Equipe de France : Le Guen aux dons

La Fédé a besoin d’argent, mais pourquoi pense-t-elle au Guen ?


Il a toujours aimé relever des défis : devenir international avec son seul pied gauche, devenir défenseur en étant milieu de terrain, devenir sélectionneur des Bleus quand on est sélectionneur d’Oman. Paul Le Guen n’est pas avare, en tout cas pas d’effort. A Rennes, pour ses débuts en costume, il résiste trois ans en Ligue 1. Ça ne l’empêche ni de se faire virer, ni Lyon de l’embaucher. La grande vie démarre. Trois saisons, trois titres, un contrat chez Canal, Houiller mettra du temps à montrer que l’entraîneur n’y était finalement pour rien. On croyait pourtant Le Guen meneur d’hommes, mais c’est à croire qu’en fait il ne montait pas à poil sur la table ou sur Yannick Noah pour entamer le cri de guerre quand il était joueur. Tout au plus, un sourire de satisfaction quand le président annonçait double prime. Mais Le Guen n’aime pas la facilité : en France, il a fait le tour de la question et en plus à Glasgow, l’Euro s’appelle Livre sterling,ça complètera sa collection chez HSBC et, au pire, il y a deux matches par an contre le Celtic, il ne sera même pas obligé de payer sa place.

Les cent patates de Pencran

Un an et demi plus tard, Le Guen n’a rien gagné, si ce n’est un contrat au PSG qui cherche n’importe quel entraîneur pas trop charismatique et un peu dégarni sur le devant pour faire n’importe quel résultat. Deux ans et demi de pure osmose l’enverront en Coupe du Monde. C’est avec le Cameroun et 300 000 euros, après un contrat non renouvelé, mais l’essentiel n’est pas là : Canal a créé les Spécialistes en dehors des périodes de matches internationaux. Bonne pioche : le Mondial se termine sur trois défaites mais la Premier League non, en plus on voit bien mieux en tribune de presse, et ça reste gratuit. Mais la télé ne remplace pas le terrain, surtout quand on peut faire les deux : Oman, c’est pas si loin.

On retient donc deux choses du futur sélectionneur. Un, il éconduit la presse régionale demandeuse à titre gracieux de ses avis d’expert avec la même élégance qu’il reçoit les insultes des journalistes camerounais.  Deux, l’homme d’affaires est altruiste : dès qu’il a pu, il a emmené Yves Colleu en voyage.