L’Edito : Tu te fous de la gueule Drummond ?

A force de jouer au con, on finit par lui ressembler.

Le nouvel amant platonique de Patrick Montel, Christophe Lemaitre, était bien au rendez-vous hier de la finale du 100m des Mondiaux. Comme d’hab, il y avait un couloir aménagé pour les gamins avec un très léger défaut de langage, 3m de cheveux en suspension, une belle allure d’Asperger. Ça ne pouvait pas être Boyon, il venait de donner le point culminant de la Belgique en direct de la tribune de presse. D’habitude, une fois ses deux-trois phrases dictées façon débile profond, la nouvelle star des lignes droites enquille sa course en moins de 10 secondes. Mais là, il a poussé son personnage de retardé au bout, en arrivant une bonne minute après Collins, troisième d’une course que Totophe devait évidemment remporter. Ça s’appelle courir comme s’il avait un ssfeux ssur la langue. Montel promet qu’on ne l’y reprendra plus, on peut lui faire confiance, il avait fait la même promesse pour Christine Arron.

Usain du nez

Pourtant, vers 11h40, à l’issue de la demi-finale, Christophe avait oublié quelques instants ses manies de triso spontané pour menacer Monfort s’il le gardait trop longtemps. Ça n’a pas suffi pour gagner sa place chez les Enfoirés, mais le 200 c’est pour bientôt. L’autre phénomène de foire s’est distingué lui aussi. Vous savez le mec qui s’entraîne avec huit des quinze derniers champions suspendus pour dopage. Le mec qui passe sa vie à crâner, enfin à respecter comme dit Montel. Ben oui, pointer du doigt ses adversaires en leur promettant la défaite avant d’utiliser un rasoir imaginaire, ça s’appelle le respect. Tenter 9 »40 en volant le départ c’est de la modestie. Ne plus vouloir s’exprimer une fois qu’on s’est vautré, ça s’appelle l’humilité, pardon l’humiliation. Cette fois Bolt aurait pu se montrer lui-même du doigt car le starter coréen a fini par lui demander de sortir. Comme disait Diagana, le haut-niveau c’est être présent dans les grands rendez-vous. Il n’y avait ni Gay, ni Powell, ni Bolt, ni Lemaitre et on a enfin pu voir de l’athlétisme humain même si c’est Blake qui a gagné. Vous savez le mec qui s’entraîne avec huit des quinze derniers coureurs suspendus pour dopage.

A force de jouer au con, on finit par lui ressembler.

Mekhissi / Baala : Mes directs du droit

C’était le 19 août 2008. L’intrépide Mehdi, qui n’a pas encore rencontré Mike Tyson termine quatrième du 1.500 m pékinois dans le retentissant chrono de 3’34″21, à peine cinq secondes au-dessus de son record personnel. Ce temps lui offrira même une médaille de bronze un an et demi plus tard. Plus que deux tricheurs à débusquer et il deviendra le premier champion olympique français du demi-fond. Le jeune homme, d’à peine 31 ans, présenté depuis 2000 comme espoir, depuis 2002 comme successeur d’El Guerrouj, depuis 2003 comme principal adversaire du même Hicham et depuis 2006 comme le patron du 1.500, est enfin à la hauteur de son statut de favori. Voici les 3 conditions sine qua non pour devenir le meilleur miler du monde et avant de se faire humilier un vendredi soir à Monaco.

Courir régulièrement au dessus de 3’30 »

Entre 2000 et 2011, Baala n’est parvenu que lors de la fameuse saison 2003 à descendre sous les 3’30 », ce que l’on pourrait arbitrairement et injustement qualifier de limite du top niveau. Poussé par un public, aspiré par un lièvre et en forme, il est donc capable de courir en 3’28″98 maxi. C’est pas mal, mais certains, grâce au dopage ou au talent, comme on veut, seraient capables d’un tout petit peu mieux, un tout petit plus souvent. Comme Morceli et El Guerrouj pour n’humilier personne, ou Lagat. Certains osaient même le faire pour gagner.
Désormais, il est 22ème performeur mondial, Florian Carvalho est devant lui et Mekhissi ne l’a pas touché une seule fois en 4 tentatives.

Ne pas remporter de titres planétaires

En Europe, Medhi Baala était le boss. Le premier continental des bilans derrière lui s’appellait Juan Carlos Higueiro, il avait le même âge et beaucoup de mal à descendre sous les 3’32 ». Sans même avoir recours à une tactique monstrueuse, Mehdi n’avait qu’à avoir la forme et courir vite, il finirait toujours premier. Lorsqu’il a fallu affronter le niveau mondial, être favori fut un statut plus difficile à assumer quand on est moins rapide que les autres et que l’on ne gagne quasiment jamais de meeting ou de compétitions officielles. Parfois, c’est la stratégie qui flanche, sans doute la faute au dopage, parfois il est en finale quand même mais le dopage le coince, parfois il peut aussi monter sur le podium, le rôle du dopage est plus difficile à circonscrire dans ce cas-là. Faut-il le montrer du doigt ou s’en réjouir ? Souvent aussi il est juste nul.

Ne pas trop réfléchir

Avant lui, Jan Ullrich et Hicham El Guerrouj, de temps en temps, usaient de la même tactique : ne pas en avoir. Après lui, Andy Schleck a repris le flambeau. Baala a professionnalisé la méthode au point de construire sa saison au diapason. Peu de meetings, impasse sur les championnats de France, quatre courses suffisent largement. La Fédé, habituée à ses non-résultats, lui fait confiance et c’est parti.  En course, il ne court donc jamais comme un favori mais davantage comme un débutant avec une confiance équivalente, ce qui lui permet de se faire parfois sortir en demi-finale. Et quand il est en finale, on cherche toujours le patron, mais le patron a pris sa retraite.

Mondiaux 2011 : Le Daegu des autres

Commenter les résultats à plus d’un mois d’une compétition a-t-il un intérêt ? On le fait quand même.

Les vieilles gloires

Christine Arron : La sprinteuse la plus rapide de tous les temps vient de battre  le record du monde du 200m mais c’était sur 100m.

Ladji Doucouré : Malgré un temps supérieur à Coco-Viloin cette année, le champion du monde 2005 détrône désormais Stéphane Diagana avec une sixième saison blanche consécutive. Il finira peut-être un jour par se débarrasser de ce qui ne fonctionne pas : son corps c’est difficile, mais le type qui passe son temps à parler dans un micro subventionné par Vivendi pourquoi pas ?

Muriel Hurtis : Elle n’a pas couru un 200 en moins de 23″ depuis 3 ans, mais elle en parcourt 400 en moins d’une minute. Hélas ce n’est pas de la natation.

L’autre galaxie

Teddy Tamgho : Raconter qu’on peut frôler les 18m quand on veut n’interdit pas de passer les 17m le reste du temps. Quand on n’est pas blessé bien sûr.

Christophe Lemaître : Pognon a montré que les noms de famille ne prédestinent pas toujours. Pas toujours.

Renaud Lavillénie : Galfione était souvent le meilleur, Mesnil ne l’était jamais, 4 médailles planétaires quand même à eux deux. Lui en plus il saute le plus haut.

Mahiedine Mekissi : Courir comme un Kenyan et faire un temps de Kenyan sur une discipline de Kenyan, mais quel est le métal préféré des Kenyans ?

Les Européens

Myriam Soumaré: Elle ne demande qu’à appartenir à l’autre galaxie.

Garfield Darien et Dimitri Bascou. Etre 21ème ou 22ème mondial dans les bilans n’interdit pas de rêver de demi-finale car il n’y aura pas 14 Américains. Peut-être même qu’un jour ils descendront sous les 13″30. Philibert y est bien parvenu.

Véronique Mang: Privée de finale, elle pourra tout miser sur le relais. En plus cette fois, Arron ne viendra pas tout foutre en l’air.

Romain Barras : Il se croit le plus nul, il avait raison il y a 5 ans, désormais il peut être le meilleur. Le plus dur sera de le convaincre. Insurmontable ?

Kafetien Gomis: Il en a bien profité l’année dernière. On l’espère pour lui en tout cas.

Yoann Kowal: Dans le 1500 actuel, même Mehdi Baala pourrait viser une médaille mondiale. Florian Carvalho le fera mais en 2014.

L’Edito : Une Puel et un sot

C’est l’été. Claude Puel est en vacance.

Jérémy Toulalan a choisi l’Espagne, pour Fernando, c’est l’Arabie Saoudite, le PSG, lui, a choisi le Qatar. Les destinations exotiques sont à la mode cette année, du coup Al Jazeera s’intéresse de près à la Ligue 1. Dommage, l’an prochain ce sera Dijon-Evian. Monaco-Lens, ce sera sur Eurosport, et encore, il ne faudrait pas qu’il y ait un Nantes-Guingamp au même moment.

Isner à la cuiller

Vrai choc, faux choc, la question ne se pose pas pour Mahut et Isner. On peut toujours la poser à leur place, pourquoi pas en posant une équation mathématique : si chaque joueur ne réussit qu’un retour de service sur dix pendant 11h05, combien de spectateurs resteront si le match est plié en trois sets ? Gasquet ne répondra qu’en présence de son avocat ou d’un conseiller en communication. « J’ai pas mal joué », a-t-il déjà répondu à l’épouvantail Giraldo, un joueur « talentueux et dangereux. » Et Colombien.

Lemaître est sans maîtresse

Le Vestiaire devra bien un jour finir par parler de ce sport aux multiples disciplines où on peut mesurer 3m, porter un duvet, articuler un mot sur quatre et courir plus vite que Roger Bambuck. On peut aussi s’appeler Garfield  et enjamber des barrières à la vitesse de son pote Ladji quand il avait 20 ans. A part ça, des nouvelles de Doucouré ?

Pendant ce temps-là, l’équipe de France de basket féminine a mis une taule, puis perdu, puis gagné. Et Le Foll a commencé son JT sport par McIlroy. C’est les vacances.

L’Edito : Onesta is such a lonely word

En attendant la Hopman Cup, Le Vestiaire est rassuré : le bilan de Lequipe.fr montre que Lyon est entré dans la cour des grands. On ne va pas se formaliser pour si peu, personne ne parle de sport en ce moment, pas même notre spécialiste NBA.

A quelques jours de prendre de bonnes résolutions, vaut-il mieux dire Noyeux Joël ou lire que Christophe Lemaître est champion de l’année ? Le choix du sprinter qui fera bientôt pleurer Bolt ne se discute pas. Il n’a que la vingtaine, il est blanc, il a battu le record de France en descendant sous les dix secondes et a gagné le championnat d’Europe dans un temps pas si éloigné du record de Martial M’Bandjock. Puisque la précision de notre spécialiste natation a été primée, ajoutons-là : excusez du peu. « Lemaître étalon » a même titré le quotidien de référence : on n’allait quand même pas demander à la star française de ne pas saboter le JT de France 2, d’avoir une grammaire parfaite, de devenir champion d’Europe, du monde et olympique de handball, d’enchaîner un 50e titre mondial en rallye ou de dominer les Japonais sur leurs tatamis.

Boxing dead

On n’allait pas demander non plus à Samir Nasri d’être décisif dans un gros match de Premier League. Arsenal a pourtant battu Chelsea, Nasri était pourtant titulaire. Mais alors, c’est Fabregas qui change tout ? Ou Walcott ? Ou Malouda ? Le Boxing Day c’est obligatoire ?

Pendant ce temps-là, Richard Gere reluque Jennifer Lopez dans Shall we dance. C’est aussi pour ça que Le Vestiaire est en sous-effectif. Demain, il y  a L’Etudiante. Ca sent le cul.

L’Edito : Lloris au pays des vermeils

Le Vestiaire s’était déplacé au grand complet, hier soir, à Wembley, pour célébrer le triomphe de son ancien spécialiste F1, qui avait quand même attendu le 5 avril dernier pour annoncer que Vettel serait champion du monde.

L’occasion de constater que Jacques Vendroux sait se servir d’un portable en salle de presse et que Guy Roux aurait eu de l’eau dans sa chambre d’hôtel, ça aurait été pareil. Y avait-il autre chose à retenir ? Hormis que Benzema est le meilleur joueur du monde avec ou sans Converse et qu’il « pense que Mourinho a vu le match ». Il a peut-être vu aussi Di Maria. Mais ça, on vous l’a déjà dit. Par contre, vous avait-on dit que Gourcuff n’a rien à faire à ce niveau et donc en Ligue 1 ? Du coup, même Nasri a du charisme, voire du talent. Ce ne sera heureusement jamais le cas de Rami.

Pour fêter ça, Sagna a presque réussi un centre. Et Messi a marqué. Mauvaise nouvelle, la Coupe du monde a pris fin en juillet. Pour fêter ça, à Belgorod, Earvin N’Gapeth a pu une nouvelle fois montrer que l’intelligence n’est pas une qualité sine qua non pour bien jouer au volley-ball. Au quoi ? Pendant ce temps-là, personne ne croit Alberto Contador. C »est pas grave, Ali Badou a traité Bolt de légende, mais ça n’a rien à voir.

Pendant ce temps là, à Cholet, un étrange activité à balle orange a rendu des Turcs tristes et un Turc heureux. Pour fêter ça, Tony Parker a viré l’entraîneur de l’équipe de France après avoir été viré par son entraîneuse.

Championnats d’Europe, Barcelone :
Le Daegu des autres

Ils sont les nouveaux maîtres de l’Europe. Avec combien d’entre eux Bolt partagera ses médailles et ses nuggets aux Mondiaux l’an prochain ?

Christophe Lemaitre. Ses temps ne lui auraient pas donné de médaille à Berlin, mais l’année prochaine, c’est en Corée.

Martial Mbandjock. La star de ces championnats est entrée dans le panthéon très fermé des coureurs moyens multimédaillés. Voire très moyens ? Moyen.

Garfield Darien. Il faudra qu’un jour quelqu’un se dévoue pour lui dire que le record de France, c’est pas 13″30.

Dimitri Bascou. Il faudra qu’un jour quelqu’un se dévoue pour lui dire qu’il ne suffit pas de courir plus vite que Samuel Coco-Viloin.

Ladji Doucouré. C’est Ladji Doucouré, c’est donc aussi un peu Renaud Longuèvre.

Véronique Mang. Le jour où les contrôles seront autorisés en Jamaïque et aux Etats-Unis, elle pourra s’intéresser à ses propres performances. Les contrôles de quoi ?

Myriam Soumaré. Et si on arrêtait le 100 mètres ?

Christine Arron. Courir à 37 ans est une chose pas banale, coûter l’or en relais l’est devenu.

Yoann Kowal. C’est une vanne.

Renaud Lavillénie. Le Mesnil du riche.

Romain Mesnil. Romain Mesnil ou presque.

Damiel Dossevi. Jérôme Clavier espère aussi passer un jour 5m80.

Romain Barras. Blondel non plus ne ramenait jamais de médailles quand ça comptait vraiment. Mais il avait quand même Heike Dreichsler.

Teddy Tamgho. Edwards, Harrison, Quesada ou Idowu préféraient tous attendre les grands rendez-vous pour aller plus loin que d’habitude. Chacun son truc.

Leslie Djhone. C’est la première fois qu’il fait preuve de suffisance, mais il promet le podium à Londres. On peut bien continuer à lui faire confiance.

Mahiedine Mekissi et Bouabdellah Tahri. Les deux Kenyans font des courses de Kenyans et des temps de Kenyans. Ca émeut suffisamment Monfort pour en appeler un Bob.

Kafétien Gomis. Enfin la consécration de Sdiri.

Hind Dehiba. On n’est pas obligé d’écrire une ligne sur chacun ?

Yohann Diniz. Toujours postier.

Pendant ce temps-là, Alexandre Boyon n’est toujours pas patron du service des sports. Ça ne l’empêche pas de connaître la date de naissance de Romain Barras.

Championnats d’Europe, Barcelone : Bondé Barras

Que retiendra-t-on de Barcelone 2010 ? Que la France a figuré comme à chaque fois depuis 20 ans, excepté 98, dans les quatre meilleures nations du continent ? Que même l’Azerbaïdjan a chopé du bronze ? Que Patrick Montel est capable d’attendre les 10 derniers mètres d’un 200 pour apercevoir qu’il y a quelqu’un au couloir 8 ? Ou rien du tout car rien n’a changé, si ce n’est le DTN qui a su faire oublier qu’il n’avait pas été le plus grand lutteur de l’histoire.

8 médailles en 2006, 18 en 2010. Cherchez l’erreur. On dirait plus du double et pourtant c’est pareil. Comme d’habitude à l’issue des championnats d’Europe d’athlétisme, la France repart avec ses plus fols espoirs. Comme d’habitude, les dix médailles étaient l’objectif, comme d’habitude en faire moins de quinze eut été un échec. Cette année, ç’aurait même été carrément scandaleux. D’ailleurs, à part les deux ou trois surprises, chaque médaillé devait l’être, même Gomis. En 2008 et 2009, la France n’avait pas réussi à faire rentrer ses espoirs en Chine et en Allemagne, et ce même si l’espace Schengen est aussi en vigueur à Berlin. L’athlétisme tricolore va donc plutôt bien, surtout quand un 200m se court en plus de 20 secondes, ou qu’un décathlon se gagne à 8400 points. Ce monde merveilleux est un continent qui s’appelle l’Europe.

Le Diagana du vide

D’aucuns concluraient que c’est tout de même un vrai championnat et que la gagne s’apprend partout. Mehdi Baala le croyait aussi en son temps, sa fonderie d’or a depuis fait faillite. A croire que le plus haut niveau n’est pas qu’une question de performance mais aussi d’attitude. De là à dire que les Europe ne servent qu’à garnir des palmarès qui autrement seraient aussi fournis que les sauts de Dossevi au dessus de 5,80m, ce serait abusif. Car Diagana a été champion du monde, Pérec aussi. De là à dire que les Europe ne préparent absolument pas aux compétitions planétaires autrement plus difficiles à appréhender sur tous les plans, le serait un peu moins. A Berlin 2009, seuls la Russie, la Pologne, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, la Norvège, l’Espagne et la Croatie avaient devancé  la France. Ah oui, la Slovénie était aussi devant.

Le championnat d’Europe n’a jamais été aussi fort et le niveau mondial aussi faible. Perche, Soumaré, 3000m steeple, relais, Diniz, Tamgho : ça fera dix médaillables possibles au Mondiaux, donc six maximum. Vivement la nouvelle ère, se disent Arron, Pérec, Diagana et Doucouré.

Chpts d’Europe de Barcelone, Lemaitre, Mbandjock : La cour Martial

Cela faisait bien longtemps qu’un athlète français n’avait pas réussi un authentique exploit en finale internationale.

Qui a dit que les championnats d’Europe d’Athlétisme ne servaient à rien ? Courir tous les ans sous les 10 »16 depuis 2007 était donc un signe. Martial Mbandjock, l’ancien Lemaitre, ou peut-être l’ex-futur Sangouma, a enfin la reconnaissance qu’il cherchait. Pour lui, l’exploit est de taille, d’autant plus que personne n’avait misé de Pognon sur lui. Alors, ce bronze européen, il le doit un peu à John Smith, mais à 10 »18 un peu seulement. Pour autant, Mbandjock est-il scandaleusement mauvais ? Si Ronald Pognon lui-même serait bien embêté de répondre, ce n’est pas seulement parce qu’il a égaré toutes ses breloques européennes.

Lemaitre et talons

C’est aussi parce que le 100 m en France n’offre pas souvent de vrai finaliste, y compris en championnat de France. Alors un troisième, ça frise l’accident. « Quatre coureurs en 10 »18, c’est un 100 m historique », s’est même enthousiasmé le champion, pas effrayé d’humilier ses parents et amis dans la presse. Ce n’est pas une raison suffisante pour lui enlever sa médaille, même européenne. Car Dossevi, Darien et Bascou en savent quelque chose, c’est pas donné à tout le monde. Sauf quand on a du talent, évidemment, car de  Baala à Blondel en passant par Diagana, tous les Français ont finalement gagné un jour les Europe, mais aucun ne courait avec un maillot moulant bleu-blanc-rouge. Même face à la dent argentée de Chambers, ça donne l’air con.

Evidemment, Christophe Lemaitre aurait pu s’épargner un tour d’honneur en prenant connaissance des temps.

L’Edito : Riis en rebondissements

La polémique Ferrari à Hockenheim aurait profondément ému les deux amis Contador et Schleck. Ils étudieraient la possibilité de recourir à une accolade Massa-Alonso.

ASO, le dopage,  John Gadret et le cyclisme français, Thierry Bisounours ou le Tour lui-même : au lendemain de l’arrivée sur les Champs, on ne sait toujours pas qui est le vrai vainqueur du Tour de France. En tout cas, pas Contador, le vainqueur n’a quasiment pas attaqué et remporté aucune étape, il n’est même plus sûr d’avoir connu son pic de forme cette année. Vivement l’année prochaine, le Top 30 du contre-la montre sera sa priorité. Schleck, lui, ne désespère pas, il pourra bien reprendre ces 39 secondes dans l’Alpe d’Huez l’an prochain.

Avant que l’ennui nugget

En parlant de nuggets, Usain Bolt ne sera pas champion d’Europe, à moins qu’il n’épouse Merlene Ottey. Les jeunes Français ont donc toutes leurs chances cette semaine à Barcelone, à tel point que France 3 prend tous les risques en remplaçant Plus belle la vie par Montel tous les soirs. Pourvu que Tamgho réussisse à sauter, que Lemaître fasse 10 »05, Lavillénie 5,80m et Doucouré 13 »40, ça pourrait suffire. Sinon, après Pékin, Londres n’échappera pas à Philippe Delerm.

En parlant d’intellectuel, Grégory Coupet serait descendu du car, l’OM n’encaisserait pas de but sans Mbia, Govou serait parti de Lyon. La reprise de la Ligue 1 approche et avec elle son lot de fausses rumeurs, mais on peut se tromper. On entend aussi dire que le PSG serait séduisant en matches amicaux, Le Vestiaire complètera dans les jours prochains ce que le Legia Varsovie a déjà dit à ce propos.

Pendant ce temps-là, le roi Richard est de retour à Gstaad, après seize mois sans compétition .

Les G.O. de Barcelone :
Lemaitre bien profond

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A deux semaines des premiers championnats d’Europe d’athlétisme de Ghani Yalouz, le spécialiste lutte gréco-romaine du Vestiaire vous présente les successeurs de Mehdi Baala. Et ce n’est pas une injure.

Le Kenyan

Bob Tahri. Il n’y aura même pas de vrais Kenyans à côté.

Les survivants

Leslie Djhone. Une dernière place d’honneur avant Daegu ?

Yohann Diniz. Mal au ventre ? Mal aux jambes ? Trop chaud ? Disqualifié ? Ou on s’y remet ?

Les kamikazes

Teddy Tamgho. En attendant son deuxième échec mondial l’année prochaine, le plus gros globe de l’équipe de France possède aussi les meilleures chances de titre, d’autant qu’il n’y a aucune concurrence au dessus de 17m40. Le problème, c’est d’arriver à sauter aussi loin en compétition, une vraie évidemment. On verra donc ça l’année prochaine.

Renaud Lavillénie. Il ne passera jamais 6m14, mais ce n’est pas ce qu’on lui demande.

Les disparus

Christine Arron. La sprinteuse la plus rapide de l’histoire a l’honneur de vous annoncer que même quand on est Jamaïcaine et qu’on a mal aux dents il faut s’enfiler quelques vitamines pour courir aussi vite qu’elle. A part ça, les chronos descendent, il reste quinze jours.

Ladji Doucouré. Même Diagana se portait mieux, mais peut-on vraiment leur en vouloir d’être les derniers représentants d’un athlétisme humain au plus haut-niveau ?

Muriel Hurtis. La retraite a parfois du bon, 30 ans à tenir.

Les nouveaux

Christophe Lemaitre. Comme Chambers, ça compte pas, sauf faux-départ, il aura deux marches à monter et deux de plus avec un bâton. C’est amusant d’avoir une progression si linéaire quand Bolt préfère la brutalité. Mais après-tout, c’est quand même le deuxième athlète de l’histoire régulièrement en dessous des dix secondes. C’est bien ça au moins ?

Véronique Mang. 26 ans, 11″20, ça peut servir pour le relais.

Yoann Kowal. Et dire qu’il aurait pu jouer le titre si la course ne se déroulait pas en Espagne. Vanne ou pas vanne ?

Mondiaux, Yalouz : La lutte finale

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Ghani Yalouz n’est pas superstitieux. Son nom à consonnance anglophone ne veut rien dire. Pourtant, Doucouré aurait déjà envoyé quelque signes.

Diagana, Perec, Doucouré, Barber, les relais : il n’y a plus personne. Et pourtant, d’aucuns diraient que la sélection française est la plus forte jamais vue. D’aucuns auraient-ils tort ? Sébastien Flute et Jean-Pierre Amat pourraient-ils diriger l’équipe de France d’athlétisme ? Sans aucun doute, mais pour l’instant la place est prise par un autre médaillé barcelonais. Ce n’était pas du tir, mais de la lutte. Il avait fini cinquième. A part un presque champion olympique, qu’est-ce qui a bien pu changer sur les pistes pour que la confiance règne ?

Une génération, des complexés

Si l’arrivée de jeunes leaders talentueux a enfin permis de virer les vieux, qui n’ont finalement pas gagné grand-chose, même ceux qui en avaient les moyens, il manque encore un gros résultat qui ferait naître de l’ambition. Un mot encore tabou dans les catégories adulte, qui signifie première place et pourtant Doucouré avait essayé. L’or est ainsi accessible en longueur comme depuis Emmanuel Bangué, en triple-saut et au 1.500 pour la première fois, à la perche avec enfin un vrai bon, et au steeple puisque c’est devenu une discipline française. Chez les femmes les meilleures chances restent pour Arron et Hurtis et Solen bien sûr. L’objectif doit donc être au moins de deux titres et cinq médailles. Faire moins serait un échec, Yoann Diniz se demande si la marche est un sport. Et Tereza ?

Vous avez posé vos questions sur equipe.vestiaire@yahoo.fr

Salim Sdiri sera-t-il enfin récompensé ?

Le sauteur le plus régulier de ces cinq dernières années ne devrait en principe pas passer l’étape des qualifications. En revanche, il peut très bien connaître un jour sans.

Teddy Tamgho a-t-il le boulard ?

Evidemment, et pourquoi s’en priverait-il ? Riner et Benzema ont-ils honte d’être les meilleurs ? En revanche, une autre place que sur le podium pourrait facilement permettre à Renaud Longuèvre de passer pour compétent.

Renaud Longuèvre est-il compétent ?

Oui et non. C’est-à-dire qu’il a des diplômes et des connaissances qu’il n’a pas volés, mais la plupart de ses jugements péremptoires sur le sport n’ont aucune valeur de crédibilité.

Que signifie de dire de quelqu’un que ses jugements n’ont aucune valeur de crédibilité ?

Qu’il n’y connaît rien.

Peut-on dire d’un entraîneur champion du monde qu’il n’y connaît rien ?

Il existe donc bien un championnat du monde des entraîneurs ? Nous l’ignorions.

Leslie Djhone ?

Si l’athlétisme avait les mêmes règles pour tout le monde, Leslie collectionnerait les médailles et ne serait pas loin du record du monde, et pas celui de Schoenlebe.

Le concours de la perche est-il promis aux Français ?

A-t-on vraiment besoin de répondre à cette question ? Bubka passait-il souvent à travers ?

Le steeple est-il promis aux Français ?

Le dopage est une question épineuse qu’on ne peut traiter en une phrase.

Le dopage est-il répandu dans le monde de l’athlétisme ?

Disons que si la plupart des athlètes faisaient du vélo, ils ne feraient pas forcément de natation en même temps.

Le record du monde du 100 mètres va-t-il tomber ?

Nous venons de répondre à cette question.

Le 4×100 m tricolore sur le podium ?

Evidemment non, sauf s’il y a un témoin.

Medhi Baala en demie ?

Pour la première fois, Medhi Baala ne porte pas tous les espoirs tricolores sur son dos, il a enfin couru aux France, et surtout grâce à ses échecs plus personne ne croit au miracle, ce que les spécialistes appelaient talent. Le miracle est donc possible. Baala peut passer des tours et même prendre le podium mais sa préparation pourrait lui coûter cher. Petite confidence, il peut gagner, car pour une fois il est le meilleur athlète du plateau. Il ne manquerait plus qu’il ait appris à courir. On pensait ça d’Ullrich aussi chaque année.

Qui sera Lemaître étalon de l’équipe de France ?

L’actu du mardi 14 avril

La légende de Jimmy

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A ceux qui doutaient encore de ses capacités, Jimmy Casper a répondu de la meilleure des façons : « Camembert. »

Bolt face

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« En Jamaïque, quand tu es enfant, tu apprends à rouler un joint. Tout le monde a essayé la marijuana », avait déclaré Usain Bolt dans le quotidien allemand Bild, dimanche. « Je veux m’excuser auprès du peuple jamaïcain si j’ai pu donner l’impression que tous les jeunes gens se roulent des joints », a depuis précisé Monsieur Propre. Qu’en pensent Lama, Barthez et Phelps ?

Alonzo morning

C’était dimanche sur le plateau du Canal football club. Jerôme Alonzo, 36 ans à peine, déclarait n’avoir jamais rencontré Domenech en dehors d’un reportage pour son magazine. Manque de chance ou carrière pathétique ?

Mimo… let

C’était écrit, Chavanel pouvait remporter Paris-Roubaix. Il n’a curieusement pas pu suivre les meilleurs pour finir huitième. C’est comme une victoire ?

Wind of change

Plus fort encore que René Higuita : le scorpion unijambiste.

Et puisque nos lecteurs parisiens la réclament, la même en couleurs, mais sans le son :

Chardy : dur, dur d’être un bébé

C’était la grosse cote des parieurs, des journalistes et de Guy Forget. Jérémy Chardy a pris 2-6, 5-7 contre Juan Monaco.

Ses fans Berne

Lequipe.fr parle aujourd’hui « des résultats en berne depuis le début de la saison » de Roger Federer. Qui croire?

Doha – du 5 au 11 janvier – Dur – 250 Series
Tour Adversaire Score
Tour 1 bat Potito STARACE (ITA) 6-2 6-2
8èmes de finale bat Andreas SEPPI (ITA) 6-3 6-3
Quarts de finale bat Philipp KOHLSCHREIBER (ALL, 8) 6-2 7-6(6)
Demi-finales battu par Andy MURRAY (GBR, 3) 6-7(6) 6-2 6-2
Open d’Australie – du 19 janvier au 1 février – Dur – Gd Chelem
Tour Adversaire Score
Tour 1 bat Andreas SEPPI (ITA) 6-1 7-6(4) 7-5
Tour 2 bat Evgeny KOROLEV (RUS, Q) 6-2 6-3 6-1
Tour 3 bat Marat SAFIN (RUS, 26) 6-3 6-2 7-6(5)
8èmes de finale bat Tomas BERDYCH (RTC, 20) 4-6 6-7(4) 6-4 6-4 6-2
Quarts de finale bat Juan Martin DEL POTRO (ARG, 8) 6-3 6-0 6-0
Demi-finales bat Andy RODDICK (USA, 7) 6-2 7-5 7-5
Finale battu par Rafael NADAL (ESP, 1) 7-5 3-6 7-6(3) 3-6 6-2
Indian Wells – du 12 au 23 mars – Dur – Masters 1000
Tour Adversaire Score
Tour 2 bat Marc GICQUEL (FRA) 7-6(4) 6-4
Tour 3 bat Ivo KARLOVIC (CRO, 27) 7-6(4) 6-3
8èmes de finale bat Fernando GONZALEZ (CHL, 17) 6-3 5-7 6-2
Quarts de finale bat Fernando VERDASCO (ESP, 10) 6-3 7-6(5)
Demi-finales battu par Andy MURRAY (GBR, 4) 6-3 4-6 6-1
Miami – du 25 mars au 5 avril – Dur – Masters 1000
Tour Adversaire Score
Tour 2 bat Kevin KIM (USA, Q) 6-3 6-2
Tour 3 bat Nicolas KIEFER (ALL, 28) 6-4 6-1
8èmes de finale bat Taylor DENT (USA, Q) 6-3 6-2
Quarts de finale bat Andy RODDICK (USA, 5) 6-3 4-6 6-4
Demi-finales battu par Novak DJOKOVIC (SER, 3) 3-6 6-2 6-3

Source : Lequipe.fr