Rugby, Hcup : 50 nuances de Richie Gray

Il y a 1001 façons de perdre un match de coupe d’Europe. Pourquoi faut-il que ce soit toujours la même ?

guitoune

Par Peyo Greenslip Jr

À entendre les réactions dépitées des supporters du Castres Olympique, on croirait que c’était la première fois qu’ils assistaient à un match de HCup. Ils s’imaginaient peut-être que M. Garner leur accorderait un essai juste parce que Pedrie Wannenburg avait aplati sur la ligne. Ce serait trop simple. Ils pensaient peut-être que parce que les Irlandais ont passé l’après-midi à défendre, ils seraient pénalisés plus de 4 fois. Bref, ils croyaient peut-être qu’avoir la possession, l’occupation, marquer des essais et bien défendre suffisaient à battre le Leinster. Tout ceci est bien naïf. Il faudra l’accepter : les victoires face aux grosses équipes anglo-saxonnes du type Leinster/Munster/Northampton, avant de se remporter sur le terrain, ne sont possibles que grâce à un travail de long-terme pour se faire un nom sur la scène européenne. Toulouse a mis 15 ans de domination et de lobbying-petits-fours pour passer de l’autre côté de la sodomie arbitrale. Clermont commence à peine à se faire respecter, et encore, là-haut dans les tribunes, il n’est pas rare que l’index de Vern Cotter se crispe sur la gâchette de sa 22 long rifle. Les Castrais pensaient peut-être qu’un titre de champion de France acquis grâce à une impressionnante 4ème place de la phase régulière leur vaudrait un arbitrage équitable ?

Pour Toulouse aussi, c’était mal parti. 9ème minute de jeu, une-deux entre Wyles et Ashton, essai pour les Saracens. Nigel Owens a un doute et fait appel à la vidéo. Son assistant le rassure : il n’y a pas 1 mais bien 2 en-avant de passe, or, aucune règle ne stipule qu’un essai peut être refusé pour 2 en-avant.  L’essai est logiquement accordé. Pour éviter toute mauvaise surprise due à un possible changement des règles à la mi-temps, Christopher Tolofua et Louis Picamoles choisissent l’essai à zéro passe et font gagner le Stade.

 A part ça, le geste très technique de cette 2ème journée, c’est celui de l’arrière montpelliérain Benoit Sicart. Alors que François Trinh-Duc, dans un moment d’inattention, oublie de foncer tête baissée et le lance dans l’intervalle à 50 cm de la ligne, Benoit a le réflexe salvateur d’aplatir juste avant de rentrer dans l’en-but, réduisant à néant dix minutes d’assaut de la ligne de l’Ulster. Benoit reste prostré au sol  pour méditer quelques instants sur son exploit, et se dit qu’il a eu chaud : il parait qu’en Irlande du Nord il arrive des bricoles aux gens qui traversent une ligne qu’ils n’auraient pas dû traverser. Pendant ce temps, l’Ulster Rugby contre-attaque, obtient une pénalité que Pinard transforme, 8-22, le match est scellé. Benoit Sicart vient de sauver la saison de son club. Une victoire aurait été absolument catastrophique : le MHR aurait laissé énormément de forces lors des 4 prochaines journées du tour préliminaire pour avoir une chance de prendre une branlée en quarts de finale à l’extérieur, pour ensuite connaitre un passage à vide en championnat et rater la qualification. Le côté positif, c’est que Fabien Galthié aurait enfin perdu son scooter.

Retrouvez ici tous nos articles rugby

2 réponses sur “Rugby, Hcup : 50 nuances de Richie Gray”

  1. Pas besoin d’entendre un mec en vert parler anglais pour donner raison à Boudjellal. C’est tous les week-end sur les terrains du Top14. Dire que l’arbitrage à domicile est devenu légitime serait exagéré. Sinon, pourquoi Biarritz aurait autant de défaites à domicile ? Cette question qui n’en est pas une n’indique pas si Biarritz est encore une équipe de Top14.
    Le rugby à XV, c’est comme la musique à la radio, quand on pense qu’il suffirait que les gens n’en achètent pas pour que ça se vende pas. Ou comment créer du fric avec un sport bordélique impossible à arbitrer et injouable les 3/4 du temps (le temps ayant ici un double sens, une notion temporelle et climatique, vous saisissez ?).
    Pendant ce temps, la coupe du monde de rugby à XIII débute dans l’anonymat général.

  2. Le vestiaire relève enfin l’impartialité évidente des arbitres en coupe d’europe, au profit des saxons, qu’ils soient anglais, irlandais, écossais ou gallois.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *