Lyon, OL : Une dernière balle à Blanc

Lyon est mort depuis une petite quinzaine d’année. Ça on vous a déjà raconté pourquoi au cours d’une enquête bien golri, comme disent les participants de la dernière saison de Lol qui rit sort, qui n’a pas fait golri grand monde. Alors relisez donc la décote du Rhône,  avant  de redécouvrir comment la filière brésilienne de l’OL a dérobé le portefeuille d’Aulas.

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C’est grâce au Brésil que Lyon est devenu Lyon. C’est aussi grâce au Brésil que l’Olympique Lyonnais n’a pas fait mieux.  Enquête.

A quoi sert un joueur brésilien ? La réponse est aisée, même pour les recruteurs de Celso Valdeir,  à une époque où les danseurs de samba, ne se déguisaient pas tous en danseuses et étaient filmés au camescope Panasonic par Papi sur un stade de la banlieue de Curitiba avant d’être recrutés ensuite sur VHS. L’ancêtre de la clé USB, voire de la micro SD,  la même qui permettait d’enregistrer Video Gag ou des programmes plus adultes mais désormais réservés aux enfants grâce à Internet. Pour ceux qui auraient moins de 25 ans, visionner une VHS c’était comme regarder une video Youtube d’un match de 1962. Et Valdeir c’est un Neymar qui n’aurait jamais gagné la Coupe du monde.

Mais à l’inverse de tous les Brésiliens de l’OL, Valdeir était déjà international,  certes d’un Brésil pas très bon. Mais à l’époque on ne savait pas qu’un Brésilien pouvaient avoir des problèmes pour s’adapter à l’Europe où les attaques à main armée ne sont pas la coutume. On ne savait pas non plus que tous les Brésiliens ne portent pas de tanga et ne sont pas les meilleurs joueurs du monde. Par contre, près de dix ans plus tard, quand Aulas et Lacombe invitent  Marcelo chez Bocuse pour faire le tri à la fin des années 90, on commence à savoir tout ça. Un Carioca peut rendre une équipe meilleure mais pas toujours. La preuve.

Marcelo salace, épisode 1

Tout avait commencé par Sonny Anderson. Fatigué par ses 44 matchs de liga en deux saisons à Barcelone, le Brésilien s’était laissé convaincre de revenir en France. L’intermédiaire s’appelle donc Marcelo Kiremitdjian, il est Brésilien, un peu Arménien aussi et a joué à Lyon entre 1993 et 1998. Coup de chance, à l’époque ça suffit pour une reconversion. Revenu au Brésil, Marcelo est chargé par Aulas de garder un œil sur les jeunes pousses de son pays. Agent, il n’y avait pas pensé, il signe donc un contrat d’exclusivité. La bonne affaire. Mais pour quelle partie ? Le transfert d’Edmilson à l’été 2000 est une première alerte.

Pour 10 millions de dollars, le jeune défenseur prometteur débarque. Doué techniquement, il est traité de Laurent Blanc à son arrivée. Injuste, son transfert au Barça pour 8 millions d’euros, soit 4 de moins que Luyindula à l’OM, prouvera à tout le monde que sa place était au milieu, puis sur le banc. Les supporters de Valence s’en étaient aperçus un peu plus tôt. Bak, Laville et Müller tiennent alternativement compagnie à Edmilson, pendant que Nantes s’envole vers un titre de champion de France sans Loko, Ouedec, Pedros, Karembeu et N’Doram. Il faudra quelques semaines pour comprendre la vanne, mais Marcelo a senti qu’il y avait un coup à faire.

Quand ça veut pas, Caçapa

Il s’appelle Claudio Caçapa, il apprendra vite le Français, sera très gentil avec tout le monde et terminera capitaine. Il pensait finir sa carrière à Lyon mais Newcastle le désire tellement qu’il snobe la prolongation de contrat d’un an au rabais de son président, qui n’a absolument pas voulu se débarrasser du cadeau encombrant de Marcelo. Depuis, le Brésilien et son club ont retrouvé les sommets.

Mais les meilleurs nez ont des absences et Juninho débarque l’été suivant. Sa saison 2001/2002 est assez médiocre, Marcelo ne pensait pas qu’il s’adapterait aussi bien, Juninho ne pensait pas que les gardiens français laisseraient passer autant de ses coup francs. Le meneur de jeu au cheveu canin devient une icône, ça renforce au moins le crédit de l’agent. Ses crédits, l’OL va rapidement tous les lui payer. Pourtant, ses demi-finales de ligue des champions seront aussi nombreuses que ses finales. Marcelo ne doit pas bien comprendre le Français d’Aulas.

Elber rien pour attendre

Quand Elber rejoint Lyon en 2003, personne ne s’étonne que Marcelo ait dû convaincre le joueur et non le club. Ça coûte 4,5 millions d’euros, ce qui représente une indemnité confortable pour le Bayern qui n’en voulait plus. A 31 ans, et bien qu’il n’ait jamais vraiment commencé, il est évidemment fini. Une blessure le sauve des apparences et l’OL s’étonne de lire le 20 mars 2004 : « J’ai peur de ne pas réussir à Lyon, j’ai remarqué que la vie en Allemagne était meilleure. » Une séparation à l’amiable plus tard et il signera au Borussia Monchengladbach, qui lui ne joue pas vraiment la Ligue des Champions. Entre temps, Cris débarque en août 2004 pour 3 millions d’euros. Encore une bonne pioche, se disent les supporters lyonnais privés de télé depuis 2008. L’essentiel est ailleurs : Cris a joué avec Marcelo, c’était à Cruzeiro.

Qui l’a cru zéro

Lyon ne le sait pas encore, mais l’ère Cruzeiro va commencer. Juste le temps de mettre en place l’intermède Nilmar qui signe en provenance de l’Internacional Porto Alegre pour 5,75M euros quand même. A 20 ans à peine, il sera l’homme du match en ¼ contre le PSV Eindhoven en Ligue des Champions : c’est lui qui n’a pas obtenu le penalty en prolongations. Dès sa première saison, Nilmar prouve qu’il n’a rien à envier à Frau, et pousse l’imitation jusqu’à ne pas s’imposer. Marcelo va alors se tourner vers les placements sûrs. Rien à voir avec les joueurs, Cruzeiro est un club.
Un temps pisté par Nantes qui l’estime un peu cher, Fred signe finalement sur les bords du Rhone pour 15 M euros à 22 ans, en 2005. Il est le 2e plus cher transfert de l’histoire lyonnaise après Sonny Anderson, il va faire encore mieux. 14 buts la première saison et c’est la montée en puissance : 11 puis 7 et 2, bien entendu en Ligue des Champions ça fera 6 en 21 matches, dont 5 en poules contre des ténors (Rosenborg, PSV, Real Madrid, Bucarest, Bucarest x2). Décisif, il inscrit un seul but en 1/8e, le 4e but contre le PSV battu 4-0 en 2005-2006, le peuple lyonnais l’érige en héros. Houiller, Houiller, braves gens, il sera titulaire en ¼ à Milan. Il n’était pas si souvent titulaire, Inzaghi et Schevchenko se demandent bien pourquoi. Interviewé, Marcelo parle toujours de Juninho, allez comprendre. « Je fais toujours attention au comportement du joueur, je ne recommande que des gens sérieux à l’OL. » Parti pour 0€ et quelques primes bien méritées, Fred confirme, le Vestiaire aussi

Fred va se taire

Les gens de Cruzeiro sont décidément bien élevés, puisque Fabio Santos attendra sagement l’arrivée de Claude Puel pour essayer de lui foutre sur la gueule. 4 M d’euros pour 22 matches en 3 ans, entre les blessures, Toulalan et les suspensions c’était compliqué pour lui. Mieux valait finalement quitter le club pour 0€.
Cleber Anderson, arrivé du Benfica pour 4 millions d’euros en 2007 sur les conseils du serviteur, est bien le nouveau Lucio, comme le présente Lacombe. Les annotations de Marcelo sont bien pratiques le jour de la conférence de presse. Au Benfica Clebar n’était plus titulaire, évidemment à cause d’un changement d’entraîneur. A Lyon il joue 12 matches et Boumsong ne tarde pas à arriver (24 janvier 2008). Cette fois, Marcelo n’y est pour rien. Clebar est ensuite prêté à Sao Paulo puis à Cruzeiro.

Fausse alerte pour César Delgado, c’est Rémi Garde qui avait supervisé.  Et Sylvinho c’est de la faute de qui ?  

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