Tour de France : C’est sain Thomas

Le Vestiaire a vécu hier une journée un peu particulière et pas qu’à cause de la diarhée de ce Gallopin de Tony. C’était aussi le premier passage du Tour sur les terres d’adoption de son illustre père fondateur Closefield. L’homme qui a osé abandonner le journalisme et la banque pour devenir journaliste. Mais au moins aujourd’hui les « sur valserine » et « le pays de Geix » n’ont plus aucun secret. Hommage par notre consultant Thierry Bisounours passionné d’andouilles et autres viandes basses catégories.

Bonjour Thierry, on a vu que vous donniez facilement du Jurgen, du Cadel ou du Thomas. Ce sont vos potes ?

Ecoutez, j’ignore si vous avez déjà lu la Tribune républicaine (le Closer local NDLR), mais une fois j’ai vu le portrait de l’adjudant chef Rey, qui succédait au Major Bailly, c’était presque du Flaubert. Moi aussi je veux mon Pulitzer.

C’est pour ça que vous accolez toujours « sur la route du Tour » à vos fins de phrase. Vous êtes juste emphatique donc.

Je ne vous permets pas. Cet artifice de langage est plutôt un moyen de rappeler que nous ne sommes pas sur la route Jacques-Coeur dans le Berry.

Vous êtes sacrément cultivé. Qui était Jacques-Coeur ?

C’est beaucoup demandé, je ne lis pas non plus la Tribune républicaine tous les jours, même si l’autre fois il y avait une histoire un peu porno. Je me demande si c’est pas un peu osé, je vais saisir le CSA. Déjà qu’ils aiment pas quand TF1 sort de son rôle de boite à caca pour faire de la vraie info.

Vous faites de la politique maintenant dans vos interviews ?

Pas vraiment, ce serait sortir de mon rôle, jamais je ne m’avancerais à demander s’il faut encore croire aux conneries genre cyclisme à 2 vitesses, les Français et les autres, et Salanson qui attrape un rhume de cheville mortel chez Bernaudeau, qui était pas vraiment dans la voiture qui a fait gagner Voeckler.

Pardon ?

Ben regardez, je suis sûr qu’il y a des mauvaises langues qui ne vont pas croire la thèse officielle et qui vont relever que Di Gregorio a fini 39ème du Tour l’année dernière.

Et donc ?

Donc dopage ou pas dopage les Français sont des tanches, il a raison Hinault.

Etrange raisonnement. Si un Français peut se charger tranquillou, c’est que le suivi longitudinal ça sert vraiment à rien ou a rien du tout ?

Mauvaise vanne. Là j’ai une pensée pour Maxime et une pensée pour son papa.

Mais on s’en fout pas de ça ? C’est pas leur vie privée par hasard même s’il l’étale dans les medias ?

Affaire Lance Armstrong à suivre, tout simplement

Hein ?

Pardon, j’avais lu la ligne suivante de mon intervention.

Vous écrivez tout ce que vous dites à l’antenne ?

Bien-sûr, sinon comment j’aurais pu dire qu’avant sky, Wiggins était chez Saxo Bank ou HTC, alors qu’il était chez Garmin.

Dernière question, quand vous vilipendez violemment les spectateurs qui courent à côté des cyclistes, en disant que c’est ridicule alors que c’est juste dangereux, pourquoi a-t-on  l’impression que le crétin c’est vous ?

J’ai toujours entendu Patrick Chêne le faire. Je fais pareil c’est tout. Et je le redis, j’ai pas peur : Tiens si vous en voyez un faire pareil, choppez le, cassez lui la gueule. Finir sa vie en fauteuil ça devrait lui passer pendant quelques années l’envie de recommencer. Oh putain, toi !!!! (apercevant un gamin de 8 ans près de David Moncoutié devant le bus  Cofidis, il se rue sur lui et lui explose les côtes avec ses santiags avant de le finir avec le casque de Moncoutié).

Ca va pas Thierry ? Il courait pas lui !

Mais il allait demander un autographe à David.

Et alors ?

Ben ça vous paraît pas suspect ? Qui a envie d’un autographe de Moncoutié ? Ca devait être un coup de Baffie pour ses caméras cachées, hier il a blagué avec Raymond Barre. C’était rigolo hihihi. C’est comme ma blague sur Richie Porte, j’ai dit qu’il était revenu par la fenêtre et ça a pas fait rire Jaja.

Non, il était même consterné.

Et Thomas Voeckler qui humilie tout le monde avec une jambe dans le plâtre c’est pas consternant ?

Il est peut-être juste le meilleur ?

Peut-être ( à ce moment là Christian Quidet entre dans la pièce et lui file une taloche).

Tour de France : Evans naissance

« Le podium, c’est hier qu’on le perd, pas aujourd’hui sur le contre-la-montre. » A quelques pas de là, Jean-René Bernaudeau contemple ce directeur sportif à vélo, le plus vert de tous les Europcar.

Depuis quelques années, personne n’a pu échapper à cette gueule de traviole empruntant à Gilbert Montagné et Jean-Hugues Anglade ses sourires de circonstances, ses larmes opportunes. Un coureur qui meurt dans son lit, il n’était pas loin. Un sponsor qui se barre, il n’est pas loin. Voeckler qui rate le podium, il est tout près. Jean-René pourra toujours passer le reste de sa vie à tenter d’expliquer à son leader protégé qu’il valait mieux que Pierre Rolland prenne le maillot blanc ou lâche le fantôme de Contador plutôt que de défendre ses chances au classement général. Le type qui gueulait « Allez Thomas, allez mec! »  dans le micro à côté de Philippe Lafon  pendant le contre-la-montre c’était d’ailleurs pas lui. Le sauveur de BBox c’était pas lui non plus. Par contre la Bernaudeau junior, c’est lui.

Les Essarts de conduite

Un tel manager fantôme aurait-il été plus utile aux Schleck que leur Papa ? Bernaudeau leur aurait-il conseillé de sucer Contador pendant 3 étapes ? De mettre Franck en position, pour faire attaquer Andy. Avant d’accompagner royalement Evans et son menton jusqu’à Grenoble. Ils ont tout compris au vélo et ses bonheurs simples, comme prendre le maillot jaune le même jour qu’on perd le Tour.

Pas comme Thierry Adam, un sacré numéro quand même. On pourra toujours croire que les audiences de France télé lui sont dûes. A ce moment-là, on pourrait aussi imaginer que le Tour le plus spectaculaire de ces 20 dernières années est lié au parcours dessiné par Prudhomme. Sacrée idée de mettre des étapes de montagne, de plat, un contre-la-montre et même faire une arrivée sur les Champs-Elysées. Pas mal aussi l’inspiration d’avoir Contador en méforme, Evans en aspirateur de chambre à air, deux Luxembourgeois sur le podium. A Tour exceptionnel, vainqueur de merde. Vivement le résultat de l’édition 2010.

Tour de France : Schleck 4, il était une fin

Déçu de ne pas avoir pu jeter de neige aux coureurs dans le Galibier, notre consultant Thierry Bisounours a au moins eu deux minutes pour répondre à vos questions posées sur equipe.vestiaire@yahoo.fr.

Thomas Voeckler toujours en jaune, ça vous épate on dirait.

Pas du tout. Il a quand même fini deuxième des championnats de France sur route derrière Chavanel. Ca vous classe un bonhomme.

Alors pourquoi avoir dit « allez bonhomme, c’est bien bonhomme » alors qu’il allait franchir la ligne ?

Je voudrais bien vous y voir moi.

Quoi, monter un col ?

Non, derrière un micro. Vous croyez vraiment que les gens s’amusent plus à regarder le film de l’étape de Godard ? On dirait qu’il commente les résumés des championnats de France sur piste un mardi à 14h30.

Mais il l’a fait il y a deux semaines.

Parce que Lepers dans un camping-car c’est mieux ?

D’accord, mais Voeckler ?

Il peut gagner, c’est le successeur d’Hinault, qu’est-ce que vous voulez que j’invente d’autre comme connerie ? On les a déjà toutes faites pour Virenque et Jalabert, et voyez où ils sont aujourd’hui. En plus eux ils étaient vraiment bons.

A 2-3 détails près… Vous trouvez que Voeckler est le plus grand escrocs des 3 ?

Non c’est moi.

Pas faux, Jalabert passe ses journées à vous faire la leçon.

Encore cette histoire de Perez Moreno mercredi ?

Expliquez-nous …

Ben dès le début de son echappée, Jalabert s’est foutu de sa gueule en disant qu’il irait pas au bout. Alors moi j’ai répété.

Bêtement…

Si vous voulez mais c’est une seconde nature chez moi, ça s’appelle l’instinct. Ensuite, avant la dernière montée, je me suis dit que j’allais me faire Jaja, car pour moi Perez machin allait gagner. Et alors Jaja a dit qu’il était surpris qu’il ait gardé son avance. Je n’ai plus hésité  j’ai salué son grand numéro, Dieu reconnaitrait les siens. Je me suis planté…

Comme un crétin… Et le grand numéro d’Andy Schleck ?

Ca me rappelle le grand numéro de Sandy Casar et le grand numéro de Jérémy Roy. Il avait prévenu, il a envoyé en éclaireurs ses lieutenants comme prévu, il a attaqué comme prévu et il a gagné. Il fera un beau troisième. Son frère a eu la bonne idée de ne pas attaquer.

Cadel Evans est donc un stratège hors pair ?

Exactement. Il a sacrément bien roulé dans le final.

Un dernier message ?

Allez bonhomme ! L’info de la journée hormis que les Schleck ne savent toujours pas courir, c’est que Voeckler est toujours dans la course.

Comment le savez-vous ?

J’ai regardé le classement. Et puis entre nous je crois que Jaja y croit. Il a même dit que Voeckler aurait pu attaquer dans l’ascension du Galabru.

Chavanel : Le Mayo tricolore

La Quick Step est championne de France, et sans équipiers s’il vous plaît. Deux ans de travail récompensés.

Il y a trois ans, Le Vestiaire se demandait si Mimo était le surnom de quelqu’un d’intelligent. Un an plus tard, il signait en Hollande, trois ans plus tard il arrive sur le Tour avec du bleu, du blanc et du rouge, un bien Joly maillot. Voeckler n’est même pas jaloux. 

Dans un peloton dopé à 80%, Sylvain Chavanel étonne. Il arrive parfois à rivaliser avec les plus grosses chaudières et parvient même exceptionnellement à les accompagner dans les vingt derniers kilomètres. Mieux, il leur tient tête en contre-la-montre. Dopé, pas dopé ? Difficile à dire, mais là n’est pas la question. Son parcours global laisse penser qu’il est propre même si, ni Salanson, ni Moreni, ne peuvent témoigner de sa probité. Mais son niveau de réflexion peut faire imaginer le contraire. Avec une tactique un poil plus élaborée, il aurait pu empiler les bouquets et finir par ressembler à Jalabert. Jusqu’à parler de bétail ?

Le nouveau Chavanel, qui sait maintenant comment gagner, a choisi une autre voie royale dite « Virenque » : Patrick Lefévère. Que peut-il se passer dans la tête d’un coureur qui décide d’aller dans l’écurie Mapei-Quick Step ? Se dit-il que c’est une équipe qui a toujours eu beaucoup de résultats ou que c’est un élevage de drogués ? Les deux réponses attesteraient du génie de l’homme. L’un est un génie naïf qui excelle dans l’art abstrait, l’autre est un génie désespéré. Il y a une troisième voie, celle du « milieu », comme on dit dans le jargon. Le plus surprenant, c’est que cette décision coïncide avec l’éclosion du marmot. Lefévère avait donc jeté son dévolu sur un mulet compétitif qu’il savait pouvoir transformer en « pur-sang », comme on dit également dans le jargon.  Le haut-niveau, c’est aussi un entourage. Le sien est au choix, incompétent ou dedans jusqu’aux veines.

Maillot Amaridiot

Dans l’hypothèse où il serait le seul coureur propre du peloton, il peut difficilement espérer remporter un grand Tour. Par contre, Chavanel a appris à y briller, comme le Vestiaire l’avait prédit. Et pas seulement en attaquant tous les jours comme avant, mais plutôt en se comportant comme un leader, ce qu’il est apparement depuis un bon moment. Nous lui avions soufflé l’idée en 2008, il s’en était rendu compte sur la Vuelta : un chrono avec, et même devant, les meilleurs, des bonifs et le tour est joué. Enfin pas complêtement, il faut aussi faire quelques efforts dans la montagne, limiter la casse dans les jours sans et se reposer en plaine. C’est le b-a ba du vélo, lui n’a pas voulu le comprendre et a préféré flinguer le peu de carrière qu’il a eu et qu’il lui reste. Il déclarera sans doute prochainement qu’il se sent mieux avec une Flêche Brabançonne, une étape du Tour de France qu’avec un meilleur classement que Di Gregorio.

Pendant ce temps-là, les anciens coureurs se commandent des acides aminés. Mais ils n’en vendent pas. Consultant en dopage, c’est un métier ?

L’Edito : Low actually

becken

Les lois du sport sont impénétrables. Quid des veines des cyclistes ?

Le Vestiaire aurait pu plaisanter sur le palmarès de Thomas Voeckler, nouveau champion de France, sa 22e victoire déjà en neuf ans de carrière, dont le tour du Poitou et une étape sur la Grande Boucle. Mais nous aurions alors occulté les cent autres qu’il aurait mérité si Hein Verbruggen et Jean-Marie Leblanc avaient accepté de les valider.

Le Vestiaire aurait aussi pu se gausser du retour en 11″39 de Christine Arron. Mais nous aurions alors occulté qu’elle est toujours la plus grande sprinteuse de l’histoire, mais qu’elle ne le sera jamais vraiment et pas qu’à cause de Piasenta, Ontanon ou Caristan.

Le Vestiaire aurait aussi pu faire une analyse de la branlée de Buenos Aires, en expliquant pourquoi Marc Lièvremont n’est pas l’homme de la situation. Mais nous serions alors obligé de rappeler une fois de plus que Jo Maso non plus, mais que tout le monde s’en fout.

Le Vestiaire aurait pu raconter le Grand Prix de Formule 1, mais nous serions alors obligé de négliger les yeux bouleversés de Franck Lampard, qui comprend que son but ne sera jamais validé. Le Vestiaire aurait même pu se moquer du but d’Higuain, des défenses catastrophiques qui peuplaient ces huitièmes de finale ou analyser le niveau des uns et des autres. Mais nous aurions alors dû faire semblant qu’il y ait eu des matches aujourd’hui et que leur résultat ait eu un sens.

Il n’y a rien à dire. On a autorisé Laurent Brochard à devenir champion du monde à San Sebastian malgré un joli taux d’hématocrite, on vient d’ autoriser onze joueurs et onze joueurs à rentrer chez eux sans être certains d’avoir vraiment été éliminés de la Coupe du monde.