L’histoire ne dit pas si Pathé avait demandé à assurer ses ischio-jambiers. Lovren n’est pas une clause et il a bien coûté neuf millions. Toulalan, du coup, a déjà pris place dans la charnière. Franck Dumas a osé lui poser trois fois la question : est-ce qu’être meilleur que Boumsong ça signifie qu’on est défenseur central ?

« Nous avons un groupe compétitif et en progrès. » Dumas aurait pu y penser, mais c’est Puel qui l’a dit, en époussetant son trophée de champion 1997. On peut donc faire du neuf avec de l’existant. Juninho aurait été une bonne idée, mais Pjanic l’aurait mal pris : son coup-franc contre Anderlecht n’était pas vilain.

Question interdite : Gourcuff jouera-t-il bientôt en Allemagne ?

Cinq buts, dont deux doublés, en août 2009, et six passes, dont deux doublés, en août 2009. Décisif lors de sept matches de Ligue 1, c’était la définition du meneur de jeu moderne en février dernier. Meriem veut maintenant la réciter en arlésien. Heureusement, il y avait aussi eu ce but contre le Bayern, de la tête. Depuis, il y a eu ce coup-franc contre des Grecs.

Le 23 février dernier, Le Vestiaire avait osé évoquer le talent de juristes italiens qui avaient réussi à revendre leur plus mauvais joueur près de sept fois sa valeur réelle. Car aujourd’hui, si Aulas hésite à sortir un euro pour Gourcuff, alors qu’ils en a mis vingt sur Lisandro, ce n’est plus tout à fait un hasard. Celui qui fut d’abord un espoir comme Aliadière et Meghni, avant de tenter l’expérience de devenir Aliadière et Meghni, a désormais tout pour devenir Aliadière et Meghni. Combien de temps son but contre le PSG en 2008 va-t-il encore marquer les esprits ? Qui se souvient que Guivarc’h a marqué pour sa première sélection en bleu ?

Pourtant, Gourcuff a eu sa période dorée, comme chaque grand espoir. Pour Pedros, ça a duré trois ans. Gourcuff en est déjà à quatorze matches réussis en deux ans. Parmi eux, trois rencontres qui comptent : une mi-temps en équipe de France, un coup-franc contre l’Olympiakos et, et rien d’autre finalement. Suffisant toutefois pour que chacun ait au fond de soi une vague image de Gourcuff avec un accent marseillais de Cannes. Mais l’image s’estompe, jusqu’ici Gourcuff apportait plus psychologiquement qu’il ne coûtait par ses déchets techniques. Désormais, la tendance s’inverse au point que plus personne n’en veut et qu’il sera prochainement bradé. Sa seule chance est de retrouver son niveau, mais il semble que le niveau soit bien celui entrevu au cours de 95% de ses matches et non des 5% restants. Sinon Dhorasoo n’aurait jamais eu le temps de tourner son film. Gourcuff ne fait plus peur à personne, bientôt même son père se renseignera sur les prix du marché.

Juni tout en bloc

Pour la destination de sa prochaine passe décisive dans le jeu, Brême ou Villareal devraient suffire. Ses buts, ses passes, ses contrôles, ses dribbles contre le PSG attestent d’un niveau, sa panenka ratée d’un autre et les performances d’Higuain d’un troisième. Une typologie est toujours utile pour expliquer les frappes de trente-cinq mètres qui ne dépassent plus les seize mètres, les coups francs dans les tibias des adversaires, les passes en profondeur millimétrées pour toutes les charnières centrales de Ligue 1 et les roulettes qui ne trompent plus Diego Perez ni Damien Marcq. Ni même récemment Giroud et Yanga Mbiwa, et encore, il s’agissait plus d’une conduite de balle que d’une roulette. Bientôt, on ne pourra plus lui reprocher d’avoir raté sa Coupe du monde. Pour devenir un grand joueur, faut-il être bon tout le temps, parfois, ou rarement et si possible qu’en championnat national ?

« A quinze millions, tout le monde avait fini par croire la théorie du leader technique. Mais le volume de jeu de l’ancien nouveau Zidane est devenu équivalent à celui du vrai Zidane dans le Madrid d’aujourd’hui. » Le reste, on vous l’a évidemment déjà raconté.

L’Edito : Une bonne paire de Robert

velo

Le Vestiaire s’interroge cette semaine sur d’étranges faits de jeu qui semblent passer sous silence.

Un Grand Chelem et une finale européenne suffisent-ils à passer dix points aux All Blacks ?

Comment le passeport biologique peut-il encore être utilisé alors que les coureurs ont arrêté le dopage et que Valverde est devenu numéro 1 mondial ?

Pourquoi Higuain n’a-t-il pas marqué le but décisif contre Osasuna ? Pourquoi n’a-t-il marqué que trois buts de plus que l’année dernière en Liga alors que c’est la saison de la consécration pour lui ?

Pourquoi Ibrahimovic n’était que remplaçant dans un match décisif du Barça après être sorti à la 50e minute d’un match encore plus décisif ?

Combien de matches Bordeaux a-t-il perdu avec son équipe-type ?

Pourquoi Lisandro a-t-il confondu une victoire contre Montpellier et une victoire en Ligue des Champions alors qu’il a quand même marqué un penalty contre Bordeaux ?

Pourquoi Benzema était-il blessé lors du match le plus important de la saison du Real ?

Cyril Hanouna va-t-il présenter Roland-Garros ?

Comment Nadal peut-il espérer poursuivre sa carrière au delà de ses 25 ans ?

Pourquoi Jérémy Chardy a perdu son sixième 1er tour de la saison à Munich ? Qui est Stéphane Robert ?

La Pro A de basket se termine-t-elle un jour ?

Pourquoi la Pro A de ping-pong ?

Les Bruits de Vestiaire ont-ils fait leur retour uniquement pour booster le nombre de visiteurs uniques ?

Ligue des Champions, Bayern-Lyon :
Un supo et Olic

LOL

Claude Puel a raison, les penalties bordelais ont fini par être compensés. equipe.vestiaire@yahoo.fr a fait le reste.

Lyon a-t-il bien défendu hier soir ?

Absolument. Lloris n’a pas dépassé son quota.  Après, il suffisait de défendre le 0-1 que Puel désirait.

Lyon a-t-il bien attaqué ?

Vous pensez vraiment qu’on peut faire les deux dans un match ?

Vous voulez dire que Lyon a fait le match qu’il fallait ?

Exactement. Ils ont fait le même match que d’habitude.

Mais ils n’ont rien foutu du match !!!

Vous êtes sévère. D’abord, le tirage au sort obligeait Lyon à se déplacer sans avantage au score. Ensuite, la supériorité numérique n’a duré qu’une demi-heure. Il y a quand même des concours de circonstances qui interpellent. En tout cas, les Lyonnais n’ont rien à se reprocher, ils ont fait le même match que d’habitude.

On peut donc tirer trois fois et faire un bon match ?

A une nuance près : on peut tirer trois fois et faire le meilleur match que l’on peut.

Ca veut dire que Lyon est une équipe limitée ?

Il va falloir arrêter les sous-entendus, Lisandro a prouvé qu’il était un grand joueur en Ligue 1. Demandez à Juninho, Tiago et Diarra ce qu’ils en pensent.

En tout cas, on a vu un match haché, de la tension, des expulsions et finalement ça se joue sur un détail. Enfin le haut niveau ?

Ou Bayern-Lyon, demi-finale de Ligue des Champions.

Pardon ?

Vous ne semblez pas comprendre. Diego Contento, Müller, Olic, Gomez, Pranjic, Ederson, Gonalons, Källstrom. Gouffran a annulé au dernier moment, il n’était pas libre. En revanche, Zahia l’est toujours contre quelques billets.

Vous n’avez pas mentionné Delgado…

Pour un attaquant, il a fait un excellent match défensif.

Vous ne confondez pas avec Lisandro ?

Ou avec Higuain et une dizaine d’attaquants argentins, peut-être bien.

Qui va gagner la Nouvelle Star ?

Personne ne va vous blâmer. Qui regarderait en entier un match de Bundesliga où Robben marque toujours le même but un mercredi soir ?

Pourquoi Toulalan a-t-il été descendre Robben sur le côté ?

Marquer l’ailier droit c’est le boulot du défenseur central.

Non, de l’arrière gauche !

Non, lui il passe son match à attaquer, et si possible à mettre tous ses ballons en touche. Qu’attendez-vous d’autre de Cissokho ?

Qu’il finisse sa formation à Gueugnon ?

Pas mieux.

Real Madrid : Vert comme un Higuain

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Quand le joueur le plus cher du monde dit que son club n’est actuellement pas une grande équipe, s’adresse-t-il uniquement à Gonzalo Higuain ?

Tout le monde le dit, même Reynald Denoueix : l’Argentine possède bien un buteur star autre que Messi et Lisandro. Il s’agit de l’un des cinq avants-centre du Real Madrid et grâce à lui les Merengue possèdent même la paire d’attaquants la plus prolifique au monde. Même si le monde entier ne joue pas en Espagne, même si le monde entier n’évolue pas avec Julien Escudé dans l’axe de sa défense.

Les mauvaises langues se méprendraient en imaginant que le prolifique duo n’a affronté que des équipes de merde. Car les gâchettes ont aussi rencontré Marseille, Milan, Lyon et Barcelone. Soit huit matches à enjeu, un peu plus importants que les autres. Huit matches pour se montrer décisif, pour prouver sa valeur. Sur ces huit matches, le Real a marqué dix buts, dont cinq pour Cristiano. Higuain en a joué sept, mais un complot de défenseurs de tous pays semble avoir été fomenté contre lui pour l’empêcher de marquer. Un simple accident de parcours, puisqu’il s’offrira deux buts contre Zürich. Les mauvaises langues diront les deux seuls buts de sa carrière en 21 matches de Ligue des Champions, mais il ne faut pas caricaturer quand même, il n’a été titulaire que quatorze fois, soit un but toutes les 589 minutes.

Cry me a River Plate

Pourtant Higuain, cette saison, c’est 24 buts en Liga, alors que l’année dernière ce n’était que 22. Une progression fulgurante pour celui qui sait tout faire, jusqu’à être capable de provoquer le recrutement de trois joueurs à plus de 30 millions d’euros comme récompense de son talent. Les mauvaises langues diront que ça n’a rien à voir avec son incapacité à être décisif. Sans doute, puisque son rendement extraordinaire face aux charnières ibériques ne tardera pas à pousser l’ancien meilleur avant-centre du monde, blessé, à l’infirmerie et parfois sur le banc.

Un gaucho un peu gauche

En 2009-2010, Pellegrini n’a donc pas le choix. Tout le monde sait qu’Higuain est inapte dès que le niveau s’élève un peu, mais Higuain est incontournable même dans les grands matches. Et ce depuis le 2 mai 2009, lorsqu’il fut enfin décisif en marquant l’un des deux buts mardrilènes contre le Barça, qui n’en avait mis que six ce jour-là. Il était difficile de  faire mieux cette saison, pourtant Higuain va le faire en offrant pas moins de sept prestations de choix à ses détracteurs.

Et surtout, n’oubliez jamais si le doute vous submerge : Higuain sait tout faire, il n’est pas lent, sa puissante frappe de balle est précise de loin comme de prêt et son mental d’acier lui permet de ne jamais perdre son sang froid (définition valable pour Arzo, Lopez Munoz, Baraja, Nivaldo et Del Horno, ndlr). Que demander de plus à un attaquant moderne pour passer les huitièmes de finale de la Ligue des Champions et ne pas se faire humilier en clasico ?

Ta mère de Brest

Higuain sait profiter des grosses perfs de son équipe pour jouer et briller sans pression, quand il n’y a plus d’enjeu. Il entre à 3-0 pour le Real face à Marseille, et offre de belles promesses pour la suite.

82e minute : Les dernières minutes sont difficiles pour les Phocéens, comme sur cette action de Benzema qui élimine son adversaire direct avant de servir parfaitement en retrait Higuain dont la reprise du gauche passe à quelques centimètres.

Cristiano Ronaldo est blessé pour le match retour à Milan. Higuain va profiter de l’occasion pour s’imposer et montrer qu’il est plus qu’un remplaçant de luxe. D’abord grâce à son impressionnante frappe de balle. Celle qui lui a offert cette saison 24 buts en Liga, dont deux contre Zürich.

8e minute : Le Real prend le jeu à son compte avec une action en triangle entre Benzema, Marcelo et Higuain. La frappe de l’Argentin est trop molle pour inquiéter Dida.

Higuain est un joueur a la technique parfaite, d’une précision redoutable. Il se crée des occasions et parfois trouve le cadre. Sinon comment expliquer ses 24 buts en Liga, dont deux contre Zürich.

14e minute : Les frappes s’accumulent devant la cage de Dida. Après un une-deux avec Benzema, Higuain tire du gauche. Le ballon passe de peu à côté.

Contrairement à sa réputation, Higuain ne craque pas dans les grands matches, de là à louer son fair-play, il n’y a qu’un pas. Heureusement, Benzema avait déjà égalisé.

29e minute : Higuain est averti pour contestation.

Au match retour contre Marseille, bien décidé à confirmer ses 24 buts en Liga, dont deux contre Zürich, il choisit de prendre Cristiano comme modèle. Le Portugais met deux buts et parfois il ne marque pas, Higuain c’est presque pareil sauf que parfois il ne met pas deux buts, ça lui fait au moins un point commun avec Sergio Ramos et Pepe.

28e minute : Enorme occasion sur corner avec une première tête de C. Ronaldo qui s’écrase sur le poteau, c’est ensuite Higuain et Pepe qui échouent sur Mandanda ou un pied marseillais et finalement Sergio Ramos est contré in extremis alors qu’il allait marquer.

Higuain se présente à Gerland en huitièmes de finale de Ligue des Champions fort de ses deux buts contre Zürich. Entre autres qualités, sa vitesse d’exécution va lui permettre de mettre 24 buts en Liga, pourquoi ne pas s’en servir en terre lyonnaise.

14e minute : Pourtant en situation idéale au point de penalty après une talonnade de Ronaldo, Higuain se fait subtiliser le cuir in extremis par Boumsong.

Higuain ne reste jamais sur échec et très rapidement il se remet en confiance. A peine 50 minutes plus tard, il se recrée une occasion. Lancé, il devient même presque inarrêtable sinon Zürich aurait pu s’épargner deux buts et la Liga 24.

63e minute : Lloris répond présent en bouchant l’angle de Higuain, lancé côté droit et auteur d’une frappe en bout de course écartée par l’ancien portier niçois.
Le chef d’oeuvre d’Higuain arrive au match retour, dans le temple de Bernabeu. Lyon ne joue pas la première mi-temps et parmi la dizaine d’occasions de Madrid, Higuain en a quatre. Il a donc le choix de marquer 0, 1, 2, 3 ou 4 buts. Quelle que soit sa décision, il sait qu’il sera propriétaire pour l’éternité de ses deux réalisations contre Zürich et ses 24 en Liga. Alors que CR a ouvert le score depuis à peine cinq minutes, son prolifique compère argentin, attaquant le plus complet du monde, démontre qu’il sait prendre des initiatives payantes. C’est ça aussi être décisif.

13
e minute :
Un contrôle manqué de Ronaldo profite à Higuain, qui n’hésite pas à frapper directement au but mais l’Argentin ne trouve pas le cadre.

Higuain est gentil, c’est connu, mais il sait aussi pousser son altruisme jusqu’à faire briller les gardiens adverses.

27e minute : Accélération de Kaka aux abords de la surface, la défense centrale bloque le Brésilien, ce qui profite à Higuain qui ouvre son pied droit et il faut une parade de grande classe de Lloris pour détourner le tir de l’Argentin.
On le sait moins mais Higuain est aussi un sacré joueur de tête.
40e minute : Nouveau centre venu de la droite par Granero cette fois. Higuain prend le meilleur de la tête sur Cris mais le ballon termine à quelques centimètres du poteau droit de Lloris, sans doute battu.

Et quand la Ligue des Champions est finie, que Zürich n’est plus là, il reste la Liga pour prouver sa valeur. Plus d’un but toutes les 90 minutes, Higuain est un des joueurs les plus efficaces de l’histoire (définition valable en général même quand Cortes, Mane, Marjo, Gavilan, Celestini, Parejo et del Moral ne jouent pas, ndlr). Rien à voir avec un championnat espagnol d’une faiblesse historique où le troisième serait à plus de vingt points des deux premiers. Car personne ne peut soupçonner Barcelone d’être nul. D’ailleurs, au clasico aller, toute la classe d’Higuain va s’exprimer en une seule fois. Absent tout le match, il attend la 54e minute pour allier technique et vitesse. Démonstration.
54e minute : Sur une contre-attaque ultra rapide, Higuain s’infiltre plein axe et sert Cristiano Ronaldo sur sa gauche. Le Portugais lui remet dans la profondeur et Higuain parvient à effacer Piqué pour se mettre en position de frappe. Puyol intervient in extremis !

Au retour, samedi dernier, Higuain a l’occasion d’offrir le titre à Madrid. Buteur lors des cinq dernières journées, l’Argentin est dans une période exceptionnelle, tout lui réussit, les matches de Lyon n’étaient probablement qu’un accident, il va le prouver en réalisant son second chef d’oeuvre de sa saison.
23e minute : C. Ronaldo déborde côté gauche et centre dans la surface. Higuain est à la réception mais Piqué s’interpose et met la balle hors de danger.

38e minute : Sergio Ramos effectue un long coup franc et lance Higuain dans le dos de la surface. L’Argentin tente de frapper de volée mais sa frappe passe très loin du cadre.

47e minute : Marcelo déborde côté gauche et centre à l’entrée de la surface. Higuain est à la réception mais l’arbitre signale une position de hors-jeu.
Messi aimerait bien gagner la Coupe du Monde mais ça le fait chier de la filer en même temps à Higuain.
25e minute : Enorme occasion pour Higuain, parti à la limite du hors jeu, qui élimine Lloris sorti à sa rencontre mais heureusement pour les Gones, le ballon échoue sur le poteau alors que le but est vide !

LdC, Bordeaux-Lyon : Le buddha Blanc

Le football est une science exacte. Il n’y aura donc pas de surprise ce soir. Buddha Blanc ou pas Buddha Blanc ? Voici la vérité en 1696 mots à peine.

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En 2009, le Barça a explosé Lyon. En 2010, le Real n’a pas réussi à exploser Lyon et Bordeaux n’a jamais explosé personne. Laurent Blanc l’a décidé en août dernier, son match référence sera le quart de finale retour de Ligue des Champions. Le sacrifice de Fernando était à ce prix. Plus que les 15 dernières années des Girondins, c’est le salaire estival du Cévenol qui se joue.

Tout le monde, jusqu’au spécialiste foot du Vestiaire qui apprend à faire les noeuds coulants, se pose la question : comment Laurent Blanc peut-il continuer d’être persuadé qu’il sera champion d’Europe ?

Rit haut, mais veut pas

La réponse est a priori simple, puisque son équipe type est celle du Barça, au détail près que chaque remplaçant joue à Lormont. L’histoire serait même pliée d’avance si, autre détail près, les titulaires n’avaient pas eux aussi une inconstante passion pour Lormont. Et pas seulement parce que Chaban-Delmas est le long de la rocade comme Lormont. « Peut-être que certains joueurs seront sollicités. Ça dépend de la fin de saison. Si elle n’est pas bonne, ils honoreront leurs contrats. » Blanc a dû repérer qu’il valait mieux éviter de passer par Lormont pour aller à Madrid le 22 mai, c’est pas sur la route. Et pourtant, ce ne serait qu’un juste retour des choses tant Ricardo avait bien travaillé.

C’est ainsi qu’en 2007, Blanc récupère ce qui se fait de pire sur la planète football. 6ème du championnat avec 57 points comme aujourd’hui. Rien d’un hasard. Il va alors durant 2 ans et demi ajuster son effectif à sa façon. Ne parlez pas de violence, le pacifisme est son combat comme lorsqu’il tendit la main à Bilic qui aurait pourtant mérité un bon pain dans la gueule. Non, c’est plutôt un encouragement sincère sans aucune humiliation. La preuve, qui a dit hier en conférence d’avant-match : « Prenez du plaisir parce que – je ne vous le souhaite pas – des matches comme ça vous n’en jouerez peut-être plus » ?

Epiques types

Marouane Chamakh : Issu du centre de formation comme Hervé Bugnet ou Gabriel Obertan, Lolo n’ a pas tardé à lui expliquer que s’il voulait jouer ailleurs qu’à Evian, il allait devoir se décider à marquer. Et que ce n’était pas parce que Cavenaghi était aussi là qu’il fallait avoir honte de se servir de sa tête. N’avait-il pas eu la même patience avec Bilic jusqu’à ce malencontreux réflexe pavlovien opérant l’oesophage du Croate ?

Yoann Gourcuff : Le médiocre Breton, surnom affectif offert par Lolo, eu la bonne idée de faire 2-3 passements jambes à des Parisiens alors que son contrat milanais était sur le point d’être prolongé à Rennes. La recette fut la même avant le retour de l’Olympiakos. Le fils de l’entraîneur de Lorient, surnom affectif offert par Lolo, serait bien inspiré d’être décisif contre Lyon mercredi s’il ne veut pas passer le reste de sa carrière à matter Thierry Guillemot et Pat Le Gac sur TV7. Et comme Maradona s’est manifesté hier soir, Zidane ferait bien de répondre.

Wendel : Il est amusant de penser que personne ne se souvient de Ricardinho et Valdeir. Blanc s’en souviendra sûrement mercredi sur les coups de 20h45. Reste à savoir avec quel maillot joue le vrai Bastos. « Si les joueurs veulent mettre les choses au point, c’est l’occasion rêvée », ça s’adressait à qui ?

Plasil : Qui aurait pensé engager un remplaçant monégasque pour en faire un pilier de la meilleure équipe du continent ? Blanc probablement, la Juve aussi. Farnerud, El Fakiri, Prso et même Rothen envoient des CV au Haillan toutes les semaines.

Alou Diarra : Jouer une finale de Coupe du Monde pour suppléer Viera aurait pu être un indice. Blanc ne s’est pas laissé avoir.

Sané : Jouer une finale de Coupe de la Ligue pour suppléer Diarra aurait pu être un indice. Blanc ne se laissera pas avoir, d’autant plus que Diarra était là.

Chalmé-Tremou : Blanc a remis un vieux truc au goût du jour : savoir centrer. Du coup, il a vite trouvé les deux meilleurs latéraux du monde, même si Issiar Dia a choisi son côté.

Ciani-Planus : Si l’axe bordelais s’appelle Blanc-Ciani-Planus c’est que Blanc-Ciani tout seul ça marche pas. Si Lorient n’a jamais fini européen, c’est que Ciani tout seul ça marche pas non plus. Si Henrique n’est pas mentionné, c’est qu’ils sont nuls à chier. En tout cas, Blanc sait motiver ses troupes : « Je ne veux pas faire offense à Gomis. »

Fernando : L’homme de base de Ricardo est devenu l’homme de base de Blanc. On ne peut pas renouveler tous les contrats, lui au moins savait faire des passes. Lampard aurait rigolé, avant.

La ligue des lampions

En envoyant la plus faible équipe de l’histoire en quart de finale de Ligue des Champions, Laurent Blanc a envoyé deux signaux forts au football mondial : le  niveau européen est merdique et  Lyon est une équipe de merde.

Mais imaginer que Laurent Blanc a des pensées aussi malsaines serait trompeur. Combien de fois a-t-il dit que son équipe était tombée sur plus fort qu’elle ? Difficile à dire, mais le respect est ailleurs, comme par exemple aligner Sané en finale de Coupe de la Ligue ou en quart aller de Ligue des Champions. Combien de fois a-t-il salué l’entraîneur adverse quand il ne jouait pas contre Marseille ? Difficile à dire, mais ce n’est pas de l’antipathie, il a juste autre chose à foutre et aucun speaker ne les a présentés. Combien de séance d’entraînement a-t-il dirigé quand Planus ne revenait pas de blessure ? Difficile à dire, mais il a aussi droit de perfectionner son swing.

Une crème Gasset

Il est de toute façon difficile de confondre le Président avec l’entraîneur des Girondins. Au Haillan chaque matin, ce dernier est toujours de bonne humeur, n’économisant jamais un bonjour comme certains haut placés qui portent des lunettes de soleil à l’entraînement et qui surent mettre Micoud à la retraite en d’autres temps. L’entraîneur bordelais est toujours prêt à inventer un exercice sympa pour les joueurs, à bûcher toute la nuit pour une innovation tactique, à mettre le survêtement et à prendre lui-même les plots pour aller les disposer sur le terrain. Les anciens joueurs non conservés sans explication autre que « on peut pas te prolonger, tu t ‘appelles comment déjà ? » gardent tous un bon souvenir de cet entraîneur bordelais, un vieux coach à l’accent chantant de l’Hérault. Evidemment, son bureau est toujours ouvert pour discuter en cas de malentendu ou de petit coup de blues. Il faut juste ne pas se tromper de porte, c’est celle où il y a marqué Jean-Louis Gasset.

Dimanche soir sur Canal +, l’accent était plutôt cévenol. Normal, le championnat est relancé, c’est la crise à Bordeaux, personne du club n’ose parler. Il reste juste ce consultant en management sportif qui appelle « les joueurs de Bordeaux » ceux qu’il est censé voir chaque matin à l’entraînement. Crise, d’accord, mais tout à coup Isabelle Moreau a un doute. Même si Hervé ne lit jamais L’Equipe, elle l’a fait et elle en est sûre, Blanc a dit la veille « Bordeaux est au fond du trou ». Pourquoi alors ce costume bleu marine satiné quand Baup, lui, ne brille pas à ses côtés ? Et , justement quand Baup commente les bus nancéiens, pourquoi Blanc lui balance-t-il dans les dents qu’il est le successeur de Philippe Doucet ?

Alors, elle se lance : « Vous vous êtes dit quelque chose dans le vestiaire pour être aussi sûr de vous ? » Un peu surpris, Blanc réfléchit à ce qu’il faisait la veille. De la Ligue 1, Gasset était là, pourquoi aurait-il parlé ? « Vous voulez dire hier après Nancy ? Non. Il suffit de regarder nos matches. Sans nos erreurs défensives, même en étant pas flamboyants, on les gagne ces matches. » De là à dire que Bordeaux va se qualifier mardi, il y a un fossé et ce n’est pas parce qu’il l’enjambe que Blanc ne va pas y foutre Henrique. « Les remplaçants sont-ils au niveau ? » D’un éclat de rire, Blanc enseigne à Ménès le non verbal.

Au fond du Gouffran

Pour un peu, on finirait par croire que Blanc a organisé la défaite contre Nancy et la victoire de Lyon pour bien rectifier certaines choses mercredi. Ça ne serait pas son genre de dire que Lyon et l’OM sont meilleurs que Bordeaux. Si en plus il est en train de retaper Planus dans le plus grand secret, Sané vraiment pas clean.

Mais alors, pourquoi avoir dit la veille que Bordeaux est au fond du trou ? L’intuition commande d’imaginer que Blanc attend une réaction d’orgueil, même s’il ne laisse rien transparaître. Ça serait trop gros de donner le mode d’emploi juste parce que Gouffran ne comprend rien tout seul : « Nous avons été trop médiocres, avec des lacunes criardes. Le groupe est atteint, il n’y a que du négatif. On peut dire que l’on est au fond du trou, mais en tenant un discours direct, on peut aussi espérer obtenir une réaction. J’attends donc avec impatience le match de mercredi. » Et au cas où Ciani serait fier de ses vestes en cuir, Chalmé de ses tatouages et Henrique de son contrat pro, mieux vaut insister. « Dia part à 80m de nos buts. 80m et il va marquer dans notre surface. Il ne fait pas de passe hein. »

Quand on lui parle de l’équipe de France, ses yeux s’illuminent. Il n’est plus le même, cette fois il ne raconte pas de banalités pour botter en touche. « Vous savez, si je pars, on ne va pas casser le contrat des joueurs. » Renseignements pris auprès d’un avocat spécialisé, ce serait même illégal. La tête de son ami Jean-Louis lui revient subitement en mémoire. « J’ai déjà dit que je ne ferai pas ce métier très longtemps. »

Blanc a une telle modestie chevillée au corps qu’une élimination serait observée comme un echec, une qualification comme un exploit. Lui-même hésite pour désigner son plus bel exploit : être parvenu en quart de finale de C1 avec Gourcuff blessé pendant six mois ou être sorti par cette équipe de Lyon ? « Pensez-vous que Claude Puel puisse vous réserver une surprise tactique ? » – « Non, Claude, non. »