Eurobasket 2011 : L’Angola guette

Quelle sélection africaine Vincent Collet entraînera-t-il après l’Euro ?

Jamais encore Le Vestiaire n’avait poussé aussi loin sa lecture de L’Equipe qu’en lundi 29 août. Il y a découvert que les sports collectifs ne se jouaient pas tous sur gazon et que Tony Parker était avec les journalistes aussi percutant que les paroles de son flow : « En équipe de France, tous mes coaches m’ont appris des choses. Il n’y en a pas un au-dessus des autres. Par contre, le plus mauvais, je peux te le dire, c’est Michel Gomez. Je n’ai jamais vu ça… »

Faisait-il allusion à l’éclatante campagne de qualification européenne de 2008, qui avait déjà valu nos honneurs au finaliste de la coupe Korac 1987, ou à sa récente éviction de la sélection angolaise ? Mystère. Michel Gomez avait pourtant montré une lucidité rare lors de sa prise de fonction : « L’Angola ne m’a pas attendu pour avoir des résultats. » Elle l’a par contre attendu pour perdre contre le Sénégal son tout premier match du championnat d’Afrique depuis dix ans. Toutes les bonnes séries ont une fin.

Celles de Michel Gomez ne durent d’ailleurs jamais bien longtemps quand il n’a pas sur le parquet des joueurs capables de se gérer sans lui. Parti en 1996 exercer sa science du basket à Salonique, il en revient quelques mois plus tard, lourdé par ces ingrats de Grecs, comme il le sera plus tard à Limoges, au Havre et à Orléans. Fâcheuse coïncidence.

Pendant ce temps-là, Tony Parker a déjà gagné 4 matchs.

Bilan 2010 : Le Brahim du Serbe

Après 2007, 2008 et 2009, Le Vestiaire rend hommage pour la quatrième fois à son parrain fondateur : l’immense Closefield, peu avare en coups d’éclat. Que dire de « Compagnie de gendarmerie : le nouveau commandant a pris ses fonctions. » Cinq W, pas un de plus, le b. a.-ba du journalisme en dix mots. Une démonstration. L’égaler ? Jamais, sans doute, mais l’imiter, pourquoi pas, sauf si vous voulez vraiment faire ce métier. Voici le palmarès de l’année 2010 des Closefield de fer.


Le point Gégé

Avec 65 commentaires, il bat son propre record et conserve son Closefield de fer. Gégé, puisqu’il s’agit de lui, devient donc le premier lecteur à ne jamais avoir été censuré sans jamais avoir été drôle. L’exploit n’est pas mince, Pierre Menès non plus. La vanne est limite, mais Gégé n’aurait pas fait mieux. Bravo à lui et rendez-vous en 2011 pour savoir si Hulkmusclor parviendra à empêcher le terrible dessein d’une troisième consécration.

Le Closefield du second degré

Il a fallu attendre le 7 décembre, à 22h53, pour découvrir que certains asiles refusent abusivement du monde :

« Bonjour, je suis tombé sur ce message car je souhaite retrouver le documentaire de Thierry Adam dont vous parlez sur la coupe du monde 1998. Ce reportage était une rétrospective avec les commentaires de Thierry Adam, juste avant Henri Sannier avait pris l’antenne. Il est passé en octobre-novembre 1998 je crois, sur France 3. Auriez-vous le nom de ce documentaire et le cas échéant, sauriez-vous où il est consultable ? Merci par avance. »

Le Closefield du titre

Dans la profusion de titres tous plus géniaux les uns que les autres trouvés par nos créatifs, il fallait faire un choix. Pour succéder à la Fosse celtique il était indispensable de répondre à trois critères : l’humour, l’information et la mort. La scatophilie n’est qu’une option. Et finalement, il n’y a pas eu de débat et pas seulement parce que l’auteur de ces lignes est seul à choisir. C’est l’interview de Thierry Bisounours sur les mésaventures bouchères d’Alberto Contador, quelques jours après le départ du plus propre d’entre tous, ou presque, qui obtient tous les suffrages, mais n’allez pas croire que le cyclisme c’est de la merde. Allez, Au trou Fignon quand même.

Le Closefield de la vanne

Une fois n’est pas coutume, il y a des ex-æquo, et pas seulement par souci de diplomatie envers mes collègues. La meilleure vanne est donc un titre du 27 août 2010 qui décrit un tout petit mieux la situation du Real Madrid que toutes les analyses de l’excellent journal ibérique Marca. Melons au porto a résisté seul jusqu’au 21 décembre et cette sibylline remarque de notre spécialiste karaté sur le Michael Phelps français : « Le Ian Thorpe niçois s’est quand même rattrapé sur 400 m en finissant dans le même temps que le double champion d’Europe Sébastien Rouault. Excusez du peu. »

Le Closefield du scoop

Malgré notre recrutement hors du commun entre un pigiste basket un peu trop intermittent et un intermittent rugby un peu trop pigiste, ce n’est pas Le Vestiaire qui décroche le Closefield de la plus belle révélation de la saison ou pas tout à fait. C’est notre ancien stagiaire, déjà récompensé ici en 2008, qui remporte une nouvelle fois la palme grâce à sa remarquable enquête sur une étrange affaire de proxénétisme en EDF. Bonne lecture et bonne bouteille.

Les Brahim d’or

Si Brahim Asloum était encore là, il nous dirait peut-être que lui au moins a déjà été champion du monde. Mais qui peut aujourd’hui le prouver ?
Voici les candidats au trophée de meilleur éternel espoir que vous désignerez sur equipe.vestiaire@yahoo.fr

Individuel

Yoann Gourcuff qui écrit Zidane, Zidan.
Vincent Collet
qui croit que Gomez ne peut pas revenir.
Jo-Wilfried Tsonga qui reste dans le Top 10 français malgré un physique presque irréprochable.
Ladji Doucouré
qui ne se débarrasse toujours pas de Longuèvre, mais aime bien rendre visite à Piasenta quand même.
Aravane Rezai
qui croit qu’être Française impose de faire la carrière qui va avec.
Sylvain Chavanel
qui ne mérite pas d’être nommé, mais le dopage n’est pas encore tout à fait un sport.
Guy Forget qui n’a trouvé qu’une excuse et encore c’est un public trop bruyant.
Christian Prudhomme qui n’a pas encore démissionné. Comme quoi le pognon ça permet de s’asseoir sur quelque convictions.

Collectif

L’équipe de France de basket masculin qui ne doit pas tout qu’à son entraîneur.
L’équipe de France de hand féminin mais je ne sais pas trop pourquoi.
L’équipe de France de foot.
L’équipe de France de volley qui a eu droit à son Intérieur sport sur Canal.
Bordeaux qui a rendu Ciani à Lorient au bout de sept mois. Une saison c’est dix.

Pro A : La main au Collet

La défaite de Göttingen était de trop, mais Collet a quand même dit à Gelabale qu’ils se reverraient à l’Euro.

A l’occasion de la reprise de la Pro A, le sélectionneur français avait pris 17 points à Levallois à cause d’Albicy.

Antoine Rigaudeau le sait bien : c’est toujours quand on est au sommet de sa carrière qu’on fait ses preuves. A 47 ans, Vincent Collet a déjà tout connu et on commence à y voir plus clair, au contraire des finances de l’Asvel, qui, cette année, n’a pas gagné le droit de prendre ses sept branlées sur dix matches en Euroligue. Le Mans était trop fort en tour préliminaire. Ce n’est pas faute d’avoir tout fait la saison dernière pour bien préparer la saison et le Mondial : les play-offs de Pro A, c’est pour les huit premiers. Cholet ? C’est une équipe turque.

Pas de jugement hâtif, la double casquette entraîneur de l’ASVEL-sélectionneur se mérite. C’est à force de travail, d’années à former des jeunes et surtout d’un titre de champion de France avec Le Mans une fois en huit ans qu’il y est parvenu. Collet rêvait des plus grandes compétitions : l’Euroligue et le Mondial, qui rêvaient un peu moins de Collet.

TP, la taxe professionnelle

Peu importe, le basket français a ceci de passionnant qu’il retient moins volontiers ses erreurs que ceux qui les ont commises. Michel Gomez fut rappelé au secours quinze ans après son fiasco, Vincent Collet a logiquement droit à une deuxième vie de sélectionneur après un Mondial scandaleux que le seul jeu de maillots d’Ali Traoré ne suffit pas à expliquer.

Collet a une circonstance atténuante : sans les stars, c’est difficile. D’un autre côté, ça évite de se faire humilier par Parker à l’entraînement. Dans le basket français, c’est toujours celui qui a la casquette NBA qui a le dernier mot, voire le pognon pour investir dans l’Asvel et devenir le patron de son sélectionneur. Maintenant, si Collet veut sa casquette, il peut toujours se la payer.

Grâce à Parker, Collet avait plus de pognon pour acheter les meilleurs joueurs de Pro A et il l’a fait. Parce qu’en plus il fallait les entraîner ?

Les questions interdites : La France peut-elle ne pas remporter l’Euro 2009 ?

sonko

L’équipe de France de basket-ball repoussée aux frontières de ce qui se fait de pire dans le monde de l’Orangeade, tente de se qualifier pour des championnats d’Europe où elle sera favorite. Comment expliquer cela à Michel Gomez ? C’est quoi déjà la NBA ?

Le 10 octobre 2007, le Vestiaire annonçait l’asistolie du basket tricolore, les clubs n’existaient déjà plus depuis 14 ans, la sélection était en phase terminale. Depuis, loin de nous donner raison, la réalité a dépassé Michel Gomez dont nous louions l’expertise. D’entraîneur moyen fini, il est passé à entraîneur nul fini. Désormais tout a changé.

Le nouveau sélectionneur est titré avec des équipes faibles, il ne se la raconte que modérément et surtout il a choisi de faire jouer les meilleurs et les meilleurs ne jouent pas à Hyères-Toulon. Claude Bergeaud pensait aussi avoir tout compris en se tournant vers les Etats-Unis. Pourtant non seulement, il n’a rien gagné avec la meilleure génération de l’Histoire, pire, il n’a même pas égalé de Vincenzi avec une finale internationale. Alors, pourquoi Collet ferait-il mieux avec quasiment la même équipe ? Le fait qu’il soit plus compétent que ne le sera jamais son prédecesseur ne doit pas occulter le « quasiment » de la phrase précédente. C’est la même équipe mais ce n’est plus la même. Là où Cloclo mixait le bon avec le moins bon et même le mauvais, le manceau mélange le bon avec le très bon et bien sûr le mauvais, il n’y est pour rien, la France manque de meneurs. Et ça peut même permettre de bonnes surprises.

Parker ne perd jamais

Même Tony Parker a changé. Membre du deuxième meilleur cinq du monde, il n’a plus grand chose à voir avec Aymeric Jeanneau à part le poste peut-être. Pourtant, il continue de prendre l’avion pour aller chez Denisot, faire du business en banlieue, et visiter la Charente-Maritime alors même que la locale de Sud-Ouest à Jonzac ne l’avait pas invité au goûter des correspondants. On parle bien de Parker, pas de Jeanneau Lapin. Au passage, la star se permet même d’aller assister à des matchs de basket ou de faire une bouteille quand il a 5 minutes.

Ainsi, malgré Ronny Turiaf, la génération dream-team a été balayée par la nouvelle génération dream-team sans pour autant changer de noms. Et celle-là ne se contente plus de dominer, elle gagne et gagne encore avec une prétention assumée, même par Antoine Diot. Certes il ne s’agit que de matchs de seconde zone, mais la France de Parker 1 arrivait bien à perdre contre la Grèce en demi-finale de l’Euro ou la Russie en quarts. Finis les Gelabale et les Sacha Giffa de dernière minute, ceux qui étaient les meilleurs à la récré le seront en compet même si les règles diffèrent un peu de leur basket de play ground. Le coca, les chewing gum, et Mc Do ont-ils été inventés à Orléans ?

Gelabale ou je ne l’ai plus

Il aura fallu 10 ans de domination continentale pour que la Pro A se joue aux Etats-Unis. Dix ans pour arrêter de mélanger les torchons et les serviettes, dix ans pour qu’il y ait assez de Saint-Jean pour ne plus avoir à les mélanger avec des Foirest et des Digbeu. Désormais intégrer la NBA n’est plus un exploit ou un rêve, tout le monde le fait, même les gosses de chanteur. Désormais, jouer dans le club que l’on a intégré est possible, sans avoir à faire croire que l’on est bon, il suffit de le montrer. Moïso valait « 100 millions de dollars » mais personne n’a jamais trouvé la provenance. Désormais, évoluer au Mans ou à Ecommoy n’empêche plus de faire carrière en Anjou ou ailleurs. Ni même de gagner des matches face à des joueurs professionnels et pas qu’au tennis.

La génération Parker 1 c’était un joueur, la génération Parker 2 c’est deux joueurs, dans trois générations la France défiera enfin les Etats-Unis en finale olympique. Quoi Sydney ?

L’édito : De la fuite dans les idées

rourat2

Albus Dumbledore et Alberto Contador ont diverti la journée d’hier. Jean-Paul Ollivier, qui n’avait aucune abbaye à raconter, s’est permis de l’ouvrir pour noter que le second n’avait pas l’air fatigué à l’arrivée. Alors, lequel a le plus de pouvoirs surnaturels ?

Ce qui caractérise les fortes têtes, c’est de ne jamais reculer devant le danger. Avant d’affronter Roddick au premier tour de Wimbledon, Jérémy Chardy avait déjà les gènes de l’acharné. Deux semaines de rab pour rejouer sur terre battue, ça aide à se sentir fort et à gagner son premier vrai tournoi. Acasuso, Vassalo Arguello, Zverev, Kiefer et Hanescu aussi, mais Chardy n’y était pour rien si Gilles Simon était inscrit comme tête de série numéro un du tournoi. Ce genre d’erreur ne devrait plus se reproduire longtemps. En attendant, le magicien Paul-Loup Santoro se mord les doigts d’avoir perdu au premier tour. Heureusement, Sidorenko n’a pas été plus loin que les quarts. En revanche, aucun regret pour Nicolas Mahut à Manchester, Olivier Rochus était la plus forte tête. Rude concurrence. Leurs homologues footballeurs en savent quelque chose : Everton veut honorer son contrat au PSG. Il faudra d’abord prouver qu’il a signé un contrat. Frédéric Piquionne peut ricaner, rira bien qui pourrira le dernier.

Collet serré

A la tête de Villeurbanne, Vincent Collet a aussi hérité de l’équipe de France. Le danger était bien caché, Michel Gomez ne l’a toujours pas vu arriver. Pour regonfler l’orgueil national, le sélectionneur s’est montré plutôt créatif : des joueurs NBA, même si pour Diarra et Petro personne ne peut confirmer, une durée NBA et un score NBA (111-64). De Colo a marqué 15 points, Parker, Diaw et Batum ont joué. Ca semble si facile, une équipe est sûrement née. L’Etat du Centrafrique, c’est conférence Est ou Ouest ?

Schleck en bois

Mais pourquoi donc Thierry Adam appelait-il Cavendish le maillot vert ? Pourquoi lorsque Lance Armstrong s’est décalé sur la gauche de la route en titubant a-t-il vu une attaque de l’Américain ? Pourquoi alors qu’Andy Schleck perdait constamment du temps sur Contador, sans parler des autres, a-t-il qualifié l’Espagnol de moins aérien ? Et si Thierry Bisounours connaissait la réponse ?

Pendant ce temps-là, Olivier Sauton fait le Point-Virgule et le Tour de France à la voile est dans une totale indécision. Vivement les étapes de montagne ?