XV de France, N’Tamack : La fête à Lamaison

Il semble si loin le temps où l’on regrettait Camberabero. L’ouvreur qui jouait ailier lors du match du XXe siècle contre l’Australie en 1987.  Jalibert et N’Tamack ont déjà réussi plus de bons matchs en Bleu que Michalak durant toute sa carrière internationale au même poste. Et pour cause, il était bien meilleur en 9. Et du coup en 9 il est pas non plus dans le classement.  

Par Peyo Greenslip Jr

Alors qu’il y a un siècle Trinh-Duc avait  semblé prendre une belle roue d’avance grâce à une prestation correcte en dix ans, il a finalement explosé en vol. On attendait de voir si Jalibert, N’Tamack et Carbonnel avaient le niveau, on a vu. Au point d’appeler Hastoy pour la préparation Coupe du monde. Voici le nouveau classement des meilleurs ouvreurs de ces trente dernières années. 

6. Thomas Castaignède. Le Vestiaire lui avait déjà rendu l’hommage qu’il méritait. Etait-ce une raison suffisante pour l’écarter du Top 5 ? Désormais oui. La concurrence était telle qu’il était indiscutable. C’est d’ailleurs sans lui que la France est allée en finale de la Coupe du monde 1999. C’est donc grâce à lui que le numéro 1 est numéro 1.

5. Romain N’Tamack. Cinquième c’est déjà très bien pour un numéro 10 qui n’a remporté jusqu’ici qu’un Grand Chelem et surtout grâce à Dupont. Moins génial que Castaignède, moins chiant que Deylaud mais beaucoup plus que Mesnel, il ne lui manque qu’une finale de Coupe du monde pour passer devant tout le monde, ou presque, malgré un jeu au pied moyen. Finir devant Lamaison sera compliqué puisque le buteur s’appelle Ramos. Au final, on se demande vraiment ce qu’on lui trouve. Même si on se le demande moins depuis la dernière finale du Top 14.

4. Christophe Deylaud. Moins doué que Castaignède, mais plus durable, à Toulouse comme ailleurs. Il a remporté la Coupe du monde 1995, mais c’est Mesnel qui a disputé la troisième place. Comme quoi, finir sa carrière à Agen n’ouvre pas toutes les portes à part peut-être celles du journal Sud-Ouest.

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Chabal 2023 : Poivre et Sale

Il a longtemps été le sportif préféré des Français et il est pas loin de l’être encore alors que personne ne sait qui il est à part une brute à barbe. Une violence qui lui permet de continuer de montrer sa gueule sur TF1 en plus de Canal + même s’il est à la retraite et qu’il n’a jamais vraiment cotisé. Car un coup de poing dans la gueule d’un Agenais ça ne file pas de point. En plus c’était même pas Dubroca.

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 Il ne faut pas être injuste avec Sébastien Chabal. S’il n’a rien gagné sur le terrain, il a beaucoup gagné en dehors et continue apparemment de le faire sans forcément se soucier des règles. L’important pour un champion n’est-il pas de gagner avant tout ?

Personne n’a pensé à le surnommer le tiroir-caisse, la Banque de France ou la tirelire sauvage car Fabrice Santoro, Guy Forget  voire Arsène Wenger n’apprécieraient pas l’usurpation d’identité. Ce n’est pas très grave, l’anesthésiste lui va très bien. N’a-t-il pas réussi à endormir les médias et une bonne partie de l’hexagone sans même leur rentrer dedans. Il a aussi réussi à réveiller son conseiller financier. Mais tout n’était pas joué d’avance.

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Bernard Laporte : Oh capitaine, mes capitaux !

Notre héros, éternel présumé innocent, n’a cessé d’enrichir cet article par ses talents divers. Il reste qu’à force de le republier, bientôt, nos lecteurs nouvelle génération, instruits sur Instagram et Netflix, c’est à dire la plupart, n’auront plus la référence pour comprendre le titre. Vive les réseaux sociaux !

Personne n’a jamais vraiment été capable de dire qui était Bernard Laporte. Un joueur moyen, un sélectionneur incompétent ? Un ministre incompétent ? Un escroc incompétent ? L’entraîneur du champion d’Europe le plus riche de l’histoire du Top 14 ? Un président de fédération  incompétent ? Difficile à définir, mais une chose est sûre, il est Bernard Laporte, il a été réélu et tout le monde a entendu parler de lui.

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Rugby, France-Angleterre, Colonel Fabien, acte 6 : Suck my coq

Pour le dernier match de préparation avant la finale de la Coupe du monde, le Colonel a vu les choses en grand. Aligner son équipe B. C ?

Liquider les Anglais. 27 ans qu’il attendait ça.

Pendant vingt ans, voire trente, nous avons tous eu l’impression de ravaler sans cesse notre vomi. Il y eut certes cette demi-finale à Twickenham où le Colonel, déjà là, utilisa Richard Dourthe comme bélier pour enfoncer Lomu. Mais ce fut bien là le dernier soubresaut d’une véritable équipe de France conquérante, joueuse, belle comme une réception de Sadourny sous une chandelle de Rob Andrew ou de Mike Catt, on ne sait plus trop. L’acte de décès du rugby français fut donc constaté le 22 juin 1995 en infligeant une branlée monumentale à l’antepénultième grande équipe d’Angleterre qui nous avait tant martyrisés avant de se faire marcher dessus par le même Lomu. Et devinez quoi ? Le demi de mêlée s’appelait Fabien. Il s’agissait, déjà, du Colonel, alors simple caporal. La bande à Will Carling paya l’addition pour le quart de finale 91, le bisou de Mr Hilditch à Moscato, la propagande de Mandela et la montre en or de Derek Bevan. Mais, peu importe la troisième place. En même temps que la Coupe du monde, on venait de leur voler leur âme.

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Rugby, France-All Blacks, Colonel Fabien, acte 5 : Wallis au pays des merveilles

Qui saurait placer Dumbéa sur carte du monde ? Sacré James Cook. Et la Nouvelle-Zélande c’est lui aussi.

La question était encore en suspens depuis le dernier épisode. Le Colonel donne-t-il plus de plaisir à son public que n’en prend Aaron Smith dans les aéroports ? Le débat semble clos.

Le malaise créé par le magicien Eric Antoine lorsqu’il parle ou esquisse un sourire ne parviendra jamais à égaler les tours du Colonel. Faire disparaître Anthony Bouthier de la surface de la Terre n’était déjà pas chose aisée, mais supprimer Brice Dulin pour le remplacer par un joueur de Pro D2 prénommé Melvyn tient du prodige. A Salem on l’aurait brulé vif. Que faire d’Eric Antoine ? Gardons la résolution de ce problème pour plus tard et enquêtons plutôt sur l’effroyable carnage réalisé par le Boucher de Montgesty qui n’a reculé devant rien pour détruire, ce qui était encore samedi matin, la plus belle équipe du monde. Car il ne faut pas s’y tromper, ce n’est pas un attentat isolé. Il s’agit clairement d’une déclaration de guerre à large échelle. Pearl-Harbour 1941 sera désormais qualifié d’amateurisme face l’organisation paramilitaire mise en place par Galthié pour remporter la Coupe du monde.

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La Légende Eastwood : Fidèle gastro

Si Clint Eastwood n’avait jamais existé, saurait-on vraiment qui était Mandela ? En tout cas il est bien bon ton Pienaar autant que ton Invictus est mauvais. Et le cas Richard Jewell ?

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Nelson Mandela restera-t-il dans l’Histoire comme le simple sujet d’un film baclé de Clint Eastwood ou tout au moins pas très réussi ? L’avenir nous le dira Clint s’en fout, ça lui a rapporté. Peut-être moins que quand il nous fait croire que Bobo Lorcy a une soeur, mais on peut pas à chaque fois trouver un moyen de recycler Morgan Freeman en vieux sage.

Cette fois tout est différent, Morgan Freeman joue un vieux sage, et le reste est une histoire vraie. Aurait pu en être une en tout cas. Car François Pienaar n’interprétera jamais Will Hunting ou Jason Bourne, mais Matt Damon deviendra bien troisième ligne du haut de ses 1m80, presque aussi grand qu’Olivier Merle après un ascenseur. Pour un peu François Berléand aurait échoué à 2 cm de la ligne d’essai en demi-finale. A quand les larmes de Dussollier en 1991 à Bari face à l’Etoile Rouge ? Au moins, Pienaar est devenu beau gosse, espérons que sa vraie femme ait pu en profiter.

Clint aurait pu s’arrêter là et se contenter de la version officielle, celle du conte de fée qui refuse trois essais à Durban. Mais il va plus loin en épousant aussi la thèse du piège Lomu. Celui sur le terrain, pas celui dans les chiottes de l’hôtel. Faute de Smecta, les Blacks aïe pissent. La meilleure équipe de toute l’histoire perdra donc la Coupe du Monde et Lomu n’est plus là pour répondre.

Si Morgan Freeman s’ennuie, un biopic de Don King serait en projet. Quel beau blond aux yeux bleus pourrait interpréter Tiozzo ?

XV de France : Viens donc faire un tour à Lambey

Ça fait maintenant près d’une dizaine d’années que le Vestiaire n’a plus pris le temps de livrer son expertise sur le rugby français. D’abord parce que nous ne publions plus depuis cinq ans, après le départ de notre rédacteur en chef au pays de Vahaa. Ensuite car notre dernier spécialiste s‘est découvert une carte de presse dans la vraie vie en même temps qu’une passion pour l’extermination des fonds marins du Pacifique. Son prédécesseur fait la course avec des buveurs de dr Pepper bodybuildés. Enfin le tenancier originaire du poste, le seul et unique Peyo Greenslip chante des comptines pyrénéennes à sa descendance. 

Par l’amicale des anciens Peyo Greenslip

Bref, il était difficile de trouver les arguments pour les convaincre de sortir de leur retraite exotique pour commenter les énièmes exploits d’un chroniqueur de C8. Il n’y a pas donc pas de petits ou grand revenus, il n’y a que des revenus. Et puis, est arrivée cette semaine. Un entre deux matchs savoureux où l’on a découvert que Vahaamahina quand il n’est pas en train de manger des yahourts à 10 euros avec maman et notre ancien consultant à la Tamoa, devient capitaine du  XV de France sans être mis au courant. On a aussi appris qu’on récompensait N’Tamack en le remplaçant par la roquette lourde Basta. Enfin, on a surtout eu confirmation que le problème ne vient désormais plus seulement des joueurs, mais de cet homme à moustache moins dangereux qu’Edwy Plenel sauf quand il s’agit de rugby. Lièvremont n’avait que Dusautoir, Saint-André personne et même pas lui-même, Novès est arrivé et parti un peu trop tôt. Mais Brunel, lui a la chance d’avoir une nouvelle génération en train d’éclore en partie grâce à la semence féconde de certains anciens sacrément doués à l’horizontale comme à la verticale.

Parra chute

L’occasion de se débarrasser enfin des Huget, Basta, Parra, Picamoles ou Guirado qui polluent le Top 14 et son excroissance internationale depuis si longtemps. N’importe quel commentateur de réseau social, entre deux charges contre les vaccins et les bouchers-charcutiers tout en rappelant que l’homme n’a jamais marché sur la lune puisque les ombres ne coincident pas, s’est même rendu compte que ce rugby de bourrin n’était plus celui pratiqué par les Blacks, les Anglais et Guy Novès. Et que pour faire évoluer cette culture, inventée par Bernie au début du siècle, maintenant qu’on a les joueurs, il faut les faire jouer. Quitte à prendre des branlées, autant qu’elles servent à quelque chose.

 

 

 

 

Rugby, 2000ème article : Le French glaire (1/2)

Vous en avez forcément entendu parler. Vous ne savez pas vraiment ce que c’est mais ça ne vous dérange pas. Le nom sonne bien, ça doit être un nouveau courant artistique post-hipster trop tendance, c’est peut-être une chanson de Julien Doré ? Ou un concept un peu naïf, un peu éculé, que les jeunes de moins de 45 ans ne peuvent pas connaitre et que les autres croient avoir connu. Un rêve d’un autre temps qui ne deviendra jamais réalité, un peu comme le monstre du Loch Ness, une victoire des Irlandais face aux All Blacks ou Martin Castrogiovanni avec les cheveux propres.

Qu’est ce ? Existe-t-il ? L’a-t-on jamais vu ? Le Vestiaire est parti à la recherche du French Flair. Voici pour célébrer notre 2000ème article la plus belle enquête de l’histoire du Vestiaire.

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Quand on ne sait pas par où commencer, il faut procéder par élimination. Nous avons émis l’hypothèse suivante : le French Flair ne se trouve ni dans les mains de David Marty, ni dans les pieds de Jean-Baptiste Poux. Ces deux pistes mises de côté, notre enquête a débuté comme toutes les autres. Nous avons cherché le French Flair aux endroits où il a été aperçu pour la dernière fois, c’est à dire dans les délires des plus grands mythomanes du rugby français. Nous nous sommes donc infligés les passages les plus mièvres de la bibliographie de Denis Lalanne, les articles les plus merdiques – la sélection a été très difficile – de Richard Escroc, l’imposteur qui se prend pour son successeur, l’intégrale des chroniques-somnifères de Pierre Villepreux et enfin un édito de Jacques Verdier tiré au hasard.

Juste avant le nervousse brekdaoune, nous sommes parvenus à cette définition approximative :

Le French Flair serait un grain de folie, une magie fragile, un irrésistible souffle d’euphorie qui balaye le terrain de large en large, une inspiration génialement française qui emporte les trois-quarts les plus élégants du monde vers la ligne d’essai adverse, la gloire éternelle et le dessous des jupons des petites Anglaises. Le French Flair, c’est l’inné. C’est le TALENT. Le french flair, c’est le contraire du travail. C’est la branlette. C’est la suffisance. Le French flair, c’est l’intime conviction que nos joueurs ont au fond d’eux-mêmes quelque chose de plus que les autres. Ce quelque chose n’est donc pas Henry Chavancy, puisque l’Irlandais Jonathan Sexton l’a aussi. Ce quelque chose, c’est un coq.

Le French flair, c’est 3 finales de coupe du monde, perdues certes mais quand même, plus une flopée d’exploits sans lendemain auxquels on a pris la sale habitude de donner un nom, histoire de les faire rentrer dans la mémoire collective et de bâtir notre propre légende à partir de victoires dans des matchs sans enjeu. Heureusement que les Néo-Zélandais ou les Gallois ne sont pas assez cons – ou sont trop modestes – pour baptiser leurs beaux essais, ils y passeraient tellement de temps qu’ils n’en auraient plus assez pour les marquer. Nous ça va, on arrive encore largement à les compter. Et si nous réfléchissions ensemble à un nom grandiloquent à donner au prochain essai d’envergure du XV de France ? Comme ce genre d’apparition survient tous les 10 ans environ, et que l’essai à la dernière seconde contre les Anglais semble correspondre à la description, il nous reste à peine 9 ans et 11 mois pour trouver un nom à notre prochain exploit sans lendemain. Dépêchons-nous ! Voici quelques propositions :

–          L’essai Bleu Blanc Rouge

–          l’Essai de la Fin de Tous les Temps Eternels

–          Le Plus Bel Essai du Monde Connu et de Tous les Autres et Aussi Des Réalités Parallèles Comme dans Inception

–          L’Essai Moi Chanter

A suivre…

 

Rugby, Palmarès : Les demi de mêlées

Yachvili se retire de l’élite en même temps que le Biarritz Olympique. Sans lui, le vitrine du BO et la panse de Blanco, seraient sans doute moins garnies . Il ne reste que deux matchs à Dimitri pour intégrer la liste suivante, il n’en sera de toute façon pas très loin.

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Le rugby ne se jugeant que sur deux compétitions, l’une européenne, que la France a déjà perdu, l’autre mondiale, que la France a déjà perdu, il ne suffisait pas d’avoir brillé en Currie Cup, Super 12 ou Top 14 (ça existe) pour y figurer. Voici les cinq meilleurs numéros 9 de ces vingt dernières années.

5. Ruppert Moon

Ceux qui n’ont pas vu le Tournoi des 5 nations 1994 ne savaient même pas qu’il existait. Les autres savent qu’il l’a gagné tout seul avec Scott Quinnell et un Pays de Galles cuillère de bois en 1993. Un des plus grands Quinze tricolores de tous les temps battu. La Coupe d’Europe n’existait déjà pas.

4. Justin Marshall

S’il n’y avait qu’une seule raison pour justifier sa présence, ce serait Byron Kelleher. Oublier ce que signifie jouer au rugby n’est pas condamnable à 36 ans. Il n’a pas gagné la Coupe du monde, mais ce n’est pas que de sa faute.

3. Fabien Galthié

Quatre Coupes du monde qu’il n’a pas gagnées. Une fin de carrière au niveau exceptionnel, voire jamais vu, à la tête d’ un Quinze de France sans équipe, ni jeu. Bernard Laporte était là.

2. George Gregan

L’Australie, c’était plus lui que Larkham ou Horan. Niveau égal toute sa carrière, un peu de génie dans son jeu lui aurait donné la première place. Il a failli se retrouver troisième, mais Bernard Laporte et Boudjellal étaient là.

1. Joost Van der Westhuizen

Le génie des 9. Le plus physique, la plus grande gueule. Une Coupe du monde qu’il gagne seul et un peu avec les organisateurs. Une efficacité hors norme. Une créativité inégalée et une technique inégalable dans le jeu, le sexe ou la drogue. Et en plus il va crever avant Gareth Edwards mais après Jacques Fouroux. La classe.

Egalement cités

Farr-Jones : fin de carrière. Troncon : Italien. Pichot : Argentin. Edwards, Gallion, Berbizier, Fouroux : on a dit vingt dernières annéesCarbonneau : Jean-Claude Skrela ?

Rugby, ProD2 : La Perezina

Il y a 5 ans, une affiche USAP-BO avait une allure de finale du Top 14.

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Par notre correspondant occasionnel à Aimé Giral, Paul Goze-Toujours

Samedi dernier, c’était la finale pour l’accession à la Pro D2. Le rendez-vous qui fait saliver les amateurs de petits tas, d’en-avant repris hors-jeu et de piliers en surpoids de 30 kg (autre genre de petits tas). Un de ces matchs magiques où l’équipe qui joue sa survie peine à battre, à domicile, une équipe pour qui les biarrotes sont cuites depuis plusieurs mois. Entre ces deux finales, Mourad Boudjellal et Jacky Lorenzetti ont fait leur apparition dans le paysage rugbystico-médiatico-financier et les riches d’hier sont devenus les pauvres d’aujourd’hui.

Du côté de Perpignan, beaucoup de choses ont changé. Nicolas Mas, l’enfant adoré et adorable du pays, s’est auto-délocalisé en terre gavatx (prononcez gabatch) et a sous-traité son travail à une brute de Géorgien qui n’a de gentil que le nom. Damien Chouly s’est transformé en Dan Leo, il a gagné 10 cm et 10 kg mais a perdu deux mains et joue avec des moignons. Il parait que c’est gênant pour jouer numéro 8. Dan Carter a pris du poids et s’appelle désormais Camille Lopez. On le reconnait encore à la fréquence et à la gravité de ses blessures. Les Catalanes, le (ni)cœur brisé, doivent se consoler dans les draps James Hook : voilà qui s’appelle descendre en deuxième division. Nicolas Durand le génial demi de mêlée s’est transformé en Nicolas Durand le demi de mêlée qui foire un jeu au pied d’occupation facile puis un autre dans la minute qui suit pour montrer que ce n’était pas un coup de chance, qui se trompe systématiquement de côté pour ouvrir le jeu alors que c’est pourtant pas compliqué, quand tu fais 1m20 et que tu peux pas aller tout droit, c’est soit à droite soit à gauche, t’as 1 chance sur 2 de faire le bon choix, mais y’a des soirs (des saisons ?) comme ça où  ça veut pas, t’as toujours tout faux.

Du côté de Biarritz, il faut beaucoup plus de 5 ans pour que quelque chose change. Dimitri Yachvili s’appelle toujours Dimitri Yachvili, il est toujours le 9/buteur/gagneur/mentor de l’équipe et le sera pour l’éternité, sa coupe brossée n’a pas bougé d’un millimètre, tout comme son sourire qui fait craquer les biarrotes comme les bayonnaises même si ces dernières ne l’avoueront jamais. Julien Peyrelongue est toujours ce demi d’ouverture irremplaçable dont aucun autre club ne voudrait dans son équipe Reichel. Damien Traille sert toujours d’arrière/centre/demi d’ouverture de dépannage. Imanol Harinordoquy est toujours blessé. Vous l’aurez compris, Serge Blanco ne déteste rien de plus que le changement, surtout lorsqu’il s’agit du fauteuil de président dans lequel son large fessier est vautré depuis des siècles. Lorsqu’il annonce que « des têtes vont tomber », il s’agit bien entendu de têtes de veau sauce gribiche, de têtes d’agneau à la tunisienne, etc… qui vont tomber dans sa panse. Toutefois, si Serge aimerait conserver tous ses chers joueurs-cadres pendant 20 ans encore, il est certain qu’il vendrait père(longue) et mère pour que Biarritz ne tombe pas de sa falaise. S’il persiste à ne toucher à rien, Blanco va peut-être devoir changer de Kampf : le mécène biarrot, qui ne supporterait plus qu’un vendeur de BD  le fasse passer pour un sans-le-sou et un looser, envisagerait d’imiter son homologue de l’Aviron Bayonnais et de réduire sa participation financière au budget du Biarritz Olympique. Cap ou pas Cap Gemini ?

 

Le destin du Biarritz Olympique, écrit il y a de longs mois, porte officiellement le sceau de la ProD2 depuis samedi dernier. Celui de Perpignan est en ballotage. Condamnée à recevoir Oyonnax pour un match décisif le weekend prochain, l’USAP se Tichit dessus. A raison : tout au long de ces 22 journées de championnat, les avants oyonnaxiens ont pris le temps d’expliquer au Top14 comment ils sont devenus champions de ProD2 l’année passée : en marchant sur la gueule, sur le ventre, sur les oreilles de leurs adversaires, en mangeant leurs doigts arrachés avant qu’on ne les recolle. Nous avons procédé à un rapide micro-trottoir en pesage à Aimé-Giral afin de recueillir des pronostics, dans le but d’affiner notre expertise et de se refaire une santé au Cote &Match après quelques weekends désastreux. Compte tenu de la septimanie qu’a leur équipe de s’échapper quand le jeu se durcit, les supporters catalans s’attendent à une boucherie. On ne peut qu’applaudir une telle démonstration de lucidité.

Marc Delpoux, à la recherche d’une solution pour éviter le désastre qui s’annonce, a passé la semaine à s’arracher les cheveux qu’il n’a plus depuis longtemps. Christophe Porcu refuse de sortir de sa retraite une deuxième fois, tout semble perdu. La vérité, c’est qu’il n’existe qu’une seule solution. Elle est sanglante. Furieuse. Insoutenable. Maudite. Conscients de l’atrocité que représente une telle extrémité, nous ne consentons à écrire cette horreur dans les lignes à venir que parce que nous avons la CERTITUDE que Marc Delpoux ne sait pas lire et ne pourra donc pas la mettre en œuvre. Il faut faire jouer Jean-Pierre Perez sans muselière, sans camisole et sans lui injecter de sédatifs. Nous pouvons d’ores et déjà annoncer le résultat du match : ce sera la Pérezina pour Oyonnax. Il y aura alors davantage de sang que d’or sur les maillots catalans.

Pendant ce temps-là, Guilhem Guirado a déclaré qu’il « s’en voudrait toute sa vie si l’USAP descendait ». Il n’y a vraiment pas de quoi : il est l’un des rares joueurs de l’équipe à être au niveau. Lorsque Guilhem pleurera dans le Corail Intercités à destination de Toulon, ses larmes seront absorbées par le bandeau qui lui recouvre en permanence la moitié des yeux. 

Rugby, Tournoi : Au fond de Lapandry

L’équipe de France est sous le feu des critiques depuis son match merdique mais victorieux face à l’Ecosse, alors on ne va pas trop en rajouter. Mais on va en rajouter un peu quand même.

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Par notre spécialiste rugby Gilles Gros Paquet d’Haggis

Les discussions qui précèdent et qui suivent un match contre l’Ecosse sont un rituel tout à fait immuable depuis des décennies. Avant le match, notre complexe de supériorité nous donne une furieuse envie de hurler qu’on va les éparpiller pendant 80 minutes, qu’ils ont jamais été foutus d’avoir une mêlée correcte et que si Kenny Logan est considéré comme un des meilleurs joueurs de l’histoire du rugby écossais, c’est bien la preuve qu’ils sont congénitalement inaptes à ce sport qu’ils ne peuvent pas s’empêcher de pratiquer pour essayer de battre les Anglais à quelque chose.

Vous ne lirez jamais de tels propos avant un match ; en rugby comme sur un bateau, il est des mots qui portent malheur. Personne ne se souvient de la dernière fois que l’Ecosse nous a battus, peut-être n’est-ce jamais arrivé, mais le principe de précaution qui régit nos sociétés modernes nous pousse à admettre, à contrecœur certes, qu’il n’est pas mathématiquement impossible que l’Ecosse nous batte. C’est pourquoi, au lieu du cri du cœur ci-dessus, vous entendrez invariablement parler de « match-piège qu’il ne faut pas prendre à la légère », de « mêlée roublarde », voire de « All-Blacks du Nord » lorsque le commentateur décide de reprendre cette expression que personne n’a jamais comprise. A noter : la nouveauté ces derniers temps est d’inviter à la méfiance envers l’arrière Stuart Hogg, qui est-  il faut l’avouer –  un sacré joueur.

Les matchs de rugby ne sont pas très différents du commun des choses de la vie : quand on en attend beaucoup, on est très souvent déçu. Quand on espère mettre 50 points aux Ecossais, on est  toujours désespéré par la courte victoire que l’on arrache (vole ?) à 2 minutes de la fin. Vient ensuite le temps des pleurnicheries d’après-match où l’on explique en quelque sorte à nos amis Ecossais qu’aussi nuls soyons-nous, nous sommes toujours meilleurs qu’eux.

Mais au juste, que pouvait-on vraiment attendre d’une rencontre où la feuille de match indiquait Lapandry – Vahamahina à l’endroit où quelques mois plus tôt elle affichait Dusautoir-Nyanga ? Il fallait bien remplacer les deux flankers titulaires blessés, nous en conviendrons. Mais fallait-il le faire avec un joueur qui a fini par gagner sa place de remplaçant en club ? avec un autre qui pèse 125 kg, qui a joué troisième ligne une fois dans sa vie et qui logiquement n’a pas le sens du déplacement requis par ce poste ? Un numéro 6 aussi lourd, ça veut généralement dire « on va faire des mauls tout l’après-midi ». C’était peut-être la stratégie choisie. On ne le saura jamais, puisque Brice Mach avait décidé que les Bleus pouvaient jouer sans gagner une seule touche.

Que pouvait-on attendre d’une équipe dont le sélectionneur dépressif avait sciemment décider de se tirer une balle dans le Piedcamoles ? Le CNRS planche encore sur les raisons qui peuvent pousser quelqu’un à se priver de la meilleure chance d’atteindre son objectif. L’hypothèse qui tient la corde est toujours la consommation excessive de Delirium Tremens chaude. 5 jours plus tard, les effets commencent enfin à se dissiper, Pica refait son apparition sur la feuille de match. Oui, mais c’est en tant que numéro 6. Il en reste encore.

Une chose est certaine : si l’on joue contre l’Irlande comme l’on a déjoué face à l’Ecosse, la fessée cul nul qui nous attend sera des plus douloureuses. Car l’Irlandais est un sadique : quand il commence à faire mal, il insiste. Et insiste encore. Jusqu’à que l’arbitre ait sifflé le coup de sifflet final et le coup de sûreté. Un peu le contraire de nos Français, qui se relâchent et prennent pitié de leur adversaire dès qu’ils mènent de plus de 7 points.  Alors si Nicolas Mas doit comprendre les nouvelles règles de la mêlée, c’est aujourd’hui ou jamais. Si Rémi Talès doit confortablement installer Jules Plisson sur le banc de touche, c’est aujourd’hui aussi. Si Brian O’Driscoll, doit terminer sa carrière internationale sur un plaquage-arrachage-du-genou, c’est aujourd’hui encore.

Pendant ce temps-là, les Anglais vont gagner le Tournoi. On aimerait dire qu’on s’en fout parce qu’on a gagné le Crunch, mais c’est même pas vrai. 

Rugby, Tournoi : Le Talon d’or

L’entrée en jeu de Guilhem Guirado a permis de régler les problèmes en touche de l’équipe de France. Vous ne le croyez pas ? Vous ne connaissez donc pas Brice Mach.

Par notre spécialiste rugby Peyo Gonzo Greenslip Jr

Jusqu’à samedi dernier 19h10, il était inconcevable que Guilhem, lanceur remplaçant de pizzas catalanes du XV de France feat. Lièvremont, puisse améliorer le rendement d’une touche de quelque façon que ce soit. Deux hypothèses s’offrent donc à vous, lecteurs amateurs d’intrigues : soit Guilhem a remonté le bandeau qui lui tombait sur les yeux et l’empêchait de voir l’alignement, soit nous avons trouvé la perle rare qui lance plus mal que lui. Soit les deux.

A la 27ème touche perdue, Philippe Saint-André s’est dit que décidément, Dimitri Swszarzezwzwzski et Benjamin Kayser n’étaient pas si mauvais. A la deuxième pénalité concédée en mêlée, il a eu comme un flash : il fut un temps, pas si lointain, où le numéro 2 était porté par le numéro 1.

C’était il y a deux ans à peine. Souvenez-vous.

Au sortir des vestiaires, la foulée de William Servat, puissante, aérienne, souple, son allure martiale, son short parfaitement ajusté, inspiraient le respect et la crainte à nos adversaires.  A la première touche, les mains de William, épaisses mais habiles, imprimaient une vrille pleine d’assurance à la gonfle, qui entamait une ascension gracieuse dans le ciel de Dublin, de Londres, de Paris ou d’ailleurs, avant de redescendre tranquillement pour un atterrissage tout en douceur en-bas là-bas dans LA main experte tendue par Julien Bon Air, qui profitait de la vue pour analyser le placement de la défense adverse et pour élaborer en conséquence un mouvement à 8 temps de jeu que David Marty allait aussitôt saboter d’un en-avant tout moche.

Même les en-avant n’étaient pas un problème. Ils étaient une ruse. Car à cette époque bénie, mêlée rimait avec gagner. Sous l’impulsion d’un talon nommé William, le pack français enfonçait ses adversaires et glanait pénalité sur pénalité. En 2014, pour rendre hommage à William, la mêlée française fait la Bûche : elle se fait fendre une ou deux fois par match.

Contre l’Ecosse, PSA avait décidé de se priver de Louis Picamoles parce que ce dernier, un jour dans sa vie, n’avait pas été à la hauteur de ses attentes. Va-t-il faire fusiller Brice Mach ou n’attendait-il vraiment rien de lui ? Qui de Jean-Philippe Genevois ou de Benoit Cabello sera le prochain talonneur atroce de l’équipe de France ? La suite au prochain numéro 2.

Pendant ce temps-là, le meilleur talonneur du monde français gâche les 5 années de carrière qu’il a encore dans les jambes. Prisonnier d’un banc de touche à Toulouse, William Servat est condamné à perpétuité à apprendre à Christopher Tolofua à lancer en touche. Le Sisyphe des temps modernes pousse donc un rocher ovale, sa tâche en est d’autant plus ardue. Aussi cruelle soit la mythologie grecque, le Sisyphe originel n’a jamais eu à supporter les blagues pourries de Jean-Baptiste Elissalde sur sa calvitie ni l’odeur de Yohann Montès après une séance d’endurance. C’est chez ces mêmes grecs que William rêve d’envoyer le vieux Guy se faire voir, lui qui ne le laissera jamais sortir de sa retraite pour la deuxième fois.

Ceci est un appel désespéré aux dirigeants toulousains. Ayez un cœur. Oubliez le Stade un jour dans votre vie. Libérez-nous de Brice Mach et de tous les autres talons d’Achille. Rendez nous le talon agile. LIBEREZ WILLIAM. 

 

Rugby, Galles-France (1/2): La Galles des débutantes

La pénombre s’est abattue sur les chelemiens espoirs de nos braves. Les pétaradants artifices du Millénium Stadium n’ont su leur éclairer la route du succès. Battus par un mal d’un autre siècle, les bleus avaient égaré leur tube d’ascabiole. Saint-André retrouvera-t-il enfin sa boîte de Zoloft?

hibbard

Par notre spécialiste rugby et pharmacie Peyo Greenslip Jr

Le diagnostic à poser sur cette défaite est effrayant. Ceux qui l’ont aperçu sont formels,  le mal serait grand comme Maestri, gros comme Mas, gras comme Bastareaud, vieux comme Forestier, mou comme PSA. Il est visqueux comme la toison de Szarzewski et invisible comme chouly, ce qui le rend impossible à traquer. Si seulement il était aussi lent que Doussain et aussi faible que Lauret, nous aurions une chance de l’attraper.

A ceux qui souhaitent un changement de service, jugeant le docteur Saint-André incompétent, nous rappellerons que le mal est avant tout là parce que la pharmacopée française, à force d’être sur-utilisée, est parfois faible. Si nous disposons d’une gamme de princeps relativement efficaces, leurs génériques laissent à désirer. Du Lauret©,  emballé dans son casque, ressemble vaguement à du Dusautoir© mais ce n’est pas du Dusautoir©. Wenceslas, pour info : gratter un ballon gallois, ça ne veut pas dire faire des guilis à un ventre de rouquin, ça veut dire aller jusque dans leurs bras arracher leurs fils et leurs compagnes et la gonfle. De même, un cachet entier de Debaty©, si gros soit-il, ne soulagera jamais le côté droit de la mêlée comme le fait une moitié de Mas© ou de Slimani© (médicament momentanément retiré du marché pour avoir causé des maux de tête à un (im)patient italien). Quant au Forestier©, il est tellement peu dosé qu’il ne peut compter que sur l’effet Placebo, qui comme chacun sait  ne fonctionne que sur les filles pré-pubères des années 2000.

Mais il ne s’agit pas simplement d’un problème d’efficacité brute. Avez-vous déjà entendu parlé d’intelligence de jeu? Rendez-vous dans la seconde partie pour comprendre le concept.

Rugby, Tournoi : Le XV d’Errance (1/3)

Le Tournoi arrive pile à temps pour vous sauver d’un troisième weekend de soldes auquel vous destinait Madame. Vous êtes d’autant plus heureux que passer 5 weekends d’affilée le cul dans le canapé à regarder votre sport préféré n’est pas pour vous déplaire, cela ressemble même à votre vie rêvée. Asseyez-vous confortablement, détendez-vous, le spécialiste rugby va vous dire avec quelle équipe nous n’allons pas gagner le Tournoi. Et en plus c’est en plusieurs morceaux. Comme Maestri après un calin avec un Tongien d’1m65.

 Maestri

Par Gilles Gros-Paquet d’Avants

1ère ligne 

On a beau se rincer l’œil autant de fois que l’on veut, et au sens propre pour une fois,  la liste des 23 sélectionnés indique toujours la mention suivante : Yannick Forestier. Il faut se rendre à l’évidence, notre première ligne est atteinte du syndrome de Barcella. Une définition s’impose :

Syndrome de Barcella, n.m. : série cauchemardesque de convocations en équipe de France  d’un pilier gauche laborieux, ayant pour point de départ une sur-cotation due à une première sélection accidentellement concluante face à une nation du Sud amoindrie lors des tests de novembre. Sa cause, invariable, est un manque dramatique de densité à un poste qui fut autrefois tenu par Sylvain Marconnet ou Olivier Milloud.  Le syndrome de Barcella tire son nom du traumatisme causé par les 20 sélections dont une en finale de coupe du monde d’un atroce pilier gersois dont la rumeur dit qu’il sévirait encore dans un club de retraite basque, participant activement à précipiter celui-ci en ProD2 entre deux blessures. Sa variante, la malédiction de Brugnaut, très rarement diagnostiquée, quasiment identique mais encore plus douloureuse, se distingue uniquement par l’absence de première prestation réussie.

Le poste de pilier droit est sujet au même problème de manque d’effectif. Face à la perspective de laisser Rabah Slimani prendre sa relève, Nicolas Mas a décidé qu’il ne prendrait sa retraite que lorsque Christian Califano accepterait de revenir en équipe de France.

Les bonnes nouvelles se font rares chez les talonneurs également. Benjamin Kayser est incertain pour le premier match face à l’Angleterre : il se serait coincé les cervicales à force de se retourner brusquement pour vérifier que William Servat ne revient pas pour lui prendre sa place.

2ème ligne 

Tantôt capitaine quant Thierry Dusautoir déclare forfait pour cause de blessure annuelle, tantôt vaillant soldat quand celui-ci revient, Pascal Papé est décidément l’homme à tout faire de l’équipe de France. Sa technique de destruction des mauls adverses par étranglement du porteur de balle sera une nouvelle fois très utile. Et en plus il permet de remplir les quotas de rouquins imposés par les nations britanniques.

Yoann Maestri, à l’inverse, est homme à faire une seule chose : arriver à pleine vitesse pour mettre un coup de boule à un joueur à terre lorsque le maul est déjà gagné. Gratter des ballons au sol, faire des plaquages en avançant, c’est pas son truc. A force de frotter sa tête contre les cuisses de Fabien Barcella en mêlée, Yoann a peut-être hérité de son syndrome. Afin d’éviter que la contagion gagne le reste de la seconde ligne, il est urgent de mettre ce dangereux individu en quarantaine. Alexandre Flanquart en profitera pour essayer de lui montrer qu’un deuxième ligne moderne ne fait pas de courses en travers et ne tombe pas à genoux au moindre contact.

3ème ligne 

Louis Picamoles.

Stéphane Ougier et Fred Torossian seront-ils évoqués dans les prochaines parties ? A suivre

 

Rugby, HCUP : Ruck and roll circus

Il paraîtrait que Montpellier et Perpignan jouent la coupe d’Europe cette année. Il paraîtrait qu’ils la jouaient aussi les années précédentes. Les personnes détenant des preuves vidéo susceptibles d’étayer ces théories fantaisistes sont formellement priées de transmettre ces documents au spécialiste rugby du Vestiaire, qui jure en retour qu’il s’agit simplement de curiosité morbide et qu’il n’écrira jamais au sujet des horreurs qu’il risquerait de voir. En attendant, on va vous parler de l’affiche de cette 5ème journée de Coupe d’Europe.

noves

Par notre spécialiste rugby musical Peyo Greenslip Jr

Dans le coin noir et rouge, les Sarrasins, club le plus friqué d’Angleterre, équipe dont l’ossature est constituée de Sud-Africains et de quelques-uns des internationaux anglais les plus mal coiffés et les plus détestables de leur génération, un des favoris de l’épreuve, bref, l’ennemi juré de tout amateur de rugby qui se respecte.  Dans le coin rouge et noir, Toulouse, club le friqué du monde (quoi qu’en croie Mourad B.), équipe bâtie autour d’un entraîneur-gourou-à-vie, de Sud-Africains et d’internationaux français aux goûts capillaires tout aussi discutables, favori à vie de la H Cup, bref l’ennemi juré de tout amateur de rugby qui se respecte.

Vous l’avez compris: si une bombe doit péter au milieu d’un stade de rugby, c’est aujourd’hui ou jamais.

La première explosion de l’après-midi est celle de la défense toulousaine. Ça sentait la poudre : dès la 7ème minute, les Anglais franchissent la ligne blanche sur une inspiration de l’ailier Chris Ashton, qui maitrise le geste à la perfection depuis que Matt Stevens a rejoint l’effectif des Saracens. Autre école, autre style: après ce retard à l’allumage, Toulouse remonte à petit feu et l’avantage des Anglais s’envole en fumée. L’esprit de Rupeni Caucaunibuca plane encore sur la ville.

La seconde explosion est celle de Joe Doussain au poste de demi d’ouverture. On le savait très bon défenseur, il a confirmé ce statut en retournant allègrement les 120 kg lancés du deuxième ligne Alistair Hargreaves. Et le prochain qui dit que Morgan Parra ne défend pas si mal a droit à la télécommande dans la gueule. On sait maintenant que Joe est capable d’attaquer la ligne en position 10, de faire 7/8 aux pénalités et de distribuer les ballons d’attaque avec brio dans un match de très haut niveau. Ces trois qualités ressemblent étrangement à la description d’une offre d’emploi parue dans les petites annonces de l’équipe de France il y a plus de 10 ans et qui n’est toujours pas pourvue. Le Tournoi 2014 approche, il est temps pour Jean-Marc Doussain de postuler. Le présent paragraphe constitue une lettre de recommandation à l’attention du DRH du XV de France : il ne faut plus donner les clés du jeu à n’importe qui, alors comme dirait Mylène, pourvu qu’elles soient à Douss’.

Les trois quarts toulousains n’ont jamais vu autant de ballons depuis la blessure de Luke Mc Allister, ils se demandent si les ramasseurs de balles n’ont pas fait une blague en introduisant 2 ballons de plus sur le terrain. « Passez la balle, osez agir ! » , leur hurle le vieux Guy. Yoann Huget acquiesce, se recoiffe le frisottis et lève le pouce en direction de son entraineur. « Mais non pas à toi, Princesse Sissi ! Je sais bien que j’ai un accent de merde en anglais, mais j’ai dit donnez-la à Gear !». Ce qui semble en effet plus logique lorsqu’on voit les ravages que fait le néo-Zélandais dans la défense anglaise.

La première mi-temps nous offre donc un scénario que l’on n’avait pas vu depuis de nombreuses années: la France a l’initiative du jeu et l’Angleterre résiste tant bien que mal, dominée qu’elle est dans tous les secteurs. Tous ? Non ! Car une mêlée peuplée d’irréductibles frères tonguiens déguisés en anglais résiste encore et toujours à l’envahisseur toulousain, dont le pilier gauche est pénalisé 142 fois en 40 minutes.

A la pause, c’est la coutume, Jean-Marc L’Henoret laisse trainer les caméras de France 2 dans les vestiaires et nous propose des images dont rêveront toutes les jouvencelles du monde Ovale et Matthieu Lartot, la nuit entre leurs draps roses. C’est la troisième explosion.

LARTOT – Raphaaaaaaa regarde le torse de Yoann Huget, ses poils sont aussi bien taillé que sa barbe !! Et Census Johnston avec son caleçon rayé, il est trop chou !!

IBANEZ –

LARTOT – Dis Raphou, avec autant de beaux mecs nus autour de toi…dans les douches…tu n’a jamais pensé…

IBANEZ – Okay Lartouze tu te calmes, le match redémarre dans 5 minutes, tu vas encore avoir le souffle court au moment de reprendre l’antenne. Et tu vires ta main de ma cuisse avant que je la brise.

LARTOT – Rah mais j’en peux plus Raphie, je sais pas ce que j’ai je suis chaud en ce moment, on est que le 12 janvier et j’ai déjà collé toutes les pages de mon calendrier des Dieux du Stade…

IBANEZ – Je connais un remède. Tiens, regarde cette photo. Il s’appelle Graham Rowntree, et si t’es encore excitée après ça je vais vraiment commencer à m’inquiéter.

Au milieu de cette atmosphère moite de joyeux voyeurisme et de fantasme, on aperçoit toutefois une image bien triste. Celle de Clément Poitrenaud, étendu au sol, les jambes surélevées, qui tente d’apaiser sa phlébite et d’oublier qu’il aura bientôt 32 ans. Visiblement en souffrance, il attend le dernier moment pour remonter péniblement sur son fauteuil roulant et rejoindre le terrain pour la seconde mi-temps.

Clément court moins vite qu’un arbitre de touche de 4ème série après les fêtes, c’est une évidence. La bonne nouvelle pour lui, c’est que Yann David, son compère au centre, a décidé de plaquer, détruire, fracasser, malaxer de l’Anglais pour deux. Bonne nouvelle pour Damien Chouly également : la forme étincelante de Louis Picamoles lui offre 5 semaines de vacances à Clermont pendant le Tournoi. Le reste du match, c’est la domination toulousaine qui se renforce suite au carton jaune récolté par Mako Vunipola pour l’ensemble de son œuvre de pourrissage des rucks. On notera simplement, le léger moment de doute lors de la rentrée de Yoann Montès, qui devait probablement chercher le match des espoirs du Stade.

Pendant ce temps-là, l’engouement croissant pour le rugby ne se dément pas. Il commence même à gagner des cercles qui n’ont a priori pas vocation à s’y intéresser, comme par exemple la magistrature: au rugby, on sait se salir, mais on sait aussi blanchir.

XV de France: Le calice jusqu’à Chouly

Un mois après l’une des tournées les plus meurtrières de l’Histoire, Saint-André a donc décidé de se débarrasser des lâches et des encombrants sans pour autant féliciter les héros. Il a donc jeté Trinh Duc dans les toilettes et tiré la chasse une bonne fois pour toutes. Et comme le veut la tradition c’est avec des jeunes qu’il partira à la guerre se faire massacrer par les Pictes. Avant de prendre ses 3 semaines de vacances mensuelles notre spécialiste avait laissé à PSA ses ultimes recommandations.

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 Par Peyo Greenslip Jr

Le spécialiste rugby reprend peu à peu conscience, il a l’esprit embrumé, séquelles des combats et de ce qui s’en suit pour les oubliés. Il réussit à s’extirper du charnier, cet amas de chair, boue, de molaires et de la pelouse, continuellement  dégueulasse depuis 16 ans, du Stade de France. Il s’interroge, combien faut-il perdre de batailles pour enfin perdre la guerre?  Il en profite pour méditer sur le Sens de la Vie d’un international français de rugby. Le brasier est encore fumant, mais l’ennemi est heureusement déjà loin.

Les images des trois matchs de cette désastreuse tournée de Novembre, repassent en boucle dans la tête du rédacteur traumatisé. Son état psychologique, déjà instable depuis quelques semaines, s’est rapidement dégradé pour finalement sombrer dans l’hystérie la plus totale. Refusant de s’alimenter, de sortir de sa chambre et d’écrire un article tant que Pat Chouly aurait le droit de faire des passes 4 mètres au dessus de Brice Dulin et de rester sur le terrain, il n’a finalement consenti à regagner la civilisation qu’en échange de la promesse de son rédacteur en chef de ne plus lui donner à commenter autre chose que la Fédérale 3, niveau à partir duquel de tels gestes anti-techniques sont tolérables.

On a chargé. On a morflé. On s’est fait éparpiller façon puzzle pendant 80 minutes. Tous nos joueurs sont vivants et on sait même pas si c’est une bonne nouvelle. Ne vous laissez pas abuser par le score relativement serré des Boks (10-19), c’est une illusion digne des plus grands prestidigitateurs. Il faut en déduire que M. Ian Ramage, l’arbitre vidéo de la rencontre, a fait du music-hall dans sa jeunesse : à deux reprises en 10 minutes, il a réussi à faire croire à son chef que l’essai des Boks n’était pas valable. Ce tour de magie a des effets extrêmement puissants car Thierry Dusautoir arrive à se convaincre qu’il y a du positif dans cette défaite particulièrement désespérante. Pire, il a l’impression qu’on progresse. Avis à ceux qui pensaient que seul Florian Fritz jouait raide bourré, ils se sont bien trompés.

Avants de partir:

Les problèmes sont partout mais il va bien falloir commencer quelque part. En rugby, en général, on commence devant, alors allons-y. Nicolas Mas est le prototype du pilier français: athlète complet, il sait faire des mêlées, des mêlées mais aussi des mêlées. Yannick Forestier, moins fort en mêlée que son compère, est quant à lui un excellent joueur de ProD2. A la vitesse à laquelle progresse le rugby français, il y a fort à parier qu’avant la coupe du monde 2027 au Kenya, nous parvenions à former des piliers qui ne soient pas complètement inutiles sur les phases offensives.

Yoann Maestri, quant à lui, est le joueur le plus lourd du XV de France et il recule à chaque impact. Cherchez l’erreur. Il joue au rugby depuis 22 ans et il n’a pas encore compris que la dernière chose qu’on lui demande de faire sur un terrain, c’est prendre la balle et se lancer dans une course en travers en offrant ses côtes à la défense adverse qui n’en demandait pas tant.  Dans n’importe quelle école de rugby digne de ce nom, un gosse de 9 ans fait une charge aussi ridicule se prend une torgnole par son entraineur. Je suggère donc que Yannick Bru cède sa place à Thomas Lolo, qui sait visiblement y faire avec les grands deuxièmes lignes. Personne n’ira jamais traiter Pascal Papé de virtuose du rugby, mais il réussit davantage de gestes techniques en un match que Maestri en deux carrières.

J’ai déjà les larmes aux yeux, faut-il vraiment parler du cas de Damien « Gaston Lagaffe » Chouly ? Ce qu’on demande à un troisième ligne centre, c’est de l’assurance, de la constance. Avec Damien, on est servi : par des gestes techniques approximatifs savamment distillés, il gâche avec une régularité remarquable tous ses efforts pour dynamiser les phases offensives. J’ai le souvenir d’un temps lointain, où le poste de numéro huit était occupé par un Picamonstre qui mettait à lui tout seul le pack français dans le sens de la marche. C’était il y a une éternité.

En Arrières tous:

Si les avants n’ont pas réussi à donner de l’élan à l’attaque française, on ne peut pas dire que les arrières aient fait mieux dans ce domaine. Jean de Villiers rigole encore des charges furieuses du petit zébulon bleu qui portait le numéro 13. On aurait dit une mouche qui essayait de briser une baie vitrée. Quand on lui a dit que Florian Fritz est considéré comme une terreur en championnat de France, Jean a cru à une farce. Mais le clown de l’histoire, c’est bien Philippe Saint-André : choisir d’utiliser Fritz pour briser la défense sud-africaine quand on a Mathieu Bastareaud sur le banc, c’est quand même une belle blague.

Mais au fond, me direz-vous, est-ce vraiment si grave de ramasser nos dents face aux nations du sud ? Après tout  il en a toujours été ainsi, on prend régulièrement des branlées lors des tests,  et ça nous empêche pas de sortir un gros match tous les 12 ans en coupe du monde pour éliminer les All Blacks. Et je serai d’accord avec vous : vu le niveau de jeu actuel de l’équipe de France, il n’y a pas de raisons pour qu’on arrête de réaliser de rares exploits sans lendemain au milieu de cruelles désillusions sous la pluie face aux Anglais.

Bref, là tout de suite j’ai envie de me flinguer, mais je le ferai plus tard parce que d’abord je dois flinguer Morgan Parra. Rien de personnel dans tout ça : j’admire son courage en défense, il a fait de son mieux pour diriger un pack plus faible que celui d’en face et ce n’est pas de sa faute si Philippe Saint-André n’arrive pas à voir que Doussain lui est supérieur dans tous les domaines. Mais c’est la seule façon de l’empêcher de devenir le nouveau parrain du rugby français et de s’auto-nommer titulaire à vie.

Pendant ce temps-là, les Irlandais ont fait mieux que nous face aux Blacks. Pour la prochaine charge, on est mal. On est très mal.

La Légende Castres : Un Teulet et trois tondus

A l’occasion du Brennus, Le Vestiaire rend hommage au seul Castrais dont il a jamais parlé. Il était remplaçant, ça compte.

rug

Romain Teulet a tout tenté. Mais le maillot bleu ne s’offre pas à n’importe qui, hormis Chabal peut-être, mais sûrement pas quand on joue au poste de François Gelez.

Naître en Dordogne était déjà un bon point. Morgan Parra le Messin applaudit, il faut savoir respecter les anciens. Se former à Bergerac et renoncer au foot quand Bordeaux l’a voulu c’était costaud, et faire toute sa carrière au Castres Olympique et mesurer 1,65m n’était plus recommandé du tout. Mais le petit avait vraiment soif de conquêtes, de celles que feu notre spécialiste rugby Peyo Greenslip n’a jamais vraiment su contenter.

Saint-Andreu

Alors, Teulet a cherché autre chose. Jouer à trois postes ça aurait pu marcher, mais Traille a déposé le brevet. Taper fort dans le ballon en prenant son élan comme un autiste jusqu’à se faire appeler Robocop, jouer la H-Cup, réussir la pénalité de la dernière chance à Montauban. C’était avant de sombrer dans la démence ces derniers temps en amenant Castres en tête du Top 14, meilleur buteur du championnat en prime. Désespéré, il a effectivement fini par se convertir en demi d’ouverture, mais au cas où il a gardé la taille d’un demi de mêlée et parfois le numéro d’un arrière. En fait, rien n’a changé, à son retour Marc Andreu lui dédicacera son maillot du Tournoi 2010. C’est pas comme si le Quinze de France n’avait plus d’ouvreur depuis la retraite de Deylaud et plus d’arrière depuis celle de Sadourny. Poitrenaud, Michalak et Castaignède aimeraient en savoir plus.

Quinze de France : Parra pharmacie

Depuis qu’il a été viré de Stade 2, il n’est plus impossible de croiser la raie mouillée de Chamoulaud sous la pluie irlandaise. Mais sa raie était-elle plus humide que celle de Picamoles sur le premier ballon lâché du match ? C’était à la trentième seconde.


Que raconter aux médias lors de ces traditionnelles conférences de presse de semaine ? La réponse à cette question est de plus en plus difficile à trouver : les « bleus de chauffe », « le sauvetage d’honneur« , « le relevage de tête« , les « on va aller la chercher« , « l’esprit guerrier » tout ça avait déjà été éculé au cours des trois dernières branlées. Qu’importe, il faut bien remplir des pages et les avants-match de France 2, alors les joueurs se sont exécutés en venant raconter les mêmes conneries que d’habitude : à savoir ces promesses de victoires complètement farfelues. Comme si la Roumanie allait soudainement se mettre à battre l’Afrique du Sud. Mais bon ça suffisait. C’est comme ça qu’on a cru que si Michalak pouvait rattraper Camberabero c’est à cause de son talent et non parce que ça fait 15 ans qu’il joue. Ce qu’a pas fait Frédéric en 62 selections, Didier l’a fait en 36. Question prénoms ils sont à égalité, c’est déjà ça. Et Morgan alors ?

La miche à laque

Il faut croire que toute cette merde déballée devait faire chier Saint-André puisqu’il a proposé de démissionner en cas de défaite. Il serait en train de négocier son salaire avec un club anglais qu’il s’y serait pas pris autrement. Pour info on dit « resigned » ou « fired« , au choix. L’arrivée de Saint André aura eu un mérite : redonner de l’intérêt à voir l’équipe de France jouer. Après 10 ans et cette demi-finale anglaise, mouillée déjà, à supporter Laporte, Chabal et Lièvremont on avait fini par retrouver du jeu. Un régal, les blacks européens c’était nous. Et puis ce quinze est subitement devenu le plus nul de l’histoire en terme de résultat. C’est vrai que dans le jeu c’est pas dégueu non plus. Désormais on ne veut plus manquer un match de cette équipe. Les loupés aux placages, les réceptions ratées, les mauls défoncés, la vacuité du jeu et  les coups de pieds pathétiques de Michalak. Quel spectacle. On se prenait même à rêver du record de matchs perdus consécutivement. Ce sera pour une prochaine fois.

En fait, on l’a toujours dit : le haut-niveau ce n’est pas que le talent, c’est aussi le physique et le mental. Tout ça crée la régularité. Sinon c’est juste qu’on n’a pas le niveau. Et d’après vous la génération Michalak elle a le niveau ? En même temps quand son meilleur joueur est juste un bon demi de mêlée qui joue 10, ça vous classe une époque. Le reste c’est l’Irlande qui a cru les bleus si mauvais qu’ils pouvaient les écraser avec leurs propres chisteras. Ils étaient pas loin de la vérité

Angleterre-France : Baiser son frog

Ce n’est pas le quinze de France le plus nul de tous les temps mais on en n’est plus trop loin désormais.

Pourtant, les organisateurs de la branlée tricolore hebdomadaire avaient bien fait les choses: un arbitre un tout petit peu moins corrompu qu’en finale de coupe du monde, 6 placages anglais ratés sur la seule action française du match, un ouvreur mal peigné sur une jambe et Michalak remplaçant. Mais il faut croire que s’auto persuader qu’on joue mieux quand on a pris deux raclées ne suffit pas toujours à mieux jouer même si le cul de Bastareaud fait 200 kilos. Tout avait pourtant bien commencé, Lartot et Galthié semblaient décidés à dire moins de conneries que d’habitude. Ca partait d’une bonne intention, ensuite le match a débuté. Mêlée faible, touche ridicule, défense catastrophique, individualités défaillantes : n’importe qui aurait passé 50 points à ces Anglais-là. Mais ça aurait été trop facile. Trop facile de réussir une passe sans interception, de ne pas lâcher le ballon sur chaque impact, de ne pas se faire pénaliser dès qu’un joueur allait au sol, voire d’avoir un buteur correct à ce niveau. Dommage, à un moment les bleus ont mené, c’était sur la fameuse fois où ils sont entrés dans le camp adverse. Une action exceptionnelle : 3 minutes de circulation de balles sans interruption, 95 passes, deux passes au pied millimétrées. La quintessence du rugby. Un rêve.  Et oui un rêve, parce qu’en vrai c’est juste Fofana qui a défoncé 10 mecs.

Sky Fall

Heureusement qu’il y a eu ça sinon Lartot aurait eu du mal à justifier ses « les Anglais doutent« , « les Français font mieux que résister« . Il lui sera sans doute plus compliqué d’étayer cette « domination stérile » des rosbifs qui ont marqué sur chacune de leurs actions et passé toute la rencontre à camper sous les couilles de l’armée de Saint-André. Richard Escot y verra sans doute une équipe courageuse, qui n’a jamais baissé la tête et qui a bien défendu puisqu’ils n’ont pris qu’un ridicule petit essai. Après tout l’essentiel dans 23-13 c’est peut-être ni 23 ni 13.

Tout le monde aura évidemment vu les Français craquer à 20 minutes de la fin. La 48ème minute c’était bien à 20 minutes de la fin ?

La Légende Invictus (2/2), Lomu : Le café des dialyses

1 530 591 entrées en deux semaines. Le baltringue n’est pas forcément celui qu’on croit. Ou peut-être qui si quand même

lemou

Il aurait pu être Tongien, comme le coiffeur de Finau Maka, et servir tous les 4 ans à faire le nombre en poules. Le sort et les flux migratoires pacifiques en ont décidé autrement : ses parents s’arrêtent à Auckland, la plus néo-zélandaise des villes asiatiques. En 1994 à Christchurch, il démontre une aptitude interessante à passer au travers contre les Français. On ne lui dira pas, mais Thierry Lacroix et Jean-Michel Gonzalez étaient sur le terrain, Delaigue entrera même en jeu.

Jonah l’homme mou

Mais le ridicule ne tue pas si souvent, puisque sa jeunesse et ses quatre essais en demi-finale du Mondial vont faire de l’autobus la première superstar du rugby pro. Son compteur reste pourtant bloqué en finale. La faute à une compétition trop bien organisée et une quinzaine d’oeufs trop frais. 4 ans plus tard, Bernat-Salles et Dourthe gâchent encore la fête,quand bien même l’ailier maudit sort ce qu’il fait de mieux : courir tout droit avec 8 mecs accrochés à son short. Chabal n’a rien inventé à part les cheveux dégueulasses peut-être. Cavenaghi veut comparer les dates. Le charges taurines lui valent quand même un jeu vidéo que son rein droit, son passage aux Cardiff Blues et Catherine Mégret ne pourront jamais lui enlever.

130 kg et une moitié de rein suffiront-ils à placer Vitrolles sur la carte du rugby provençal ?