Liverpool : You’ll never score alone

Les plus fidèles fans de Liverpool le savent. Anfield Road n’a pas toujours eu la chance de voir évoluer le meilleur buteur du monde. Par contre ils ont bien connu le plus mauvais et ça a duré quatre ans. Souvenez-vous, il s’appelait Fernando et n’était même pas Egyptien. Au moins on sait pourquoi ils ont dû attendre 30 ans. Ce n’est pas que de la faute de Houiller.

Tout avait pourtant bien commencé. Le 1er fevrier 2005,  il n’a pas encore 21 ans qu’il bat d’un doublé le Barça de Ronaldinho en 2005. 

S’ils avaient regardé de plus près, avant de mettre 36 millions sur la table, les dirigeants de Liverpool se seraient rendus compte que son deuxième but est un penalty qu’il a provoqué à cause d’un duel raté avec le gardien. C’est vraiment pas aimer son public que de lui offrir un attaquant vedette qui disputera une finale mondiale parce que le titulaire commençait à fatiguer en prolongation. Quinze minutes d’éternité. Sans prendre en considération la sensation d’être le cocu de Fernando Llorente, le quart d’heure de champion du monde de la carrière de Fernando Torres doit beaucoup à Villa. Amusant, un attaquant qui rate des occasions en finale de Mondial est finalement aligné d’entrée parce que lui au moins il s’en créé.

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Liverpool, Houiller, Crevoisier : Owen will soon

Le titre aurait pu être Owen Rooney. Mais on ne saura jamais vraiment lequel des deux a été le plus surcoté ou le plus gros gâchis. Ce qu’on sait en revanche c’est qu’il y en a un qui a eu le ballon d’or.  Et que c’est celui qui a un jour été entraîné par Houiller et Crevoisier.

La légende le fait passer pour l’un des dix meilleurs buteurs de ces vingt dernières années et pourtant, les mauvaises langues racontent que c’est le plus gros vol de ballon d’or de l’histoire et qu’il n’a finalement gagné qu’une Coupe de l’UEFA avec un doublé en finale.

C’est un peu comme si MBappé était resté à Monaco jusqu’en 2022 voire 2023. Owen aura attendu 24 ans bien tapés pour s’essayer à un autre club que Liverpool. La progression n’attend pas. Durant sept saisons chez les Reds, il réalise le même championnat, le même nombre de buts et le jury France Football trouva même le moyen de lui filer le Ballon d’Or. Une récompense méritée : contrairement au meilleur gardien du monde de l’époque Oliver Kahn, son principal concurrent, il n’est pas champion dans son pays, ni vainqueur de la Ligue des Champions et évidemment pas meilleur buteur de Premier League. Ce coup de génie le propulse dans la légende. Donetsk, Saint-Pétersbourg, Séville, Valence, Porto ou Rotterdam connaissent la valeur d’une Coupe UEFA, moins celle d’une Cup.

Owen’s world

Mais pour lui, tout a donc commencé un peu plus tôt, à 18 buts. Le nombre de réalisations record qui lui permettra par deux fois d’être sacré meilleur buteur et n’allez pas dire que c’est la faute aux blessures de Shearer, triple tenant du titre, il jouait en 1998. La faiblesse du total n’est d’ailleurs qu’anecdotique et ne dit rien du niveau global des canonniers de l’Albion puisque les légendaire Chris Sutton et Dion Dublin faisaient jeu égal. Il ne fallait remonter qu’à 1902 pour retrouver un équivalent, il s’appelait Jimmy Settle. Par la suite, seul un autre Jimmy, le redoutable Hasselbaink, remplaçant du remplaçant chez les Oranje, fera aussi mal aux défenses anglaises. Anelka fera même mieux.

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De Ronaldo à Cristiano : Il fenormono

En 2008, Le Vestiaire avait réservé un sort au cousin éloigné de Darcheville. Dix ans plus tard l’heure est venue d’actualiser ce classement alors que la Coupe du monde ne fait que débuter. Higuain aura-t-il bousculé la hiérarchie dans un mois ?

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Dernière actualisation après la finale de la Coupe du monde.

Ils étaient une trentaine à postuler au panthéon du Vestiaire. En 2008, Ronaldo avait devancé Henry, Romario, Stoichkov et Suker. Qui sont les entrants et les sortants en juillet 2018. Voici les cinq meilleurs buteurs de ces vingt dernières années. Continuer la lecture de « De Ronaldo à Cristiano : Il fenormono »

Real Madrid : Benzema, le sourire du Völler (2/2)

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Le Vestiaire vous a présenté hier le nouveau Real Madrid. Aujourd’hui, le Vestiaire se penche sur l’avenir de son meilleur joueur. Le prochain entraîneur, la retraite de Raul, le mercato : beaucoup d’incertitude pèsent sur l’équipe. Pour le caïd, il y en a beaucoup moins. Il était bon avant, il le sera après. En attendant, des sourires, des passes, du théâtre rémunéré, de la prétention. Le hasard fait bien les choses, il n’est plus black listé en bleu, et son tranfert a coûté cher. Voici pourquoi à l’inverse du Real, lui ne peut pas échouer cette année.

Car Domenech ne joue plus

C’est l’histoire d’un déjeuner secret dont tout le monde connaît l’existence. Raymond Domenech se rend à Madrid, manque de bol Zidane n’est pas là, donc il se rabat sur l’autre Zidane, le jeune. Les deux ne s’aiment pas, paraît-il, mais ils ont une passion en commun : ils savent se foutre de la gueule du monde. Benzema n’avait donc pas envie de rentrer contre la Roumanie. Il n’avait plus trop envie de jouer à Lyon non plus, mais à l’époque il s’était gardé de le dire. A croire que ça ne servait pas ses intérêts. Par contre, chier sur la sélection, ça permet de prévoir un mea culpa et un retour en grâce. Les erreurs de jeunesse sont parfois judicieuses. Raymond a d’ailleurs beaucoup aimé la fin de sa phrase, pourtant ils ne l’avaient pas écrite ensemble. Par contre, ils ont pu la relire ensemble après la convocation de Benzema. Peut-être ont-ils ri, Pires et Giuly c’est moins sûr, Gignac on verra. Remplaçant contre les Féroé, Benzema est bizarrement entré en jeu. Il a bien pensé à ne rien foutre sur le terrain en tirant dès qu’il pouvait sans jamais arrêter de faire la gueule, mais bizarrement cette fois il a préféré filer des ballons de but à tout le monde en souriant. Après, si Henry et Anelka ont choisi de ne pas marquer, il ne peut pas tout maîtriser. Comme les gens ont eu l’air d’apprécier le nouveau Benzema, il s’est dit que marquer ne serait pas de trop.

Contre l’Autriche, la leçon d’humilité a continué. Il devait bien ça au public. C’est donc avec une grande humilité qu’il a ouvert le score, qu’il a fait jouer tout le monde même Govou, qu’il a dribblé de temps à autres tous les Serbes sur le côté gauche, qu’il a fait des passes aveugles pour Clichy, qu’il a défendu et récupéré des ballons dans les pieds serbes, qu’il a félicité Henry et Gignac pour leur but. C’est avec une très grande humilité qu’il a souri quand il s’est aperçu que la caméra s’est arrêtée sur lui une fois sur le banc et répondu aux médias qu’il était au service de l’équipe de France après le match. Il en a pris l’habitude à Madrid, en pensant humblement être le meilleur. C’était avant que l’entraîneur se titularise dans ses pattes, d’avoir Granero sur le côté, Ronaldo qui lui demande les ballons la bouche en coeur pour mieux tirer à sa place et Kaka qui finit par s’y mettre. Au moins, Lassana Diarra évite de lui traduire la presse.

Car Higuain n’a jamais joué

CR ailier, Kaka meneur, Raul retraité, Van Nistelrooy nul, Higuain argentin, Karim n’a aucune raison d’avoir peur, d’ailleurs il n’a pas peur. Plus largement dans le monde aucun avant-centre susceptible de venir à Madrid n’a son niveau. Florentino le sait, Zidane lui a dit. Personne n’aurait mis 35 millions d’euros pour un joueur qui en aurait valu moitié moins l’année suivante, si ça n’avait pas été une urgence. C’est amusant de faire croire que Villa était trop cher, mais CR au sortir d’une saison minable a été payé à peine plus. Villa est un bon buteur espagnol mais il a joué à Gijon et Valence, a 27 ans et a mis 3 de ses 4 buts de l’Euro contre la Russie, l’autre contre la Suède et joue cette saison en Europa Ligue contre Rudi Garcia. Et ça le monde entier est au courant.

Car Raul ne joue plus

S’il n’a aucune concurrence nulle part, c’est bien qu’il y a une raison. La presse espagnole pensait l’avoir compris pendant les matches de préparation puis les vraies rencontres sont arrivées. Au bout de 5 il avait mis 3 buts, au bout de 9, toujours 5. L’explication est simple, il suffit de lire le premier épisode de notre enquête. Benzema moins confirmé  que les autres ne s’emmerde plus à aller dans l’axe qui est pourtant toujours son poste de départ de chaque match car il y a des petits malins qui s’y sont garés en double file. Il va essayer de faire gagner son équipe en faisant marquer les autres. Ingénieux n’est-ce pas. A chaque interview, il rappelle donc que c’est grâce à lui. Puis précise que c’est la faute des autres. En dehors de considération tactique, il respecte aussi ses partenaires axiaux. Raul, qui sera toujours meilleur quand il n’y a pas de place au moins pendant 45 minutes, Cristiano et Kaka qui ont déjà été reconnus et les autres qui sont nuls. L’analyse de son début de saison ne dit pas autre chose : contre Xeres il marque alors qu’il n’a plus que Van Nistelrooy dans les pieds, contre Tenerife il en met 2 alors que tout le monde est là mais la 45e minute est passée et que Kaka fait l’un des deux bons matches de sa saison, quitte l’axe et fait des passes.

Car Zidane ne joue plus

Kaka a pour lui la sagesse du père de famille catholique, Ronaldo l’immaturité du gamin des favelas à qui on offre un walkman, Raul l’orgueil du papy chef de famille qui a trimé toute sa vie sans une once de reconnaissance autre que celle de ses proches qui est surtout de la crainte. Benzema n’est que le correspondant français surdoué venu compléter sa thèse de doctorat sur le football espagnol par le prisme de Santiago Bernabeu. Comment organiser une telle communauté ? Claude Sautet n’étant plus disponible, il ne reste que Dieu. Ca tombe bien, c’est le conseiller du président.

Car Papin et Anelka ne jouent plus

Il reste le cliché de la vedette locale qui s’exile dans un gros club, melon oblige. La situation de Benzema ne leur ressemble en rien. Il n’a que 21 ans, ce qui en fait un cas d’exception. Jamais, en dehors de Ronaldo, le vrai, un joueur doué n’a rejoint une si grande équipe aussi jeune. Cristiano arrive à Manchester à 18 ans, mais il ne coûte rien car il n’a rien fait, Anelka n’a fait qu’un an de haut niveau. Benzema arrive, après deux grosses saisons, dans un club où quatre places au moins sont libres devant. Anelka et Owen, en plus d’être moins doués et moins armés mentalement, débarquent dans le club de Raul. Papin, même s’il est aussi bon, arrive dans celui de Van Basten. Aucun président ne voulait ces joueurs pour les aligner mais juste pour ne pas qu’ils apportent à d’autres.

Être le meilleur comme Henry n’a jamais fait gagner de Ballon d’or, le côté sympa de Zidane ça marche mieux. Il a le choix, ça dépendra des matches. Benzema n’a plus qu’une chance d’échouer, que le Real échoue avec. Pellegrini y met du sien, pas certain que cela suffise. La défense madrilène n’est pas aussi sceptique.