L’Edito : Lloris au pays des vermeils

Le Vestiaire s’était déplacé au grand complet, hier soir, à Wembley, pour célébrer le triomphe de son ancien spécialiste F1, qui avait quand même attendu le 5 avril dernier pour annoncer que Vettel serait champion du monde.

L’occasion de constater que Jacques Vendroux sait se servir d’un portable en salle de presse et que Guy Roux aurait eu de l’eau dans sa chambre d’hôtel, ça aurait été pareil. Y avait-il autre chose à retenir ? Hormis que Benzema est le meilleur joueur du monde avec ou sans Converse et qu’il « pense que Mourinho a vu le match ». Il a peut-être vu aussi Di Maria. Mais ça, on vous l’a déjà dit. Par contre, vous avait-on dit que Gourcuff n’a rien à faire à ce niveau et donc en Ligue 1 ? Du coup, même Nasri a du charisme, voire du talent. Ce ne sera heureusement jamais le cas de Rami.

Pour fêter ça, Sagna a presque réussi un centre. Et Messi a marqué. Mauvaise nouvelle, la Coupe du monde a pris fin en juillet. Pour fêter ça, à Belgorod, Earvin N’Gapeth a pu une nouvelle fois montrer que l’intelligence n’est pas une qualité sine qua non pour bien jouer au volley-ball. Au quoi ? Pendant ce temps-là, personne ne croit Alberto Contador. C »est pas grave, Ali Badou a traité Bolt de légende, mais ça n’a rien à voir.

Pendant ce temps là, à Cholet, un étrange activité à balle orange a rendu des Turcs tristes et un Turc heureux. Pour fêter ça, Tony Parker a viré l’entraîneur de l’équipe de France après avoir été viré par son entraîneuse.

Le grand requin Blanc : Bosnie and crade

Que voulait dire Laurent Blanc à ses joueurs en s’attifant d’un costume si mal ajusté ? Quoi que ce soit, ils ont eu pitié, mais le requin est-il pour autant à l’abri de renfiler un jour ses apparats de clochard ?

La réponse est non. Les enseignements de la rencontre d’hier soir sont en effet aussi étroits que la fissure sur une pomme d’Adam croate en demi-finale de Coupe du monde. Heureusement, il n’est pas dans la nature des observateurs d’un pays entier de s’emballer dès que la France bat la plus faible nation du monde. Certes, la France n’avait jusqu’ici jamais battu la Lituanie et l’Irlande ou explosé les Iles Féroés et l’Autriche. Certes, L’Equipe n’était pas du genre à voir un rayon de soleil après une victoire 2-1 face au Costa Rica. Certes, c’est la première fois que la France tombe dans un groupe de qualifications aussi faible.

La Bosnie avait pourtant été présentée comme un Brésil en puissance, ce terrible monstre à deux tête entrainé par le Maradona du pauvre, celui du PSG. Pourtant, il y avait bien du Maradona en Susic hier soir, dans cette capacité à prendre la France de haut, à finir par croire que même des Bosniens se promèneraient devant Adil Rami. Mais non, des Bosniens restent des Bosniens et Diaby a pu bouffer du Chinois comme à la belle époque. Même Méxès ne s’est trouvé que six fois en difficulté alors que Suker jouait exclusivement pour la Croatie et qu’en plus il avait pris sa retraite il y a une bonne centaine d’années.

Balèze Blaise

Il y avait pourtant une différence entre Raymond Domenech et Laurent Blanc, autre que celle de flinguer son axial à la première merde pour aligner un vieux et un nul. Il osait faire débuter Benzema. Ça aurait dû suffire, ça a suffit. Et pourtant, il a vraiment pas été bon, mais quand on s’appelle Benzema on ne demande qu’une chose. Guillaume Hoarau regrette de s’appeler Hoarau et d’être aussi lourdement blessé depuis le début de sa carrière.

Une première victoire pour le requin Blanc, c’est beau comme un pardon à Bilic. Hier soir il s’appelait Susic, il a juste eu droit à une poignée de main, mais le mal est le même. « La Bosnie est certainement l’équipe la plus solide du groupe. » En tout cas celle qui a permis à Clichy de faire une passe décisive. Il restait juste quarante-cinq secondes de boulot derrière. Puis Blanc a présenté Matuidi au peuple de Sarajevo. Et oui, Pjanic n’avait pas triché depuis trois ans et si Spahic n’a toujours pas dénoncé son contrat avec Montpellier, c’est que ça doit lui convenir. Les agents biélorusses précisent qu’ils sont joignables à toute heure.

De tout temps, les Espoirs ont su faire tourner la balle, s’approcher des buts et même en marquer parfois. Ca arrive donc encore, mais à l’époque ça ne voulait pas dire que les Espoirs allaient se qualifier, ni qu’ils étaient bons. Jérémy Menez peut crier au procès d’intention, on ne va pas délocaliser les matches en province pour lui.

Le blanc de touche

Lloris. Juninho a tenté de le surprendre d’un coup franc lointain, mais il a mal vieilli : ce n’était pas cadré. C’était la Bosnie en face.
Sagna. Il a bien combiné avec le gardien adverse, mais l’ailier bosniaque a aussi souvent sollicité son aide. Evidemment, on ne juge plus ses passes. Et puis, c’était la Bosnie en face.
Rami. Il a été impérial, sans faire son habituelle connerie : Dzeko va vraiment finir par quitter Wolfsburg pour signer en Allemagne. A moins qu’Ibisevic n’ait joué à Dijon, prêté par le PSG. C’est aussi ça la Bosnie.
Méxès. Les Autrichiens ne sont plus ce qu’ils étaient. Le plus dangereux, c’est que ça va finir par lui donner confiance. Heureusement que ce n’était pas la Bosnie.
Clichy. Tout le monde n’est pas aussi doué qu’un Biélorusse. Une belle première passe décisive qui aurait aussi bien pu ne pas être dans le dos et obliger son destinataire à une roulette pour se retourner. Mais la Bosnie, c’est la Bosnie.
Diarra. Blanc lui avait demandé comme à Bordeaux : mettre le brassard, tout prendre de la tête et passer à Plasil et Gourcuff. Les ouvertures dix mètres trop longues pour Benzema ne comptent donc pas. Face à la Bosnie en tout cas.
Mvila. « Il a du culot, il est très bon. » Ferreri a toujours été impressionné par la Bosnie, les demi-volées de trente mètres, même au-dessus, et le travail de Christian Jeanpierre.
Diaby. Dribbler trois mecs au milieu à 0-0 est une chose, faire la passe dans le tempo en est une autre, mais ça permet quand même de finir par en mettre un autre à la Bosnie.
Valbuena. Le haut niveau ne l’aime pas trop, mais quand c’est la Bosnie, il a pu obtenir des fautes et même faire une passe décisive en se cassant la gueule. Ca doit être ça la générosité, Menez va regretter toutes ces années de sport études.
Malouda. Pendant soixante-dic minutes, il n’a rien réussi et finalement impliqué sur les deux buts. Il commence à comprendre. Bosnie ou pas Bosnie.
Benzema. Il a fanfaronné après son but et au coup de sifflet final, même pendant que Blanc lui rappelait qu’avec un peu plus d’implication et un peu moins de kilos il en mettait six. Avant le match il était annoncé comme le héros contre le Brésil, il a été le héros mais c’était contre Malte. Pas de hasard. Du moment que tout le monde a compris le principe.

Equipe de France, Euro 2012 : Blanc comme un linge

La brève a été publiée, samedi matin, à 9 h 27 sur le site Internet de L’Equipe : « Aliadière au chômage ».

Jérémie Aliadière a 27 ans. Si les recruteurs d’Arsenal avaient été écoutés, il y a onze ans, il aurait levé la Coupe du monde en juillet dernier. Leader magique d’une génération enchantée. Pour la première fois, l’équipe de France n’a pas connu de creux. Aliadière, Meghni, le jeune Gourcuff et Méxès, entourés des tauliers Gallas et Abidal, ponctués d’Anelka et Benzema devant, ont offert un nouveau sacre au pays de Houiller. Le manager d’Arsenal s’appelait Arsène Wenger, une partie des joueurs alignés face à la Biélorussie ont été recrutés par Arsène Wenger.

Le Vestiaire l’avait donc dit à la veille de France-Pays-Bas 2008 et répété ensuite, la France n’a pas construit de génération capable de gagner. La génération Jacquet s’était établie sur les ruines des précédentes, Blanc n’a même pas de ruines, il n’a rien. Ou plutôt juste trois joueurs du plus haut niveau : Lloris, Benzema et Ribéry. La cause est naturelle bien-sûr, mais aussi humaine : six ans de Domenech. Ce n’est évidemment pas de la faute à Domenech si Escudé, Givet, Squillaci, Ciani, Rami, Abidal, Evra, Clichy, Sagna et Escudé n’ont pas le niveau international. Ce n’est pas de sa faute non plus si Diaby, Diarra, Toulalan, M’Vila, Gourcuff et Nasri n’ont pas le niveau international. Ce n’est pas de sa faute non plus si Hoarau, Gignac, Remy, Saha et Cissé sont nuls à chier. Mais faut-il être aussi définitif ? Sans aucun doute, car tous ces joueurs ont fait leurs preuves en club, il était donc inutile de les sélectionner. En revanche, Deschamps, Blanc, Djorkaeff, Desailly, tous membres éminents de la génération France-Bulgarie, ont eux aussi fait leurs preuves en club. Blanc ayant démarré sa carrière un peu plus tard, sans toutefois parvenir à stopper Crespo dans les règles de l’art.

Alou y es-tu ?

Puisque  la France, a priori, ne déclarera pas forfait pour les cinq prochaines années, il faudra quand même essayer de monter une équipe. Derrière, Blanc possède aujourd’hui, à son image, un joueur tout aussi moyen, évoluant dans un club moyen, mais moins que les autres et qui est quand même le meilleur de tous à son poste : Philippe Méxès. Personne ne peut l’accompagner pour l’instant en attendant de re-tester Planus. Au poste de latéral, Tremoulinas n’a pas encore été essayé, mais il reste le meilleur sur ses performances individuelles et ce malgré le quart de finale aller de Ligue des champions et un but offert à un Manceau.

Comme Sagna et Chalmé ne prévoient pas de faire un enfant, autant garder Sagna. Au milieu, les Diarra n’ont pas d’équivalent en attendant qu’ils jouent enfin avec les Bleus, puisque Mavuba est visiblement interdit de sélection. Et comme Ben Arfa se réservera pour Newcastle et que Hazard s’est trompé de côté, on se passera de créateur. Devant, Benzema, Ribéry et Malouda sont les meilleurs. Anelka pourrait les suivre, mais il a eu un empêchement. Il n’y a donc pas charnière défensive, pas de créateur, pas de leaders. Ce n’est donc pas que de la faute à Blanc si la France a réalisé vendredi son pire match depuis France-Israël 1993. Pas que, donc. Car Domenech battait quand même la Lituanie, mais il avait Ribéry.

Lloris. Abidal ne jouait pas, Clichy oui.

Sagna. Pour sa première sélection, il a tenté de contenir au mieux sa fébrilité et assuré le strict minimum.

Rami. Quelques dribbles pour se relancer dans ses vingt mètres : il apprend vite.

Méxès. La vivacité des attaquants biélorusses l’a gêné, mais en août c’est le strict minimum.

Clichy. « Sur l’action du but, le ballon m’a tapé le pied. » C’est le principe du foot en effet.

M’Vila. On l’a pas mal vu, sauf quand les Biélorusses arrivaient à quatre ou cinq plein axe face à Lloris. Ce n’est arrivé qu’une demi-douzaine de fois. C’est quoi le rôle d’un demi-défensif déjà ?

Diaby. Le Costa Rica n’était finalement pas une aussi bonne équipe que ça. On va quand même attendre un match contre Stoke pour le juger.

Rémy. L’OM lui a donné une nouvelle dimension : il remonte les bras en décélérant comme Henry et il obtient des touches.

Valbuena. Il ne sait toujours pas trop bien ce qu’il va faire, alors des fois c’est un retourné, des fois une frappe cadrée.

Ménez. Son adaptation à l’AS Roma ne saurait faire oublier qu’il joue à l’AS Roma.

Malouda. Ribéry battait la Lituanie sans brassard.

Hoarau. Atypiquement lent et mauvais techniquement.

Saha. S’il y avait un doute, il n’y en a plus.

Gameiro. Un débordement et une occasion en quelques minutes. Gignac va regretter d’avoir quitté Lorient.

France-Roumanie : Escudé du peu

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S’il fallait un match référence, il est arrivé. Un but encaissé, un marqué, face à la Moldavie. La finale de la Coupe du Monde n’est plus très loin, les barrages encore moins. L’Espagne malgré ses cinq buts enfilés aux Belges seront-ils au rendez-vous ?

Une fois n’était pas coutume, production et réalisation s’étaient chargées main dans la main du teasing. Papy Courage avait promis de l’épouvante, Raymond des occasions manquées. Tout avait été dit en conférence de presse, il ne manquait que le titre de la pièce. Les plus optimistes se prenaient à rêver, et si Israël jouait en jaune ?

Le défi était toujours le même : mal jouer avec les meilleurs joueurs du monde et si possible ne pas gagner. Comme d’habitude l’adversaire avait été choisi avec minutie : une fois de plus les Iles Féroé. Pourquoi changer un scenario qui marche,  les téléspectateurs ne s’en lassent pas encore. Du classique donc, mais si la machine est rôdée, le direct peut toujours apporter des surprises.

Cluj on est de fous

Raymond Domenech savait donc ce qui l’attendait. Un an qu’il préparait ce rendez-vous si crucial. Tout le monde se doutait et lui le premier que la Roumanie au Stade de France serait le point d’orgue de la qualification directe. Il avait même eu cette subtile reflexion qui ensuite lui avait semblé absurde : « Si on gagne pas, le vieux est capable de me foutre dehors. » En effet c’était absurde, d’une part le vieux est gâteux, d’autre part pourquoi virer un type incompétent, détesté de tous, qui ne respecte rien ni personne, qui se fout de la gueule du monde, qui n’a aucun résultat sur le terrain et qui surtout n’en a jamais eu.

Raymond en personne ne comprend pas bien cette attitude de Papy Courage à son égard, qui le maintient coûte que coûte. Mais la question ne se pose plus, mieux, Papy Courage à son tour se fout de la gueule du monde. Il faudra gagner les 4 avait-il clamé, avant de remplacer le « il faudra » par un « on va » il y a deux jours. La voyance aussi est art difficile. Il y a un an, il lui fallait 5 points en 3 matchs, Domenech en avait 4. Pas grave, rater les objectifs c’est ce qui fait le charme de Domenech. L’humiliation de l’Euro ? Echouer c’est aussi ce qui fait le charme de Domenech. Les meilleurs joueurs du monde qui ne savent pas jouer ensemble et faire la différence ? Savoir mettre mal à l’aise et faire n’importe quoi c’est ce qui fait le charme de Domenech. La France absente de la Coupe du monde 2010 ? C’est ce qui fait le charme de Domenech mais ça faisait moins celui de Houiller, Platini et Michel.

Escudé-le

Le doute chassé de son esprit moqueur, Domenech pouvait filer le coeur léger vers le deuxième épisode de la sixième saison de son show. Gagner de justesse face à des équipe de merde, il l’avait déjà fait plusieurs fois. Faire match nul, il n’avait plus connu ça depuis la Roumanie. Le destin est parfois malicieux. Mais attention, un match nul doit se faire avec la manière car cette fois on ne pourra pas se cacher derrière le bilan comptable qui est le plus important, ou derrière le public qui n’est pas gentil. Cette fois avec un seul point et une qualif directe enlevée, il faudra retenir le positif.

Et le positif c’est un gardien serein. Après Landreau, mais c’était pour rigoler, après Frey, Coupet et Mandanda, Lloris pouvait à son tour  confirmer qu’être le meilleur gardien français ne suffit pas pour le haut-niveau made in Domenech. La charnière avait été reconduite pour la première fois depuis cinq matches. Rappelons qu’il y a Gallas dedans, et qu’il ne sera pas le plus nul. Au milieu comme d’hab, la star madrilène associée à un Roumain ou quelque chose du genre, quoiqu’il en soit un type pas très bon. Devant, après avoir echafaudé son schéma tactique avec Benzema toute la semaine, l’avant-centre du Real est allé rejoindre le banc de touche. Les Chypriotes qui avaient prévu un plan anti-Benzema en ont eu pour leur argent. La presse locale avait prévenu que leur principal allié serait Domenech. En même temps c’était pas dur à deviner. Le reste c’est Henry qui arrêtera quand il l’aura décidé, Gourcuff, Gignac auréolé de ses deux bonnes perfs contre l’Azerbaidjan, et Anelka qui n’a plus joué en bleu depuis l’Euro 2000. Au final, hormis l’attaque, le milieu et la défense, la formation de départ est ce qu’il pouvait faire de mieux. Domenech est confiant, comment une équipe qui ne fout rien depuis 2 ans pourrait-elle écraser la Roumanie ? La première mi-temps aurait pu lui faire peur. Onze joueurs seuls sur le terrain pour une attaque défense, ça rappelle beaucoup de mauvais souvenirs à Raymond. Il sait que ça finit toujours par marquer. Il n’a pas tort.

Kostadinovescu

Anelka rate tout en un quart d’heure, l’histoire ne peut pas mieux commencer. En mal de stars, Domenech a invité Gignac en guest-star, il ne le décevra évidemment pas. La fin de saison approche, l’intrigue est touffue : on sent de la nouveauté, il y a des occasions avec le consentement des Roumains battant pavillon maltais. Tout n’est pas nouveau, Sagna et Evra s’échangent des ballons au-dessus de la surface roumaine, Anelka multiplie les centre tir, ses partenaires et le tableau d’affichage ne sauront jamais vraiment si c’est l’un des deux. Le gardien arrête tout, la transversale s’en mêle, Domenech prépare déjà son « Comment peut-on faire pour arriver à les mettre au fond ? » pour Astorga à la mi-temps voire mieux si affinités. La loi des séries, elle dure depuis le début des éliminatoires. Rassurant, l’inefficacité chronique est la marque des grandes équipes. Le public est captivé, il oublie même de siffler à la mi-temps, Domenech et Gignac sont pourtant sur la pelouse. Les joueurs de Cluj et Timisoara rentrent au vestiaire en riant.

0-0, plus que 45 minutes à tenir, Raymond revient sur le terrain avec le sentiment du travail bien fait, d’ailleurs il le dit. Il rit d’Astorga, Astorga rit de lui, et Gignac est toujours là. Manque de bol, Malte craque sur un corner, Henry rappelle soudainement qu’il ne joue pas en Ligue 1 depuis une décennie. Il faut un héros, Domenech croise les doigts, Escudé les pieds et le miracle se produit. Les premiers sifflets empêchent Papy Courage de ronfler, Ginola hurle sa joie. Il reste pourtant 40 minutes, il va falloir tenir bon. C’est l’heure du coaching.

Gignac sort, Ribéry entre et pousse Anelka dans l’axe. Il ne paraît pas vraiment meilleur mais mieux vaut s’assurer qu’on ne le verra plus jusqu’à la fin, Benzema rentre et Anelka repasse à droite. Gourcuff sort, c’est bien connu, la France est toujours meilleure sans vrai créateur. Ribéry coulisse en numéro dix, il a passé son été à dire que ça l’emmerde, les quinze dernières minutes sont garanties à vie. L’armada est enfin au complet, elle n’était pas titulaire. Benzema a une occasion en or de se révéler, mais le scénario est trop bien ficelé. Il n’aura pas une seule occasion, la France et quelques téléspectateurs l’entendront dire que les occasions il faut les mettre, mais de qui parle-t-il donc ?

« Ce n’est pas une desillusion, c’est une déception. Comment on peut faire pour arriver à les mettre au fond ? Ca va finir par arriver, c’est pas possible. » Astorga a beau repasser la bande, Raymond est bien en train de sourire.

Finalement, le monde est unanime, le monde français du moins. 35 minutes correctes sur 90 minutes durant lesquelles aucun but ne sera marqué. Un match nul désastreux pour l’avenir, et la Roumanie qui aurait même pu plier le match. Tout va bien, il faut retenir le positif car les trois points sont pas là. Mais pour Papy aucun problème « si on joue comme ça, les barrages c’est gagné« . Personne ne lui a dit que 1-1 ça compte pas pour une victoire.

Titi et Camara

Lloris : Toujours aucun but encaissé par les adversaires. Il aurait dû se méfier, à l’entraînement Escudé joue avec les remplaçants

Sagna :  On attend toujours sa première passe décisive en équipe de France.

Escudé : On a jamais su lequel de Julien ou Nicolas était le joueur de foot.

Gallas : Son meilleur buteur ne dépasse jamais la ligne médiane, Wenger doit halluciner en observant le coaching de Domenech.

Evra : Lizarazu lui a pas dit qu’on pouvait travailler les centres.

Toulalan : Blanc pourrait bien s’en passer pour les barrages.

Diarra : Gourcuff était là pour l’empécher de tirer.

Gourcuff : Encore un match décisif où il ne l’est pas.

Gignac : On sait pourquoi il a rendu Elmander indispensable.

Anelka : Contrasté contre les Féroé, nul samedi soir, place à la Serbie. 

Henry : Il accepte encore de venir, c’est déjà bien. Le seul à continuer à jouer malgré Domenech.

Escalettes:  «Et je répète que même s’il faut qu’on se qualifie par les barrages, c’est la mission de Raymond Domenech et il faut qu’il aille au bout et il ira au bout». On a lui a toujours dit qu’il fallait croire le plus possible à ses rêves pour les voir se réaliser.

France-Lituanie : Peggy les bons tuyaux

dab

Le Vestaire bouscule aujourd’hui sa programmation après la démission de la dernière grande star de la téléréalité au lendemain du meilleur épisode de l’histoire du Domenech Show.

Vous avez posé vos questions sur equipe.vestiaire@yahoo.fr

Pourquoi la France a-t-elle donné une telle impression d’impuissance ?
Le Vestiaire n’a pas réponse à tout. Défense de merde, milieu inutile, attaque bidon sont des pistes, mais on ne peut être sûr de rien.

Défense de merde ?
Le mot est sans doute dur. Squillaci n’a fait que deux interventions minables sur trois possibles, Gallas a pris sa retraite anticipée, Sagna a des idées, mais pas le niveau, quant à Evra, on se demande encore pourquoi il n’est pas titulaire.

Milieu inutile ?
Malgré une pression lituanienne de chaque instant, les Diarra ont tenu bon. N’aurait-il pas fallu mettre deux ou trois récupérateurs de plus ? La question mérite d’être posée, mais nous ne sommes pas entraîneurs.

Les Diarra ?
Pas mieux.

Attaque bidon ?
Qu’Henry ne joue pas à son poste, d’accord, que Ribéry ne joue pas à son poste, d’accord, que Gourcuff justifie sa carrière milanaise, d’accord, mais que personne n’ait déposé de réserve sur la réalité du score, c’est scandaleux.

Domenech sort-il grandi de ce double succès ?
Evidemment, l’important c’est les trois points, on ne lui demande pas de construire une équipe, de sélectionner les meilleurs ou de ne pas faire pitié devant des équipes faibles.

Pour une fois, ses choix ne sont pas tous en cause, c’est déjà un début ?
Effectivement, Mandanda est une vraie trouvaille.

Son coaching ?
Laisser Luyindula se faire humilier est plutôt bien vu. Réorganiser correctement le jeu avant la 80e minute, c’est pas mal non plus. Faire des tests en plein match est toujours savoureux.

Le terrain et le public sont-ils exempts de tout reproche ?
Là encore, c’est très bien vu. La France, tout en livrant l’un de ses pires matches toutes époques confondues, est parvenue à limiter la casse.

Le nouveau Zidane était dans quelle équipe ?
Dans un match de niveau mondial, il y en avait forcément un dans les deux formations. Côté lituanien, on espérait beaucoup de Danny le vicieux, mais il n’a curieusement pas réussi un contrôle du match. Côté français, en l’absence de Gourcuff, on attendait beaucoup de Camel Meriem. Peut-être trop.

Comment la Lituanie a-t-elle pu un jour gagner un match ?
Comment Luyindula a-t-il pu signer un contrat pro ?

Domenech fait-il vraiment tout ce qu’il faut pour ne pas se qualifier ?
Lisez le prochain Domenech Show.