Ligue des Champions : ManU paillettes

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Un déplacement à Rome ne fait plus peur qu’aux clubs français. Et si Manchester ne jouait pas l’AS Roma demain soir ?

Patrice Evra affirme qu’il se sent fort et que Messi ne le passera pas demain soir. On le comprend : champion en titre, Manchester n’a rien à craindre d’une équipe balayée l’an dernier (0-0, 1-0) alors qu’elle était au firmament. Chanceusement, Barcelone n’est pas encore éliminé malgré une leçon de football de Chelsea. Sans bien sûr le contester, Le Vestiaire ose demander : pourquoi Manchester est-il favori ?

Parce que Manchester est le plus gros des gros

Son parcours plaide pour lui. Il était temps que le tirage au sort propose un adversaire facile, après des poids lourds européens : d’abord l’Inter, vainqueur de l’UEFA 1997, tranquillement éliminé grâce à un grand Ibrahimovic. Ensuite, ManU a surpris Porto, grandissime favori de l’épreuve en 2004. Les posters de Deco ont la peau dure. C’était avant le chef d’oeuvre, la demi-finale face à Arsenal, de loin la meilleure équipe de Ligue 1. Ce jour-là, les passes de Ronaldo étaient trop fortes pour Gibbs, presque titulaire en équipe d’Angleterre des 19 ans. Ce jour-là, même les frappes de Ronaldo à mi-hauteur étaient trop hautes pour Almunia, le successeur naturel du héros Jens Lehmann. Irrésistible, Manchester a sorti les meilleurs pendant que Barcelone souffrait contre Lyon et le Bayern avant de voler Chelsea.

Parce que Barcelone est diminué

La marche est trop haute. Pour une équipe défensive comme Barcelone, être privé d’Abidal et de Marquez, c’est beaucoup. Alors Alves en plus, de loin le meilleur joueur de la demi-finale retour, c’est injouable. En aucun cas on ne peut considérer que ces trois joueurs là sont remplaçables. Ce n’est pas le genre de Marquez de filer le ballon à Drogba sur un contrôle de merde. Ce n’est pas le style d’Abidal de réussir les grands matches à tel point qu’un retour à Lyon serait une bonne opportunité. Ce n’est pas du tout l’habitude d’Alves de faire des fautes pas loin de son but et de centrer très loin de celui de l’adversaire. Barcelone est amputé des trois-quarts de sa défense. Guardiola a certainement dû se réjouir que Puyol ne se blesse pas à l’entraînement. Sylvinho-Puyol-Piqué-Keita : à croire que toutes les stars barcelonaises seront absentes.

Parce que les meilleurs joueurs sont à Manchester

Toute la saison, la qualité de jeu de Manchester a été encensée. Brillant seulement dans les grands matches, Ronaldo est bien meilleur que l’an dernier, où il cartonnait tout le temps. Son Euro lui a fait beaucoup de bien. Rooney a été reconverti défenseur, dommage que son talent l’oblige à marquer de temps à autre. Tevez est peut-être le meilleur, mais il doit rester dans son Park. Messi, Henry et Eto’o ont beau essayer, qui pourrait imaginer qu’ils marquent plus de buts en championnat et en Ligue des Champions ? Au milieu, l’absence de Fletcher ne posera aucun souci. Scholes ou Giggs ont encore beaucoup de gestes techniques à apprendre à Xavi et Iniesta. Chelsea, à qui il ne manquait pas grand chose pour se qualifier, sait qu’Essien? Ballack et Lampard, c’est un peu léger pour le pressing. Carrick et Anderson, ça sonne mieux. Derrière, O’Shea n’a évidemment aucun souci à se faire contre la jambe d’Henry.

Pendant ce temps-là, si Yaya Touré est aligné derrière, Manchester n’en prendra pas trois. Ce serait le Busquets.

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