France-Uruguay : Didier t’es chiant

Domenech voulait perdre, Blanc savait qu’il gagnerait, Deschamps sait qu’il ne gagnera rien.

Dans sa vie, il a tout connu : Desailly avant la puberté, la finale de Coupe d’Europe avec Marseille, la finale de Coupe d’Europe sans Marseille, un titre mondial partagé avec le jeune Vieira avant un titre européen pour faire chier le jeune Vieira. Mais ce n’est pas ce qui lui sert le plus aujourd’hui alors qu’on lui demande de donner des leçons. Pleurer contre des Bulgares a été sa meilleure idée de reconversion. Blanc, lui, n’avait taclé que pour la forme et quand même avec l’élégance d’un Président : ça ne pouvait pas suffire à faire lire un Club des cinq aux 87.

Deschamps n’avait pas vraiment besoin du poste, il a d’ailleurs tout tenté pour le refuser. Mais il est des opportunités qu’on ne peut refuser : une équipe qui a déjà donné toutes les garanties qu’elle n’aura pas le niveau en 2014, les rumeurs Le Guen et surtout Wenger, il y avait trop de belles choses à vivre en acceptant. Le prestige de la fonction et le pognon ont fait le reste. C’est un vieux réflexe : quand la contre attaque adverse menace d’aller au bout, faire une faute vicieuse est trop tentant. Deschamps doit conduire les Bleus au Brésil et il part de France-Espagne d’il y a un mois avec Réveillère et Debuchy. Blanc avait au moins l’avantage d’avoir des bannis longue durée.

Deschamps pas coton

Il est déjà question du projet de jeu : « Les joueurs n’ont plus droit au téléphone et les amendes seront plus fortes. » Pas de casques sur les oreilles à la descente du bus non plus : avec ça, Rami va comprendre comment ne pas se faire prendre de vitesse par un Schevtchenko. Ah non il est à la retraite. Déjà sur le terrain, Deschamps savait ce qu’on attendait de lui. Et puis il a toujours su parler aux petits cons. Blanc les méprisait mais il ne méprisait pas assez Gasset puisqu’il pensait que tous les deux ils allaient les changer. Deschamps n’essaie même pas et les laisse finir 10e de Ligue 1. Chacun sa méthode, mais c’est Deschamps qui a toujours eu le brassard. « Mes principes tiennent en trois mots : respect, humilité et plaisir. » N’importe quelle connerie qui fait plaisir à tout le monde et qui lui est venue sur le moment, donc. Et bien sûr : « Le talent n’a pas d’âge », ce qui veut dire que le manque de talent non plus. Tout est dit, Deschamps ne s’embarrasse à mentir que quand c’est tactiquement utile : il préfère jouer avec des nuls sympas qu’avec des bons de 25 ans dont l’avocat regrette l’erreur de jeunesse.

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