La légende Ballon d’or : Papin de sucre

L’Olympique de Marseille a eu Gignac, Ravanelli, Mitroglu et maintenant Gerson. Mais aussi Drogba, Anderson et Skoblar. Et surtout Papin, mais hélas à Bari il n’a pas marqué. Depuis il entraîne Chartres.

C’est le plus grand avant-centre français de tous les temps, un des cinq meilleurs au monde et pourtant, il ne viendrait à l’esprit de personne de le citer dans un tel classement. Mais Christophe Horlaville, a-t-il marqué 28 buts en 37 matchs de Coupe des Champions ?

28 juin 1986, on joue la 43e de minute de France-Belgique. C’est l’instant que choisit un attaquant frisé de 22 ans, pour marquer le deuxième but de sa carrière en Coupe du Monde. Le dernier. Le meilleur ratio buts marqués matchs joués de l’Histoire moderne des Bleus, celle après Fontaine, n’aura donc plus jamais d’autre occasion à ce niveau, à la différence de Guivarc’h, qui n’en fera pas meilleur usage.

Il ne sera jamais Just Fontaine, mais il ne sera jamais Florian Maurice non plus, la malchance, parfois, s’arrête. La suite ne sera qu’une succession de mauvaises fréquentations. 185 buts olympiens en évoluant aux côtés de Bruno Germain. Un déménagement fortuit chez Marco Simone à une époque où on ne déménageait pas chez les Simone car la suite parentale était déjà occupée, comme souvent, par un Néerlandais. Avant d’aller payer quelques bières de remerciement à Kostadinov. Et enfin Baup finit par lui filer un coup de pied au cul pour aller vérifier les légendes sur le climat breton. Baup, déjà.

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France-Brésil : Lose juillet 98

Désormais vous savez qui il est. Mais qui se souvient vraiment de sa finale ?

Les rares reportages télé qui lui sont encore consacrés sont toujours l’occasion de l’entendre répéter : « Ah, si j’avais marqué. » La rumeur veut aujourd’hui que tous les 12 juillet, aucune piscine ne se vende dans les environs de Trégunc. Pourtant, il essaie. Il a toujours essayé. Dès la première relance de Leboeuf, il a essayé le seul retourné de sa carrière. C’était prometteur, c’était aussi au-dessus. Stéphane Guivarc’h n’était pas du genre athlétique. Il était plutôt du genre ancien Guingampais transféré à Auxerre, content d’avoir Diomède. Meilleur buteur de Division 1 plusieurs fois quand même. D’accord, mais le mec que l’osthéo torture dans Les Yeux dans les Bleus parce que c’est Dugarry qui marque contre l’Afrique du Sud, c’est lui.

Carnot de sauvetage

La suite, c’est ce doublé « qui aurait changé une carrière » dit encore le reportage. Certainement une référence à ce bon service de celui qui allait devenir Zidane : Guivarc’h parvint à frapper in extremis, juste avant de se vautrer la gueule dans le gazon, et à Taffarel de ne pas salir ses coudières. Il ne les salira pas vraiment plus quand Baiano et Sampaio laisseront filer le ballon, et Guivarc’h avec, à la 42e minute. Pas de regret : le geste du buteur, c’était bien de frapper au milieu pas très fort quand on songe à ce début de deuxième mi-temps où Cafu lui remet un ballon en pleine surface pour la volée. Le 3e étage du Stade de France en frémit encore.

Trois minutes plus tard, Dugarry entrait en jeu. Un mois plus tard, Guivarch signait à Newcastle, quatre de plus et les Rangers l’accueillaient.

Lyon : La dernière decote du Rhône (1/3)

Six ans après le dernier titre lyonnais, le Vestiaire republie le certificat de décès du grand Lyon qu’il avait rédigé avant tout le monde. Lyon ne sera donc jamais un club populaire, et l’Europe a déjà oublié la grande génération. Première partie ; le bilan sportif, insuffisant.

 

Sept titres d’affilée, des larges victoires contre des équipes moins fortes, un pillage systématique des meilleurs joueurs des autres clubs français : l’hégémonie lyonnaise était incontestable. Son impopularité aussi, mais qui n’a rien à voir avec la jalousie théorisée en d’autres circonstances par « Sigmund » Fred. Le développement lyonnais est aussi rapide à résumer que le passage de Perrin : Lyon est un club qui calcule tout et qui finit par décevoir, inlassablement. Le grand calcul a débuté dans les années 90, après une remonté en D1 en 1989. Aulas a une stratégie simple et logique : se renforcer économiquement pour dominer la France. Après plusieurs saisons aussi vilaines qu’un passement de jambe de Bruno N’Gotty, entrecoupées d’une qualification européenne liquidée par le grand Trabzonspor, les résultats arrivent (2e en 1995) et le club se stabilise dans la première partie de tableau. Le centre de formation porte aussi ses fruits (Maurice, Giuly, N’Gotty, Laville), malgré Maxence Flachez. Toutes les composantes du club progressent, Lyon devient un modèle de stabilité. A l’approche des années 2000, le club devient incontournable. Depuis 1998, Lyon termine sur le podium de L1 chaque saison. Premier titre en 2002, retour fabuleux sur Monaco en 2004, 15 points d’avance en 2006 : les supporters lyonnais n’ont plus à avoir honte. L’OL est un épouvantail, a le meilleur effectif en France et pour cause (à lire dans la deuxième partie).

 

Problème, à partir du 5e titre, ça coince. Lyon ne sort plus que du D’Artigny abricot pour fêter le titre. La faute au syndrôme Wiltord : pour de nouvelles sensations, il a besoin d’aller voir ailleurs. Et là, Lyon déçoit. En restant toujours à la porte quand il y a la place de passer, en faisant de grandes erreurs de gestion. Ce que la Juve, Manchester, le Bayern, le Barça ne font pas deux fois de suite. Dominer la France du foot, faire le doublé, c’est très bien. Mais quand on a l’équipe pour rentrer dans la légende sans y parvenir, ça ne suffit plus. Aulas le sait bien : avec l’effectif qu’il a eu, Lyon aurait dû atteindre une, voire deux, finales de Ligue des Champions du temps de sa splendeur. Ne jamais avoir dépassé les demi-finales est un scandale, digne du palmarès de Domenech avec toutes les équipes qu’il a entrainées.

 

En 2005, Lyon se fait éliminer par un PSV Eindhoven de Cocu, malgré une équipe bien meilleure. La fin de cycle, c’est 2006, l’année référence de l’OL, avec le milieu de terrain le plus fort d’Europe donc du monde (Diarra, Juninho, Tiago). Se faire éliminer par le Milan AC a été aussi regrettable que la venue de Fred (nous y reviendrons). Le Vestiaire pensait déjà à l’époque que la seule équipe capable de battre le grand Barça de cette saison-là était Lyon. Pour rentrer dans la légende, Lyon doit faire un exploit. C’est-à-dire éliminer un club de plus grand statut que lui, et non pas battre le Real ou faire marquer Govou contre le Bayern. Il ne l’a toujours pas fait, donc il reste au rang qu’occupent La Corogne, Schalke 04 ou la Roma : des clubs régulièrement en C1, toujours placés, jamais gagnants. Et puis il y eut le Real. Mais c’était celui de Pellegrini. Le plus nul de ces 10 dernières années puisque Benzema n’y est pas titulaire. Pourtant le Real va écraser la première mi-temps mais ce Real est aussi celui d’Higuain. Madrid est éliminé ce n’est pas un exploit, Bordeaux aussi derrière et c’est la demi-finale. Battre le Bayern aurait pu être exploit on ne le saura jamais. C’est l’humiliation, la même que face au Real de Mourinho et Benzema, le meilleur depuis Zidane.

Comparé à l’histoire européenne des clubs français, le paradoxe lyonnais jaillit avec plus de force que la femme de Fred n’en a jamais rêvé. Lyon a peut-être été l’équipe française la plus forte de l’Histoire, dominatrice en Ligue 1 comme Marseille ou Saint-Etienne des grandes époques. Pourtant, l’OL n’a jamais fait mieux que demi-finaliste. Une performance à des années lumières de l’OM ou de l’ASSE. Même d’autres clubs se sont aussi davantage transcendés que les Gones. A une époque où chaque coupe était relevée, valorisée, et où tout le monde attendait le jeudi avec autant de passion pour matter la C3, qu’on en a pour la C1 aujourd’hui ou que la défunte C2 hier. Le PSG d’avant, brillant en UEFA (1/2 finale), brillant en Coupe des Coupes (1/2 finale, finale et victoire) et même en Ligue des Champions, n’avait pas autant de talents, même si c’était un PSG sans N’Gog, sans Bernard Mendy et surtout sans Rothen. Monaco, finaliste glorieux de la Coupe des Coupes, 1/2 finaliste de la Ligue des Champions. Auxerre, 1/2 finaliste vraiment héroïque et malheureux de l’UEFA (avec un tir au but de Mahé qui lui valut d’être fusillé), avant un quart de finale de Ligue des Champions toujours contre Dortmund et toujours aussi héroïque et malheureux. Même Bordeaux, avec sa finale UEFA, ou le Nantes 96 emmené par Franck Renou, entrent dans ce gotha. Face au Bayern 2010 personne n’a vibré car personne n’y croyait, Cris avait déjà 50 ans, Benzema s’appelait Lisandro.

Cette période s’arrêta en 96 par trois performances ahurissantes, l’année même où Jacquet découvrit la meilleure sélection de l’histoire. En 97, Auxerre bloqua en quart et le PSG en finale. Densité et constance que l’on ne retrouva plus par la suite avec des exploits le plus souvent isolés avec Monaco – comme Metz, Toulouse ou Bastia en leur temps – ou couplée (Monaco et Marseille en 2004). Ou encore inexistants, avec Lyon. Pourtant, concernant l’OL, la faute n’est pas à mettre sur le niveau de la Ligue 1 qui aurait baissé, nous y reviendrons également. Pour l’OL, l’étoile filante est donc passée en 2006. Le Lyon des saisons suivantes a été moins fort. En 2007, Houiller a eu beau clamer que Toulalan était plus fort que Mahamadou Diarra, seul Barth d’OLTV a pu y croire. Avisé, il a eu un doute quand Aulas a triomphalement estimé Grosso meilleur qu’Abidal. Le déclin était amorcé. Le terrible hiver 54 fut moins contrariant que celui de 2006, quand Juninho et ses amis brésiliens s’en allèrent au Brésil sans penser à mal (contrairement à Wiltord bien des fois). Au retour, des engueulades, plusieurs belles défaites y compris à Troyes, un derby contre un mauvais Saint-Etienne en trompe-l’oeil avant d’affronter la Roma. Et patatra. Lyon affiche un complexe de supériorité aussi déplacé que les prétendus gestes d’un autre âge de son ancien entraîneur envers quelques femmes de ménage méridionales. La défaite est cruelle ,mais Lyon ne s’était menti que trop longtemps. Puis Puel arriva, puis Garde, puis Fournier puis la mort. En passant ils ont acheté Gourcuff. L’erreur de trop.

Cette défaite n’a pas tué Lyon, puisqu’il était déjà mort. Pour n’avoir pas changé complètement de cycle, l’OL 2008 était un zombie que Benzema, Toulalan et Benarfa ont abandonné dans le cimetière de la L1.

Brésil 2014, Equipe de France : Zinedine aux aurores

Devant l’optimisme ambiant, et avant que Ribéry ne provoque un clash, il est plus que temps de mesurer le pedigree des nos onze futurs champions du monde. 

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Lloris : Il convient de rester juste : la 6e place de Tottenham et les 51 buts encaissés en 38 matchs ne sont pas entièrement de sa faute. Maintenant c’est vrai qu’à bien y repenser, qui se souvient d’un de ses arrêts en 2010 et en 2012 ?

Debuchy : Sur son flanc droit, il a trois manières de s’en sortir indemne contre les grandes nations : ne pas révéler qu’il joue à Newcastle, jouer comme un ailier parce qu’on dit qu’il est meilleur contre-attaquant que défenseur, ou laisser Sagna se démerder.

Varane : Dans toute l’histoire, la Coupe du Monde a-t-elle déjà tenu à un genou ? Elle lui a déjà coûté sa saison, hormis la finale de Ligue des Champions et France-Ukraine, ce qui est déjà mieux que Koscielny qui n’a qu’une Cup.

Sakho : Il est à peine plus titulaire à Liverpool qu’à Paris. Ca suffit pour jouer en bleu. Ca suffit pour gagner le Mondial ?

Evra : Il s’en sort toujours par une flou juridique. Il est pas bon mais il est capitaine à Manchester. Il était capitaine à Knysna mais Deschamps l’a eu à Monaco et les autres l’aiment bien. La faille des Français ce sont les latéraux mais Debuchy est à droite. Donc en fait on sait jamais rien sur lui à l’avance. A part qu’il est cramé.

Cabaye : Xavi lui enviera sans doute son statut de remplaçant en club : il sera frais.

Pogba : La pépite. Le phénomène. S’il réussit son Mondial, il découvrira peut-être les quarts de finale de C1 la saison prochaine, et des matchs contre des grandes équipes.

Matuidi : Il présente au moins l’avantage de ne pas jouer à la Juve. Et grâce à Cavani, il a pu se reposer depuis fin avril. S’il pouvait marquer des buts et couvrir Sakho, Evra et Debuchy, il serait l’homme parfait.

Valbuena : Le meilleur, et de loin. Il a déjà réussi son Mondial en empêchant Nasri de venir. Le reste, ce sera du bonus.

Benzema : Toute nation prétendant au titre a besoin d’un buteur de classe mondial à 0 but en 2 phases finales.

Ribéry : Si personne ne lui dit qu’il ne pourra pas gagner le Ballon d’or même en cas de victoire finale, ça peut passer. D’ailleurs il a déjà rempli une part de son contrat en déclarant forfait. La suite c’est le petit Griezmann qui s’en chargera et quoi qu’il advienne il ne méritera pas ça.

Pendant ce temps-là, juste au cas où, s’ils la gagnent, Ruffier aura droit de la toucher ?

Question interdite : Gareth Bale est-il l’escroquerie du siècle ?

Gareth Bale a coûté tellement cher qu’une simple histoire de maillots à vendre ne suffira pas à lui faire raboter le menton ou recoller les oreilles. A-t-on déjà vu un joueur de 24 ans ayant fait si peu ses preuves être acheté à ce prix ? A-t-on déjà vu un nouveau joueur aussi prometteur être aussi mauvais sur ses premiers matchs ? Qu’attendait le Real à part un gros coup de pub ? Pour trouver la réponse il suffit d’enquêter au coeur des autres plus gros transferts. Quitte à déterrer quelques lièvres à l’agonie.

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Ligue 1: Thauvin d’honneur

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Thauvin peut-il prétendre au Ballon d’or ?

Une analyse la plus détaillée possible sera faite par le Vestiaire après ses premiers pas marseillais. Sans parti pris ni préjugé, car il faudrait considérer trop de paramètres : sa coiffure en pics, son retrait de permis, sa grève à Lille, ou quelques phrases prononcées en janvier à sa signature du genre « En arrivant, j’ai déjà pu apercevoir les installations. Il n’y a pas de doute, on peut d’emblée constater à quel genre de club on a à faire » ou « le LOSC est un club qui m’a proposé un très beau projet sportif. Ça m’a tout de suite plu et, avec l’appui de mes conseillers, nous avons tout de suite pris la décision de m’engager. » Après ça, comment pourrait-il rater ses débuts, se planter avec l’OM et se griller auprès de tous les autres clubs ? L’équipe de France n’attend que lui, et il y retrouvera très vite Payet qu’il a bien connu à Lille. Ca facilitera son intégration.

Bordeaux sera-t-il mathématiquement relégué dimanche ?

La réaction d’orgueil a ses limites. Quand, à l’époque, Jean-Louis Triaud s’étonnait du rendement du Bordeaux de Wendel, puis de celui de Tremoulinas, voire de celui de Plasil, il obtenait souvent une réparation qui assurait le maintien aux alentours du printemps. Mais que faudra-t-il dire cette saison quand il s’agit d’un frère Sané, et pas le bon en plus, ou de Saivet ? Attaquer la compétence de ses victimes est exclu, eux-mêmes finiraient par être d’accord que M6 ne peut plus laisser faire ça. Peut-être remettre en cause le choix de la couleur des flammes sur la Porsche ou le nombre d’orgasmes de la fiancée du jour. Ou alors s’en prendre directement à l’agent, ou aux agents, ou aux tontons, ou aux tontons et agents. Mais c’est du boulot.

PSG-Real : L’effet pas si beau

Ce n’est pas parce que BeIN dépense son pognon sur des matchs d’avant-saison qu’il faut y prêter de l’attention.

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La télé tournait pour elle seule en plein cœur d’une après-midi moite et orageuse. Rien ne justifiait vraiment le fait de regarder le meeting de Londres. A part peut-être les bientôt traditionnels essais à 6,16m de Lavillénie qui cette fois n’a pas encore pu hisser son énorme teston par-dessus. Ou la simple envie d’étaler son pognon à la face de Canal. BeIN avait aussi choisi d’envoyer Boumsong commenter Rennes-Nantes. Sacré derby breton. Rien ne pouvait donc laisser présager d’un papier PSG-Real sur le Vestiaire dans la fureur et l’insomnie de 1h du matin. Mais voilà, Josse a dit sa connerie. Il a pourtant attendu une bonne vingtaine de minutes. « Pas de doute ce match ressemble à de la compétition. » On pourrait en vouloir à Crevoisier de pas lui en avoir collé une si on était sûr que c’était bien Crevoisier avec lui, mais comment savoir. Et après tout, peut-on en vouloir à Josse ? Il parle avec le cœur, comme quand il faut s’insurger parce que Pastore rate ses coups de pied arrêtés alors que les tireurs du Real les réussissent. C’est un vrai problème ça.

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Il y avait alors une occasion toutes les trois minutes. C’est typique de la compétition, en particulier d’une demi-finale de Ligue des Champions puisque c’était un peu la pensée de notre pertinent confrère : les défenses centrales aiment admirer les combinaisons plein axe des attaquants adverses. Et puis physiquement quel rythme entre deux équipes qui sont à l’aube de leur premier match officiel, ou presque : deux semaines pour le PSG et trois pour le Real, pour deux équipes qui visent leur pic de forme pour le début de la C1. Rappelons qu’elle démarre cette année encore mi-septembre. Sauf pour Lyon bien sûr, ce sera en août, mais c’est déjà très bien.

Affûté et prêt à en découdre, Ibra en aurait dégueulé sur le terrain s’il avait couru, d’ailleurs il a failli. Mais il a préféré s’économiser pour tenter un lob à deux minutes de la fin parce qu’il jouait en Suède. Tout Vestiaire que nous sommes, il faut parfois savoir mettre sa fierté de côté et de reconnaître une erreur : Ibra est aussi capable d’être nul à chier en match amical. Ça ne l’empêche pas d’insulter ses jeunes coéquipiers quand ils oublient de lui filer le ballon, surtout chez lui en Suède. Eh oui, un PSG-Real en Suède ça ressemble bien à de la compétition.

Mais alors faut-il s’inquiéter que Paris se soit créé aucune occasion en deuxième mi-temps, que Motta soit toujours pas bon, que Lavezzi soit toujours mauvais, que Lucas soit toujours remplaçant même quand il est titulaire, en un mot qu’on n’ait vu que Sirigu ? Valdo, Kombouaré et Zamorano absents, ça donnait presque envie de voir Cavani. Ça fait peur, un peu comme Josse qui commenterait le Tour de France.

Pendant ce temps-là, Guardiola en a pris une comme Heynckes n’en prenait pas, et avec les mêmes joueurs plus Thiago Alcantara et une bonne gifle. Mais il était pas amical ce match-là.

La Légende PSG: Joue pas comme Beckham

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Vieiri, Kluivert, Letchkov, Denilson, Nonda. Et même Joe Cole voire Salomon Kalou. La ligue 1 assume désormais ses ambitions.

La nouvelle est tombée, le dimanche 14 mars 2010, en plein après-midi. Plus de deux ans après sa retraite, l’ancienne star des chambres à coucher David Beckham aurait tenté un retour sur d’autres pelouses que celles de Victoria et rivales. Un retour certes timide, mais suffisant pour qu’il prenne une fois de plus un peu trop son pied, sans doute usé par ses centres ratés. « Beckham ne fera probablement pas la Coupe du monde » titrait la presse. Vieira peut-être pas non plus.

Lampard et Gerrard sont rassurés, ils garderont leur place. Mc Manaman aussi. Wright Philipps et Walcott, eux, s’inquiétaient à peine. La poisse, d’autant qu’il s’en est fallu d’un rien pour que Los Angeles Galaxy se qualifie pour les quarts de finale de Ligue des Champions, mais eux n’avaient pas Ronaldinho, de retour. « Une triste fin de carrière pour l’un des plus beaux palmarès mondiaux. » disait la même presse. On parle bien de Beckham, vainqueur un jour d’une Ligue des Champions mais pas de grand-chose d’autre, fait rarissime dans le football moderne de haut niveau, Xabi Alonso excepté.

High Scholes musical

Sans doute aussi un hommage à ses titres avec l’équipe d’Angleterre, mais il nous avait pourtant semblé qu‘Owen était également anglais. Quoiqu’il en soit, de l’avis de tous, Beckham était « l’un des joueurs les plus fair play« , probablement l’effet de ce carton rouge récolté contre l’Argentine en Coupe du monde. On appelle ça l’altruisme à la Zidane.
Que dire de son Ballon d’or si ce n’est qu’Henry a quelque Euro et Mondial en excuse ? Et au bout du compte, Beckham s’en fout : Sammer a-t-il eu son nom dans un titre de film ? En revanche, personne ne pourra lui enlever son rôle de bon père de famille, paroles de baby-sitter.

Un vrai Giggs

Mais David Beckham, joueur, avait aussi des qualités, son gros mental n’était pas la moindre. Manquer un penalty contre la France puis contre le Portugal en séance de tirs aux buts aurait pu compter, mais ça n’était que l’Euro. Un talent célébré par tous, mais surtout quand il n’est plus dans l’équipe. Zidane dit d’ailleurs de lui que c’est un grand pro. Et dans le jeu ça donne quoi ? Ca donne un tireur de coups de pieds arrêtés. Costa aussi, mais l’ancien Montpelliérain se tapait-il une L5 pour autant ? Il y avait bien quelqu’un de vraiment malheureux en apprenant la nouvelle : Fabio Capello. Le seul à avoir toujours soutenu Beckham, notamment lorsque l’Anglais fut mis à l’écart du Real Madrid par son entraîneur, Fabio Capello. Une explication possible aux quelques larmes de Lambrusco coulant le long des joues du sélectionneur lors de la blessure de l’Anglais : il n’était pas frais.

Les fans de la sélection anglaise ne l’avaient jamais autant vénéré que depuis qu’il avait fêté ses 33 ans, pardon 34 (NDLR, 37 presque 38 désormais). Pour preuve, cette ovation reçue pour son retour avec le Milan AC en huitièmes. D’une volée, il a prouvé qu’il n’avait rien perdu. 0-4, c’est bien une volée ?

Gourcuff : Anus horribilis

On comprend mieux pourquoi Blanc n’adressait pas la parole au papa. Il aurait fallu justifier ça.


Décidément, Gourcuff les fins de saison ne réussissent pas à Yoann. L’année dernière il s’était fait torturer par une fille. Enfin, par Cécile de Menibus.

A défaut d’être le grand retour de Gourcuff, ce 29 mai marque le grand retour du requin Blanc. Jusque-là, il n’avait guère menacé que Nasri ou félicité la génération 87 « qui ne sait pas défendre ». Mais le plan en jeu était trop beau pour ne pas le révéler avec la brutalité d’une trachéotomie à mains nues opérée sur un défenseur croate. L’inhumanité a ses codes : ne pas comprendre que le requin n’a pas de chouchou en viole une. Lui n’a violé personne mais c’est quand même pas mal. Papa et Tiburce Darou ont pourtant tout tenté mais Zidane ne s’est pas fait en une semaine. Ni en 25 ans d’ailleurs.

Il y a plusieurs façons de voir la chose. On peut faire son travail de journaliste du mieux possible et révéler que si Gourcuff n’a pas été pris, c’est parce qu’il est moins bon que les autres. Et on peut aussi réfléchir. Que Gourcuff fasse le même match de merde que les quarante des deux années précédents, c’est plus prévisible qu’un chippendale, même avec un maillot Lloris. Attendre France-Islande pour s’en rendre compte évoquerait Domenech s’il n’y avait pas déjà eu Micoud et Cavenaghi dans la carrière du requin. Ainsi, il n’a pas hésité une seconde, ni pour l’aligner titulaire, ni pour dire le lendemain que le match n’aurait pas pu changer son choix. Mengele n’aurait pas été plus clair.

Le népotisme éclairé

Au-delà des contrôles trop longs, des démarrages trop lents et de toutes ces passes que ses coéquipiers n’ont pas voulu lui faire, dire qu’on n’a rien appris du match islandais de Gourcuff serait un délit de sale gueule. On a appris que le public voulait autant se le faire que son sélectionneur dès l’annonce de la liste, et pourtant ce sont des Ch’tis. Rien ne vaut une suspicion de favoritisme pour faire bouillir du sang, fût-ce de consanguins. Gourcuff, après la saison de sa vie, est donc venu se faire confirmer devant témoins que tout le monde le trouve officiellement nul à chier.

Blanc, évidemment, ignorait depuis le début que ni le niveau du dernier nouveau Zidane en titre, ni le bordel que mettrait la sélection de Gourcuff, dans son groupe et auprès du public, ne justifiaient de se priver de Martin et Matuidi. Pour Gourcuff, évidemment tout s’arrête là. Pour services rendus, il mériterait d’en être soulagé, même si Chamakh n’est plus là.

Pendant ce temps-là, le requin a aussi renvoyé Mapou. Gasset ira faire les courses tout seul à Donetsk.

Les Palmarès 2012 : les 10

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De la fin des années 80 à nos jours, il y a toujours eu des footballeurs meneurs de jeu. En 2008, ils étaient 5. Depuis, Henry, Xavi et Iniesta se sont fait piquer un ballon tout dur et tout jaune.

6. Ronaldinho Gaucho

Contrairement à Eric Carrière, le Brésilien aurait pu en faire une bien meilleure. Malheureusement, le PSG s’est dressé très tôt sur sa route, avec à sa tête Luis Fernandez. C’était bien avant son livre et le Reims-doigt. Anelka lui-même n’y avait pas résisté. Une Coupe du monde, c’était un bon début. Un transfert au Barça, pourquoi pas, et enfin la saison de rêve qui lui avait octroyé in extremis notre cinquième place aux dépens de Del Piero, plus constant, mais moins marquant. C’était en 2006, Giuly s’en souvient puisqu’il portait les bouteilles. Ronnie offre le championnat et la Ligue des Champions au Barça. Depuis, il se fait appeler Bronnie. On nous a signalé un retourné, quelques coups francs et un transfert à Milan, entre plusieurs bars à filles de joie. A 28 ans, Stéphane Dedebant n’était pas encore buraliste. « Encore deux bonnes années avec un Ballon d’Or et Messi sera loin devant« . Il en a 3, au revoir Bronnie.

5. Gheorghe Hagi

Stefan Babovic, comme Branko Boskovic en son temps, a bien été surnommé le Messi des Balkans il y a 3 ans, à son arrivée à Nantes. Messi n’est donc pas l’égal de Maradona, c’est pourquoi garder le surnom de Maradona des Carpathes après sa carrière, ça classe un joueur. Hagi a deux bonnes raisons de le conserver : son incroyable lob contre la Colombie pendant la Coupe du Monde 1994, et surtout le reste de sa Coupe du Monde, où il emmène la Roumanie en quarts de finale, avec le scalp de l’Argentine au passage. Et scalper Batistuta et ses cheveux dégueulasses c’est pas facile. Sans Belodedici, Hagi aurait même vu les demies. Sans photos, les enfants de Gheorghe Mihali et Tibor Selymes n’y auraient jamais cru.

4. Roberto Baggio

Le plus constant. En club, il s’impose partout : Fiorentina, Juventus, Milan, Bologne, Inter puis Brescia, même si ça ne compte pas. De 1988 à 1994, il marque plus de quinze buts par saison. Il ne peut envier à Djorkaeff que le titre mondial. Il a eu trois chances. En 1990, il ne manque que la demi-finale (remplaçant), celle où l’Italie est éliminée. En 1994, il emmène la Squadra en finale et manque son penalty comme un grand pour laisser le titre au Brésil. Et en 1998, il a été le seul de la compétition à pouvoir éliminer la France, en quarts de finale. L’Italie, c’était lui, et l’Italie a été maudite jusqu’en 2006.

3. Lionel Messi

S’il veut bien se donner la peine de jouer aussi l’été, il aura bientôt rejoint Zidane et Maradona. Mais Zinédine il marque en finale de toutes les Coupes du monde qu’il joue et Diego, c’est Diego. Sinon, il met les mêmes buts que Ben Arfa, marque autant que Cristiano et fait plus de passes décisives qu’Ozil. Pour un peu on ne remarquerait même pas qu’il a été entouré de Xavi, Iniesta, Eto’o et Henry pour tout gagner.

2. Zinedine Zidane

Qu’il soit resté une petite racaille jusqu’à son dernier souffle peut s’oublier : outre les titres nationaux que tous ses rivaux ont épinglé, il a gagné la Ligue des Champions en marquant un but, la Coupe du Monde en marquant deux buts, puis achevé sa carrière sur une nouvelle finale de Coupe du Monde, où il marque une panenka qu’il rate mais qu’il tente. Sans Buffon, il aurait quitté la scène sur un nouveau globe, un nouveau doublé et certainement la tête de notre classement. Peu importe, Cannavaro et les médecins de la Juve sont déjà très fiers de lui. N’oublions surtout pas les expulsions, grâce à des coups de boule dignes de Cantona, ni les insultes qui fondent désormais la légende de Rothen.

1. Diego Maradona

Le meilleur, capable de faire entrer Burruchaga dans la légende tout en se droguant. Tout Maradona résumé, Govou aurait aimé trouver la recette, lui aussi. Le talent ne s’improvise pas. Comme ce retour en 1994, assorti d’un but et d’une suspension pour usage de drogue, apparemment c’était un accident. Comme ce poste de sélectionneur alors qu’il était cliniquement mort il y a quatre ans. Il s’est imposé partout et a fait gagner toutes ses équipes : l’Argentine, Boca Juniors, Barcelone, pas vraiment, et enfin Naples. Sa fin de carrière n’a pas été glorieuse, mais tout le monde s’en fout. Personne n’a jamais réalisé plus que lui, ni été plus indispensable à une équipe que lui et en plus à son époque on défendait encore, même en Liga.

Et Stéphane Carnot ?

Laurent Blanc : Le gâteau de Varsovie

Au solstice d’automne, le requin Blanc migre vers des courants chauds cévenols. Il emmène parfois Henri Emile mais il ne ramènera plus de binationaux.


C’est vêtu d’un grand manteau noir puis d’une cravate rayée que le requin a quitté l’année 2011. Il n’est pas le Père Noël et pourtant, c’est encore lui qui régale. « Je vais être très court. Quand on vient voir un match, on veut voir des buts, alors quand il n’y en a pas on s’ennuie un peu. » C’était donc ça la rentrée de Giroud, s’amuser un peu. Etre l’adjoint de Gasset, même si les chaussures cirées sont pour lui et le survet’ dégueu pour l’autre, n’est pas un métier à privilèges. On voit ses joueurs à peine plus de jours que Planus en vit sans béquilles, et en plus ils s’appellent Rami, Réveillère ou M’vila. « La jeunesse a ses limites au haut niveau. Les jeunes ne peuvent pas jouer comme des joueurs expérimentés. » Kaboul et Cabaye ont 25 ans, Réveillère 32, voilà qui explique les pipis culotte albanais et bosniens. On comprend mieux certains soirs, comme mardi, la tentation d’aligner le tandem Remy-Martin, mais le mercredi matin on comprend aussi Olivier Missoup.

Ainsi donc, Gasset a du travail, et fissa parce que le requin n’est pas patient. « Quand on dit qu’on n’a pas assez de temps, c’est vrai. » Le on, c’est Jean-Louis, et il a pas intérêt à oublier que donner une consigne à Benzema c’est un bon job. « Sur paperboard, tout est facile. » Pas de condescendance, le requin a déjà expliqué vingt fois qu’il ne se caillerait pas sur un banc jusqu’à 60 ans : entraîner le fait chier, comme la formation et toutes ces conneries. Dans ce boulot, il reste la gloire, le pognon et la possibilité deux ou trois fois par an de conseiller à Thuram de la fermer. Pas si mal.

A qui pampers gagne

A part ça, 2011 a permis d’avancer la reconstruction. Rien à voir avec un rendez-vous d’orthodontie de Ribéry, d’ailleurs ne dit-on pas : Ribéry qui parle français c’est repoussé au Calenge grec. Alors en attendant que Rémy ressemble à Henry ailleurs que dans Mein Kampf ou dans la bouche de Jeanpierre, que Gameiro sorte de sous le sommier avec son doudou, ou que Gourcuff sorte de sous le sommier de Lloris, le requin fait le métier et prépare l’Euro du mieux possible. Comme tonton Aimé avait su le faire avec Pedros et Lamouchi. Il avait quand même fini par gagner en Allemagne avec Angloma et Guérin et sans De Lattre de Tassigny. C’est vrai que Bismarck n’était pas là non plus. La méthode est simple : trouver une défense, ne plus perdre, vendre des grosses conneries – « Il y a des joueurs qui sont blessés et que l’on surveillera pour être soit dans l’équipe soit dans le groupe pour l’Euro. Nasri, Diaby, Gourcuff oui, et il faut ajouter Mexès » – et bien sûr expliquer ce qu’est un tirage au sort : « Il va être déterminant pour la suite, vous savez sur qui vous allez tomber, les possibilités au niveau de notre groupe. » Il aurait aussi pu se foutre de la gueule du monde en répondant à tous ceux qui trouvent que l’équipe de France ne progresse pas, donc Duluc, et qu’il est en train de se planter. Il l’a fait, c’était toute la conférence de presse. Le buddha Blanc voulait la ligue des champions avec Sané titulaire, le requin Blanc doit bien être au courant que s’il ne va pas en demi, il passera pour un con même avec Rami titulaire.

Aussi, 2012 est placé sous le signe de l’ambition. « Les joueurs, on ira les voir en Ligue des Champions. » On peut jouer l’Euro à 5 ?

Le grand requin Blanc : Satyre Nasri

Carte blanche au requin Blanc cette semaine, qui nous a dicté une belle légende Nasri en conférence de presse, sans un mot à changer.

Il ne supportait déjà pas ses petits sourires en coin dans L’Equipe du dimanche. Alors, voir Samir Nasri dire que Manchester City c’est « the club of the future, a big project », avec non seulement l’impression de valoir ses 28 millions, mais surtout d’être parfaitement bilingue, c’était la provocation de trop. Le requin l’avait déjà mis en garde.

Marseille, Arsenal : le requin ne lui a rien épargné. Le sens du message est assez simple : lui a joué à Montpellier, mais il s’est rattrapé. « Un grand joueur se mesure à son nombre de titres. Pour l’instant… » La Coupe intertoto n’existe plus, ça fait donc zéro en comptant les coupes des villes de foire. Il y a bien quelques finales de Coupe, mais Zidane aussi les a toutes perdues. Le « mais ça va venir… » n’a pas tardé, et il a bien été prononcé sur le ton auquel Matuidi a droit quand il tente une passe vers l’avant.

Le pince William

Zidane oblige, le Minot a un bon gros boulard, alors le requin va parler de Zidane. « En 1998, il y avait un super joueur et de bons joueurs. Ce n’est plus le cas. » Evidemment, le requin s’étonne que toutes les questions tournent autour de Nasri, c’est pour ça qu’il s’est préparé un dossier de presse. « Nasri, c’est 26 sélections je crois ? C’est vous les statistiques. Ah, 23. Bon, et combien de buts ? Deux. » Contre la Géorgie et le Maroc, la précision n’était pas inutile.

Comme ça il sera déjà content d’être convoqué pour porter les bidons de Martin, qui non loin de là s’apprête à en prendre quatre contre Karkov. Nasri est bien sûr le plus fort, mais à quoi bon si Martin marque autant en un match ? « La patience, la patience… A un moment il faut agir. » Ce genre de conneries qui n’apporte rien, c’est juste pour être humiliant.

C’est alors l’heure du grand final. Est-ce un assistant de l’attaché de presse ou une âme innocente qui ose soutenir que l’équipe de France a été dépendante de Nasri comme de Ribéry ? Peu importe, c’est le marchepied vers la gloire. « L’équipe de France dépendante de Samir ? Que lui l’ait cru, peut-être, mais c’est qu’il y a une erreur quelque part. » Au choix, cette interview commandée à L’Equipe Mag, ce brassard au Luxembourg, ce camouflet à Gallas, ce titre de champion d’Europe des moins de 17 ans avec Menez, Benzema et Ben Arfa.

Pendant ce temps-là, Hoarau « pourrait nous rendre quelques services« . Qui veut un café ?

Les secrets du Docteur tocard

Le Vestiaire inaugure une nouvelle rubrique, car désormais il sait lire. Ca valait presque le coup, ça fait toujours un article de plus.

Quand Bruno Godard ne vient pas se livrer sur Direct 8 à des affirmations péremptoires sur le titre assuré des Marseillais, l’écroulement lillois ou la qualification du PSG en Ligue des champions, il trouve le temps de délaisser Canot et Bagaria pour commettre des bouquins de merde aussi vides que le regard de Gourcuff au moment de  jouer à Ménibus la réplique la plus célèbre du cinéma français : « Oui, j’aime les filles. »

Bruno quetard

Le livre s’appelle Sexe football club et c’est déjà bien qu’on accepte de le citer. Il aurait aussi bien pu s’appeler revue de presse des rumeurs les plus connues du football. Ou les histoires dont on se fout, tellement on en a entendu parler. Zidane a-t-il eu une relation avec une star du R’n’B ? On ne saura pas, c’est pas grave, on ne savait déjà pas avant.

Qui est ce footballeur bien membré qui se tapait la fille de son entraîneur ? Tout le monde le sait, pas besoin de donner le nom, en plus ça évite les procès. Pourquoi Larios et Platini ne pouvaient pas se saquer ? Tout le monde le sait, pas grave on raconte quand même l’histoire racontée par Pierre-Louis Basse, racontée par Robert Herbin, racontée par Roger Rocher, racontée par mon prof de sport et racontée par moi à mon cousin. Et par les principaux intéréssés ? Ca aurait demandé un petit travail d’interview, bref, d’avoir sa carte de presse et qu’elle serve à autre chose qu’à se torcher.

Bruno jobard

Quel est ce footballeur qui s’est tapé une prostituée ? Ribéry. Révélations chocs. Et ce footballeur brésilien accusé de viol ? Brandao. Le courage du reporter de guerre. Gourcuff est-il gay ? Ben ça on sait pas, Tétu n’a encore rien dit. Quelles sont les boîtes de nuit à la mode ? Là par contre il y a les noms, mais le problème, c’est qu’on s’en branle. Un peu comme de Ginola. Et sur Domenech, sa femme et sa liste noire ? Rien, ça aurait demandé un travail d’enquête. Faut pas lui demander de se foutre de notre gueule et en plus d’être journaliste. Bordel.

Lyon-Madrid : Le Real peut-il mettre sept buts à Gerland ?

Zidane a supervisé l’OL. Voici pourquoi, cette fois, ça pourrait ne pas suffire.

Parce que Kallström-Toulalan au milieu, Briand à droite et Lovren derrière

Cris peut-il encore se souvenir qu’il n’a jamais perdu contre le Real ? A un âge avancé, la mémoire peut jouer des tours. Même jusqu’à douter qu’Adebayor a bien été formé à Metz. Là n’est pas le propos : il s’agit d’abord de savoir si Lyon est condamné à souffrir contre l’Hapoël Tel-Aviv à Gerland avec son équipe-type, qui ne défend pas quand elle ne pense qu’à attaquer. Peu importe, Lyon a battu le Real de Zidane en 2005 avec Diarra et Juninho, sur les conseils de Monaco.

Parce que bon Pied, mon oeil

Lyon va beaucoup mieux depuis qu’il a perdu à Valenciennes, il n’y a pas si longtemps, dans un match rappelant étrangement sa défaite à Lorient. Mettre un peu de mouvement et avoir au moins un joueur dans un bon soir est une équation pas si simple à résoudre, même si Lloris aime beaucoup son travail. Lyon monte en puissance : Gourcuff a réussi une belle volée le week-end dernier. Pied et Briand se sont aussi bien amusés, même Nancy n’a pu résister à la machine lyonnaise. Getafe n’est pas si fort, mais de toute façon le Real n’a aucune chance. Même en 2005, au retour, leur belle défense n’avait rien pu faire face à la talonnade de Carew.

Parce que les stats sont des stats

Lyon a l’expérience européenne et a été plus de fois en quarts que le Real depuis six ans. Ça ne veut pas dire que le Real avait soit une équipe de merde, soit une défense de merde depuis six ans. Pour ça, il faudrait que même Beckham ait été essayé en milieu défensif parce que depuis Makélélé il n’y a eu personne. De toute façon, le Real n’a pas battu Lyon en 2006  qui a même mené 2-0 à Bernabeu face au Real de Cannavaro.

Parce que sans Pellegrini

Le Lyon de Puel ne se rate jamais et corrige les merdes de Lovren ou Boumsong quand il n’est pas favori. Cette fois, il est favori et Mourinho serait bête de ne pas rappeler à qui incombe la charge du jeu, comme le Bayern du grand Olic en demi la saison dernière. Aujourd’hui, Lyon a Gourcuff, Bastos et Gomis, avant c’était Juninho, Essien, Malouda et Benzema. Ça change quoi, Lyon a battu le Real de Pellegrini à l’aller et fait nul face à celui de Higuain au retour la saison passée.

A part ça, rien n’a changé ou presque.

Gourcuff : Samba do breizhil

Treize ans après, la France retrouve le Brésil au Stade de France. Désormais, Zidane joue à Lyon.

C’est fou comme le temps passe. Il fut une époque pas si lointaine où Laurent Blanc aurait refusé une interview à un vulgaire site espagnol baptisé Don Balon. Aujourd’hui, il convoque Matuidi et Hoarau, les codes ont changé. Ce n’est pas une raison pour mentir aux gens : « Il n’y a pas si longtemps que cela, la France dominait le football mondial car les Bleus avaient un phénomène, un footballeur exceptionnel nommé Zinédine Zidane. Désormais, une nouvelle génération de bons joueurs arrive, mais il nous manque encore ce footballeur exceptionnel. » Après tout, Franck Gava cherchait peut-être lui aussi son successeur.

Le foot ascète

Un but et trois passes décisives en seize matches, mais surtout 59 longues minutes à Valenciennes, il n’en fallait pas plus pour que Yoann Gourcuff replonge dans l’humilité, comme le jour où il a conseillé à Astorga de tenter Eurosport : « Puel a une philosophie différente de Laurent Blanc. C’est vrai que ma façon de voir le football s’approche de très près de celle de Laurent Blanc. » Mais probablement pas autant que celle de son père, Lorient aura bientôt quelques liquidités, Lyon quelque passif à colmater, et pas uniquement Lovren-Diakhaté dans deux semaines.

Blanc bec

Sept tirs cadrés sur 35 depuis son arrivée, 800 ballons joués soit à peine moins que Cissokho et Kallström, l’influence de Gourcuff sur le jeu lyonnais ne se dément pas, d’ailleurs plus personne ne parle de Lisandro. Tracté par ses 25 millions, Lyon est redevenu une redoutable machine à gagner, et même capable d’inquiéter l’Hapoël Tel-Aviv. Comme en plus Gourcuff a la vitesse, la justesse, le sang-froid dans les grands matches, il ne lui reste pas seulement les coups francs pour exister. Ce serait un coup à les chier aussi, à attaquer 2011 en faisant encore pire qu’en 2010 et à dire à Sud-Ouest que « mon apport offensif est insuffisant. La presse en a beaucoup fait sur moi quand tout allait bien. Les louanges d’alors m’avaient gêné. Mais dans le sens inverse, cela me gêne tout autant. Il y a un juste équilibre à trouver. » Justement, Lorient est 10e ex-aequo. Brest sinon.

Pendant ce temps-là, Laurent Blanc tend la main autant à l’homme qu’au joueur. Il les a pas volées ces deux-là.

Les trois glorieuses (4/3) : Le plus grand Karaboué du monde

Puisque la meilleure équipe de tous les temps peut devenir la meilleure équipe de tous les temps tous sports et toutes nations confondus, Le Vestiaire vous rappelle pour la dernière fois comment elle est devenue la meilleure équipe de tous les temps.

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Quatrième épisode : il n’y a toujours pas de quoi rire.

Il n’y a pas vraiment de quoi rire avec cette équipe de France de handball. Elle est la meilleure du monde, à un niveau de domination jamais vu dans aucun sport, par aucune équipe hormis elle-même à l’Euro 2006. Plus largement, la génération 2001-2010 a tout gagné et figuré dans toutes les demi-finales internationales depuis 2005. Son palmarès, comme celui de Medhi Baala, est effarant : championne du monde 2001, 2009, troisième en 2003 et 2005, championne d’Europe 2006, 2010 et bien-sûr championne olympique.

Plus largement encore, et plus fort que la génération Zidane en football, le handball français est sur le toit de l’univers depuis seize ans. Huit demi-finales mondiales sur huit, dont trois titres, et trois demi-finales olympiques, dont un titre. Même la Croatie, malgré deux titres olympiques et un mondial, n’a pas fait mieux. Même la grande Suède n’a pas fait mieux, même le Bénin n’a pas fait mieux. Pourtant, le handball ne sera jamais l’égal du football, même si Karabatic continuera de passer chez Patrick Sébastien.

Wikipedia a les mêmes statistiques, mais en même temps c’est vrai.

Real Madrid, Karim Benzema :
Vous saurez tout sur le Kaka

« Je vais essayer de marquer un but par match en 2011 », disait Benzema la veille du match. Il a essayé. Et puis quoi, il n’est pas Higuain non plus.

C’est l’histoire d’un triplé juste avant Noël en forme de commande d’interview. As s’est laissé piéger, ce n’est pas la première fois, c’était avec un traducteur, ce n’est pas la dernière fois. « Mi castellano va mucho mejor. Si conversa despacio conmigo puede hablar un poquito. Prefiero hablar con mis companeros que con una profesora. Mi intégracion va cada vez mejor. » La traduction de cette phrase tient donc en deux mots : Benzema ne sait toujours pas ce que veut dire cette phrase puisque c’est de l’espagnol et il n’en a rien à foutre. Ce qui nous amène au rôle grandissant de Zidane auprès de Mourinho: « Zidane parle français et quand je comprends pas un truc, je lui demande. » Zidane ne parle donc pas que le petrodollar.

Florentino vs Fiorentina

Mais les amis sont les amis et le boulot est le boulot. Il y avait ce match à Getafe pour confirmer le triplé de la Copa del Rey. Douze ballons perdus, dont une grosse moitié de passes à deux mètres : mission accomplie. Il a aussi chié un contrôle face au gardien et tiré sur le poteau. Une passe décisive pour Cristiano peut-il sauver son match ? Là n’est pas la question : « Mourinho es un muy buen entrenador y me aporta mucho », « Sé que Florentino Perez me quiere mucho y es recíproco », « Zidane me da muchos consejos », « Con Cristiano me entiendo mejor, es alguien a quien aprecio mucho », « Higuain es un colega » et « claro que Morata puede jugar. Es joven y aún no ha jugado grandes partidos, pero es un buen futbolista. » En gros il s’entend très bien avec ses entraîneurs, les autres il s’en fout et le reste c’est traduisible sur Reverso.

Benzema veut oublier 2010 et ne pense qu’au Ballon d’or, comme depuis 2009. « Personalmente no me he sentido castigado por nadie. » Comprenez « Je suis probablement un peu trop fort pour rester sur le banc ». De bonnes résolutions quand même après un an et demi ? « Es verdad, la gente no me cononce. También forma parte de mi carácter : soy reservado, y eso no lo puedo cambiar ni haciendo un esfuerzo. » Ce n’est pas qu’il ne peut pas être sympa, c’est qu’il ne veut pas et les sifflets n’y changeront rien. « Y a los aficionados del Madrid, gracias por ser tan buenos conmigo. »

Pendant ce temps-là, Kaka a retrouvé le terrain en remplaçant Benzema et le Real a failli y laisser deux points.

Bilan 2010 : Le Brahim du Serbe

Après 2007, 2008 et 2009, Le Vestiaire rend hommage pour la quatrième fois à son parrain fondateur : l’immense Closefield, peu avare en coups d’éclat. Que dire de « Compagnie de gendarmerie : le nouveau commandant a pris ses fonctions. » Cinq W, pas un de plus, le b. a.-ba du journalisme en dix mots. Une démonstration. L’égaler ? Jamais, sans doute, mais l’imiter, pourquoi pas, sauf si vous voulez vraiment faire ce métier. Voici le palmarès de l’année 2010 des Closefield de fer.


Le point Gégé

Avec 65 commentaires, il bat son propre record et conserve son Closefield de fer. Gégé, puisqu’il s’agit de lui, devient donc le premier lecteur à ne jamais avoir été censuré sans jamais avoir été drôle. L’exploit n’est pas mince, Pierre Menès non plus. La vanne est limite, mais Gégé n’aurait pas fait mieux. Bravo à lui et rendez-vous en 2011 pour savoir si Hulkmusclor parviendra à empêcher le terrible dessein d’une troisième consécration.

Le Closefield du second degré

Il a fallu attendre le 7 décembre, à 22h53, pour découvrir que certains asiles refusent abusivement du monde :

« Bonjour, je suis tombé sur ce message car je souhaite retrouver le documentaire de Thierry Adam dont vous parlez sur la coupe du monde 1998. Ce reportage était une rétrospective avec les commentaires de Thierry Adam, juste avant Henri Sannier avait pris l’antenne. Il est passé en octobre-novembre 1998 je crois, sur France 3. Auriez-vous le nom de ce documentaire et le cas échéant, sauriez-vous où il est consultable ? Merci par avance. »

Le Closefield du titre

Dans la profusion de titres tous plus géniaux les uns que les autres trouvés par nos créatifs, il fallait faire un choix. Pour succéder à la Fosse celtique il était indispensable de répondre à trois critères : l’humour, l’information et la mort. La scatophilie n’est qu’une option. Et finalement, il n’y a pas eu de débat et pas seulement parce que l’auteur de ces lignes est seul à choisir. C’est l’interview de Thierry Bisounours sur les mésaventures bouchères d’Alberto Contador, quelques jours après le départ du plus propre d’entre tous, ou presque, qui obtient tous les suffrages, mais n’allez pas croire que le cyclisme c’est de la merde. Allez, Au trou Fignon quand même.

Le Closefield de la vanne

Une fois n’est pas coutume, il y a des ex-æquo, et pas seulement par souci de diplomatie envers mes collègues. La meilleure vanne est donc un titre du 27 août 2010 qui décrit un tout petit mieux la situation du Real Madrid que toutes les analyses de l’excellent journal ibérique Marca. Melons au porto a résisté seul jusqu’au 21 décembre et cette sibylline remarque de notre spécialiste karaté sur le Michael Phelps français : « Le Ian Thorpe niçois s’est quand même rattrapé sur 400 m en finissant dans le même temps que le double champion d’Europe Sébastien Rouault. Excusez du peu. »

Le Closefield du scoop

Malgré notre recrutement hors du commun entre un pigiste basket un peu trop intermittent et un intermittent rugby un peu trop pigiste, ce n’est pas Le Vestiaire qui décroche le Closefield de la plus belle révélation de la saison ou pas tout à fait. C’est notre ancien stagiaire, déjà récompensé ici en 2008, qui remporte une nouvelle fois la palme grâce à sa remarquable enquête sur une étrange affaire de proxénétisme en EDF. Bonne lecture et bonne bouteille.

Les Brahim d’or

Si Brahim Asloum était encore là, il nous dirait peut-être que lui au moins a déjà été champion du monde. Mais qui peut aujourd’hui le prouver ?
Voici les candidats au trophée de meilleur éternel espoir que vous désignerez sur equipe.vestiaire@yahoo.fr

Individuel

Yoann Gourcuff qui écrit Zidane, Zidan.
Vincent Collet
qui croit que Gomez ne peut pas revenir.
Jo-Wilfried Tsonga qui reste dans le Top 10 français malgré un physique presque irréprochable.
Ladji Doucouré
qui ne se débarrasse toujours pas de Longuèvre, mais aime bien rendre visite à Piasenta quand même.
Aravane Rezai
qui croit qu’être Française impose de faire la carrière qui va avec.
Sylvain Chavanel
qui ne mérite pas d’être nommé, mais le dopage n’est pas encore tout à fait un sport.
Guy Forget qui n’a trouvé qu’une excuse et encore c’est un public trop bruyant.
Christian Prudhomme qui n’a pas encore démissionné. Comme quoi le pognon ça permet de s’asseoir sur quelque convictions.

Collectif

L’équipe de France de basket masculin qui ne doit pas tout qu’à son entraîneur.
L’équipe de France de hand féminin mais je ne sais pas trop pourquoi.
L’équipe de France de foot.
L’équipe de France de volley qui a eu droit à son Intérieur sport sur Canal.
Bordeaux qui a rendu Ciani à Lorient au bout de sept mois. Une saison c’est dix.

Question interdite : Mourinho a-t-il perdu la manita ?

Après la branlée du Camp Nou, ceux qui léchaient la moustache du Portugais il y a six mois se rendent compte qu’il n’en a pas. La vérité est ailleurs et surtout sur Le Vestiaire.

Que Mourinho se rassure, même les meilleurs peuvent se tromper. Notre spécialiste a toujours cru qu’un entraîneur pouvait transformer onze Mathieu Chalmé en Marouane Chamakh. Blanc y était parvenu pendant six mois, mais Ciani venait vraiment de Lorient. Onze Xabi Alonso ne peuvent donc se transformer en Casillas. Mourinho subit de plein fouet ce qui lui a réussi l’année dernière : le plus gros nivellement par le bas de ces trente dernières années. Le Vestiaire l’expliquait dès octobre 2009. De la Ligue des champions à la Coupe du monde, tout s’est déroulé de la même façon. Voici pourquoi Lyon est qualifié pour les huitièmes de finale la C1 avec deux défaites et un match nul.

Parce que Maradona, Ronaldo et Zidane ne jouent plus

Les meilleurs joueurs du monde s’appellent Cristiano et Messi. Ils dominent le football de club à un niveau rarement vu et pourtant au niveau international ils n’ont jamais existé. D’une part car leurs équipes sont faibles, mais l’argument est insuffisant. Car CR, aussi impotent soit le Real, a toujours surnagé, cette année comme l’année dernière. Car Messi, dès qu’il joue contre le Rubin Kazan avec les meilleurs cancres de la Masia, n’est pas plus nul qu’eux. Ils n’existent pas car ils n’ont pas le niveau pour exister dès que les défenses se resserrent un peu, dès que la rigueur s’installe. L’ahurissant niveau CFA pratiqué dans toute l’Europe, particulièrement en Liga, championnat le plus faible de toute l’histoire, disparaît mécaniquement en équipe nationale. Or, qu’a rencontré Cristiano à Barcelone ? Xavi et Iniesta. Qui a gagné en Afrique du Sud ? Mais qui a perdu contre Mourinho en Ligue des champions ? Contre Eto’o pour être plus précis.

Parce que l’Allemagne n’était pas en finale de la Coupe du monde

La logique est implacable. D’une part le Barça avait Ibra et si David Villa n’est pas Eto’o, il est au moins six fois Ibrahimovic. En somme, il sait faire une passe. Mais surtout Mourinho a pu faire avec l’Inter ce qu’il ne peut pas faire avec le Real actuel, dont Le Vestiaire vous vante les qualités depuis si longtemps. Sa défense, même renforcée par Carvalho, reste extrêmement faible mais suffisante dans le foot actuel, à moins que l’on vise la Ligue des champions. C’est la première erreur de Mourinho : ne pas avoir gardé son pognon pour renouveler au moins deux postes de plus derrière. Sa deuxième erreur est identique. Être allé chercher Ozil et Khedira. Deux joueurs suffisants dans le foot actuel, sauf si l’on vise la Ligue des champions. Où étaient-ils contre Xavi et Iniesta cet été ? Où étaient-ils contre Xavi et Iniesta dans le clasico ? Aucun rapport sans doute.

Parce que l’Argentine n’était pas en finale de la Coupe du monde

Sa troisième erreur n’a pas eu d’impact à Barcelone. Quand on en prend cinq, pas besoin d’aller voir devant ce qu’il se passe. Jouer avec Di Maria et Higuain, c’est suffisant dans le foot actuel, sauf si l’on veut remporter la Ligue des champions. Benzema n’a marqué que quatorze buts en Ligue des champions et il a déjà 23 ans. Mourinho a cru que dans le football actuel, son équipe était la meilleure. Il avait presque raison, mais la finale de la Coupe du monde c’était Espagne-Pays-Bas.

Mourinho a fait son mea culpa contre Valence. Un milieu à trois pour compenser Ozil et Khedira. Il n’est jamais trop tard pour bien faire, mais Valence c’est Valence. Que s’est-il passé ensuite ?

Real, Benzema : Murcie et à bientôt

Les menaces de mort n’ayant pas suffi, Mourinho n’avait plus le choix : promettre la titularisation à tous les matches. Di Maria, Ozil et Higuain sont ravis du compliment.

Comme d’habitude, Benzema a été bon un quart d’heure, mais d’habitude il ne joue pas 90 minutes. Du coup, le stagiaire de Lequipe.fr il aime pas trop ça. Pour lui, Benzema n’a pas été digne de la confiance de son entraîneur. C’est pourtant simple, Benzema doit être bon à chaque minute ou alors la presse espagnole lui propose une alternative intéressante : marquer à chaque match ou la « muerto ». C’est sans doute pour ça qu’hier Marca se demandait si Higuain allait faire les frais du penalty dès la prochaine journée de Liga. Etre le fils de Zidane et Ronaldo ça se paye un jour ou l’autre.

Jusqu’ici, l’autre Ronaldo, Cristiano, avait interdit à tout le monde de parler au Français. Ça tombait bien, personne ne connaît la langue, Marcelo saurait à peine lire, c’est toujours une qualité de plus qu’Higuain. Mais Benzema a trouvé la clé, celle de la chambre de CR. Quand il est arrivé déguisé en Artur Jorge avec ses fringues VIP, et la moustache de Denis Troch, le gang des Portugais en a déduit que même si tout n’était pas parfait, le Lyonnais faisait des efforts d’intégration. A un ou deux foder et carai près, il a même eu le droit de lui piquer les pénos. Et curieusement Karim a eu envie de se bouger le cul sur le terrain.

Le Blanc seing

Le foutage de gueule ne s’est bien-sûr pas arrêté là, puisque le requin Blanc s’est amusé à déclarer que Benzema perdrait sa place si Rémy, Gignac et Hoarau n’étaient pas si mauvais. Il est certain que tout Cévenol qu’il est, il se priverait du mec qui lui a fait gagner deux des quatre derniers matches. On peut aimer s’essuyer les poignets sur des ressortissants croates et rester sain d’esprit.

Pendant ce temps-là, Lassana Diarra aimerait attirer l’attention des Portugais.