Lille a tenu le 0-0 pour la première fois en Ligue des Champions, il y a du progrès.
Il subsistait un doute sur la valeur du match Moscou-Lille d’il y a deux semaines. Le doute est levé : un match où l’on n’a plus rien à perdre n’est pas un match décisif. Il subsistait aussi un doute sur la valeur de Lille, elle est aussi levée. Il ne reste plus que l’option d’achat de Joe Cole et on sera quitte. La vérité d’un parcours en Ligue des Champions est parfois simple comme un parcours en Ligue des Champions. Mener contre le CSKA, mener à Trabzon, se faire dessus contre l’Inter, c’est effectivement tomber les armes à la main, à cause du brin de réussite. « Si on joue comme ça, on se qualifiera« , avait dit un nez Rudy un soir où deux attaquants africano-moscovites faisaient des une-deux dans une surface de Villeneuve d’Ascq. Il avait raison : Lille n’a pas arrêté de jouer comme ça.
La Ligue des Champions est plus que jamais un révélateur, où les places au haut niveau sont comptées. Le LOSC se rêvait au milieu de Bâle, Nicosie, Benfica, Moscou mais un huitième requiert moyens financiers, expérience et maîtrise. « Il aurait fallu continuer sur l’intensité de la première mi-temps », pense un érudit. Cela aurait au moins permis d’avoir de solides regrets de rater l’Europa League de si peu : Hazard n’aurait pas raté deux mais quatre face-à-face. Un peu déçu de son affiche peut-être, TF1 se serait frotté les mains de tant de spectacle. Mais comment passer un but à une équipe turque de seconde zone quand il est si difficile d’en marquer sept au champion croate ? Il faudrait être mancunien pour croire à l’impossible. Heureusement Rooney est un grand joueur comme il n’en existe plus qu’au Real, à Barcelone, au Bayern et même à Milan du coup. On comprend mieux pourquoi Ferguson respecte tant Wenger.