Football, France-Italie : L’épilogue du Domenech show

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Le Vestiaire l'avait dit, le dernier épisode du Domenech show s'annonçait palpitant. Du sang, des rires, du cul : l'INA risque de le mettre vite en tête de gondole, devant l'introuvable Boetsch-Kulti.

Contrairement à ses collègues Aziz et Kenza, Raymond avait bien préparé sa sortie. Il savait qu'il devait être à la hauteur. Le foutage de gueule ultime pour le match ultime. Dès la feuille de match, il prend la mesure de l'événement. Virer des vieux : un déni de tout ce qu'il avait fait et dit jusque-là, mais aussi une réalisation tardive de ce qu'il voulait dès le début. Une cohérence troublante. Et surprise, Vieira, d'une naïveté confondante, est réservé pour les quarts. Domenech est fier de son canular : depuis deux semaines il a fait croire au grand Pat' qu'il est médecin. Résultat, c'est Evra qui a pris, Boumsong a enfin été utile en les séparant. Videur, son meilleur poste.  Mais la plus grande fierté de Raymond restera la gestion des cas Thuthu et Marcel Sagnol. Hésitant sur la forme, il choisit l'humiliation : les Pays-Bas seront leur dernier match. 98 et 2006 liquidés, il peut partir le coeur léger.

Conseils de discipline

Benzema aussi a eu droit à son entretien préalable. Domenech lui avoue qu'il l'a puni sans raison, et qu'il sera titulaire. Il ajoute comme pour se faire pardonner qu'Henry a déjà négocié des bonnes notes dans L'Equipe. L'heure du match approche, le dernier générique et il faudra retourner à la vie anonyme. Il profite de chaque instant. Mais très vite, les choses se corsent : la France entame bien le match. Coupet se met en danger dès la 3ème minute. Domenech commence même à envisager de sortir Ribéry. Il n'aura pas besoin, le sort vient à son secours, la star germanique se pète mystérieusement la cheville dès la 9e minute et doit sortir.

Raymond, apaisé, se retourne vers son banc. Gomis lui sourit, le sélectionneur aussi. « Samir, tu rentres. » Mais Domenech se met soudainement à suer. Il s'est laissé avoir par les chaussures bleu blanc rouges de Nasri. Et si ce choix était logique, voire payant ? Il doit réagir. Pour gagner le loft, il faut aussi de la chance. Elle arrive quinze minutes plus tard. Abidal a assez de lucidité pour tacler Toni par-derrière en pleine surface. Penalty, carton rouge: Nasri a terminé son Euro. Domenech se retourne alors un nouvelle fois vers son banc, Gomis lui sourit encore, le sélectionneur aussi, Thuram enlève son survêtement. « Jean-Alain, tu rentres. » Tout rentre dans l'ordre. L'Italie se créé une occasion à chaque offensive, la France ne fait plus rien. A la mi-temps, il n'y a déjà plus aucune chance.

Conseils de classe

La seconde période lui permet de répéter son speech final. Quasiment aucun centre, aucun jeu latéral, pas de quoi s'inquiéter. Les joueurs sont au diapason : Coupet tente un plongeon pour éviter un six mètres. Inutile, Henry dévie le ballon dans le but. Il faut enfoncer le clou, Domenech sort Govou, mauvais mais seul ailier, pour Anelka, repositionné entre Makélélé, Toulalan, Benzema et Henry, plein axe. Il touchera treize ballons. Domenech encourage l'arbitre, pressé d'entendre les trois coups de sifflet. La France a réalisé le pire match de son Histoire, le France-Danemark de 2002 n'est plus qu'un bon souvenir.

Pendant que Coupet demande un autographe à Buffon, Domenech blague avec l'arbitre. Il faut évacuer la pression, le grand moment se rapproche. Il doit être grand, il sera énorme. « Je suis fier, j'ai vu une belle équipe de France. » L'audience frémit, difficile de faire mieux. Il le peut et le fait : « J'aurais dû dire qu'on préparait 2010 ». C'est au moment le plus émouvant de sa carrière qu'il passe le bonjour à Ibrahim Ba : « Je n'ai qu'un seul projet : c'est d'épouser Estelle. C'est aujourd'hui que je lui demande vraiment ». Un grand restaurant, une banderole à un avion, pour demander en mariage, c'est du déjà vu. Autant prendre en otage des millions de téléspectateurs médusés. Sa promise lui fait les yeux noirs. Quelques instants plus tard, tout sourire, il réitère sa demande, la main non pas sur le coeur mais sur la cuisse de Nathalie Renoux.

Le 3 juillet, le Domenech show sera officiellement terminé. Même s'il a fait moins bien qu'Houiller, il a fait mieux que Lemerre ou Santini et semble irremplaçable pour Jacquet. Pourtant, il a bien quitté le loft et lors de sa sortie hier, les conneries étaient les mêmes que durant quatre ans. Et si ça n'était pas un acteur ?

0 réponse sur “Football, France-Italie : L’épilogue du Domenech show”

  1. Vous n’avez pas vu le gag ultime, hier soir dans 100% Euro ? Grimault annonce que le favori pour remplacer Domenech est…..Gerard Houiller!!! Ben oui, il est déjà à la DTN…
    ça laisse une bonne chance à Raymond pour le Mondial 2018…

  2. Espérons qu’il s’agissait bien de la tournée d’adieu de Raymond car rien ne servirait de remettre le couvert !

    Visiblement, vu le sondage, la majorité des autistes qui lisent le vestiaire n’avaient rien compris. Comment gagner l’Euro avec Domenech aux commandes et les grabataires aux manettes ?

    Le problème est à mon avis que depuis 98 la France joue de la même façon, en refusant le jeu et en basant tout sur sa défense. Le problème pour Raymond, comme vous l’avez souligné, c’est que Zizou n’est plus là et que les grabataires restant ne sont pas foutu de réussir un tacle.

    Un sacré ménage va devoir être fait et pas la peine de faire rentrer Gomis à tous les matchs non plus, ce n’est pas parce qu’il avait fait une bonne rentrée en amical qu’il allait être la révélation de l’Euro. Henry et son gros melon qui ui sert de tête va pouvoir également se remettre en question !

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