Une nouvelle affaire sur le Tour. Jolie surprise… Comme chaque année depuis 1998 et l'affaire Festina, on veut nous faire croire au Tour du renouveau.
Hélas, tant que le ménage ne sera pas totalement fait, on n'y parviendra pas et ce terme de « renouveau » ne sera qu'une bonne blague récurrente devenant pour chacun , et par exemple pour la télévision allemande, quelque peu indigeste. Et cela malgré Thierry Adam et Christian Prudhomme, les nouveaux hypocrites en chef. Ces deux-là succèdent plus ou moins directement à la paire complice Patrick Chêne-Jean-Marie Leblanc. Au-delà des enjeux financiers, de leur rôle de tête de gondole d'entreprises, ces deux-là, ou plutôt ces quatre-là, savent. Les deux premiers ne pouvaient pas ignorer et ne disaient rien , se rendant alors complices de la mascarade meurtrière. Les deux suivants, eux, ne peuvent ignorer non plus et pourtant ils minimisent et tentent d'aveugler. Aujourd'hui, il n'est plus possible de continuer à faire semblant, il faut nettoyer.
Non le cyclisme n'est pas le seul sport gangréné, oui c'est le sport où la lutte est la plus efficace. Et alors ? Est-ce pour cela qu'il faudrait ne plus dénoncer les pratiques dopantes et traquer les tricheurs ? Si on peut rendre ce sport le plus propre possible, pourquoi s'en priver ? Et pour cela, il faudrait commencer par être irréprochable. Irréprochable, ça veut dire ne pas prendre sur le Tour un coureur qui « travaille » avec Ferrari (Vino), ne pas prendre un Puerto hombre (Valverde) et virer aussi sec le vilain Rasmussen, qui se planque au Mexique pour s'aérer les poumons. Aujourd'hui, Prudhomme s'interroge à tort sur les raisons des dernières annonces danoises. On s'en fout qu'il y ait des raisons politiques ou des règlements de comptes là-dessous. Si les faits sont avérés, il faut frapper. Tout le monde doit devenir insoupçonnable. Médias, organisateurs et coureurs. Et seulement, à partir de là, un début d'espoir pourra naître. Il faut encourager les aveux, approfondir encore le suivi et les contrôles des cyclistes jusque dans leur vie quotidienne et durcir les sanctions. Et surtout, il faut arrêter de faire croire qu'un coureur qui n'est pas positif en course est propre.
A ce propos, il est indispensable de lire l'interview de Greg Lemond publiée sur le site de l'Express. C'est réellement édifiant. Comment ne pas avoir envie de vomir en entendant Gerard Holtz faire semblant de poser les bonnes questions, et félicitant Rasmussen d'avoir répondu sincèrement que sa lettre d'explication s'est perdue et qu'il n'a pas d'ordinateur ? Mais, mon bon Gérard, c'est évident qu'il allait répondre : « Ben j'étais au Mexique pour m'entraîner, chargé à l'EPO car en Europe on est tout le temps surveillé ! »
Enfin, Thierry Adam ferait bien de regarder cette célèbre montée de Hautacam, en 1996, au cours de laquelle Bjarne Riis a battu le record du monde de puissance développée. Le commentaire de la paire Chêne-Thévenet est très troublant, voire douteux. L'un stupéfait, alterne entre admiration et dégoût. Il semble vouloir dire, plus que jamais, au téléspectateur tout ce qu'il doit savoir mais se contente de sous-entendre ce qu'il décèle dans cette performance surhumaine… et presque risible avec le recul. De l'autre côté, Bernard le consultant, vainqueur de l'épreuve en 75 et 77, ne cache pas sa jalousie de ne pas avoir pû gouter aux mêmes produits. Produits sur lesquels Bjarne nous a éclairé officiellement il y a quelques semaines.
Nous sommes alors le 16 juillet 1996, place au spectacle :
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Ferrari, EPO, Puerto Armstrong, Landis, Rasmussen… Personne ne pourra plus jamais dire qu'il ne savait pas.
L'équipe du vestiaire