Rallye, Sébastien Loeb : A un de C4

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« Je crains des gains », affirmait Sébastien Loeb dans l’interview imaginaire qu’il nous a accordée au début du mois. Il a aujourd’hui plus de chances de Grand Chelem que Retière et Ibanez.

Si Le Vestiaire n’avait pas déjà posé dans son édito de la semaine une de ses questions interdites, il ne se serait sans doute pas (Marc) Gené d’aborder aussi celle-là : Sébastien Loeb peut-il gagner tous les rallyes de la saison ? Bien sûr, le sport mécanique est fait d’impondérables, de moteurs qui déraillent et de fossés mal placés. Le meilleur pilote de l’Histoire n’est pas lui-même à l’abri d’une erreur ou d’une pénalité de la FIA, mais sa domination est aujourd’hui telle que le doute est permis.

Il n’a d’abord plus rien à craindre des autres faire-valoir : Hirvonen a laissé passer sa seule chance sur la neige norvégienne, qu’il n’a pas voulu balayer le deuxième jour. Les dirigeants de Ford ont pour une fois payé leurs tactiques antisportives et si on ne faisait pas attention à notre niveau de langue, on écrirait que c’est quand même bien fait pour leur gueule. C’est en tout cas bien malheureux pour le Finlandais voulant, qui a touché ses limites depuis la saison dernière dans les ornières de Loeb. Il n’a de Grönholm que la nationalité et le quart du talent. Sa voiture est au niveau, mais le charisme ne s’achète pas.

C’est un peu plus compliqué derrière : Latvala sera dangereux quand il finira ses courses, Sordo attend sagement la retraite du patron et Solberg-Solberg se suffisent à eux-mêmes. Loeb a pris un tel ascendant psychologique sur ses rivaux qu’ils commencent chaque course avec la seule ambition de prendre le dimanche une des deux places vacantes du podium.

L’album Panizzi

Battu une seule fois à la régulière la saison dernière, en Turquie, le Français ne devrait pas l’être cette année. La fiabilité de sa C4 et la régularité extrême de son pilotage donnent encore un peu plus corps à nos idées de Grand Chelem. Comme Alessandro Zanardi, le championnat a en plus été raccourci : il ne lui reste plus que dix courses à gagner, à peine trois fois plus que n’en affiche le palmarès de Delecour.

En retirant de son calendrier tous les rallyes asphalte, la FIA espérait niveler les valeurs. Elle a sans doute confondu Loeb et Panizzi, conduire sur terre ne gêne plus beaucoup l’Alsacien. Sa domination nuit autant à son sport que son absence serait préjudiciable. Qui se ferait sincèrement chier, sans lui, à regarder trois buses faire de la poussière ?

Pendant ce temps-là, Sébastien Ogier attend toujours sa part de l’héritage.