Athlétisme, Championnats du monde : Montel aphone sonne

On a coutume de dire que les dictateurs finissent toujours par mourir tranquillement dans leur lit. Ce n’est pas tout à fait vrai même s’il est exact que les pourritures les moins nobles semblent avoir la peau dure. Aucun rapport mais Nelson est toujours là, lui.

Qui du relais 4x400m ou de Patrick Montel a été la plus grande star de ces Mondiaux ? Enquête.

Patrick Montel vaut-il vraiment mieux que Nelson Monfort ? Si en d’autres temps le Vestiaire avait pris fait et cause pour l’armoire à VHS dans l’ancienne voix de l’athlé et ses annuités retraite financées par vos impôts, son comportement de ces derniers jours a laissé le doute s’immiscer dans la tête de notre spécialiste tartan, pointes et melons médiatiques. Nous n’irons pas jusqu’à dire que l’enregistrement du reportage de Montel au cross-country du Pèlerin 1985 méritait de finir à la benne mais il est possible que Nelson Monfort ait tout simplement voulu faire poliment comprendre à son collègue qu’il n’était pas forcément plus fréquentable que lui.

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Athlé, 100m, Arron, : Christine is the Queen

Elle est toujours recordwoman du monde du 100m. En espérant qu’elle n’ait jamais rien pris.

Fraser-Pryce, Thompson-Herah, Jackson : le sprint jamaïcain a gardé ses méthodes. Ben Johnson n’a qu’à bien se tenir. Pas vu, pas pris.

Griffith Joyner était sur le point de finir de digérer toute la merde avalée durant sa carrière lorsque se présenta Christine Arron en finale du 100 m des championnats d’Europe de Budapest. 10 secondes et 73 centièmes plus tard, elle venait de réaliser la course la plus rapide de tous les temps, un chrono qui ne sera sans doute jamais battu par une athlète normale, comme Marion Jones ou Christophe Cheval.

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Patrick Montel viré : « Les excuses c’est pas Monfort »

Avec la discrétion et l’humilité qui le caractérisent, Patrick Montel a donc tiré sa révérence. Une interview dans le Parisien, un sujet tout pourri dans Stade 2 et une dizaine de relances sur Facebook, sans oublier de citer Bashung.  Qui a dit bon débarras ?


Au moment de lui dire au revoir, il est temps de se demander qui était vraiment Patrick Montel en dehors d’un type que tout le monde adorait mais que personne ne supportait. 

C’est tout le paradoxe. Génial touche-à-tout et penseur des lumières mais aussi génial abruti sans aucun recul. Génial commentateur de sport, un brin naïf  mais très philanthrope. Voir trop.  Il était tout ça à la fois. Pour comprendre Patrick, il a fallu à notre spécialiste média, plusieurs années d’enquête, d’analyse de ses directs, de relecture attentive de chacun de ses mystérieux posts facebook, jusqu’à son fameux « mon collègue est un délinquant ordinaire » assorti d’un billet d’humeur sur sa vie privée où il avait confié la débordante passion de Nelson Monfort pour ses vieilles cassettes de reportage.

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L’édito : Teddy rumeur

Les légendes ne meurent jamais. Teddy Tamgho finira-t-il par marquer l’histoire de la violence comme celle du triple saut, de la bêtise, et de l’arrogance ?

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Pour ceux qui en doutaient, un sportif peut donc changer. Mais pas tous. Jusqu’ici Teddy Tamgho avait quasiment réalisé un sans faute. Fermer sa gueule au lieu de casser celles d’une athlète qui passe par là, ou la fermer parce que ça vaut mieux que de l’ouvrir. A force, les téléspectateurs et ses patrons, pas toujours les plus prompts à intervenir, ont quand même fini par en vouloir à Patrick Montel, entre autres choses, d’avoir tant soutenu Teddy, un mec en or.

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Doucouré danse avec les stars : La lésion d’honneur

Croyez le ou non, Ladji Doucouré n’a pas toujours été un has been, que plus personne ne connaît, vétu d’un collant rouge et d’un slip noir,  qualifié pour la finale d’un divertissement que plus personne ne regarde. Les gens préfèrent voir Kev Adams essayer d’identifier Marie-Josée Pérec déguisée en on ne sait trop quoi.


C’est l’histoire de l’un des plus grand champions propres de tous les temps dont le temps et les blessures ont fini par effacer la trace, telle une vedette du cinema muet. 

Ladji est né médiatiquement en 2005. A cette époque Patrick Montel avait encore le droit d’étaler son inculture sportive publiquement.  La France découvrait qu’on pouvait être Français, courir chez les garçons et champion du monde d’athlétisme en même temps. Le tout dans sa première compétition du genre à 22 ans. On se mettait même à rêver que Diagana n’ait été qu’une exception et qu’en vrai un champion qui ne se dope pas ne passe pas toute sa vie strappé et sa retraite, défiguré.

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L’édito : Doha sur la gâchette

Ci-dessous l’affiche de Danse avec les stars de l’athlé

Ci-dessus le champion du monde 2005 du 110m haies

Comme toujours avant d’écrire un édito, tous les chefs de service du Vestiaire ont fait valoir leur avis au rédacteur en chef. Evidemment, le responsable foot souhaitait évoquer le palmarès vierge de Stéphane Moulin qui n’est pas sans rappeler les quinze dernières années d’Arsène Wenger. Comme quoi leur longévité n’est pas le seul point commun. Mais un seul des deux vit à Angers.   La rubrique handball n’avait rien à dire.

Ladji, Ladji, aïe, aïe, aïe
Le rugby à peine plus puisque le meilleur joueur français Sekou Macalou n’est pas au Japon. Les Tonga s’en réjouissent. En cyclisme, le fiasco tricolore n’inspirait personne. Alors c’est donc l’athlétisme qui s’y est collé, même si la version adulte de PML ne prête plus vraiment à rigoler. Ces championnats ne sont pas seulement ennuyeux parce que la discipline est moribonde entre une trop forte dose de corruption, de dopage et une absence de stars pendant que TF1 fait danser la sienne, en se foutant de sa gueule,  mais surtout parce qu’on les regarde par le prisme de Patrick Montel. Personne ne pouvait supporter ses discours bien pensants mais tout le monde adorait l’écouter commenter une course. Même Boyon semble devenu mauvais, à moins qu’il ne foute rien. Ne reste que Diagana qui tente de sauver la maison et le type aux cheveux poivre et sel qui dort et nous endort juste à côté. Un Pasteur dit-on.

Berlin-Glasgow : La cagade de Jimmy

 Vaut-il mieux être à Berlin, Glasgow ou sur son canapé ? Jimmy Vicaut n’a pas tranché. Son corps recevant des messages contradictoires a une nouvelle fois buggé. Qui se dévoue pour lui dire que l’échauffement sert à ne pas se blesser et non l’inverse ?

De notre envoyé spécial aux championnats zeuropéens comme le dit si bien Mathieu Lartot encore tout surpris de tenir dans ses mains un micro aussi gros.

Pour ceux qui ont encore du mal à distinguer les qualités humaines de Nelson Monfort depuis le malheureux épisode de l’armoire de Patrick Montel, le Vestiaire va tenter de vous éclairer. Tout d’abord rappelons pour notre public le plus jeune que le si gentil Nelson  avait par accident exigé que toutes les archives de son ami et néanmoins collègue soient envoyées à la dechetterie.

Insuffisant pour juger de la méchanceté voire du vice d’un homme qui se présente comme le mieux éduqué d’entre nous ou à défaut le plus généreux. C’est donc par générosité, que quand il ne cherche pas à monétiser son image déjà largement rémunérée par le contribuable, il déambule dans les couloirs du Tollcross Swimming Center de Glasgow en espérant que les biscuits et le café seront gratuits pour les journalistes. Ils le sont, comme toujours, sauf que parfois il faut aussi croiser des gens et, horreur, discuter avec eux.

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Bilan Euro athlé : Billaud dégradée

On ne fait que passer, alors rien sur la nouvelle escroquerie barcelonnaise. Elle coûte moins cher qu’Ibra pour le moment mais ça va changer. Alors ça valait le coup de se taper la tronche à Diniz au premier plan au dessus des sourcils de Julian Bugier ?

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En passant accidentellement par la boîte mail du Vestiaire notre rédacteur en chef est tombé sur une série de messages nous demandant où est passée notre arrogance à l’heure où Martinot-Lagarde s’est encore planté dans les grandes et les petites largeurs, où Montel a encore mis sa coiffure et son hétérosexualité en jeu pour sauver la probité du mec le plus intelligent depuis Tamgho, le champion du monde pas le mec qui tabasse ses camarades filles pour en faire un mauvais rap. Du coup il va peut-être un peu fermer sa gueule maintenant. Qui ?

Vous nous demandez aussi pourquoi ne pas avoir défoncé Lemaitre, ou à la rigueur coupé le bout de sa langue en trop puisque son duvet part en lambeau comme sa carrière et son accélération magnifique. A croire qu’il utilise son coup de rein à autre chose. Patrick ? En réalité, cela reviendrait surtout à célébrer les athlètes qui ne se dopent pas, et cela ne peut pas être notre politique. Vive Mahiédine Mekhissi donc ! Vive Cindy Billaud qui est parvenue à frôler Monique Ewanje Epée partout sauf dans une minable finale européenne. On est aussi tombé sur le lien vers un vieil article où notre spécialiste athlé de l’époque expliquait que Myriam Soumaré était une vraie championne.

Pour les mêmes raison que Christine Arron elle n’aura pas l’occasion de le montrer ailleurs que contre Dafne Shippers dont les 22″03 sur 200m pourrait bien lui offrir prochainement le même appareil dentaire que les Jamaïcaines. C’est pas si dégueulasse, avant ce sont les Américaines qui le portaient. On plaisante, c’est une heptathlonienne et elle n’a gagné que 80 centièmes entre ses 21 et ses 22 ans. Un mot sur Bosse peut-être ? Finaliste. Au final d’ailleurs, les seuls qui devaient gagner, pour ceux qui n’y connaissent rien bien-sûr, les deux invités du dernier Stade2 d’avant championnat donc, ont fini quatrième et huitième. Bascou passerait presque pour un génie, mais il y avait Lavillénie, le crâneur pas son petit frère nul.

Pendant ce temps là vous auriez pu nous demander comment on avait deviné il y a 6 ans que le genou, dos, poignet de Nadal ne deviendrait jamais le plus grand malgré son potentiel qui l’y envoyait tout droit.

 

 

Zurich : Jimmy organique

« J’étais très fort, je sais que je pouvais gagner (…) Je préfère prendre du repos, terminer mes soins et partir en vacances. La saison est terminée. » Ça ressemble à un joli début de carrière, tout ça.

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2011, Daegu. Jimmy n’a pas 20 ans, il se retrouve en finale des Mondiaux. C’est pas mal, c’est même très bien car personne ne l’attend. 6e c’est prometteur, et même si personne ne remarque qu’il fait son moins bon temps de la semaine (10’27) et qu’avec celui des demies il aurait été sur le podium, le temps où Jimmy n’était pas attendu est révolu.

2012 est encore une année sympa, car tout le monde attend encore Lemaitre plus que lui. Ca ne durera pas, mais pour l’instant le champion de France a toujours un cheveu sur la langue. Et c’est tant mieux qu’on n’attende rien de Jimmy : il est un 2e honorable aux Europe et le 6e temps de sa demie aux JO en 10’16 passe plutôt pour une perf logique que merdique. 10’05 deux mois avant, 10’02 deux semaines après, ça veut pourtant dire merdique.

2013 va changer les choses, sauf évidemment pour son palmarès. Mais les Mondiaux c’est dur. 10’01 en demie, ça ne passe pas derrière Lemaitre (10’00), qui ne cache pas qu’il est content. Vicaut court plus vite, sa progression est plus logique que catastrophique. 9’95 un mois avant, 9’98 deux semaines après, ça veut pas dire catastrophique ?

Arrive donc 2014 et le seul véritable titre qui manque à son palmarès : la blessure en séries, après les blessures tous les deux mois. 9’95 et un 9’89 non homologué en mai à Eugene, au pays des Américains, les esprits étaient pourtant marqués. Tout le monde craint quand Jimmy accélère, même ses cuisses.

Allez, on compte : une médaille d’argent européenne en individuel, mais oui. C’est à ce prix qu’on devient le meilleur Français sur 60m.

Pendant ce temps-là, attention à Martinot-Lagarde : « Nous, Français, on est assez forts. Donc, en séries, il ne faut pas faire autre chose que se qualifier. »

100m haies : Billaud dégradable

Le nom de 100m haies ne vous dit peut-être rien. A nous non plus, alors on a enquêté.

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Pour résumer sans caricaturer, l’essentiel est de savoir que pour courir en moins de 12″50, il faut en règle générale être dopée. Réaliser un tel temps à plusieurs reprises lève les derniers doutes. Comme toujours, c’est grâce à la bienveillance des athlètes de l’Est dans les années 80 que ce principe a pu être posé. Ainsi le plus joli d’entre eux s’appelait Yordanka Donkova et ses 12″21. Ensuite il y eut Ludmila Narozhilenko qui mangeait aussi vite qu’elle sautait et du coup elle ne fit pas gaffe aux stéroïdes qui composaient son assiette en 1993. Elle ne revint de pénitence qu’en 1996 , et la sanction était allée si loin qu’on l’obligea à prendre la nationalité suédoise. Elle devint Ludmila Enqvist et devinez quoi, elle était aussi forte voire meilleure. Comme quoi une fois de plus les bienfaits du dopage sont à nuancer. Durant son absence c’est un mutant, mi-homme, mi-monstre, mi-tricheuse qui avait prospéré.L’une de ces trois identités n’ayant jamais été prouvée. Et c’est ainsi que la discipline ressemble, depuis, davantage au cirque qu’à de l’athlétisme.

Malgré ces désordres de la nature, en France, c’est pourtant le 100m haies qui a accouché de deux des plus grandes championnes de l’histoire de l’athlé tricolore. La vraie championne d’abord, Monique Ewanje-Epée, qui tel Ladji Doucouré, rivalisa avec les agents tératogènes pour atteindre les 12″56 et le titre de championne d’Europe. L’autre championne, celle qui l’était pas vraiment, Patricia Girard, a tout de même décroché une médaille de bronze olympique. Ce qui est quand même un exploit car elle n’a jamais eu le niveau pour ça. Aujourd’hui la France possède toujours deux athlètes de très haut niveau dans la discipline. Enfin c’était le cas, jusqu’à début août et la découverte que dans notre pays aussi on peut se tromper de rayon en achetant son déjeuner.

Elle s’appelait Alice Decaux, avait eu une progression régulière, mais en 28 ans elle n’avait jamais atteint un niveau honorable pour figurer correctement dans une compétition. Et brutalement un jour de juillet elle a abattu de 20 centièmes son record personnel en détruisant au passage sa crédibilité. On triche, on paye, jusqu’ici rien de choquant, si ce n’est qu’elle n’est pas la seule à avoir miraculeusement découvert le talent. Cindy Billaud s’est aussi métamorphosée mais en beaucoup plus fort. Et son parcours de galérienne est encore plus étonnant. Car avant de frôler le record de France d’Ewanje-Epée, elle n’avait approché que le ridicule et les contre-performances. Alors quel accident a-t-elle subi pour devenir aussi forte ? Car il ne fait aucun doute que Cindy a désormais les moyens de rivaliser avec les bêtes de foires. Souhaitons lui d’être une championne et rien de plus. Patrick Montel se chargera du reste.

Doucouré effacé : Lagarde barrière

C’est la question qui continue de hanter vos nuits : arrêtera-t-on un jour de l’affubler des lettres PML ? Sûrement pas, et pourtant ça ne dit toujours rien au plus grand nombre, mais ça pourrait vite changer. L’année prochaine, car les Europe on s’en fout un peu.

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C’était le 26 janvier dernier, une brève nous informait qu’un Français venait d’abaisser la meilleure performance mondiale de la saison. On ne savait pas trop de qui il s’agissait, ni dans quelle discipline mais on était heureux. La même mésaventure était arrivée une semaine avant à Cindy Billaud. Et puis on a commencé à décuver pour finir par se rendre compte qu’on n’était pas bourré du tout. Un certain Garfield Darien occupait effectivement le sommet de son sport : le 60m haies. Rassurez-vous un tel homme existe bien, une telle épreuve aussi. Mais vous aurez compris que si vous n’en aviez jamais entendu parler c’est bien qu’il y avait un truc. Le truc, c’est la date. Le 26 janvier. Le 26 janvier il n’y avait que lui et l’arrière-petit-fils de Ladji Doucouré qui avaient repris leur saison. Depuis, évidemment, les deux autres pratiquants du 60m haies encore en vacances lui sont passés devant. Et dans les deux il y a le fameux PML.

PML, souvenez-vous c’était le futur champion du monde et recordman de France du 110m haies avant les séries des mondiaux l’année dernière. Le corps de Ladji Doucouré ne le sait que trop, il vaut mieux faire les choses dans l’ordre : gagner avant de se blesser. Et c’est bien dommage que les tendons de Pascal Martinot-Lagarde aient l’esprit de contradiction car le potentiel de leur propriétaire âgé de 22 ans leur promettait de succéder à Ladji du vivant de ce dernier. Et pas seulement sur le billot. Sur la Billaud, on verra. Et la régularité des chronos sur 60 du déjà 27ème meilleur performeur de tous les temps annonce un été de 110 exceptionnel. Tant pis on se contentera de Garfield. L’athlète pas le chat, même si avec le chat aussi on rigole. Après tout il a bien couru en 13″15, ses 26 ans ne devraient pas forcément être le onzième obstacle de sa course. De l’athlète, pas du chat.

Pendant ce temps-là, Usain Bolt a été blanchi après son contrôle positif. Ah non c’est Veronica Campbell.

 

L’Edito Lavillenie : Renaud c’est chiant

 C’est Valentin qui prend un sacré coup dans les clarinettes.

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Il ne s’était pas écoulé 40 secondes depuis le record du monde de Lavillenie qu’un tombereau de conneries s’abattait déjà sur la planète sport. Évidemment Patrick Montel était persuadé d’avoir affaire à son cadeau d’anniversaire. Dans le même temps 6 statuts facebook sur 10 s’enflammaient comme s’il y avait une épidémie de ménopauses. A part ça, 3 statuts concernaient ce passionnant concours de boisson et le dernier présentait le fameux film où vous découvrez que votre arrivée avait été saluée d’un « bienvenue sur tronchebook, mec« . Bref, Lequipe.fr venait d’offrir sa homepage aux 6m16 avec le recul et l’analyse dus à son rang de journal. C’est-à-dire aucun.

Et puis tout le monde s’est demandé pourquoi Le Vestiaire, c’est-à-dire nous, n’avions pas encore célébré le plus grand perchiste de tous les temps. Enfin le plus haut disons. Nous avons alors tenté de contacter notre spécialiste athlétisme en stage à Nouméa à quelques jours de la reprise du championnat calédonien. Plusieurs questions se chevauchaient dans l’esprit de notre rédacteur en chef : La Nouvelle-Calédonie mettra-t-elle fin à l’épidémie de Zika avant début mars ? Pourquoi personne ne précise que le record a eu lieu en salle ? Qui doté d’un brin de compétence journalistique en a quelques chose à foutre d’un record en salle ? Quand Renaud Lavillenie sera-t-il enfin champion du monde ? Pourquoi Bubka se ratait aussi rarement le jour J ?

En l’absence de réponse, le Vestiaire ne jouera pour une fois pas les rabat-joie. Lavillenie est Français et comme la plupart des ressortissants du même pays il peut dominer comme jamais une discipline sans parvenir à cumuler les médailles d’or. Et dire qu’avec tout ça, l’ultime 13ème place de Brian Joubert sera passée inaperçue malgré une interview bien lèche-cul comme il faut. Si seulement il avait choisi les Echecs. Mais même là, le titre olympique aurait été difficile à décrocher.

Et effectivement un seul titre à 27 ans quand on est aussi fort, ça fait un peu mal au cul. Pour le reste il suffit de relire tout ça. On vous avait déjà tout dit.

Dopage en Jamaïque : Rase ta roquette 2

Voici une question que se posent souvent les sportifs de haut-niveau : est-ce que ça vaut le coup de se mettre une poche d’urine dans l’anus ? En Jamaïque même pas besoin. Un seul test urinaire hors compétition l’année dernière. Pas le moindre test sanguin.

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Par notre spécialiste athlétisme Christophe Bourrin

La Jamaïque ne serait donc pas très à cheval sur les contrôles.  La nouvelle aurait de quoi surprendre un commentateur de France Télévisions, voire un sponsor d’Usain Bolt mais qui d’autre ?  Surement pas Carl Lewis qui en connaît un rayon sur la question puisque cobaye lui-même et qui avait déjà fait part de ses doutes. Voilà qui donne un sacré coup dans les clarinettes au fameux refrain préféré des champions « Je suis le sportif le plus contrôlé au monde« .  Lance Armstrong a dû le répéter sans doute autant de fois que les seringues des contrôleurs sortaient de ses veines et que celles de ses médecins personnels y rentraient.  C’est pourtant vrai, des contrôles, il y en a partout, tout le temps et dans la plupart des sports.

En athlétisme par exemple ça faisait 10 ans qu’Asafa Powell était contrôlé 50 fois par an, 10 ans que tout le monde savait qu’il était impossible pour un être humain normal de courir régulièrement entre 9″70 et 9″80, et pourtant ça faisait 10 ans qu’il le faisait tranquilou sans qu’on le lui interdise. Il a eu pour lui la chance de se chier dessus lors de toutes les finales auxquelles il a participé comme ça le jour où on a découvert qu’il avait comme chaque dopé un nutritionniste malfaisant on s’en tapait un peu, puisque la star c’est Bolt, il court tous les ans en 9″60. Mais Bolt c’est naturel, il a des aptitudes physiques exceptionnelles qui lui permettent de le refaire sans arrêt. Armstrong aussi les avait, il travaillait même plus dur que Bolt qui passe son temps à manger des nuggets.

Quand la Jamaïque aura appris à faire des contrôle, Bolt aura eu le temps de devenir président de l’agence mondiale antidopage. Et il ne restera alors que notre grande enquête réalisée dès 2008 avec 1,2 et même 3 parties pour dire ce qu’était vraiment Usain Bolt au moment de son éclosion publique. Un type beaucoup plus fort que Tyson Gay dont les aptitudes n’étaient finalement pas si naturelles, qu’Asafa Powell dont on connait désormais les aptitudes et Justin Gatlin dont les aptitudes n’ont jamais été très naturelles mais qui est revenu plus fort qu’à l’époque où il se chargeait. Il restera aussi un entretien très intéressant mais inutile du Monde où il répond toutes les conneries qui lui passent par la tête. A-t-on déjà vu un athlète dopé répondre par l’affirmative quand on lui pose la question ?

Comme quoi, le travail il n’y a que ça de vrai comme dirait Bolt ou son entraîneur qui pense qu’on n’aime pas la Jamaïque. Plus que jamais on pense à Ladji Doucouré qui déclarait curieusement l’été dernier qu’«il y a ceux qui courent et qui galèrent, qui montent et qui descendent, qui se font mal à l’entraînement et qui essaient de revenir. Et puis il y a ceux qui braquent des banques. C’est chiant à dire mais c’est comme dans le cyclisme. On sait comment ça se passe mais les gens aiment bien fermer les yeux et regarder le spectacle.»  On serait tenté d’ajouter que le spectacle finit parfois par une mort naturelle dans un hôtel à 20 ans au début d’une affaire puis par une indemnisation de la famille du sportif à la fin de l’affaire puisque la mort était si naturelle qu’on a trouvé des responsables.

Pour résumer de façon simpliste, on peut remarquer que le plus fort est souvent beaucoup plus fort car c’est vraiment le plus fort et du coup il est très difficile à prendre. Que lorsqu’un athlète explose du jour au lendemain on peut saluer la performance de son nutritionniste. Et qu’un athlète présent chaque année au rendez-vous, au top niveau, qui ne connaît jamais de creux, est sans doute un grand champion mais avant tout un gros tricheur. Qu’un mec qui se dope n’arrête jamais même après une suspension. Que les contrôles servent à quelque chose mais pas à beaucoup plus. Mais c’est vrai qu’on se ferait grave chier avec que des Vicaut. Ou pas.

L’Edito Thuram : Lemarchand de fables

Quand une animatrice de télévision bizarre s’en prend par SMS à un citoyen à lunettes au dessus de tout soupçons. Pour une fois qu’on parle du remplaçant de Denisot pour autre chose que pour dire qu’il fait de la merde. Un petit effort et il pourra rebaptiser son émission Morandini.

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On ne saura sans doute jamais la vérité sur cette histoire de cul. Sur le fond, car sur la forme on sait :  on a affaire à ce que le système médiatique peut accoucher de pire depuis Jean-Luc Delarue et William Leymergie.  Un couple assoiffé de gloire et de notoriété qui n’existe que dans les yeux du public. Si ce règlement de compte ne regarde personne, il passionne des millions de voyeurs.  Jusqu’où iront-ils pour laver leur linge sale devant leur famille constituée d’un bon tiers des Français ? Aura-t-on droit aux prélèvements vaginaux de Karine ? Aux strings de la maîtresse de Lilian ?

Quoiqu’il en soit, l’image du pasteur Thuram en sort grandi. Lui qui se rêvait en Malcolm X, en aura au moins porté les lunettes. Martin Luther King éclatait-il la gueule de sa femme contre le frigo ?  Peut-être, mais lui ne demandait pas 20 000 euros pour aller prêcher la bonne parole dans les écoles au nom de sa fondation. Nourri, logé bien-sûr. Fondation derrière laquelle il n’a pas hésité à s’abriter face au redoutable fils de Georges de Caunes.  Depuis qu’il utilise les gonzesses comme bélier quand il ne trouve plus la clé de son réfrigérateur, certains pays hésitent à l’accueillir. Mais heureusement un SMS est venu démontrer qu’il n’avait pas pu tromper 34 fois Karine, ni lui exploser les pommettes, puisqu’il était avec sa maîtresse.

A n’en pas douter c’est bien elle qui est folle puisqu’elle a retiré sa plainte quand il a menacé de recommencer. A coups de liasses de 10 000 ? En tout cas, lui n’est absolument pas un gros hypocrite ou un opportuniste, avide de pognon et de reconnaissance, uniquement mu par la propreté de son image. La lutte antiraciste est même un combat qui en vaudrait la peine s’il en avait quelque chose à foutre.

Tamgho champion du monde : 18 jump street

Le Vestiaire vous avait dit hier qu’il s’étonnait de ne pas entendre Tamgho annoncer qu’Edwards serait bientôt une merde ou un truc du genre. Du coup le Vestiaire vous avait prévenu de ce que vous alliez voir sur cette vidéo.

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Avant de se mettre nu sous un drapeau pour faire des photos avec sa maman, Teddy Tamgho a gagné un concours dans un grand stade sans toit. Quand il fait les choses dans l’ordre, il peut réussir comme les autres. Éviter le rap de la victoire avant le début de la compétition n’était pas le plus compliqué à comprendre, mais ça a tout changé. Tout à coup, Teddy a compris ce qu’il n’avait jamais compris : mordre 4 fois pour commencer un concours en rend souvent l’issue incertaine, et tenter le record du monde quand on n’est pas encore premier c’est pas si facile à faire. Alors il a découvert un tout nouveau réflexe : assurer sa planche au lieu d’être le premier homme à 19m50 avec un beau drapeau rouge en guise de récompense. La médaille on n’est pas obligé de la rendre aux juges comme les relayeuses du 4×100, c’est quand même plus intéressant à la longue. Le plus étonnant dans cette histoire c’est que tout ça n’a rien d’étonnant : Tamgho a sauté tellement de fois 18 mètres en mordant que l’exploit n’en est pas un. Le faire le bon jour, oui.

Un sportif peut donc changer, comprendre qu’il faut fermer sa gueule au lieu de casser celles d’une athlète qui passe par là, ou qu’il faut fermer sa gueule parce que ça vaut mieux que de l’ouvrir. Et soudain, des millions de téléspectateurs ont renouvelé leur confiance à Patrick Montel, qui peut bien dire bravo à tous ceux qui ont soutenu Teddy qui est un mec en or, fin connaisseur de son sport. Des années d’hagiographie verbale lui rapportent gros en un instant, même s’il l’a fait pour Baala, Tahri, Hurtis, Pognon, Lemaitre, Vicaut et peut-être même Christophe Cheval. Annoncer que Teddy saute pour la postérité, ce n’était pas la première fois mais quand ça fait 18,04m, les vidéos restent sur le net. Boyon peut bien réciter de tête que c’est le troisième homme au-delà des 18m, on n’entend que Patrick qui dit que c’est l’exploit de ces championnats du monde. Cette bande-là, il pourra se la regarder avec Bernard Faure en sirotant un Delerm, Monfort ne lui enlèvera pas.

Est-ce de voir le joli 15,17m de Yoann Rapinier qui lui a fait dire stop aux conneries ? On ne le saura jamais.

 

Moscou 2013 : Des valses et du Tamgho

2008, 2009, 2010, 2011, 2012. Une médaille de bronze européenne et même pas en free fight. Bandeau l’artiste ! En 2013, comme d’hab il pète tout en qualifs. Alors ça sera quoi cette année en finale : un jour sans, une fracture ou le record du monde ? Hélas une compétition qui compte ça se gagne plus au mental qu’à la gueule. Pour l’instant on l’a pas trop entendu et il semble s’être assagi. Souvenirs

« Je vais essayer de poser des bombes aux moments importants. » Janvier 2011 n’est pas encore terminé que Teddy Tamgho menace déjà. Deux fois 17,92m la même journée, il a tenu parole. Plutôt que de les réserver pour juillet ou août comme les champions, il a choisi l’hiver, une salle, avec comme seuls rivaux Compaoré et des Italiens. L’exploit, un tour d’honneur en marchant, sans sourire et en toisant la foule comme un grand champion repu de titres. Les Jeux Olympiques d’Eaubonne, de Bondoufle, d’Aubiere et de Sotteville-les-Rouen lui ont déjà souri. Mais il ne faut pas réduire Teddy à son bandeau de travers, à ses chaussettes relevées, à ses bastons avec des meufs, à ses vies de ma mère sur le sautoir, aux dunks, au rap, à ces putains de Harlem globe trotters, à ses blessures qui le privent d’Eurostar en 2012 ou à cette médaille de bronze aux Jeux Olympique d’Europe de Barcelone 2010, à deux rangs près c’était lui l’Euro Star. Daeguté ! Mieux vaut-il avoir du talent quand ça ne compte pas ou ne pas avoir de talent du tout ? Finalement le seul truc qui n’a jamais déclaré forfait chez lui c’est sa grande gueule.

Edwards aux mains d’or

Tamgho a déjà 23 ans quasi 24, déjà 4 voire 5 de plus que l’année de son titre mondial junior, en 2008. Il avait explosé son record le bon jour, avec 17,33m. Le bon jour, c’est vite dit : trois jours plus tôt ça aurait valu Pékin. Tant pis, il verra d’autres JO, ceux de New York et Doha qui permettent de dépasser 17,80m en toute confidentialité. Entre temps, il y a eu sa première grosse compétition en 2009, des vrais Mondiaux du mois d’août, enfin. La troisième place n’est qu’à 17,36m et la deuxième à 17,55m. Teddy claque successivement 17,37m puis 17,58m mais en février. Il terminera donc onzième avec 16,79m. Avec la petite douleur au mollet qui va bien. Il y a aussi eu l’hiver 2010, le premier record du monde dans le réconfort d’une salle qatarie, titre mondial à la clé. Comme Pierre Camara. Et presque en direct sur Direct8, Christophe Pacaud au commentaire.

Aujourd’hui, il est enfin à Mosou. Dans Rocky IV  Stallone aussi y était allé. Mais le méchant c’était pas lui et le méchant avait perdu.

Patrick Montel : « Mahiédine mais c’est qui ? »

Il fête ses soixante ans dont 30 à commenter l’athlétisme en nous faisant vivre des émotions qu’une sexualité digne de ce nom ne remplacerait pas. Et pourtant il n’y connait toujours pas grand chose, voire à peu près rien du tout. Est-ce réservé à son sport favori ou à la vie en général ? Enquête.

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Qu’a voulu dire Patrick Montel en inscrivant « #Sotomayor rayé des tablettes ce soir?«  sur son statut Facebook ? Serait-ce à demi-mot un aveu attendu depuis si longtemps sur son inculture, son incompétence voire tout simplement son ignorance dans ce sport qui l’a fait Roi. Même si comme il l’a dit et répété « tous les spécialistes sont d’accord » était-ce une raison pour répéter bêtement une ânerie? Le rôle du journaliste n’est-il pas d’être un filtre d’analyse, d’expertise et de vérification de l’information. Pourquoi parce que Bondarenko dit qu’il vise le record faut-il forcement croire qu’il va y arriver ? Pourquoi à la vue des ses essais alors qu’il était évident qu’il ne franchirait pas 2,46 m, Montel a-t-il continué à affirmer qu’il allait battre le record du monde, obligeant presque Boyon à faire allégeance à ses bêtises.

La réponse, il nous l’avait donné durant tout l’après-midi en répétant à l’envi que Mahiédine Mekhissi était un grand homme et qu’il pouvait devenir champion du monde. Comment, un type qui n’a pas battu son adversaire du jour une seule fois en à peu près 1000 confrontations se mettrait subitement à gagner ? Rassurez-vous, ça n’était pas une vraie question, tout le monde sait très bien que Mekhissi n’avait aucune chance, même Montel, encore que sa naïveté atteigne des records du monde, cette fois c’est vrai. Mais à quel moment se comporte-t-il en journaliste ? Quand il dit ça ou quand il dit à Boyon de ne plaisanter avec la fois où il a démonté la gueule d’une mascotte ? Ou peut-être quand il se demande pourquoi Mahiédine est tellement sous-coté en France, alors que le mec a quand même construit à longueur d’années son image de bad boy sans cervelle mêlant l’arrogance à la violence. Pour ne pas dire le dopage puisque des soupçons n’ont jamais fait un drogué.

Si les extraordinaires performances de Mekhissi ne font pas de lui le plus grand athlète de notre époque, il le doit uniquement à lui-même et pourquoi pas un peu à Mehdi Baala qui a su parfaitement esquiver ses directs du gauche et du droit. Il a un palmarès sportif conséquent, il a aussi hélas un palmarès médiatique tout aussi chargé et il n’appartient pas à Patrick Montel de le réhabiliter parce qu’il lui a taillé une pipe ou je n’sais quoi. Ca c’est une connerie, pas une information. Pas vrai Patrick.

Moscou 2013 : Bosse démâte

Parfois les journalistes disent des conneries et parfois Montel raconte des bêtises, l’un dans l’autre ça ne donne pas une très belle image du monde médiatique. Heureusement il reste le Vestiaire pour vous aider à vous faire une idée sur ce qui est nul et ce qui l’est moins après 4 jours de compétitions. Yalouz, par exemple, c’est nul. Mais c’est pas de sa faute, ça serait de la lutte on trouverait à qui parler.

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Ils sont fidèles :

P.-A. Bosse : Le Vestiaire vous avait prévenu il y a quelques semaines. Les mondiaux c’est autre choses que les championnats mini-poussins où Pierre-Ambroise baladait son improbable prénom, et son insondable talent. On ne connaît pas encore l’étendue de ses possibilités mais se qualifier pour la finale même à l’arrache c’est déjà pas mal. En finale, il n’avait aucune chance au vu de son état de forme même si Montel disait le contraire. Il dit souvent le contraire de ce qu’il se passe. Mentalement, il a un peu craqué. Physiquement, beaucoup. Il n’aura jamais de médaille d’or hors dopage, mais s’il grandit un peu, le podium sera accessible et pas que sur un coup de bol parisien comme Baala. Mais on en est pas encore là, on vous préviendra.

A. Nana-Djimou : Le 800 c’était pas sa course, mais elle finit encore une fois dans les huit. Elle espérait mieux, pas nous.

K. Mayer: 8446 points pour une première fois c’est pas mal. La prochaine fois il enlèvera la capote et tant pis si ça fait mal.

P.-Martinot-Lagarde : Notre spécialiste avait, comme d’habitude, flairé l’arnaque. On ne se rate pas par hasard avant chaque compétition. Le haut-niveau c’est physique et mental, rien de plus. Et quand on a tout ça on peut prétendre à passer un an dans la peau de Ladji Doucouré. Pour lui ce sera zéro.

On est cocu:

R. Lavillenie : On vous a tout dit hier, on vous l’avait dit avant : il n’est pas fiable. Comme pour Benzema, la suffisance n’est pas toujours suffisante.

J.Vicaut : Pour l’éternité, il restera la grosse plantade de ces mondiaux. Ca laisse songeur pour des lendemains qui déchantent. Au revoir Jimmy.

On les attendait pas, ils n’ont rien fait

C. Lemaitre : Il n’a pas tout à fait rien fait puisqu’il a volé sa place en finale pour s’y vautrer lamentablement sur une civière. Factuellement il n’a rien volé du tout mais quand on ne progresse plus, il faut changer de méthode, sinon la vie se rappelle à vous.

M. Hanany : Un jours il faudra mettre les minima à 2m35, comme ça on ne verra plus Hanany aux mondiaux.

Et Robert-Michon alors ?

Lavillenie: Docteur Renaud, mister tocard

Vous connaissez l’histoire du Français qui se la raconte grave, qui domine toute la saison et le jour où il faut gagner il perd. C’est un malheureux concours de circonstance ou une histoire française ?

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On pourrait croire qu’à part 11 kilos de muscles, 7 cm, une trentaine de records du monde, 6 titres de champion du monde et probablement quelques compléments alimentaires il n’y a plus guère de différence entre Bubka et Lavillenie.  On aurait pu croire aussi que Renaud allait trouver toutes les excuses du monde pour expliquer qu’il était « le meilleur perchiste du monde » comme l’a surnommé Patrick Montel et qu’il devait gagner. Renaud s’est contenté d’accuser la piste, l’organisation et les conditions. On aurait pu penser qu’il allait modestement rappeler que depuis 2009 il est sur tous les podiums mondiaux. Il ne s’en est pas privé car reconnaitre sa défaite contre plus fort que lui est sans doute encore trop difficile.

Et malgré ce bulbe incroyable qui gonfle sans même qu’on l’arrose, Lavillenie ressemble de plus en plus à un sosie de Galfione et Mesnil et de moins en moins à Bubka. Car Bubka qu’on qualifiait aussi de meilleur perchiste du monde, mais lui l’était vraiment, avait lui aussi au début de sa carrière fait une série similaire mais avec une médaille jaune autour du cou : Helsinki, Rome, Séoul, Tokyo avant le zéro de Barcelone à 29 ans. Les cocos l’avaient même privé des Jeux 84. Putain de Guerre froide. Lavillenie, notre grand champion a donc un palmarès moins honteux que celui de Galfione et son titre olympique et moins ridicule que celui de Mesnil et ses happening nu ou à poil, mais eux ne prétendaient pas dominer la planète. C’est un vieux rêve inaccessible sur lequel les adversaires de Goldorak, Bioman, Inspecteur Gadget et Sergueï Bubka se sont cassés les dents.

La différence c’est aussi que pendant que ses adversaires sautaient, Bubka gardait son survêtement. Il ne l’enlevait qu’après au moins deux heures de concours quand tout le monde ou presque était éliminé. Il se mettait alors à courir, plantait sa grosse perche dans le butoir et franchissait la barrière. A ce moment là, croyez le ou non, mais la légende raconte que ceux qui restaient en lice prenaient un sacré coup dans les clarinettes.

Christophe Lemaitre : Un diamant, zéro Carraz

Diagana et Doucouré doivent doucement rigoler dans leur barbe. Hélas comme disait Pagnol, ils n’ont pas de barbe et ne rigolent pas du tout.

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Pourtant ils ont longtemps hésité entre le rire et les larmes face à la blessure de PML. Eux aussi ont connu ça dans leur temps mais ils avaient déjà pris l’habitude de figurer dans quelques finales mondiales et olympiques dès leur plus jeune âge. On va finir par croire que les analyses du Vestiaire sont pertinentes et qu’ils existe vraiment des lois du haut-niveau et qu’il n’est pas permis à tout le monde de les franchir. S’il ne faut pas accorder plus d’importance que ça à l’accident Lemaitre une nouvelle fois finaliste (c’est bien ça l’accident), certains l’imaginaient plus régulièrement bronzé lors de ses débuts il y a 3 ans déjà. Côté bronzage, Jimmy Vicaut n’aurait rien à apprendre de Silvio Berlusconi mais son plantage est extrêmement inquiétant pour la suite. Il était le plus fort depuis le début de saison, il est hyper musclé, et même pas qu’en salle. Et puis le jour J plus tant que ça. L’essentiel c’est qu’il se trouvait détendu avant la course.

Tout ça était avant la vraie blessure, celle du champion. Ce n’est pas donné à tout le monde : sauter de joie pour un centième dans la gueule de Vicaut à 18h, sauter sur un brancard à 19h50, faire sauter le pacemaker de Pierrot à 21h au moment d’annoncer qu’il a foutu en l’air le 200, le 4×100 et la durée de vie de son entraîneur. Pourtant Lemaitre avait tout pour lui : des départs pourris, des temps pourris et une confiance pourrie. Du coup en finale il a pris un départ pourri, il a fait un temps pourri et il avait tellement confiance qu’il a forcé sur ses ischios ou son quadri, enfin un muscle qui pète. Peu importe, tant que Bolt et Gay continuent à dire que s’il travaille bien et qu’il reste compétiteur il sera un redoutable concurrent dans les années à venir. Pour ceux qui ont vu l’Intérieur sport encore remarquablement senti sur la langue au cheveu d’or, qui venait de battre Gatlin à Rabat ou un truc comme ça qui a de la valeur, Pierrot disait aussi que si la saison se passait mal pour la deuxième fois de suite, il faudrait songer à changer quelque chose. Ce quelque chose s’appelle-t-il Pierrot ? Vicaut, lui, est dégoûté : être sorti de la finale pour un centième c’est cruel. Espérons que Pessonneaux et Sangouma se soient mieux échauffés.

Pendant ce temps-là, Robert Michon nous a fait rêver même si Montel ne croit toujours pas Boyon sur le jet à plus de 65m, c’est vrai qu’elle donne pas envie d’y croire. Une médaille à Lesueur de son front. Bosse sera-t-il le Mayer ? On n’espère pas pour lui.