Wimbledon, Tsonga : Ace aventura

Servir fort rend bien des services, surtout si ça évite de faire des revers.

Il était une fois un joueur de tennis qui n’aimait pas trop les échanges longs, qui cognait fort aussi souvent que possible, qui volleyait comme il pouvait. Bref, un joueur qui n’écoutait pas trop Winogradsky à l’entraînement. Il aimait aussi les gonzesses et les micros. C’était en Australie en 2008. C’est pareil à Wimbledon 2011.

Entre temps, Jo est aussi devenu ce gros fils de pub qu’il a au fond toujours été. C’est comme d’écouter Forget sur un banc de Coupe Davis, ça peut perturber une carrière. On finit par dire qu’on a été élevé sur terre battue et que sortir Almagro à Monte-Carlo est un signe. Et surtout on se persuade que ça n’use pas tant que ça les tendons rotuliens et qu’une carrière c’est long.

L’herbe à pipe

On en arrive aussi se frustrer parce que Karlovic peut gagner un match sur herbe sans jouer un échange. C’était à Wimbledon 2010, Winogradsky pouvait regretter la qualité de retour de service de son poulain. Aujourd’hui, Wino a dégagé, la qualité de retour est toujours la même que Mahut, mais Tsonga reprend un set à Murray. Attendre le bon moment pour attaquer, faire des amortis, varier les effets, savoir défendre : le tennis ne l’intéresse pas vraiment. Et tenir des diagonales de revers sans faire de faute, c’est comme aller en boîte juste pour un smack, c’est bon pour Gasquet. Et quoi encore, bouffer diététique ?

Progresser est interdit à Tsonga depuis le début : il ne fera jamais mieux qu’en Australie, ça impliquerait que ses volées gagnantes étaient volontaires. Le vrai Tsonga sert, tape en coup droit, quitte à passer son match dans le couloir de gauche. Le vrai Tsonga se la raconte pendant le match, se rue à l’attaque surtout quand il ne faut pas et gagne des matches au mental parce que s’il essaie autre chose, le moindre top 30 finira par être le moins mauvais.

US Open : Gilbert beau dard

A l’occasion du triomphe français à New York, Le Vestiaire rend hommage au plus grand expert de L’Equipe.fr.

Régulièrement, Rodolphe Gilbert éclaire de son œil avisé la vie tennistique sur L’Equipe.fr. A ceux qui se demanderaient de quel droit un ancien 61e mondial coaché par Tulasne débite des conneries pendant un Grand Chelem, Le Vestiaire démontre aujourd’hui qu’au contraire, il est incontournable. Et ce, même si le 5 juin, « qui peut contenir Nadal ? » et le 6 juin « Nadal est en danger ».

Nous sommes au début des années 1990. Rodolphe Gilbert est à l’orée d’une brillante carrière, du moins le croit-on. Ce n’est pas une vanne, d’ailleurs, Julien Jeanpierre ne rigole pas. Il ne faut pas longtemps à Rodolphe Gilbert pour trouver sa voie sur le circuit pro. Dès Brest en 1990, puis Miami en 1991, il donne la leçon à Thierry Champion, donc un peu à Monfils. Pour Forget, le capitanat de Coupe Davis est encore loin, mais le voir gagner contre Sampras achève de le convaincre.

Il embrasse le Guy à Bordeaux. Lionel Roux y passera à son tour à Marseille en 1993, le staff est au complet. Escudé, terrassé à Contrexeville en fin de carrière, lui offre les droits de la Fed Cup. Un dernier baroud d’honneur qui aurait pu se transformer en coup de maître au tour suivant, mais Olivier Malcor était le plus fort : il n’a donc pas d’avis sur Paulo. Winogradsky a aussi eu de la chance à Thessalonique en 1988, donc « Jo a répondu présent ».

On brade Gilbert

A ceux qui pensent aussi que Rodolphe Gilbert est un nul qui n’a récolté que deux titres en double et qui ne le reconnaissent pas quand il passe sur L’Equipe TV, il ne faut pas oublier qu’à Roland-Garros 1993, il fut le dernier Français en lice. Un troisième tour, en battant Becker, ce n’est pas donné au premier venu. Mais Dosedel était le plus fort.