Tour de France : Coppel comme cochon

Il a déjà tué Chapatte, Sannier, Fignon et Brouchon. Pour la quatrième année consécutive, notre consultant Thierry Bisounours répondra à vos questions grâce à equipe.vestiaire@yahoo.fr.

Pourquoi ne parle-t-on pas cette année de Tour du renouveau ?

Car cette année l’épreuve est particulière. Pas de prologue, pas d’Armstrong, pas de coureurs propres. Il ne reste finalement que Daniel Mangeas. C’est dommage.

Qu’est-ce qui est dommage ? Que Mangeas soit encore là ?

Non, la chute d’Alex Zulle sur le passage du Gois, c’est là-dessus qu’il perd le Tour. Il avait quand même pas l’air fin avec ses lunettes et son EPO. Vous avez des nouvelles de son pote Jaja ?

Il commente le Tour comme vous…

Ah, c’est vrai, on a un autre point commun, il est nul en cabine. On le préférait sur la moto, il n’avait pas son pareil pour distinguer une trace de seringue d’une piqure de moustique. Et Patrick Chêne ?

Parti faire fructifier ses années à avoir couvert les pratiques du milieu…

Vous croyez que je pourrai faire du business aussi alors ?

Gilbert peut-il remporter toutes les étapes ?

Rien n’est exclu, même pas lui malgré ses cheveux décolorés. Prudhomme a été courageux de l’accepter sur le Tour alors que ça pue comme jamais.

Et si vous nous parliez un peu des forces en présences ?

J’ai vu qu’il y avait pas mal de flics cette année, mais rien trouver dans un bus Quick Step, il faut le faire. C’est comme si Il Diablo ne venait pas nous faire chier sur le parcours avec son costume pourri, on est dans une autre dimension. Je vous le dis, ce Tour est très particulier, on a même vu Madiot vilipender Contador. Bientôt, on verra Jalabert dire qu’il ne faut pas se charger et Hinault vanter le travail des coureurs français.

A propos, les chances françaises sont-elles quasi nulles ?

J’ai effectivement entendu parler de Coppel, mais j’ignore qui il est. Ah, le  Tour du Doubs, ouais c’est donc un cycliste. S’il était conducteur de bus je vous aurais dit de vous méfier.

Vous ne paraissez pas très emballé par cette édition…

C’est-à-dire que je regarderai les arrivées des étapes de montagne et Prudhomme dire que le Tour n’est pas sacrifié au spectacle. C’est courageux d’avoir refusé Contador, comme Ullrich à l’époque. On sent qu’on va dans le bon sens.

Pas de vanne, pas de Bilou votre patron, en gros vous avez pas envie de déconner. C’est du nouveau Bisounours, sans illusion ?

Ouais, on s’en fout un peu du Tour. Même quand il y a des chutes, Chavanel est pas dedans.

Mais Contador oui …

Génial.

La Légende : Et Ullrich ramait

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20 juillet 1996. L’avant dernier Tour de France a livré son verdict. Un Danois millénaire dont l’histoire a oublié le nom se balade en jaune sur les routes girondines.

En deux étapes, il a plié la course. Une petite dose dans les Alpes, une plus grosse dans les Pyrénées et Thévenet manqua de s’étouffer avec les glaires de Patrick Chêne. Ca, on vous l’a déjà raconté. Mais ce matin là, au départ de Bordeaux, notre vieux chauve n’est pas très bien. Le dosage de Berzin n’est décidément pas le meilleur,  les 70 km/h seront difficiles à atteindre, autant oublier tout de suite les 80. Il mise quand même sur l’aérodynamisme de son crane pour limiter les dégâts. Mais son jeune coéquipier allemand, deuxième du classement général à quelque 4 minutes, table, lui, sur une jolie casquette à l’envers. Magie du vélo, c’est le bon choix.

Le projet stérone

Il s’appelle Jan Ullrich. Elevé au bon grain d’Europe de l’est, celui de Katrin Krabbe et d’Erik Schinegger, il n’a eu aucun mal à suivre son papi dans Hautacam. Il aurait même pu le battre s’il n’avait pas respecté les limitations de vitesse. Ce qu’il ne va pas faire sur la route de Saint-Emilion. Chacun voit bien Indurain finir en beauté, mais le Navarrais a beau être aussi fort qu’avant dans l’exercice, le petit gros roux l’est encore plus. Il reconnaîtra deux fois le parcours avec une voiture Telekom dans son aspiration, avant de mettre deux minutes à son leader parti évidemment derrière lui. Patrick Chêne parle déjà à son propos de « seigneur », de « grand champion des années avenir ». Il aura raison un an.

Rudy la truffe

En 1997, il accélèrera brusquement pour la dernière fois de sa carrière dans la montée vers Arcalis. L’hiver suivant Janou se réchauffera dans les bras de sa fraülein de maman. Ils sont pleins de gras, c’est la fin de sa carrière. En 1998, Jean-Marie Leblanc découvre stupéfait que l’EPO n’est pas toujours autorisée. Pantani s’en fout. Il ne s’en foutra pas longtemps. Janou, lui, n’aime pas la pluie, il préfère les gâteaux. En 1999, Janou étrennera ses nouveaux molets en Espagne et à Verone, mais pas en France. C’est dommage, il digère mieux les gâteaux.  En 2000, Janou n’aime toujours pas la pluie, n’aime plus Hautacam, mais il retrouve son amour des gâteaux.

Glander dans la Madeleine

En 2001, Armstrong n’est pas bien dans la Madeleine et le Glandon. Janou, qui aime toujours bien les gâteaux, mais un peu moins la tactique, décide de prendre le robot américain sur son porte bagages et dans l’Alpe d’Huez c’est l’Allemand qui regardera celui d’Armstrong. En 2002, Janou préfère la drogue aux gâteaux. Les deux ensemble, c’est pas mal non plus. Jean-Marie Leblanc et Hein Verbruggen préfèrent largement les intraveineuses, Janou est privé de Tour.

Bianchi mais pas blanchi

En 2003, fini les gâteaux et la Telekom. Mais pas Rudi Pevenage. Plus costaud qu’Armstrong, Janou préfère toujours attendre les fins d’étape pour voir si l’Américain est vraiment moins fort. C’est le cas, il perd du temps à chaque fois. Mais Janou n’en est pas convaincu avant les Pyrénées. Vers La Mongie, il tente de partir seul, mais son cul a du mal à se lever de la selle. Arcalis est déjà loin. A Luz Ardiden, c’est cette fois la courtoisie qui lui ôtera l’envie de gagner le Tour. On lui avait pas dit qu’Armstrong n’était pas vraiment  le mec le plus sympa du peloton. Bassons ne doit pas parler allemand, Simeoni non plus.

Richard Gasquet : Du coke à l’âne

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L’Equipe Magazine avait raison. Un Français gagnera bientôt un Grand Chelem, et en plus ce sera Richard Gasquet. Stupéfiant, pensait-on avant le dernier Open d’Australie.

Ritchie connaît encore mal ses tables d’addiction. Trois mois, deux ans, 23 ans, 1 gramme : il a appris en maths à ne pas mélanger les unités de mesure. Cela ne l’a pas empêché de battre Simon, Tsonga deux fois et même Safin. Son début de saison avait aussi permis à Junqueira et Bolelli de lui prendre un set, Rochus et Stepanek deux. Difficile d’y voir clair, lui précisa ou pas Bob Sinclar un de ces soirs. Pourtant, L’Equipe est formelle, il sera le prochain Français à remporter un Grand Chelem. Voilà pourquoi.

Il ne bat plus Federer

Le Vestiaire aurait aimé remplacer Federer par Top2, mais il n’a plus battu Nadal depuis qu’ils n’ont plus le même âge. Ca remonte à environ six ans, l’Espagnol a arrêté les Frosties le premier. Depuis, même un manchot pourrait montrer avec les doigts le nombre de victoires du Roi Richard contre le fils illégitime de Bruguera, Courier, Muster et Moya. Pour les vicieux, c’était à Saint-Jean de Luz en 2003, et ça ne compte pas. Sa dernière victoire contre un grand joueur encore grand joueur remonte donc à ce désormais légendaire Monte-Carlo 2005.

Devenir adulte n’est pas son genre

Les textos de Winston Salem, le juge de ligne de l’US Open 2004, la pression de Vliegen, le choix tactique de rester cinq mètres derrière sa ligne de fond de court, le « do you live in Miami ? » aux pom pom girls du tournoi. Faire des conneries, c’était pas son genre. Les poufs de Bucarest, c’était pas son genre non plus, mais il a aussi fallu qu’il sorte, même si tout le monde sait que ce n’est pas son genre. Il a fallu qu’il prenne de la coke, même si ce n’est pas son genre. Il a fallu qu’il dérape, même si tout le monde sait que ce n’est pas son genre. C’est qui, tout le monde ?

L’histoire ne retiendra pas si c’est parce que Tsonga se désespérait de voir Richard rentrer tout seul à l’hôtel de Bucarest, ou parce que Verdasco lui a conseillé des compléments alimentaires et qu’il a trouvé ce qu’il a pu, ou parce qu’il a toujours préféré les pilules, les sirops et les poudres à la fumée. Peu importe, Ritchie réunit les preuves de son innocence. Une coupe de cheveux, c’est pour effacer le contrôle positif des écantillons A et B ou mieux présenter à l’audience ? Marc Gicquel, lui, plaide pour le complot type GHB, lui on est sûr qu’il en prend pas. La camaraderie n’a pas de prix, c’est là qu’on reconnaît les vrais copains. Fabrice Santoro, pas fou, parle aujourd’hui de son pote comme d’un retraité.

Il n’aime pas les matches en trois sets

Sa carrière de gagneur ne comporte qu’une tâche : la victoire face à Roddick en cinq sets à Wimbledon. Le monde entier se demanda à cet instant si Gasquet pouvait devenir le nouveau Nadal. Federer donnera la réponse deux jours plus tard. L’année suivante, il donne une leçon de tennis sur herbe à Murray, mais une leçon ça dure une heure, pas plus. Gonzalez peut s’estimer heureux que les parents Gasquet regardent les infos de France 3 plutôt que Gulli quand la nuit tombe, sinon Richard n’aurait pas tenu jusqu’à 10-12 dans la dernière manche.

Il n’aime pas les cours de sport

L’épaule a bon dos, comme il disait du temps de son angine du genou à Flushing. Le genou qui l’empêcha d’aller défier Florent Serra à Roland l’an dernier. Une période de guigne comme les champions en connaissent tous. Tsonga, la FFT, les psys de Simon et Cornet ne disent pas le contraire. Qu’en pense Federer, sa prescription de mononucléose à la main ?

Et si le tennis, finalement, malgré un talent unique, c’était plus le truc de son père et de la Fédé que le sien ?  Mais à 4 ans a-t-on le recul nécessaire pour s’opposer à papa ? Un BEP vente est-il envisageable à 23 ans ? Syd Barrett, Jan Ullrich et Christophe Tiozzo ressemblaient-ils à Mozart ?