Atletico-Barça : Tata martinet

 Madrid, Madrid, Pep et Mourinho. Et le PSG ne devrait pas avoir de regret ?

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Quel âge a donc Lionel Messi ? A la lueur des 10 occasions madrilènes – l’Atletico, pas le Real – la question peut sembler superficielle, d’ailleurs elle risque de le devenir. Ce n’est là encore pas faute d’avoir prévenu : un ou deux Ballons d’or de trop n’y changeront rien, Messi est enterré depuis un soir où il n’a pas réussi à qualifier le Barça contre Chelsea. C’était une demi-finale, c’était le genre de matchs qu’il ne ratait pas avant, et qu’il rate toujours depuis. L’an dernier c’était la blessure et le Bayern, cette année c’est l’Atletico.

Le Barça, donc Xavi, comme Messi, ne supporte donc plus l’intensité des derniers tours de Ligue des Champions. Cela n’interdit pas les 7-0 en Liga, ni de posséder le ballon 65% du temps. Le Bayern lui a montré l’an dernier que ça ne change plus rien d’avoir la balle, ça ne sert même plus à se protéger. Il suffit juste de se mettre dans la peau de Xavi : il n’a plus le ballon, il doit courir alors qu’il ne peut décemment plus le faire depuis un an et demi, et en se retournant il se rend compte que Mascherano a été positionné en défense. Depuis quand ? Avant qu’il ne découvre que c’est Pep qui a eu cette idée-là aussi, le ballon est déjà dans les filets ou sur un poteau.

Si Pep pouvait jeter un œil aux matchs d’Heynckes de l’an dernier, lui aussi pourrait comprendre qu’il faut éviter de faire la même chose, même dans un autre pays. Il faut surtout éviter de demander à des Allemands de dire tiki-taca ; au bout d’un moment, ça les énerve autant que prendre un but d’Evra. Et là ils se remettent à penser en allemand : au bout d’une offensive, il faut frapper pour annexer. C’est vraiment dommage d’en arriver là, d’obliger ce Pauvre Evra a fêter son sublime but par une erreur de marquage sur le coup d’envoi, une pression molle sur Robben sur le deuxième et un duel perdu sur le troisième. Il y avait pourtant mille et une autres manières d’humilier Manchester comme cette génération le mérite chaque semaine en championnat.

Il faut y voir deux leçons. Un, le Bayern de Jupp, lui, trouvait la réponse à un pressing haut sur un 6m, à vrai dire personne n’osait ne serait-ce qu’envisager de s’y risquer. Le jeu en une touche a laissé la place au jeu en 10 passes, ça fait moitié plus de possession et moitié moins d’occasions. Bravo Pep. Et deux, l’Allemagne sera débarrassée de Pep au Mondial et ça risque de faire mal, parce que Müller est toujours là quand il faut être là : il met le but pas beau, hurle sa joie avec sa mâchoire pas belle et pourrit la sale gueule de Robben autant qu’il peut. Il a raison : le Ballon d’or se jouera entre les deux. Neymar tentera aussi sa chance, mais à chaque fois qu’il l’a fait hier, c’est passé à côté.

Et trois : le Barça est définitivement mort, comme le Vestiaire vous le dit depuis déjà longtemps. Il n’y a plus de profondeur, il n’y a plus de vitesse, il n’y a plus de Messi, il n’y a plus de Xavi, il n’y a jamais eu de baby Barça. Et, rajoute Longuèvre pour justifier la prime nocturne que lui verse BeIN, la foulée de Dani Alves est moins dynamique. Il y a juste des humiliations sans que l’on sache laquelle fait le plus mal : faire du kick and rush à dans les dernières minutes, aligner Bartra et Pinto ou souffrir des percées de Villa. Au milieu du marasme, il y a Iniesta, mais il est obligé de rester, saloperie de culture club.

Ligue des Champions : Tata yoyo

Le Barça allemand et le Barça espagnol n’ont pas réussi à gagner. Que se passe-t-il ?

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On pourrait commencer l’analyse de la soirée par le chiffre de possession et de passes, qui sont toujours aussi impressionnants chez les dominateurs. Dans ce cas-là, on dirait que le Bayern et le Barça ont donné une putain de leçon à leur adversaire. On pourrait.

Mais pour une fois, on va juste commencer par dire que les deux premiers quarts de finale ont été mauvais, comme Messi et comme Müller. Pour le deuxième ce n’est pas de sa faute, il a été placé en avant-centre seul, ce qui est à peu près le seul poste où il ne faut pas le mettre. C’était bien vu de la part de Guardiola, comme de demander à personne de marquer Vidic sur corner, ou de formater tellement les Barcelonais qu’ils ne peuvent plus jouer autrement.

Voilà qui nous conduit donc à l’autre quart de finale du soir, et à sa conclusion : si c’est Diego le buteur, alors l’Atletico, c’est quand même pas génial. Zapper de temps à autre sur ce match n’en a offert qu’une vision partielle, sans doute, mais les dix dernières minutes ont été suffisamment éclairantes : les milieux dégagent en touche, les défenseurs dégagent en touche, les attaquants dégagent sur le banc. Quand on fait de la télé sur une chaîne qui dispose aussi des droits du match retour, on appelle ça poliment une opposition de style. Mais on pourrait aussi être désobligeant et dire qu’à la fin ça a fait 1-1. Juste pour ceux qui admirent autant le jeu de passes catalans et son pressing étouffant, rappelons qu’à l’époque ça faisait 3-0 à la mi-temps les mauvais jours. Messi n’a donc pas mis la quart d’un quadruplé, par contre il a perdu les trois quarts de ses ballons. Heureusement qu’il y avait Neymar. A force, c’est même plus une vanne. Bon, ok, c’est en un peu une : il suffit juste de regarder qui lui fait la passe.

Pendant ce temps-là, Pires et Papin ont regardé Manchester-Bayern, donc on y revient. Evidemment pour dire la plus grosse connerie, c’est Pires qui l’ouvre : « J’ai eu peur dans les vingt premières minutes : 70%, 700 passes, ça veut dire la maîtrise totale sur le jeu. » Eh non avec Guardiola, en prenant le temps, ça veut dire 1-1. Et heureusement qu’il y a eu Mandzukic. Ca non plus c’est même pas une vanne.

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Xavi-Iniesta, pressing et possession : comme d’habitude, le Barça a étouffé le Bayern.

Karim Benzema a le choix des armes. Feignant, arrogant, pas assez compétiteur, pas assez professionnel, et pourquoi pas y ajouter quelques menaces de mort ? Son entraîneur lui a offert quelques pistes en même temps qu’une titularisation. Il lui a aussi offert Ozil et Di Maria en soutien, donc l’Allemagne et l’Argentine, donc le Werder et Benfica, qui ne connaissent le Camp Nou que de nom. Ozil est bien le meilleur joueur du monde avec 70% de possession contre l’Athletic Bilbao. Inutile donc de le laisser plus d’une mi-temps, un clasico se joue toujours entre Xavi et Iniesta.

En faisant une confiance aveugle à Khedira, Xabi Alonso et à l’Ajax, Mourinho a oublié que Eto’o jouait arrière gauche. Le Real n’est pas transformé, Ramos n’aime toujours pas défendre. Il faut quand même faire un petit effort pour que Messi rate un grand match : il faut un grand match.

Bâle au centre

Roger Federer, lui, a retrouvé ses armes le temps d’un match contre Nadal. A 29 ans, on n’a plus envie de s’emmerder à jouer Murray, ça s’est vu en poules. Mais il faut rendre à César ce qui appartient à César : c’est en devenant n°2 mondial en août que l’Ecossais a obligé Federer à sortir de sa retraite. Le Suisse est de nouveau n°2, Murray n°4, pas sûr qu’on voit Federer en Australie.

Sinon, Iverson vient faire le show à l’Astroballe, mais Collet n’est plus là. Comment peut-il devenir entraîneur dans ces conditions ? Lièvremont, lui, a le choix des lieux pour passer le week-end à se reconstruire : Bourgoin, Castres, Brive ou Bayonne. A croire qu’il n’a jamais vu le LOU.

Pendant ce temps-là, Aulas trouve que Schalke 04 tutoie le surnaturel en ce moment. Et Kaiserslautern, c’était le Barça ce week-end ?