Stade Toulousain : Le laid Lionel ose

Notre spécialiste rugby avait un défi : mettre moins de 10 jours pour écrire un résumé partiel et partial de Perpignan-Toulouse. Mission accomplie. A quand un retour sur la finale 1988 ?

rug

Par Gilles Grospaquet d’Avants

 La composition de la première ligne est un élément particulièrement révélateur de la stratégie choisie par l’entraineur.  Ce samedi, pour Toulouse, c’était Baille-van der Heever-Montès. Interrogé par nos soins, William Servat répond en soupirant que non, ce n’était pas un match amical face aux juniors de l’USAP, et que oui, il calerait mieux la mêlée à lui tout seul que ces trois-là ensemble. Le jeune Baille aura au moins appris que même un gentil adversaire ne fait pas de cadeau.

6ème minute. Sébastien se fait Bézy comme un bleu. Il pensait naïvement qu’être en couverture, au rugby, c’était servir de support masturbatoire à Max Guazzini. Ça veut aussi et surtout dire s’occuper de l’arrière de Terrain, ce qui plairait aussi beaucoup à Max Guazzini. Sofiane Guitoune, l’ailier perpignanais, savait ça. Il contre-attaque dans la zone désertée et marque sans opposition. Imperturbable, Guy Novès sort son célèbre petit carnet et griffonne: « Pour avoir le Beur, appeler l’agent du Beur« .

 15 ème minute. 11-0. Ça va mal pour Toulouse. Lionel Beauxis, dans un élan de lucidité, réalise  qu’il n’a aucun moyen d’arrêter le cours des choses. Ses plaquages font rire tout le monde et avant d’attaquer la ligne, il faudrait qu’il s’attaque à sa propre ligne. Reste ce pied qui lui a valu un titre de champion du monde des -21 ans, mais aujourd’hui, avant de tenter les pénalités, il faudra les obtenir. Tout semble perdu. À moins que… mais oui, il reste une chance! Lionel jette un œil au banc de touche, oublie de rater son plaquage sur Camille Lopez qui passait par là au même moment, et en voyant Luke Mc Allister faire coucou aux spectatrices du premier rang, se souvient que s’il est titulaire cet après-midi, c’est uniquement pour permettre à Luke d’être frais pour sortir en boîte ce soir. Lionel fait ce qu’il a à faire. Il simule une blessure à la cheville pour laisser rentrer le sauveur. C’est le tournant du match.

 Guy Novès le remercie chaleureusement: « Tu te prends pour qui? Tu penses vraiment que j’allais pas te sortir avant la mi-temps? Dégage« . Mais Guy y voit un signe: la partie doit commencer. Il sort les imposteurs et fait rentrer un maçon portugais pour consolider la mêlée toulousaine. Toulouse a maintenant un pack et un ouvreur. Toulouse va rattraper son retard en deuxième mi-temps. Toulouse va gagner.

62ème minute. Les commentateurs de Canal + sont surpris : « L’ouvreur toulousain avait la solution Poitrenaud mais il a préféré pousser au pied« . Tu m’étonnes. 17-16 pour l’USAP, Toulouse va gagner. À moins que Joe Tekori n’en décide autrement.

80ème minute. C’est déjà la dernière action, 20-16 pour l’USAP. Les 129 kg de Joe sont lancés à 5 mètres de la ligne, ils vont enfoncer les pauvres défenseurs comme des Max Guazzini, marquer et faire gagner leur équipe. Mais les gros Samoans sont des êtres délicats, sensibles à la beauté des choses. Joe se dit que c’est une fin bien peu romantique pour un si joli match, le jeu à la toulousaine mérite autre chose. Alors, il décide de faire une passe de merde et gâche magnifiquement un 3 contre 1 d’école.

Pendant ce temps-là, Lionel Beauxis se demande si jouer en ProD2 c’est si dégradant que ça. À ce rythme-là, ile le saura bientôt. Et si vous êtes arrivés jusque là vous pouvez aller lire tous nos articles rugby.

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O’Connor, c’était les corons

Chabal le sait bien : comme au poker, les grands champions ne dévoilent rien de leur jeu. L’effet de surprise n’en sera que plus grand, à l’automne 2011, contre le Japon.

Les Fidji et l’Argentine n’avaient été qu’une gentille mise en bouche. Un amuse-gueule. Il n’y avait alors que ces pédophiles de la presse sportive satirique en ligne pour railler la méthode Lièvremont et le manque d’ambitions de son équipe. Mais on le savait bien : le XV de France, à part en touche, se met toujours à la hauteur de son adversaire et nos tauliers bleus avaient gardé sous la semelle plus que le gazon abîmé de la Beaujoire.

Promis juré, les Australiens et leur mêlée de tarlouzes allaient remonter dans leur Airbus Qantas le slip kangourou détrempé par quatre-vingt minutes en enfer. On allait voir ce qu’on allait voir : quinze mecs en jaune piétinés comme des Aborigènes, étouffés par les placages hauts et abasourdis par la rumeur fracassante de tous les costume-cravate du Stade de France. Avec un peu de chance, on verrait aussi du jeu et des essais, mais il ne faut jamais vendre la peau du koala avant de l’avoir plaqué.

Au Bonnaire d’édam

Ces salauds de sudistes ont pourtant gâché la belle année du rugby tricolore et son Grand Chelem triomphal. Mais avait-on déjà vu manœuvre plus fourbe ? Les Français s’attendaient à jouer les derniers vainqueurs de la Nouvelle-Zélande. Ils ont vu débarquer l’amicale des gendarmes du sud-ouest. Comment voulez-vous qu’on s’y retrouve ? Ajoutez à cela un froid polaire auquel les moustachus sont évidemment beaucoup mieux préparés et vous comprendrez pourquoi Le Vestiaire, après avoir émis quelques doutes depuis trois ans, refuse aujourd’hui de tirer sur le corbillard.

Il préfère retenir les coups de pieds variés de Morgan Parra au-dessus des regroupements : une fois en touche, l’autre à cinquante mètres. Les Wallabies n’ont pas su comment s’y prendre pendant trois minutes. Et quand bien même ils marquaient leur premier essai sans avoir à se soucier de passer par les ailes, nos Bleus, héroïques, répondaient de la plus belle des manières : personne dans cette équipe si soudée n’avait envie de se mettre en avant, alors, la mêlée s’est chargée de gratter cinq points sans même entrer dans l’embut. Ca évite les fautes de main.

L’USAP le moral

Et puis, la belle mécanique tricolore s’est enrayée après la pause et la cabane est tombée sur Médard. On a alors compris pourquoi l’USAP et sa première ligne destructrice pointaient à la dixième place du Top 14. Guirado aurait par contre peut-être dû ne pas mettre son strapping devant les yeux avant de remplacer Servat. Il aurait sans doute pu lancer un peu plus droit et apprécier le récital offensif du triangle d’or Huguet-Palisson-Porical, dont les automatismes étaient parfaitement huilés après zéro match ensemble et deux jours de boulot dans la salle télé de Marcoussis. Vincent Clerc et Clément Poitrenaud ont aussi apprécié leur sens du placement défensif sous le jeu au pied australien.

Mais était-ce bien là l’essentiel ? Lièvremont, le cœur grand, a pu faire plaisir à tous ses joueurs. Même Ouedragogo, puni devant ses parents à Montpellier, a eu cette fois l’occasion de passer à la télé sur une chaîne même pas câblée. Encore eut-il fallu qu’il porte un ballon. On a beaucoup vu Traille, en revanche, et le score s’en est ressenti. La Trinh-Duc-dépendance est de plus en plus criante en équipe de France, qui finit quand même ses tests d’automne sur un bilan positif : deux victoires, une seule défaite. Ca sent encore le Grand Chelem.

Pendant ce temps-là, les All Blacks enchaînent les contre-performances : comment ont-ils pu ne même pas enfiler quarante pions à une équipe qui a fait match nul contre Fidji ?

(Photo Le Vestiaire)

Carte blanche, Top 14: Le Stade terminal

Peyo Greenslip avait un frère. Le testament de notre ancien spécialiste rugby a été ouvert, hier. Il contenait une mystérieuse lettre d’un certain Richard Escroc, correspondant à Midi Pathétique. En voici l’intégralité, à vous de juger.

Dans un Top 14 où les ex petits veulent devenir grands, où les besogneux deviennent flamboyants, où les promis aux lauriers des saisons précédentes sont marqués par la guigne et la guille, ou l’absence tactique. Bref, dans un Top 14 dont le classement ressemble à celui de la Ligue 1, deux clubs sont sur la berge. L’un est déjà dans la vase, l’autre pourrait retomber de là où il vient : dans le néant.

Le SU Agen, huit Brennus, une palanquée d’histoires, de génies du crû aux vedettes exhilées. Le SU Agen et son projet 2010, qui descendait en 2007 pour la première fois de son histoire, n’a pas perdu trois ans, mais presqu’un siècle. Un début de saison où l’équipe semble manquer de tout, mais surtout d’impact, de muscles, peut-être de protéines et d’acides, certains appellent cela la densité physique, d’autres de la ventoline. Rarement une telle différence s’est vue  en Top 14. Les grandes heures de Marmande en groupe A ne sont plus si lointaines.

La formation à la française signifie-t-elle recruter des gars de nulle part pour les relancer quand on a six joueurs internationaux français de moins de 20 ans dans l’effectif, que l’on n’utilise pas ? Quitte à prendre 40 points, autant faire apprendre des pousses jeunes que des fruits mûrs. Qui a dit pourris ? Sinon, autant prendre des mecs de La Rochelle, mais reprendre Soucaze et Som, virés il y 1.000 ans, ça la foutrait mal. Rarement un promu ne fut dépassé de la sorte par Montpellier et son rugby pro Super 14. Et son entraîneur, Galthié, avec si peu de responsabilités et si mal payé qu’il pronostique les autres matches de ses collègues du Top 14. C’est ce que l’on appelle le syndrome Chabal.

Le Stade annales

Ironie de l’histoire, ce samedi, c’est le Stade français, quelques Brennus en plus (mais tous disséminés en deux décennies sur 110 ans d’histoire rugbystique désertique), qui débarque à Armandie, trois ans après avoir envoyé le SUA en Pro D2. Le Stade Français et son baraccuda de centre, dont on attendait tant, et qui s’éparpille dans son mode bulldozer, table de nuit. Le Stade français, c’est un président, qui a perdu tous ses ex amis, petits ou grands, à croire que le  feu 41 resserrait les liens. C’était au moins le cas en paires de fesses. De Dominici à Blin, de Laporte à Marconnet,  le révolutionnaire du rugby n’est pas loin de la baignoire, pas celle du Stade de france, mais plutôt celle de Marat.

Même Moscato est devenu plus médiatico sympathique que lui. Boudjellal, qui ne connaît pas plus le rugby que Di Meco ou Ewanjé-Epée,  remplit le Vélodrome de passionnés, lorsque lui remplit le Stade de France d’abreuvés du showbusiness starsystem. La différence entre le Stade français et le ErCété (on pourrait citer Bayonne, Clermont, l’USAP), ce sont ses supporters qui se nourrissent d’une histoire, d’une passion, d’une différence… Le Stade français mourra que le ErCéTé n’aura peut être pas  encore ramené sur la rade le troisième bout de bois. Mais le ErCéTé, lui, vivra toujours, tant que Mayol et ses fadas se transmettront leur âme unique de guerriers et de siffleurs débiles Made in OM. Ainsi vont les grands et les autres.

Malgré l’effectif encore imposant, avec une troisième ligne et un axe 8-9-10 de niveau international, quelques défaites de plus pourraient plonger le club définitivement dans l’anonymat qu’il mérite. Quelques défaites de plus pourraient bien fâner les beaux lys sur les maillots, les belles blondes du vieux Jean Bouin, donner envie à quelques âmes de partir voir d’autres cieux et le beau Max qui vieillit finalement plus vite que Patrick Sébastien.

L’Edito : Le bouclier de Planus

plan us

Le Mans et Gravelines ont pris une option sur la finale de Pro A, mais il y a aussi eu du sport ce week-end.

Meilleur joueur français, Jo-Wilfried Tsonga n’a pas fait mentir sa réputation sur terre battue. Ce n’est pas faute de l’avoir jouée relax, voire Rolex. Pour fêter le meilleur Roland-Garros qu’il pouvait faire, Jo a retrouvé ses bonnes vieilles habitudes et pris dix jours de repos. L’herbe, c’est pour les mous du genou, ça tombe bien. Attention quand même, Karlovic va débuter sa saison. Pour Murray, il va falloir patienter encore un tout petit peu. Pour Brock James, elle se termine en beauté, l’ancien poissard a enfin trouvé comment être décisif dans le bon sens : ne rien faire. L’équipe de France de foot en a pris bonne note depuis quatre ans. Sinon, le mollet droit de Gallas inquiète. Ça veut visiblement dire que son mollet gauche, son entente avec Abidal, les occasions costariciennes et tunisiennes, l’entrée en jeu de Gignac et le capitanat confié à Evra rassurent. Squillaci se tient prêt et lui il a deux mollets.

Kiel bile

Sinon, Kiel est bien le plus fort et Karabatic n’y joue plus. Omeyer lui avait pourtant conseillé de ne pas s’enCanayer, mais tout gagner fait croire que Guigou est bien un génie. Tant pis pour lui, mais pas pour le parrain de ce blog qui a enfin vu ses jaunards gagner un trophée. Le jour de congé a été bien utilisé, malheureusement notre spécialiste auto n’en a plus, tant pis pour Loeb et Hamilton. Valverde va en avoir quelques uns, Basso a déjà eu les siens et visiblement il en a bien profité.

Pendant ce temps-là, le Barça songe à ne pas conserver Ibra. Eto’o salue cette sage décision.