Le Qatar a toujours eu une tendresse particulière pour l’Espagne. Ou l’inverse.
La génération décédée en 2014 n’est donc toujours pas parvenue à engendrer de descendance. Il faut dire que seul Busquets n’était pas puceau.
Un Espagnol en fin de règne, c’est comme une mauvaise tortilla, ça finit au fond des toilettes sans laisser de trace propre. La France avait connu ça en 2002, l’Espagne attendit 2014. Et 8 ans de plus pour liquider les restes Busquets. A défaut d’avoir été Xavi, il terminera au moins comme lui. Avec un match en plus, excusez du peu.
Les coincidences sont troublantes. Huit ans séparent ces deux images. D’un côté Xavi sous sa serviette en train de regarder Cazorla essayer de marquer deux buts au Chili. De l’autre Busquets, tête baissée, après avoir été incapable de tirer un penalty correctement à l’issue d’une partie affreuse. L’Espagne frappée du même syndrome que tous les autres avant elle: faire confiance à ses héros jusqu’au bout, et le bout c’est le mur. En 2014 l’Espagne essayait de jouer comme en 2010 mais elle s’était mise à prendre des buts et à ne plus en marquer. En 2022, il ne reste que Busquets hors d’âge et pourtant « Pep » Enrique continue à produire le même jeu de passe qui ne fait même plus gagner Barcelone depuis près d’une décennie. Reste des matchs faibles, des défaites et la certitude qu’on ne va ni gagner, ni marquer, même si on a des occasions.
De ses quatre mi-temps du Mondial 2014, l’Espagne n’en aura joué qu’une à sa façon, en gardant la balle, ce qui était devenu sa façon de défendre. En 2022, l’Espagne n’aura pas beaucoup plus joué. Faire nul avec le fantôme de l’Allemagne, perdre contre des Japonais et ne pas réussir à mettre des pénos aux Marocains. Qui serait capable de citer un seul titulaire ibère ? Morata ne l’était pas.
Pendant ce temps-là, le Portugal a réinventé Eusebio.