Tout le monde dira que c’était écrit d’avance. Pourtant il était difficile de croire que le miracle de 2018, n’allait pas se reproduire. Que Pavard pourrait encore se faire passer un bon joueur, ni vu, ni connu. Maintenant il est vu et connu.
Comme le quotidien référence, toujours à la pointe de l’actualité, vérifiée ou non, l’écrivait il y a bien longtemps, le sélectionneur des Bleus était à l’époque tout près du PSG. Au moins autant qu’il était proche de remporter l’Euro cette année. La Fontaine avait pourtant annoncé ce qui arrive à la grenouille quand elle veut se faire plus grosse que le boeuf. Dans notre histoire le boeuf, c’est aussi Deschamps.
Il est étonnant que personne n’ait encore écrit ou dit qu’il s’agissait de la compétition de trop. Il faut dire que personne n’en avait émis le soupçon durant les conférences de presse. Inévitable conférence de presse devenue, désormais, la seule source d’information d’un journaliste digne de ce nom. Voilà ce qu’il faudrait se contenter d’apprendre dans les écoles de journalismes qui restent : assister à des conférences de presse, reporter et commenter ce qu’il s’y est dit. Puis éventuellement enquêter à posteriori en regardant à la télévision la mère Rabiot faire chier le père Mbappé. On parle bien des parents, pas des joueurs.
Il y a pourtant toujours une compétition de trop un jour ou l’autre. Certains savent l’éviter, d’autres, aveuglés par l’image qu’ils ont d’eux-mêmes ne l’évitent pas. Il y eut Lizarazu et Desailly en 2004, Thuram en 2008, et bien-sûr Domenech qui n’a semblé faire que des matchs en trop durant l’intégralité de sa carrière d’entraîneur. Certains diront qu’il a fait monter Lyon en Ligue 1, d’autres qu’il y a eu 2006. Il n’en reste pas moins que son Euro 2008 est pas beaucoup plus dégueulasse que le cru 2021 de Deschamps. Et tous les deux avaient Benzema. On connait la suite. Vivement le Qatar.
Double D, soudainement abandonné par la chance, qui avait déjà rendu son pied bot à Gignac en 2016, a donc réussi a avoir presque tout faux pour la première fois de sa vie d’entraîneur. Même s’il n’avait pas forcément les moyens de faire mieux. Un peu d’humilité n’aurait fait de mal à personne, pour mieux gérer l’atterrissage, qui ressemble davantage à un crash. L’Ego est difficile à cuisiner en temps normal alors quand on en met trop, on ne contrôle plus rien. Commençons par le commencement.
Deschamps de pommes d’Eder
Difficile de lui reprocher d’avoir rappelé Benzema, le meilleur joueur du monde. Possible de se dire, en revanche, qu’il aurait pu le faire un peu plus tôt. Certain, par contre, qu’il n’aurait pas dû céder à la musique médiatique ou aux caprices de Grizou et Kylou. La star ce devait être Benzema. Il aurait même dû être capitaine tant Lloris semble n’avoir jamais porté aussi difficilement ses 34 ans. A quoi bon conserver le légendaire sauveur de l’Irlande à 60% de son niveau quand tant de bons gardiens surnagent en Ligue 1 et ailleurs. Il n’avait que 23 ans et débutait à peine mais il n’a jamais été meilleur. En tout cas, aujourd’hui il ne sert plus à rien.
La Dèche a maintenu aussi, sur le terrain, son porte-bonheur Benjamin Pavard coûte que coûte, même quand ses bouclettes se sont faites esquintées par un char allemand. Il est temps d’ouvrir le dossier : Pavard a éliminé l’Argentine en 2018 et sans doute offert la Coupe du monde à la France grâce à son inspiration mais depuis il n’a plus rien fait de bon, à commencer par son choix de miss France. Il est vrai que la très fade Maeva Coucke aurait soulevé encore davantage la discussion. Qualifier son Euro de bouillie serait inexact. Il ne sait plus rien faire. Deschamps a donc trouvé sympa de le foutre milieu en début de match contre les Suisses.
Tropnul Kimpembe
Peut-on lui reprocher le niveau défensif catastrophique ? Non, évidemment, il a pris ce qu’il y a de mieux et dans ce qu’il y a de mieux, il y a le fameux Tropnul Kimpembe, rarement auteur de prestations irréprochables et parfaitement médiocre à l’Euro. Il y a Varane qui fait ce qu’il peut. Et Lenglet qu’on ne présente plus. Mais on peut lui rappeler que sans défense on n’est rien et qu’essayer autre chose depuis 2018, n’aurait pas desservi sa cause, surtout depuis la disparition d’Umtiti. On n’ajoutera rien sur les latéraux, tout le monde s’en est aperçu.
Au milieu, tout a été dit sur Pogba qui ne se prend pas pour de la merde et Rabiot qui ne se prend pas pour de la merde. Mais pourquoi Kante est-il arrivé aussi hors de forme ou plutôt aussi épuisé ? Tuchel n’y est pas pour rien mais les préparateurs physiques non plus. Reste à évoquer Mbappé. Le nouveau Pelé qui ne gagne plus grand chose. Une victoire en Coupe du monde, où il a eu sa part, l’a rendu intouchable. Les Medias, l’argent l’ont rendu imbuvable. On se demande parfois si Griezmann qui a arrêté l’école un peu trop tôt n’est quand même pas plus intelligent que le Kylou. Trop perso, écrasé par sa suffisance, il a fait un tournoi digne de lui-même. Spectaculaire mais vide. Le tir au but n’éclaire en rien ses responsabilités. Il n’est jugé que sur ses buts ou les victoires de son équipe. Il n’y a eu ni l’un, ni l’autre. Un fiasco qui en appellera d’autres s’il ne redescend pas sur Terre. Mais comment le pourrait-il ?
Pendant ce temps-là on se demande bien si CR7 ne va pas finir devant Benzema et Kante au Ballon d’or. Quid de Seferovic ?